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de longueur, en ayant soin de rejeter la terre et d’éviter tout éboulement. Dès que la galerie souterraine est mise à jour, on introduit la tarière plate afin d’empêcher les renards ’ de s’élancer par ce trou ; puis on découvre le Renard et on le saisit parie cou, soit à la main, soit k l’aide des tenailles.

Les Anglais possèdent pour cette sorte de chasse une race spéciale de chiens appelés fox-hounds (chiens k renard). I/unique attrait que présente la chasse au renard en Angleterre est le débucher, charge k fond de train à travers la campagne et par-dessus les obstacles les plus formidables, ■ course folie et vertigineuse, dit P. Joigneaux, dont le vainqueur est celui qui a suivi la même de plus prés et s’est trouvé le premier k l’hallali. Aussi le plus souvent arrive-t-il, dans la plupart des chasses au renard en Angleterre, que l’animal lancé est apporté par le piqueur dans une boite ou dans un sac. Le renard ainsi dépaysé s’enfuit droit devant lui, et fournit toujours un brillant courre. Tous les •chasseurs se lancent k sa poursuite jusqu’à ce que le renard, noir de boue et de sueur, épuisé de fatigue, mette fin k cette scène, soit en se laissant imprudemment étrangler par les chiens, soit en gagnant un trou où alors le piqueur, arrivant à propos, peut lui sauver la vie et le remettre en sac pour servir après quelques jours de repos à une chasse nouvelle. •

— Iconogr. À toutes les époques, le renard apparaît sur les monuments comme emblème de la ruse, de la fourberie. Les fables qu’Esope et La Fontaine lui ont consacrées ont été illustrées par le burin d’une foule d’artistes et ont inspiré plusieurs tableaux, parmi lesquels il nous suffira de citer : le Renard et les raisins, de Ch. Verlat (Salon de 1857) ; le Itenard et la Cigogne, de Brutiner-Lacoste (Salon de 1864) ; le même sujet, par Philippe Rousseau. Un graveur allemand, C.-H. Merz, a gravé les Scènes de ta vie d’un renard, d’après B. Genelli. Parmi les nombreuses peintures représentant des renards sans antre caractère que celui de la réalité, nous mentionnerons : une Chasse aux renards, de Snyders (musée du Belvédère, à Vienne^ ; un Renard courant, de Paul de Vos (musée de Madrid) ; une Citasse au renard, d’Alfred Dedreux, payée 7,000 fr. k la vente Lehon, en 1861 ; un Renard rentrant au terrier, de Xavier Bourges (Salon de 1838) ; un Renard pris au piège, d’Alexandre Decamps, payé 6,050 fr. À la vente Michel àp Trétaigne, en 1872 ; le même sujet, par Troyon, gravé en manière noire par Peronard (Salon de 1863) ; un Terrier de renards, de Lambert (Salon de 1865) ; un Renard avec sa proie (Salon de 1843), et un Renard surpris par les rabatteurs (Salon de 1874). de Kiorboë ; la’Renard dans ta neige, de Gustave Courbet (Salon de 1861). Ce dernier tableau, qui a fait partie de la collection Khalil-Bey, est une des œuvres les plus fermes et les plus saisissantes du maître d’Ornans : le renard, inquiet et affamé au milieu de la campagne, ensevelie dans un suaire de glace, dévore un mulot, faute de mieux.

Le renard a eu plus d’une fois les honneurs de la sculpture. M. Jules Mène a représenté un Chien et un renard (Salon de 1838), un Renard d’Islande et un coq (Salon de 1841), un Renard d’Islande (Salon de 1842), un Renard et un faisan (Salon de 1866), une Chasse au renard (Salon de 1850), etc. ; M. Rouillaid, un Renard et des lapins (Salon de 1852) ; M. Ferdinand Pautrot, un Renard pris au piège (Salon de 1864) ; M. J. Gott, un Renard et ses petits, groupe en marbre (Exposition universelle de Londres, 1862). À l’Exposition universelle de 1867 a figuré un groupe de M. J.-B. van Helfen, représentant Samson lâchant des renards dans le camp des Philistins.

— Allus. littér. Le Renard o» le* raliina, Titre d’une fable de La Fontaine, dans laquelle le renard marque un mépris affecté pour des raisins qu’il ne peut atteindre. V.

