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— Fig. Fait, action, époque, événement, considérés par rapport à d’autres qui t’ont précédé et suivi : Les pages de noire histoire nationale. Les pages de la vie d’un sage ne sont pas toutes remplies. Toutes les pages de notre histoire sont ensanglantées, ou par des massacres religieux, ou par des assassinats judiciaires. (M">c de Staël.)

Ah î grâce aux passions que mon cœur se retranche, Puisse toute ma vie être une page blanche !

Lamartine.

Eh ! que connaissez-vous encor des temps anciens ? Quelques pnges vers nous il peine sont venues ; Les vieux siôcies sont pleins de landes inconnues.

Barthélémy.

Il Partie ou point de vue d’un objet présenté dans son ensemble sous la figure d’un livre : Le nom de Dieu est écrit sur toutes les pages du livre de ta nature. (J.-J. Rotiss.)

— Typogr. Mettre en pages, Former des pages de la longueur voulue avec des paquets de composition. Il Metteur en pages, Ouvrier compositeur chargé de la mise en pages. Il Page longue, Celle dont la ligne de pied est remplacée par une ligne de matière, et qui a, par conséquent, une ligne de plus que les autres. Il Page courte, Celle qui a une ligne de moins que les autres. Il Commencer en page un livre, un chapitre, un chant, Les reporter en tête de la page suivante, il Commença’ en belle page, Reporter la composition en tête du recto suivant, il Être page blanche. Être innocent de ce qui s’est fait, n’y avoir pris aucune part. S’emploie le plus souvent avec la négation.

— Techn. Nom donné à des paquels de quatre à cinq feuilles de papier, qui, en séchant à l’étendoir, se collent ensemble en formant des espèces de cartons.

— Agrie. Premier bouton qui sort du bourgeon d une vigne.

— Bot. Chacune des faces d’une feuille plane.

— Encycl. Typogr. Mise en pages. V. mise.

Pages intimes, poésies de M. Eugène Manuel (1806, in-is). L’élégant poète du drame de l’Ouvrier a débuté par ce petit volume de vers pleins de fraîcheur et de sentiment. «lamais titre ne fut mieux choisi, dit M. E. Caro ; tout ce qui fuit la vie intérieure, les rêves confus de la vingtième année, les généreuses chimères, les doutes sérieux et virils, les inquiétudes, les tristesses d’une âme qui a beaucoup espéré et quij de bonne heure, a senti les lacunes de l’existence la mieux remplie ; les amitiés, l’amour, les joies honnêtes et les douleurs ressenties en commun par deux cœurs associés à la même destinée, tout cela se retrouve dans ce petit livre. » L’Auîs au lecteur mérite d’être cité, parce qu’il donne une idée gracieuse de la mauière du poëte :

Sous la mousse et sous les roseaux, L’avei-vous parfois rencontrée, La petite source ignorée.

Connue à peine des oiseaux ?

De ses invisibles réseaux

Nul ne suit la trace azurée,

Nul ne s’informe où vont ses eaux Dans la forêt désaltérée.

Longtemps elle court sans dessein ; Un jour, on lui creuse un bassin : Lecteur, vous achevez l’histoire ! À travers bois, ma source fuit ; Elle est humble et fait peu de bruit ; Mais elle est pure ; on peut y boire.

La poésie de M. Manuel est remarquable par sa simplicité et son naturel ; sa touchie est facile et il rencontre çà et là des inspirations heureuses. Parmi les meilleures pièces, nous citerons VAme absente, le Soufflet, Mythologie, Immaculée, le Hosier, Déménagement, le Berceau, la Veillée du médecin, véritables poésies intimes, poésies d’intérieur et de coin du feu, comme on aime à en lire et même à en faire, entre sa femme et le berceau de son enfant.

PAGE (Théogène-François), marin français, né en 1807, mort à Auteuil en 1867. Admis à l’École polytechnique en 1825, il entra ensuite dans la marine, devint enseigne en 1830, lieutenant en 1836, capitaine de vaisseau en 1845, commissaire du gouvernement français à Taîti (1848), commandant de la division française en Océanie et contre-amiral en 1858. Appelé, peu après, à un commandement dans les mers de la Chine, sous les ordres du viceamiral Charner, M. Page se distingua particulièrement, au commencement de 1801, en

Cochinchine, reconnut le Cambodge au-dessus de Saïgon, détruisit les obstacles élevés sur ses rives et battit à plusieurs reprises les Annamites. Il reçut, le 10 août de la même année, le grade de vice-amiral, devint à son retour en France préfet maritime de Rochefort, puis fut nommé membre du conseil d’amirauté.

