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MAST

125 grammes. On fait bouillir le tout un instant dans un verre de vinaigre et on trempe dans ce mélange un linge (qui ne doit servir qu’une fois pour le même bœuf), dont on entoure un biiioi qu’on place dans la bouche du bœuf pendant une heure matin et soir. On fait usage de ce masticatoire dans les ma ladies épizootiques, et aussi pour déterger les petits ulcères de la bouche et exciter l’appétit.

MASTICHINA s. m. (ma-sti-ki-na — rad. mastic). Bot. Nom donné à une plante labiée qui a l’odeur du mastic.

MASTICINE s. f. (ma-sti-si-ne —rad. mastic). Nom donné au principe constituant de la résine mastic.

— Encycl. La masticine C*°HSIO8, ou plus exactement C*°11620a (not. anc), est, suivant Johnston, le principe constituant de la résine mastic qui est le moins solnble de tous. Sa proportions s’élève jusqu’à 50 ou 75 pour 100 du tout. Il est blanc et mou à la température ordinaire ; mais, en le chauffant pendant longtemps pour le bien dessécher et en le fondant, il devient transparent, jaunâtre et friable et parait même acquérir alors une plus grande solubilité dans 1 alcool.

MASTIGADOUR s. m. (ma-sti-ga-dourrad. mastiquer). Art. vétér. Espèce de mors garni d’anneaux et de patenôtres, qu’on met dans la bouche des chevaux, pour exciter la salivation, h Nom donné aux masticatoires par les vétérinaires.

— Encycl. "V. MASTICATOIRE.

MASTIGOCÈRE s. m. (ma-sti-go-sè-redu gr. mastix, fouet ; kerns, corne, par allusion à la forme des antennes). Kntoitt, Genre de coléoptères subpentamères, de la famille de longicornes, tribu des lamuiires.

MAST1GODE s. m. (uiu-sti-go-de — du gr. tnastix, mastigos, fouet ; eidos, aspect). Helminth. Genre de vers trichocéphales.

MASTIGOPHORE s. m. (ma-sti-go-fo-redu gr. mastix, mastigos, fouel ; pherà, je porte). Antiq. gr. Nom des huissiers qui frappaient de leur fouet, dans les jeux publics, Ceux qui contrevenaient aux règlements.

MASTIGOS s. m. (ma-sti-guss — du gr. mastix, fouet, par allusion a la forme des antennes). Kntom. Genre de coléoptères tétramères, de la famille des palpeurs de Latreille.

MASTINER v. a. ou tr. (mâ-ti-né — rud. viastin, qui s’est dit pour mâtin). Traiter en chien ; priver de ses droits, réduire à une sorte d’esclavage : Qu’un homme seul mastine cent mille villes et les prive de leur liberté, gui le croirait s’il ne faisait que l’ouyr dire ? (La Boetie.)

MASTIQUÉ, ÉE (ma-sti-ké) part, passé, du v. Mastiquer. Garni de mastic : Ces vitres ne sont pas bien mastiquées.

— Fam. Mâché : Les aliments peu mastiqués sont d’une digestion difficile.

MASTIQUER v. a. ou tr. (ma-sti-ké — rad. mastic). Joindre, souder, remplir avec du mastic : Mastiquer des carreaux de vitre. L’électromètre de Bonnet consiste en un flacon de cristal dont on a scié la base pour lui en substituer une de cuivre, dans laquelle on a mastiqué le flacon. (Libes.)

— Fam. Mâcher : Le déjeuner prenait encore un peu de temps. Avec quelle lenteur ces deux êtres mastiquaient chaque bouchée/ (Balz.)

Se mastiquer v. pr. Être mastiqué : Ces féales doitient su mastiquer avec soin.

MASTIQOEOR s. m. (ma-sti-keur — rad. mastiquer). Tcuhu. Celui qui mastique : Un mastiqukur de carreaux.

— Argot. Savetier : La voix publique les accuse de mastiquer la marchandise qu’ils sont censés raccommoder, c’est-à-dire d’eu dissimuler ingénieusement tes avaries et les voies d’eau au moyen d’un enduit spécial de graisse noire, d’où le sobriquet de mastiqueurs sous lequel on les désigne. (F. Mornand.)

