Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/313

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leujc. Berlin, Dresde, Munich, Londres, Saint-Pétersbourg comptent aussi dans leurs nui : sées plusieurs toiles du Parmesan ; mais l’authenticité de quelques-unes est douteuse.

Vasari Mjoute que le Parmesan inventa la gravure à l’eau - forte. Le fait n’est pas certain ; mais il est.sûr que le Parmesan, l’un des premiers en Italie, usa de ce procédé, et il a laissé do beaux et nombreux dessins.


PARMI prép. (par-mi — de par, et de nu. On écrivait autrefois eu deux mots par mi, par le milieu, comme on disait en mi, dans le milieu, au milieu. Mi, dérivé du latin médius, était un udjeetif. Eu sous-entendant le mot lieu ou tout autre, cet adjectif pouvait se jrendre substantivement et signifier milieu. £n italien mezzo, en espagnol medio et en portugais rneio, tous dérivés de médius, sont également adjectifs et substantifs signifiant demi, mitoyen, qui est entre deux, et, en. même temps, milieu. Lorsque par mi était suivi d’un substantif, la préposition de n’était point exprimée, pas plus qu’elle ne l’était après lez. Par roi la main est pour par mi de la main, par le milieu de la main). Au milieu de ; entre : Dormir parmi les (leurs. De suppositions fausses en suppositions fausses, nous nous sommes ëyarés parmi une multitude d’erreurs. (Gondill.) Ce n’est jamais que par les sentiments qu’on arrive à l’unanimité d’opinions parmi les hommes. (Mmû de Staël.) Il y a plus d’/wnnêles gens parmi le peuple que duns tes classes élevées. (La Rochef-Doud.) Une juste prière

Parmi les gens d’honneur ne se refuse guère.

Scarron. L’onde approche, se brise et vomit a. leurs yeux, Parmi les flots d’écume, un monstre furieux.

Racine. Tu serais parmi nous

Le seul sage au milieu d’une bande de fous.

Andiueux. J’ai vu les plus purs fronts rouler, après l’orgie, Parmi les flots de vin sur la nappe roupie.

Tu. Gautier.

Il Au nombre de : Le fanatisme compte la haine et la vengeance parmi ses devoirs. (Guizot.) C’est la terreur seule qui a fait des esclaves parmi tes hommes de toutes les races. (ASThierry.) Il y a peu de célibataires PARMI les gens de la campagne. (Dupin.)

— Poétiq. Dans le cours de :

Mais parmi ce plaisir quel chagrin me dévore ?

Racine.

Parmi nous, Dans notre pays : Êtes-vous a ce point parmi nous étrangère ?

Kacine. •— Adverbial. :

Je voudrais bien trouver parmi Quelque doux et discret ami.

La Fobtaihe. il Inus.

PARMI s. m. (par-mi). Pêche. Filin élongé entre les deux ralingues d’une seine, pour la renforce r.

PARMOPHORE s. f. (par-mo-fo-re — du lat. parma, bouclier, et du gr. phoros, qui porte). Moll. Genre de mollusques gastéropodes scutibrauches, formé aux dépens des patelles, et comprenant un petit nombre d’espèces, qui vivent dans les mers des pays chauds, ou qui sont fossiles des terrains tertiaires :

— Encycl. L’animal des parmophores a le corps rampant, fort épais, muni d’un manteau dont le bord, fendu en avant, retombe verticalement tout autour. La tête distincte, placée sous la fente du manteau, supporte deux tentacules rétractiles, à la base desquels

■ on trouve deux yeux, un peu en dehors. La cavité branchiale s’ouvre en avant, par une fente transversale au-dessus de la tête, et contient deux branchies symétriques en pei^ gne.

La esquille est allongée, déprimée, en forme de bouclier, à sommet postmédian, à bords latéraux, droits, parallèles, le bord postérieur arrondi, lo bord antérieur plus ou moins éohancré ; ses bords sont recouverts par les replis de la peau et du manteau. Les parmop/wres habitent les mers de l’Océanie. Ce sont des animaux apathiques ; ils fuient la lumière, vivent sous les pierres des rivages et paraissent se nourrir d’algues, de polypiers flexibles et d’autres productions marines. Leurs coquilles sont recherchées dans les collections, pour l’élégance de leur forme et la beauté do leurs couleurs. On peut citer les parmophores australe ou allongée, bombée, raccourcie, etc. On en a trouvé aussi des coquilles fossiles dans le terrain parisien.