PAGE (Richard), marin américain, né en Virginie vers 1813. Dès l’âge de douze ans, il entra dans la marine et lut nommé lieutenant en 1834. Après avoir fait diverses croisières dans la mer des Indes, dans la Méditerranée, puis dans le Pacifique lors de la guerre des États-Unis avec le Mexique (1847-1849), Page obtint le grade de capitaine et fut attaché comme inspecteur d’artillerie à l’arsenal de Norfolk. Il était surintendant de cet arsenal lorsque éclata la guerre civile entre les États du Nord et ceux, du Sud. Page donna alors sa démission et, à l’exemple de

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son cousin le général Lee, il se rangea parmi les partisans de la séparation et de l’esclavage (1860). Peu après, il fut chargé de faire exécuter des travaux pour empêcher les fédéraux de pénétrer dans la rade de Norfolk et reçut le commandement d’un navire.de la marine confédérée (1861). En 1863, il exécuta des travaux de défense à Charleston et à Mobile, reçut le grade de brigadier général et défendit le fortMorgan contre une attaque des fédéraux. Fait prisonnier avec la garnison, Page fut conduit à la Nouvelle-Orléans, puis rendu à la liberté à la suite d’un échange. Après la —défaite complète de son parti, il est rentré dans la vie privée.

PAGEAU s. m. (pa-jo). Ichthyol. V. pagel.

PAGEAU (René), jurisconsulte français, mort à Bagneux, près de Paris, en 1683. Il devint avocat au parlement de Paris et acquit, après Kourcroy, la réputation du plus éloquent orateur judiciaire de son temps. « Pageau remplaça, dit Foisset, le luxe des figures par un style égal, plein de justesse et de netteté, emprunta peu d’ornements des anciens et se distingua surtout par une heureuse facilité dans la disposition des faits, par un langage naturel et abondant et par une raison douce et insinuante, que secondait un extérieur avantageux. > On n’a de lui qu’un Discours prononcé à la présentation des lettres de provision du chancelier Leletlier (Paris, 1867).

PAGEL s. m. (pa-jèl — lat. pagellus, dimin. de pagrus, pagre). Ichthyol. Genre de poissons acanthoptérygiens, de la famille des sparoïdes, formé aux dépens des spares, et comprenant une douzaine d’espèces, dont six vivent dans nos mers : Le pagel commun est très-répandu dans la Méditerranée. (V. Meunier.) il On dit aussi pageau, pagau, pageur et pagiîllb s. f.

— Encycl. Les pagels ont pour caractères

firincipaux : un museau pointu et avancé, qui eur donne une physionomie toute particulière ; les dents antérieures toutes en velours ou en cardes plus ou moins fines ; les molaires assez petites, sur deux ou plusieurs rangs ; le préopercule non dentelé ; l’opercule dépourvu d’épines ; te corps ovale et légèrement comprimé ; la nageoire dorsale unique, épineuse et dépourvue d’écaillés. Ce genre a beaucoup d’aftinités avec les pagres et a été souvent confondu avec ceux-ci ; il comprend une douzaine d’espèces, dont les unes vivent constamment près des côtes, » tandis que les autres s’en approchent seulement vers le printemps, pour regagner le large au commencement de l’hiver. Les pagels vivent en troupes plus ou inoins nombreuses et se nourrissent de petits poissons et de mollusques ! Leur pêche est souvent abondante, et leur chair fort estimée.

Le pagel commun ou érythrin atteint la longueur de om,30 à 0<n,4tf ; il a le corp3 ovale, allongé, légèrement comprimé et un peu rétréci vers la queue ; les nageoires pectorales étroites et en forme de faux, les ventrales triangulaires et assez développées ; la caudale profondément fourchue. Sa couleur est d’un beau rouge carmin, passant au rose sur les côtés et prenant des reflets argentés sous le ventre. Il parait, d’après Rondelet, que ces brillantes couleurs s effacent avec l’âge, et que les teintes deviennent de plus en plus blanchâtres ; aussi a-t-on souvent rapporté à d’autres espèces des individus très-vieux ; les anciens croyaient même qu’il y avait là une véritable métamorphose.

