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partie.desquelles sont les catacombes. Fort, faisant partie du système actuel des fortifications de Paris, mais destiné a être supprimé. Avant 1860, la fraction du XlVe arrondissement de Paris désignée sous le nom de Petit-Montrouge faisait partie de la commune de Montrouge, à laquelle se rattachaient aussi Montsouris, Montparnasse et Plaisance, alors simples agglomérations de maisons, Plaisance et Montsouris appartiennent au XIVo arrondissement de Paris, ainsi que Montparnasse. Toutes ces fractions de 1 ancienne commune de Montrouge étaient situées au delà du mur d’eneeinte ; le Grand-Montrouge s’étendait seul au delà des fortifications. Montrouge tire son nom de la couleur du sol, a colore montis et soli sui, disent les anciens auteurs ; il est appelé Mons rubietis dans les chartes de la châtellenie de Paris, et on trouve sur la liste des feudataires de Philippe-Auguste un certain Robert de Montrouge, Jtobertus de Itubeo Monte. Montrouge, quoique domaine seigneurial, fut longtemps inhabité et inculte. Il dut sa première notoriété à des moines guillelmites, de l’ordre de Saint-Benoit, qui s’y établirent au XII ? siècle, venant d’Italie. Ils quittèrent néanmoins les solitudes de Montruuge dès 1287 pour pénétrer au cœur même de la capitale, où les appelait Philippe-Auguste. Quatre siècles plus tard, un ordre religieux bien autrement puissant vint se fixer à Montrouge : les jésuites y inaugurèrent en 1668 une maison qui fût longtemps un des plus importants centres de l’ordre, en même" temps qu’une de ses écoles les plus renommées. Fréron, le critique tant bafoué par Voltaire, homme instruit et spirituel au demeurant, fit ses études dans la maison des jésuites de Montrouge. Chassés de France par l’arrêt du 14 août 1762, les jésuites cédèrent leur maison de Montrouge à M. Parceval, fermier général, avec les parterres, bois et potagers en dépendant. Autour de cette habitation se grou-Eèrent quelques châteaux.. Charles de L’Auespine, marquis de Chàteauneuf, courtisan de Louis XIII, garde des sceaux de 1G30 à 1S33, puis disgracié et emprisonné à' la Bastille sous le ministère de Richelieu, y bâtit une■olie habitation, où il unit ses jours et sur .'emplacement de laquelle on n’est pas fixé. Le comte de Guerchy, ambassadeur en Angleterre, y posséda aussi un cbôteau très-remarquable attenant à l’église et derrière lequel s’étendait un parc de 60 hectares environ. Une partie du parc subsista encore au sud de la commune ; des rues ont été construites sur les parties voisines de l’église. Le château du duc de La Vallière, bâti en face de celui du comte de Guerchy, dans la grande rue de Montrouge, est encore debout aujourd’hui, sauf quelques changements ; il se composait de deux corps de logis réunis par un péristyle d’ordre ionique que surmontait une terrasse. Les angles supérieurs de chaque pavillon étaient flanqués de piédestaux d’où s’élevaient des groupes d’enfants ; le cintre surbaissé des croisées portait au centre des rocailles qui, parfaitement conservées jusqu’à nos jours, peuvent servir encore de modèle à tous les imitateurs du style Louis XV. Ses jardins attenaient a ceux des jésuites qui se réinstallèrent sans bruit eu 1814 dans leur ancien domicile. Leur maison devint un séminaire renommé, et il n’est pas rare, dans les écrits de la Restauration, de trouver les jésuites désignés sous le nom d' • hommes de Montrouge. •

Noirs frelons que Montrouge essaime par milliers, dit en parlant d’eux Hégésippe Moreau. Dès cette époque, la vie se retirait déjà du Grand-Montrouge pour se transporter dans le Petit-Montrouge que sa situation rendait plus propre aux affaires. En 1S30, les jésuites furent encore une fois chassés et leur établissement dévasté par l’émeute ; il s’y fonda depuis iin collège, sous le nom de Saint-Joseph, dirigé par une congrégation religieuse et dont lus bâtiments furent entièrement ruinés lors du siège de Paris (1870-1871).

