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PIGASSE s. f. (pi-ga-se). Agric. Syn. d6 baciie, dans le haut Languedoc.

PIGAU s. m. (pi-go). Arboric. Variété d’olive ronde, panachée de rouge et de noir.

P1GAULT-LEBRON {Charles-Antoine-Guillaume Pigault DE l’Epinot, dit), romancier et auteur dramatique français, né à Calais le 8 avril 1753, mort à La Celle-Saint-CSoud (Seine-et-Oise) le 24 juillet 1835. Par sa mère, il descendait d’Eustache de Saint-Pierre et son père remplissait les fonctions de conseiller du roi et de lieutenant général de la police dans le gouvernement de Calais. Il fit des études assez médiocres, n’aimant guère que la littérature frivole et, spirituelle, dont il devait être une des illustrations. Étant au collège chez les oratoriens, Pigault, qui avait l’imagination très-vive, eut un instant l’idée d’entrer dans les ordres ; mais son père lui refusa son consentement, et son accès de dévotion fut de courte durée. En sortant du collège, il alla faire son apprentissage de commerçant chez un négociant de la Cité de Londres, nommé Crawford. Au bout de deux ans, au moment de s’embarquer pour les Indes, en qualité de subrécargue, il enleva la fille de son patron, qu’il avait séduite. La malheureuse périt dans une tempête et sa mort fut une source de regrets profonds pour Pigault-Lebrun, Son père, qui était envers lui d’une extrême dureté, le fit enfermer de 1771 à 1773, ’grâee a une lettre de cachet. Par une singulière coïncidence, deux hommes de génie bien différent étaient prisonniers en même temps, comme coupables de séduction, l’un au midi, l’autre au nord, tous les deux sur la sollicitation de leur père : l’un était l’orateur Mirabeau, l’autre le romancier Pigault-Lebrun. Il quitta la prison pour s’engager dans la gendarmerie de la reine, en disant : « Je sors d’une maison royale et j’entre dans la maison, du roi.» En garnison à Lunéville, il se fitpromptement la réputation d’un militaire brave, franc et spirituel, mais des plus évaporés. Une querelle ayant éclaté à propos d’un bat entre un régiment du roi et les gendarmes de la reine, douze champions de chaque camp se rendirent sur le terrain : Pigault en rapporta trois coups d’épée et de vives sympathies.

Son régiment ayant été licencié, Pigault retourne chez son père et rentre dans le commerce ; mais cette carrière n’offrait rien d’attrayant à la vivacité de son caractère et il s’enfuit, enlevant MI, e de Salens, qui devint plus tard sa femme. Arrêté le lendemain même, il dut encore à la sévérité de son père d’être logé aux frais de l’État. Après deux ans d’une captivité dont les rigueurs avaient été aggravées par une tentative avortée d’évasion, il s’enfuit et s’engagea dans une troupe de comédiens. Cet homme, qui savait si bien être comique la plume à la main, l’était fort peu sur la scène, car il fut sifflé avec acharnement. Un duel avec son directeur le mit à la mode ; à son entrée sur le théâtre, il fut couvert d’applaudissements qui le surprirent au point de lui faire demander au parterre : «Messieurs, est-ce pour de bon cette fois ?» Il parcourut, en jouant la comédie sur sa route, Lille, Douai et Arras, d’où, ayant appris que la sollicitude intempestive de son père s’occupait encore de pourvoira son logement, il se sauva en Hollande. Là, il épousa M’le de Salens, puis, gagnant la Belgique, parut sur les théâtres de Bruxelles et de Liège. Four subvenir aux dépenses de son ménage, il donnait en même temps des leçons de français à des Anglais et traduisait le Pygmalion de Rousseau dans la langue de Shakspeare. Une idée malencontreuse le fit expulser de Liège : il s’avisa de présentera l’évêque une pièce remplie d’attaques contre l’aristocratie et l’Église. Peu de temps auparavant, il avait fait représenter avec succès en Hollande une bluette en un acte et en vers, intitulée : Il faut croire à sa femme, ce qui l’encouragea à poursuivra la carrière dramatique. Étant retourné à Calais, Pigault apprit à son arrivée qu’il était mort, du moins civilement ; son père, furieux de son mariage, avait annoncé sa mort et avait fait régulariser son décès par le tribunal de Calais. Il eut beau répéter :

