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et comme homme d’affaires, et fut appelé, en 1859, au ministère des travaux publics, où il resta jusqu’au 4 juillet 1860. Pendant quelques mois de cette dernière année, il prit par intérim le portefeuille de la guerre. M. Pimentel remplit, en outre, les fonctions de conseiller au tribunal des comptes et fut nommé membra de l’Académie des sciences de Lisbonne. Depuis lors, il est rentré dans le cabinet comme ministre des finances, a réalisé un emprunt national pour payer la dette flottante et a préparé un* ensemble de mesures financières ayant pour objet d’établir l’équilibre entre les recettes et les dépenses de l’État pour l’exercice de 1874 1875,

■ PIMENTER v. a. ou tr. (pi-man-té — rad. piment). Art culin. Assaisonner de piment : Pimenter un ragoût. — Fig. Relever, rendre extrêmement pi’ quant : Pimentes ses récits.,

FIMENTIQUE adj. (pi-man-ti-ke — rad. piment). Cliim. Se dit d un acide extrait des fruits du myrte-piment, de l’essence de girofle et de celle de cannelle blanche.

PIMODAN (Georges, marquis De), général au service du pape, né en France en 1822, mort à Castelfidardo en 1860. Il avait huit ans lorsque son grand-père, qui s’exila volontairement après la chute des Bourbons, l’emmena hors de France. Le jeune Pimodan fut élevé chez les jésuites de Fribourg ; de là, il passa à l’école Se cavalerie de Neustadt, où il fie son éducation militaire, puis il entra comme officier dans l’armée autrichienne. Appartenant par les idées à un autre âge, admirateur enthousiaste du despotisme monarchique, il fut charmé, lorsque éclata, en 1848, la guerre entre l’Autriche et l’Italie, de trouver l’occasion de tirer l’épée contre un peuple qui se soulevait au nom de l’indépendance nationale et de la liberté. Chargé par le général Giulai d’une mission à Venise, il arriva dans cette ville au moment où elle venait de proclamer la République, et il dut à Manin de pouvoir en sortir librement. Pimodan se rendit alors à Vérone, où le maréchal Rudetsky l’attacha à. son état-major comme officier d’ordonnance. Peu après, il prit part aux engagements qui eurent lieu entre l’armée piémontaise et l’armée autrichienne. « C’était, dit-il dans ses Souvenirs, une guerre charmante... Nous vivions dans l’abondance et la joie. Le jeu, le vin, les femmes, tout était là pour qui voulait s’étourdir. » Peu après, il retourna à Vérone par une route couverte de cadavres. « lamais je n’ai vu et ne verrai, dit-il encore, de spectacle plus beau et plus terrible... Les soldats, enivrés de l’ardeur du combat et de la fumée de la poudre, dansaient au milieu des cadavres de leurs camarades morts ; soixante-douze canons foudroyaient la ville pendant que les cris d’effroi des habitants et le son éclatant des trompettes se mêlaient à nos chants de triomphe. • Cette charmante guerre terminée, Pimodan trouva une nouvelle occasion de se distinguer. I ! alla se battre contre les Hongrois, en qualité d’attaché à l’état-major du ban Jellachich. Le 30 décembre 1849, il fut grièvement blessé sur les hauteurs de Moor. À peine rétabli, il tomba entre les mains des patriotes hongrois et fut enfermé dans la forteresse de Peterwardin. De concert avec d’autres prisonniers, il forma alors le projet de nouer des intelligences au dehors et de livrer la forteresse aux Autrichiens ; mais ce complot fut découvert. Les conjurés passèrent devant un conseil de guerre, qui les condamna à mort ; mais Pimodan obtint, comme Françaif, du général Gœrgei d’être mis en liberté, et ; à son retour à Vienne, il fut nommé major par l’empereur d’Autriche. Quelque temps après, il revint en Fiance, s’y maria et mena la vie de gentilhomme. Lorsque, en 1860, Pie IX forma une armée, dont il donna le commandement à Lamoricière, pour faire, selon l’expression de ce dernier, la guerre à la Révolution, « ce nouvel islamisme, • Pimodan accourut à Rome, fut nommé colonel, puis presque aussitôt général, et reçut l’ordre de garder la frontière de Toscane. Une armée

