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1492 MEME MÊME MEML MEMM


Chascuns y est couru la merveille esgarder,
Charles Martious meismes court son fils acoler.

(Roman de Berie.)

Sire, voulez-vous rapeler
Le don où vous vous otroïates
Vous meismes le confirmâtes.

(Branche des royaux lignages.)

« Sainz Pols mismes ne donet ceste doctrine à son disciple. »

(Sermons de saint Bernard.)

« Eles criement ke eles… n’eissent fors de soi-mismes. »

(Livre de Job.)

« Du consentement de son maistre mesmes. »

Ph. de Commines.

On a voulu tirer même de maxime, attendu que sanctits Maximus a fait saint Mesme, et sanctus Maximinus saint Mesmin ; mais c’est une erreur dans laquelle on est tombé pour ne pas avoir tenu compte de l’ancienne forme ; le mot primitif n’est pas mesme, mais meïsme, sans parler des autres formes qui ne comportent pas non plus cette étymologie.

ME, ME ADSUM QUI FECI ! (C’est moi, moi qui l’ai fait !), Commencement d’un vers de Virgile (Enéide, liv. IX, v. 487). C’est un passage du célèbre épisode de Nisus et Euryale, chef-d’œuvre de pathéthique, où tous les genres de beautés poétiques sont réunis. L’intrépide Nisus et Euryale, le plus beau de l’année troyenne, unis par l’amitié la plus tendre, compagnons de périls et de gloire, veulent tenter ensemble quelque chose d’héroïque ; ils pénètrent pendant la nuit dans le camp des Rutules, massacrent un grand nombre de guerriers ensevelis dans le sommeil de l’ivresse, et s’apprêtent à revenir sur leurs pas. Mais le jour paraît, et un chef rutule, Volcens, à la tête de trois cents cavaliers, surprend Euryale. Nisus, caché dans l’ombre, lance deux flèches qui vont donner la mort à deux guerriers rutules ; mais, à la vue de Volcens levant son épée sur Euryale, il s’élance de sa retraite en criant : « Me voilà, c’est moi qui ai tout fait : Me, me adsum qui feci ; tournez vos armes contre moi !… » Déjà le fer a tranché les jours d’Euryale ; Nisus se précipite au milieu des ennemis, il ne cherche que Volcens, le tue, et, percé lui-même de mille traits, va tomber et mourir sur le corps de son ami.

« Je ne souffrirai pas qu’on vous pende pour moi, et je suis toujours prêt à vous crier : Me, me adsum qui feci. Je déclarerai, quand vous voudrez, que moi tout seul j’ai fait la fatale tache, et que je n’ai point eu de complices. »

P.-L. Courier.

« Ce mensonge cruel du fabricant qui n’a pas fabriqué, de l’inventeur qui n’a pas inventé, attriste pour moi en grande partie tout l’intérêt de l’Exposition. Comme on serait heureux de rencontrer derrière ces riches productions l’ouvrier intelligent qui les a faites : Me, me adsum qui feci. »

J. Janin.

« N’y a-t-il pas dans cette manière de traiter une lacune regrettable ? Vous, Europe, vous traitez de la Roumanie ; mais avec qui ? Avec la Roumanie ? Non, entre vous ! Eh bien, qu’arrive-t-il ? C’est que le peuple dont vous avez traité veut à son tour, lui aussi, être entendu ; il fait parler les événements : Me, me adsum qui feci ; me voilà, dit-il ; c’est moi, moi dont il s’agit, moi qui seul n’ai pas été appelé à donner ma signature à votre œuvre, et qui la donne. »

Léon Plée.

MÉMÉCYLE s. m. (mé-mé-si-le). Bot. Genre de plantes, type de la famille des mémécylées, comprenant des arbrisseaux de l’Asie et des îles de l’Afrique tropicale. || On dit aussi MÉMÉCYLON.

MÉMÉCYLÉ, ÉE adj. (mé-mé-xi-lé — rad. mémécyle). qui ressemble à un mémécyle.

— s. f. pl. Famille de plantes, ayant pour type le genre mémécyle.

