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fleurs d’an beau jaune d’or et d’une odeur suave, analogue à celle de la giroflée : cette plante est annuelle ; semée au printemps, elle fleurit un milieu de l’été. En général, les lupins craignent l’excès d’humidité et supportent mal la transplantation ; aussi doit-on, autant que possible, les semer en place. Le lupin jaune a été aussi introduit avec succès dans la grande culture.

Le lupin bleu ou hérissé a toutes ses parties herbacées couvertes de longs poils roussûtres. Ses Heurs, bleues, roses ou carnées, suivant les variétés, sont groupées en épis verticillés et terminaux. Un trouve celte plante en Orient et dans le midi de l’Europe, notamment aux environs de Montpellier ; on — la cultive dans lesjardins d’agrément, comme la précédente.

Le lupin bigarré est une grande et belle espèce, à tige et à feuilles velues, soyeuses, blanchâtres ; ses fleurs sont bleues ou rougeàtres ; ses gousses un peu comprimées, couvertes de poils roussàtres, renferment des graines arrondies, quelquefois panachées, et dont le volume approche de celui d’une petite fève. Cette espèce, qui croît dans les moissons du midi de l’Europe, est cultivée en grand dans quelques provinces du nord. Ses graines servent à nourrir et engraisser le bétail.

Les lupin* multiflore et arborescent sont des arbrisseaux dont la hauteur dépasse quelquefois 2 mètres. Originaires des pays chauds, ils ne peuvent, sous nos climats, être cultivés qu’en orangerie. Le lupin vivace croît aux États-Unis et au Canada, et se fait remarquer par ses longs épis lâches de fleurs de grandeur moyenne, d’abord d’un rose assez vif, puis passant au bleu lilacé.

LUPIN, LUPINE adj. (lu-pain, i-ne — lat. lupinus ; de lupus, loup). Qui appartient an loup, qui a rapport au loup : Eleoè dans les principes d’abstinence et de modération, auxquels je n’ai failli de toute ma vie de loup, i’ëtaU alors en mission pour répandre les saines doctrines de la morale parmi les tribus lupines qui relèvent de ma communauté. (Ch. Nod.)

LUPIN D’ILLEBFELD {Frédéric, baron de), minéralogiste et littérateur allemand, né en 1771, mort en 1844. Il faisait ses études universitaires à Strasbourg quand éclata la Révolution de 1789 ; aussiquitta-t-illaFrunce en 1792, pour aller compléter son éducation à Gœttingue. Adonné spécialement à la minéralogie, il parcourut l’Allemagne, la Suède, la Pologne, pour y faire des observations scientifiques. A. son retour de ces excursions, il fut nommé directeur de la chancellerie de Memmingen, sa ville natale ; puis il représenta les villes libres impériales à Paris, aux diètes de Ratisbonne et d’Ulni, et enfin devint commissaire supérieur des mines en Bavière. Appelé par ses nouvelles fonctions à visiter fréquemment le Tyrol et les Alpes Noriques, il put se livrer en toute liberté à ses études minéralogiques et géologiques. Sur la fin de son existence, de Lupin se retira dans sa terre d’illerfeld et s’occupa de travaux littéraires. Ses principaux écrits sont : les Jardins (Munich, 1820, in-8») ; Biographie de personnes viuunles ou mortes dans le courant de ce siècle (Stuttgard, 1826, in-8o) ; Discours d’ouverture pour ta Saint-Sylvestre (Leipzig, 1838, in-s°) ; biographie personnelle (Weimar, 1844, 2 vol. in 8"), etc.

LUP1NASTRE s, m. (lu-pl-na-stre — rad. lupin). Bot. Espèce de trèfle, appelé aussi

FAUX I.UPIN.

LUPINELLE s. f. (lu-pi-nè-le — dimin. de lupin). Bol. Nom vulgaire du trèile et du sainfoin.

LUP1NINE s. f. (lu-pi-ni-ne — rad, lupin). Chim. Matière umère qu’on extrait de la farine du lupin.

LUPO (Juan), écrivain espagnol de la seconde moitié du xve siècle. Il professa à Salainanque, obtint ensuite un canonicat à Ségovie, et enfin, s’étant rendu à Rome, devint vicaire du cardinal Piocolomini. On a publié de lui : Dé republica gubemanda per regem (Paris, s. d. [1498], in-4o) ; Qusstiones au liceai aticui principi cum alio vel cum infidéli et laeretico fœdus inire (Sienne, s. d., in-4o).