italienne, sous les ordres de Eanti, ayant

1 pénétré dans l’État romain, Pimodan quitta le camp de Terni avec sa brigade et opéra sa jonction avec Lamoricière. Le 18 septembre 18C0, après avoir reçu la communion, les deux généraux se portèrent à la rencontre des Italiens et s’établirent sur les hauteurs de Castelfidardo. La bataille s’engagea aussitôt ; mais, aux premiers coups de canon, l’armée des croisés presque tout entière, saisie d’une folle terreur, se débanda et se dispersa dans toutes les directions. Pimodan parvint à rallier autour de lui quelques braves, se battit vaillamment et tomba au pouvoir des Italiens, percé de quatre balles et de deux coups de baïonnette. Peu après, il expirait. Son corps fut transporté à Rome, rendu a sa veuve et enterré en grande pompe. En France, des évêques, notamment MM. Pie et Dupanloup, prononcèrent son oraison funèbre ainsi que celle des soldats tombés à Castelfidardo pour la défense du pouvoir temporel du pape. On a de lui deux uuvrages : Souvenirs des campagnes d’Italie et de Hongrie (1851, in-12) et De la cavalerie (IS5G, in-S"). Pimodan (hotrl}, ou hàtel Lauzun, célèbre

PIMP

demeure du xvne siècle, située dans l’Ile Saint-Louis, à Paris. Cet hôtel fut bâti de 1650 à 1658 par un financier, nommé Charles Gruyn, dont le père avait été, comme maître du fameux cabaret de la Pomme de pin, le prédécesseur du célèbre Cresnet. Entraîné dans la chute de Fouquet et emprisonné comme concussionnaire, Gruyn mourut peu après, laissant son hôtel à sa veuve, qui le vendit à Lauzun, mari de Mlle de Montpensier. Lauzun déploya un luxe inouï dans sa nouvelle demeure, qui devint une des plus opulentes habitations de Paris. L’hôtel passa successivement entre les mains du marquis de Richelieu, d’un receveur du clergé, Ogier (1709), puis de la famille Pimodan, qui le possédait à l’époque de la Révolution, En 1840, le baron Pichon en fit l’acquisition et le loua pendant quelque temps, en 1844, au romancier Roger de Beauvoir, qui y composa son roman intitulé : les Mystères de l’iie Saint-Louis. L’architecture de cet hôtel est d’un caractère élégant, et les fenêtres, le balcon du premier étage sont d’une légèreté svelte. Les souterrains de cette demeure s’étendent sous le quai et sous une partie de la Seine.

PIMOL1S, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans le Pont, capitale de la petite contrée nommée Fimolisène. Sur son emplacement s’élève le village turc d’Osmandjik.

PIMPANT, ANTE adj. (pain-pan, an-te Erovençal pimpar, pipar, de pimpa, pipeau. a langue du xvio siècle avait pimper, pimpeloter, pimpelocher et aussi piper, pour exceller). Mis avec élégance, avec recherche : Les allées du jardin des Tuileries étaient inondées de femmes pimpantes. (Chateaub.) Je ne te reconnais plus ; lu étais si gaie, si heureuse, si pimpante en arrivant.’ (Balz.) 11 vît passer une dame jolie, Leste, pimpante et d’un page suivie.

La Fontaine.

D Qui est d’une élégance recherchée : Une toilette pimpante. Un petit tableau frais et

PIMPANT.

P1MPELORÉ, ÉE adj. (pain-pe-lo-ré). Se dit d’une étoffe ornée d une broderie imitant les feuilles de la pimprenelle.

PIMPERNEAU s. m. (pain-pèr-no). Ichtbyoi. Nom vulgaire d’une espèce d’anguille.

PIMPESOUÉE s. f. (pain-pe-zon-é). Femme qui fuit la précieuse, qui a des manières ridicules : Voilé une belle mijaurée, une pimpeiîouéb bien bâtie, pour vous donner tant d’amourl (Mol.)

PIMPICNONs. m. (pain-pi-gnonj gn mil.). Péohe. Nom donné, en Provence, à des anneaux de fil que Ion fuit pour joindre les unes aux autres les nappes des trémaillades.

PIMPINELLE s. f. (pain-pi-nè-le — autre forme du mot pimprenelle). Bot. Nom scientifique des boucages. I] Syn. de potjsriOm ou pimprenelle, genre de rosacées.

PIMPINELLÉ, ÉE adj. (pain-pi-nèl-lérad. pimpinelle). Bot. Qui ressemble au boucage.

