Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 2, Lep-Lo.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

410

LEVA

détention. Il alla alors se fixer à Bruxelles, puis revint, après la révolution de juillet 1S30, se fixer au Mans, où il termina ses jours. Achille Roche a publié les Mémoires do Levasseur (4 vol. in-8o). V. ci-après.

LevanAcur de la Sarltie, cx-coiiventionuel

(mémoires de). Ces mémoires, les plus curieux peut-être de tous ceux qui ont rapport à la Révolution, -n’ont été publiés qu’en 1830 (Paris, 4 vol. in-8o), car la Restauration n’en eût certainement pas permis l’impression. Avant la révolution de Juillet, on ne parlait en France de la Convention qu’avec une horreur sans mélange. Après les journées de Juillet, tout à coup, soulevant les voiles sanglants qui recouvraient la Convention, de jeunes écrivains la présentèrent à la France sous un tout autre aspect. À travers les crimes tant reprochés, ils avaient découvert de hautes vertus pratiquées, d’éclatants services rendus. Par le génie de ces hommes tant décriés, la France était sortie victorieuse d’une lutte inouïe. On devait à ces grands criminels et l’indépendance du territoire et le maintien des bienfaits de la Révolution. Ce fut donc avec le plus vif intérêt qu’on vit paraître les souvenirs personnels de Levasseur, qui, sans avoir dirigé la Montagne, avait connu ses secrets, partagé ses passions et encouru la responsabilité de ses actes. Il est fâcheux que le manuscrit de Levasseur n’ait pas été imprimé tel qu’il était, et qu’on se soit laissé aller k le mutiler dans un but de correction littéraire. Ce que l’on cherche dans de tels ouvrages, ce ne sont point les grands faits de la Révolution, ces faits sont connus ; mais les impressions personnelles et les jugements de l’auteur. Or, sous une plume étrangère, ces impressions se dénaturent et ces jugements se faussent. Cette réserve faite, nous sommes cependant porté à croire que l’éditeur a traduit tidèlement la pensée intime de l’auteur. C’est bien un montagnard, un dantoniste qui parle, véhément parfois, mais inébranlable dans ses convictions. Nous allons le suivre rapidement à travers les grands événements auxquels il fut associé.

Le premier volume roule en grande partie sur la grande et célèbre lutte que termina le 31 mai. à Nous pleurâmes les girondins, dit plusieurs fois Levasseur, mais les choses en étaient venues k ce point qu’il fallait qu’ils périssent ou que nous périssions.» — « Le 2 juin, rapporte encore Levasseur, tandis qu’à la tribune Couthon demandait un décret d’accusation contre les députés de la droite, épuisé de fatigue, il s’arrêta un moment, u Donnez « un verre de sang à Couthon, il a soif, « dit nonchalamment de sa place l’éloquent et paresseux Vergniaud. À peine, dans l’exaltation de la journée, ce mot fut-il remarqué. » Levasseur reproche beaucoup k la Gironde ses déclamations métaphysiques et ses utopies sociales. Après les girondins, la Montagne resta maîtresse. C’est alors que naquit et se développa le gouvernement révolutionnaire. Ce n’est guère qu’aux armées que Levasseur joua un rôle important ; mais là, du inoins, il montra autant de courage que d’éloquence. Nous ne connaissons pas de scène plus dramatique que celle de son arrivée k Cambrai. Qu’on se figure une armée eu insurrection, redemandant à grands cris son

général arrêté. Pour la réduire, un homme est envoyé, un législateur assez obscur, de petite taille, d’une physionomie vulgaire. Cet homme arrive, convoque aussitôt l’état-major et lui dicte ses ordres. On le regarde, on Je toise, on sourit. Plus d’une épaule même se lève et plus d’un mot insultant est prononcé. Le petit législateur n’en tient nul compte et il commande pour le lendemain une revue générale. Là, sous le coup de nouveaux outrages, malgré des cris et des menaces, eu présence de dangers imminents, sa mission s’accomplit. Que sa fermeté impose ou que ses pouvoirs effrayent, toujours est-il que l’on cède, et que, devant l’êcharpe du conventionnel, les drapeaux s’inclinent et les épées s’abaissent. Cette partie des mémoires de Levasseur est peut-être la plus intéressante. Il raconte ce qu’il a vu, il décrit ce qu’il a éprouvé. On aime à le voir marchant bravement au feu, et donnant quelquefois des avis salutaires.

