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REST – REST


L’autre moitié te suivre et te prêter main-forte.
Ai-je de bons avis ou de mauvais soupçons ?
De tous ces meurtriers te dirai-je les noms ?
Procule, Glabrion, Virginian, Rutile,
Marcel, Piaule, Lénas, Pompone, Albin, Icile,
Maxime, qu’après toi j’avais le plus aimé :
Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé.

Ce Vers est devenu proverbe et termine, d’une manière peu flatteuse pour ceux que l’on omet, une énumération de personnalités choisies, dans quelque genre que ce soit :

« Boileau vint donc prendre place, le 1er juillet 1685, dans une compagnie dont il avait sacrifié sans ménagement les principaux membres à la défense des saines doctrines, et dont le reste, si l’on en excepte Racine et La Fontaine, valait à peine l’honneur d’être nommé. »

Amar.

« Les divers ouvrages d’histoire et de critique littéraire qui ont paru cette année suffisent pour faire comprendre toute l’activité que portent tant d’esprits différents vers ce genre d’exercice. Après une aussi rapide revue, Dieu nous garde de dire : Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé.

« Non-seulement nous avons pu faire des omissions involontaires, commettre des oublis ; nous avons dû aussi négliger certains ouvrages importants à plusieurs égards, mais qui n’appartiennent qu’en partie à l’année écoulée. »

Yapereau.

« Tels sont à Milan les Serbelloni ; ici, les Borghèse et lesSanta-Croce ; la princesse de ce nom, famosissima mulier, femme connue de tous ceux qui ont voulu la connaître, a lancé son fils dans les troupes françaises. Il s’est fait blesser et le voilà digne d’être adjudant général. Les deux Borghèse, qui ont acheté moins cher des honneurs à peu près pareils, sont deux polissons incapables d’être jamais des laquais supportables, aussi maladroits que plats et grossiers dans les flatte, ries qu’ils prodiguent à des gens qui les méprisent. Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé.

P.-L. Courikr.

RESTÉ, ÉE (rè-sté) part, passé du v. Rester. Qui subsiste après d’autres choses déiruites ou supprimées : Un fils seul resté d’une nombreuse famille.

— Qui n’a pas quitté le lieu : Les voyageurs restés à Rome nous écrivent fréquemment. Il Qui a été laissé : Envoyez-mai les pièces restées entre vos mains.

RESTER v. n. ou intr. (rè-sté — du latin restare, proprement se tenir en arrière j de re, préfixe, et de stare, être debout, se tenir, qui se rattache à la racine sanscrite st/iâ, même sens). Exister après la destruction, la suppression ou la dispersion des autres choses : De ce superbe château il ne reste que des ruines. Voilà ce qui reste du diner. C’est là tout ce qui reste de son bien. C’est tout ce qui me reste. Voilà vingt francs qui restent de votre arijenl. (Acad.) À qui l’actionne sied « i ne plaitplus, l’observation ebstb. (St-Marc Gir.)

Que peut craindre un grand cœur quand sa vertu lui

(reste ? Crébillon.

— Subsister, durer, se conserver, se perpétuer : Quiconque a peint l’homme tel qu’il est a fait un livre qui restera. (Frédéric II.) La calomnie passe, la médisance reste. (La Rochef.-Doud.) Xantippe est restée comme le type de ta femme querelleuse. (St-Marc Gir.)

— Continuer à être dans une situation déterminée : Il est resté pauvre. L’amour des modes est un mauvais goût, parce que, la figure restant la même, ce qui lui sied une fois lui sied toujours. (J.-J. Rouss.) En général, on parvient aux affaires par ce que l’on a de médiocre, et l’on y reste par ce que l’on a de supérieur. (Chateaub.) Peu de femmes’, après avoir été amantes, sont dignes de rester amies. (Duclos.) Il n’y a point de femme qui reste aimable et belle pour son mari. (Mme Ch. Reybaud.) Un esprit faux reste toujours faux. (Latena.) Le travail doit rester libre. (Micb. Chev.)

— Être, demeurer à la fin, par une sorte de suspension d’action : La victoire resta indécise. Nul crime ne doit rester impuni. (Guizot.)

Entru aimer et haïr je suis resté Bottant.

V. Huao.

— Ne point partir, demeurer dans le lieu : La compagnie s’en alla, et je restai. Restez là, ne bougez pas. Cet homme ne peut rester nulle part, il voyage sans cesse. Quand on est passablement quelque part, il faut y rester. (Volt.) Les anciens n’avaient pas toujours une garde-robe bien fournie ; car Epaminondas, par exemple, était obligé de rester au logis quand on dégraissait son habit. (Virey.) Henri III ne pouvait rester seul dans une chambre avec un chat. (Boiiard.)

