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suivi comme tel. Mais les officiers municipaux, suivant les réponses et les renseignements qu’il donnera, pourront lui laisser continuer sa route en lui délivrant-un passeport (décret du 1er février 1792). Au reste, la police relative aux passe-ports est plus ou moins rigoureuse, suivant les circonstances. La conduite que doit tenir à cet égard l’uutoriié se trouve indiquée dans une circulaire du ministre de l’intérieur, en date du 82 juin 1823 : « La loi veut que tout voyageur soit muni d’un titre authentique et régulier qui constate son état et qui établisse qu’à l’époque de son départ du lieu de sa résidence rien ne s’opposait à ce qu’il s’en éloignât. Une surveillance sévère doit atteindre ceux qui, ne se soumettant pas a cette disposition, peuvent par cela même être soupçonnés d’avoir de mauvaises intentions. Mais cette simple présomption ne peut justifier un acte de rigueur qui deviendrait une véritable vexation, surtout pour l’étranger de bonne foi que l’ignorance de nos usages à cet égard ne saurait rendre coupable. Lors donc que cette présomption n’est fortifiée d’aucun antécédent défavorable, on se contentera de faire connaître ce qu’exigent les règlements et d’imposer l’obligation de s’y conformer. La police, protectrice des honnêtes gens, ne doit inspirer de crainte qu’aux malfaiteurs et aux ennemis de l’ordre et de la société. »

Les geudarmes, gardes nationales et troupes de ligne ont le droit d’exiger la représentation des passe-ports des voyageurs. Les préposés des douanes et, en général, tous les agents de la force publique ont le même droit.

Celui qui fabrique un faux passe-port ou falsifie un passe-port originairement véritable, ou qui faitHisage d’un passe-port fabriqué ou falsitié, est puni d’un emprisonnement d’un an au inoins et de cinq années au plus. La p^-ine est toujours élevée au maximum lorsqu’elle s’applique à des porteurs de faux passe-ports vagabonds ou mendiants (code pénal, art. 153 et 281). Suivant MM. Chauveau et Hélie, le port d’un faux passe-port n’équivaut pas à l’usage de ce pusse-port. Aussi, disent ces auteurs, l’article 281 du code pénal, qui fait une circonstance aggravante du délit de mendicité ou de vagabondage de la circonstance que les auteurs de ce délit sont porteurs de faux passe-ports, doit se combiner et se commenter, pour scu application, avec l’article 153, qui suppose, non le simple port, mais encore l’usage.

Est puni d un emprisonnement de trois mois à un an (art. 15* du code pénal) celui qui, dans un passe-port, prend un nom supposé, ou concourt comme témoin à en faire délivrer un sous un nom supposé.

L’officier public qui délivre sciemment un passe-port à une personne sous un nom supposé est puni du bannissement (art. 153 du code pénal). Il a été jugé que la peine établie par l’article 155 du code pénal contre les officiers publics qui délivrent un passeport à un individu qu’ils ne connaissent pas, sans avoir fait attester ses noms et qualités par deux personnes d’eux connues, n est pas applicable au maire qui a donné un avis favorable par suite duquel un passe-port à l’étranger a été délivré par le préfet sous un nom supposé.

D’après une décision ministérielle en date du 29 avril 1834, les condamnés libérés en surveillance légale ne doivent plus, quand ils changent de résidence, voyager avec des feuilles de route spéciale. On leur délivre des passe-ports gratuits sans secours de route, afin d éviter de mettre le public dans la confidence de leur conduite passée et pour leur ménager le moyen de se procurer du travail.

