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judaïsme ou de périr avec sa femme. Le martyre des deux époux termine la pièce. Cette œuvre médiocre, représentée sans nom d’auteur, eut un véritable succès, et plusieurs critiques osèrent l’attribuer à Racine lui-même. Le véritable auteur ayant eu alors la malheureuse vanité de se faire connaître, l’enthousiasme populaire fut subitement refroidi,

Macchnbie* (LES) ou le Martyre, tragédie on cinq actes et en vers, d’Alexandre Guiraud, représentée à l’Odéon le 15 juin 1822. Cette tragédie de Guiraud eut un très-grand succès, grâce à quelques beaux vers et à quelques situations pathétiques ; mais la faiblesse du plan et le vide des premiers actes ne lui ont pas permis de se soutenir. Quand la scène s’ouvre, les sept Macchabées sontcondamnés d’avance irrévocablement, et rien ne peut amener une péripétie. C’est le plus grand dé.faut de la pièce. L’auteur a su trouver au dernier acte une situation tout à fait touchante. A. ce moment ; six des frères sont morts : il ne reste plus que le jeune Mizaël. Revêtu déjà de l’habit du supplice, il pleure le sort qui l’attend. Antiochus parait ; il se jette à ses pieds et lui demande grâce. Antiochus le relève et dit à Salomé : « Reprenez votre fils. • Celle-ci ne peut croire à ce bonheur. Mais Antiochus n a pas dit à quel prix il donnait la vie à MizaBl. Lorsqu’il s’est expliqué, Sulomé engage son fils a marcher a la mort et réussit a relever son courage.

MACC11I (Antonio-Maria-Leone), littérateur et oratorien italien, né à Crémone en 1708, mort en 1785. Il passa la plus grande partie de sa vie à Brescia et composa plusieurs ouvrages, restés manuscrits, dont le plus remarquable est intitulé Délia creazione délie eose, secondo la divina parola et l’umana ragione (4 vol. in-fol.).

M ACCU 1 {Mauro), publiciste italien, né à Milan en 1815. Il était professeur de rhétorique lorsque ses opinions libérales et son patriotisme lui attirèrent les persécutions de la police autrichienne. Arrêté en 1839, il fut, Bans jugement, révoqué de ses fonctions et privé même du droit de gagner sa vie en don • nant des leçons. Lorsqu’il eut recouvre la liberté, Macohi se lança dans le journalisme libéral, devint rédacteur au Politecnico, et bientôt il fonda une revue mensuelle, le Spectateur industriel, dont le but était de répandre en Italie le goût des sciences économiques. Bientôt il fut nommé secrétaire de la Société d’encouragement des sciences, des lettres et des arts, fondée par Ugo Foscolo ; mais tourmenté de nouveau par la police autrichienne, il se réfugia en Piémont, se lia avec M. Brofferio et rédigea avec lui le Messager de Turin. Sur ces entrefaites (1848), la révolution de Milan lui permit de se rendre dans cette ville, où il combattit avec énergie la politique d’isolement formulée par le mot de Charles-Albert : l’Italiafara da se, et conseilla chaudement l’alliance française comme le seul moyen de salut. De retour en Piémont, en 1849, il fonda à Turin une société d’ouvriers auxquels il fit gratuitement des cours de morale, d’histoire et de politique. Forcé de suspendre ses leçons après la défaite de Novare, il défendit, dans le journal le Prolétaire, le parti républicain que l’on voulait rendre responsable des malheurs qu’éprouvait l’Italie, et publia, dans le même but, une brochure intitulée : la Politique de Massimo d’Azeglio. L’année suivante, il créait à Gênes l’italia, journal républicain qui le rit exiler. Il alla s’établir alors dans le Tessin, où il fonda le Moniteur bibliographique et devint rédacteur des Archives triennales de la révolution italienne. En 1851, il put aller habiter Gêues, où il continua de combattre en faveur de l’alliance franco-italienne, dans un écrit intitulé : le Coup d’État et la démocratie européenne. M. Mauro Macchi publia en outre divers ouvrages et devint rédacteur en chef du Diritto, le journal le plus avancé de Turin. Lié à cette époque avec Garibaldi, Mazzmi, Cattaneo, Ausonio Franchi, etc., il compta bientôt parmi les hommes les plus avancés du parti républicain et fut envoyé, en 1861, par les électeurs de Crémone, au parlement italien, où il ne tarda pas à se faire une place importante par son éloquence entraînante et chaleureuse. Bien que siégeant à l’extrême gauche, il s’est séparé de la plupart de ses amis au sujet de l’alliance avec la France, qu’il n’a cessé de défendre chaleureusement. Comme publiciste, M. Mauro