Encycl. La famille des mêmécylées renferme des arbrisseaux à feuilles opposées, simples, entières ; les fleurs, pédicellées et axillaires, présentent un calice adhérent, à limbe court, terminé par quatre ou cinq dents ou lobes ; une corolle de quatre ou cinq pétales ; des étamines en nombre double, à filets libres, à anthères recourbées et à deux loges ; un ovaire infère, à deux loges pluriovulées, à style terminé par un stigmate simple. Le fruit est charnu, à deux ou quatre loges, couronné pur le limbe persistant du calice. Les graines sont peu nombreuses, et l’embryon est dépourvu d’albumen. Cette famille, qui a des affinités avec les mélastomacées, les myrtacées et les combrétacées, comprend les genres mémécyle, scutule, mouririe et olinie. Ces végétaux croissent dans les régions intratropicales. Leurs propriétés sont peu connues. Elles ne présentent qu’un faible intérêt au point de vue horticole, et on ne les rencontre guère, en Europe, que dans les serres chaudes de nos grands établissements.

MEMEL, ville forte de Prusse, province de Prusse, régence et à 140 kilom. N. de Kœnigsberg, chef-lieu du cercle de son nom, avec un port de commerce à l’embouchure de la


Dange dans la mer Baltique, près de l’extrémité septentrionale du Kurische-Haff, dans lequel se jette le Niémen ; par 55° 41’ de latit. N. et 1S° 54’ de longit. E. ; 22,000 bab. École de navigation. Douanes, chantiers de construction, bagne établi dans l’ancienne citadelle. Fabrication de toiles, draps, savon, ouvrages en bois ; fonderies de fer, distilleries d’eau-de-vie. Consulats étrangers. Commerce important, consistant principalement dans l’importation du sel, de la houille, fonte, fer, sucre brut, chanvre, harengs, alcools, etc. Les principaux produits exportés sont : les bois de construction, poutres, planches, etc., le chanvre, les étoupes, les peaux de veau, les céréales, etc. Le port de Memel est vaste et sûr, mais il n’est accessible qu’aux bâtiments tirant moins de 7 mètres d’eau ; les autres bâtiments sont obligés de charger et de décharger sur un point ou l’ancrage laisse beaucoup à désirer, quand le vent souffle du N. au N.-O. L’entrée du port est indiquée par un phare et par deux lignes de bouées. Le mouvement du port de Memel a été, en 1863, entrée et sortie réunies, de 1,623 navires, jaugeant ensemble 450,262 tonneaux. La ville de Memel fut fondée, en 1252, par l’ordre Teutonique. C’est dans cette ville que le roi Frédéric-Guillaume III se retira, en 1806, après le désastre d’Iéna. Le 4 octobre 1854, un incendie dévora la plus grande partie de la ville. Les églises et la plupart des édilices publics devinrent la proie des flammes. Les dommages causés par ce désastre furent évalués à 33,022,738 francs.

MÊMEMENT adv. {mè - me - man. — rad. même). Aussi, pareillement, de même : La jeunotte m’aima, je l’aimai mêmement.

Ronsard. Vendredi chair ne mangeras, Ni le samedi mêmement.

(Commandements de l’Église.)

|| Vieux mot.

MÉMENTO s. m. (mé-main-to — mot lat. qui signif. souviens-toi, et qui est l’impératif du verbe meminisse, d’un présent inusité memino, forme redoublée de moneo, rappeler à la mémoire ; à moins qu’il ne se rattache directement à la racine sanscrite man, penser, parfait manmi. La racine man signifie, en effet, se souvenir aussi bien que penser, et le dérivé mati désigne à la fois la mémoire et l’intelligence. La forme secondaire mina prend un sens en quelque sorte intensitif ou itératif et s’appliqua plus tard en sanscrit à l’étude des livres sacrés). Marque faite ou placée quelque part à dessein, pour faire souvenir d’une chose à faire : Mettre des mémentos dans son carnet.

— Livret, agenda où l’on place, sur lequel on inscrit des mémentos : Le bonhomme se faisait des mémentos de ces ouvrages ; il les emplissait de notes et de menus papiers. (Balz.)

— Écrit, objet quelconque destiné à rappeler le souvenir d’une personne, d’un événement : À Venise, dans la gaierie ducale du grand conseil, un cadre noir remplace le portrait du cinguante-septième doge, et au-dessous la morne république a écrit ce mémento sinistre… (V. Hugo.)

— Liturg. Nom donné à deux prières du canon de la messe ; Mémento des vivants. Mémento des morts.

