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MARI

qui y envoya des missionnaires pour y propager la religion chrétienne. Elles furent visitées par l’amiral Anson, qui aborda à Tinian en 1742, et en fit une description enchanteresse ; quelque temps après, Byron y débarqua et fut bien trompé dans son attente, car il trouva l’île déserte et. couverte de buissons impénétrables, changement qu’on attribue à la funeste et cruelle administration des gouverneurs espagnols. Il parait que, depuis 1772, l’oppression a cessé, et que les insulaires ont peu à peu été accoutumés à cultiver les terres.

MAKIANO COMENSE, bourg et commune du royaume d’Italie, province et district de Côine, mandement de Cantu ; 4,322 hab.

MARIANO-SANTO, médecin italien, né à Barletla (province de Bari), d’où le nom de Mnrinnua Suiiclua Barolilnutil, SOUS lequel on le désigne quelquefois. Il vivait au xvie siècle. Le premier, dit-on, il pratiqua dans le royaume de Naples la lithotomie, et composa quelques écrits, notamment : De lapide renurn liber (Venise, 1525, in-8o) ; De ardore urinxet difficultate uriuandi libellas {Venise, 155S, in-8").

MARIANTHE s. m. (ma-ri-an-te). Bot. Genre de sous-arbrisseaux, de la famille des pittosporées, qui croissent dans la Nouvelle-Hollande.

MAR1ANUM, nom ancien de Bonikacio.

MARI AN US, poëte grec. Il vivait au vc siècle de notre ère, sous le règne d’Anastase. 11 composa des paraphrases sur les ouvrages de plusieurs écrivains grecs, Théocrite, Nicandre, Gallimaque, etc. L’Anthologie grecque contient cinq épigrarnmes, attribuées à Marianus Scholasticus, qu’on croit être le même personnage que l’auteur des Paraphrases.

MARIANUS SCOTUS, chroniqueur, né en Irlande, selon les uns, eu Écosse, selon d’autres, en 1023, mort à Mayence en 10SQ. Bède le Vénérable était, dit-on, son parent. S’étant rendu en Allemagne en 1056, il entra, deux ans plus tard, dans l’ordre de Saint-Benoît, à Cologne, passa ensuite dix années dans l’abbaye de Fulde, se rendit à Mayence en 1069 et y enseigna les mathématiques et la théologie. C’était un des hommes les plus savants de son temps, et la régularité de ses mœurs lui valut la réputation d’un saint. Outre plusieurs ouvrages manuscrits conservés dans la bibliothèque de Ratisbonne, on a de lui, sous létitre de Slariani Scoti chronicou uniuersate, a créations mutidi usque ad annum CkrisLi 1083, une chronique universelle, qui a été continuée jusqu’en 1200 par Dodeohin, abbé de Saint-Disibod, et publiée à Bàle (1559, in-fol.). Cet ouvrage, peu exact pour les temps anciens, peut être consulté avec fruit pour les siècles les plus l’approchés du temps où vivait Marianus.

MARIAS, lie des côtes occidentales du Mexique. V. TiïiiS-Marias.

MAItlATALA, déesse indoue. V, MariyamMai.

MARIAULE s. m. (ma-ri-ô-le). Ane. coût, du HaiiiHut. Témoin peu digne de foi, à cause

de son bas âge.

MARIAZELL, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Styrie, cercle et à 35 kilom. S. de Bruek, sur la Salza ; 972 hab. Sources minérales et établissement de ba’ins ; lieu de pèlerinage le plus fréquenté de l’empire d’Autriche. Ce pèlerinage attire chaque année, aux mois de juin et de juillet, une.énorme quantité de pèlerins qui viennent de la haute et de la basse Styrie, de la Carintbie, de la Bohême, du Tyrol et des autres provinces avoisinantes. Il dure quatre jours pour les pèlerins de Vienne. Ceux-ci partent de la place où s’élève la vieille cathédrale de Saint-Étienne ; ils so divisent en cohortes et marchent précédés d’une bannière. Chaque pèlerin porte un chapelet à la main. Les hommes ont de larges chapeaux de paille sur la tète et à la main des bâtons ornés de Heurs. Les femmes portent, comme en un jour de fête, leur plus belle robe et leur bonnet de dentelle ; plusieurs accomplissent leur pèlerinage pieds nus. La procession s’en va ainsi par les vallées et les coteaux, chantant et priant, uvee ses chefs de cohorte. Quand on approche de la ville consacrée, le tableau s’agrandit et se revêt d’une nouvelle couleur. Les pèlerins de la Bohême et du Tyrol se joignent à ceux de Vienne, et toute cette foule réunie, confondue, présente un singulier mélange de physionomies, de costumes, de langage. Chacun alors de gravir la montagne de Mariuzell avec un compagnon, car il faut aller deux par deux a cause de l’étroitesse du sentier. Arrivés au sommet de la montagne, les pèlerins vont se prosterner dans une petite chapelle, visitée et enrichie des dons des fidèles depuis le ix<= siècle. Tout le jour, la foule se presse devant cet humble édifice. Le soir, les pèlerins qui n’ont pu trouver place dans les auberges dressent leurs tentes dans le voisinage du sanctuaire. Le pèlerinage accompli, chacun regagne son village ou sa ville avec des images, des livres de prières, des rosaires, qu’il rapporte comme souvenirs de la Vierge de Mariuzell. C’est au viiie ou au ixe siècle que fut trouvée dans les champs de Mariuzell l’image prétendue miraculeuse de la Vierge que l’on a conservée dans la pe MARI