Montrouge a été le théôlre de quelques événements militaires. En 1815 (juillet), ce fut à Montrouge que campèrent le 3B et le *e corps d’infanterie et les dragons du général Exelmans ; ce fut k Ce hovuti que se rallièrent les débris des vaincus dt> Waterloo, et ce fut de Montrouge qu’ils prirent tristement la route de la Loire. Pendant le siège de Paris (1870-1871), le fort de Montrouge, battu eu broche par les énormes batteries prussiennes de (Jhàtillon, a été presque entièrement ruiné ; «ur toutes les faces du sud ses murs d’escarpe ont cédé aux obus des canons Krupp, ses casernes ont été incendiées, et son héroïque garnison n’en tint pas moins jusqu’au bout sous une véritable pluie de projectiles.

Quant au Petit-Montrouge, englobé depuis 18C0 dans l’enceinte parisienne, c’est un des faubourgs industriels les plus animés. II s’y est créé successivement des fabriques d’amidon, de vermicelle, de toiles cirées, de produits chimiques, d huiles, de bougies, de savon, de caoutchouc, de potasse, de noir animal, d’encre d’imprimerie, etc., etc. Des chantiers, des serres chaudes y viventcôte à côte. Mentionnons aussi l’imprimerie de l’abbé Migue, détruite par un incendie en 1867. Parmi les édifices publics du Petit-Montrouge, on né trouvé guère à citer que l’église Saint-Pierre, nouvellement construite à l’angle de l’avenue d’Orléans et de la chaussée du Maine ;

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l’hospice La Rpchefouçauld, ..maison de retraite pour les vieillards ; la gare du chemin de fer de Sceaux, bâtie par Dulong, sur un plan tout spécial ; les anciens bâtiments de la barrière d’Enfer ; l’un sert de corps de garde ; près de l’autre est une des entrées des catacombes ; le marché construit sur le modèle des Halles centrales et la mairie du XlVe arrondissement, gracieux édifice au devant duquel se trouve un square qui’le sépare du marché.

MONTS, bourg et commune de France (Indre-et-Loire), canton de Montbazon, arrond. et à 16 kilom. de Tours, sur l’Indre ; 1,317 hab. Récolte et commerce de bons vins blancs-et rouges. Beau viaduc du chemin de fer d’Orléans, sur l’Indre. Aux environs, château de Candé, construit-en 150S ; la porte d’entrée est ornée de riches arabesques. De vastes souterrains s’étendent sous le château,

MONTS (Pierre pu Gtusr du), voyageur français, né en Saintoiige vers 1560, mort à Paris en 1611. Il s’attacha à servir la cause de Henri IV, qui le nomma gentilhomme ordinaire de la chambre, puis gouverneur de Pons, dans le Languedoc, et il succéda en 1602 à de Chaste comme directeur de la Compagnie française du Canada. En même temps, il obtenait le commerce exclusif des pelleteries depuis le 40e jusqu’au 54» degré de latit. N., le droit de concéder des terres jusqu’au 46e, enfin des lettres patentes de vice-amiral et de lieutenant général dans tout le pays. En 1604, il partit pour le Canada, arriva à Port-Royal, dont il nomma ' l’outrincourt ; gouverneur, créa pour le commerce des pelleteries la station de Tadoussac, au confluent du, Saint-Laurent, puis revint en France, où, sur les plaintes de tous les armateurs qui faisaient le commerce dans l’Amérique du Nord, il vit son privilège supprimé. Sans se laisser décourager, de Monts envoya de nouveaux vaisseaux dans le nouveau monde et recouvra son privilège, niais ; à la condition de former Un établissement sérieux sur le Saint-Laurent (1608). C’est alors que Champlain fondu Québec. La compagnie que de Monts avait formée gagnait beaucoupdatis le commerce des pelleteries ; mais, après l’assassinat de Henri IV, de Monts se trouva complètement ruiné et il mourut, dit-on, de "chagrin de n’avoir pas vu prospérer Son œuvre. C’était, dit Charlevoix, un fort honnête homme, dont les vues étaient droites, qui avait du zèle pour l’État et toute la capacité nécessaire pour réussir dans l’entreprise dont il était chargé ; niais il fut malheureux et presque toujours mal servi.

MONTSALVY, bourg de France (Cantal), cb.-l..de cant., arrond, et à 34 kilom. S. d’Aurtllac, sur un plateau dominé par le Puy de l’Arbre ; pop. aggl., 681 hab. — pop. tôt., 1,029 hab. Commerce de moutons, de toiles et de cire. L’église, classée parmi les monuments historiques, faisait partie d’une ancienne abbaye.

MONTSAUCHE, bourg d.î France (Nièvre), ch.-l. de cant, arrond. et à 26 kilom. N. de Château-Chirion, sur la rive gauche de la Curo ; pop. aggl., 229 hab. — pop. tôt., 1,588 hab. Tanneries ; flottajje de bois. Lac des Settons, transformé en un vaste réservoir destiné à grossir les eaux de la Cure et de l’Yonne. *

MONTSÉGUR, bourg de France. V. Monségur.

