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dait autant de puissance et de richesse. Ses ambassadeurs tenaient le premier rang après ceux des rois, et les envoyés des princes d’Asie l’appelaient le grand prince d’Occident. Il aimait la paix et ne reculait devant aucun sacrifice pour éviter de nouvelles collisions. Aussi sa popularité était-elle grande dans ses États. « Ses sujets, dit Commines, avoient grandes richesses à cause de la longue paix qu’ils avoient eue et pour la bonté du prince sous qui ils vivoient, lequel peu tailloit ses sujets ; il me semble que ces terres se pouvoient mieux dire terres de promission que nulles autres seigneuries qui fussent sur la terre. » Philippe le Bon avait été marié trois fois : à Michelle de France, à Bonne d’Artois et à Isabelle de Portugal, dont il eut Charles le Téméraire qui lui succéda.


PHILIPPE, dit le Magnanime, landgrave de Hesse, né à Marbourg en 1504, mort en 1567. Il succéda, en 1509, à son père Guillaume de Hesse, sous la tutelle de sa mère Anne de Mecklembourg, épousa, en 1523, Christine, fille de Georges, duc de Saxe, contribua à étouffer, en 1525, la révolte des paysans, entra en relations avec Luther et Mélanchthon, introduisit, en 1520, la Réforme dans ses États, supprima tous les couvents et fonda, cette même année, l’université de Marbourg. En 1534, Philippe, aidé par la France, prit au roi des Romains, Ferdinand, le duché de Wurtemberg. Deux ans plus tard, il envoya des troupes contre les anabaptistes de Munster, fit de persévérants efforts pour concilier les diverses sectes protestantes, demanda dans ce but qu’on rédigeât la formule de concorde et devint, en 1531, un des chefs de la ligue protestante de Schmalkalde. Après avoir assisté les villes de Gosslar et de Brunswick contre Henri de Brunswick (1542) et amené un fort contingent à l’armée protestante, commandée par l’électeur de Saxe, qui fut battu par Charles-Quint à Muhlberg (1547), il fit sa soumission à l’empereur. Mais celui-ci, en dépit de la foi jurée, le retint prisonnier pendant cinq ans. Rendu à la liberté après la paix de Passau (1552), Philippe de Hesse régna paisiblement jusqu’à la fin de sa vie. Devenu amoureux d’une fille d’honneur, Marguerite de Saale, il résolut de l’épouser, bien que sa femme fût encore vivante et lui eut donné huit enfants. Mélanchthon et Luther, à qui il s’adressa à ce sujet, l’autorisèrent à commettre cet acte de bigamie qui, d’abord secret, fut bientôt rendu public et causa un grand scandale en Allemagne.

Philippe le Magnanime (ordre de), ordre de chevalerie de la Hesse grand-ducale. Il a été institué le 1er mai 1840, par le grand-duc Louis II, qui l’a destiné à servie de récompense à tous les genres de mérite et lui a donné le nom d’un des membres les plus illustres de sa famille, le landgrave Philippe, mort en 1567. Les membres se divisent en quatre classes : une de grands-croix, deux de commandeurs et une de chevaliers. Le ruban est rouge foncé liséré de bleu. La devise se compose des mots latins : Si Deus nobiscum, quis contra nos ? (Si nous avons Dieu pour nous, qui pourra nous nuire ?) Les grands-croix portent la décoration suspendue en écharpe à un ruban rouge foncé avec liséré bleu de chaque côté et allant de l’épaule droite au côté gauche. Ils ont, en outre, sur la poitrine une plaque à rayons d’argent, avec l’effigie de Philippe le Magnanime dans un écusson rond, entouré de la devise de l’ordre. Les commandeurs portent la même croix, d’une forme plus petite, à un ruban moitié moins large, autour du cou. Les chevaliers portent à la boutonnière un ruban étroit et une croix toute petite.


PHILIPPE (DON), duc de Parme, fils du roi d’Espagne Philippe V et d’Élisabeth Farnèse, né en 1720, mort en 1765. Il épousa, en 1738, Louise-Élisabeth de France, fille de Louis XV. Pour se rendre maître des duchés de Parme, Plaisance et de Gnastalla, il fit, avec l’aide de la France et de l’Espagne, la guerre au duc de Savoie (1743-1748), avec des alternatives de succès et de revers, et fut investi de ces duchés par le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748. La reine de Hongrie, qui en était maîtresse depuis que don Carlos les lui avait cédés (1737), les lui abandonna. Don Philippe s’attacha à faire fleurir dans ses États la justice, l’agriculture, le commerce et les arts. Il fonda une Académie des arts, une École militaire, introduisit des réformes dans les affaires ecclésiastiques et se fit aimer par sa bienfaisance.