Lee gens que vous tuez se portent assez bien,

la justice de Calais lui prouva qu’il était mort, et le parlement de Paris, auquel il en avait appelé, déclara que, s’il n’était pas mort, il devait l’être. Profondément irrité d’une injustice aussi criante, il voua une haine implacable à tous les despotismes. Pigault se rendit à Paris et fit jouer, en 1778, à la Comédie-Française, un drame en prose, Charles et Caroline, qui n’était autre chose que sa propre histoire. Sa position singulière de mort-vivant lui avait attiré les sympathies du public, qui le vengea en applaudissant à outrance cette pièce faible, diffuse et déclamatoire, mais dont les accents vrais et l’indignation communicative avaient remué tous les cœurs. Pigault joignit alors à son nom celui de Lebrun et forma ainsi lui-même ce surnom de Pigault-Lebrun qu’il devait rendre célèbre.

Ses succès l’avaient fait engager comme régisseur au théâtre avec un traitement de 4,000 francs. Il y fit jouer successivement quelques comédies : les Ilivaux d’eux-mêmes (1778), la Mère rivale de sa fille et le Pessimiste, contre-partie bien supérieure de l’Optimiste de Collin d’Harlevilie et rappelant la fine raillerie de Candide.

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Entraîné par un élan patriotique, Pigault-Lebrun donna sa démission de régisseur en 1790 et s’engagea dans les dragons, où il devint presque aussitôt sous-lieutenant, et se signala par une bravoure à toute épreuve à la bataille de Valmy. Détaché à Saumur en qualité de chef de remonte, il indisposa contre lui par son honnêteté et sa sévérité les éleveurs de chevaux habitués à voler le gouvernement de concert avec les gens chargés de défendre ses intérêts et il se vit accusé d’être un aristocrate. Sa justification fut facile ; mais, dégoûté de ses fonctions, il donna sa démission et partit pour Paris.

C’est vers cette époque, en 1792, qu’il publia son premier roman, Y Enfant du carnaoal, dont le succès fut immense. Il avait trouvé sa voie. • À partir de ce moment, dit Parisot, . lu tête de Pigault-Lebrun devint une mine à. romans, dont chaque année la gaieté française voulut exploiter un filon. » L’heureux romancier se montra bon prince et les volumes se succédèrent avec rapidité. Les romans les plus connus qu’il publia ensuite sont les Hussards ou les Barons de Felsheim, son chef-d’œuvre (1798) ; Angélique et Jeanneton (1799) ; M. Botte (1802), un de ses récits les plus spirituels et les plus amusants ; Mon on' de Thomas (1799), satire ingénieuse de la civilisation ; la Folie espagnole (’1799), série de scènes beaucoup trop licencieuses. Mentionnons aussi le Ciiateur (1803), écrit mordant et sarcastique contre le catholicisme.

La renommée, en récompensant le talent de Pigault-Lebrun, triompha de la rancune de son père. Un raccommodement eut lieu entre eux et, a sa mort, son père l’avantagea dans son testament autant que le nouveau code l’autorisait à le faire. Mais mû par un sentiment plein de délicatesse et par son aversion profonde pour tout ce qui rappelait le système d’inégalités de l’ancien régime, il déchira ce testament et partagea l’héritage également avec ses frères et sœurs.

Outre ses romans, qui rendaient son nom populaire, Pigault-Lebrun avait obtenu un succès éclatant au théâtre par sa pièce de Dragons et Bénédictines. À partir de 1808, il prit quelques années de repos comme écrivain. Certaines biographies le font voyager pendant ce laps de temps en "Westphalie, à la suite de Jérôme Bonaparte. Les faits avancés a ce sujet sont de pure invention ; car, de 1806 jusqu’en 1824, où il fut destitué, Pigault-Lebrun remplit les fonctions d’inspecteur des douanes à Paris.

Malgré ses succès, il n’était pas riche et le sort semblait prendre plaisir à 1 éprouver. Son fils, jeune homme de grande espérance, fut tué en duel, et lui-même perdit son petit patrimoine. Devenu veuf au moment où il commençait à se faire un nom, il s’était remarié avec la sœur de Michot, du Théâtre-Français, et avait uni sa fille à un avocat distingué, Victor Augier, père de M. Emile Augier. C’est auprès d’elle qu’après un court séjour à Valence il alla terminer tranquillement ses ■jours. C’était, disent ses contemporains, un beau vieillard, plein de bonté, de droiture, de franchise et de loyauté, plein d’horreur pour l’intrigue et l’hypocrisie, d’indignation et de haine contre tous les despotismes et n’ayant guère qu’un défaut, une certaine brusquerie parfois trop vive. Il vit avec joie la chute des Bourbons en 1830 et s’éteignit doucement, ne s’occupant plus guère que du magnétisme, dont il était devenu un des adeptes les plus fervents.