Macchi a fait preuve d’un véritable talent. Parmi ses ouvrages, écrits d’un style correct, clair, nerveux, sans prétention, nous citerons : les Contradictions de M. Vicento Gioberti (1851)- Études politiques (1853) ; les Armes et tes idées (1855), livre destiné à appeler l’attention des politiques sur les questions sociales ; Importance sociale de la multitude (1856) ; le Progrès continu et indéfini (1857) ; Sur la réforme des éludes (1858) ; Chronique politique de 1859 (1860) ; les Associations ouvrières mutuelles (1862), etc. Un de ses derniers ouvrages est l’Histoire du conseil des Dix, écrite avec le cœur d’un patriote et dans laquelle on trouve une foule de faits nouveaux.

MACCHIAs.f. (mâ-kia-raotital.).B.-arts. Première ébauche d’une statue ou d’un tableau.

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MACCHIAVELL1 (Nicolo), célèbre écrivain italien. V. Machiavel.

MACCHIETTI ou MAGL1ETTI DEL CBOCE-F1SSAJO (Girolamo), peintre italien, né à Florence en 1535, mort dans la même ville vers 1598.1 ! eut pour maître Ghirlandajo, puis fut employé pendant six ans aux décorations exécutées sous la direction de Vasari au Palais-Vieux. Quelque temps après, Macchietti se rendit à Rome, où il commença à se faire connaître par des tableaux religieux, des tableaux de genre et des portraits, remarquables par une extrême habileté d’exécution. Au bout de deux ans ; il revint à Florence, puis travailla successivement dans diverses villes, à Naples, à Pise, à Bénévertt, et rit un voyage en Sicile et en Espagne. Les œuvres de cet artiste manquent d originalité et sont pour la plupart des pastiches ; néanmoins elles doivent k la prestesse de la brosse, à l’harmonie de la couleur, à l’habite agencement des groupes, un aspect séduisant, qui a fait à Macchietti une jéputation exagérée. Nous citerons de lui : à Pise, le Christ sur la croix ; à Messine, un Baptême de Jésus-Christ ; Florence, Médèe préparant le rajeunissement d’Eson, un Bain, VAdoration des mages, la Vierge donnant sa ceinture à saint Thomas et le Martyre de saint Laurent, qui passe pour son chef-d’œuvre.

MACCIO (Sébastien), écrivain et archéologue italien, né à Castel-Durante, duché d’Ur-Bin, dans la seconde moitié du xvie siècle. Il donna des leçons publiques dans diverses villes d’Italie et forma un recueil, resté inédit, d’inscriptions nntiques, copiées dans ses voyages. Maccio composa des poèmes aujourd’hui oubliés et un traité de Historia scribenda (Venise, 1613, in-4o).

MACCIO (Paul), en latin Maeelu*, littérateur italien, né à Modène vers 1570, mort à Bologne vers 1640. Il professa avec succès la littérature latine à Bologne, où il fonda l’académie des Indefessi. Parmi ses écrits, nous citerons : la Grisetda del Boccacio, tragi-comédia morale (Bologne, 1620) ; Emblemata moralia versibus italicis explicala (Bologne, 1628), ouvrage recherché surtout à cause des gravures qui s’y trouvent ; Italici belli motus (Bologne, 1636).

MAC-CLELLAN (Heorge-Brinton), général américain, né à Philadelphie en 1826. A l’âge de vingt ans, il sortit de l’École militaire de Westpoint comme officier du génie, et fit la même année la campagne du Mexique avec . une telle distinction, qu’il fut promu au grade de capitaine. À son retour du Mexique, Mac-Clellan fut nommé professeur à l’École militaire de Westpoint. Il dirigea, en 1851,1a construction du fort Delaware, et, l’année suivante, entreprit avec le capitaine Marcy, qui plus tard devint son beau-père, un voyage d’exploration sur le Red-lîiver (rivière Rouge). De là il passa au Texas, dont il releva les ports et les fleuves, et alla ensuite sur le territoire de Washington tracer le chemin de fer du Pacifique septentrional. Peu de temps après (1855), il fut appelé à faire partie d’une commission qui fut chargée d’aller étudier en Europe les innovations et les changements introduits dans la stratégie. Il assista à la campagne de Crimée et visita en outre l’Angleterre, la France, la Prusse, l’Autriche ei la Sardaigne. Le recueil de ses observations, auxquelles on a reproché d’être trop superficielles, fut publié d’abord par le congrès (1858), puis par l’auteur lui-même, sous ce titre : les Armées de l’Europe (1861).

