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1792, et qui ont opéré la chute du trône (Paris, 1806, in-8°).


MATONNER v. a. ou tr. (ma-to-né — rad. maton). Faire prendre en matons, en grumeaux.

MATOS FRAGOSO {Juan de), écrivain dramatique espagnol, né à Elvus (Portugal) vers 1630, mort en 1692. Il est l’auteur d’un grand nombre de pièces de théâtre qui fuient, pour la plupart, fort bien accueillies du public, et parmi lesquelles nous citerons : le Juge dans la retraite et le paysan au. coin de son feu ; ('Epreuve malencontreuse ; le Rédempteur des captifs, etc. Si Matos a beaucoup sacrifié au goût du temps, il a donné néanmoins la preuve qu’il possédait une verve facile, de l’imagination et une grande habileté pour dénouer des intrigues compliquées. Parmi les pièces qu’il abonnées comme étant de lui, un bon nombre sont de vieilles pièces oubliées auxquelles il fît subir des changements plus ou moins considérables, mais généralement heureux.. La collection des Comedias escogidus contient environ vingt-cinq œuvres dramatiques de Matos Fragoso. DouzB pièces de cet auteur ont été réunies et publiées à Madrid (1658).

MATOU s. m. (ma-tou. — Quelques-uns regardent ce mot comme une corruption du mot mite, qui est dans chattemife. Delâtre- rap Eorte matou, chat mâle, à l’anglais mate, omme ; mais la transition de sens est difficile k expliquer. Le wallon a pour matou la forme marcuu. En Lorraine, on dit raoul. Scheler croit qu’on peut inférer de là que, comme marcou se rapporte au nom d’homme Marculphus et Raoul à Èadulphus> matou est de même un nom d’homme, peut-être Matthieu). Nom vulgaire du chat mâle : Des matous qui font le sabbat dans les gouttières. Miaou ! miaou ! Que veut minette ?

Miaou 1 C’est un matou,

BÉRAIiQEB..

— Fam. Homme désagréable par son caractère ou par sa figure : Quel vilain matou I

— Ichthyol. Nom vulgaire d’un pimélode de la Caroline.

MA-TOUAN-UN, célèbre littérateur chinois, surnommé Koiicï-iu, né à Lo-phing (province de Kiang-si) vers 1245, mort en 1325. Son père, qui exerçait un charge importante à la cour, lui fit donner des leçons par Tchou-hi, l’interprète le plus célèbre des classiques chinois dans les temps modernes. Sous ce maître, il fit de rapides progrès, puis obtint une place qu’il quitta pour se consacrer entièrement à des travaux historiques et littéraires après la conquête de la Chine par les Mongols. On a de lui deux ouvrages très-estimés : Tuï-hio-tsieï-tchouan, commentaire sur le traité de Confucius, intitulé Taï-hio ou Livre de la grande étude, et Wenkian-tlioun-Kluio ou Recherche approfondie des anciens monuments, œuvre capitale qu’il mit vingt ans à achever. « Sous le rapport de l’étendue, du nombre et de la diversité des matières, dit Abel Rémusat, on ne saurait mieux comparer la Recherche approfondie qu’avec les Mémoires de l’Académie des inscriptions. Mais on y trouve de plus un ordre et une méthode que ne comporte pas la nature de nos collections académiques. En effet, l’auteur y a réuni, suivant l’ordre des matières, une suite d’extraits des livres les plus curieux sur toutes sortes de sujets, des mémoires, des dissertations dans lesquelles l’auteur a conservé, autant que cela lui.a été possible, les termes mêmes des originaux et, par-dessus tout, la biographie la plus exacte et la plus étendue... un ne peut se lasser d’admirer l’immensité des recherches qu’il a fallu à l’auteur pour recueillir tous ces matériaux, la sagacité qu’il a mise à les classer, la clarté et la précision avec lesquelles il a su présenter cette multitude d’objets dans tout leur jour. On peut dire que cet excellent ouvrage vaut à lui seul toute une bibliothèque, et que, quand la littérature chinoise n’en oll’rirait pas d’autre, il vaudrait la peine qu’on apprît le chinois pour le lire. »

MATOUtt, tourg de France (Saône-et-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à 37 kilom. O. du Mâcon, sur une éininence ; pop. aggl., 485 hab. — pop. tôt., 2,270 hab. Moulins à blé, scierie. Commerce de bétail. Ancien château.