En 1851, pour donner aux Anglais, qui se prêtent peu volontiers aux formalités de police, toute facilité de venir en France, on les exempta de la lormalité du passe-port ; puis, en 1S53, en 1860 et a des époques plus rapprochées, on étendit cette faveur à la Suisse, a la Belgique et à plusieurs autres nations étrangères. Lorsque la France fut envahie par les aimées allemandes en 1870, le gouvernement de la Défense nationale rétablit, tant à l’intérieur qu’aux frontières, l’usage des passé-ports, dans un but facile à com Ï(rendre. Mais, dès le milieu d© l’année L871, es circonstances ayant complètement changé, on cessa à peu près généralement d’exiger le passe-port dans l’intérieur de la France. A partir du 20 avril 1872, sur la demande des

fouvernements anglais et belge, la formalité es passe-ports ne fut plus obligatoire dans les ports de la Manche et à la frontière franco-belge. Depuis lors, les voyageurs étrangers sont admis sur la simple déclaration de leur nom et après avoir apposé leur signature, au moment de l’arrivée ou du départ, sur une feuille quotidienne tenue au commissariat spécial de police de la frontière. Cette disposition a été étendue depuis à l’Italie et, en 1874, à la Suisse.

PASSErPRIVÉE s. f. Ornith. Nom vulgaire de la fauvette des haies. Il PI. passe-puivées.

PASSER v. n, ou intr. (pa-sé. — D’aprè3 Diez, ce mot vient du supin passumr de panière, déployer, ouvrir, étendre, qui se rapporte à la racine sanscrite paut, pat, occuper, étendre, d’où le grec petoà, pilnaô, et aussi le latin pateo, être ouvert, étendu. Diez appuie cette opinion sur le fait que, dans Îe3 langues romanes, le sens de passer est essen PASS

tiellement transitif. Mais M. LHtré ne croit pas que dans les vieux auteurs le sens transitif l’emporte sur le sens intransitif. Le sens de passer se tire assez mal de pandere, au lieu qu’il se tire sans peine, au moins dans la signification intransitive, de pansus, pas. Du reste, comme le fait remarquer M. Littré, il n’est point difficile de faire un verbe transitif d’un verbe intransitif). Aller d’un lieu à, un autre ; Passez de ce côté-ci. Passer le long du mvr. Passer de l’autre côté de la rivière. Passer de France en Belgique., ... Laissez-moi passer entre vous deux, pour cause ; Je serai mieux en main pour vous conter la chose.

Molière-

— Se trouver dans un lieu, le traverser sans s’y arrêter, sans y séjourner : Tu ne fais que PASSE» et repasser. La rivière passe à une lieue de la ville. Le boulet a passé audessus de nos têtes. Faire passer quelque chose de main en main. Que nous tassons rapidement sur cette lerrel (J.-J. Rouss.) Il y a des gens qui semblent nés pour faire le mal partout où fils passent, (J, Droz.) Un voyageur, émerveillé du magnifique point de nue que l’œil embrasse des hauteurs de ta Chartreuse de Nuples, s’écria devant te religieux qui le lui fuisait admirer : « Le bonheur est ici.Oui, repartit le religieux, pour ceux qui passent.«

Chacun prétend passer : l’un mugit, l’autre jure.

Boileau.

J’ai faim ; vous qui passez, daignez me secourir.

A. Gmraud.

Deux belettes à peine auraient passé défront Sur ce pont.

La FotrçAiNE.

La porte la plus grande et le plus vaste seuil Par où passe le plus de monde, c’est l’orgueil.

A. Barbier.

L’exemple est un dangereux leurre. Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands sdgneurs ;

Où la guêpe a passé, le moucheron demeure. La Fontaine.

Il Poursuivre son chemin : Passons, et ne l’écoulons pas.

— Se présenter, se rendre, venir : Je passerai chez vous demain matin. Un mandat de comparution vous invite à passer dans le cabinet du juge d’instruction ; un mandat d’amener vous y contraint. (Raspail.)

— Traverser, pénétrer, se mouvoir & travers : Le jour passait par les barreaux de"Sa prison. L or passe pur la filière. Le fleuret lui passa au travers du corps. Le vent passe pur les fentes de la porte.

— Se trouver, atteindre dans son parcours : La grande route passe sous nos fenêtres. La Seine passe à Xtelun.

— S’insinuer, faire invasion : Nos études passent dans nos mœurs. (Bacon.)

— Exercer son influence, produire son effet naturel : La main dumttitre a passé par là.

.. Le cœur où l’amour a passé Garde longtemps le trait qui l’a blessé.

Leconte de LlSLE.

Un nuage sinistre a passé sur ma vie ; Ma jeunesse s’en va, de longs regrets suivie.