tlte chapelle dont nous venons de parler. Tous les empereurs d’Allemagne ont favorisé le culte de la Vierge de Mariazell.

Mariazell est un bourg mal bâti et ne doit sa célébrité qu’à son pèlerinage, consacré dans toute l’Allemagne depuis plusieurs siècles.

MAR IBAS CATINA ou SATINA, le plus ancien historien connu de l’Arménie, né en Syrie. Il vivait dans la seconde moitié dune siècle avant notre ère. Son véritable nom est li)u«, auquel on a joint le mot Alar, qui répond au mot domimis, seigneur, et Câlina, qui signifie subtil. Il vécut à la cour de Valarsace 1er et d’Arsace, rois d’Arménie (149-114), dont il écrivit l’histoire, se rendit à Ninive, fit des recherches dans les archives de cette ville, s’y procura de nombreux renseignements sur les origines de l’Arménie, et retourna à Nisibe, où il écrivit l’histoire de son pays d’adoption. Son Histoire est perdue ; mais on en trouve de nombreux et intéressants fragments dans ('Histoire d’Arménie de Moïse de Khorène.

MARIBO ou MAR1BOE, ville de Danemark, chef-lieu de Vamt ou préfecture de ce nom, située dans l’île de Lolland ou Laalland, entre le grand lac de Maribo ou du Sud et le petit lac de Grimstrup ou du Nord ; 2,000 hab. L’église est de date très-ancienne ; elle renferme le tombeau d’Etéonore-Christine Ulfeld, fille du roi Christian IV, morte en 1698. L’hôtel municipal est remarquable. Les habitants de Maribo s’occupent de commerce et d’industrie, et, depuis ces dernières années surtout, ils y font preuve d’activité et de progrès ; leur port, situé au nord de la ville, est le centre d’un mouvement maritime assez important. Une banque do prêt et d’escompte lour a été concédée en 1S54. Maribo doit son origine à un monastère de l’ordre de Sainte-Brigitte, fondé sous ce nom au commencement du xvo siècle, et consacré à la Vierge Marie. Ce monastère survécut longtemps à la destruction du catholicisme, et fut le dernier établissement de ce genre qui disparut en Danemark. Il n’en reste plus aujourd’hui que l’église, qui sert d’église paroissinle. Le lac de Maribo a été l’objet de nombreuses explorations archéologiques ; on y a trouvé beaucoup d’instruments et d’outils remontant à l’âge de pierre, et notamment des traces de palissades semblables à celles qui caractérisent les habitations lacustres de la Suisse.

MARIBOUSE s. f. (ma-ri-bou-ze). Eutom. Nom Uuimé à des insectes de la Guyane voisins des guêpes.

— Encycl. Les insectes auxquels on donne ce nom à la Guyane paraissent appartenir au genre guêpe et au groupe des guêpes enrtonnières ; du moins, efies construisent, comme ces dernières, un nid très-artistement disposé, une habitation commune à parois résistantes, et dont l’intérieur est divisé en cellules, où elles se retirent à l’abri des vents et de la pluie. C’est là aussi que ces insectes poiiuent leurs œufs, et que les petits accomplissent toutes leurs métamorphoses jusqu’à l’état d’insecte parfait. Toutefois, leur admirable instinct n’est malheureusement pas ce qui les fait le plus remarquer. Ces guêpes brunâtres sont furt incommodes ; elles attaquent et piquent tous les animaux qui les troublent dans leur travail ; elles passent à bon droit pour un des fléaux du pays.

