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OREL

fnala à Marchiennes (1793), à Amberg (179G), Ulra (1796), fut blessé et fait prisonnier, l’année suivante, en combattant Moreau, qui avait franchi le Rhin à ICehl, et reçut, après avoir recouvré la liberté, divers commandements k l’intérieur. Général de cavalerie à Austerlitz (1805), il préserva l’armée de l’empereur Joseph d’un désastre complet, prit le commandement de Vienne lorsque l’archiduc Maximilien dut abandonner cette ville, et capitula après un bombardement qui rendait toute résistance inutile (1809). O’Reilly fut nommé par la suite feld-maréchal et cessa de servir activement.

O’REILLY (R.), industriel irlandais, né dans la seconde moitié du xvme siècle, mort en 1806. Il abandonna la carrière des armes pour se faire manufacturier, s’occupa beaucoup des procédés industriels et fonda k Paris les Aimâtes des arts et manufactures (1800), journal de technologie qu’il publia et rédigea avec Barbier de Vemars jusqu’à sa mort. On lui doit un ouvrage estimé intitulé : Essai sur le blanchiment, avec la description de la nouvelle méthode de blanchir par la vapeur (Paris, 1801, in-8°).

ORE1L-MA1SON, hameau de France (Vosges), commune de La Marche ; 208 hab. On y voit les traces d’un ancien camp fortifié, gallo-romain suivant certains archéologues, bourguignon suivant d’autres. Dans Ifes murs d’une chapelle dédiée à la Vierge sont incrustés deux bas-reliefs représentant, l’un une tête de louve, l’autre une tête de bélier.

ORÊINE s. f. (o-ré-i-ne — rad. or). Entom. Syn. de chrysocloa.

OREJONE s. m. (o-ré-jo-nê). Sorte de pain que l’on fait, dans la république Argentine, avec des pêches desséchées et réduites en farine.

OREL (en russe Arioou), ville de la' Russie d’Europe, au confluent de l’Oka et de l’Orlik, ch.-l. du gouvernement et du district de son nom, à 1,100 kilom. S.-S.-E. de Suint-Pétersbourg et 378 kilom. S. de Moscou, par 520 57' 5g'/ de ialit. jj. et 330 37' (]e longit. E. ; 38,000 hab. Evêché, tribunaux, gymnase, école de cadets. Cette ville, qui est construite en bois, eut beaucoup à souffrir lors des guerres du xvne siècle entre la Pologne et la Russie, et fut plusieurs fois complètement détruite. Orel est un entrepôt considérable des grains de la Petite-Russie, destinés à l’approvisionnement de Moscou ; une certaine

Quantité de grains est, en outre, exportée k 1 étranger par la voie de Saint-Pétersbourg. On y fait aussi un commerce de chanvre, de laine, de suif et de miel. Un incendie, qui éclata k Orel en 1858, y consuma six cents maisons. Les édifices principaux sont ; le palais du gouverneur, l’hôtel du gouvernement et le vieux château, transformé en magasin, 3n y compte seize églises grecques et un séminaire. Le gouvernement d’Orel, situé dans la partie centrale de la Russie d’Europe, est compris entre ceux de Kalouga et de Toula au N., de Tambov et de Voronége k i’E., de Koursk et de Tchernigov au S., de Tchernigov et de Smolensk k l’O. ; 46,386 kilom. carrés ; 1,549,000 hab. Habité primitivement par la tribu slave des Viatitches, ce gouvernement fit partie du grand-duché de Séverie, puis appartint k la Lithuanie, à la Pologne ; enfin, au xvne siècle, il a été incorporé à la Russie. Le sol, sablonneux et argileux dans la partie O., est fertile dans là partie E. Les rivières qui l’arrosent appartiennent aux bassins du Dnieper, du Volga et du Don ; ce sont : l’Oka, l’Orlik, la Sosna, la Desna, la Zoucha. Le Don ne fait que toucher à la frontière orientale. Ces cours d’eau ne sont pas navigables dans tout leur parcours. Quelques lacs et marais se trouvent dans ce gouvernement, dont le climat est sain et tempéré. La température moyenne de l’année est de+5<>. Immenses forêts, dont l’exploitation est très-productive ; pierres k bâtir, craie, eaux minérales et fer. Dans le district de Brianskoï, commerce dé bestiaux, de grains et d’huiles ; tanneries, verreries ; fabriques de suif et distilleries.

ORÉLIE s. f. (o-ré-lî). Bot. Genre d’arbrisseaux qui croissent dans les régions chaudes du globe, il On l’appelle aussi allemande.