MATOUHA, ville et port sur la côte S. de Ceylan, district de Dolasdas, à l’embouchure de la Neel-Ganga et à 120 kilom. au S.-.E. de Columbo. EUe est fortifiée. On y chasse de magnifiques éléphants et on y trouve des pierres précieuses.

MATOURÉE s. f. (ma-tou-ré). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées : La matoukée des prés, vulgairement basilic suuvage, croit dans les terrains humides de l’île de Cayenne. il On dit aussi matoure et matouri s. m.

MÂT-PILOTE s. m. Mar. Mât établi en quelque point de la côte, pour être vu en mer et enseigner leur route aux navigateurs.

MATRA, nom donné par les Perses à une divinité qu’on croit être Vénus.

MATRA (Marius-Emmanuel), partisan corse, né à Moita en 1724, tué en 1756. Il apparteliait à une famille de caporali qui s’était toujours fait remarquer par son dévouement aux Génois et avait reçu en récompense une partie du territoire d’Aleria. En 1748, il accepta le grade de lieutenant-colonel dans le régiment corse que Rivarola levait pour le roi de Sardaigne ; mais déclaré, le 20 novembre/rebelle à la patrie dans la consulte nationale, il se hâta d’accourir de Turin pour se justifier, et renonça à son grade. En 1754, il prit part à’ l’insurrection contre Gênes, futmominé membre de la magistrature suprême et se mit, l’année suivante, sur les rangs pour partager le généraiat avec Paoli ; mais il fut évincé. Outre que l’exemple du passé avait fait voir combien il était imprudent d’avoir deux chefs, on se disait tout bas que Matra avait trempé dans l’assassinat de Juffori ; car chez le frère et l’assassin du générai on avait trouvé une lettre du gouverneur génois, le marquis de Grimaildi, lui conseillant de s’entendre, dans les circonstances présentes, avec Matra. Quoi qu’il en soit, Matra échoua ; de là sa haine contre Paoli, dont il contrecarrait systématiquement les avis dans les assemblées L’occasion de^la révolte ne devait pas se faire attendre. Un acte de rigueur de Paoli contre un client de Matra, accusé d’homicide, la fit naître. Matra réunit ses partisans, et, le 2 septembre 1755, <se fait nommer général en chel dans une réunion tenue au couvent dos Franciscains. Paoli était à Verde ; il accourt pour arrêter la révolte ; mais il était trop tard, et il dut se borner à tenir son ennemi en haieine jusqu’à l’arrivée des secours. Matra, désespérant de vaincre avec ses seules forces, s’adresse à Gênes, qui se hâte de lui envoyer des hommes et de l’argent ; il marche alors à la rencontre de Paoli, qu’il oblige à s’enfermer dans le couvent de Bozzio avec soixante hommes. La perte de Paoli semblait inévitable, lorsque son frère Clément, qui avait manqué, au passage du Tarigiiano, la troupe de Matra, arriva et tomba à l’improviste sur les assiégeants. Ceux-ci, saisis d’une terreur panique, se débandèrent, et Matru fut tué dans la mêlée. Antonio, son cousin, essaya de rallier ses troupes, mais il dut se réfugier a. Bastia. Ce fut là le plus terrible danger auquel Paoli eut le bonheur d’échapper.

MATRACA s. m. (ma-tra-ka — mot espagnol ; . Instrument de musique fait en bois, dont on se sert en Espagne.

MATRAH, port de l’Arabie, sur la mer d’Oman, à l’entrée du golfe Persique et à l’O. de Mascate. Il est défendu par des murailles construites avec une solidité remarquable, et dont les embrasures peuvent recevoir des pièces d’artillerie du plus fort calibre. Le trafic des esclaves, dit un voyageur, bien qu’il ne se pratique pas ouvertement, est pour les négociauis de Matrah la source de larges bénéfices ; la côte africaine leur envoie des cornes de rhinocéros, de l’ivoire, du bois de senteur, l’Inde leur expédie en abondance ses productions naturelles et ses articles manufacturés ; en échange, les Omaniles exportent des chevaux, des chameaux, des ânes, des dattes, des armes, des étoffes, des tapis, du cuivre et du plomb. Matrah sert d’entrepôt à la manufacture indigène. Tous les lundis, les paysans des villages voisins apportent au marché des fruits, des légumes, des patates, des melons, des courges, des abricots, des raisins, des pêches, des mangues, selon la saison. Les maisons sont spacieuses et élégantes, les rues larges, le marché plus vaste et plus animé que celui de villes plus considérables. Le port, très-sûr, quoique peu profond, esi borné à droite et à gauche par de hauts rochers que couronnent des tours d’observation.