MARICA s. m. (ma-ri-ka). Bot. Syn, de

CIPUK10.

MARICA, nymphe à qui était consacrée une forêt sur les bords du Liris, près de Minturnes. D’après Virgile, Faune la rendit mère de l.atinus.

MAH1CONDA (Antoine), littérateur italien, né à Naples. if vivait au xvic siècle. On lui doit une comédie, intitulée : la Filena (Rome, 1548, in-4o), et un recueil de trente nouvelles, qui a paru sous lo titre : Le Ire yi<ti’niU.Jelle fnoole dell’ Aytiuippe (Naples, i : i-4d), très-rare. Les sujets de ces nouvelles sont, pour lu plupart, tirés des poëtes anciens et des Alèlamorplioses d’Ovide.

MARIDUNUM, ville de la Bretagne romaine, chez les Demetes, à l’O. des Silures. C’est aujourd’hui Camarthen, dans le pays de Galles.


MARIE (SAINTE-) ou NOSSI-IBRAHIM, île française de l’océan Indien, par 10° 45’ de lat. S. et 48° 15’ de long. E., entre la côte E. de Madagascar, dont elle est séparée par un canal de 5 à 12 kilom., la baie d’Antongil, celle de Tintingue et les bouches de Manangouri. 48 kilom. da longueur sur 8 à 12 kilom. de largeur ; superf., 90,975 hectares ; pop., en 1867, 5,743 individus, dont 10 Européens, 8 créoles de la Réunion, 5,682 indigènes et 43 fonctionnaires. Ch.l., Port-Louis. Un bras de mer divise cette île en deux parties. Les abords en sont défendus par deux chaînes de récifs entre lesquels s’ouvre la baie de Port-Louis, que protège un îlot de 200 mètres de longueur et de 125 mètres de largeur. Cet îlot porte quelques fortifications, des batteries et les bâtiments du personnel civil et militaire de la colonie. La baie de Lokensy, autre mouillage de l’île, accessible aux navires du plus fort tonnage, est exposée aux vents du N. et du N.-E. L’île est formée de petits monticules réunis en quatre chaînes principales, dont l’élévation varie de 50 à 60 mètres. Ces montagnes sont, en générai, susceptibles d’être cultivées. De nombreuses sources, formant des ruisseaux pour la plupart, portent la fertilité dans presque toutes les parties de l’île. Les bois, qui couvrent une portion considérable de la contrée, fournissent d’excellents matériaux de construction. L’île contient une trentaine de villages, disséminés au bord de la mer ou dans l’intérieur des terres. Le climat est très-humide et malsain ; on n’y compte que deux saisons : la saison pluvieuse, qui commence en mars et finit en août, et la saison sèche, qui se prolonge d’août à février. Une société, qui s’est formée récemment pour la colonisation, a défriché et planté en cannes environ 86 hectares de terres. Le commerce, fort peu important d’ailleurs, est confondu avec celui de Mayotte et de Nossi-Bé, D’après les documents coloniaux, le mouvement commercial de 1805 se traduit par les chiffres ci-après : importations, 514,848 francs ; exportations, 5,352 francs. Les principales denrées ou marchandises importées sont : matériel pour le gouvernement, 344,585 francs ; vivres pour le même, 25,298 francs ; charbon de terre, 12,800 francs ; bœufs, 12,985 francs ; conserves alimentaires, 710 francs ; riz, 46,390 fr. ; boissons, 19,52d francs ; tissus, 22,624 francs ; médicaments, 1,409 francs. Les exportations, comme on l’a vu, sont à peu près nulles, et se composent de produits réexportés et de quelques fruits et légumes. Un décret du 18 octobre 1853 a distrait Sainte-Marie du commandement de Mayotte et dépendances, et l’a placée sous le commandement supérieur du chef de la division navale de la Réunion. Comme cette dernière, la colonie de Sainte-Marie est desservie : 1° par les bâtiments de commerce partant des ports de France à des époques indéterminées ; 2° par les paquebots français (voie de Suez) partant de Marseille le 9 de chaque mois.


