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LUNU

LUNIGÈRE adj. (lu-ni-jè-re — du lat, luna, mne ; gero, je porte). Syn. de lunifére.

LUN1NG (Othon), publiciste et homme politique allemand, né à Gùterslohe en 1818, mort en 1868. Il étudia la médecine, s’établit en 1840 à Rheda (Westphalie) et y exerça pendant huit ans la pratique do son art. 11 fonda, à cette époque, deux, revues, l’une mensuelle, le Râteau à vapeur de "Westphalie, qui parut de 1844 à 1848, et l’autre annuelle, intitulée : Ce livre appartient au peuple, qui vécut trois ans (1845-1847). Il y défendait les idées des démocrates socialistes, et surtout la théorie d’une transformation de la société par une organisation logique du travail. Les événements politiques de 1S4S ouvrirent une arène plus vaste a son activité littéraire. Au début des. débats du parlement allemand, il alla se fixer à Francfort-sur-le-Mein et y fonda la Nouvelle gazette allemande, qui acquit tant de popularité comme organe de 1 extrême gauche de l’Assemblée nationale. Expulsé de Francfort vers la fin de 1850 avec tous les membres de la rédaction de son journal, il se retira d’abord à Paris, puis à Zurich, où, de concert avec son frère et quelques-uns de ses amis, tels que Rustow et Hervegh, il vint en aide aux réfugiés allemandsTEn 1850, il put revenir à Rheda, où, tout en reprenant sa profession de médecin, il rédigea la Petite gazette pour la ville et la campagne, et fournit, en outre, de nombreux articles au Journal hebdomadaire du Nationalverein. En 1860, il futôlu membredu comité de cette assemblée, et, l’année suivante, fut envoyé par une circonscription de Berlin à la Chambre des députés de Prusse, où jusqu’en 18GG il se signala parmi les orateurs du parti progressiste. Après le conflit austro-prussien, il se rapprocha, comme beaucoup d’autres, du parti national-libéral, et fit encore partie pendant un an de la Chambre des députés.

LUNI-SOLAIRE adj. (lu-nl-so-lè-re — de lune et de solaire). Astron. Qui a rapport à ia fois a la lune et au soleil : Cycle luni-solairb. L’explication des marées par l’attraction lunisolaire refuse absolument d’entrer dans mon esprit. (J. de Maistre.)

Année luni-solaire, Année calculée sur la révolution de la lune, mise d’accord avec l’année solaire : Les années des Athéniens étaient luni-solaires. H Période luni-solaire, Période de 532 ans, qui est le produit des cycles lunaires (19 ans) et du cycle solaire (î8 ans).

LUNOT s. m. (lu-no — rad. lune). Moll. Coquille du genre venus, qu’on trouve dans les mers du Sénégal.

LUNULACARDIUM s, m. (lu-nu-la-kar-dioin-du lat. lunula, lunule ; cardium, bucarde). Moll. Genre de coquilles fossiles, qui parait être voisin des opis.

LUNULAIRE adj. (lu-nu-lè-re — rad. lunule). Qui a la forme d’une lunule.

— s. f. Bot. Genre de plantes cryptogames, de la famille des hépatiques, tribu des marchandées, comprenant quelques espèces de très-petite taille, fort communes on Europe.

LUNULE s. f. (lu-nu-le — dimin. de lune). Géom. Figure plane formée par l’intersection de deux arcs de cercle dont la concavité est tournée.dans le même sens, il Lunule d’JJippocratc, Croissant compris entre deux demi-cercles, décrits l’un sur l’hypoténuse et l’autre sur roi dos côtés de l’angle droit d’un triangle rectangle.

— Astron. Nom donné quelquefois aux satellites des planètes autres que la terre.

— Antiq. rom. Espèce de boucle en forme de croissant, que les patriciens portaient à leur chaussure, et qui s’attachait au-dessous de la cheville ou sur le cou-de-pied : Les liamains qui portaient la lunule prétendaient descendre des cent sénateurs choisis par liomulus.

— Liturg. Boîte qui contient l’hostie et qui so place au centre de l’ostensoir.