Du retour à Paris, dans la nouvelle lutte qui s’établit au sein même de la Montagne, Levnsseur resta fidèle au comité de Salut public et à Robespierre, pour lequel il conserva un culte sincère. « 11 était chaste et désintéressé, dit Levasseur. Dans ses discours, tout confus qu’ils étaient, brillaient d’ailleurs des idées d’ordre et de devoir, et à ces idées se rattachaient avidement une foule d’aines exaltées et souffrantes ; en un mot, c’eit à titre d’honnête homme, à titre d’homme vertueux que Robespierre était surtout puissant, tant il est vrai qu’au milieu des plus grands dérèglements les masses conservent toujours l’instinct de l’ordre et le sentiment du bien. •

LEVASSEUH (Polycarpe-Anne-Nicolas), général français, né en 1700, mort le 8 novembre 1S67. Il assista, eu qualité de capitaine, a ia bataille de Waterloo. Sous la Restauration, il n’obtint aucun avancement ; mais au siège d’Anvers, en 1832, il fut nommé lieutenant-colonel du 22c de ligne, puis colonel

en 1833, passa ensuite en Afrique et reçut le brevet de maréchal de camp en 1840. Successivement commandant temporaire du dé

LEVA.

partemont des Côtes-du-Nord, général de division en 1848, commandant de la troisième division de l’armée de Paris en 1850, il entra au Sénat en 1854.

LEVASSEUR (Nicolas-Prosper), chanteur français, né à Bresle (Oise) en 1791, de simples cultivateurs, mort en 1871. Il montra tout enfant de grandes dispositions musicales. Un jour qu’il chantait, en gardant les troupeaux, sur le bord d’un chemin, un riche touriste, amateur passionné et fin connaisseur, fut frappé de l’étendue de sa voix déjà vibrante et accentuée, s’assura des brillantes qualités vocales du jeune villageois et l’amena à Paris, où il le fit entrer, à la fin de l’année 1807, au Conservatoire, dans la classe de Garât. En 1812, Levasseur remporta le premier prix de tragédie lyrique. Il débuta, l’année suivante, à l’Opéra dans la Caravane, et fut accueilli avec une grande sympathie. Bien qu’il eût une fort belle voix du basse chantante, sa méthode tout italienne le rendait peu propre à l’interprétation des rôles tragiques du répertoire courant ; il rompit l’engagement qui le liait h l’Opéra et partit pour Londres, où il chanta pendant la saison de 1818. Do retour à Paris, il se produisit dans las concerts, et sa réputation de chanteur consommé s’établit rapidement. En 1822, Levasseur se rendit en Italie et trouva à Milan Meyerbeer, qui lui confia, dans sa Marguerite d’Anjou, un rôle qu’il remplit à la grande admiration des Italiens. Peu après, revenu à Paris, il entra au Théâtre-Italien. Depuis cinq années, il remplissait sans grand éclat les rôles de basse chantante lorsque Rossini, voulant faire représenter au Grand-Opéra le Siège de Corinthe, fit engager à ce théâtre Levasseur (1828). C’est alors qu’on vit réuni sur notre scène l’admirable trio Nourrit, Falcon, Levasseur, unique dans nos fastes musicaux. Le Comte Ory (1828), Guillaume Tell (1829), le Philtre (1831) montrèrent la souplesse et la flexibilité du talent de Levasseur. Puis vinrent les grandes créations de Bertrand, dans Robert le Diable (1831), de Brogni, dans la Juive (1835), et enfin de Marcel, des Huguenots (183G), les trois plus splendides incarnations de sa riche nature artistique, notamment Bertram, dans lequel sa voix mordante et acérée a laissé d ineffaçables souvenirs. En 1845, Levasseur quitta l’Opéra. Toutefois, lorsque la partition du Prophète fut remise à la direction de ce théâtre, Meyerbeer exigea l’engagement de son ancien interprète pour remplir le rôle de Zacharie (1849). Levasseur, qui a fourni une admirable carrière et qui, par ses états de service non moins que par son talent, doit être considéré comme la basse chantante la plus accomplie de nos scènes françaises, avait été nommé en 1841 professeur de déclamation lyrique au Conservatoire de Paris. Lors de sa retraite définitive du théâtre, en 1852, il résigna ses fonctions professorales, et, depuis ce moment jusqu’à sa mort, il habita presque constamment l’Allemagne.