Marie-aux-Bois (abbaye de Sainte-), ancienne abbaye dont les ruines pittoresques se voient encore aujourd’hui non loin du petit village de Vilcey (Meurthe). Elle fut fondée en 1127 par saint Norbert, religieux prémontré, qui fui imposa la règle de son ordre. Le monastère, qui prit une rapide extension, grâce notamment au zèle de Richard, successeur de saint Norbert, reçut de nombreux privilèges, et fut confirmé, en 1167, par l’évêque de Toul. Les ducs de Lorraine et les comtes de Bar ne cessèrent de le combler de bienfaits. Peu à peu, les domaines des religieux de Sainte-Marie-aux-Bois s’étendirent, et l’ordre des prémontrés eut le privilège de desservir toutes les cures où il avait des biens, ainsi que la plupart des paroisses d’alentour. Le monastère eut beaucoup à souffrir, en 1427, de la guerre entreprise par le duc Charles II de Lorraine contre les Messins. En 1473, Charles le Téméraire s’arrêta à Sainte-Marie-aux-Bois en se rendant au siège de Nancy, où il devait trouver la mort. L’établissement de l’abbaye de Sainte-Marie-Majeure à Pont-à-Mousson (1621) amena la suppression de Sainte-Marie-aux-Bois. Néanmoins, la chapelle, vouée à la Vierge, resta ouverte à tous, et on continua d’y célébrer la messe. En 1631, une peste épouvantable, qui désola Pont-à-Mousson, ramena momentanément à Sainte-Marie-aux-Bois ses anciens hôtes. En 1635, la vieille abbaye fut ravagée par les huguenots, qui y détruisirent ou mutilèrent les œuvres d’art. Par la suite, la chapelle fut considérablement diminuée, et, en 1758, on démolit le cloître. Depuis lors, les religieux qui administrèrent ce prieuré furent plutôt des fermiers que des moines. Enfin la Révolution arriva. Vendus comme appartenant au domaine national, les restes de l’antique abbaye devinrent, en 1791, la propriété d’un habitant du pays, qui, tout en respectant la chapelle, appropria le surplus des constructions à son usage particulier. Ainsi tomba dans l’oubli la célèbre fondation des prémontrés. De l’ancienne abbaye, il ne reste plus aujourd’hui que des ruines. La partie la mieux conservée est la chapelle, aujourd’hui convertie en grange. Son portail, en style roman, présente six arceaux rangés sur deux lignes et encadrés de huit colonnes à chapiteaux ornés de sculptures. À l’intérieur, on remarque quelques vitraux et des sculptures en plâtre. Près de la chapelle, on voit les anciennes oubliettes du couvent.


MARIE-GALANTE, île des Antilles françaises (Petites Antilles), principale dépendance du gouvernement de la Guadeloupe, à 27,500 mètres S.-E. de la Capenterre (Guadeloupe) ; entre 15° 53’ et 16" 1’ de lat. N., et 63° 31’ et 63° 39’ de long. O. ; 50 kilom. de circonférence, 15,500 mètres de longueur du N. au S., et 15 kilom. de largeur de l’E. à l’O. Superficie, 14,927 hectares ; 13,071 hab. Ch.-l., le Grand-Bourg ou Marigot. Les côtes de l’île, à l’exception de celles du S.-O., sont bordées de hautes falaises taillées à pic, dont l’approche est défendue par des gouffres et des écueils. Le seul mouillage de l’île est celui du Grand-Bourg, sur la côte S.-O. L’intérieur est traversé, de l’E. à l’O., par une chaîne de montagnes peu élevées, qui donnent naissance à quelques ruisseaux sans importance ; aussi les habitants de l’île ont-ils soin de recueillir les eaux pluviales pour leur usage. Partout où il est susceptible de culture, le sol est d’une grande fertilité ; on y récolte le café, la canne à sucre, le coton, le tabac et l’indigo. Les montagnes sont en grande partie couvertes de bois, dont le plus abondant est celui de campêche. Les chevaux, quoique de petite taille, jouissent d’une réputation méritée. Marie-Galante forme trois communes : le Grand-Bourg au S., la Capesterre à l’E., et Saint-Louis au N.-O. Un tribunal de première instance siège au chef-lieu. Sous le rapport du culte, l’île est divisée en trois paroisses. Le pensionnat des sœurs de Saint-Joseph de Cluny à la Basse-Terre (Guadeloupe) possède une succursale au Grand-Bourg. Un hospice y a été fondé en 1855. Christophe Colomb découvrit Marie-Galante dans son troisième voyage, et lui donna le nom de son vaisseau. Les Français furent les premiers Européens qui y envoyèrent une colonie en 1647. Les Hollandais s’en emparèrent deux fois, les Anglais s’en rendirent maîtres en 1691 et en 1759 ; mais elle fut restituée à la France en 1763. Depuis la Révolution, cette île a suivi le sort de la Guadeloupe.