Mac-Clellan, qui avait pris sa retraite en 1857, était président du chemin de fer de l’Ohio et du Mississipi, lorsque la guerre civile éclata. Sur la recommandation spéciale du général Scott, il fut nommé par Lincoln, dès le 14 mai 1861, major général dans l’armée des États-Unis et placé à la tête du département de l’Ohio. Il organisa rapidement ses forces et alla attaquer les partisans de l’esclavage et de la séparation dans la Virginie occidentale. Le général Rosecranz, qui commandait sous ses ordres, remporta le 11 juillet 1861 la victoire de Rieh-Mountain ; mais ce fut Mac-Clellan qui recueillit tous les bénéfices de ce succès, car, après la défaite de Bull’s-Run, il reçut le commandement en chef de l’armée du Potomac et, après la retraite du général Scott, fut nommé général en chef de l’armée des États-Unis. 11 passa l’automne et l’hiver à réorganiser l’armée et, en mars 1862, quitta le littoral pour marcher contre Richmoud, regardée comme la capitale des sudistes. Mais dans tout le cours de cette campagne il fit preuve d’une prudence, d’une lenteur et d’une timidité inconcevables en pareille circonstance. Il se

laissa arrêter quatre semaines devant Yorktown par un corps d’armée d’une infériorité notable, mit ensuite un temps infini k se rendre de la rivière York au Ûhickahominy, dans le voisinage de Richmond, fut battu le 31 mai près de Seven-Pines (les Sept-Pins), repoussa, il est vrai, le lendemain, l’ennemi près de l’air-Oaks (les Beaux-Chênes), mais ensuite, voulant préserver ses troupes de l’air méphitique des marais, il résolut d’établir sa base d’opération sur le James-River. Du 24 juin au 1er juillet 1862 furent livrés, pour la possession de Richmond, les sanglants combats auxquels on a donné le nom célèbre de Bataille des Sept jours. Au lieu de pénétrer dans Richmond, ce qui lui eût été facile,

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Mac-Clellan prit la fuite avant la bataille de Malvern-Hill, dans laquelle ses troupes furent victorieuses, et se retira à bord de son bâtiment sur le James-River. Il ne reçut pas les renforts sur lesquels il comptait et fut au contraire rappelé pour défendre Washington. Après la défaite de Pope, il se mit àla poursuite du général Lee, qui venait de pénétrer dans le Maryland, et lui fit essuyer près d’Antietam (16 et 17 septembre 1862) une défaite complète. Lee battit en retraite vers le Maryland, après avoir franchi le Potomac ; mais Mac-Clellan ne le poursuivit pas et perdit ainsi tout le fruit de sa victoire. Ce manque de résolution lui fit retirer son commandement (7 novembre 1862). Il se rendit

alors à New-Jersej’, d’où il posa en 1864 sa candidature k la présidence ; mais elle échoua complètement devant celle de Lincoln. Le 8 novembre 1864, il donna définitivement sa démission et partit pour l’Europe, où il résida longtemps à Dresde. Depuis lors, il a vécu dans la retraite.

MACCLE5F1ELD, ville d’Angleterre, comté et à 35 kilom. N.-E. de Chester, sur la rivière Bellen, affluent delà Mersey ; 40,000 hab. Cette ville est un des centres principaux de la soie en Angleterre ^ on y fabrique, en effet, de grandes quantités de soieries, boutons et passementerie ; fabriques de chapeaux, cordages, étoffes de coton ; fonderies de fer et de cuivre. Aux environs, riches houillères et carrières d’ardoise. M-acclesfield, qui grâce k son industrie active a pris un grand développement depuis le commencement de ce

siècle, puisque sa population en 1811 n’était que de 12,000 hab., possède quelques édifices dignes de fixer l’attention ; citons son église de Saint-Michel, construite pur Édouard Ier, dédiée en 1278 et rebâtie en 1740, avec un clocher élevé, des vitraux coloriés et plusieurs tombeaux anciens ; le Christ-Church, église bâtie en 1775, surmontée d’une jolie tour à flèches ; l’hôtel de ville avec ses salles d’assemblée.