Guiraud.

Liberté, liberté, que ton souffle de flamme Soit le souffle d’amour qui passe dans les airs !

A. Bardies.

— Arriver par un changement : Passer de la misère à l’opulence. Passer du blanc au noir. Passer d’un genre de travail à un autre. De la théorie, il passa à la pratique. Quiconque a le génie de son art passe bientôt du petit au grand. (Volt.) L’homme passe aisément d’une opinion à une autre, lorsque son intérêt l’exige. (M<"e de StaBl.) En amour, une fausse intonation fait PASSER du sublime au ridicule. (A. d’Houdetot.) L’esprit humain a toujours de ta difficulté à passer d’une phase d activité à une autre, (f. Leroux.) L’homme est ainsi fait qu’il passe vite de l’idée à l’action. (E. Laboulaye.) De t’élude de la nature, l’esprit humain passe à l’étude de lui-même. (Géruzez.) On ne passe pas aisément du privilège au droit commun et de la domination à ta liberté. (Guizot.) Jl n’est point permis à la femme de passer par lesfuutes pour arriver à la sagesse. (P. Janet.)

Des peines aux plaisirs non» passons tour a tour.

Racine.

Et jamais on n’a vu la timide innocence Passer subitement a l’extrême licence.

Racine.

Heureux qui, dans ses vers, sait, d’une voix légère, Passer du grave au doux, du plaisant au sévère.

Boiloau,

It Être transmis : En 1830, la couronne de France PASSA o la branche cadette des Bourbons. Les Athéniens défendirent par une loi que le nom de la mère passât d i enfant. (K. Salverte.) Le mal fait à l’opprimé passe du même coup à l’oppresseur. (P. Leroux.) Prendre un plaisir dont les stigmates passeront en héritage aux enfants, c’est commettre par anticipation un infanticide. (Raspail.) Supprimes l’homme, le progrès passe aux lions et aux ours, (Proudh.)

— Être digéré : Les légumes secs passent difficilement. J’ai l’estomac ruiné, rien ne passe plus.

— S’introduire, se glisser : Ce mot a passé

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dans notre langue, est passé de l’italien dans < le français. (Acad.)

— Devenir, arriver à être : Passer docteur. Passer maître es arts. De femme belle, on passe femme spirituelle, en attendant qu’on passe tout à fait. (Balz.)

— En venir : Je passe à votre deuxième observation.

.... Avant la naissance du monde...

— Avocat, ah ! passons au déluge...

RACINE.

— Être adopté, réglé, décidé, imposé : La loi a passé. Jl faut que sa volonté passe. Dès que je me suis mis quelque chose en léte, il faut que cela passe. (Destouches.) Il Être admis, reçu, accepté : 5a pièce nu pas passé ; la censure fa intei-dite. Les monnaies allemandes ne passent pas en France. Plusieurs choses certaines sont contredites, plusieurs fausses passent sans contradiction. (Pasc.) Chez Fontenelle, la vérité nouvelle se déguise en madrigal, et elle passe plus sûrement. (Ste-Beuve.)

La grâce est tout, avec elle tout passe.

Parut.

— Être soumis pour être jugé ou examiné : Passer en cour d’assises, en conseil de guerre. Passkr au conseil de recrutement.

— Se ftétrir : Ces roses ont passé bien vite. Il Se corrompre ; En été, te gibier passe trèsvile.

— S’écouler, disparaître, ne pas demeurer dans un état permanent : Comme les années passent I Ce qui est véritablement, c’est ce qui demeure ; ce qui passe tient plus du néant que de l’être. (Boss.) Un mauvais ouvrage de littérature passe et s’oublie, mais un monument ridicule subsiste pendant des siècles. (Grimm.) Aujourd’hui, tout vieillit en quelques heures ; une réputation se flétrit, un ouvrage passe en un moment. (Chateaub.) À la cour, les idoles PASSENT, les adorateurs restent. (Beauuhêne.) Les générations passent, la vérité demeure. (Ch. Dollfus.) Les dynasties passent, mais les peuples ne meurent point. (Cormen.) Les hommes ne sont que des ombres qui passent. (V. Hugo.) Méprisons ce qui passe pour nous attacher à ce qui dure. (Guéroult.)