— Anat. Tache blanche en forme de croissant, qu’on remarque à la base de l’ongle chez l’homme.

— Moll. Dépression qu’on remarque au-dessous des crochets de certaines coquilles bivalves, il Goure d’acéphales a coquille bivalve.

— Entom. Espèce de bombyx.

— Encycl. Quoique la quadrature du cercle entier soit impossible, on a trouvé celle de quelques-unes do ses parties. Parmi ces quadratures partielles, la première et la plus célèbre est celle de la lunule ; oh la doit à Hippoerate de Chio.

ADB est un demi-cerclo dont le centre est

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C. Élevons CO perpendiculaire et égal à CB. Du point O comme centre, avec OB pour rayon, décrivons l’arc BEA, et achevons le triangle AOB. Ce triangle est composé de deux triangles isocèles rectangles ACO, BCO. Par suite, chacun des angles AOC, COB est égal à la moitié d’un angle droit : donc l’angle AOB est droit, et par conséquent le secteur AOBE est le quart du cercle qui a pour rayon la ligne OB. Cela posé, on a

cercle C CBî

Mais

d’où

donc

ou

2

ABDA = AOBEA.

Retranchant de part et d’autre la partie commune AEBÛA, il reste

lunule ADBEA = triangle ABO.

L’aire de cette lunule est donc équivalente à celle du triangle dont la surface est AC2.

On trouve d’autres propriétés curieuses des lunules dans les Récréations mathématiques d’Ozanam. Moivre, dans les Transactions philosophiques, s’est occupé des soldes formés par leur révolution.

LUNULE. ÉE adj. (lu-nu-lé— rad. lunule). Hist. nat. Echaneré en forme de croissant. I ! Marque d’une tache en forme de croissant.

—. s. m. Ichthyol. Nom vulgaire d’un diodon et d’un pleuronecte.

LUNULINE s. f. (lu-nu-lt-ne — dimin. de lunule). Infus. Genre d’infusoires regardés par plusieurs auteurs comme des algues microscopiques. V. CLOSTÉRIE.

LUNULITE s. f. (lu-nu-li-te — dimin. de lune). Zooph. Genre de polypes bryozoaires, à polypier en forme de disque concave ou de cupule, comprenant une espèce qui vit sur les côtes d’Afrique, et plusieurs autres fossiles des terrains secondaires ou tertiaires.

Lun-yu OU les Entretien* philoiouuiquefl,

troisième livre des Be-chou ou’livres de philosophie morale et politique de la Chine. Ce livre est divisé en deux parties : le Chunglun et le Hia-hm. }l contient des paroles éparses du philosophe Confucius à ses disciples. C’est un recueil de maximes dépourvu d’ordre et de méthode. Au point de vue de la doctrine, ce livre mérite les critiques sévères que Hegel et Ritter ont adressées au philosophe chinois. Confucius y déclare que le but de la vie de l’homme est dans son perfectionnement moral, et que le sage doit s’adonner à la recherche delà vertu. On parvient à la vertu en étudiant les faits et gestes des gens réputés sages qui ont vécu avant nous. La sagesse est toute dans les ancêtres, qui sont meilleurs que leurs enfants. Confucius ne cherche môme pas à savoir si nous pourrions l’acquérir par nos propres efforts ; si bien que sa morale, qui se réduit à n’être qu’une imitation des vieux temps, est indépendante de la conscience. Cette inorale funeste, qui ne repose que sur l’admiration, n’est peut-être pas étrangère à l’immobilité qui caractérise le peuple chinois. Le Lun-yu est un des livres classiques dont la connaissance est imposée à tout lettré.

LUON s. m. (lu-on). Techn. Nom de l’une des pièces d’un moulin à vent. N

LUPANAR s. m. (lu-pa-nar — mot lat. formé de lupa, louve, prostituée). Lieu, maison de débauche, de prostitution ; Le lupanar était un appendice du cirque. (L. Veuillot.) Ayez pitié du peuple, d qui le bagne prend ses fils et le lupanar ses filles ;%ous avez trop de forçais, vous avez trop de prostituées. (V. Hugo.) Après la littérature de sang, la littérature de fange ; après la morgue et le bagne, l’alcàve et le lupanar. (Th. Gaut.)