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tj Renard (roman du), épopée ou plutôt satire cyclique, composée au moyen âge et restée célèbre. De longues discussions se sont engagées sur les.origines du Renard, sur l’époque de sa composition, sur les migrations de cette légende, qu’on a fait descendre ou remonter tour a tour du Nord à l’Est et de l’Est au Nord. M. Wilhem l’a réclamée au nom de la Flandre ; Griinm, de son côté, l’a revendiquée pour l’Allemagne ; Goethe s’en est emparé a ce titre. Un fait certain, c’est’ que le poëme du Renard n’est pas plus l’œuvre d’un pays que d’un homme : il appartient évidemment aux provinces du nord et de l’est de la France (Artois, Lorraine, Picardie, Champagne) et aux contrées voisines, telles que l’Alsace, la Flandre et le Hainaut. Ses deux limites sont le Rhin et la Loire. Mone place la composition du Reinardus vulpes, qu’il croit l’œuvre primitive, entre le x<= et le xne siècle ; Robert croit que le po&me français du Ilenard fut écrit dans l’intervalle de la première et de la deuxième croisade. Enfin Legrand d’Aussy regarde Pierre de Saint-Cluud (xme siècle) comme le premier auteur de cet ouvrage. Ce qu’on peut ufrirmer, c’est que l’immense popularité de ce roman date du xm« siècle.

Le type du Renard a peut-être une origine prientale ; mais les épisodes dans lesquels il

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joue toujours le principal rôle ont été évidemment créés par l’imagination naïve du moyen âge ; c’est une œuvre collective et populaire, et sa contexture même porte les traces visibles de sa composition. Pierre de Saint-CIoud et Richard de Lison, qui sont les deux seuls auteurs dont le nom ait survécu pour le Renard français, n’ont composé que des épisodes ; Glichesacre, l’auteur d’un des Renards allemands, n’a fait que remanier une œuvre plus ancienne.

On distingue trois Romans du Renard : 1» les romans latins, Reinardus et Ysengrinus, les plus anciens de tous probablement ; 20 le roman allemand, Reinecke ; 3<> le roman français, le Renard. Chacune de ces trois rédactions possède des épisodes qui lui sont propres ; mais elles ont toutes un thème commun qu’elles développent à leur manière. Ces différents poëmes sont l’expression non-seulement des mœurs, mais aussi des aspirations du moyen âge ; par ses ruses, par son activité, par ses vices même, le Renard proteste contre la morgue hautaine et le despotisme capricieux du Lion, qu’il berne en dépit de sa majesté ; contre la brutalité gloutonne du Loup, qu’il déshonore et à qui il joue les plus mauvais tours ; contre la noblesse, la magistrature, le clergé ; contre tons les ’excès féodaux, personnifiés spirituellement par un animal. C’est la lutte sourde et astucieuse du serf contre son seigneur.

Autour de l’action principale, dont les acteurs presque toujours en scène sont le Renard, le Lion (le roi Noble) et Ysengrin, le Loup, se groupe une multitude d’incidents et de personnages secondaires : Brun, l’ours,conseiller du monarque, personnage grave et sournois, épais gastronome, qui a le défaut de trop aimer le miel ; Firapel, le léopard, que Noble comble de ses faveurs tout en essayant de lui voler sa femme ; Brichemerou Randolt, le cerf, le dandin de la cour, grand juge etgrand discoureur ; Tardif, le limaçon, gonfalonier du roi ; Bernard, l’âne ou l’arehiprêtre, orateur en vogue à la cour, malgré ses platitudes et ses bévues, chargé de célébrer les morts illustres ; Tybert ou Dieprecht, le- chat, le seul capable de lutter d’adresse avec. Renard ; Belin, le bélier ; Escoffe, le milan ; Tiercelin, le corbeau, tous trois remplissant les fonctions de confesseur ; Chanteclair, le coq, trompette de l’armée ; Grimbert, le blaireau ; Cointeriaus ou Gunin, le singe, cousin de Renard et admirateur de ses talents ; Rakemm, la guenon, tante de Renard, maîtresse plaideuse et parleuse ; 01bente, le chameau, etc.