MEMENTO, HOMO, QUIA PULVIS ES (Souviens-toi, homme, que tu es poussière), Paroles que prononce le piètre, le jour des Cendres : « Homme, souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » Cette pensée, inspirée par l’humilité chrétienne, se retrouve souvent dans les livres des anciens. Horace a dit (liv. IV, ode vi, v. 16) :

Pulvis et umbra sumus.

« Nous ne sommes qu’ombre et poussière. »

« Le frère revenait de quêter dans la ville ; c’était son tour de rôle ; il regagnait son couvent. Quand il fut près de moi, je faillis jeter un cri ; j’avais reconnu le jeune, l’excellent prédicateur de la veille à la cathédrale. Je le saluai ; il ne me regarda point, mais il me rendit mon salutparces mots : Mémento, quia pulvis es. »

J. de Saint-Félix.

« Le poète aussi a charge d’âmes. Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde… Il laissera quelquefois le carnaval débraillé chanter à tue-tète sur l’avantscène, mais il lui criera du fond du théâtre : Mémento, quia pulvis esl »

Victor Hugo.

« Homme-d’esprit parfois excentrique, M. Gannal envoyait au jour de l’an jusqu’à cent mille cartes de visite, où se trouvait mentionnée sa qualité d’embaumeur. Sa politesse allait surtout chercher les personnes riches et âgées, auxquelles il semblait dire ; Mémento, homo, quia pulvis es. C’était cruellement anticiper sur le mercredi des Cendres. »

Isidore Bourdon.

MÊMETÉ s. f. (mè-me-té — rad. même). Identité : Le mot scientifique identité pourrait être rendu en français par MÊMETÉ. (Volt.) Ce


qui constitue l’être du corps vivant, et par suite son identité, sa mèmeté, est précisément ce qui ne change pas, c’est-à-dire sa forme, sa force. (Flourens.) || Inus.

MEMINES, en latin Memini, peuple de l’ancienne Gaule, dans la Narbonnaise IIe, au pays des Salyes, sur les bords de la Druentia (Durance), entre cette rivière à l’E. et les Vulgientes à l’O. Leur ville principale était Forum Neronis (Forcalquier) ; quelques auteurs citent aussi Carpentoracte (Carpentras) ; mais Walckenaer pense, avec raison selon nous, que cette dernière ville appartenait aux Cavares. Le pays occupé par les Memines est aujourd’hui réparti entre les départements des Basses-Alpes et de Vaucluse.