— Encycl. V. prostitution.

LUPAUIA, nom latin de Louviers.

LUPASSON s. m. (lu-pa-son — du lat. lupus, loup), ichthyol. Nom vulgaire du loup de mer commun.

LUPATA ou V'Epine-du-Monde, chaîne de montagnes du S.-E. de l’Afrique, partie sur la limite occidentale de la capitainerie générale de Mozambique, partie dans le gouvernement des Rivières-de-Sena. On croit qu’elle commence au S. du Monomotapa, et qu’elle so dirige généralement au N.-N.-E. ; quelques géographes la prolongent jusqu’à Zanguebar. La partie la plus connue est coupée par le Zambèze, entre Sana et Tête.

LUPÉE s. f. (lu-pé — du lat. lupus, loup). Crust. Genre de crustacés décapodes brachyures, de la famille des portuniens, comprenant une quinzaine d’espèces, presque toutes des mers de l’Inde et d’Amérique : La lupée lactée habite la Méditerranée. (H. Lucas.)

— Encycl. Les lupées sont généralement remarquables par l’aplatissement et la grande étendue transversale de leur carapace, dont la largeur dépasse deux fois la longueur ; les bords antérieurs sont armés chacun de

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neuf dents plus ou moins saillantes et épineuses. Les pattes de la première paire sont très-longues, celles de la dernière élargies en forme de rames. Ces crustacés sont essentiellement pélagiens ; ils se rencontrent fréquemment dans la haute mer. On en a vu au milieu de l’Océan, n’ayant pour tout point de repos que les fucus flottants. Ils nagent avec une grande facilité ; il semble même, d’après Bosc, qu’ils aient la faculté de Se soutenir a la surface de l’eau dans un repos complet et sans faire aucun mouvement. On en connaît environ quinze espèces, -dont une seule habite la Méditerranée.

LUPERCAL, ALE adj. (m-pèr-kal, a-lelat. lupercalis ; de Lupercus, nom du dieu Pan). Antiq. Qui a rapport aux lupercales : Jeux lupercaux. Fêtes lupercales. Il Antre lupercal, Antre situé au pied du mont Palatin et consacré au dieu Pan.

— s. f. pi. Fêtes célébrées chez les anciens Romains, en l’honneur de l’an : Les lupercales furent instituées par Evandre, régularisées par Romulus et abolies seulement dans le va siècle après Jésus-Christ. (B. Barbé.)

— Encycl. Les lupercales sont restées célèbres par leur licence. On les fêtait à Rome tous les ans, le 15 des calendes de mars (15 février), en l’honneur, suivant les uns, du dieu Pan, protecteur des bergers et tueur des loups, et, suivant les autres, de la louve qui avait allaité Romulus et Remus. La première opinion est la vraie, selon toute apparence, car les lupercales étaient d’origine pélasgique, et par conséquent bien antérieures à Romulus ; il convient de remarquer que les Grecs avaient leurs fêtes lycéennes, en l’honneur de Pan, ainsi appelées de lycos (loup), absolument comme de lupus les Romains les ont appelées lupercales. Empruntées aux usages de la Grèce, elles vinrent d’Arcadie dans le Latium avec Evandre. L’autre tradition, celle qui prêtait à Romulus l’institution de ces fêtes en l’honneur de la louve nourricière, fut arrangée après coup, pour satisfaire la vanité nationale ; la louve romaine n’est du reste elle-même qu’une légende, et si l’on s’en rapporte à M. Ampère qui croit qu’elle a été imaginée à cause des rapports mythologiques existant entre le loup et Pan, défenseur des troupeaux, on retrouve toujours le dieu des bergers à l’origine de l’une comme de l’autre tradition. Il faut y voir de plus une de ces grandes fêtes antiques, dont le sens religieux s’est peu à peu perdu au milieu des pratiques licencieuses, et qui avaient pour objet de rendre un culte à la fécondité, aux énergies vitales de la nature. Pan était, chez les Romains, le principe de cette force fécondante qu’expriment dans toute sa crudité les grossiers symboles trouvés dans les fouilles d’Hereulanum et d’Alatri. Cicéron dit que de son temps, c’est-à-dire aux derniers jours de la République, elle avait, dans les environs de Rome, un caractère tout, pastoral.