Le choix-des visages et des costumes, dans cette mascarade allégorique, est déjà une satire. les principaux types de la société y sont représentés. L’homme ne se mêle guère k l’action qu’à titre de comparse, comme le Deus ex machina, pour hâter le dénoûment et contribuer aux triomphes de Renard, et encore le poète choisit exclusivement des personnages populaires, tels qu’un paysan, un moine ou un abbé. Ce qui constitue le fond même du poème, c’est la lutte de Renard contre Ysengrin ; le triomphe de la ruse sur la force brutale. L’origine de cette longue inimitié est l’amour adultère de Renard pour dame Hersent, la louve, femelle légère dont la vertu trouve peu de créance k la cour. Ysengrin, furieux, a juré de se venger ; il s’emporte, puis finit par se réconcilier et retombe sans cesse, victime de sa crédulité et de sa gloutonnerie, dans les pièges de son compère.

l° Les romans latins. Le Reinardus et VYsengrinus, qui sont les plus anciens, ont été composés vers le xie siècle. Ce sont les rédactions les plus courtes et aussi les moins intéressantes. Le dernier poème ne contient que 688 vers et deux aventures, la maladie du roi Lion et le pèlerinage du Chamois pour mettre fin k ce deuil public. L’auteur, qu’on ne connaît pas, a évidemment étudié les classiques latins et spécialement Ovide. On voit de plus, k ses descriptions, qu’il habitait la Flandre méridionale. Le Reinardus, plus étendu, se compose de-6,596 vers et raconte douze aventures dans lesquelles le Loup et le Renard jouent les rôles principaux. L’auteur, inconnu également, se dit k plusieurs reprises « voisin de la Fiance. • Il a dû habiter les Flandres, comme l’auteur d’Ysengrinus ; son érudition, sa connaissance des classiques ont fait présumer qu’il appartenait au clergé. Ce poSme a été publié k Stuttgart ! par Mone, en 1832.

2" Le Reinecke ou Renard allemand. Les romans allemands du Renard sont nombreux. Le plus ancien est celui d’un înimiesinger du xiie siècle, Henri der Glichesacre, qui probablement eut connaissance des versions françaises et certainement du poËine latin. A chuque instant, les aventures qu’il raconte rappellent ces deux prototypes. Glichesacre était probablement d origine souabe ; mais il habitait la Suisse allemande. On n’a de son poème que des fragments, 2,266 vers, édités, analysés et commentés par Grimm en 1S40. Au xiie siècle, on trouve encore le Reinaert de Vos, contenant 2,350 vers flamands. Au siècle suivant, un Flamand, Willem Utenhove, refondit Reinaert der Vos en l’augmentant considérablement. Le poème présenta alors un total de 7,800 vers. Enfin, en 1498, apparaît Reynke de Voss (Reinecke der Fuchs), presque littéralement traduit du poème fia RENA

mand en bas saxon. C’est d’après cette troisième rédaction que furent faites les traductions modernes allemandes, françaises, danoises, etc. C’est elle qu’a suivie Gœthe dans son Reinecke der Fuchs. Le poème ancien contient quatre livres ; Gœthe l’a divisé en douze chants.

3° Le Renard français. C’est incontestablement la rédaction la plus complète ; c’est aussi celle qui possède au plus haut degré ce caractère d’impersonnalité mentionné plus haut. Elle se compose de plusieurs morceaux réunis assez grossièrement du reste.. Deux noms d’auteurs seulement ont été conservés : ■Pierre do Saint-CIoud, Richard de Lizon. Encore ne sont-ce pas là, à proprement-parler, des auteurs, mais des versificateurs patients, dont la tâche s’est bornée à rassembler et k rimer les vieilles traditions. La langue est la langue d’oil, modifiée par les différences de siècles, de dialectes, d’auteurs. Le Roman du Renard a été publié, %en 1826, par M. Méon. Il contient plus de 30,000 vers de huit syllabes à rimes plates, et est divisé en trente-deux branches, renfermant de nombreux épisodes originaux qu’on ne retrouve ni dans Reinardus, ni dans Reinaert, ni dans Reinecke. Cette division en branches exclut naturellement toute suite dans l’action et fait du poëme, non pas une composition obéissant k un ordre logique, mais un recueil de petits poëmes distincts.

Les branches 1, 9, 10, 14, 15, 16, 21, 28, 25, 27, 28, 29, 30, 31, 32 sont essentiellement françaises ; les autres offrent quelques analogies avec les rédactions latine et germanique. Voici le résumé succinct du poëme :

ire branche. Adam, en frappant avec une baguette sur la mer, en fait sortir une brebis ; Eve en fait sortir un loup qui emporte la brebis. Adam alors fait sortir un chien qui sauve la brebis. Tous les animaux sauvages s’élancent ainsi de la mer, appelés par Eve ; tous les animaux domestiques sont appelés par Adam : le renard, Gorpil, et la Gorpille, sa sœur : dame Hersent, femme du loup, mettre abaeresse (maîtresse aboyeuse), etc. Renard vole au loup Ysengrin trois jambons et abuse de sa femme. Ysengrin va demander justice k la cort noble du Lion. Pendant ce temps, Renard vole k Tybert, le chat, par une ruse qui rappelle celle du renard et du corbeau, une andouille que celui-ci était en train de jouer avec Fremiz-Fremonz, l’âne, Blans li Hermines, et Ros li Esquiriaux, l’écureuil.