— Encycl. Les orélies, appelées aussi allamandes, sont des arbrisseaux quelquefois grimpants, k rameaux dressés, à feuilles verticillées ou opposées, rarement alternes, entières ; à fleurs d’un beau jaune d’or, disposées en cymes axiliaires ou terminales ; le fruit est une capsule ovoïde, comprimée, velue, s’ouvrant en deux valves et contenant de nombreuses graines munies d’une aile membraneuse. Ce genre renferme une douzaine d’espèces, qui croissent dans les régions chaudes du globe. Nous citerons particulièrement Vorëlie k feuilles de laurier-rose et l’orélie purgative. Ces végétaux se cultivent en serre chaude et humide, où ils fleurissent très-bien, surtout quand on tes cultive en pots, La plupart des orélies possèdent des propriétés purgatives, et on assure que l’infusion de leurs feuilles est un excellent remède contre la colique des peintres.

ORÉLIE - ANTOINE 1er, ou plutôt ORLL1E-ANTOINE 1er. V. TOUNENS.

ORELLANA s. m. (o-rèl-la-na). Bot. Nom vulgaire du rocou.

OREL

OUELLANA, nom sous lequel fut d’abord connu le fleuve des Amazones.

ORELLANA-LA-VIEJA, bourg d’Espagne, province de Badajoz, sur la rive droite de la Guadiana ; 1,900 hab. environ. Mines de fer, de plomb et de très-belle ocre rouge.

OUELLANA (Francisco), aventurier espagnol du xviu siècle, né à Truxîllo (Aragon), mort dans la Guyane en 1550. Il suivit Pi- ; zarre dans le Pérou et descendit le premier le fleuve des Amazones, à travers les contrées sauvages de l’Amérique du Sud, jusqu’à l’embouchure de ce fleuve immense (1541). Pendant cette longue navigation, il s’assura du courage et de la fidélité de ses soldats en leur promettant de l’or, eut à souffrir de la famine, dut soutenir de nombreux et péril- i leux combats contre les indigènes, notamment contre les peuplades de Machiparo, de San-Juan, de Chipayo, qui lui disputaient la nourriture qu’il allait chercher sur les rives, et entra par le golfe de Paria dans l’océan Atlantique, après avoir fait, d’après son estimation, 1,800 lieues depuis l’endroit où il" s’était embarqué (l’embouchure du Napo) sur l’Amazone jusqu’à l’Océan. Peu après, Orellana se rendit en Espagne, apportant avec lui un grand nombre d’éineraudes et deux cent mille marcs d’or. Sur sa demande, Charles-Quint lui accorda l’autorisation d’établir dos colonies dans les pays qu’il avait découverts et auxquels il donna le nom de Nouvelle-Andalousie. À la tête de 400 hommes

et de 4 navires, il s’embarqua k San-Lucar en 1544, arriva k l’embouchure-du Marafion après avoir perdu 2 navires et avoir vu ses équipages décimés par les privations, et mourut lui-même d’épuisement et de fatigue près de Montalègre, dans la Guyane brésilienne.

OHELLE (Rigaud d'), diplomate français, né à Villeneuve-d’Ambron (Auvergne) vers 1450. Après avoir été chambellan et maître d’hôtel de Louis XI, il prit part à la guerre d’Italie sous Charles VIII, reçut en récompense de ses services le comté de Noçarola et fut chargé, en 1495, d’aller négocier la paix avec les princes du nord de l’Italie. Sous Louis XII, Orelle fut ambassadeur de France auprès de l’empereur Maximilien et passa plusieurs années k Vienne. Il avait fait construire k Villeneuve un magnifique château, dans lequel il donna, en 1523, une fête à François Ier.

ORELLI (Jean-Conrad), philosophe suisse, né k Zurich en 1770, mort en 1826. Il exerça les fonctions pastorales et devint conseiller ecclésiastique. Très-versô dans la connaissance des lettres grecques, il a publié des éditions estimées. Nous citerons notamment : Fragments de Nicolas de Damas (Leipzig, 1804-1811, 2 vol.) ; Epistolographes grecs (Leipzig, 1815) ; Adversus génies d’Arnobe (1816-1817,2 vol.) ; Miieas Tacticus (1818) ; Fragments d’Épicure (1818) ; Déclamations de Polémon et de Lesbonax'(1819) ; Opuscula Grxcorum sententiosa et moralia (1819-1821, 2 vol.) ; Fragments de Sanchoniathou (1826) ; Histoire secrète de Procope (1827), etc.