Les lupercales, comme toutes les solennités antiques, commençaient par des sacrifices. On remarquera que la partie symbolique est empruntée à la tradition qui concerne Romulus et Rémus. Le jour venu, les luperques ou flamines de l’an se réunissaient dans l’antre lupercal ; ils étaient nus, malgré la rigueur de la saison, frottés d’huile, et n’avaient d’autre vêtement qu’une peau de bouc, l’animal lascif par excellence, autour des reins. On immolait au dieu une chèvre et un chien. Le roi des sacrifices, qui assistait à la cérémonie, touchait le front des luperques avec un couteau teint du sang des victimes ; puis avec de la laine reçue des mains du pontifex maximus, et qu’il avait soin de tremper dans du lait, il leur lavait cette marque sanglante. Plutarque explique cette étrange coutume de la manière suivante : « Le couteau ensanglanté, dit-il, dont on touche le front des luperques fait allusion aux meurtres commis à pareil jour, ainsi qu’au danger auquel furent exposés Romulus et Rémus ; et l’ablution de lait rappelle la nourriture des jeunes bergers. Après les sacrifices, les peaux des victimes étaient découpées en lanières et distribuées aux prêtres. »

Alors commençait cette singulière procèssion des lupercales, fameuse par son indécence. Les prêtres, toujours nus ou à peine couverts de la peau flottante du bouc, armés de fouets et de lanières, se partageaient en deux collèges et couraient à travers les rues de la ville, poussant des cris et frappant à droite et à gauche la foule au travers de laquelle ils se trayaient ainsi un passage. Les femmes recherchaient particulièrement cotte ■ flagellation, qui devait rendre fécondes les épouses stériles-, celles qui étaient enceintes venaient s’offrir aux coups des lanières sacrées, afin d’éviter, croyaient-elles, les douleurs de l’enfantement. « Il n’y avait pas, dit M. Dezobry dans Rome au siècle d’Auguste, de procession qui causât autant de tumulte que celle des lupercales ; dans tous les endroits où elle passait, le bruit des fouets, les cris et les éclats de rire de la foule, les aboiements des chiens ameutés par le singulier costume des dévots promeneurs, les chants que les luperques répétaient en l’honneur de Pan faisaient retentir au loin les échos. Les bandes étaient fort nombreuses ; car aux deux collèges de luperques conduits par leurs chefs, se joignaient quantité de jeunes gens de bonne famille, appartenant pour la plu LUPE

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part ft l’ordre équestre, et aussi des personnages revêtus des premières magistratures, qui n’hésitaient pas à prendre une partactivo à cette fête regardée comme une cérémonie purificatoire de la ville.

La course commençait au figuier Ruminai, sous lequel, suivant la légende ; Romulus et Rémus avaient sucé les mamelles do la louve. Les luperques, qui représentaient les Satyres, compagnons de Pan, se bornaient primitivement à faire le tour de l’antique séjour des Pélasges sur le Palatin ; Varron dit qu’anciennement ils faisaient le tour non de la colline proprement dite, mais de l’ancien Oppidum du Palatin, c’est-à-dire de la Roma Quadrata des Pélasges, ce qui confirme bien l’origine pélasgique des lupercales.