LEVASSEHH (Pierre-Emile), historien, né à Paris en 1828. En sortant de l’École normale, où il avait été admis en 1849, il alla professer la seconde à Alençon, se fit ensuite recevoir agrégé et docteur es lettres (1854) et devint successivement professeur à Besançon, au lycée Saint-Louis à Paris (1850) et à Louis-le-Grand, où il a été chargé, en 1861, de l’enseignement de l’histoire. Couronné k plusieurs reprises dans des concours ouverts par l’Académie des sciences morales et politiques, il a été appelé, en 1868, à faire partie de cette classe de l’Institut en remplacement de M. Duehàtel. Il est, depuis 1861, membre du comité des travaux historiques. Parmi ses ouvrages, qui sont très-estimés, nous citerons : Recherches historiques sur le système de Law (1854) ; la Question de l’or (185S) ; Histoire des classes ouvrières en France depuis la conquête de Jules César jusqu’à ta Révolution (1859, 2 vol. in-S°) ; la France industrielle en 17S9 (1865, in-8o) ; l’Imprévoyance et l’épargne (1866, in-18) ; 1Étude et l’enseignement de la géographie (1871, in-is) ; l’Europe (moins la France), géographie et statistique (1871, in-18). En 1872, M. Levasseur a fait k Bordeaux quelques conférences publiques sur la géographie.

LEVASSEUIl DE BEAUPLAN (Guillaume), géographe fiançais. V. BeauplaN.

LEVASSOR (Michel), historien et théologien français, né à Orléans vers 1648, mort dans le comté de Northampton en 1718. Membre de la congrégation de l’Oratoire, il publia, en 1688, un Traité de la véritable religion qui lui attira des remontrances de la part de ses supérieurs. Blessé de ces reproches, il quitta l’ordre et se retira en Hollande en 1695, puis passa en Angleterre, où il adopta les principes de l’Église anglicane. À la demande du docteur Burnet, il obtint du roi Guillaume une pension, et lord Portland le combla des plus chaleureuses marques d’amitié. Malheureusement ses protecteurs l’abandonnèrent après la publication de son histoire de Louis XIII, et on pense que Levassor finit ses jours dans une situation malheureuse, sinon dans une indigence absolue. Ses principaux ouvrages sont : Traité de la manière d’examiner les différends de religion (Amsterdam, 1697, in-12) ; Apologie de l’Église anglicane; Histoire de Louis XIII, roi de France, contenant les choses tes plus remarquables arrivées en France et en Europe depuis la feinte abolition de la Paulette jusqu’à la condamnation d’un livre de Santarel, jésuite (Amsterdam, 1700-1711 et 1750, 10 tomes en 20 vol. in-12 ; Amsterdam [Paris], 1757,7 vol. in-4o). D’après Voltaire, on doit considérer comme erronés tous les jugements de cet historien, qui ne serait «qu'un déclamateur odieux. » Il est vrai que Levassor, quand il parle de Louis XIV, n’a pas pour lui les mêmes complaisances que le patriarche de Ferney ; mais, selon Sismondi, Levassor est toujours animé d’un sentiment honnête et d’un ardent amour pour la liberté politique et religieuse.

LEVASSOR (Pierre), acteur comique français, né à Fontainebleau en 1808, mort en 1870. À douze ans, il fut mis en apprentissage chez un commerçant de Paris. En 1830, se trouvant à Marseille en qualité de commis