MASTITE s. m. (ma-sti-te — du gr. mastos, mamelle. Mastos vient de massa pour maksà, serrer, pétrir, broyer, mâcher, do la racine sanscrite makch, frapper, serrer, et veut dire proprement la partie de la poitrine de la femme où l’enfant mord, le bout du sein mâché par l’enfant qui tette). Pathol. Inflammation des mamelles : C’est surtout à la suite des couches, pendant l’allaitement, que la mastite aiguë est fréquente. (Nysten.) u On dit uussi mammite.

— Miner. Pierre figurée, couleur de cendre, qui a la forme d’un bout de teton.

MASTO-branchial adj. Anat. Se dit des muscles de l’hyoïde de la salamandre.

MASTOC s. m. (ma-stok — de l’allemand maslochs, bœuf engraissé, de mast, nourriture d’engrais, et de *>cAs, bœuf), Hommelourd, grossier, épais : Un gros mastoc.

MASTOCÉPHALE adj. (ma-sto-sé-fa-ledu gr. mustos, mamelle ; kephalê, tête). Bot. Se (lit des champignons dont le chapeau est mamelonné vers son centre.

MASTODIE s. m. (ma-sto-dl — du gr. mastos, mamelle). Zool, Nom proposé à la place de celui de mammifère, mais qui n’a pas été adopté.

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MASTODOLOGIE s. f. (ma-sto-do-lo-jlde maslodie, et du gr. logos, discours). Zool. Mot proposé a la place de celui de mammologie, mais qui n’a pas été adopté.

MASTODOLOGIQUE adj. (ma-sto-do-lo-jike — rad. mastodotogie). Zool. Qui a rapport ù la mastodologie. n Inus.

MASTODOLOGISTE s. m. (ma-sto-do-loji-ste — rad. mastodologie). Naturaliste qui étudie spécialement les mammifères. Il Inus.

MASTODONTE s. m. (ma-sto-don-te — du gr, mastos, mamelle ; odous, odontos, dent). Mamm. Grand mammifère antédiluvien, à dents mamelonnées, ayant beaucoup de rapports avec l’éléphant : Les turquoises ne sont que les dents du mastodonte. (Cuv.) Le mastodonte avait des défenses et très-probablement une trompe. (L. Figuier.)

— Fam. Homme gros, lourd, épais, massif, soit de corps, soit d’intelligence : Quel mastodonte que cet épicier !

— Encycl. Les restes fossiles de ces énormes animaux prouvent qu’ils étaient, comme les éléphants, pourvus d’une trompe et de longues défenses, et qu’ils n’en différaient que par des dents molaires hérissées de mamelons coniques et disposés en collines transversales, séparés par des vallées, tandis que chez les éléphants elles sont formées de lames transversales dont les intervalles sont comblés par un ciment. La ressemblance de3 éléphants et des mastodontes est donc assez grande pour que certains auteurs se soient crus autorisés à n’en faire qu’un genre. M. de Blainville, à la vérité, les divise en deux sections, celle des éléphants lameilidontes*jt celle des éléphants mastodontes.

La découverte de ces ossements a donné lieu à des fables ridicules et à des conjectures fort diverses. Les Indiens Chawanais croient qu’avec ces mastodontes vivaient des hommes d’une taille proportionnelle et que le grand Être foudroya les uns et les autres. Ceux de Virginie ajoutent qu’un seul de ces animaux survécut, le plus gros mâle, qui, ayant été blessé, s’enfuit vers les grands lacs, ou il se cache encore de nos jours.

Les débris fossiles du mastodonte, le Père aux bosufs des Indiens d’Amérique, l’éléphant Carnivore de quelques auteurs, le maslodon giganteum de Cuvier, se rencontrent ordinairement dans les terrains tertiaires supérieurs dits pliocènes, et d’une manière assez générale pour que l’on puisse en conclure que ces animaux ont habité presque toutes les contrées du globe. On en a trouvé, en effet, dans le sol d’atterrissement des principales vallées de toutes les parties tempérées de l’Amérique septentrionale, au Pérou, sur les montagnes qui environnent Quito, dans le Chili. Oa en retrouve également en Europe. Le gisement le plus considérable est celui de Sansan (Gers), découvert par M. Lartet. Les dents qu’on trouve non loin de là, sur les coteaux de Simorre, teintes en vert bleuâtre par le voisinage d’une mine de fer, sont depuis longtemps connues sous le nom dé turquoises occidentales ; d’autres ont été rencontrées dans les Landes, en Bavière, et particulièrement en Italie.