MONTSERAOO, rivière de la Guinée. V. Mbsurado.

MONTSERRAT, en latin Mons Edulius ou Scrratus, montagne d’Espagne, dans la province et à 40 kilom. O. de Barcelone, près de la rive droite du Llobregat. Cette montagne est forméed’un assemblage de cônes immenses entassés les uns au-dessus des autres, nus, inaccessibles, au milieu desquels on ne pénètre que par de rares entrées fort étroites. « Ces pyramides, dit M. Madoz, sont formées de pierres calcaires rondes de diverses couleurs, grises, rouges, jaunes, brunes, une espèce de poudingue agglutiné par un béton naturel, mêlé d’argile et de sable. Les pluies, à la longue, détruisent peu à peu ce béton* taillent et amincissent léfe pyramides, entraînent les sables et la terre et sillonnent la montagne dans tous les sèrts ; elles filtrent de toutes parts au milieu de cette masse énorme, produisant ces suintements qui forment les stalactites dans les gtotteSjda’Gollbato et dans les autres cavités, sans doute nombreuses, que la nature du sol et de la roche à dû pratiquer dans tout le cœur de cette môpta^ne prodigieuse. Les terres et lessables entraînés par les eaux et accumulés' au pied du Montserrat y ont formé un bon terrain, très-favorable à la culture, bien qu’un peu trop semé de pierres, et dans lequel on plante là vigne eti’olivier avec succès. Si les cimes sont nues, la base, qui occupe une circonférence de plusde35 kilomètres, offre au naturaliste deux cents espèces variées d’arbres et de plantes. »

Le Montserrat est isolé au milieu des plaines de la. Catalogne. Une chaîne i qui appartient, dit M. Gennond de Lavigne, au système général des Pyrénées a amené ses contreforts à une petite distancé au N.-O. ; mais aucune formation ne s’y rattache nu point de vue géologique. Il s’élève à 1,130 mètres au-dessus du niveau delà mer, formant une crête

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découpée en dents de scie, qui affecte les formes les plus bizarres ; le ton général est gris. La montagne, fendue jusqu’àu tiers à peu près de sa hauteur, offre ainsi deux cimes, séparées par une vallée anguleuse, où les eaux, ruisselant en mille cascades les jours de pluie, ont creusé, dans le sens de l’O. À l’E., un petit ravin qui forme à cette hauteur la ligne de partage entre les deux évêchés de Vich et de Barcelone ; le S. de la montagne dépend de l’un, et le N. de l’autre. Le monastère est situé sur les bords de ce ravin. La tradition religieuse, pour expliquer à sa manière ces déchirures et ce désordre étrange, rapporte que le Montserrat se fendit dans la plus —grande partie de sa hauteur, le jour du supplice du Christ, à l’heure" même où il rendit sur la croix le dernier soupir. » L’ermitage de —San-Geronimo occupe le point le plus élevé de la montagne ; de-là, on descend au monastère, dont il ne reste qu’un portail byzantin et une petite partie du cloître. L’église renferme quelques autels dorés et de bous tableaux. Les grottes du Montserrat jouissent d’une réputation méritée.

MONTSERRAT, île de l’Amérique centrale, dans l’Atlantique, une des Petites Antilles qui font partie des possessions anglaisas, k 42 kiloin. S.-O. d’Antigua, à 60 kilom. N.-O. de IaGuadeloupe, par 16° 47f de latit. N. et 64" 32' de Iongit. O. Elle mesure 13 kilom. de longueur sur 10 kilom. de largeur. Superficie,

■135,000 hect. ; 8,000 hab., dont 7,000 nègres. Ch.-l., Plymouth. Il y a un mouillage qui n’est abrité que contre les vents du N.-E. et qui n’est praticable que pour les petites embarcations. Les deux tiers de cette lie sont montagneux et Stériles ; le reste produit du sucre, du coton et un peu d’indigo. La plupart des montagnes sont boisées et fournissent du cèdre et autres bois de construction. Elle fut découverte en 1493 par Christophe Colomb, qui l’appela Montserrat à cause de la ressemblance qu’il lui trouva avec Montserrat en Espagne. Les Anglais y envoyèrent une colonie de Saint-Christophe en 1632 ; les Français s’en emparèrent en 1668, mais ils la rendirent à la paix d’Utrecht.