— s. f. pi. Tribu de la famille des ombellifères.

PIMPLA, montagne déMacédoine, sur les confins de la Thessalie, dans la Piérie. Au pied du Pimpla coulait une fontaine consacrée aux, Muses, appelées, pour cette raison, Pimpléides.

PIMPLE s. m. (pain-pie — du gr. pimptêmi, je remplis). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des ichneumoniens, type de la tribu des pimplites, dont l’espèce principale habite l’Europe.

— Encycl. Les pimples sont caractérisés par des antennes filiformes ; les mandibules bidentées à l’extrémité ; les palpes maxillaires composées de cinq articles, dont quelques-uns beaucoup plus gros que les autres ; l’abdomen épais, cylindrique, tronqué obliquement et terminé par une longue tarière chez les femelles. Leurs mœurs rappellent celles des ichneumons. Le pimple persuasif, une des plus grandes espèces, est noir, avec l’écusson blanc jaunâtre, deux points de cette couleur sur chaque anneau de l’abdomen et les pieds rouges ; il est assez répandu en France. Le pimple manifestateur, noir, avec les pattes fauves, se rencontra dans une grande partie de l’Europe. Le pimple instigateur est d’un noir chagriné, avec des ailes transparentes, à nervures brunes ; on observe le plus souvent un point noir sur les ailes ; cette espèce habite les environs de Paris, où on la trouve communément près des bois abattus ou dans les chantiers.

PIMPLIM s. m. (pain-plain). Nom vulgaire du poivre long.

PIMPLITE adj. (pain-pli-te — rad. pimple). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au pimple.

— s. m. pi. Tribu d’insectes hyménoptères, de la famille des ichneumoniens, ayant pour type le genre pimple.

PIMPRELOCHER v. a. ou tr. (pain-pre-loché). Fam. Coiffer d’une manière bizarre, ridicule : La Martin /’avait pimprelochée par plaisir comme un patron de modes ; c’était ta chose la plus ridicule qu’on pût imaginer. (M"1® de Sèv.) il Vieux mot.

PIMPRENELLE s. f. (pain-pre-nè-le. — Ce

PIN

mot nous vient de l’italien pimpinella, provençal pempirela, qu’on a fait venir, par une dérivation un peu forcée, du latin bipennella, qui a deux ailes. Il est plus probable que pimprenelle vient du latinpampinus, pampre ; le catalan pampinetla confirme cette conjecture). Bot. Genre de plantes, de la famille des rosacées, tribu des dryadées, comprenant plusieurs espèces qui habitent l’Europe centrale, la région méditerranéenne et les îles Canaries : On met ordinairement la pimprenelle dans les salades. (Rozier.) Dans l’économie rurale, on peut retirer beaucoup d’avantages de la pimprenelle. (V.’de Bomare.) La pimprenelle gui croit naturellement dans tes prés n’est pas moins bonne gue celle des jardins. (Raspail.) Il Pimprenelle blanche, Ancien nom des boucages. |) Pimprenelle d’Afrique, Nom vulgaire des mélianthes. n Pimprenelle saxifrage, Nom vulgaire d’une espèce de boucage. Il Pimprenelle de la Nouvelle - Zélande, Ancistre. Il Pimprenelle d’Italie, Sanguisorbe commune.

— Encycl. Les pimprenelles sont des plantes herbacées vivaces, rarement frutescentes, ou des arbustes. Elles ont des feuilles alternes, imparipennées, à folioles dentées ; leurs fleurs, rapprochées en tête terminale, entourées de bractées, sont monoïques ou dioïques ; dans ces dernières, les supérieures sont femelles, les inférieures hermaphrodites ; celles-ci comptent de dix à trente étamines, tandis que le nombre des autres varie d’une à cinq. Elles ont un calice à quatre divisions, à tube court ; deux nucules monospermes constituent le fruit dans le tube du calice endurci et rugueux.

La pimprenelle commune a une racine vivace, la tige droite, un peu anguleuse et rameuse, des feuilles ailées, à folioles arrondies ou ovales, glabres et dentées. La hauteur de la tige est de 0™,40. Les fleurs sont verdâtres et en têtes terminales. C’est une plante commune dans les prés secs et sur les montagnes boisées de l’Europe.