ORELLI (Jean-Gaspard), célèbre philologue suisse, cousin du précèdent, né k Zurich en 1787, mort en 1849. Sa famille, d’origine italienne, s’était réfugiée en. Suisse k l’époque de la Réforme. Ii lit ses études au Carolinum, collège fondé par Charlemagne dans sa ville natale, et se prépara k l’état ecclésiastique en même temps qu’à l’enseignement ; aussi il fit un séjour de quelques mois à l’institution pédagogique fondée par Pestalozzi à Yverdon. En 1806, Orelli fut appelé aux fonctions de pasteur dans la paroisse réformée de Bergame. En quelques semaines, il apprit l’italien et fut k même de prêcher dans cette langue avec le plus grand succès ; il étudia aussi avec ardeur la littérature italieune, pour laquelle il conserva toujours une prédilection marquée, alors même que ses travaux et ses fonctions lépoussaient plutôt vers les études classiques. Orelli savait, du reste, mener de front les recherches et les lectures les plus diverses. En 1814, il fut nommé professeur au collège de Coire et passa, en 1819, au Carolinum de Zurich. Partout il se fit apprécier comme savant et comme pédagogue. Lorsque, en 1833, on fonda l’université de Zurich, Orelli prit une part active à son organisation, et, tout en conservant ses fonctions au gymnase, il devint professeur extraordinaire do philologie et bibliothécaire de la" ville de Zurich. Il s’est acquis une juste réputation par ses éditions d’auteurs anciens, qui se distinguent par une grande correction du texte et par une disposition pleine de goût. On y remarque l’absence de tout fatras inutile d’érudition e t de variantes. Tandis que les savan ts allemands chargent trop souvent leurs auteurs d’un nombre incommensurable de leçons sans importance, Orelli fit un choix des plus judicieux, ne donnant que celles qui pouvaient servir véritablement k l’épuration du texte. Il montre dans ses commentaires un savoir précis, un esprit net et pratique ; il va droit k la difficulté et, sans verbiage, donne tout ce qu’il faut pour l’intelligence d’un auteur. On peut dire que tous ses travaux portent un caractère essentiellement utile. Parmi ses publications, on peut distinguer deux classes : celtes qui ont trait k l’antiquité classique et celles qui concernent la littérature italienne. Nous allons les indiquer rapidement :

Isocratis oralio de permutations (1814), d’à- 1

OREM

près l’édition princeps de Mustoxydes, avec des lettres philologiques sur divers auteurs grecs et latins et sur Dante ; Eclogse poetarum latinorum ; A, Persii satine (1822-1833), premier volume d’un choix de poètes latins à l’usage des gymnases et des séminaires philologiques, qu’Orelli n’a pas continué ; de nombreuses éditions séparées des différents livres de Cicéron : Pro Plancfo (1825) ; Pro MUone (1826) ; Philippiques (1827) ; Académiques (1827) ; De finibus bonorum et malorum (1827) ; Tusculanes (1829), avec un commentaire allemand ; l’Orateur, le Drutus, les Topiques, le De optimo génère oratorum ont paru réunis et précédés d’une lettre à M. Madvig et d’une dissertation sur le Querolus (1830) ; De suppliciis (1831) ; Pro Cxlio Rufo et pro Sestio (1832) ; Quinze discours choisis de Cicéron (1836). Mais toutes ces éditions partielles sont éclipsées par Ciceronis opéra qux supersunt omnia (Zurich, 1826-1837, 8 vol. en 14 parties gr. in-s°). Le texte avec les variantes remplit les quatre premiers volumes ; il a été reproduit depuis par MM. Batter et Halm (Zurich, 1845-1860). Le cinquième volume contient les scoliastes latins de Cicéron ; les trois derniers sont consacrés k 'Onomasticon Tullianum, comprenante vie de Cicéron, une notice sur les manuscrits et les éditions de cet auteur, une table des noms propfes, où les indications de Cicéron sont parfois complétées par celles des autres auteurs ; un index raisonné des lois et des formules de droit citées par Cicéron, un index géographique et historique, un vocabulaire des mots grecs et les fastes consulaires. C’est dans cet Onomasticon et dans les scolies qu’on puisera les meilleurs renseignements, fournis par les anciens eux-mêmes, pour l’explication du texte de Cicéron. Citons encore les Fables de Phèdre, suivies des Aratées de César Germanicus et du Pervigilium Veneris(1832) ;Velleius Paterculus, suivi des discours et lettres de Salluste (1835) ; Catilina, Jugurtha et fragments des Histoires de Salluste (1840) ; Œuvres de Platon, édition critique, avec les scolies, le lexique de Timée et un index, en collaboration avecBaiter etWinckelmann(1842, 2 vol. in-4°), précédé d’une charmante petite édition à l’usage des écoles (1839-1841, 4 vol. in-16) ; Horace (Zurich, 1843-1844, 2 vol. in-8o), une des meilleures éditions de ce poète, précieuse pour ses excellentes notes (rééditée et améliorée parBaiter [1850-1852]) ; Fables de Babrius (1844) ; Tacite (1846-184S), édition reproduite également par Bailer (1860-1S63) ; le texte est te meilleur que l’on possède ; mais le commentaire se ressent ua peu de la vieillesse d’Orelli. Il ne faut pas oublier non plus les travaux épigraphiques de cet érudit. L’un des premiers, Orelli avait eu l’idée d’employer les inscriptions latines comme texte de leçons sur les institutions romaines ; on reconnaît encore ici sou bon sens pratique. Sans doute, il n’était pas assez au courant de la critique des inscriptions, et depuis cette science a fait de tels progrès qu’on ne peut lui demander une exactitude rigoureuse ; quoi qu’il en soit, son recueil lnscriptionum latinarum amplissima collectio (Zurich, 1828, 2 vol. in-8°), où les inscriptions sont groupées dans un ordre systématique, est toujours unique en son genre, et tous les érudits le citent. Il a d’ailleurs été augmenté, en 1856, d’un troisième volume, contenant un supplément d’inscriptions, des rectifications et des tables par M. Henzen ; en sorte que, maintenant, on peut le considérer comme étant k la hauteur de la science. Parmi les travaux d’Orelli sur la littérature italienne, nous mentionnerons : Suppléments à l’histoire de la poésie italienne (Zurich, 1810) ; Biographie de Vietorin de Feltre (1812) ; ces deux ouvrages sont en allemand. Il a écrit en italien des Essais d’éloquence italienne (1817) ; Chronichette d’italia, avec la vie du Dante (Coire, 1822) ; une édition des Poésies philosophiques de Thomas Campanelia (1838) et de la Jérusalem délivrée du Tasse.