MACCLESFIBLD (William de), dominicain et cardinal anglais ; né à Coventry, mort en 1304. Il professa longtemps la théologie et défendit la doctrine de saint Thomas contre Henri de Gand et Guillaume de La Mare. Parmi ses écrits, nous citerons : Pmiillse in sacra Biblia ; Quxsliones de Angelis ; Varia problemata.

MAC-CLINTOCK (sirFrancis-Léopold), marin anglais, né à Dundalk (Irlande) en 1819. Engagé comme mousse dès 1 âge de douze ans, il fit un long voyage dans l’Amérique du Sud, devint lieutenant en 1845, et accompagna, de 1843 à 1849, le capitaine James Ross dans son expédition à la recherche de Franklin. À peine de retour, il fut adjoint, en qualité de premier lieutenant, à l’expédition que le capitaine Ommaneg entreprenait dans le même but, et qui retrouva les premières traces de l’infortuné navigateur. Le bâtiment ayant été retenu dans les glaces, i ! exécuta, au milieu de fatigues indicibles, le long de la côte septentrionale du détroit de Parry, un voyage en traîneau qui dura quatre-vingts jours, et parvint au point le plus occidental que l’on eût jusqu’alors atteint dans les régions arctiques. Promu à son retour au grade de capitaine, il prit part, en 1S52. À la malheureuse expédition de sir E. Beleher, que signalèrent seules ses hardies excursions par terre jusqu’au cap septentrional de l’Ile du Prince-Patrick, appelé en son honneur cap Mac-Ctintock, et jusqu’aux lies Polynia. Lorsque lady Franklin eut résolu d’envoyer une nouvelle expédition h la recherche de son mari, ce fut à lui qu’elle confia le commandement du yacht blindé The Fox. Mac-Clintockmit à la voile aAberdeen le l«f juillet 1857, parcourut la mer Polaire dans toutes les directions et trouva enfin, en mai 1859, près du cap Victory, des vestiges qui ne laissèrent plus de doute sur la malheureuse destinée de Franklin et de ses compagnons. Après deux années d’absence, il revint à Londres le 21 septembre 1859, et reçut, peu de temps après, le litre de baronnet en récompense de ses travaux. Depuis cette époque, il a été employé k mesurer, sur différents points, la profondeur de l’océan Atlantique, pour l’établissement du câble électrique sous-marin.

MAC-CLUER (John), navigateur anglais, né en Écosse, mort probablement en 1795. Il était capitaine au service de la compagnie des Indes lorsque, en 1790, il reçut le commandement de deux navires pour visiter les lies Peliou. Il conclut un traité avec le roi d’une de ces lies, Abba Thulle, qui lui témoifnait une vive amitié ; mais il trouva les inigènes rebelles aux idées de civilisation qu’il était venu importer chez eux ; il ne put fonder aucun établissement et, découragé, fit voile vers Bombay. Probablement son navire naufragea, car il n’arriva pas et on n’entendit plus jamais parler de lui. Une relation de ses voyages a été publiée à Londres par Hockin en 1813.

MAC-CONNELL (John), romancier américain, né dans l’illinois en 1826. Il venait d’achever ses études de droit lorsque, la guerre du Mexique ayant éclaté (1847), il partit comme volontaire, se distingua particulièrement au combat de Buena-Vista, où il reçut deux blessures, et fut alors nommé capitaine. Après la guerre, Mac-Connell est allé se fixer

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à Jacksonville et a suivi la carrière du barreau. Il s’est fait connaître depuis lors par la publication de plusieurs romans : Talbot et Vernon (New-York, 1850, in-12) ; Grahain ou Jeunesse et virilité (New-York, 1850) ; les Cleens, histoire de famille (1851) ; Caractères de l’Ouest (1853), peinture intéressante de la colonisation, etc.

MAC-COHM1CK (Charles), historien anglais, né en Irlande en 1744, mort en 1807. Après s’être occupé de jurisprudence, il publia un certain nombre d’ouvrages historiques : The secret history of king Charles II ; The reign of George ilI to the year 1783 ; Continuation of Hapin’s history of Englouti ; Night reading for leisure hours, etc.

MAC-CORMICK, inventeur américain, né au commencement de ce siècle. En 1831, il prit un premier brevet d’invention pour une machine à moissonner, qu’il perfectionna ensuite et pour laquelle il obtint, en 1855, à, l’Exposition universelle de Paris, une grande médaille d’honneur. > Sa moissonneuse est, dit te rapport, le type d’après lequel ont été faites toutes les autres moissonneuses, avec diverses modifications qui n’ont pas changé le principe de la découverte. !