Les jugements portés sur Pigault-Lebrun sont fort variés. Les uns, comme Parisot, l’accusent d’avoir corrompu les mœurs et prétendent que sa gloire fait la honte de son siècle ; les autres le justifient en s’appuyant sur ce mot de Voltaire : « Si la volupté est dangereuse, des plaisanteries ne l’inspirent jamais. » Le fond du talent de Pigault-Lebrun, c’est une gaieté intarissable, un esprit fin et railleur, une imagination vive et habile à inventer des situations et des événements. Son style est plein de mouvement, de variété et do vivacité. On y trouve plus de choses que de mots, qualité malheureusement trop rare. Il possédait a un haut degré le talent de l’observation et y joignait une extrême sensibilité. Très-souvent sa plume obéit à l’impulsion de son cœur bien plus qu’à celle de son esprit. Il sent vivement et chaque douleur humaine trouve un écho dans son âme bonne et aimante. Il ne réfléchit pas, il écrit currente calamo. « Son style, dit Parisot, a quelque chose de la furia francese ; c’est un second Rabelais, moins la profondeur, u Son tort est d’avoir divinisé le sensualisme et d’avoir semé à travers ses écrits bon nombre de mots et de traits graveleux et de trivialités. Il est trop cru dans ses termes, ou plutôt dans ses idées. Il y a en Pigault-Lebrun deux hommes, deux écrivains, car il a eu deux manières assez distinctes, Dans la première, il trace avec verve et trop souvent avec cynisme l’épopée de la vie échevelée et nomade. Il semble ne viser qu’à un but, exciter ie rire par des images licencieuses et des tableaux voluptueux. À ce genre appartiennent Mon oncle T/wmas et la Folie espagnole. £>a seconde manière nous le présente sous un jour tout autre. Nous admirons un peintre de genre, dont le dessin est plein de finesse, le coloris de délicatesse. Ses tableaux sont délicats ; ce ne sont que des esquisses, mais indiquant bien leur but, saus accessoires inutiles. Il excelle à peindre les caractères et

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les portraits, surtout ceux qui sont conformes à sa nature, les hommes droits, francs et brusques. Ses défauts, on ne peut pas les nier ; mais ils peuvent invoquer une excuse assez spécieuse. Il faut se reporter à l’époque où écrivait Pigault-Lehrun, se remettre en mémoire la corruption des mœurs sous le Directoire et le Consulat, et alors on luiaccordera le bénéfice des circonstances atténuantes, en répétant avec M. Parisot : « Ses qualités sont a lui et ses défauts appartiennent à son temps.» Outre les ouvrages déjà mentionnés, nous citerons de lui : les Cent vingt.jours (1799) ; M. de Einglin (1800) ; Théodore (1800) ; Metusko (1800) ; Jérôme (1804) ; la Famille Luceval (i80S) ;Vffomme àprojets (Hol) ;Une Macédoine (1811) ; Tableaux de la Société (1813) ; Adélaïde deMevan{lSl5) ;e Garçon sans souci (1816), avec René Perrin ; M. de Boberuille 1818) ; l’Officieux (1818) ; Nous le sommes tous (1819) ; Y Observateur (1820), romans ; Mélanges littéraires et critiques (1816, 2 vol.) ; le Beau-père et le gendre (1S22, 2 vol.), recueil de prose et de vers, avec Victor Augier ; Histoire de France abrégée à l’usage des gens du monde (1823-1828, 8 vol. in-8»), ouvrage remarquable par la sagacité et l’esprit philosophique, qui s’arrête au règne de Henri IV ; la Sainte ligue ou la Mouche (1829), roman historiqué ; Contes à mon petit-fils [1S31,2 vol.). Les Œuvres complètes de Pigault-Lebrun, renfermant les romans, les pièces de théâtre et les mélanges, ont été publiées en 1822-1824, 20 volumes in-8o.

PIGAYA s. f. (pi-ga-ia). Bot. Nom vulgaire de la racine de l’ipècacuana.

pigé, ÉE (pi-jé) part, passé du V. Piger : Prenez garde, vous seriez pigé.