voyageur en soieries,

chanta dans un dîner

la cantate patriotique des ÏVot’i couleurs avec tant de feu, tant d’expression, qu’on insista auprès de lui pour qu’il la fît entendre au Grand-Théâtre, ce qui eut lieu k la grande satisfaction du public de l’endroit. De retour à Paris, on le vit bientôt courant les magasins avec ses échantillons sous le bras et frappant en même temps h la porte des théâtres. Il débuta aux Nouveautés et commença par jouer les jeunes premiers. Il était si médiocre sous sa redingote abricot, dans Paganini en Allemagne, et il en avait si bien conscience, qu’ayant reçu un soir un coup de sifflet il dit à ses camarades en rentrant au foyer : « Messieurs, tenez-vous bien ; il 3r a un connaisseur dans la salle. » Après avoir joué le Voyage de la liberté, les Enfants du Pasteur et quelques autres vaudevilles, il se vit, pbligé, le théâtre fermant ses portes, de reprendre ses occupations commerciales. Ayant eu la bonne fortune de servir Déjazet, qui se fournissait chez son patron, il saisit l’occasion de conter son petit passé artistique à l’inimitable actrice, qui s’intéressa au jeune commis et le fit débuter au Palais-Royal. Sa première apparition à ce théâtre eut lieu en 1832 dans la Ferme de Bondy. Il créa, avec une originalité qui lui valut une vogue presque immédiate, le Conseil de révision, les Deux grives, Crédeoille, la Fille de Dominique, la Femme du voisin, les Deux borgnes, la France pittoresque, Sophie Aruould, les Chansons de Désaugiers, l’Enfant du faubourg, la Marquise de Prétintaitle, le Conseil de discipline, Bobèche et Galimafré, les Deux nourrices, VHàtel des Haricots, le Pioupiou, les Baigneurs, la Levée de 300,000 hommes, Rolhomago, le Roi Dagobert, les Remplaçants, les Quatre âges, etc. Après huit années passées au Palais-Royal, il émigra aux Variétés dans le garçon meunier de la Meunière de Marly, en 1840, et joua successivement : le Flagrant délit, la Descente de ta Courlille, le Maître d’école, les Bombes, Feu Peters Coït, Un bas bleu (où il remplissait quatre rôles différents), la Nuit aux soufflets, les Deux factions, les Informations conjugales (cinq rôles), Un bal de saltimbanques, l’Enlèvement de Déjanire. En 1843, il rentra au Palais-Royal par une triple création dans Brelan de troupiers, représentant à lui seul, dans cette pièce, trois générations, le grandjère, le père et le fils, l’invalide centenaire, e troupier vieilli sous les drapeaux et le conscrit. Depuis lors jusqu’en 1846, époque à laquelle il quitta définitivement le Palais-Royal, il a mis le sceau à une réputation déjà bien établie, dans un grand nombre de créations, parmi lesquelles nous citerons : la Marquise de Carabas, les Suites d’une averse, la Polka, la Tête de singe, le Boiuf gras, le Troubadour om ?iibus (où il jouait dix rôles différents), Biribi le mazurkisle, Un poisson d’avril, l’Homme aux trente écus, les .Pommes de terre malades, Marie Michon, le Lait d’ânesse, Vestris, le Club champenois, l’Académicien de Pontoise, les Lampions de la veille et les lanternes du lendemain, le Gendre aux épiuards, la Vieillesse de Richelieu, la Belle Cauchoise, Deux vieux papillons, Un garçon de chez Véry, VAmour pris aux cheveux (pochade où il remplissait sept rôles sans quitter la scène), les Folies dramatiques, Fraîchement décoré, Sir Esbrotiff, Estelle et Némorin, l’Esprit frappeur, Deux profonds scélérats, Otez votre fille, s’il vous plait, les Binettes, Gilbox et Friquet, l’Art de déplaire, eic. Il reprit, en 1857, un engagement aux Variétés et ne tarda pas k quitter la scène. Au mois de décembre 1864, il reparut devant le public parisien, k la salle Herz, avec un nouveau répertoire de petites pièces, scènes comiques, chansonnettes, etc., telles que le Mari au bal, les Rêves d’un Anglais, Adélaïde et Yermout, Bonhomme, la Pianomanie, le Mal de mer, exécutées sur un théâtre mignon qu’il avait fait construire, avec Mme Teissère pour partner ; plus tard, il parcourut la province.

Levassor excellait dans les rôles à travestissements, se transformant, se prodiguant,

se multipliant de la façon la plus comique. Il imitait à s’y méprendre les acteurs en vogue, et nul ne savait entrer dans un personnage avec une réalité plus vivante. Il y avait un jour grand dîner d’acteurs et d’actrices. Levassor dit à son camarade Lhéritier, lorsque vint le dessert : • Je te parie que je vais me transformer et que personne ne me reconnaîtra, pas même toi. » Lhéritier, sûr de gagner, accepte le pari. Levassor disparaît