MATRA1N1 (Claire Cantarini), femme poëte italienne. Elle vivait à Lucques vers le milieu du xvie siècle. On a d’elle : des Méditations chrétiennes, une Ode à Dieu, ’, une Vie de la Vierge, des Lettres imprimées à Lucques on 1505 et un grand nombre de poésies insérées dans le recueil publie par Gislito à Venise en 1566. Les ouvrages de Claire Matraini sont agréables à lire ; on y reconnaît un esprit à la fois bien doué de la nature et très-cultivé ; le style en est facile, et d’une grâce toute féminine ; mais il y a bien loin des qualités aimables que nous reconnaissons en elle aux qualités éminentes, à l’esprit transcendant, au- talent sublime que lui prêtent ses contemporains.

MAT RALES s. f. pi. (ma-tra-le — mot lat. dérivé de mater, mère). Antiq. roin. Fête que les dames de Rome célébraient en l’honneur d’Ino ou Matuta,

MATRA MAUX ou MATRÀMEAUX S. m. pi.

(ma-tra-mô). Pêche. Polies, espèce de filets.

MATRANGA.(Girolamo), littérateur italien, né à Palerme en 1605, mort dans la même ville en 1679. Il fut pendant environ quarante ans conseiller de l’inquisition et publia, entre autres ouvrages : De academia syntugmatu VU (Palerme, 1637) ; Erodiude (1638) ; la SolenniUt tuyubri e tiete (1666, in-fol.j.

MATIIANGA (Pierre), érudit italien, né en Sicile vers 1790, mort à Rome en 1855. Il devint conservateur adjoint pour les manuscrits grecs à la bibliothèque du Vatican et publia une partie des textes qu’il avait découverts sous le titre de : Anecdota gneca e mss. bibliothecis Vaticana, Angelica, Barberiniana,

taAfîi

Medicea, Vindobonensi deprompta (Rome, 1850, 2 vol. in-8°).

MATRAS s. m. (ma-tra — du lat. malara, mataris, matéris, qui est un mot d’origine celtique. Le nom de cette espèce de dard est probablement de la même famille que le kymrique medyr et le gaélique melkred, celui qui lance, de la racine sanscrite math, mouvoir, agiter, lancer, latin mitto, lithuanien melu, russe metaiu, à moins qu’il ne se rapportera la même racine que le latin macto, tuer, et l’ancien slave hîect, mici, glaive, russe meci, polonais miecz, illyrien mac, lithuanien meezius, gothique me/ci, anglo-saxon mece, mexe, ancien saxon mâlci, Scandinave maekir, persan mak, muk, lance, javeline, peut-être d’une racine sanscrite mac, tuer. Le Dharup donne- aussi une racine maksh, fendre, qui rappelle singulièrement l’anglosaxon mexe, glaive). Grosse flèche, trait d’arbalète à grosse tête mousse. Il Vieux mot.

— Ane. loc. prov. Être comme un matras désempenné, Être dépourvu de l’aplomb nécessaire pour réussir.

— Techn. Outil qui sert au savonnier pour ouvrir et fermer le canal de la chaudière.

— Chim. et pharm. Vase de terre à long col et de forme sphérique ou ovoïde.

Passant sa vie au milieu des fourneaux, Des appareils, des matras, des bocaux. Le grand llahmam fit une découverte " Dont à jamais on doit pleurer la perte.

Andrieux.

