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de combat et de travail continuels. Sa vigueur se consumait ainsi peu à peu et son dépérissement devait de jour en jour être plus sensible. Enfin le dérangement des saisons, un hiver long et extraordinaire seront les dernières marques de sa caducité. Le monde moral ne sera, pas moins troublé que le monde physique. Alors toutes les puissances ennemies que les dieux tenaient enchaînées avec beaucoup de peine, rompant leurs fers, achèveront de plonger l’univers dans la confusion. En vain les dieux seront soutenus par l’armée des guerriers de Valhalln, ils n’en périront pas moins en détruisant leurs ennemis ; c’est-à-dire que, dans ce grand jour, les divinités inférieures, soit bonnes, soit mauvaises, retomberont, en se combattant, dans le sein de la grande divinité, d’où toutes choses sont émanées et qui survit à toutes choses. Après cela, le monde devient la proie des flammes, destinées plutôt à le purifier qu’à le détruire, puisqu’il reparaît dans la suite plus beau, plus agréable et plus fécond. Ce qui est tout à fait digne de remarque, c’est que la tradition Scandinave n’est presque autre chose que la doctrine de Zénon et des stoïciens. La philosophie du Portique établissait une divinité éternelle, répandue dans toutes les parties du monde et qui était l’âme et le moteur universel de la matière. De cette divinité étaient émanées, avec le monde, des intelligences destinées à le gouverner sous ses ordres et qui devaient subir les mêmes révolutions que lui au jour fixé pour le renouvellement de cet univers. Le feu caché dans les veines de la terre en consumait sans cesse l’humidité et devait enfin l’embraser entièrement. ■ Un temps arrivera, dit Senèque dans sa Consolatio ad Marciam, où le monde prêt à se renouveler sera enflammé, où les forces opposées se détruiront en se combattant, où les étoiles iront heurter les étoiles, et où tout l’univers précipité dans le même feu sera brûlé. » Ce bouleversement devait être précédé d’une inondation, et à cet égard 'Edda s’accorde encore très-bien avec Zenon. Sénèque traite au long de ce déluge futur dans ses Questions naturelles, à II devait, dit-il, contribuer à purifier la terre préparée pour de nouveaux habitants plus vertueux et plus innocents que nous. »La preuve la plus forte de l’identité des deux systèmes, c’est que cette destruction du inonde devait entraîner celle des dieux, c’est-à-dire des divinités créées ou inférieures. Ils n’étaient point détruits proprement, mais ils se réunissaient en se résolvant dans l’âme du inonde, en se fondant dans cette intelligence de feu, dans ce principe éternel et universel dont ils étaient émanés. Ce qui rend enfin le parallèle complet et frappant, c’est que, dans l’école du Portique comme dans les légendes , desIslandais, la scène effrayante de la lin était suivie d’unénouvelle création dont parle Séiièque. Il y a loin assurément des pays du Nord jusqu’aux lieux où la philosophie stoïcienne uvait cours, et, d’un autre côté, le système dont il est question n’est pas de ceux auxquels tout homme peut arriver seul. Il paraît donc vraisemblable que tous ceux qui l’ont adopté l’ont tenu de la même main et particulièrement des Perses. On sait qu’Odin et les Ases sont originaires de quelque contrée de l’Asie. Zenon, à son tour, était né à Chypre, de parents phéniciens, et avait probablement emprunté des mages et des idées de Zoroastre les principaux points de sa doctrine.

À ces observations générales nous ajouterons quelques détails caractéristiques. Brymer, littéralement traduit, veut dire une salle bien chauffée, et Okolm signifie un lieu inaccessible au froid. Au dernier jour, ces calamités devaient commencer par un grand hiver ; les portes et les fenêtres de l’enfer étaient ouvertes du côté du nord. Ou voit bien que tout cela a été imaginé dans un pays froid. Lif, enfin, le nom de l’homme qui survit, signifie la vie, ce qui prouve que la fable allégorique voulait dire qu’il restait dans la terre un principe, un germe de vie propre à réparer la perte du genre humain.

RÀGNETRUDE, une des nombreuses concubines du roi Dagobert, dont il eut Sigebert, roi d’Austrasie, et qui vivait au vue siècle. On sait que le fcJalomon des Francs, comme le Salomon des Juifs, peuplait ses palais de belles femmes et partageait son temps entre les plaisirs de l’amour et les exercices religieux. Frédéguire dit-(ch. ex) : Luxwis supra modv.m deditus, très habebat, ad instar Salomonis, reginas, maxime et plurimas concubinas... Nomina concubinarurn, eo quod plures fuissent, increvit huie chronics inseri.