Comment expliquer des cérémonies si bizarres, et des pratiques pour nous si indécentes ? La nudité des luperques, disait-on, représentait celle de l’an et des Faunes, et la course des prêtres à travers la ville rappelait les courses nocturnes de ces divinités à ■ travers les montagnes. D’autres alléguaient une légende, agréablement versifiée par Ovide. Hercule et la belle Omphule s’arrêtèrent un jour, dit-il, dans une caverne, résolus d’y passer la nuit. Le dieu Faune, épris de la beauté d’Omphale, l’avait suivie de loin, dans l’espoir qu’à la faveur des ténèbres il pourrait sinon satisfaire sa passion, du moins hasarder quelque heureuse entreprise. Les plaisirs de la journée et le vin ayant plongé dans le sommeil toute la suite de la belle Lydienne, Faune ne douta pas qu’elle no fût aussi endormie ; comme elle devait le lendemain offrir un sacrifice à Bacchus, son lit était séparé de celui de sou amant*, tout favorisait donc les projets du dieu des bergers. Il s’avance à tâtons à travers les ombres de la nuit, et rencontrant un lit couvert d’une peau de lion, il recule d’effroi à l’idée du péril où il allait s’exposer en s’adressant à Hercule ; plus loin, il trouve sur un autre lit des vêtements de femme : ses désirs s’enflamment, il croit toucher au moment du bonheur, il se glisse auprès de l’objet de ses vœux. Mais un terrible coup d’épaule le précipite aussitôt en bas du lit. Il reconnaît alors qu’il n’a pas affaire à Omphale ; mais il est trop tard, on l’entoure, on apporte des torches et l’on rit de sa mésaventure. Quant à lui, il ne rit point, à ce qu’il paraît, et depuis ce temps, en naine des vêtements qui l’avaient trompé, il voulut que ses prêtres n’en portassent point dans les cérémonies de son culte. Aussi n’avaient-ils qu’une peau de bouc sur. les épaules : vêtement assez léger et assez indiscrot comme on pense.

Voilà une des légendes inventées pour expliquer la nudité des luperques. Ovide en a encore trouvé une autre, se rapportant à la tradition purement romaine. Romulus et Rémus célébraient un jour la fête de Faune et avaient convié à différents exercices de lutte et de gymnastiquo toute la jeunesso des.environs, lorsqu’ils s’aperçurent qu’on venait d’enlever leurs bestiaux. Aussitôt tous les jeunes gens de courir à la poursuite des ravisseurs, sans perdre un temps précieux à reprendre les vêtements qu’ils avaient quittés pour la lutte. Les lupercales et la course des.prêtres nus rappelaient cet événement.

Ces explications sont plus poétiques que savantes. Les critiques modernes ont essayé vainement de démêler, à l’aide do la philologie, le sens obscur de ces symboles ; le mythe des lupercales et des lycées grecques et arcadieiuies reste entouré d’un nuago. Suivant les plus érudits, l’an représente le soleil ; lukos ou lukê en ancien grec signifie, en effet, à la fois loup et lumière ; le loup était d’ailleurs consacré au soleil, et l’on comparait quelquefois les mois, c’est-à-dire la marche de l’astre, à des bandes de loups, qui, dans les anciennes croyances, passaient une rivière-en se tenant par la queue, à la file les uns des autres, La course des luperques symbolisait donc la succession des mois et des jours, la fuite du temps. Les Romains ne s’ou étaient probablement jamais doutés.

Ce fut pendant une célébration des lupercales qu’Antoine offrit la couronne à César. Les désordres auxquels ces fêtes donnaient lieu les firent tomber en désuétude, vers les derniers temps de la République ; mais Auguste, qui voulait passer pour le restaurateur des vieilles traditions, désireux de donner quelque éclat à la dignité de grand pontife dont il avait dépouillé Lépide, restaura le temple Lupercal ou de Rumio, bâti dans le Forum, sur la Voie-Neuve, près du Comitiuin, et rétablit la célébration des fêtes, avec tous leurs anciens rites. Pour sauvegarder un peu la décence publique, ouvertement violée, le décret défendit aux imberbes, c’est-à-dire à tous les jeunes gens au-dessous de quatorze ans, de se joindre aux luperques, dans la course à travers la ville. Mais la restriction fut mal observée, surtout sous les successeurs d’Auguste ; les lupercales, grâce à l’impudicité qui en faisait le fond, restèrent un des plaisirs les plus chers à la populace, et se perpétuèrent jusqu’à la chute de l’empire romain. Plusieurs fois supprimées, puis rétablies, elles ne furent abolies définitivement que par le pape GéJase, au vie siècle de. notro ère.

Antre lupercal. Au pied do l’escarpe» ment occidental du Palatin à Rome, au-dessous des vestiges des murs pélasgiques, était un autre consacré à Pan, que 1 on appelait