PIGEAU (Eustache-Nicolas), jurisconsulte français, né à Mont-Lé vêq ue, près de Senlis, en 1750, mort à Paris en 1818. Fils d’un ouvrier, il reçut du curé de son village une instruction élémentaire et fut envoyé à Paris pour y apprendre un état manuel. En faisant son apprentissage, il se mit à lire des ouvrages de jurisprudence et parvint à entrer dans l’étude d’un procureur. Pigeau, grâce à son ardeur au travail, à ses remarquables aptitudes, devint au bout de six mois maître clerc. Il put alors fréquenter l’Université, suivre des cours et passer des examens. En 1774, il se faisait inscrire comme avocat au parlement de Paris. Son patron étant venu à mourir, Pigeau dirigea pendant quelques années son étude, puis s’adonna complètement au barreau. En 1789, il devint secrétaire de Hérault de Séchelles, avocat général ; mais il se démit bientôt de cette place et, pendant une partie de la Révolution, il occupa un emploi chez le libraire Desains. De remarquables ouvrages qu’il avait publiés avant cette époque lui valurent d’être désigné, sous le Consulat, pour faire partie de la commission chargée de rédiger un projet de code de procédure civile et, plus tard, de prendre part à la préparation des décrets de 1807 qui contiennent les tarifs civils. Deux ans auparavant, lors de la reconstitution des Ecoles de droit, il avait été nommé titulaire d’une chaire de procédure civile. Pendant quatorze ans, de 1805 à 1818, époque de sa mort, Pigeau n’interrompit jamais son enseignement. À une

science étendue il joignait une parole facile, claire, précise, une grande fermeté de principes, une logique parfaite. Il avait introduit dans l’enseignement de la procédure une méthode simple, destinée à en rendre l’étude plus facile. Ses principaux ouvrages sont : le Praticien au Châtelet de Paris (Paris, 1773, in-4o), ouvrage plusieurs fois réédité avec des modifications importantes, d’abord sous le titre de Procédure civile du Châtelet de Paris et de toutes les juridictions du royaume (1779, 2 vol. in-4o), puis sous celui de Procédure cioile des tribunaux de France (1807, 2 vol. in-4o) ; Introduction à la procédure civile.(Paris, 1734, în-8°), souvent réédité ; Notions élémentaires du nouveau droit civil (Paris, 18Û3-1805, 4 vol. in-8»), rééditées sous le titre de Cours élémentaire au code civil ou Exposé méthodique des dispositions du code (1818, 2 vol. in-8o) ; la Procédure civile des tribunaux de France, démontrée par principes et mise en action par des formules (Paris, 1808, 2 vol. in-4») ; Cows élémentaire des codes pénal et d’instruction criminelle (Paris, 1812, l vol. in-8o) ; Commentaire sur le code de procédure civile, publié après la mort de son auteur (Paris, 1827, 2 vol. in-4<>).

PIGÉE s. f. (pi-jé). Bot. Syn. d’iommoN, genre de violariées,

PIGENAT (François), un des plus fougueux ligueurs, né à Autun, raort en 1590. Il était élève des jésuites et il figura parmi les Boucher, les Commelet, les Feu-Ardent et antres prédicateurs de ces temps de violence et de fanatisme. Membre du conseil des Quarante, il signa l’acte de dégradation de Henri III et prononça l’oraison funèbre des Guises. — Son frère, Jean Pigenat, membre du conseil des Seize, est regardé par quelques auteurs comme l’auteur du pamphlet intitulé : Aveuglement des politiques, hérétiques et maheustres, lesquels veulent introduire Henri de Bourbon à la couronne de France (Paris, 1592, in-8»),

PIGEON s. m. (pi-ion — lat. pipio ; de pipire, piauler, probablement d’un radical onoraatopique pi. Delâtre le rapporte à la racine

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sanscrite pu, purifier, nettoyer, qui, selon lui, a signifié primitivement souffler. Dans tous les cas, il est probable que pt’pirese rattache au même radical que le germanique : Scandinave pipa, roseau, pipeau, âùte, ancien allemand phi fa, anglo-saxon pipe, gothique pfifa, etc. V. pipis). Ornitb. Genre d oiseaux, de l’ordre des coîombins, comprenant un grand nombre d’espèces, répandues sur presque tout le globe : Les pigeons sont évidemment une transition des passereaux aux gallinacés. (Z. Gerbe.) Ce n’est guère qu’à cinq ou six mois que les jeunes pigeons commencent à roucouler. (V. de Bomare.)

Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre. La Foîjtainb.

Ces pigeons sont dodus : mangez, sur ma parole.

Boileau.