LUPODUNUM, nom ancien de Lade : n-burg.

LUPOGE s. m. (lu-po-je). Ornith. Nom vulgaire de la huppe ou putput.

LUPOLD DE BEUËNBUHG ou D’EGLOF-STEIN, prélat allemand, né dans les premières années du Xive siècle, mort en 13G3. D’abord chanoine à Mayence, à Wurtzbourg et à Btimberg, il fut nommé, en 1352, évêque de cette dernière ville. On a de lui : De zeloveterum principum Germanorum in religionem (Bàle, 1497, in-fol.) ;Dejuribus et translatione imperii (Baie, 1497, in-8«). Lupold établit dans cet ouvrage, écrit en faveur de l’empereur Louis V de Bavière et justement apprécié, que le pouvoir du pape ne s’étend pas jusqu’à la déposition d’un empereur légitimement élu.

LUPON s. m. (lu-pon). Moll. Nom d’une petite coquille du genre porcelaine.

LUPONIE s. f. (lu-po-n1—rad. lupon). Moll. Genre famé aux dépens des porcelaines, mais non adopté.

LUPOT (Nicolas), luthier français, né en 1758, mort en 1824. Il s’établit à Paris en

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1794 et commença par restaurer d’anciens instruments. Encouragé parle succès, il construisit, sur le modèle des instruments de Stradivarius, dont il essaya toujours de reproduire la forme pure et les délicates sonorités, quantité de violons et de basses encore fort estimés de nos jours. Lupot s’est appliqué quelquefois à tailler un quintette complet dans le même bois ; ces précieuses collections sont aujourd’hui fort rares.

LUPPIA, nom ancien de la Lippe, rivière d’Allemagne.

LUPSET (Thomas), théologien anglais, né à Londres en 1498, mort en 1532. Il venaitd’atteindre à peine sa vingtième année lorsqu’il fut appelé à occuper la chaire de rhétorique fondée à Oxford par le cardinal Wolsey. Ses leçons sur les littératures latine et grecque furent suivies avec enthousiasme et sincèrement applaudies. Attaché à. Richard Paee, envoyé de Henri VIII en Italie, Lupset profita de ce voyage pour compléter ses connaissances et se lier avec les hommes les plus distingués de l’époque, entre autres Thomas Morus et Érasme. Il entra dans les ordres vers 1530, et obtint une prébende à l’église do Salisbury. On a de lui : Exhortation aux jeunes gens pour les exciter à se bien conduire (1340, in-8u) ; Traité sur la charité (1546, in-S°) ; Traité pour apprendre à bien mourir (1534 et 15C0, in-go). On lui doit aussi des traductions de discours de saint Chrysostoineet de saint Cyprien, une traduction des Règles de Pic de la Mirandolel et des Conciles d’Isidore, et, eniin, des lettres et des discours.

LUPTON (Donald), écrivain anglais, qui vivait au xvt& siècle. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il suivit pendant quelque temps la carrière des armes. Ses principaux ouvrages sont : Histoire des ministres protestants modernes (Londres, lf>37), les Gloires de leur temps ou les Vies des premiers Pères (Londres, 1040), sous le pseudonyme de Typogmphu» ; le Règne de l’Angleterre sur tes mers (1653), etc.

LUPULIN, INE adj. (lu-pu-lain, i-ne — de lupulus, n. lat. du houblon). Bot. Qui ressemble au houblon.

— s. f. Espèce de luzerne à fleurs jaunes : La luzerne lupuline est commune dans beaucoup de prés. (A. Dupuis.)

— Chim. Substance résineuse, amère et jaunâtre, qui recouvre les écailles des cônes du houblon : La lupuline est employée en médecine dans le traitement des dartres. (F. Foy.) Il On dit aussi lupulin s. m.