RAGN1NA (Dominique), poste serbe, né à Raguse en 1536, mort dans la même ville en 1607. Après avoir habité la Sicile, il se rendit en 15G3 à Florence, où il devint conseiller intime du grand-duc de Toscane. Une intrigue amoureuse qu’il eut avec une personne désignée sous le nom de Rose la Florentine le força à quitter précipitamment cette ville. Ragnina visita alors plusieurs villes d’Italie, puis retourna à Raguse, où il remplit plusieurs fois la charge de recteur ou président de la république. Il fut le Tibulle et le Clément Marot de la pléiade de poêles qui constituent la période ragusaine de la littérature serbe. Ou lui doit : Poésies variées (Florence, 1563, vol.) ; des Arguments moraux à l’usage des

hagô

enfants, des Panégyriques et des traductions serbes de Tibulle, Properce, Martial, etc.

RAGORÂÏ, prince mahratte. V. RagonâthRaou.

KAGOCZI, nom de plusieurs princes de Transylvanie. V. Rakoczy.

RAGOCZY PFEIFE s. m. (ra-go-zi-pfèï-fe). Sorte de litre hongrois. V. taragato-sip.

RAGOIS (Claude, abbé Le), pédagogue français. V. LE RaGois.

RAGON (Jean-Marie), écrivain français, né à Uray-sur-Seine en 1781, mort à Paris en 1862. D’abord caissier de la recette générale k Bruges, il fut nommé, après 1814, chef de bureau au ministère de l’intérieur. A vingt et un ans, Ragon s’était.fait recevoir francmaçon. Quelques années plus tard, il devint le fondateur des trois ateliers des trinosophes, "qu’il présida avec une grande distinction. Il a écrit sur la franc-maçonnerie, qu’il regardait comme devant conduire l’humanité vers des destinées meilleures, un grand nombre d’ouvrages, dans lesquels il a fait preuve d’une remarquable érudition. Ses principaux écrits sont : Cours philosophique et interprétatif des initiations anciennes et modernes (Paris, 1841, in-8") ; la Messe et ses mystères comparés aux mystères anciens, etc. (Nancy, 1842, in-8°), ouvrage curieux et estimé ; Maçonnerie occulte (1853, in-8») ; ('Orthodoxie maçonnique (Paris, 1853, in-8°), histoire du développement et de la marche de la grande initiation depuis l’antiquité la plus reculée ; une collection de quinze Rituels maçonniques (1860-1861, in-8") ; Ordre chapitrât (1860, in-8») ; Manuel complet de la franc-maçonnerie d’adoption (1861, in-8") ; Tuileur général de ta franc-maçonnerie ou Manuel de l’unité (1861, in-8°), etc.

RAGON (Félix), historien français, né à Avallon (Yonne) en 1795. Élève de l’École normale (1813), il a été professeur d’histoire au collège Bourbon, inspecteur de l’académie de Paris et inspecteur général des études (1849-1852). Outre des traductions en vers d’Horace (1831), des Lusiades (1842), etc., on lui doit des ouvrages d’enseignement, dont plusieurs ont été souvent réédités. Nous citerons de lui : Abrégé de l’histoire générale des temps modernes (1824-1826, 3 vol. in-8") ; Précis élémentaire de l’histoire de France (1835, in-18) ; Précis de l’histoire moderne (1846) ; Essai de poésies bibliques (1849), etc.