Lorsque l’heure a sonné, souvent nous nous disons : Ah ! comme le temps passe ! et c’est nous qui passons.

Frëville,

Tout passe, tout finit, tout s’efface, en un mot Tout change ; changeons donc, puisque c’est notre lot. C. d’Haeleville.

— Mourir, expirer : On dirait qu’il va passer.

— Suffire pendant quelque temps, durer un temps déterminé : Ce vêtement doit me passer toute la saison. Il faut que cette provision de bois me passes tout l’hiver,

Pouvoir passer, Être passable, supportable, assez bon : Ce vin peut passer.

y pisser. Être entièrement dépensé ou employé : Toute sa fortune Y passa. Je crus que toute la petite basse-cour de ta pauvre femme y avait passé. (G. tJand.) n Y être soumis à son tour, subir comme tes autres une fâcheuse nécessité : Vous y passerez tout comme nous. La mort n’excepte personne, il faut que tout le monde y passe.

Passer à la postérité, Survivre, être transmis à la postérité : Les ouvrages bien écrits seront les seuls qui passeront a la postérité. (Butf.)

Passer de bouche en bouche, Être redit, répété, transmis de l’un à l’autre par la parole : Leurs actions passent de bouche en bouche, de province en province, de nation en nation. (Mass.)

Passer dans le feu pour quelqu’un, Faire de grands efforts ou de grands sacrifices pour’ lui être utile ou agréable, it Ne se dit qu’au conditionne), et par exagération : Je passerais DANS LE FEU POUR LUI.

Passer par, Avoir k subir, à essuyer : Passer par de rudes épreuves. J’ai passe par là, je sais ce qu’il eti est. Il Jouir, être successivement en possession de : Passer par tous les grades militaires,

. — Passer par l’étamine, Être sévèrement examiné.

Passer par les mains de quelqu’un, Être manié par fui : Le caissier est responsable des sommes qui passent par ses mains. 11 litre traité, conduit, administré par lui : Cette affaire a passé par ses mains, h Être mis à sa discrétion : Jl faut essuyer d’étranges choses lorsqu’on est réduit à Passer par les mains des fesse-maihieux. (Mol.) il Passer par la muin du bourreau, Être puni corporellement par ordre de justice.

Puiser par les mains d’un médecin, Être traité par luj.

Passer par la tête, Venir soudainement à l’esprit ; C’est une idée qui m’avait passé une fois par la tète et que j’ai laissée là comme une bagatelle. (Mol.)

— Passer par tes armes, par tes verges, par les baguettes, par les courroies, Subir ces diverses sortes de corrections corporelles.

It passera par mes mains, Je ne manquerai pas de me venger de lui.

En passer par, Se résigner, se soumettre à : It faut toujours EN PASSER par 01 ! il vous plait. /"en passerai par ce qu’il dira. (Mol.)

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Passer de la tête, de l’esprit, Être oublié, sortir de la mémoire.

Passer du blanc au noir. Aller d’un extrême à l’autre ; changer brusquement do conduite, d’opinion, de langage.

•— Passer du côté de, Se décider pour, se mettre du parti, se ranger à l’avis de ; Le Français passe toujours du côté du péril, parce qu’il est sâr d y trouver la gloire. (Chateaub.) Dès que Napoléon chancelle, le pape passe DU côté des vainqueurs. (Quinet.) Il Suivre, accompagner, se trouver avec : La puissance passe toujours du côté db la richesse. (F. Pelletan.)

Passer sur le ventre, sur le corps à quelqu’un, Le renverser et marcher sur son corps.

Il Triompher de lui et arriver malgré lui à ses Uns.

Passer sur les défauts d’une personne, d’un ouvrage, Glisser dessus, ne pas les faire remarquer.

Passer par-dessus, Franchir, enjamber pour arriver de l’autre côté : Passer par dessus une haie, PAR-DESSUS un mur. Il N’avoir aucun égard, ne pas s’arrêtera : PaSskr par-dkssus toutes sorte* de considérations. Le sage ne foule pas aux pieds certains préjugés, it passe par-dessus. (Descuret.) H Ou dit passer sur dans le même sens.