— Encycl. Chim. La lupuline est une poussière résiniforme, jaunâtre, granulée, fort aromatique et amère, que l’on trouve, dans la proportion de 8 à 10 pour 100, entre les écailles des cônes de houblon à l’époque de la maturité. Elle occupe la base de la surface externe des bractées qui constituent ces cônes. Cette matière jaune avait autrefois été considérée comme un principe immédiat ; mais les travaux de M. Raspail et de M. Personne ont montré qu’elle est formée de principes nombreux. Elle renferme une forte proportion de résine, un corps oxygéné analague au valérol, de l’acide valérianique, un sel ammoniacal, des traces de phosphate de chaux, une matière amère, soluble dans l’eau et dans l’alcool, une essence hydrocarbonée. C’est cette essence ou huile volatile qui donne à la bière faite avec le houblon son parfum ; c’est la matière amère qui lui communique sa saveur particulière, et, en même temps, lui donne la propriété de mousser par l’agitation. Raspail prétend que cette poussière des cônes de houblon est organisée ; que c’est un pollen solitaire, naissant sur toutes les parties des cônes de houblon femelle et pouvant servir à la fécondation. Quoi, qu’il en soit de son rôle dans la végétation, lorsqu’on l’épuisé par l’alcool, pour enlever la résine qu’elle contient, et qu’on l’observe au microscope, on la trouve formée d’une masse uniforme de tissu cellulaire, amincie en cône et pédiculée du côté par lequel elle adhérait à la plante, évasée et bombée de l’autre côté. Guibert considérait la lupuline comme une glande formée par l’exubérance de petites parties du tissu cellulaire et imprégnée de résine.

La lupuline a été employée en médecine comme subnarcotique el comme tonique. On l’administrait contre les pertes séminales. On en fait aussi une pommade.

LUPULUS s. in, (lu-pu-luss — dim. du lat. lupus, loup). Bot. Nom spécifique et ancien nom scientifique du houblon.

LUPUS s. m. ( !u-puss — m. lat. qui signif. loup). Pathol. Espèce d’éruption cutanée. Il Inflammation chronique de la peau, il Ulcère rongeur, de quelque nature qu’il soit.

— Encycl. Pathol. Le lupus était désigné par les Grecs sous le nom de herpès esthiomenos (dartre rongeante), dont les anciens médecins avaient fait Vesthiomène, comme qui dirait le vorace. Son nom actuel, qui signifie loup, est fondé sur la même idée.

Le lupus est une maladie chronique de la peau qui s’annonce, au début, quelquefois par des taches d’un rouge violacé., mais le plus ordinairement par des tubercules plus ou moins volumineux, livides, indolents, auxquels succèdent des ulcères ichoreux, se recouvrant de croûtes brunâtres, très-adhérentes, qui laissent voir à leur chute des ci LUPU

catrices indélébiles. Le lupus été rangé par Willan parmi les tubercules, et Alibert le plaçait parmi les dermatoses dartreuses. Biett lui a reconnu une nature complexe.

Le lupus présente do grandes différences suivant son siège, la rapidité de sa marche, l’étendue de. la destruction qu’il produit, et suivant la forme que revêt l’ulcération. Ainsi, tantôt il étend ses ravages en surface, tantôt il envahit successivement les parties sousjacentes, d’autres fois enfin il est accompagné d’une véritable hypertrophie de la peau.

Le siège le plus ordinaire du lupus est la face, et le nez est dans cette région l’organe qu’il envahit le plus souvent. Les joues, les lèvres, le menton sont ensuite les parties où on l’observe le plus communément. On voit quelquefois le lupus attaquer la partie antérieure ou postérieure du cou ; au tronc, c’est surtout à la poitrine et aux épaules qu’il se montre, et sur les membres, dans le voisinage des articulations, à la face externe do l’a van tbras, au dos de la main ou du pied.

C’est ordinairement par un point d’un rouge obscur, élevé, dur, en général peu étendu que se développe le lupus. Ces petites tuméfactions indolentes de la peau, dont la marche est lente et progressive, se recouvrent quelquefois à leur sommet de petites squames blanches et sèches ; souvent plusieurs se réunissent et forment ainsi une surface plus ou moins étendue, nullement douloureuse, mollasse au toucher, et qui s’ulcère au bout d’un espace de temps très-variable. Quelquefois il débute par une inflammation de la muqueuse des fosses nasales, accompagnée de rougeur et de gonflement du nez ; il s’y forme une croûte mince ; si on l’arrache, elle est remplacée par une autre plus épaisse, et la destruction a déjà commencé.