l

LEVE

par une porte et aussitôt entre par la porte de service un garçon de café portant un plateau chargé de tasses qu’il place devant chaque convive ; en versant le café, il casse la soucoupe de Déjazet, laisse tomber du liquide brûlant sur le nez d’Hyacinthe, renverse lu tasse d’Ozy sur le gilet de Ravel. On commence à regarder de travers ce garçon maladroit, qui a de gros favoris noirs, d’épais sourcils, des cheveux crépus, un air de traître à faire trembler les plus hardis. Cependant on se contient et l’on oublie un peu cet incident, lorsque le malappris prend avec ses doigts un morceau de sucre et va le tremper dans la tasse de Déjazet pour s’en faire un canard. Pour le coup, c’est trop. Lhéritier, furieux, se lève, prend rudement le garçon par le bras... lorsque, ôtant ses sourcils et ses favoris, Levassor lui dit : ■ Tu as perdu ton pari. • L’assemblée se retourne^ un rire universel gagne les convives : « C’est Levassor ! » répète-t-on de toutes parts. Ce fait donne toute la mesure de l’habileté de l’amusant comique, qu’on n’a pas surpassé dans la caricature non plus que dans l’art de dire les chansonnettes. Le Postillon de m’ame Ablou, Lolo à la correctionnelle, Avez-vous rêvé chats ? le Pare Trinquefort, le Petit François, YEntr’acte au paradis, le Petit cochon de Barbarie, le Marchand d’iiAages, la Mère Michel aux Italiens, le Renard et le Corbeau, la Carriole, les Deux notaires, le Rasoir anglais et une foule d’autres chansonnettes, scènes comiques, actualités et parodies ont popularisé son nom, et c’est principalement par ce côté qu’il est connu dans les départements, où il a fait de fréquentes excursions, et k l’étranger. Souvent appelé à figurer dans des concerts de bienfaisance ou dans des représentations au bénéfice de camarades malheureux, il n’a jamais refusé le concours de son talent lorsqu’il s’est agi d’une bonne action, et, à ce propos, on cite une anecdote qui achèvera de le peindre. Il avait un jour égayé de ses lazzi un concert de banlieue donné au profit d’une œuvre de charité. Après le concert, le curé réunit k déjeuner les artistes qui avaient défrayé la fête. Levassor trouva sous sa serviette un œuf pascal dont’ l’enveloppe fragile, en so brisant, laissa tomber cinq pièces de vingt francs. ■ Ah I monsieur le curé, dit gaiement l’artiste, vous connaissez mal mes goûts ; j’adore les œufs à la coque, mais je n’en mange que le blanc. Excusez-moi de laisser le jaune pour vos orphelins. »

LEVAT1 (Charles-Ambroise), littérateur italien, né k Biassono, près de Milan, en 1790, mort k Pavie en 1841. Après avoir reçu la prêtrise, il s’adonna à l’enseignement et professa successivement l’esthétique au lycée de Milan (1813), l’histoire à Bergame (1815), l’éloquêuee (1821) puis ia philologie à Milan, enfin l’esthétique et la philologie grecque et latine à Pavie (1837). Trois ans plus tard, il devint membre de l’Institut lombard-vénitien. Nous citerons de lui : Voyages de F. Pétrarque en France, en Allemagne et en Italie (1820, 5 vol. in-S°) ; Dictionnaire biographique des femmes illustres (1822, 3 vol. in-8o) ; Essai d’histoire littéraire italienne dans les vingtcinq premières années de cesiècle (1831, in-8o) ; le Petit Muratori (1837, 5 vol. in-iS).

LEVAU (Louis), architecte. V. Lbveau.

LEVAVASSEUR (Bernard-Marie-Francis), poSte français, né en 1785, mort k Clermont (Oise) en 1830.11 fit de bonnes études à Paris, puis succéda à son père comme maître de poste à Breteuil’(Oise). Pendant ses loisirs, il s’adonna à la poésie et publia une Ode à l’Eternel (1820), et le Livre de Job traduit en vers français (1826, in-8").

LE VAYER (François de La Mothe-), philosophe français. V. La Mothe.

LE VAYER DE BOUTIGNY (Roland), jurisconsulte français. V. Boutigny.

LÈVE s. f. (lè-ve — rad. lever). Techn. Laine dont on se sert dans les papeteries, pour soulever le maillet avec lequel on pile les chiffons.

— Navig. fluv. Faire une lève, Lever la corde de trait d’un bateau qui monte, afin qu’un bateau qui descend ou qu’un bateau plus petit puisse passer dessous. Il Genro de tissage dont le travail a lieu par le mouvement ascendant des lisses.

— Jeux. Espèce de cuiller k long manche avec laquelle on lève la boule, au jeu de mail.

LÈVE (Antoine de), célèbre général espagnol. V. Leyva.

LEVÉ, ÉE (le-vé) part, passé du v. Lever. Porté en haut, soulevé : Un glaive levé sur ma tête. Le pont-leois est levé, uous ne pourrons pas entrer.

Mais cependant, mon fils, tu meurs, si je n’arrête Le fer que le cruel tient tçvè sur ta tète.

Racine.

Voyez dans les cachots ces membres amaigris, Ces bras ievés k Dieu, par des chulnes meurtris.

Lamartine.

Allons, enfants de la patrie,

Le jour de gloire est arrivé ;

Contre nous de la tyrannie

L’étendard sanglant est levé.

ROUGET DE L’ISLC.

— Dirigé en haut : Des yeux levés un ciel,

— Fermenté, en parlant de la pute, Uu