MONTSINÉRY, quartier de la Guyane française. Ce quartier, 3e classe, est borné au N.-O. par celui de Macouria, au N.-E. par la pointe de Palicour, au confluent des rivières de Cayenne et Montsinéry ; au S.-E., par la rivière de Cayenne ; au S.-O., par ie quartier de Tonnégrande ; à l’O., par les savanes. Les terres y sont de qualité inférieure. Le Montsinéry n’est navigable que pour de grandes embarcations. Ses eaux sont très-poissonneuses ; on y pêche des huîtres aussi estimées que celles du Kourou. Le café, le rocou", le girofle y sont cultivés avec succès. Briqueterie importante, fournissant presque toute la colonie. Superficie, 21,470 hect. ; 88 ? hab..


MONTSOREAU, village et commune de France (Maine-et-Loire), cant. S., arrond. et à 11 kilom. de Saumur, sur la rive gauche de la Loire ; 921 hab. Commerce de grains et de pierres à bâtir. Sur le bord de la Loire s’élève un château féodal à double façade, l’une sur le fleuve, ornée de mâchicoulis et flanquée de tours ; l’autre sur une cour, remarquable surtout par une tourelle taillée à pans, couverte d’exquises moulures et de délicates arabesques et terminée par une galerie sous laquelle se voit un grand cerf couché, entouré de riches trophées d’armes. Au XVe siècle, la baronnie de Montsoreau appartenait à la maison de Chabot. À ce château se rattache le souvenir d’un des plus terribles épisodes de l’histoire de l’Anjou : nous voulons parler de la Saint-Barthélemy et de l’écho qu’elle eut dans cette province. Ce fut le seigneur de Montsoreau qui fut chargé, dans cette partie de la France, de l’exécution des ordres royaux. La façon dont il exécuta ces ordres lui valut l’érection de sa baronnie en comté. Ce comte de Montsoreau est surtout fameux par la vengeance qu’il tira de sa femme et de son amant, Bussy d’Amboise : celui-ci, attiré dans un piège, fut poignardé sous les yeux de sa maîtresse. Cette aventure tragique a fourni à Alex. Dumas le sujet d’un roman, la Dame de Montsoreau (1847, 4 vol. in-8°), et d’un drame en cinq actes, joué en 1861.


MONTSOURIS, ancien hameau des environs de Paris, dépendant autrefois de la commune de Montrouge, situé sur un plateau voisin de la barrière Saint-Jacques et peuplé surtout de guinguettes. La plupart de ces chétives habitations ont été expropriées par la Ville de Paris, d’abord pour le tracé du chemin de fer de Sceaux, puis pour celui du chemin de fer de ceinture et enfin pour la création du parc de Montsouris, encore seulement projeté, et pour lequel rédilité voulait renouveler les merveilles des buttes Cb.aumont.

Montsouris fut longtemps un quartier malfamé, sur lequel couraient des légendes sinistres. Son nom lui vient de l’innombrable quantité de souris qu’y attiraient autrefois les blés accumulés là pour le service de nombreux moulins. C’est maintenant un quartier désert. Sur le plateau se dresse le joli palais du bey de Tunis, qui figura à l’Exposition universelle de 1867 et que la ville de Paris a acheté pour y. établir un observatoire astronomique, Lo palais est entouré des vastes terrains du parc de Montsouris. Non loin de là,

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à la lisière du plateau, a été construit l’immense réservoir destiné à contenir les eaux dérivées de la Vanne et amenées par un aqueduc qui se relie à celui d’Arcueil. Ce réservoir utïecte la forme d’uii trapèze dont le plus grand côté est au midi, en bordure de l’avenue Reille, et le plus petit sur l’avenue qui, partant de l’ancienne barrière d’Enfer, doit servir d’accès principal au nouveau parc. Sa capacité est énorme ; quelques centaines de mille mètres cubes d’eau pourront y être "emmagasinés. La station de Sceaux - Ceinture, du chemin de fer de Sceaux, est située à Montsouris. Il s’y trouve aussi une école militaire de dressage.

MONTS-SUR-GUESNE, bourg de France (Vienne), ch.-l. de cant-, arrond. et à 15 kilom. S.-E. de Loudun ; pop. aggl., 792 hab.pop. tôt., 884 hab.

MONTSURS, bourg de France (Mayenne), ch.-l. de canton, arrond. et à 21 kilom. N.-E. de Laval, dans la vallée de la Jouanne ; pop. aggl., 1,518 hab. — pop. tôt, 1,730 hab. Nombreux fours à chaux, moulins à huile, tuileries, poteries, tanneries. Vestiges d’un ancien château où naquit André de Lohéac, compagnon de Jeanne Dure.