— Encycl. Le matras est une arme dont on fit usage dans l’antiquité et au moyen âge, et qui subit des modifications scion les époques et les lieux. C’était primitivement un dard à main, employé comme la gèse des Gaulois. Strabon prétend même que le mot matras était d’origine gauloise, ce qui a fait supposer que l’arme l’était aussi, et cette opinion est corroborée par les dires de César, qui parle du matara gaulois. Au moyen âge, le matras était au nombre des armes de déclic que lançaient les espingoles, les balistes et les mousquets d’invention primitive. Le matras de cette époque était une espèce de diird beaucoup plus long que les (lèches, beaucoup plus gros et armé au bout, au lieu de pointe, d’un fer gros et arrondi qui fracassait le bouclier, la cuirasse et les os de ceux contre lesquels on le tirait. En 1129, Louis le Gros fut blessé d’un coup de matras à la cuisse. Arabroise Paré, qui suivait les armées françaises au temps de François Ier, mai le matras au nombre des armes dont on se servait encore à cette époque. De matras est venu le vieux mot, aujourd’hui abandonné, matrasser, assommer. Le matras est encore quelquefois employé dans le nord de l’Europe. Regnard rapporte que les Lapons tuent les petits-gris avec des matras, parce que cette arme, qui écrase le gibier, ne le perce pas et ménage, par conséquent, sa fourrure.

MATRASSÉ, ÉE (ma-tra-sé) part, passé du v. Matrasser : Mon cher pays, tu as été ma- TRA.SSÈ sous les cruels efforts d’une ligue importune.

MATRASSER v. a. ou tr. (ma-tra-sé — rad. matras). Assommer, mettre en piteux état. Il Vieux mot.

— Fam. Exécuter grossièrement : J’ai à ta hâte hatrassb grossièrement ce crayon de la réformation de l’État. (IL Pasquier.)

. MATRÈME s. f. (ma-trè-me). Zooph. Genre de polypiers fossiles, de la famille des tubiporites.

MÂTRI s. m. (mâ-tri). Mythol. ind. Nom donné aux vertus divines personnifiées.

MATRICAIRE s. f. (ma-tri-ké-re — rad. matrice, cette plante étant employée contre les douleurs de cet organe). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionidées.

— Encycl. Ce genre se compose de quatorze ou quinze espèces herbacées qui croissent pour la plupart en Europe, et qui se distinguent par leurs feuilles divisées et par le corymbe île leurs fleurs à disque jaune et à rayons blancs. Les écailles de l’involucie sont imbriquées, presque égales ; les semences se trouvent sur un réceptacle nu. Les matricaires doivent leurs propriétés à, une huile essentielle qu’on en retire par la distillation ; elle est épaisse, opaque, d’un bleu foncé ; mais on peut la rectifier et l’obtenir très-fluide et d’un bleu indigo. Elles ont une odeur particulière, moins agréable et moins pénétrante que celle de la camomille romaine, et qui persiste dans la plante sèche.

La mutricaire camomille (niatricaria camomilta), que distinguent sa tige rameuse, son odeur aromatique et sa saveur amère, croît en Europe dans les moissons, les champs sablonneux et les lieux incultes, où elle fleurit en juin et en juillet. Elle est généralement employée en infusions comme tonique, stomachique, vermifuge, etc. La matricaire inodore (mutricaria inodora) ressemble fort à la précédente, dont elle ne diffère guère que par l’absence de l’odeur, ainsi que l’indique son nom, et la division des lobes de ses feuilles, La plante qu’on désigne ordinairement dans les pharmacies sous le nom da matricaire appartient au genre pyrèthre. V. ce mot.

MATRICAL, ALE adj. (ma-tri-kal, a-le MATR

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rad. matrice). Méd. Se dit d’un remède propre aux affections de la matrice : Remèdes matricaux. n Peu usité,

MATRICE s. f. (ma-tri-sa — du lat. matrixt matrice, dérivé du radical sanscrit ma, faire, créer, produire). Anat. Viscère dans lequel est renfermé le fœtus pendant le temps de la gestation : Le col, les ligaments, l’orifice de la matrice. Chute, descente de matrice. Ulcère à la matrice. (Acad.) Toutes les maladies de la femme sont des retentissements de la matrick. (Michelet.) n Matrice de poil, Follicule où se forme un poil.

— Fig. Milieu dans lequel un objet se produit et prend son premier développement : Le présent est la matrice oïl le passé procréel’avenir. (Th. Gaut.)

— Administr. Matrice du rôle des. contributions, Registre original d’après lequel on établit les rôles de contributions.