2<— branche. Renard mange des harengs et des anguilles qui se trouvaient dans la voiture d’un charretier.

36 branche. Comment Renard fist Ysengrin moine en lui échaudant la tête avec de l’eau bouillante.

4s branche. Renard persuade k Ysengrin de pêcher des anguilles dans un vivier. Ysengrin se fait, attacher un seau à la queue ; mais l’eau se gèle, et le malheureux loup ne s’échappe que par la maladresse de inessire Costant Desgranges qui, voulant le tuer, lui coupe ia queue.

50 branche. Renard parvient k s’emparer par ruse de Chanteclair, le coq, mais le chien de ferme Malvoisin lui fait lâcher prise.

6« branche. Renard, déçu de ce côté, tâche de persuader k la Mésange de venir l’embrasser ; l’oiseau malin se moque de lui, et le pauvre hère est obligé de détaler au plus vite, serré de près par les deux chiens du frère Convers. Renard, ensuite, en voulant faire tomber Tybert, le chat, dans un piège, s’y prend lui-même.

7e branche. Tybert saute à la figure d’un prêtre qui pensait déjà se faire un bonnet de sa fourrure, et, monté sur le cheval du cavalier désarçonné, arrive dans sa maison et culbute sa femme.

8e branche. Renard, raccommodé avec Tybert, sort de Malpertuis et coupe la queue de son compagnon eu laissant retomber le couvercle d’un coffre où le chat était allé boire du lait. De 1k ils s’emparent de Chanteclair et de Pinte, la poule. Mais le coq donne l’alarme et les deux fripons ont à peine le temps de déguerpir.

90 branche. Renard entraîne Primaut, frère d’Yseugrin, dans une église. Après un copieux festin, il fait revêtir au loup la chasu— ble et lui persuade de dire la messe et de sonner les cloches. Renard le laisse ik prudemment, et le loup est rossé par les habitants.

106 branche. Renard et Primaut, réconciliés, troquent les vêtements du prêtre contre un oison, qu’ils se disputent. Le vautour Mouflart tranche la querelle k son profit. Renard, après avoir fait battre Priumut par des marphands de poisson, l’emmène chez un paysan pour y manger des jambons. Primaut se fait encore battre. Même catastrophe pour les oies du prêtre. Primaut se lâche pour tout de bon et donne une rude leçon à Renard, qui menace d’aller se plaindre au roi et fait tomber Primaut dans un nouveau piège.

lie branche. Renard se laisse encore duper par le coq. Puis il chasse avec le loup et Noble, le lion. Nous retrouvons 1k l’épisode connu de la part du lion.

12c branche. Ysengrin, voulant se faire arbitre entre deux moutons pour une contestation de terrain, est percé k coups de cornes.

13e Renard mange Pinçart, le héron, et fait noyer un vilain ; il tombe dans un puits et persuade à Ysengrin de se placer dans un des

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seaux. C’est la fable si connue de La Fontaine.

14» branche. Episode dans lequel on retrouve les détails naïvement orduriers des fabliaux du moyen âge.

15e branche. Sujet de la fable de La Fontaine : le Corbeau et le Renard.

16» branche. Ysengrin, voulant voler des brebis k un prêtre, tombe dans une fosse et s’échappe en y faisant tomber le prêtre, sur les épaules duquel il saute.

176 branche. Autre sujet d’une fable de La Fontaine : le Loup qui reçoit un coup depied du cheval.

18« branche. Renard mange une corneille et rencontre Ysengrin toujours furieux contre lui ; il parvient à le calmer. Renard veut se confesser k Frobert, le grillon, qui décline l’honneur.