. PARMULAIRE, s ; m. (par-mu-lè-re — lat. parmutarius ; de parmuta, dimin. de parma, parme). Antiq. rom. Gladiateur armé d’une panne, il Spectateur qui prenait parti pour cette sorte de gladiateurs.

— s. f. Bot. Genre de champignons, comprenant deux espèces, qui croissent sur les feuilles du houx et d’un aliboutier du Brésil.

FARMULE s. f. (par-mu-le — lat. parmuta, dimin. de parma, panne). Antiq. rom. Petite panne.

PARHÀGE s. m. (par-na-je). Féod. Droit de faire paître les bestiaux sur un terrain. Il Droit de parnage, Droit dû au seigneur pour le pacage des bestiaux, et consistant en grains ou on argent.

PARNAGUA ou PERNAGUA ville du Brésil

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(Piauhy), sur les bords du lac du même nom. On y fait le commerce de sucre, de chevaux, de mulets, de haricots, de tabacs, de maïs, etc. On doit signaler son église, qui est sous l’invocation de Nossa-Senhora-do-Livramento. Cette ville remonte à 1718.

PARNAIIIBA, ville et fleuve du Brésil. V. Paranahiba.

PARNASSE s. m. (par-na-se — lat. Parnassus, gr, Parnasos, nom d’une montagne de la Phocide). Poétiq. Sorte de séjour symbolique des poètes : L’Amour est, de tous les dieux, celui qui sait le mieux le chemin du Parnasse. (Racine.)

Phœbus a-t-il pour vous aplani le Parnasse ?

Boileau.

— Par ext. Postes : ’•'■■■ -, l

On ne vit plus en vers que pointés triviales ; Le Parnasse parla le langage des halles. •

Boileau. Il Poésie :

Durant les premiers ans du Parnasse français, La caprice tout seul faisait toutes les lois’.

BOILEAU.

Nourrissons du Parnasse, Poètes.

Monter sur le Parnasse, Gravir le Parnasse, S’adonner à la poésie ; y réussir :

Non, non, sur ce sujet pour rimer avec grâce, Il ne font point monter au sommet du Parnasse.

Boileau.

— Littér. Recueil de poésies. || Echelle du Parnasse ou Gradus ad Parnassum, ou plus ordinairement Gradus, Dictionnaire latin qui donne la quantité des mots, les épithètes, les synonymes et divers autres renseignements utiles aux écoliers qui font des vers latins.

PARNASSE, en latin Parnassus, appelé aujourd’hui Liakoura, célèbre montagne de la Grèce ancienne, ’dans la Phocide, près de la ville de Delphes. Elle fait partie de la ramification S.-É. delà chaîne du Pinde et s’élève à une altitude de 2,459 mètres. C’est entre les deux principaux sommets du Parnasse^ Cyrrha et Nysa, que naît et coule la fontaine Castalie, dont les eaux avaient tant de vertu pour former les poètes. Ovide, dans son récit du déluge de Deucalion (Métam., 1), s’exprime ainsi.-

Mons ibi verticibus petit arduus astra duobui, Nomine Parnassus, superatque cacumine nubes. C’est une des plus hautes montagnes de la Grèce. Elle dut son nom au dis de la nymphe Clé.odore et de Neptune, Parnasse, qui trouva, dit-on, l’art de connaître l’avenir par le vol des oiseaux. C’est sur le Parnasse que so réfugièrent Deucalion et Pyrrha pendant le déluge. Au pied du Parnasse, entre cette montagne et le Cirphis, s’étendait une vallée profonde, arrosée par le Plistos et traversée par la voie Sacrée, au carrefour de laquelle Œdipe tua Laïus. Autrefois, le Parnasse était très-boisé ; ses coteaux inférieurs étuient couverts de myrtos, d’oliviers, et de pins ; de nos jours, ses flancs et son sommet sont dépouillés, arides et profondément ravinés. On y voit encore les traces d’une voie antique et les restes d’un édifice carré, a. la gauche duquel s’élève le village moderne de Krisso, près de l’emplacement de l’ancienne Delphes. A mi-côta de la montagne, après av^)ir franchi les hautes parois des roches Phœdriades, d’où l’on précipitait les sacrilèges, on trouve cependant un petit plateau fertile et bien cultivé. De vertes prairies encadrent deux jolis petits lacs, que l’on regarde comme les réservoirs de la fontaine Castalie.