Le genre mastodonte renferma une dizaine d’espèces, toutes caractérisées par des différences de forme et de proportion dans les dents molaires ; les principales sont : le grand mastodonte ou mastodonte gigantesque, le petit mastodonte, le mastodonte à larges dents, le mastodonte à dents étroites, le mastodonte à long museau, le mastodonte des Cordillères, le mastodonte de Humboldt, etc. La taille de ces animaux était au moins égale à celle de l’éléphant. Le grand mastodonte, primitivement désigné sous la dénomination d’animal de l’Ohio, parce qu’on en-avait trouvé les dépouilles dans la vallée de ce fleuve, avait d’abord été confondu avec l’éléphant fossile ou mammouth.

MASTODONTOÏDE adj. (ma-sto-don-to-i-da — de mastodonte, et du gr. eidos, aspect). Mamm. Qui ressemble à un mastodonte.

MASTODYNIE s. f. (ma-sto-di-nî — du gr. mastos, . mamelle ; odxinê, douleur). Pathol. Douleur dans les mamelles.

MASTOIDE adj. (ma-sto-i-de —<■ du gr. mastos, mamelle ; eidos, aspect). Anat. Se dit de l’apophyse, ou éminence en forme de mamelon, qui est placée à la partie inférieurs et postérieure de l’os temporal : La saillie de l’apophyse mastoîde peut être augmentée par suite d’une maladie de l’os. (Chomel.)

— Encycl. Apophyse mastoîde. Ce nom a été donné par les anatomistes à une partie de l’os temporal, épaisse, postérieure, en forme de mamelon, beaucoup plus volumineuse chez l’adulte et surtout chez le vieillard, et qui présente à étudier une face externe, une face interne et une circonférence. La face externe est rugueuse et donne insertion de haut en bas au muscle stemo-clèidomastoïdien, au splénius et au petit complexus, qui s’insère surtout au sommet. Sur cette face se voit le trou mastoïdien, dans lequel passe la veine mastoïdienne, qui se rend au sinus latéral, et une petite branche de l’artère occipitale, qui se reud à la dure-mère. La face interne est concave et fait partie de la cavité crânienne ; elle est parcourue de haut en bas par une portion de la gouttière latérale, presque toujours plus profonde à droite. Le Bommet ou apophyse mastoîde pré MAST

sente à sa partie interne une échancruro profonde, oblique en avant et en dedans, dite rainure digastrique, pour l’insertion du muscle digastrique. La circonférence, dentelée, s’articule en haut avec l’angle postérieur et inférieur du pariétal, et en arrière avec le bord antérieur de l’occipital.

MASTOÏDIEN, IENNE adj. (ma-sto-i-diain, iè-ne — rad. mastoîde). Qui a rapport, qui appartient à l’apophyse mastoîde.

— Encycl. Cellules mastoïdiennes. Les cellules mastoïdiennes sont des espaces limités par des cloisons- osseuses, communiquant entré eux et avec la caisse du tympan, et situés au centre de l’apophyse mastoîde. Ces cellules augmentent de volume à mesure que l’homme avance en âge, de telle sorte que chez les vieillards on trouve quelquefois 1 apophyse mastoîde creusée d’une seule cavité. Au début de la vie, elles ne communiquent pas avec la caisse du tympan. Cette communication n’a lieu que vers l’âge de 17 ans, par l’intermédiaire d’un oritice appelé pétro-mas/oîdien. Ces cellules présentent à leur surface interne un prolongement de la’ membrane muqueuse de la caisse du tympan et sont remplies d’air comme la caisse du tympan et la trompe d’Eustache.

MASTOÏDO-AURICULAIRE adj. (ma-stoi-do-ô-ri-ku-lè-ro —de mastoîde et de tiiiricufaire). Anat. Qui tient à l’apophyse mastoîde et à l’oreille.

MASTOÏDO-CONCHIEN, IENNE adj. (masto-i-do-kon-chiain, iè-ne — de mastoîde et de concA !eJi)..Anat. Qui est en rapport avec l’apophyse mastoîde et avec la conque de l’oreille.

MASTOÏDO-GÉNIEN, IENNE adj. (ma-stoi-do-jé-niain, iè-ne — de mastoîde et de génien). Anat. Qui est en rapport avec l’apophyse mastoîde et avec l’apophyse génienue.

MASTOÏDO-HUMÉRAL, ALE adj. (ma-stoi-do-u-mé-ral, a-le — de mastoîde et de humerai). Anat. Se dit d’un muscle de la région trachélienne chez le cheval.