Le pagel est abondamment répandu dans la Méditerranée ; ses habitudes ressemblent beaucoup à celles des pagres ; il est très-vorace et se nourrit des jeunes poissons qui pullulent près des côtes, ainsi que de crabes et de moules, dont il broie facilement le test entre ses molaires fortes et arrondies. En hiver, il reste caché dans la vase et ne s’approche du rivage que vers le printemps, pour y déposer ou y féconder ses œufs, o On a également écrit, dit A. Guichenot, que dans le temps du frai on ne rencontrait que des pagels pleins d’œufs, et que, par conséquent, il n’y avait pas de mâles parmi ces poissons. Quelques auteurs font remarquer que cette erreur doit être fondée sur ce que, dans l’espèce du pagel, comme dans plusieurs autres espèces de poissons, .le nombre des inàles est inférieur à celui de3 femelles, et que d’ailleurs ces mêmes femelles sont forcées, pour se débarrasser de leurs œufs, de s’approcher des rivages plus que les mâles et de séjourner auprès des côtes plus constamment que ces derniers. » La chair de ce poisson est blanche et agréable au goût, lorsqu’il a vécu dans des eaux qui lui Sont favorables ; elle est nourrissante, facile h. digérer et passe même pour être un peu laxative ; elle est meilleure en hiver qu’en été ; dans tous les cas, c’est un mets fort estimé.

Le pagel acarne se distingue facilement du précédent par son museau beaucoup plus obtus, ses molaires disposées sur deux rangs seulement, son corps beaucoup plus allongé et un peu plus arrondi, enfin par sa couleur générale d’un rougeâtre argenté, avec une tache d’un rouge brun foncé dans l’aisselle de la pcotorale. Il vit par troupes dans les mêmes localités que le pagel commun, avec lequel il se trouve souvent en société ; on vend les deux espèces, sur les marchés d’Italie, sous le nom commun de fragolino ; il se tient assez près des côtes, et le printemps est la

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Saison la plus favorable à sa pèche. Sa chair est assez agréable au goût.

Nous citerons encore le pagel à museau court, long de 0™,15 environ, argenté et rayé de brun, qui habite la Méditerranée ; le pagel lithognathe, à maxillaires pierreux et à corps allongé, d’un vert noirâtre à renets argentés, qui vit au Cap de Bonne-Espérance ; le pagel à plume et le pagel à tuyau, qui habitent les mers de l’Amérique centrale ; enfin le morme ou moi-myre et le rousseau. V, ces mots.

PAGELLE s. f. (pa-jè-le — rad. pagel). Ichthyol. V. pàqel. il Pagelle mormyre, Syn. de MORME.

PAGELLO (Guillaume), administrateur italien qui vivait au xve siècle. C’était un gentilhomme de Vicence, qui devint secrétaire du pape Paul II, préfet de Bologne (M68), et fut chargé d’une mission auprès de l’empereur Frédéric II. On a de lui, entre autres opuscules : Laudatio in funere illustris ûartholomxi Colei, exercitus Venetorum imperatoris (Vicence, 1477), et divers Discours.

PAGEÏSSTECHER (Alexandre-Arnold), jurisconsulte hollandais, né à Bentheim en 1659, mort à Groningue en 1716. Il professa successivement l’éloquence à Steinfurt, la philosophie à Duisbourg (1687), le droit à Groningue (1694). On lui doit plusieurs ouvrages, dont quelques-uns sont aussi obscènes que burlesques. Nous citerons, entre autres : Irnerius injuria vapulans (Duisbourg, 1691, in-4°) ; Crux jurisconsultorum iergemina (Groningue, 1695, in-4») ; De scopo et fine matrimonii (Francfort, Î697) ; De jure virginum (Brème, 1709) ; De jure venlris neenon de cornubus et cornulis (Brème, 1714), etc. — Son fils, Jean Frédéric-Guillaume Pagenstecher, né en 1686, mort en 1746, enseigna le droit à Steinfurt, puis à Harderwyck et publia, entre autres ouvrages : De jure sanctorum (Marbourg, 1707) ; Libellus de barba (Marbourg, 1708) ; Jnrisprudentia polemica (HarderwycK, 1724) ; Select» juris quxstiones (Harderwyck, 1730). — Le frère du précédent, Henri-Théodore Pagenstecher, né en 1696, mort en 1752, enseigna la jurisprudence à Hamm, à Duisbourg et fit paraître quelques écrits.

PAGF.R (Romain Dupin-), poète français.