RAGONÀTH-RÂOU, appelé aussi quelquefois Ragobflr et Rnkaubah, peischwah ou régent des Mahrattes, mort vers 1786. À la mort de son père, Badjy-Râou, qui avait détrôné le rajah Sahou pour gouverner à sa place, Ragonâth aida de ses talents militaires son frère aîné, Balàdjy-Râou, qui avait succédé à.son père (1759), et conquit pour son propre compte la moitié du Guzarate. À la mort de son frère, qui laissait deux jeunes fils, il dévint régent du royaume (1761) ; mais, emprisonné peu après par sa belle-sœur, il ne recouvra sa liberté qu’à la mort de son neveu, Madhou-Râou (1772). Il reprit alors les rêne3 du gouvernement sous Naraïn-Ràou, second fils de Balâdjy ; mais, ayant été de nouveau dépouillé de son autorité, il fit assassiner le jeune roi et s’empara du trône (1773). Ce crime, inouï chez les Mahrattes, le rendit odieux à ce peuple. La veuve de Naraln étant accouchée d’un fils huit mois après la mort de son époux, les grands le reconnurent pour souverain, sous la tutelle d’un conseii de régence. Renversé du pouvoir, Ragonâth se réfugia k Bombay, obtint des Anglais un corps de troupes avec lequel il s’empara de Baroche, de l’île Salceite, mais fut complètement battu en 1775. Après avoir demandé vainement des secours aux Français et aux Portugais et mené la vie d’un chef de brigands, Ragonâth obtint des Anglais, en 1778, une armée de 10,000 hommes, marcha contre les Mahrattes, qui se levèrent en masse, et, le 16 janvier 1779, son armée, enveloppée près de Wargaoun, fut forcée de se rendre à discrétion, après uu combat très-meurtrier. Conduit prisonnier à Pounah, Ragonâth s’échappa six mois plus tard pour recommencer la guerre avec 1 armée anglaise du Bengale ; enfin, après un traité conclu entre les Anglais et les Mahrattes à Salbey (1782), la régence de Pounah assigna pour résidence au chef vaincu un graud domaine situé sur les bords du Godavéry.

RAGONYCHE s. m. (ra-go-ni-che — du gr. ragas, fente ; onux, ongle). Kiuom. Genre d’insectes coléoptères pentamères serricornes, de la famille des malacoderines, tribu des téléphonies, comprenant deux espèces qui habitent le nord de l’Europe.

RAGOT, OTE adj. (ra-go, o-te. — L’accepliou de grosse rave peut s’expliquer, à la rigueur, par le latin rapus, rave, par l’intermédiaire d’un type rupicus, rapicotus, d’où rapeottus, racotus. Seheier rapproche ragot, cochon de lait et jeune sanglier, du wallon roguin, jeune cochon ; nous serions assez porté à croire que ces noms sont formés par une onomatopée tirée du grognement des jeunes cochons, bien qu’il se rapporte au radical contenu dans le gothique rulcian, gronder, ancien allemand rohàn, rugir, allemand moderne ràuschen, irlandais racaim, bruire, babiller, racan, bruit ; kyuirique rhvchi’, gronder ; armoricain raka, coasser ; lithuanien rêkti, iâ-

RAGO

Ma, crier ; ancien slave rehsci, parle ? ; russe ryesa, rykati, polonais ryleac. rugir, rzekot, coassement ; latin rugire, rugir-, grec rôkaô, grincer des dents ; persan rakidan, murmurer de colère. Ce radical n’est autre que le sanscrit arc, ark, raç, retentir, gronder ; racine formée par onomatopée et répandue au loin dans les tangues aryennes. Il est possible aussi qu’il faille rapporter à la même racine ragot, au sens d’un homme d’humeur chagrine, d’homme qui grogne sans cesse, et ragoter, murmurer. Quanta ragot, crampon de fer, nous ignorons absolument d’où il peut provenir). Gros et court : Homme ragot. Femme eagotë..A/He Price était ronde el ragote et par conséquent ne dansait point. (Hamilton.)

— Manège. Qui a les jambes courtes, la taille moyenne, étoffée, renforcée, avec une croupe large.et un cou fort et court : Cheval ragot. Jument ragote.

— Substantiv. Homme gros et court : Un ragot. Une petite ragote. Celui auprès de qui j’étais était un petit ragot grassouillet et rond comme une boute. (Hamilton.)

— Manège. Cheval, jument de taille ramassée, bien prise, à cou très-court : Ce cheval est un bon ragot. Cette jument est une solide ragote.

— s. m. Pop. Bavardage insignifiant, sans suite, ni liaison : Ohl je ne sais pas, , à cause d’un tas de ragots que l’on a faits. (Delacour.)

— Chasse. Sanglier qui ne va plus dans les compagnies, et qui cependant d’à pas encore trois ans.

— Techn. Crampon de fer que l’on attache aux limonières des voitures.

— Syn. Ragot, naliol, trapu. V. NABOT.

RAGOTER v. n. ou intr. (ra-go-té — rad. ragot). Pop. Faire des ragots, des médisances ridicules : ils sont si bavards dans le village, faut toujours qu’ils ragotent. (Dela cour.)

— v. a. ou tr. Murmurer contre, faire des reproches à ; File ragote sans cesse son mari,

RAGOT1N s. in. (ra-go-tain — de Itagolin, un des personnages du Jloman comique de Scarron). Homme ridicule et contrefait.