19e branche. Enfin Ysengrin, toujours joué par maître Renard, se décide k aller porter sérieusement plainte au roi Noble, en compagnie de sa femme Hersent, qui témoigne des méfaits de Renard, dont elle a été la principale victime. Noble les renvoie devant Brichemers, le cerf, Brun, l’ours, Baucent, le sanglier, Platians, le daim. Roonel, le mâtin, est nommé président. Renard est mandé ; il attire deux de ses juges, Brun et Tybert, dans une expédition qui leur réussit mal. Renard doit prêter serment sur la dent de Roonel, qui contrefait le mort et se tient prêt à happer le prévenu. Mais Renard a flairé le tour et il regagne à toutes jambes Malpertuis.

Ïoe branche. Nouvelle plainte portée au roi par Ysengrin. Hersent se dédit et prétend que Renard n’a pris avec elle aucune liberté. Fromont, l’âne (Bernartl’Arceprestre), ajoute naïvement foi k ses paroles. Noble voudrait assoupir l’affaire. Mais on apporte une poule tuée par Renard, et, devant ce nouveau corpus deticti, le lion se met dans une colère épouvantable. Coarz, le lièvre, a tellement peur qu’il prend une fièvre terrible dont il guérit en dormant sur la tombe delà victime de Renard. Brun, envoyé pour faire comparaître Renard, se laisse encore prendre k un piège de l’incorrigible animal. Tybert, envoyé k son tour, n’est guère plus heureux. Enfin on expédie le blaireau Grimbert, quelque peu parent de Renard, qui se confesse k lui, avoue tous ses méfaits, reçoit l’absolution et se décide k se présenter k la cour de Noble. Renard est condamné k mort ; cependant il obtient d’aller outre-mer en pèlerinage ; mais aussitôt délivré, il commence par s’emparer de l’infortuné Coar2, le lièvre, et à jeter aux orties la croix et le bourdon. On le poursuit et on vient mettre le siège devant Malpertuis. Bravades et exploits de Renard, qui fait une sortie pendant la nuit, attaque les assiégeants et prend des libertés grandes avec la femme de Noble, Fière l’Orgellouse, Renard est fait prisonnier par le limaçon Tardif et on lui passe la hart un cou. La lionne le soutient en secret. Sa femme Hermeline intercède pour lui et obtient sa grâce. Renard, incorrigible, se met une nouvelle affaire sur le dos et ne s’échappe qu’en lançant un caillou k la tête du roi.

2ie branche. Renard, désirant se rendre méconnaissable, se jette dans unécuve do teinture jaune et rencontre Y’sengrin, qui ne le reconnaît pas. La dernière partie de la branche est fort scabreuse.

22e branche. Hermeline veut convoler en secondes noces, sur le bruit de la mort do Renard, qui reparaît subitement et joue un tour de sa façon h son rival. Altercation d’Hermeline et d’Hersent.

23e branche. Renard, repentant, part en pèlerinage pour expier ses péchés. Il s’adjoint pour compagnons Bélin, le mouton, et Bernard, l’âne. Ils sont poursuivis par les loups et, après de tragiques péripéties, regagnent chacun leur logis.

24* branche. Ysengrin vient de nouveau exposer ses griefs au roi Noble. Renard est mande ; il défend son innocence. Le combat est ordonné entre Renard et Ysengrin ; Renard succombe et fait le mort. On va le pendre, quand un moine obtient sa grâce et l’emmène k son couvent. Il en est chassé après avoir dévoré des chapons offerts en don au monastère.

256 branche. Renard, qui délivre le vilain Liétart d’une promesse imprudente qu’il a faite k Brun, l’ours, ne reçoit pas la récompense promise et, pour se venger, volé les courroies du manant et une autre fois le rosse avec son propre bâton. Enfin, Liétart apporte le coq, qui était le prix convenu, et se met à la discrétion de Renard.

26e branche. Renard est encore mandé k la cour de Noble. Roonel, qui lui apporte l’ordre le premier, et ensuite le cerf Drichemersont victimes des ruses de Renard. Noble entre dans une colère terrible et tombe malade. Aussitôt Renard, vêtu d’une défroque de pèlerin, accourt avec des simples. Noble le reçoit avec empressement. Le médecin rancunier exige la peau du loup, une corne et une courroie de la peau de Brichenier pour opérer la guérison. Le roi recouvre la santé et Renard triomphe, ayant fait écorcher ses ennemis par le crédule monarque.

27e branche. Cette branche contient des détails orduriers.

ÏSe branche. Renard et Tybert sont poursuivis par des chasseurs. Tybert saute surlo cheval d’un prêtre, prend Renard eu croupe et entame avec lui des discussions scolasti-