MASTOÏDO -HYO-GÉNIEN, IENNE adj. (ma-sto-i-do-i-o-jé-niain, iè-ne — de mastoîde, hyoïde et génien). Anat. Qui est eu rapport uvec l’apophyse mastoîde, l’apophyse génienne et 1 hyoïde.

MASTO-MAXILLIEN, IENNE adj. (raa-stoma-ksil-liain, iè-ne — de mastoîde et maxillaire). Anat. Qui est en rapport avec l’apophyse mastoïdo et avec l’os maxillaire.

MASTOQUIN s. m. (ma-sto-kain). Mar. Jambetto p’Ius courte que les autres.

MASTORRHAGIE s. f. (ma-sto-ra-jî — du gr. mastos, mamelle ; rêgnumi, je fais éruption). Pathol. Ecoulement de saug par les mamelons.

MASTORRHAGIQUE adj. (ma-sto-ra-ji-ke

— rad. mastorrhagie). Pathol. Qui a rapport à la mastorrhagie.

MASTO-SUS-ACROMIAL, ALE adj. (masto-sus-za-kro-mi-al, a-le — du gr. mastos, mamelle ; de sus pour sur et acromial). Anat. Se dit d’un muscle de l’épaule de la salamandre.

— Substautiv. : Le masto-sus-acrouial.

MASTOTHÈQUE s. f. (roa-sto-tè-ko — du gr. mastos, mamelle ; thêkê, boîte). Anat. Poche qui, chez les sarigues, renferme les mamelles.

MASTOTHETHE s. m. (ma-sto-tè-te — du gr. mastos, mamelle ; sthêthos, force). Entom. Genre de coléoptères subpentamères, de la famille des eupodes, tribu des megulopides, comprenant environ soixante espèces, toutes américaines.

MASTOZOAIRE adj. (ma-sto-zo-è-re — du gr. mastos, mamelle ; zdon, animal). Zool. Se dit d’un animal qui est pourvu de mamelles.

— s. m, pi. Syn. peu usité de mammifères.

MASTOZOOLOGIE s. f. (ma-sto-zo-o-lo-jî

— du gr. mastos, mamelle, et de zoologie). Partie de l’histoire naturelle qui traite des mammifères. Il Ou dit plus ordinairement

MAMMALOGIK.

MASTOZOOTIQUE adj. (ma-sto-zo-o-ti-ke

— du gr. mastos, mamelle ; zo’on, animal). Géol. Se dit d’un terrain qui renferme des débris fossiles de mammifères.

MASTUE (la), bourg de France (Ardèche), ch.-l. de cauton, arrond. et à 30 kilom. S.-O. de Tournon, dans la vallée du Doux ; pop. aggl., 1,770 hab. — pop. tôt., 3,180 hab. Filatures de soie, magnanerie ; commerce de châtaignes, laitages et bestiaux. On y voit les ruines d’un vieux château, et une belle église paroissiale, reconstruite au xvnc siècle. Une digue protège le bourg contre les inondations du Doux.

MASTRÉMA s. m. (ma-stré-ma). Zooph. Genre de polypiers tubiporés, formés d’articulations imbriquées, qui ont été trouvés dans l’Amérique du Nord. Il On dit aussi mas-

TRÉME.

MASTR1CHT (Pierre van), théologien protestant français, né à Cologne en 1630, mort à Utrecht en 1708. Après avoir été pasteur de diverses églises, il professa la théologie et l’hébreujà Francfort-sur-1’Ûder, alla enseigner ensuite la philosophie à Duisbourg (1669), puis remplaça Gisbert Voet dans la chaire

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qu’il occupait à l’académie d’Utrecht. Nous nous bornerons a citer parmi ses ouvrages : Novitaium cartesianamm gangrma seu theologia cartesiana détecta (Amsterdam, 1678, in-4<>) ; Tàeologia theoretica practica (Amsterdam, 1682).

MASTK1LL1 DEL GALLO (Marzio), homme d’État italien. V. Gallo. *

MASTROF1NI (Marco), savant littérateur italien, né à Monte-Compatri, près de Rome, en 1723, mort dans cette ville en 1845. Il entra dans les ordres, professa la philosophie et les mathématiques au collège Frascati et devint membre de plusieurs sociétés savantes. Ses principaux ouvrages sont : Ritratti poetici storici criiici dé personaggi piu famosi nell’ Àntico e Nuovo Testamento (Rome, 1807, 3 vol. in-8°) ; Dizionario déverbi italiani (Rome, 1814) ; Le usure (Rome, 1831) ; L’anima umana e i suoi stati (1842).