V. DuriN-PAGKR.

PAGES (Jean), historien français, né à Amiens en 1655, mort dans la même ville en 1723. Il exerça la profession de marchand mercier" et fut élu consul d’Amiens en 1706. Outre divers ouvrages restés manuscrits, il a laissé un travail qui lui a coûté de longues recherches et qui a paru sous le titre de : Manuscrits de Payés, marchand d’Amiens, sur Amiens et la Picardie, mis en ordre par Louis Douchet (Amiens, 1856-1859, 4 vol.in-18).

PAGES (François-Xavier), poète, romancier et infatigable compilateur français, né à Aurillac en 1745, mort pauvre et obscur à Paris en 1802. Il a publié en 1793 : la France républicaine, poème en dix chants. Son ouvrage le plus important, et qui n’est cependant qu’une méchante rapsodie, est l’Histoire secrète de la Ilévolution française (1796-1802, 7 vol. in-8°). Citons encore de Jui : Tableaux historiques de la Ilévolution française (t791-1804, 3 vol. in-S°) ; Mes souvenirs ou Choix de lectures (1798, 2 vol. in-18) ; Cours d’études encyclopédiques (1799,6 vol. in-8°), etc. Il a publié aussi plusieurs romans fort médiocres.

PAGES (Pierre-Marie-François, vicomte de), marin français, né à Toulouse en 1748, mort à Saint-Domingue en 1793. A l’âge de dix-neuf ans, il entra dans la marine, reçut le grade d’enseigne et résolut d’explorer les mers de l’Inde, puis de chercher un passage par le pôle nord. En 1767, il partit de Saint-Domingue pour la Louisiane, remonta le Mississipi, traversa le Texas, le Mexique, s’embarqua à Acapulco, gagna Manille, mais, n’ayant pu trouver à prendre passage sur un bâtiment en partance pour la Chine, il continua son voyage par l’Inde et, après avoir visité Bombay, Bassora, Damas, le Liban, il arriva à Marseille à la fin de 1771, ayant fait le tour du monde, mais sans avoir mis à exécution te projet qu’il avait formé avant son départ. Deux ans plus tard, Pages fut attaché à l’expédition envoyée dans les terres australes sous les ordres de Kerguelen. En 1776, il partit de Hollande pour le Spitzberg à bord d’un baleinier, arriva jusqu’à 80° 30’ de latit. N. et revint à Amsterdam après avoir été, à deux reprises, pris dans les glaces. Quelque temps après, il obtint le grade de capitaine de vaisseau, fut nommé correspondant de l’Académie des sciences, prit sa retraite en 1782 et se retira à Saint-Domingue, où il fut égorgé lors de la révolte des esclaves. Outre des mémoires, on a de lui : Voyages autour du monde et vers les deux pôles par terre et par mer pendant les années 1767-1776 (Paris, 1782, 2 vol. in-s»), ouvrage intéressant, qui a été traduit en plusieurs langues.

PAGES (Étienne), prêtre et théologien catholique, né à Urcize (Cantal) en 1763, mort en 1841. Il fit ses études théologiques au séminaire du Puy, puis y devint professeur de mathématiques et de physique en 1789. Lorsque le culte fut rétabli, il fut nommé curé de Saint-Bonaventure à Lyon et occupa dans cette ville une chaire de théologie morale. Ayant été mis en possession, par un de ses amis, d’un opuscule dû à la plume d’un sulpicien nommé l’abbé Labrunie et rehiiifuu prêt

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de commerce, il le publia sous le titre de Dissertation sur le prêt. Cet ouvrage, que l’abbé Pages s’était contenté de publier sans modification aucune, fit quelque bruit, provoqua une polémique ardente et fut notamment combattu par l’abbé Villecourt, alors aumônier de l’hospice de la Charité. La discussion ne tarda point à prendre un ton assez violent, et l’abbé Pages, excité par l’acharnement de ses contradicteurs, réimprima plusieurs fois son opuscule en y ajoutant des considérations qui étaient de lui. En 1838, il en était à la cinquième édition et avait fait de la Dissertation sur le prêt à intérêt un véritable volume, dans lequel ses adversaires étaient fort lestement traités. C’est alors que ses supérieurs hiérarchiques, les évêques de Belley et du Puy, Mil. Dévie et de Bonaid, puis l’archevêque de Lyon, intervinrent et blâmeront sa conduite. L’abbé Pages répondit à ce dernier comme il avait répondu à ses premiers contradicteurs. Cependant l’affaire, dont on commençait à parler dans la presse libérale, en resta là et bientôt tout ce bruit s’apaisa.