Le lupus qui détruit en surface a une étendue plus ou moins large, et offre quelques variétés qu’il importe de connaître. Ainsi, dans quelques cas rares, la maladie semble n’alfecter que les couches les plus superficielles du derme. Cette variété s’observe à la face et aux joues en particulier. La peau s’amincit, devient lisse, luisante et rouge. Lorsque la maladie cesse, la rougeur disparaît et la peau reste luisante et amincie. Dans d’autres cas, il se développe sur la peau un ou plusieurs petits tubercules mous, d’un rouge obscur, dont les bases se confondent, tandis que les sommets s’ulcèrent, et qui ne sont bientôt plus qu’une surface continue présentant une ulcération irrégulière. Cette ulcération se recouvre d’une croûte noirâtre et gagne de proche en proche. Ce lupus peut envahir tout le visage. Le nez, qui est rarement le siège primitif de cette variété de lupus, n’est pas à l’abri de ses ravages, et souvent les croûtes qui s’y forment entraînent, à leur chute, une partie de ses ailes et de son extrémité. Cette variété de lupus peut également occuper de larges surfaces sur la poitrine, sur les membres, à la partie antérieure des cuisses.

Une autre variété de lupus occupe de préférence le nez et se développe sur ses ailes ou à son extrémité. Dans la plupart des cas, son apparition est précédée de rougeur et de gonflement de cette partie, avec coryza. L’une des ailes du nez se tuméfie, devient douloureuse ; elle est le siège d’une rougeur violacée ; il s’établit une ulcération légère, puis il se forme une petite croûte ; si on l’arrache, elle est remplacée par une autre plus épaisse, et chaque fois il y a une véritable perte de substance, peu appréciable d’abord, mais qui devient bien sensible au bout d’un temps plus ou moins long. L’étendue de la

fiartie détruite est très-variable : quelquefois a presque totalité du nez a disparu ; d autres fois l’extrémité seulement a été détruite. Dans presque tous les cas du lupus fixé au nez, il y a en même temps une altération de la muqueuse des fosses nasales, et même, dans quelques circonstances, toute la cloison intermédiaire peut être détruite avant que le nez soit rongé au dehors. D’autres fois, cette destruction commence à la peau, s’étend sur la muqueuse pituitaire, parcourt tout le plancher des fosses nasales, se propage en revenant sur la muqueuse palatine qu elle altère, et même jusqu’aux gencives qu’elle sillonne profondément. Souvent le mal ne s’attaque pas seulement au nez, mais il gagne en même temps la face et y produit des ravages plus ou inoins considérables.

Un autre lupus, avec hypertrophie, présente des phénomènes tout à fait remarquables. Il se montre presque exclusivement au visage. Le phénomène le plus important de cette variété, c’est l’énorme tuméfaction des joues ; souvent les lèvres sont fortement hypertrophiées et renversées en dehors, laissant ainsi a découvert les gencives et les dents ; les paupières boursouflées permettent^ peine d’apercevoir les yeux. Quant à la terminaison de ce lupus, elle n’a jamais lieu qu’au bout d’un temps très-long et à la suite d’un traitement médiodique. Alors les parties finissent par prendre, à peu de chose près, leur aspect normal ; mais il reste ordinairement une bouffissure de la-face.

Les diverses variétés du lupus peuvent exister simultanément chez le même individu ; un lupus peut envahir une partie de la face, tandis que le nez est en même temps détruit par celui dont les ravages ont lieu en profondeur, ou bien encore pendant que l’autre joue est le siège d’un lUpus avec hypertrophie. C’est

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surtout dans ces circonstances graves qu’il survient les plus grands désordres ; un des accidents redoutables dans cette circonstance, c’est la destruction de la paupière inférieure. L’ceil n’étant plus protégé, il survient une inflammation chronique, la conjonctive s’épaissit, la cornée devient de plus en plus opaque et la cécité survient. Dans d’autres cas, les ulcérations qui ont détruit le nez, qui ont envahi les lèvres elles-mêmes donnent à la figure un aspect vraiment repoussant.

La maladie n’est jamais accompagnée de symptômes généraux. Les malades atteints de lupus jouissent d’une assez bonne santé. Dans les cas fort graves, où le lupus détruit non-seulement les téguments, mais encore les cartilages et les os, les malades finissent par éprouver les symptômes d’une gastro-entérite chronique, et ils succombent à une fièvre lente, accompagnée d’une diarrhée colliquative. Cette terminaison est fort rare, car le lupus respecte généralement les os.