ORELLI (Conradin), philologue allemand, frère du précédent, né à Zurich en 1788. Il fit d’abord ses études théologiques, puis s’adonna k l’enseignement, devint en 1819 professeur de français k l’Eoolo de Zurich et fut ensuite professeur de philosophie k l’École supérieure et professeur de français à l’École industrielle de sa ville natale. M. Orelli est l’auteur d’une Grammaire de vieux français (Zurich, 1848) et de la Vie et doctrine de Spinoza (Zurich, 1850). On lui doit, en outre, de nombreuses éditions de la Grammaire française de Hirzel.

ORELLI NE s. f. (o-rèl-li-ne — rad. orellana). Cliim. Matière colorante jaune qui, avec la bixine, constitue le principe colorant du rocou ou orellana : £ !ohislline est solubie dans l’eau et dans l’alcool, peu soluble dans l’éther ; elle teint en iauue les étoffes alunëes.

ORÉMUS s. m. (o-ré-muss — du lat. oremus. prions, mot qui commence un grand nombre de prières publiques). Fam, Prière, oraison : Dire, réciter des orbmus. Les dévots, pour la plupart, croient trop souvent pouvoir remplacer tes vertus par des Orémus. (A. Guyard.) Les chasseurs de Vincennes, braves garçons, préfèrent le cotillon et te cabaret aux oremus. (E. Sue.)

Certain curé, grand enterreur de morts, Au chœur assis récitait le service ;

OREN

1435

Certain frater, grand disséqueur de morls. Tout vis-à-vis chantait aussi l’office ; Par un procès tous deux étant émus De maudissons lardaient leurs orémti».

J.-B. Rousseau.

ORENBODRG, ville forte de la Russie d’Europe, chef-lieu du gouvernement de son nom, sur la rive droite de l’Oural, à 2,000 kilom. S.-E. de Saint-Pétersbourg, à 370 kilom S. d’Oufa, — par sio 46' 5" de latit. N. et par 52<> 50' de longit. E. ; 30,000 hab. Evêché, école militaire. Cette ville, bâtie dans une vaste plaine, présente la forme d’un ovale. Ses fortifications, construites en vue de la protéger contrs un coup de main des peuplades voisines, jadis hostiles, seraient insuffisantes aujourd’hui contre un siège sérieux ; elles consistent en un rempart, un fossé et deux demibastions. On remarque à Orenbourg : quatorze églises, y compris la cathédrale, bâtie sur un rocher de jaspe rouge ; la Cour de commerce, bâtiment très-spacieux, qui contient plus de cent cinquante boutiques voûtées, et l’hôtel du gouvernement. La’ville possède deux établissements de bienfaisance, cinq établissements d’instruction publique, dont l’un est l’École des cadets de Nepluief, d’où sortent des officiers versés dans l’étude des langues et des mœurs de l’Asie. Orenbourg est le centre d’un commerce très-actif entre l’Asie et l’Europe. LesBachkirs et les Kirghizes viennent y vendre des toiles, des cuirs et du bétail ; les marchands de Tashkend, de Kokan, de Khivaetde Boukhara y apportent les produits de leurs pays, ainsi que des marchandises de la Perse, de la Chine et de l’Inde. Ils vont ensuite vendre ces marchandises k Nijni-Novgorod et k Moscou, où se trouvent leurs principaux débouchés. Ce sont des châles de Cachemire, soies, draps, fourrures, etc. C’est par Orenbourg que sont, en outre, importées en Asie une grande quantité de marchandises européennes. L’importance commerciale d’Orenbourg s’est encore accrue depuis les dernières conquêtes de la Russie en Asie.