L’abbé Pages était doyen de la Faculté de théologie de Lyon lorsqu’il mourut.

PAGES DE L’ARIÉGE (Jean-Pierre, homme politique français, né k Seix (Ariége) en 1784 mort vers 1854. Lorsqu’il eut achevé son droit, il se fit inscrire à vingt ans au tableau de l’ordre des avocats à Toulouse, devint, peu après, membre de l’Académie des sciences et inscriptions de cette ville, fut nommé en 1811 procureur impérial à Saint-Girons, se démit de ses fonctions lors de la seconde entrée des Bourbons et se vit, pendant quelque temps, persécuté pour ses opinions libérales. Après avoir été interné à Angoulême, il se rendit à Paris, entra en relation avec les principaux membres de l’opposition, La Fayette, Benjamin Constant, Laffitte, collabora au Constitution ?^, à la Minerve, à la Renommée, au « Courrier français, à la France chrétienne, et eut, de îsts à’ 1819, la direction littéraire de l’Encyclopédie moderne. En 1827, Pages de l’Ariége retourna à Toulouse, où il fonda la France méridionale, journal dans lequel il fit une guerre des plus vives au gouvernement de Charles X. Après la chute de ce prince, le collège électoral de Saint-Girons 1 envoya à la Chambre des députés et le réélut jusqu’en 1842. Il continua a se montrer partisan déclaré des idées libérales, combattit les mauvaises tendances du gouvernement à la tribune, dans le l’emps, puis fonda la Patrie, alors l’organe du soir de l’opposition. De 1842 à 1847, Pages vécut dans la vie privée. A cette dernière date, il alla siéger de nouveau àlaChambre des députés, où il représenta les électeurs de Toulouse, et figura parmi les membres de l’opposition avancée. Lors des élections de la Constituante, après la proclamation de la République eu 1848, il devint un des représentants élus dans la Haute-Garonne, fit partie du comité de constitution et rentra complètement, en 1849, dans la vie privée. Indépendamment d’articles dans les journaux et dans le Dictionnaire de ta conversation, de quelques mémoires archéologiques et de brochures politiques, on lui doit : Pri ?icipes généraux du droit politique (Paris, 1817, iu-so) ; De la responsabilité ministérielle (Paris, 1818) ; Nouveau manuel des notaires (Paris, 1818-1822) ; De la censure (Paris, 1827, in-S") ; Histoire de l’Assemblée constituante (1821), dans les Fastes civils de la France.

PAGES (Garmier-), homme politiqué français. V. Garnier-Pagès.

PAGÉSIE s. f. (pa-jé-zî — du lat. pagus, bourg, village). Féod. Tellement roturier k cens, rente ou champart ; redevance due pour un téneinent de cette nature. Il Tcnure en usage dans quelques provinces, et qui. rendait tous les tenanciers solidaires pour le cens. Il Action solidaire exercée en Auvergne sur les censitaires appelés copaginaires. Il Syn. d’EMPHYTÉosE, dans certaines coutumes.

— Bot. Genre de plantes, de la famille des personnées, tribu desgérardiées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à la Louisiane.

— Encycl. Féod. On appelait pagésie, dans les provinces d’Auvergne, du Rouergue, du Limousin, du Forez, du Bourbonnais et du Velay, un ténement tenu en villenage, c’est-à-dire un ténement roturier qui était tenu à une rente ou champart ; ce mot désignait aussi toute redevance due pour le ténement. Enfin, il servait parfois à exprimer l’indivisibilité du cens ou autre charge qui était due solidairement par tous les cotenanciers du ténement.

On nommait pagenses ou pagesii les habitants d’un pays qui étaient tenanciers d’un ténement, et on appelait pagesia un ténement roturier, tenu à cens par plusieurs cotenanciers.

Dans son glossaire, Du Cange explique le mot pagesia par tenementum pagesium, quod apud nos villenagium dicitur, et il cite plusieurs chartes du xive siècle où pagésie est synonyme de ténement. D’après une charte de 1261, pagésie était synonyme d’emphytéose : Dederunt, concesserunt in perpétuant emphyteosim seu pagesiam. Du Cange dit encore que tenir en pagésie équivaut, à peu de chose près, à tenir en villenage ou h cens.

Si l’on a employé le terme de pagésie pour exprimer la solidarité et l’indivisibilité du