Pigeon fuyard, Pigeon qui, après avoir vécu dans un colombier, l’a quitté pour redevenir sauvage, il Pigeon voyageur ou messager, Celui qu on dresse à franchir rapidement de grandes distances, à porter des messages : Un panier de pigeons voyageurs renferme unproblème à désespérer les Académies. (A. da Gasparin.) Il Pigeon de mer, Pigeon plongeur, Noms vulgaires du pétrel ramier.

— Argot. Dupe, niais. I) Dans les prisons, Détenu qui, n’ayant pas d’argent pour jouer, vend d’avance à un camarade, pour s’en procurer, la ration d’aliments qu’il doit recevoir, il Plumer un pigeon, Tricher, extorquer l’argent d’une dupe : Combien on rencontre à Paris d’adroits cuisiniers, mis comme des pi-inces, qui, dans «» salon, plument un pigeon sans le faire crier/ (J. Janin.)

Gorge de pigeon, Couleur violacée, avec des reflets changeants comme ceux de la gorge de certains pigeons : Un tablier couleur gorge de pigkon. Une robe gorge de pigeon.

— Prov. Il ne faut pas laisser de semer, par crainte des pigeons, Il ne faut pas se laisser arrêter par les inconvénients, dans une entreprise nécessaire.

— Hist. relig. Ordre du Pigeon, Association religieuse et militaire instituée, vers 1379, par Jean Ier, roi de Castille, et dont les membres s’engageaient à combattre les Maures. Elle disparut après quelques mois d’existence.

— Jeux. Pigeon vote, Jeu d’enfants dans lequel l’un des joueurs lève le doigt en disant : Pigeon vole, et remplaçant ensuite le mot pigeon par tout autre mot ; si l’objet désigné vole en effet, tous les joueurs doivent lever le doigt, et le tenir baissé dans le cas contraire ; toute erreur est punie par un gage donné par celui qui l’a commise.

— Modes. Aile de pigeon, Cheveux disposés de façon à figurer une aile à chaque côté de la tête : Le vent a dérangé ses ailes dis pigkon. (Acad.)

— Constr. Plâtre employé sans pierre, lattes ni bois, pour former les tuyaux de cheminée. Il Poignée de plâtre pétri : Lever le plâtre par pigeons, il Morceau de pierre dans la chaux.

— Techn. Petit morceau de bois qu’on place dans l’onglet d’un cadre.

— Pêche. Chacune des anses très-longues par lesquelles les mailieurs commencent quelquefois leurs filets.

— Comm. Sorte de papier de petit format.

— Art vétér. Tumeur qui survient à la jambe des bœufs.

— Moll. Pigeon btane, Pigeon blanc papyracé, Pigeon fauve, Noms marchands de trois coquilles du genre strombe. Il Pigeon volant. V. pigeonneau.

— Arboric. Œuf de pigeon. Variété de pomme à cidre, il Cœur de pigeon, Variété de prune ronde.

— Econ. rur. Clous à pigeons, Grands clous à crochet appelés aussi becs-de-cane, qui servent à suspendre les paniers où l’on met pondre et couver les pigeons.

— Syn. Pigeon, colombe. V. COLOMBE.

— Encycl. Zool. Les pigeons ont pour caractères génériques : un bec faible, grêle, droit, comprimé latéralement, couvert à sa base d’une membrane voûtée sur les côtés et étroite en avant ; la mandibule supérieure renflée vers le bout, inclinée ou crochue à la pointe ; des narines oblongues, ouvertes vers le milieu du bec, dans un cartilage qui forme une protubérance membraneuse, plus ou moins épaisse et molle ; des ailes médiocres ou courtes ; des pieds marcheurs, de longueur moyenne, hoïts ou rouges, à quatre doigts, dont trois devant et un derrière, tous articulés au même niveau. Ils se rapprochent des gallinacés par les premiers de ces caractères, ainsi que par leur sternum osseux, profondément et doublement échancré, par leur jabotextérieurement dilatable et leurs mœurs douces

et familières. D’un autre côté, ils ont des rapport* avec les passereaux par la structure de leurs pieds et leurs habitudes monogames. Enfin, ils ont en propre un faciès tout spécial ; la faculté de dilater leur œsophage par l’introduction de l’air ; un son guttural qui remplace le chant ; une façon de boire toute particulière ; leurs singuliers témoif nages de tendresse ; la fixité remarquable u nombre de leurs œufs ; !a manière dont ils nourrissent leurs petits, etc.

Tous ces faits justifient la manière île voie