MARIE-AUX-MINES (SAINTE-), en allemand Mariakirch ou Markirch, ancienne ville de France (Haut-Rhin), ch.-l. de canton, arrond. et à 35 kilom. N.-O. de Colmar, sur la Liepvroke ; pop. aggl., 8,314 hab. — pop. tot., 12,425 hab. Cette ville est devenue un centre important des fabrications cotonnière et lainière. Son industrie fournit de l’ouvrage à un grand nombre de villages, à plus de 40 kilom. à la ronde. Elle emploie 20,000 à 25,000 métiers à tisser et occupe 30,000 à 40,000 ouvriers. On y compte 30 manufactures de tissus, toutes importantes, 19 teintureries, 4 établissements d’apprêt et de blanchissage, 2 filatures de coton, des moulins, des scieries, des brasseries, etc.

Sainte-Marie-aux-Mines a dû son importance et son surnom aux mines d’argent, de plomb, de cuivre et d’autres métaux qui y ont été exploitées dès le IXe siècle. Cette exploitation, très-étendue et très-productive pendant plusieurs siècles, cessa, en 1705, de donner des résultats avantageux, par suite de la négligence apportée dans les travaux et de l’appauvrissement des mines. L’exploitation fut définitivement abandonnée à l’époque de la Révolution, et elle n’a pas été reprise depuis. Mais, comme l’indiquent les chiffres cités ci-dessus, l’exploitation minière a été avantageusement remplacée par les industries de la draperie, de la bonneterie et de la tannerie.

On ne trouve à Sainte-Marie-aux-Mines que des monuments modernes, parmi lesquels deux églises catholiques, le temple protestant, l’hôtel de ville, l’hospice communal et l’hospice Chenal sont dignes d’attention.


MARIE-D’OLORON (SAINTE-), petite ville de France. V. Oloron-Sainte-Marie.


MARIE-OTTERY (SAINTE-), ville d’Angleterre, comté de Devon, à 19 kilom. S.-E. d’Exeter ; 4,700 hab. Fabrication de serges, flanelles, soieries, rubans, tanneries, corderies.

SAINTES.


MARIE, en hébreu Mirjam, mère de Jésus-Christ. Les premiers historiens du christianisme, ne se doutant pas des développements que prendrait plus tard le culte de la Vierge, sont restés très-sobres de détails à l’égard de la mère du Christ ; encore ceux qu’ils nous ont transmis sont-ils souvent contradictoires. Aucun dès quatre évangélistes n’a mentionné l’époque de sa mort, comme si c’eût été un fait indifférent ; un seul, et le plus sujet à caution, saint Jean, a constaté sa présence au supplice de son fils. Il est hors de doute que Marie n’eut aucune influence sur la fondation de la religion nouvelle, et que ce n’est que bien postérieurement au Ier siècle que l’on s’avisa de lui créer un rôle prépondérant.

Si la généalogie que l’on trouve en tête de l’Évangile saint Luc est celle de Marie, comme le croient quelques théologiens, Marie eut pour père Héli ; sa mère s’appelait Anne. D’après saint Matthieu, Héli est, au contraire, le père de Joseph, et dans l’Évangile de la Nativité de Marie et le Protévangile de Jacques le Mineur, le père de Mario est appelé Joachim. Nous laisserons les théologiens prouver qu’il n’y a pas la moindre obscurité dans ces contradictions. Le Talmud donne aussi Héli pour père à Marie ; mais dans l’Église catholique Joachim a prévalu. Ces généalogies inconciliables ont pour but de faire remonter à David, puis à Adam, la souche d’où sortit le sauveur du monde ; mais la race de David, qui vivait plus de dix siècles avant le Christ, était éteinte depuis longtemps. Il est probable que Marie était originaire de Cana, aujourd’hui Kana-el-Djetil, petite bourgade située dans la plaine d’Asochis, à quelques heures de Nazareth. Elle y avait des parents, témoin ces fameuses noces où Jésus changea l’eau en vin ; c’est à Cana qu’elle se retira lorsqu’elle perdit son mari. Ces deux circonstances, à défaut de renseignements plus précis, suffisent pour justifier l’hypothèse. Elle vint s’établir à Nazareth avec Joseph et, bien loin de vivre en descendante des rois de Judée, elle y était pauvre et ignorée. Elle eut plusieurs enfants, dont Jésus parait avoir été l’aîné, des garçons et des filles. Nous savons, d’après Matthieu et Marc, que les filles se marièrent à Nazareth : « Ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? » dit Matthieu (XIII, 54)- ; quant aux fils,