Pamane (voyage au) [ Viaggio al Parnaso), poème de César Caporali (1580, in54°). Dans cette satire en action, dont le cadre est ingénieux, Caporali feint que, dégoûté du service des princes, il part, monté, sur une mule (qui désigne ici jla poésie, ou du moins son talent poétique à lui), ’pour tâcher d’entrer à la cour d’Apollon et des Muses. Son voyage a, travers l’Italie et laGrèce et jusqu’au pied du mont Parnasse est décrit avec agrément et semé de traits spirituels et satiriques. Le tableau des innombrables écrivains qui cherchent à se hisser sur le Parnasse à 1 aide des feuilles de leurs écrits cousues ensemble, la mise en scène du Dédain, qui repousse ces mauvais poètes ; et de son propre caprice, qui lui sert de guide ; ses pourparlers et son entrée au Parnasse, favorisée par son passeport signé du cardinal Ferdinand de Médicis ; la description du temple du dieu ; le plaisir que le poète éprouve k retrouver les poëtes bernesques, ses camarades (Berni, Lasca, Vaschi, etc.) ; son arrivée à la porte de l’Elysée, qu’habite Pétrarque avec les autres dieux du Parnusse toscan, lieu de nobles délices où iln’entre qu’avec respect ; les traits satiriques’ pleins de goût et de mesure que lui suggère sa rencontre avec Beinbo, délia Casa et plusieurs autres ; l’accident bouffon qui artive à sa mule avec un certain âne qui est le Pégase des mauvais poètes, accident qui le force à courir après sa mule, sans avoir jamais pu, depuis, rentrer dans ce séjour ni pénétrer jusqu’au sanctuaire dos Muses : « cette suite de fictions heureuses plairait, dit Ginguené, dans toutes les langues et dans tous les temps. •—« On aperçoit dans ce poème, ajoute le même critique éminent, une invention toute nouvelle, un genre de satire inconnu jusqu’alors et le premier modèle de ces voyages aux temples du goût, de la gloire, etc., qui ont toujours réussi quand ils

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ont été spirituellement et poétiquement racontés. •

Pnmasso (mouvelles du) (Ragguagli di Parnaso], parTrajan Boccalini. L’idéede cette célèbrésatire en prose est prise en partie du premier poëme ou Caporali mit la satire en action :1e Voyage au Parnasse, et en partie àesAvvisi di Parnaso du même auteur (1612). Boccalini se propose de nous apprendre ce qui se passe au Parnasse, dans le domaine d’Apollon. À l’en croire, la juridiction de ce dieu ne se borne pas aux poètes et aux écrivains ; elle s’étend aussi sur les princes, les ministres, les guerriers, les cités et les États. Des événements importants s’y succèdent : ce sont dès conspirations, des guerres, des révolutions, des traités, etc. On y voit paraître et figurer lès personnages les plus distingués dans les lettres, dans les armes et dans la politique. La troisième partie, intitulée la Pierre de touche (la Pietra del paragone), qui contient elle-même trente et une nouvelles, s’occupe particulièrement de politique ; l’auteur s’attache à y mettre k nu les pluies que faisait à l’Italie la domination étrangère. Loin, dit C. Cantù, d’admirer le calme qui régnait en Italie au xvne siècle, Boccalini pense que, « en y réfléchissant, ■ elle (L’Italie) comprendrait aisément que le repos empoisonné qui lu consume est aussi fatal pour elle que l’agitation et le bouleversement de. la guerre étrangère. »

Boccalini se permet souvent, selon le goût du temps, des images et des expressions si outrées et si emphatiques, qu’elles sont, selon l’expression dé M. Salfl, plutôt d’un charlatan que d’un homme d’esprit. Malgré cela, le fond des idées et surtout la liberté avec laquelle il les’ avait exposées firent une grunde impression sur son siècle. Les éditions, les traductions en français, en alle, rnand, en anglais, en latin se multiplièrent ; on ne parlait que de Boccalini et des Nouvelles, et tout le monde se livra k ce genre de composition.