PHILIPPE, dit de Thessalonique, poëte grec, qui vivait, croit-on, au IIe siècle de notre ère. Il composa un assez grand nombre d’épigrammes pleines de grâce et de délicatesse, et s’est surtout fait connaître par la charmante collection que les philologues désignent sous le nom d’Anthologie de Philippe. Cette anthologie, qui est un supplément de celle de Méléagre, contient des pièces de Philodème, de Crinagoras, d’Antiphile, de Parménion, d’Antiphane, d’Automédon, de Zonas, de Blanor, d’Antigone, etc. Elle a été imprimée avec l’anthologie de Planude. « Ce recueil, dit Parisot, présente un grand nombre de pièces ingénieuses et piquantes. On peut croire que Philippe avait choisi avec goût parmi les matériaux, sans doute nombreux, qu’il avait entre les mains. Ses pièces occupent une place distinguée dans ce recueil. L’élégance, la finesse, l’harmonie s’y rencontrent presque perpétuellement et annoncent sinon un poète sublime, du moins un aimable et spirituel versificateur. »


PHILIPPE, dit de la Sainte-Trinité (Esprit JULIEN, en religion), missionnaire et théologien français, né à Malaucène, comtat d’Avignon, en 1603, mort à Naples en 1671. À dix-huit ans, il entra dans l’ordre des Carmes déchaussés et, après s’être préparé à Rome à l’œuvre des missions, il se rendit, en 1629, en Perse, étudia l’arabe à Bassorah, puis passa à Goa (1631), où il resta neuf ans. De retour en France en 1640, il devint général de son ordre (1665) et visita, comme vicaire général du saint-siége, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Pologne, la Hongrie et l’Italie. Ses principaux ouvrages sont : Summa philosophiae (Lyon, 1648, in-fol.) ; Itinerarium orientale (Lyon, 1649, in-8o), trad. en français par. P. de Saint-André (1652), ouvrage descriptif et historique dans lequel l’auteur se montre à la fois trop crédule et toujours prolixe ; Summa theologis mysticae (Lyon, 1653, 5 vol. in-fol.) ; Décor Carmeli religiosi, seu historia carmelitarum sanctitate illustrium (Lyon, 1665, in-fol.), contenant les vies d’environ deux cents carmes ; Théologia carmelitarum, sive historia carmelitarum (Rome, 1665, in-fol.).


PHILIPPE (Claude-Ambroise), magistrat français, né à Besançon en 1614, mort en 1698. Il se fit recevoir avocat à Dôle, puis retourna dans sa ville natale, y fonda une Académie littéraire, puis devint juge de la régalie (1642), membre du conseil des Vingt-Huit, lieutenant général du bailliage d’Ornans (1649), avocat fiscal au parlement de Dôle (1651), conseiller (1665), puis premier président du parlement de cette ville. Désigné pour aplanir les obstacles qui s’opposaient à l’échange de Besançon contre Franckendal, il s’acquitta avec habileté de cette mission, fut ensuite envoyé comme député à la diète de Ratisbonne, puis à celle des cantons helvétiques pour demander l’intervention de la Suisse dans !e but de conserver la Franche-Comté à l’Espagne. Louis XIV, ayant annexé cette province a la France, transporta le parlement de Dôle à Besançon, et, pour récompenser les talents dont Philippe avait fait preuve, il lui donna les fonctions de président à mortier dans cette cour. On doit à Philippe plusieurs ouvrages restés manuscrits : Mémoires (2 vol. in-fol.) ; Histoire de la diète de Ratisbonne (2 vol. in-fol.) ; Recueil des principales questions de droit sur les décisions du parlement de Franche-Comté (2 vol. in-fol.}.