MAC-CIME (Thomas), érudit écossais, né à Duns, comté de Berwick, en 1772, mort à Édimbourg le 5 août 1835. Son père, petit manufacturier qui par le travail s’était acquis une certaine aisance, le fit étudier à 1 université d’Édimbourg, où il entra en 1788. En 1795, il fut reçu ministre par l’association presbytérienne de Itelso et nommé pasteur de cette congrégation à Édimbourg, Il soutint dès lors avec un zèle extrême les principes religieux des presbytériens, une des sectes les plus pures du protestantisme, et prit une part très-active aux polémiques soulevées contre eux, en Écosse et en Angleterre, par les tories. À la même époque, il conçut le projet d’écrire la vie des principaux apôtres de son Église, et publia, en 1812 : The life of John Knox, ouvrage très-estimé, d’un style plein de chaleur et de force, qui lui valut 1 année suivante le titre de docteur maître de l’université d’Édimbourg, et fit suivre cet ouvrage de The life of Andrew Melville (1819, 2 vol. in-8o), un des plus ardents champions du presbytérianisme sous le règne de Jacques VI. La vie d’Andrew Melville est un modèle de ces monographies anglaises qui, k propos d’un seul homme, donnent l’histoire de toute une époque, et, par leur intérêt et la diversité des matières, sont d’une lecture si attrayante. D’une érudition très-étendue et très-profonde, d’unesincérité de conviction qui attirait le respect, Thomas Mac-Crie s’acquit l’estime et la sympathie de ses adversaires mêmes.- Ayant critiqué dans un travail intitulé Old mortality, que publia le Edinburgh Christian inslructor, quelques-uns des traits dont Walter Scott a peint les covenanters, dans ses Puritains, loin de blesser le grand romancier son compatriote, il s’est attiré ses éloges, et Walter Scott n’a pas craint de modifier ses portraits et ses couleurs d’après les indications du savant presbytérien, dont il devint l’ami. Quelques autres articles critiques, publiés dans des Bévues et d’une érudition remarquable, ont été recueillis par son fils.

L’ouvrage le plus considérable de Mac-Crie est l’Histoire des progrès et de l’extinction de laltéforme enItalieau nviosiècle(Édimbourg, 1827, 2 vol. in-so). C’est l’étude curieuse et généralement ignorée de ceux qui embrassèrent plus ou moins ouvertement, surtout à Ferrare, les doctrines des grands réformateurs allemands. Le tableau des cours italiennes, et surtoutde celle de la maison d’Esté, mérite toute l’attention ; les progrès de la Réforme dans les divers États composent un intéressant chapitre de l’histoire morale et littéraire de l’Italie. Deux portraits de femme attirent surtout les regards : Renée de France, fille de Louis XII, épouse d’Hercule II, princesse aimable et accomplie qui favorise de tout son pouvoir les sciences, les arts, la phi-losophie, la libre pensée, et Olympia Morata, la savante protestante italienne, dont les œuvres respirent un si généreux esprit. Il est surprenant qu’un Écossais ait si bien compris et traité avec tant de sentiment et de vérité les mœurs et les caractères particuliers d’un pays si différent du sien. Cet ouvrage a étu traduit an italien avec succès.

Une Vie de Thomas Mac-Crie a été écrite par son fils en 1840 (1 vol. in-8o) ; le recueil de ses œuvres, dû également à son fils, forme 4 vol. in-8» (Londres, 1857).

MAC-CnOlION (José), général et homme d’État espagnol, né au Ferrol (Galice) en 1803. Sous-lieutenant dès 1817, il faisait partie, en 1820, de l’urinée qui, à l’instigation de Riego, s’insurgea contre le despotisme royal et proclama la constitution des cortès de 1812. Le jeune José combattit avec les libéraux, fut fait prisonnier en 1823, conduit en France et rendu à la liberté en 1824. Il était depuis peu de temps de retour dans son pays lorsque ses opinions libérales le firent exiler. II passa alors en Portugal, puis k Gibraltar, retourna en Espagne après l’amnistia de 1833, demanda vainement d’être réintégré dans les cadres de l’armée, forma en 1835, pendant la guerre civile, un corps franc dont il prit le commandement, et aveu lequel il combattit pour la reine contre les carlistes.