Parnaoe (le voyagb An), poStne satirique de Miguel Cervantes (1615, in-4u). Ce poème a sept chants et il est écrit en tercets, comme la Moine comédie. Sous une forme allégo-rique, Cervantes y représente le tableau de toute la littérature de cette époque. Il connaissait tous les auteurs de quelque valeur ou de quelque réputation ; il avait lu leurs ouvrages, il les jugeait en maître ; il pensait du bien de-quelques-uns, du mat des autres et ne se faisait pas faute de dire, à l’occasion, toute sa pensée. U avait au plus haut point le sens critique. Cette revue des livres et des auteurs de son temps, que l’auteur de Don Quichotte avait faite en passant dans un chapitre de son livre immortel, il a voulu la reprendre tout à son aise dans un "poème spécial qu’il a imité du poème de César Caporali, particularité à laquelle il fait allusion dans les premiers vers. Avant de s’embarquer sur le navire allégorique qui doit le transporter au Parnasse, il déclare qu’il suivra les traces d’un quidam caporal italiano, Perusino, parti du même côté-sur une mule grise. Ni sa gaieté, ni l’humour, ni la mordaute malice ne l’abandonnent dans cette originale composition, où, du reste, il a parodié visiblement quelques tercets de Dante, où il a mêlé le ton sérieux au grotesque de la plus amusante façon et de manière à dérouter complètement les commentateurs. C’est à Curihuge qu’il s’embarque pour le voyage ; Apollon le réclama et lui envoie Mercure. Le navire est une conception bizarre. • De la quille jusqu’aux huniers, chose étrange, il était fait de vers sans aucun mélange de prose ; le pont était composé de gloses, toutes chantées a la noce de celle qui fut appelée la Malinariée ; la chiourme, de romances, espèeu elfrôntée, mais qui se prête à tout. La poupe était de matière extraordinaire, mélangée de sonnets indigènes et de sonnets bâtards, très-variés ; deux vigoureux tercets remplissaient l’office de rames, à droite et à gauche, très-bien conditionnés pour faire voguer le bateau ; la galerie était d’une seule pièce, faite d’une lamentable élégie qui ne chantait pas, mais pleurait ; le mât était une longue chanson, toute droite, de vers de six pieds en colonne ; les antennes étaient de ces vers solides que l’on met à la fin d’un sonnet, etc. »

Cet ouvrage, appartenant au genre burlesque, est rempli de ce que nous appellerions aujourd’hui des exécutions littéraires. Une foule d’épigrammes sont distribuées aux autours du temps, et leurs noms et leurs livres sont également livrés au ridicule. Pour aller plus vite en besogne, Cervantes fait à plusieurs reprises des exécutions en masse. Ici, Mercure, voyant sa galère trop chargée et en danger de couler bas, passe au crible les poètes qui se sont embarqués à son bord pour aller au secours d’Apollon, et il jettéimpitoyublement à la mer tous ceux qui ne méritent pas de servir cette cause ; ailleurs, un autre vaisseau, tout chargé de rimeurs, ayant abordé au Parnasse, c’est Apollon lui-iiiènie qui, effrayé du concours imprévu de ces volontaires, invoque Neptune et sé débarrasse de ses serviteurs importuns par une seconde noyade. Le grand épisode du poème est la bataille livrée entre les armées ennemies des bons et des mauvais postes. On se jette à la tête toute sorte de gros livres, on se perce à coups de sonnets, on s’écrase sous le poids

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des romans ; mais en vain les mauvais livres font de mauvaises blessures, leurs auteurs sont vaincus, et Apollon sème du sel sur le champ de bataille pour arrêter la multiplication des poëteriaux qui-naissent- comme une épidémie de sauterelles. Ce combat homérique sur la Parnasse ressemble singulièrement au combat burlesque du Lutrin. Il y a tant de détails communs à l’un et à l’autre, qu’il est impossible que Boileau, s’il n’a pas eu le modèle de Cervantes sous les yeux, n’ait pas été guidé dans sa description par de nombreuses et vives réminiscences. Mais, par un effet de l’éloignement, les livres que les armées rivales du Voyage au Parnasse so jettent à la tête sont malheureusement plus inconnus encore pour nous que les ih-1’olio qui servent de projectiles aux chantres et aux chanoines de la Sainte-Chapelle, ce qui diminue beaucoup l’intérêt de lu lutte. Les noms mêmes des chefs n’ont plus de sens pour nous et nous ne comprenons guère les colères de Cervantes contre ses rivaux oubliés. Que nous fait aujourd’hui cet Arbalanchez, le redoutable général, de la troupe audacieuse ■ dont la bannière réprésente un corbeau, cet incorrigible bélître ? Que nous fait le transfuge Lofraso, dont la défection afflige les vaillants champions del’escadron orthodoxe ? Los éloges ne nous touchent guère plus que les satires. Qui culbute ainsi la canaille ? C’est Gregorio de Angulo, c’est Pedro de Soto, ■ génies prodigieux, cultivés, féconds, doctes entre tous, tous deux attachés à la suite d’Apollon par d’incomparables écrits et par un cordial dévouement. •