PHILIPPE, célèbre chef indien de l’Amérique du Nord, qui vivait au XVIIe siècle. Son vrai nom était Matacom, mais les Anglais l’avaient fait baptiser sous celui de Philippe. Fils de Massassoit, sachem de la tribu des Wampanooga, qui résidaient sur le mont Hope, au Pokanokett, dans le Rhode-Island, il succéda, en 1662, à son frère Alexandre et, en 1670, les colons anglais de Plymouth qui le redoutaient lui imposèrent un traité et exigèrent de lui qu’il leur remît toutes les armes de sa tribu. Au bout de quelque temps, on l’accusa de ne point tenir son engagement ; pour échapper à la guerre dont on le menaçait, Philippe fut contraint de payer une forte somme (1671). Cette situation, quoique très-tendue, se maintint assez longtemps. Philippe couvait sa vengeance et en préparait silencieusement la réussite pour ne point donner l’éveil à ses voisins soupçonneux. En 1675, le gouvernement de Plymouth ayant fait exécuter trois Indiens soupçonnés de meurtre, Philippe, dont l’autorité se trouvait ainsi foulée aux pieds, puisque les blancs disposaient du sort de ses hommes, saisit ce prétexte pour mettre à feu et à sang tout ce qui se trouvait près de lui. L’alarme se répandit partout, les colonies unies furent appelées aux armes, et aussitôt commença la guerre la plus sanglante et la plus désastreuse qu’aient enregistrée les annales de ce pays. Des corps de volontaires de Plymouth et du Massachusetts se portèrent promptement au secours des points attaqués, et ils se frayèrent un passage jusqu’aux villages des Wampanoogs, pour attaquer l’ennemi sur son propre terrain. Philippe et ses guerriers s’étaient retranchés dans des marais à Pocasset (aujourd’hui Tiverton), d’où ils se répandaient sur les plantations des blancs qu’ils saccageaient. Ils y furent poursuivis et ne purent s’en échapper qu’avec quelques pertes. De là ils se portèrent sur le pays des Nypmucks, dans le Massachusetts. Cette tribu se déclara pour eux et les aida dans l’œuvre de destruction. Les Indiens dits de rivière vinrent grossir les forces de la rébellion et firent éprouver des pertes sensibles aux colonies. Pendant un an, les deux armées furent aux prises : les Pokanoketts furent exterminés et les Narraghansetts perdirent environ un millier des leurs dans le combat de Sunke-Squaw. Tous les Indiens établis sur la rivière du Connecticut et la plupart des Nypmucks qui survécurent s’enfuirent dans le Canada, où ils rendirent ensuite de grands services aux Français ; quelques centaines seulement se réfugièrent à New-York. On rapporte que, du mois de juin au mois d’octobre 1676, le seul détachement du capitaine Church tua environ 7,000 Indiens, et les prisonniers furent exportés et vendus comme esclaves. Mais les vainqueurs payèrent bien cher leur triomphe. Treize villes furent entièrement détruites et six cents habitations incendiées. Chaque famille eut quelque mort à déplorer, et les frais de la guerre furent si considérables, que les commissaires des Provinces-Unies estimèrent à plus de 2,560,000 francs les seules dépenses de la vieille colonie. Telle fut l’issue de la guerre que le roi Philippe conduisit en personne, avec une habileté et une énergie dignes des plus grands généraux. Il appliqua toutes les ressources de son intelligence à la conduite de cette grande guerre, qui était le début et qui devait être le terme de la querelle entre les peaux-rouges et les blancs. Ses premiers succès furent effrayants ; mais la chance tourna bientôt contre lui ; il avait à combattre toutes les forces de la colonie et à se défendre contre la trahison de quelques-uns des siens. Il eut alors recours à un système de fuites soudaines, de retours imprévus, de ruses incessantes. Pressé par les Anglais, il s’élance, plonge dans l’eau ou franchit un précipice, et disparaît à tous les yeux, cachant sa trace pendant des mois entiers. Quelques semaines après le commencement des hostilités, il fut cerné dans le grand marais du Pocasset et fut obligé, pour échapper à ses ennemis, de leur abandonner les femmes et les enfants, tandis qu’il descendait sur un radeau, avec l’élite de ses guerriers, la grande rivière de Taunton. L’année suivante, un transfuge conduisit les Anglais dans son camp. Philippe prit la fuite précipitamment et se réfugia dans un marécage où il trouva la mort. Enveloppé par les troupes de Church, il ne pouvait leur échapper ; mais une dernière amertume lui était réservée, celle de périr de la main d’un des siens. Un misérable, qui comptait sans doute sauver sa vie en tuant son chef, l’assassina et passa aussitôt à l’ennemi. Philippe fut décapité, on coupa son corps par morceaux, par application de la loi anglaise pour fait de trahison, et on porta sa tête triomphalement à Plymouth. Philippe n’était pas un barbare par les manières et les sentiments. On ne cite pas un seul exemple de mauvais traitements qu’il ait fait subir à un prisonnier, alors même que la barbarie de ses adversaires semblait autoriser de sanglantes représailles.