La. pimprenelle réticulée aune tige dressée verte ou rougeâtre, souvent laineuse, surtout à la base, haute de om,15 à l mètre. Elle croît spontanément en France, en Allemagne, en Suisse, .en Italie, dans les provinces méridionales de la Russie, dans le Caucase, etc.

La pimprenelle hybride a une tige rameuse et un peu velue, haute de O^Gô. Elle croit dans le midi de la France et dans presque toute l’Europe ; elle se plaît dans les lieux secs.

La pimprenelle épineuse a une tige ligneuse et frutescente, dépassant 1 mètre, à rameaux étalés et épineux. Aux fleurs succèdent de petites baies charnues et arrondies. EUe croît dans l’île de Candie, dans plusieurs lies de l’Archipel et du Levant, en Italie.

Cette plante a reçu des applications médicales et économiques ; elle a une saveur astringente et amère, ce qui indique qu’elle est tonique ; on lui a attribué des vertus apéritives, diurétiques, vulnéraires, et son emploi a été conseillé dans la gravelle, les obstructions, l’hémoptysie, la dyssenterie ; on lui a accordé la propriété d’augmenter la sécrétion du lait. Pline dit que, de son temps, on la considérait comme un bon stomachique ; elle atténuait la pituite de la rate, du foie et des reins ; elle était emménagogue, antibilieuse, arrêtait les pertes séminales et favorisait la conception ; mais, chez les anciens, l’imagination jouait un grand rôle dans l’observation des phénomènes naturels.

La pimprenelle se trouve communément dans les jardins potagers ; on la cultive également comme herbe fourragère. Comme telle, elle est d’un usage fréquent dans l’assaisonnement des salades, dont elle relève le goût et facilite la digestion ; on la fait entrer parfois dans la confection des bouillons aux herbes.

Dans les jardins, on la plante en bordure, qu’on fait soit de semis, en mars, soit de racines de vieux pieds choisies en automne.

Quelques agronomes ia cultivent comme fourrage en prairies artificielles. Elle réussit dans les terrains maigres et elle résiste si bien aux sécheresses, qu’elle garde ses feuilles tandis que la luzerne et le sainfoin sont desséchés et grillés. Les moutons, les bœufs et les vaches aiment la pimprenelle.

PIN s. m. (pain — lat. pinus, mot qui se rapporte au sanscrit pitana, pitadâru, pitadru. L’adjectif pita signifie jaune et forme beaucoup d’autres noms d’arbres et de plantes composés, comme pîtadru, pitadâru, arbre ou bois jaune, ainsi que pitaparni, feuille jaune, pitasâra, suc jaune, etc. L’étymologie de ce mot, qu’on retrouve dans le grec pitus, est obscure. Il semble difficile de ramener régulièrement le sanscrit^i/a, jaune, etpitta, bile, à une même racine, et Pictet pense qu’il faut les séparer. Il s’en tient donc au rapprochement de pita avec le grec pitus et l’ancien allemand fieta pour le nom du pin ; mais il se demande en même temps si 1 acception de jaune est bien la primitive en sanscrit. Aucune étymologie, en effet, ne justifie ce sens, et l’épithète d’arbre jaune, pîtadru, ou de jaune, pitana, ne se comprend guère ’appliquée à deux espèces de pins. Comme pittala ou pitala, jaune, bronze, dérive de pitta, bile, il semble probable que pila a désigné de même, dans l’origine, une substance jaune, sans doute la résine). Bot.

PIN

Genre d’arbres, de la famille des conifères, tribu des abiétinées, comprenant une centaines d’espèces, répandues surtout dans les régions tempérées de l’hémisphère boréal : Le pin maritime égayé la vue, purifie l air et fixe ta dune mouvante. (M. Du Camp.) Les grands pins, gémissant sous les coups des haches, tombent en roulant du haut des montagnes. (Fén.)

Plus on est élevé, plus on court de danger : [pile. Les grands pins sont en butte aux coups de la tem Bacak.

Il Pin aquatique, Nom vulgaire de la pesse commune. Il Pin du Liban, Nom vulgaire du cèdre du Liban.

Pomme de pin, Nom donné au cône ou fruit du pin.

— Pêche. Nom donné aux mailles du fond de la manche, ayant une très-faible ouverture.

— Ichthyol. Poisson du genre trïgle.