MEMLING ou HEMLING (Hans), célèbre peintre flamand, né à Bruges vers 1425, mort dans la même ville en 1495. On croit qu’il reçut des conseils de Jean van Eyck et que ce maître lui apprit les procédés de la peinture à l’huile. S’étant rendu ensuite à Bruxelles, il entra dans l’atelier de Rogier van der Weyden, qui le prit en affection et le fit travailler à ses ouvrages. On voyait chez Marguerite d’Autriche, au xvie siècle, un triptyque dont le panneau central avait été peint par le maître et dont le disciple avait exécuté les volets. Par la suite, Memling devint le premier peintre de Charles le Téméraire. Il suivit ce prince dans plusieurs de ses expéditions, paya de sa personne aux batailles de Granson, de Morat, de Nancy (1477) et, après la mort du duc de Bourgogne, il retourna dans sa ville natale. Accueilli à l’hôpital Saint-Jean, pour se guérir d’une grave blessure qu’il avait reçue à la déroute de Nancy, il fut bientôt en état de reprendre ses pinceaux et il exécuta pour cet hôpital, en 1479, des tableaux extrêmement remarquables qu’on y voit encore : l’Adoration des Mages, un pur chef-d’œuvre, et un triptyque représentant le Mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie, l’Histoire de saint Jean-Baptiste et celle de Saint Jean l’Euangéliste. Vers 1480, il épousa une femme très-riche et vécut depuis lors dans l’opulence. Cette même année, il fut chargé de décorer de peintures la fameuse châsse de sainte Ursule, à Bruges, travail qu’il termina en 1454. Dans l’intervalle, il avait fait un voyage à Cologne et il avait peint son admirable Saint Christophe (1484), un des chefs-d’œuvre du musée de Bruges. « En 1487, dit M. Michiels, Martin van Newenhoven fit exécuter par Memling un diptyque, maintenant conservé à l’hôpital Saint-Jean ; sur un des panneaux, l’artiste représenta la Vierge assise, tenant son fils ; sur l’autre, le donateur. » L’ensemble est ainsi désigné : Hoc opus fieri fecit Martinus de Newenhoven anno Uni 1487, anno vero ætatis suæ 23. D’après certains auteurs, il fit un voyage en Italie, puis en Espagne ; après quoi, il passa, ses dernières années dans sa ville natale. « L’enthousiasme idéal qui guidait le pinceau de Memling, dit M. Al. Michiels, n’avait pas seulement pour objet le corps de l’homme ; il transfigurait aussi la nature. Il cherchait dans le monde extérieur les scènes, les détails les plus poétiques et les embellissait encore. La route avait été frayée par Jean van Eyck ; son successeur y marcha résolument. Il couvrit la terre de moelleux gazons, finis avec tant de patience que l’on peut compter les brins d’herbe ; mille fleurs y rayonnent, dont un botaniste indiquerait sur-le-champ l’espèce et le nom. Son coloris n’est pas moins idéal que ses types, ses expressions et ses paysages. Il a moins de force que celui des chefs de l’école, mais plus de suavité, plus de douceur. Memling cherche avant tout les nuances agréables ; quoique ses tons locaux soient très-vifs, jamais ils ne se nuisent et une harmonie souveraine domine l’ensemble… L’idéal atteint par Memling n’est pas un idéal absolu ; il ne cherche point la beauté suprême librement et inconditionnellement, à la manière de l’école rhénane et de l’école italienne. Quand il lui arrive de l’atteindre, c’est par exception. La noblesse de ses figures est relative ; plus pur que les artistes flamands, il l’est moins que les artistes méridionaux. Les têtes conservent toujours un peu de la vulgarité germanique et néerlandaise. Un homme qui ne connaîtrait point ses tableaux et croirait y trouver une poésie, une élégance sans bornes, serait désappointé. Il n’égale ni les Angelico, ni les Francia, ni les Pérugin, ni les Étienne, ni les Guillaume, ni les Raphaël. La ménagère perce dans un grand nombre de ses femmes, de ses saintes et de ses vierges. Les fonds de ses panneaux tiennent souvent du genre. Quelque brume empêchait son regard de monter jusqu’au firmament. Il est le plus délicat des peintres de Bruges, mais sa nature septentrionale appesantissait malgré lui son vol, et il planait dans une région moyenne au lieu de prendre les fières allures qui distinguent les rois de l’air. »

Memling fut le plus grand peintre flamand du xve siècle. « Son génie était essentiellement flamand, dit un critique de la Quarterly Review ; mais un vif sentiment de la beauté et de la grâce avait modifié chez lui la tendance réaliste et, par là, il fut conduit à adoucir quelques-uns des traits les plus rudes et les plus grossiers de l’école à laquelle il appartenait. Ses draperies ont dans les plis quelque chose de moins anguleux et de moins artificiel, son dessin est moins dur et moins


sec, l’expression de ses têtes moins vulgaire, la manière de composer moins conventionnelle, et, cependant, il n’atteint jamais l’élévation de pensée, la pureté de ligne et l’harmonieuse symétrie de l’art italien. Il avait un talent sans égal pour représenter, sur une très-petite échelle et avec une délicatesse d’exécution excessivement rare, des événements du plus grand intérêt et des scènes très-émouvantes. Dans la miniature, il est resté sans rival, ainsi que l’atteste le célèbre bréviaire que montre avec orgueil la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise… On reconnaît aisément les sujets traités par Memling à la noblesse des têtes, à une certaine grâce, aux détails de l’architecture, du paysage, des draperies et de mille autres objets. Il est fâcheux peut-être que ses meilleurs tableaux soient des miniatures, parce qu’ils perdent un peu de leur effet, et c’est ce qui arrive notamment à son tableau des Sept joies et des sept douleurs de la Vierge, qui se voit à la pinacothèque de Munich. Un grand nombre d’événements de la vie de la Vierge et de celle du Sauveur y sont représentés encadrés dans un immense paysage. Les figures, qui sont si petites que parfois il faut pour bien les examiner avoir recours à la loupe, se distinguent par une surprenante variété d’expression et d’action… Si Memling avait déployé dans des figures de grandeur naturelle les admirables qualités qui brillent dans ce tableau, il serait cité comme l’un des plus grands peintres de tous les temps. »