Cette ville forte fut fondée, sur l’ordre de la czarine Elisabeth, en 1742, dans le but de servir de base d’opérations pour conquérir les régions de l’Oural. Sa construction provoqua une révolte des Bachkirs, cruellement réprimée. Avec les progrès de la Russie dans l’Est, l’importance d Orenbourg augmenta. Par suite de sa situation sur les confins de l’Asie, celte ville servit aux Russes du lieu de ravitaillement et de point de départ lors des diverses expéditions qui marquèrent la conquête de l’Asie centrale dans te courant du xix° siècle. En 1773 et 1774, Orenbourg fut assiégée par Pougatchef.

ORENBOURG (GOUVERNEMENT d'), division administrative de l’empire russe, située partie dans la Russie d’Europe, partie dans la Russie d’Asie. Il est compris entre les gouvernements d’Oufa au N., de Tobolsk au N.-E., la pays des Kirghizes k l’E. et au S., le gouvernement d’Astrakan au S.-O. et de Samara & l’O. Superficie, environ 150,000 kilom. carrés ; 295,000 hab. Il se compose de cinq districts, dont deux en Europe : ceux d’Orenbourg et d’Orsk ; trois en Asie : ceux de Vierkhney-Oural, de Troitsk et deTchelabinsk. Le territoire des Cosaques d’Orenbourg et celui des Cosaques de l’Oural, tous deux en Asie, font également partie de ce gouvernement, dont la population, très-mélangée, se compose do Bachkirs, Mechtcheriaks, Kirghizes, Cosaques russes, Arméniens, Kalmouks, etc. Cheflieu du gouvernement, Orenbourg, Les principales rivières qui l’arrosent sont l’Oural, la Kama et la Sakmara. La terre est fertile dans la partie N. et O. ; les steppes prédominent dans la partie S. et O. ; dans ces derniers, les pâturages sont excellents et le bétail très-nombreux. Au nombre des animaux domestiques qu’on y élève, on doit citer Je chameau. Parmi tes lacs, un grand nombre sont salins ; on trouve en outre dans le sol du sel gemme en très-grande quantité. Les pêcheries sont très-fructueuses. Dans la partie des monts Ourals qui traverse le gouvernement d’Orenbourg, on exploite des mines d’or, de fer et de cuivre ; mais elles sont moins abondantes que dans le gouvernement d’Oufa.

La température est loin d’être modérée. Elle atteint jusqu’k + 38° centigr. k l’ombre en été et jusqu’à — 40» l’hiver. La situation géographique du territoire d’Orenbourg favorise son développement commercial. Il est traversé par les marchands de l’Asie centrale qui se rendent en Europe. Leur passage est une cause de prospérité pour les villes d'(Jreiibour(f et de Troitsk et pour le gouvernement entier.

Le gouvernement d’Orenbourg lit partie de celui de Kasan^jusqu’en 1744, puis il fut compris dans la lieulenance d’Oufa en 1796 et s’accrut, vers 1803, du district des Cosaques de l’Oural. Les gouvernements de Samara et d’Oufa, qui faisaient partie de*celui d’Orenbourg, en ont été détachés pour former des gouvernements séparés, le premier en 1850, le second en 1865.

Orenbourfc à Boukhara (VOYAGE d'), par G.

de Meyendorlf (182G). Le kau de boukhara avait envoyé, à deux reprises, un ambassadeur auprès du czar de Russie pour lo prier de faire visiter ses possessions. Le gouvernement russe chargea une mission, composée d’officiers et desavants, d’exécuter un voyage au pays de Boukhara. Partant de Saint-Péj tersbourg au mois de juin 1820, la légation