— Encycl. Les pins sont des arbres de grande ou de moyenne taille, à racines pivotantes. La tige varie de hauteur, suivant les espèces, depuis 1 mètre jusqu’à 50 mètres ; elle est revêtue d’une ècorce rugueuse et écailleuse, d’une eouleur gris clair ou gris brun foncé ; cette tige est dépourvue de branches jusqu’à plus des deux tiers de sa hauteur ; elle ne conserve que les traces des verticilles. Les rameaux, lisses et arrondis, sont moins chargés de feuilles que dans les autres conifères ; ils se dirigent selon des arcs de cercle horizontaux inclinés ou redressés ; leur étendue, qui devient moindre à mesure qu’ils occupent un rang supérieur, leur donne la figure d’une pyramide plus ou moins convexe. Les feuilles, dont la couleur varie du vert gai au vert sombre, sont filiformes, linéaires, en aiguilles, ce qui leur a valu le nom A’aciculées ; elles sont réunies dans une enveloppe membraneuse cylindrique. Le feuillage persiste trois ans ; il donne, vers la fin de l’automne et pendant les tristes jours de l’hiver, la douce illusion du printemps. La feuillaison, quand elle a lieu, est plus ou moins précoee.

Les fleurs sont monoïques et monadelphes. Les fleurs mâles forment des chatons en grappes ; privées de calice et de corolle, elles sont nues, presque sessiles, en spirales imbriquées comme des écailles ; elles forment des épis à la base des nouveaux bourgeons. Les fleurs femelles sont en chatons ovoïdes, dont les écailles, solides, serrées sur un axe commun, ont la même disposition que les mâles. Elles n’ont point de corolle ; les deux ovaires sont demi-adhérents, et chacun se change en un akène ovoïde globuleux, osseux, membraneux. Le pollen des fleurs mâles est si abondant, qu’en avril, quand il pleut et que souffle le vent d’ouest, il forme d’épais nuages de poussière autour des forêts de pins. Ces nuages, emportés au loin, puis tombant tout à coup sur la terre, ont fait croire à des pluies de soufre, erreur populaire qui subsiste encore dans certains pays.

Le fruit est un cône ou strobile ; il est do forme plus ou moins ovoïde. Les écailles, serrées, imbriquées, abritent des graines nues, de couleur brune ou noirâtre plus ou moins foncée. Leur développement est lent. Parfois, le cône ouvre ses écailles dès la maturité ; ailleurs, ce n’est qu’un an ou deux ans plus tard. Cette maturité n’a lieu que dans l’année qui suit la fécoûdation. Les graines sont revêtues d’un tégument coriace et d’une aile membraneuse qui facilite leur dissémination par les vents. L’amande est formée par un albumen charnu, quelquefois oléagineux ; dans quelques espèces, elle est alimentaire.

Les pins forment le genre le plus utile de la famille des conifères et le plus nombreux en espèces ; ce genre, en effet, en renferme plus de cent, parmi lesquelles dix croissent naturellement en Europe ; la plupart des autres sont cultivées dans les jardins botaniques ou paysagers.

Le pin sylvestre a reçu les noms de pin de Riga, pin de Genève, pin d’Écosse, pin d’Saguenau, pin pinasse, pin d mâture ; il forme l’essence dominante dans beaucoup de grandes forêts, où il se trouve fréquemment mélangé avec le chêne et le bouleau. Cet arbre peut s’élever droit à une hauteur de 26 mètres. Son tronc, ordinairement nu lorsqu’il croît en forêt pressée, est rameux presque dès sa base s’il est isolé. Les rameaux, ternes ou quaternés, forment des étages en verticilles deux à quatre ensemble et jusqu’à six, à disposition invariable autour du tronc, ce qui indique l’âge, chaque entre-nœud correspondant à une année. Son écorce est brunâtre, épaisse et crevassée. Ses feuilles sont plus larges que celles du sapin et de l’épicéa ; leur ombrage est d’une faible intensité. Le strobile, petit la première année, grossit au printemps suivant seulement et se trouve développé vers la fin de l’été ; il est mûr en novembre ou décembre, mais sa graine demande dix-huit mois pour mûrir et deux ans à peu près pour sa dissémination. Le pin sylvestre ne devient réellement fécond que vers la quarantième année ; mais, à vingt ans, il peut déjà donner quelques bonnes graines.

Les climats les plus favorables au pin sylvestre sont les climats tempérés ; cependant il supporte bien les pays froids. Il prospère dans le nord de l’Europe, — dans les plaines et sur les pentes ; il réussit moins bien sur les hautes