Memling a beaucoup produit et, en outre, On lui a attribué beaucoup dœuvres qui ne paraissent point être de lui. Outre les tableaux précités, nous mentionnerons une Déposition de la croix, une Sibylle Zambeth, à Bruges ; un triptyque représentant le Christ, Madeleine et saint Jean-Baptiste, dans la galerie de Grosvenor-House, en Angleterre. La galerie du comte Duchâtel, ancien ministre, renferme un admirable Ex-voto très-bien conservé, représentant des personnes prosternées devant une madone. Ce chef-d’œuvre est bien supérieur au tableau du Louvre, qui représente d’un côté Saint Jean-Baptiste et de l’autre Sainte Madeleine ; debout de chaque côté du panneau, ces figures élégantes et poétiques sont néanmoins moins grandioses d’allure que celles de l’Ex-voto. À Berlin se trouve la fameuse Adoration des Mages, qui est peut-être le chef-d’œuvre du maître. On n’en saurait faire un plus bel éloge. La pinacothèque de Munich garde précieusement le Saint Jean-Baptiste que l’on avait attribué jadis à Van der Goes. Les Sept joies et les sept douleurs de la Vierge, cette immense épopée, divisée en trois énormes panneaux, n’a jamais été vue dans son ensemble. Le panneau de la pinacothèque, qui ne mesure pas moins de 2 mètres, est véritablement superbe. Une des dernières œuvres de Memling, et l’un de ses chefs-d’œuvre, est son portrait peint par lui-même vers 1490.

MEMMI (Simon), peintre italien, également connu sous les noms de Simone Martini, de Simone di Martino, de Simon de Sicuue, né à Sienne en 1234, mort à Avignon en 1344. D’après Vasari, qui ne s’appuie sur aucun document certain, il fut l’élève du Giotto, avec qui il travailla à la célèbre mosaïque représentant la Barque de saint Pierre battue pur la tempête. Quoi qu’il en soit, comme ce maître qu’il égala et parfois même surpassa, il rompit avec les traditions de l’école byzantine. Pendant un assez long séjour à Avignon, il se lia intimement avec Pétrarque, pour qui il exécuta le portrait de la belle Laure et qui le paya par deux sonnets. Simone Memini a peint dans les principales villes d’Italie un grand nombre de fresques remarquables par l’invention, par le coloris, par une correction relative dans le dessin. Il excellait surtout dans le portrait. Parmi ses peintures à fresque, nous citerons sa belle Assomption, Saint Rénier dans le monde, le Départ de saint Rénier, les Miracles du même suint, dans le Campo-Santo de Pise ; le Siége de Monte-Massi par Guido Ricci da Fagliano, dans la salle du conseil, à Sienne (1328) ; l’Église militante et l’Église triomphante, où l’on voit une foule de portraits, à Sainte-Marie-Nouvelle de Florence ; le Crucifiement, la Descente aux limbes, le Portement de croix, dans la même église ; l’Annonciation, les Quatre évangélistes, à la cathédrale, et l’Histoire des martyrs, au palais des papes, à Avignon, etc. Nous mentionnerons parmi ses tableaux à l’huile, qui sont assez rares : un Moine carmélite, au musée de Naples ; l’Annonciation entre saint Ansan et sainte Giulitte, à Florence ; le Sauveur bénissant, à Munich ; deux Madones, au musée de Berlin. On voit à la bibliothèque Ambrosienne, à Milan, un curieux manuscrit de Virgile, orné de miniatures de Memmi, et dont Pétrarque avait été possesseur.

MEMMIA (famille), maison plébéienne distinguée de l’ancienne Rome. Virgile dériva l’origine de cette famille de Mnestheus, compagnon d’Enée. Elle ne parvint au consulat que sous les empereurs. Une de ses branches était les Regulus. Cette famille se distingua surtout dans l’exercice de la charge de tribun du peuple. Ce fut à un C. Memmius que Lucrèce adressa son poëme immortel. Un autre du même nom céda son épouse a Caligula.

MEMMIA (Sulpicia), impératrice romaine,