PHILIPPE (Philippe CAUVY, connu au théâtre sous le nom de), chanteur français, né en 1754, mort vers 1820. Il obtint, très-jeune, de beaux succès en province et débuta à la Comédie-Italienne le 9 août 1780, par le rôle d’Octave, dans le Magnifique, opéra de Grétry. Il joua ensuite les rôles de don Alonze, dans l’Amant jaloux, d’Alcindor, dans la Belle Arsène, d’Azor, dans Zémire et Azor. Doué à la fois de grands avantages extérieurs, d'une voix moelleuse, pleine de grâce et d'expression dans les morceaux de sentiment, Philippe obtint un succès complet et fut, peu après, nommé sociétaire. Néanmoins, pendant quatre ans, cet artiste fut réduit à créer des rôles médiocres. Le côté sérieux de son talent s’accommodait mal des puérils personnages d’amoureux d’opéra-comique. Enfin, en 1784, Grétry lui confia le rôle du roi dans Richard Cœur de Lion ; mais Philippe fut atteint, à la dernière répétition, d’un enrouement qui le força à prier le maestro d’ajourner la représentation de son œuvre. « Vous savez, lui dit Grétry, que je cherche avant tout à imiter la nature ; or, quoi de plus naturel que de s’apercevoir que la captivité prolongée du roi Richard a altéré la pureté de sa voix ? Le public comprendra cela à merveille. » Philippe s’exécuta, quoique à moitié rassuré, mais l’événement donna raison à Grétry. Les spectateurs applaudirent vivement le chanteur, et, dès ce moment, sa réputation égala celle de Clairval. Sedaine et Grétry composèrent désormais, à l’intention de Philippe, des personnages chevaleresques que, seul, il était capable d’interpréter. Il quitta le théâtre, en 1805, après être resté vingt-cinq ans sur la brèche, changeant d’emploi sans voir diminuer ses succès. Son talent de comédien avait grandi grâce à l’âge et à l’expérience ; son style s’était épuré ; enfin, il donna son nom à un emploi. Pendant longtemps, on fut engagé en province pour chanter les Philippe. Outre Richard Cœur de Lion, ses principales créations sont : le marquis, de la Dot, opéra de Dalayrac ; le comte, dans Nina ou la Folle par amour, opéra de Dalayrac ; Timur, dans l’Amitié à l’épreuve, de Grétry ; Sans-Quartier, dans les Méprises par ressemblance, de Grétry ; le comte d’Albert, dans l’opéra de ce nom, de Grétry ; Edoin, dans Azémia ou les Sauvages, de Dalayrac ; le général Auguste, dans Sargines, de Dalayrac ; Pierre le Grand, dans l’opéra de Grétry ; Coradin, dans Euphrosine, de Mehul ; le comte de Boleslas, dans Lodoïska, de Kreutzer, etc.


PHILIPPE (Emmanuel-Philippe LAVILLENIE, connu au théâtre sous le nom de), acteur français, né vers 1779, mort à Paris en 1824. Après avoir été successivement attaché aux grands théâtres de Cassel et de Naples, il débuta à la Comédie-Française, puis s’engagea au théâtre de la Porte-Saint-Martin où il obtint de brillants succès. Philippe créa le rôle du Vampire avec un talent remarquable. « Un maintien noble, un bel organe, beaucoup d’énergie, tels étaient les avantages de cet acteur à qui l’on reprochait de l’exagération dans son jeu, dit un biographe. Il avait joué, le 14 octobre 1824, dans le Commissionnaire, et le 15, à six heures du matin, il a été trouvé mort dans son lit. »


PHILIPPE (Philippe-François ROUSTAN, dit), acteur, né à Paris en 1768, mort à Ormes-le-Guignard, près de Vendôme, en 1847. Fils d’un perruquier, il apprit le métier de son père, qu’il quitta pour se faire comédien. Après avoir joué en province, il parvint à se faire engager au théâtre du Vaudeville à Paris. Le hasard le tira brusquement de son obscurité. La représentation du Gascon ou la Pompe funèbre, vaudeville de Scribe et Dupin, se trouvait retardée par l’indisposition prolongée d’un acteur ; Philippe, doué d’une mémoire prodigieuse, apprit le rôle et offrit de remplacer le malade. Le directeur et les auteurs furent tellement satisfaits de l’aplomb, de la verve et de la gaieté qu’il montra en répétant le rôle, qu’on accepta son offre ; et il joua avec un succès complet dans le Gascon (14 octobre 1815). Mlle Volnais, sociétaire de la Comédie-Française, devint la femme du joyeux comique, qui était un habile prestidigitateur à ses moments perdus. En 1827, Philippe abandonna le public du Vaudeville, dont il était devenu l’enfant gâté, pour entrer au théâtre des Nouveautés. Il ne fit que changer de succès et créa, entre autres, le rôle de Monsieur Jovial, l’huissier chansonnier, avec une perfection telle que le sobriquet lui en resta. En 1831, Philippe passa au Palais-Royal. Il obtint dans la Gageure des trois commères un succès presque égal à celui de Jovial. Philippe était vulgaire ; on lui a reproché de manquer de variété dans son jeu ; mais il savait provoquer le rire et détaillait un couplet avec une rare perfection.