RAGOTZK.Y, nom de plusieurs princes de Transylvanie. V. Rakoczy.

RAGOUISTE s. m. (ra-gou-i-ste — rad. ragoût). Art culin. Cuisinier qui fait de bons ragoûts. || Ce mot barbare est peu usité.

RAGOULE s. f. (ra-gou-le). Bot. Nom vulgaire d’une espèce d’agaric.

RAGOUMIER s. m. (ra-gou-mié). Bot. Nom vulgaire du cerisier du Canada, il On dit

aussi RAGOUMIN1ER.

— Encycl. Le ragoumier ou ragouminicr, appelé aussi cerisier nain ou du Canada, est un arbrisseau de 2 k 3 mètres au plus, à rameaux grêles et penchés, portant des feuilles oblougues, étroites, lancéolées, glauques en dessous ; Ses fleurs, petites et blanches, disposées eu ooi’yinb* !s axillaires, paraissent en avril et mai ; le fruit est petit et noir. Cet arbrisseau croît dans l’Amérique du Nord ; on le cultive assez souvent dans nos jardins, et il vient très-bien sous notre climat. Quand il est franc de pied, il offre peu d’agrément, parce que ses branches traînent sur le sol ; mais lorsqu’il est greffe sur maliuleb k quelques pieds de terre, il a un aspect assez pittoresque. Ses fruits, quoique fortement acerbes, peuvent se manger. Les oiseaux les recherchent beaucoup ; aussi y aurait-il quelque avantage à propager cet arbrisseau dans les remises.

RAGOUNEAH (A.-M.), économiste, né à Paris vers 1760, mort à Chaillot, près de cette ville, en 1811. Il fut commissaire de l’octroi de Strasbourg, contrôleur des droits réunis à Charleroi et inspecteur dans la Nièvre. On a de lui : Recherches sur l’état actuel des sociétés politiques (1803, in-8») ; Introduction à l’histoire de France (1811, in-ao), avec tableaux.

RAGOUNER v. n. ou intr. (ra-gou-né). Pop. Murmurer sourdement entre les dents.

RAGOÛT s. m. (ra-goû — du lat. regustalus, goûté plusieurs fois). Art culin. Plat avec sauce et viandes du poisson ou des légumes coupés en morceaux : RagoOt de poitrine de veau. Aimer les ragoûts. Les ragoûts ne valent rien pour la santé. (Acud.) Le ragoût le plus an que l’art puisse produire. S’il est froid et glaci !, ne saurait me séduire.

Bercuoux. J’aime la plat bien cuit que m’appréle un esclave Mieux qu’un ragoût manqué par le dis de César.’ L. Bouildet. Il Assaisonnement de haut goût : Il faut donc borner vos repas aux viandes les meilleures, mais apprêtées sans aucun ragoût. (Fén.)

— Fig. Ce qui excite, irrite les désirs : Im difficulté est une espèce de ragoût. (Acad.) il y a un ragoût dans ta nouveauté. (Acad.) Les ragoûts de l’amour-propre se tournent en peines. (Fén.) Ces feintes pudicités donnent beaucoup de ragoût à la dépravation véritable. (Th. Gautier.) Quel plaisir de baiser ces lèvres qui vous disent : Je t’ubkorre ! Cela a plus de ragoût que cet éternel et fade : Je t’aime ! dont les femmes vous écœurent. (Th. Gautier.)

RAGU

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Une humeur un peu bizarre

Sert de ragoût en amour. •

La Sablière. Il Plaisir, attrait : Quel ragoût trouvez-voutà cela ? (Acad.)

— Peint. Coloris à reflets harmonieux et piquants : Ce peintre a dit ragoût doits sa couleur. (Acad.) Le ragoût est une sorte de badinage qui témoigne beaucoup de facilité dans l’artiste. (Millin.)

RAGOÛTANT, ANTE adj. {ra-goû-tan, an-te — rad. ragoûter). Qui plaît au goût, qui est propre à exciter l’appétit : Mets ragoûtant.

— Fig. Qui plaît, qui est agréable, attrayant, appétissant : La mère me paraissait encore <>'&i-ragoûtaNTb ; wi«iï je ne voyais rien de comparable à la fille. (Le Sage.) La ragoûtante propreté des deux vieillards réjouissait la vue. (H. Berthoud.)

Peu ragoûtant, Qui repousse, qui inspire de la répugnance, du dégoût : La/faire est peu ragoûtante.