MONTU-BECCARIA, bourg du royaume d’Italie, province de Pavie, district de Voghera, chef-lieu de mandement ; 3,386 hab.

MOINTU-DËI-GALM, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Pavie, district de Voghera, mandement de Broni ; 2,551 hab.

MONTUCC1 (Antoine), sinologue et littérateur italien, né à Sienne en 1762, mort dans la même ville en 1829. Après avoir quelque temps enseigné l’anglais àiâienne, il se rendit à Florence pour y diriger l’instruction de deux jeunes Anglais, passa de là en Angleterre, y donna des leçons d’ituiien et se mit à étudier le chinois. Ayant été mis en rapport avec quatre élèves missionnaires chinois destinés à suivre lord Macartney en Chine (1792), il reçut de l’un d’eux, à qui il avait, rendu quelques services, un exemplaire du pçécieux dictionnaire chinois intitulé 2'sching - tseuthowig, accrut considérablement ses connaissances sinologiques et forma le projet de composer un lexique chinois plus complet et plus parfait que ceux qui existaient alors ; mais comme l’impression de cet ouvrage en Europe exigeait des frais considérables, Montucci lit appel aux souverains de l’Europe. Le roi de Prusse répondit seul à cet appel ; mais lorsque Monlucci arriva à Berlin, le roi de Prusse venait d’être forcé par Napoléon de quitter sa capitale et avait tout aune chose à fuite en ce moment que de s’occuper d’un dictionnaire chinois. Le savant linguiste n’en continua pas moins ses travaux, professa l’italien à Berlin et à Dresde et retourna en Italie en 1827. Le pape Léon XII lui acheta alors ses livres, ses manuscrits et vingt-neuf mille types chinois qu’il uvail fait graver. Ses principaux ouvrages sont : The itatian pocket Dictionary (1795) ; De studiis sinicis in impériali athengo Petropolitano recte instaùrandis (Berlin, 1808) ; Remarques philologiques sur tes voyages en Chine de M- de Guignes fiis (Berlin, 1809) ; Urh-chihtrse-tun, a parallel drawit between the two intended chinese dictioiiaries (1817, in-4o).

MONTUCLA (Jean-Étienne), célèbre auteur de l’Histoire des mathématiques, membre de l’Institut national de France, de l’Académie de Berlin, etc., né le 5 septembre 1725, mort à Paris le 18 décembre 1799. Il était fils d’un négociant de Lyon. Élevé au collège des jésuites de cette ville, il y puisa à la l’ois le goût des sciences et celui des lettres, sans la réunion desquels il n’eût pu entreprendre la tâche immense qui a principalement occupé sa vie. Outre le grec et le latin, il possédait l’italien, l’anglais, l’allemand et le hollandais ; aussi a-t-il lu dans leurs langues presque tous les auteurs dout il a eu a analyser les travaux. A vingt ans, il alla étudier le droit à Toulouse, où il se fit recevoir avocat, et vint ensuite à Paris pour suivre les cours publics et fréquenter les savants. Admis aux soirées de Jombert, il s’y lia avec Diderot, d’Alembert, au Gua, Lafande, Blonde !, Cochin, (Joustou, Lebloiid, etc., qui tous lui restèrent attachés jusqu’à leur mort. Il s’employa pour Jombert à la révision et à la correction de divers ouvrages scientifiques, parmi lesquels nous citerons les Jtecrëuiions mathématiques d’Ozanani, qu’il enrichit d’un grand nombre de nouveaux articles. Il entra peu après à la Gazette de France ; il était déjà censeur royal pour les ouvrages de science.- Il prit une, grande part à la naturalisation en France de la pratique de l’inoculation, déjà usitée en Angleterre depuis plus de trente ans, en traduisant et répandant les principaux écrits publiés à Londres sur la matière. Son premier écrit original et qui a véritablement inauguré sa carrière est son Histoire des recherches sur la quadrature du cercle (1754, in-12), qui fut reçue avec assez d’intérêt pour qu’il en conçût l’idée du grand ouvrage auquel il n’a guère cessé de travailler ensuite jusqu’à sa mort.

La première édition de son Histoire des mathématiques est de 1758 (2 vol. in-4») ; elle lui assura aussitôt une place distinguée parmi les savants de l’époque. Cette œuvre se recommande, en effet, par des qualités éminentes : une grande impartialité, une grande justesse de vues, une grande érudition, un