PHILIPPE (Adrien), médecin français, mort à Reims en 1858. Il se fit recevoir docteur et se fixa à Reims, où il devint médecin en chef de l’Hôtel-Dieu et professeur à l’École de médecine. On lui doit les ouvrages suivants : Histoire philosophique, politique et religieuse de la barbe (1845, in-12) ; Histoire des apothicaires chez les principaux peuples du monde (1853, in-8o) ; Histoire de la peste noire (1853, in-8o) ; Précis historique sur l’ancienne communauté des maîtres en chirurgie de la ville de Reims (1853, in-8o) ; Histoire de la saignée (1855, in-8o) ; Royer-Collard (1857, in-8o).


PHILIPPE (Matthieu BRANSIET, en religion le frère), supérieur général des frères des écoles chrétiennes, né au hameau de Gaschat, commune d’Apinac (Loire), en 1792, mort en janvier 1874. Il appartenait à une nombreuse famille de paysans. Après avoir reçu une instruction des plus élémentaires à une école de village, il se rendit en 1809 à Lyon et entra, comme novice, à l’institut des frères de la doctrine chrétienne. En 1810, il fut chargé d’une classe et admis dans la congrégation sous le nom de frère Philippe. Trois ans plus tard, il devint directeur d’une école de cabotage à Auray, puis fut successivement nommé directeur des écoles de Reims et de Metz, de l’établissement de Saint-Nicolas-des-Champs à Paris (1823), visiteur des écoles de Paris, assistant du supérieur général (1830) ; enfin, il succéda au frère Audelet comme supérieur général de la congrégation. Par son activité, son habileté et son zèle, le frère Philippe contribua beaucoup à l’extension considérable des écoles congréganistes, qui comptait 2,300 frères en 1838, et dont le nombre s’élevait, à sa mort, à près de 10,000, instruisant 380,000 élèves. Très-versé dans les questions d’instruction élémentaire, il fut appelé, à diverses reprises, à exposer ses idées et les résultats de son expérience devant les commissions chargées de réorganiser l’instruction populaire. Lors de la déclaration de guerre à la Prusse (août 1870), le frère Philippe offrit ses services et ceux des frères au ministre de la guerre et donna l’exempte aux membres de sa congrégation, attachés aux ambulances comme brancardiers et infirmiers, en allant ramasser les blessés et ensevelir les morts. Le gouvernement de la Défense nationale lui donna la croix de la Légion d’honneur, qu’il accepta sur les instances du docteur Ricord. En 1873, il fit un voyage à Rome à l’occasion de la béatification du Père de La Salle. Le frère Philippe a écrit un assez grand nombre de petits livres d’histoire sainte, de grammaire, d’arithmétique, etc., qui sont encore en usage chez les frères et qui portent les initiales F. P. B. (frère Philippe Bransiet). Nous citerons, entre autres : Abrégé de géographie ; Abrégé de géométrie ; Abrégé de grammaire ; Abrégé d’histoire sainte ; Cours d’histoire ; Dictionnaire de la langue française ; Exercices orthographiques ; Nouveau traité d’arithmétique décimale ; Sujets d’examen ; Recueils de problèmes, etc. On lui doit en outre quelques livres religieux : Méditations sur saint Joseph (1864, in-12) ; Explication en forme de catéchisme des épîtres et évangiles de tous les dimanches et des principales fêtes (1864, in-8o, 2e édit.) ; Résumé des méditations à l’usage des frères des écoles chrétiennes (1866, in-18) ; Méditations sur la passion de Notre-Seigneur (1867, in-18) ; Méditations sur l’Eucharistie (1868, in-18) ; Méditations sur la très-sainte Vierge(1869, in-18). Mentionnons également : De la vocation en général et spécialement de la vocation à l’état religieux ; De l’infidélité à la vocation religieuse ; Souvenirs de noviciat. Conduite à l’usage des écoles chrétiennes ; les