— B.-arts. Qui flatte l’œil, qui a du ragoût, du charme, du piquant, de l’originalité.

RAGOÛTÉ, ÉB (ra-goû-té) part, passé du v. Ragoûter. Remis en appétit : Personne ragoùtée.

RAGOÛTER v. a. ou tr. (ra-goû-té — rad. ragoût). Redonner du goût, de l’appétit a : Ragoûter un malade, il a perdu l’appétit, il faut essayer de le ragoûter. (Acad.)

— Fig. Exciter, réveiller les sensations de : il est tellement blasé, qu’on ne trouve rien de nouveau pour le ragoûter. (Acad.)

Ne pas ragoûter, Exciter le dégoût de : Le métier d’argousin ne me ragoûte pas. (Th. Gaut.)

Se ragoûter v. pr. Se remettre en appétit ; Faire tout ce qu’on peut pour se ragoûter.

RAGODT1S, dieu de la mythologie lithuanienne. C’était le patron des gardiens de ruches, des fabricants d’hydromel et des brasseurs, et les cérémonies de son culte se célébraient par de grands festins et des orgies. On l’appelait aussi Bublos eiBabilos. Il avait des temples, des statues et des prêtres. Les anciens chroniqueurs établissent, une différence entre Ragoutis et Babilos ; le premier était le dieu des boissons acides, et le second celui des boissons douces. Par ces dernières on entendait l’hydromel, tandis’ que les autres étaient celles qui avaient aigri par la fermentation.

RAGOÛTISTE s. m. (ra-goû-ti-ste —. rad. ragoût). Art culin. Cuisinier qui fait, qui sait faire des ragoûts : Un habile ragoùtiste.

KAGRAFÉ, ÉE (ra-gra-fé) part, passé du. v. Ragraler. Agrafé do nouveau : Habit RAgrafé. liobe, ceinture ragrafék.

RAGRAFER v. u, ou tr. (ra-gra-fé — du préf. r, et de agrafer). Agrafer de nouveau : Ragrafer ïoji habit, sa robe, sa ceinture.

RAGRANDI, IE (ra-gran-di) part, pusse du v. Ragrandir. Rendu plus grand : Trou ragranqi.

RAGRANDIR v. a. ou tr. (ra-gran-dirdu préf. r, et de agrandir). Rendre plus grand : Ragràndir une maison. Ragrandir un trou.

Se ragrandir v. pr. Être ragrandi, devenir plus, grand : L’ouverture s’est ragrandie. (Acad.)

RAGRÉAGE s. m. (ra-gré-a-je — rad. ragréer). Action de ragréer : Le RAGRÉAGE d’un mur, d’une façade.

RAGRÉÉ (ra-gré-é) part, passé du v. Ragréer : Bâtiment RAGRÉÉ.

RAGRÉEMENT, ÉÉE S. m. V. RAGRÉMENT.

RAGRÉER v. a. ou tr. (ra-gré-é — du préf. r, et de agréer). Coustr. Racler, polir, finiraprès la construction : Ragréer une façade. u Remettre k neuf : Ragréer une maison. Ragréer mi vieux mur.

— Fig. Rendre de l’éclat à : Dès qu’il fait des efforts pour ragréer sa réputation, il faut bien le rabattre sur sou fauteuil. (Liuguet.)

— Techn. Polir, limer, finir au moyen d’un travail destiné k faire disparaître les inégalités des surfaces : Ragréer un meuble. Ragréer une serrure.

— Mar. Gréer de nouveau.

— Hortic. Ragréer un arbre, Enlever avec la serpette la superficie des moignons des branches que l’ou a sciées.

Se ragréer v. pr. Être ragréé.

— Mar. Se ragréer de, Remplacer, se pourvoir de : Se ragréer D’une grande vergue, D’un mât d’artimon.

RAGRÉMENT s. m. (ra-gré-man). Action de ragréer, résultat de cette action. Il Ou écrit aussi kagréemknt.

RAGRET s. m. (ra-grè — rad. ragréer). Tuclm. Petits travaux de détail exécutés sur une reliure, pour faire disparaître certains

défauts.

RAGUE s. f. (ra-ghe). Mar. Boule percée. Il Rugue youjée, Boule qui a deux entailles a angle droit sur sa surface.

RAGUÉ, ÉE (ra-ghé) part. passé du v. Raguer. Usé, altéré par le frottement ; Câble RAGUÉ.