On passe sur l’honnête, et l’on songe a l’utile.

Destouciibb,

En chose où le péril parait de tous eûtes, On peut fort bien passer sur les formalités.

Scakron.

Passer par-dessus le marché, Être cédé en dehors des conditions établies : Aux enchères d’une riche et jolie fille à marier, la vertu passe par-dessus le marché. (Bougeait.)

Passer avant quelqu’un, Le précéder, avoir le pas sur lui : Dans les cérémonies publiques, la magistrature passe avant l’armée, en vertu de l’adage : Les armes doivent céder le pas à ta toge. (Aug. Humbert.) il Lui être supérieur, tenir un rang plus élevé que le sien, avoir plus d’influence que lui : Jadis, le fils aine d’une famille passait avant tous ses frères. L’homme fasse avant le Citoyen, le droit avant la loi, la morale éternelle avant les règles mobiles et changeantes des sociétés. (Mignet.)

Passer avant quelque chose, Avoir plus d’importance ou de valeur : Les droits de ta conscience passent avant tous tes autres. (Lacordaire.) Les droits de l’espèce humaine passent avant tout. (Chateaub.)

Passer après quelqu’un ou quelque chose, Ne venir qu’après, lui être inférieur : Le dévouement à l’idée doit passer aprèsle dévouement à la patrie. (Proudh.)

Passer chez quelqu’un, Aller chez lui sans intention d’y demeurer longtemps : Je passerai chez vous demain, en me rendant à la Bourse, il Passer par chez quelqu’un, Passer par la ville, par le pays qu’il habite ; suivre te chemin qui conduit chez lui : Su passerai far chez vous, en allant à Bruxelles. Passez par chez nous, le chemin est plus court,

— Passer de mode, Cesser d’être de mode : Les crinolines ont passé de mode.

Passer en proverbe, Ktre reçu, être admis comme proverbe : La ténacité de volonté des femmes pour tout ce qu’elles désirent ardemment A passé en proverbe. (M™ de Genlis.)

Passer à l’état de Devenir : Les larve1 d’insectes PASSENT à l’état DE nymphes. Il Acquérir la réputation ou le titre de : Quiconque mécontente son parti passb i l’état de renégat, il On a dit aussi Passer en dans le inêine sens : L’habitude passe en nature.

Passer pour, Être réputé, regardé comme : Il passe pour un homme loyal, pour un sage, pour un savant. Jl passe pour avoir commis cette mauvaise action. It n’y a plus moyen de reculer : il faut passer pour des calomniateurs. (Pasc.) On est traité dans le monde suivant ce qu’on y parait ; que Cicéron se présente mat habillé, Cicéron passera pour un cuistre. (Le Sage.) Les Chinois passent pour tes plus anaens faiseurs d’almanachs. (Volt.) C» est plus jaloux de passer pour un homme d’esprit que l’on ne craint de PASSER pour un méchant. (Dbler.) Ce que les hommes craignent le plus, c’est de passer pour dupes. (Mme de StaBl.) Si Alexandre eût mérité le nom d’homme, il n’auruit pas voulu passer POUR un dieu. (Cœuilhé.) En ménage, à quoi sert l’esprit d’une femme ? A faire passer son mari pour mu sot. (A. d’Houdetot.) Il est fort difficile d’être juste et encore plus de passer pour l’être. (A. Karr.) Au xve siècle, en Italie, presque toutes les venus passaient poua inutiles et arriérées. (Ph. Chusles.) Le roi Louis- Philippe ne passera pas à coup sûr dans l’histoire pour un tyran. (IL Lucas.)

Elle fait la sucrée et veut passer pour prude.

Molière.*

Tel qu’on prend pour un sot, parce qu’it est timide, Aurait de quoi passer pour un homme parfait.

La Chaussée,

Apprenez qu’à Paris ce n’est pas comme & Rome : Le cocu qui s’afflige ; passe pour un sot.

La Fontaine,

Passer outre, Aller au delà de quelque endroit, malgré les obstacles ou les.raisons qui peuvent s’y opposer : ^1» lieu de s’arrêter