— Monn. Carré d’une monnaie ou d’une médaille gravée avec le poinçon. Il On l’appelle aussi MATRICE PRIMITIVE.

— Métrol. Etalon d’un poids ou d’une mesure.

— Typogr. Moule, ordinairement en cuivre, où se trouve gravée en creux l’empreinte des caractères, et dans lequel on verse la fonto qui doit les produire.

— Techn. Instrument composé de deux plaques de fer exactement superposées et percées d’un certain nombre de trous, qui sert au perçage des cartons pour les mécaniques armures et le métier Jacquard. Il Poinçon, molette qui sert pour la gravure des cylindres et des planches à imprimer les toiles, le papier peint. Il Moule dont on se sert

f)our frapper des ornements en métal où pour es redresser. Il Table munie de deux chevilles de bois saillantes, sur laquelle se font les rôles de tabac, il Taraud-matrice ou simplement Matrice, Taraud destiné à faire d’autres • tarauds.

— Bot. Matrice de girofle, Fruit du giroflier parvenu à sa maturité.

— Miner. Lieu où se forment certains minéraux : Les marcassites sont les matrices des métaux. (Acad.)

— Adjectiv. Église matrice, Celle que l’on peut considérer comme la mère de quelques autres Églises.

— Fr.-mnçonn. Loge matrice, Logo do francs-maçons par rapport aux autres ateliers qu’elle a fondés, il On dit plus souvent

LOQE MÈRE.

— Linguist. Langue matrice, Celle dont quelques autres sont dérivées.

— Techn. Couleurs matrices, Couleurs simples, qui servent à composer les autres.

— Encycl. Médec. et Art vétér. V. utérus.

— Teehn. Les matrices sont employées dans la construction pour le foigeage des pièces de directions différentes que l’on veut sonder entre elles, ainsi que pour l’emboutissage des tôles, des cornières, etc. Les moyeux en. fer des roues des locomotives sont assemblés à chaud avec les rais à l’aide da matrices spéciales ; les rais des vagons sont cintrés sur des matrices triangulaires ; les tubes creux ovoïdes des ponts Polonceau sont emboutis sous le marteau pilon à l’aide de matrices et de ’ mandrins. En général, toutes tes pièces de formes particulières sont forgées dans des matrices en fonte ; tels sont les pistons en fer, les têtes de bielles, etc. ; l’invention du marteau-pilon a permis l’emploi fréquent de matrices pour la fabrication rapide de toutes sortes de pièces de machines. Les boîtes en fer-blanc pour la conserve des sardines à l’huile se font aujourd’hui à l’aide d’une machine à matrices et à martinet, dont l’invention est due à M. Bourdon, mécanicien. Cet appareil présente une application rapide do l’emboutissage ; le fer-blanc, découpé en grand rectangle, passe successivement sur plusieurs matrices plus ou moins profondes et y est frappé à l’aide du martinet qui, après plusieurs passes, livre au commerce des boites fuites d’un seul morceau, sans soudures et sans travail manuel. Les balanciers que l’on emploie dans la fabrication des boutons pressent le métal dans une matrice k cavité carrée, cylindrique ou rectangulaire, au fond é, au pourtour de laquelle sont gravées les empreintes que l’on désire reproduire, en creux ou en saillie. L’industrie fabrique de même un grand nombre de pièces de luxe, à des prix très-réduits, comparativement à ceux que nécessiterait le travail à la main et au marteau ; telles sont, en général, toutes les pièces d’horlogerie, d’orfèvrerie et de joaillerie. Les monnaies et les médailles se font à l’aide de matrices et de poinçons, sur lesquels sont gravés en creux les empreintes, figurines, culs-de-lampe ou autres que ces diverses pièces doivent représenter. Pour la fabrication du papier peint et pour l’impression des toiles, on l’ait usage de molettes, qui ne sont que des espèces de matrices servant à la gravure dos cylindres et des planches d’impression.

Voici comment on opère pour fabriquer les matrices de ia monnaie : le graveur fabrique une médaille en acier très-dur et suffisamment épaisse pour être bien résistante ; on porte cette pièce sous une presse monétaire puissante. Le mouvement de la presse applique violemment des deux côtés de ce modela des carrés d’acier fondu, qui sont chauffés au