Le lupus affecte surtout les enfants et les adultes ; on l’observe rarement au delà de quarante ans. Il atteint indistinctement les deux sexes. On l’observe plus souvent à la campagne qu’à la ville, à cause sans doute do la mauvaise alimentation des individus et des lieux malsains qu’ils habitent. Il se manifeste très-souvent chez les jeunes enfants scrofuleux et persiste au delà de la puberté.

Le lupus ne met pas en danger les jours dij^ malade, mais le plus ordinairement il ne cède" qu’après des destructions plus ou moins considérables, et après avoir fait acheter sa guérison par des cicatrices nombreuses, inuelébiles et difformes.

Le traitement du lupus est général ou local. Le traitement général consiste dans quelques boissons amères, des bains et des soins hygiéniques ; le plus souvent il est incapable de faire disparaître cette maladie grave et rebelle. Cependant, dans quelques circonstances, le traitement général est important : c’est lorsque le lupus attaque des individus scrofuleux. On aura recours alors à une médication appropriée, telle que l’iodure de potassium, les préparations martiales, et enfin on donnera au malade des aliments fortifiants, du vin généreux, et on le fera séjourner dans des lieux où il puisse respirer un air vif. On a aussi recours quelquefois à des moyens actifs, tels que l’huile animale de Dippel, à la dose de 5 à. g gouttes d’abord, qu on peut porter jusqu’à 20 et 25, la décoction de Feltz, les solutions arsenicales de Pearson et de Fowler et les pilules asiatiques. Le traitement local consiste dans des applications résolutives plus ou moins irritantes, à l’aide desquelles on se propose de modifier la vitalité de la peau et de hâter la résolution des tubercules ; dans des cautérisations plus ou inoins énergiques, dont le but est de changer l’état des surfaces.malades, de borner les ravages et d’obtenir des cicatrices solides.

Les résolutifs conviennent, soit dans les premiers temps ; quand les tubercules ne sont point encore ulcérés, soit à une époque plus avancée, quand, autour des cicatrices, il reste encore de petites tumeurs indurées. Ainsi, l’on fera des frictions sur les parties malades avec les pommades d’ioduro do soufre, de protoiodure et de deutoioilure do mercure, d’iodure de potassium.-La teinture d’iode est souvent aussi employée avec avantage.

Les caustiques sont employés avec avantage dans les cas plus graves et quand les résolutifs ont échoué. Les plus usités sont l’huile animale de Dippel, le nitrate d’urgent, le caustique de Vienne, le beurre d’antimoine, lu pâte de Canquoin, les pâtes arsenicales de Dupuytren, de Dubois et du frère Corne, le nitrate acide de mercure. Quel que soit le caustique choisi, il y a certaines indications à suivre. Ainsi, lorsque la maladie est étendue, la cautérisation ne doit être pratiquée d’abord que sur un point limité, et ensuite on attaque successivement le reste des surfaces malades. Lorsqu’il existe des croûtes, il faut les faire tomber avec des cataplasmes émollicnis ; et si les tubercules ne sont pas ulcérés, s’il y a des plaques violacées, sèches, avec tuméfaction de la peau, ou, enfin, si c’est un cas do lupus avec hypertrophie, il convient de dépouiller les surfaces par l’application de vêsieatoires. L’huile animale de Dippel agit moins comme caustique que comme corps irritant, modifiant à sa manière, quelquefois très-avantageusement, les parties sur lesquelles on l’applique.

Les préparations arsenicales agissent avec beaucoup d’énergie et donnent des résultats ordinairement très-satisfaisants ; mais elles demandent à être maniées avec une grando prudence. On ne doit pas les appliquer sur des surfaces trop étendues. Les parties qu’on en recouvre ne doivent pas être plus larges qu’une pièce de 1 franc. L’emploi de ces préparations détermine souvent un érysipèle. Le nitrate acide de mercure est aussi un caustique très-énergique, et qui a été employé avec beaucoup de succès par Biett. Il donne naissance, comme les pâtes arsenicales, à une inflammation érysipélateuse, mais elle est moins intense et cède plus facilement. La cautérisation au fer rouge ne donne que des résultats peu avantageux. Quel que soit le caustique employé, une seule cautérisation ne suffit presque jamais ; on doit y revenir à plusieurs reprises, et cela même pendant des années entières quand la maladie est très- 100