À côté de ces traits si nets sur des inconnus, on trouve des appréciations bien vagues sur des auteurs célèbres que l’on aimerait à voir juger plus franchement par leur illustre confrèré. Voici ce que Cervantes nous dit de Gongora, pore du gongorisme, si goûté de ses contemporains, et qui a exercé sur eux une si détestable influence : t Celui-là, qui hisse ses vers sur les épaules de Calisto, tant célébré par’ la renommée en tous les temps, c’est ce poète charmant et spirituel si bien accueilli, le plus sonore et le plus sévère do ses confrères en Apollon j celui-là même qui possède uniquement le secret d’écrire avec un charme et un esprit si raffinés, qu’on né lui connaît point d’égal au monde : c est don Luis de Gongora, que je crains d’offenser par ces louanges écourtées, bien que je les pousse au degré le plus extrême. » Evidemment, sous ces éloges emphatiques perce l’ironie ; mais dans quelle mesure la satire se mêlet-ellè à l’éloge ? Il serait peut-être difficile de le discerner dans le texte original lui-même, mais ces nuances deviennent tout à fait insaisissables dans la traduction. Avec ses obscurités et ses incertitudes ; le Voyage au Parnasse est u-u de ces livres qui peuvent charmer les érudits et ajouter encore à leur savoir ; mais le public simplement lettré n’en peut ni sentir le charme ni comprendre le sens. C’est ce qui explique comment ce livre de Cervantes est resté sans interprète en France jusqu’en 1864, où M. Guardia a entrepris la traduction d’une œuvre jusqu’alors si peu Connue. Cette version est pour la bibliographie française- comme une édition princeps, que lo traducteur a enrichie de nombreux et utiles renseignements. Un des plus précieux qu’il nou3 offre est une table alphabétique dés auteurs cités dans le Voyage au Parnasse. Le mot’table est même modeste, car c’est une suité de notices biographiques et littéraires, souvent assez étendues et toujours très-instructives. C’est un véritable dictionnaire de la littérature au temps de Cervantes.,, -..-

Parnnaso nnlirique (LE), recueil de poésies

du commencement du xvite siècle, eélèbre surtout par les persécutions acharnées qu’il atlira à l’un de ses auteurs, Théophile do "Viau, de la part des jésuites. Paru en 1622, il courait seulement sous le manteau et ne fut poursuivi qu’un an plus tard. C’est un recueil à la fois irréligieux et licencieux ; les pièces qui ne sont que galantes forment la partie la moins repréhenstble. Les ’ auteurs les plus connus qui y travaillèrent sont, outre Théophile, Colletet, Boisrobert, Bertheiot, Faret, Ogier et Frénicle ; leurs noms figurent, dans la première édition, en tôte de quelques poésies ; Colletet’a signé la pièce intitulée la Rencontre, Boisrobert celle intitulée l’Hiver ; quant à Théophile, un grand nombre se retrouvent aveo quelques altérations, dans les éditions complètes de ses œuvres. D’autres poésies de ce recueil sont si mauvaises, s’affranchissent tellement, non-seulement des lois de la morale, mais des règles élémentaires de la poésie, qu’il est impossible de les attribuer à un écrivain dequelque valeur. Le-l9 août 1623, un arrêt du parlement, sollicité pas les jésuites, condamnait-Théophile à. être brûlé vif, Bertheiot à être pendu et étranglé, Colletet au bannissement perpétuel ; l’enquête était ajournée pour les autres. Il ne faisait pas bon plaisuntér, cette année-là ! Heureusement, ces condamnations ne furent exécutées qu’en effigie. Elles l’empêchèrent même pas le livre de se répanoio par de nombreuses éditions (1025-1687-1672), soùs ce titre : Parnasse des poëtes satiriques ou Dernier recueil de vers piquants et yaillards de ce temps ; mais les libraires, par spéculation, n’y laissèrent attaché que le nom de Théophile, qui se trouva ainsi chargé d’un bagage souvent