MASTROPETIIO ou MALIPIEKO (Aureo), doge de Venise de 1179 à 1191. Il était membre de la célèbre famille des Malipieri. À la mort de Vitali Micheli II en 1173, il fut élu doge, mais refusa d’accepter cette dignité qui fut conférée à Ziani. Porté une seconde fois au dogat en 1179, il accepta, gouverna avec sagesse, envoya une flotte nombreuse au secours des croisés (1188), puis, dégoûté des affaires publiques par la rébellion de Zara et par la défaite des croisés dans le Levant, il se démit du pouvoir et entra dans un monastère. Il eut pour successeur le célèbre Henri Dandolo.

MASTROQUET s. m. (ma-stro-kè). Pop. Nom que les Parisiens donnent aux marchands de vin détaillants.

MASTURBATION s. f. (ma-stur-ba-si-on — rad. masturber). Acte de volupté solitaire, exercé par l’attouchement des parties sexuelles : Combien ne voyons-nous pas de ces êtres affaissés, dont la vie, également débile de corps et d’esprit, ne doit qu’à la masturbation, principal objet de leurs pensées, l’état de langueur et d’épuisement où ils sont plongés.’ (t’ourniol.)

— Encycl. Nous n’avons point à décrire ici un acte malheureusement aussi connu qu’il est honteux. Nous nous proposons seulement d’indiquer les causes qui portent à s’y livrer, les funestes résultats que sa fréquente réitération ne manque guère d’occasionner, et enfla les moyens les plus convenables pour s’y opposer et pour remédier aux désordres pathologiques qui en sont si souvent la triste conséquence.

Ce sont surtout les enfants des deux sexes qui se livrent à ce vice qui, frappant aiusi la société dans les éléments qui doivent plus tard concourir à sa perpétuité par la génération, a une influence futaie tout à la fois pour l’individu et pour l’espèce.

Chez eux, ce n est pas l’accumulation du sperme dans les vésicules séminales qui agit ; ce sont toujours d’autres causes très-diverses qui les poussent à abuser d’eux-mêmes et de ce sixième sens dout l’éveil, suivant les lois de la nature, devait être consécutif au développement complet du corps. La sensibilité anomale des organes génitaux, la prédominance d’action du système nerveux, la lecture de livres pernicieux et enfin le mauvais exemple sonc les principales causes de l’onanisme jusqu’à la puberté. Ce sont elles qu’il faut combattre uvec intelligence si on veut triompher d’un vice aussi redoutable.

L’hypéresthésie génitule se rencontre, exceptionnellement il est vrai, dans l’âge le plus tendre. On a vu des enfants au berceau portés par l’instinct à des attouchements qui entretenaient leurs parties sexuelles dans un état presque permanent d’excitation. La satisfaction qu’ils en retiraient les conduisait à répéter les mêmes actes, dont ils ne pouvaient même soupçonner le- danger. Dans ces cas, heureusement fort rares, la guérison est presque impossible, faute de moyens d» correction convenables. Nous trouvons dans les annales de la médecine plusieurs observations d’enfants de cinq, six et huit ans morts des suites de la masturbation, en dépit de tous les efforts tentés pour les faire renoncer ù leurs fatales habitudes.

Plus tard, la curiosité qui s’éveille et l’instinct d’imitation, très-déveluppé dans les premières années de la vie, peuvent conduire l’enfant à rechercher les vives sensations dont U entend parler. Beaucoup de ceux qui échappent aux dangers de la première éducation dans la maison paternelle trouvent * dans les établissements publics, où on les envoie chercher l’instruction, les exemples les plus désastreux. Nous sommes obligé de l’avouer, la corruption des mœurs est patente presque partout en dépit de la surveillance, et les enfants ne rougissent même pas des excès qu’ils s’avouent sans pudeuret auxquels ils se provoquent, les uns les autres. C’est là bien certainement un des inconvénients majeurs de l’éducation en commun, inconvénient atténué d’ailleurs par d’immenses avantages. Les jeunes filles ne sont pas plus exemptes que les jeunes garçons de la dépravation qui nous occupe, et les grandes amitiés du couvent ou du pensionnai, mal appréciées par des maitresses trop crédules, cachent souvent des désordres et des raffinements inouïs. Des liaisons trop intimes et la lecture de mauvais livres, tolérées pur la plus coupable négligence, sont dans beaucoup de cas la source du mol