REST

, . : La preuve irrécusable

Que ce monde est mauvais, c’est que, pour y rester. Il a fallu s’en faire un autre et l’inventer.

A. de Musset.

— Loger, demeurer : Il reste dans telle rue. Il Cet emploi est condamné par les grammairiens.

— Se maintenir, limiter son action : En fait de parure, il faut toujours rester ah- dessous de ce qu’on peut. (Montesq.)/J est une règle antérieure à toutes tes autres ; c’est de rester dans la nature. (De Gérando.)

Rester soi, Conserver les mêmes sentiments, les mêmes opinions, le même caractère : Rester soi, c’est une grande force, une chance d’originalité, (Mtchelet.)

Rester court, Ne pas atteindre, la limite marquée, s’arrêter en deçà : Il resta court et tomba au milieu du fossé. Il S’interloquer, ne pouvoir continuer son discours : Un prédicateur qui reste court.

Rester sur le champ de bataille, Être tué dans un combat.

Rester sur la bonne bouche, Cesser de manger ou de boire, après qu’on a mange ou bu quelque chose qui flatte le goût. || S’arrêter après quelque chose d’agréable, dans la crainte d’un changement, d’un retour fâcheux : Il a gagné dise mille francs au jeu, et il s’est retiré, afin de RESTER SUR LA BONNE bouche. (Acad.)

Rester en route, Ne pas terminer, ne pas achever ce" qu’on avait commencé : Toute analyse qui n aspire pas à une synthèse qui lui soit égale et adéquate est une analyse qui

RESTE EN ROUTE. (V. CoUSin.)

En rester là, Se borner à cela, ne pas aller plus loin : Quand il aura obtenu quelque avancement, il «’en restera pas LA ; il voudra avancer encore. (Acad.)

Il y est resté pour les gages, Se dit de quelqu’un qui a été pris ou tué dans une affaire d’où les autres se sont tirés.

— Mus, Faire une tenue : Rester sur une syllabe, sur une note, sur un point d’orgue.

— Manège. Rester dans la main, Se dit du cheval qui se retient pour éviter la pression du canon sur les barres.

— Mar. Être en vue : Au coucher du soleil, je vis Vile de la Trinité qui me restait à l ouest huit degrés nord. (La Pérouse.) Il Rester à un bâtiment, Se retrouver dans la même position sur la boussole, après un déplacement, il Rester de l’arrière, Marcher moins vite que d’autres bâtiments qui précèdent.

— Impersonnellem. Il reste, Il y a, il y a encore : De tant de biens.ïL ne lui reste plus rien. Otez à l’homme cette lumière dioine, vous effacez, vous obscurcisses son être ; il ne restera que l’animal. (Buff.) Oh dépense tout le sentiment et il s’en exhale tant dans le discours, qu’il, n’en reste plus pour la pratique. (J.-J. Rouss.) Quand ta liberté a disparu, il reste un pays ; mais il n’y a plus de patrie. (Chateaub.) Quand on a ’une fois aimé la liberté, il en reste toujours quelque chose. (H. Renan.) Si de l’amour déçu on retranchait la vanité blessée, je ne sais plus ce qu’iL en resterait. (Raspail.)

Contre tant d’ennemis, que me reste-t-il ? Moi.

Corneille. Il Avec suppression du pronom : Restait cette redoutable infanterie, dont les bataillons serrés demeuraient inébranlables. (Boss.) Cinq et quatre font neuf ; ôtez deux, reste sept.

Boileau.

Il reste à, Il s’agit de il faut encore : Il nous reste à régler la note. Il ne nous reste çu’a partir. Que reste-t-il a faire après qu’on s’est bien harpaillé ? à mener une vie douce, tranquille et à rire. (Volt.) Il nous reste encore À rédiger l’acte et À le signer.

Même au delà des bonheurs qu’on envie, Il reste à désirer dans la plus belle vie.

Sainte-Beuve.

Se rester v. pr. Rester à soi : II se reste fidèle à lui-même. (Michelet.) Il n’est pour le vrai sage aucun revers funeste : Et, perdant toute chose, à soi-même il te reste.

Molière.

— Syn. Rester, demeurer. V. DEMEURER.

— Gramm. Ce verbe neutre prend l’auxiliaire avoir quand il exprime l’action seule ; il prend l’auxiliaire être quand il désigne aussi l’état ; ou plutôt il prend avoir quand on renferme la signification qu’on lui donne dans les limites du temps même indiqué par d’autres mots de la phrase, et il prend être quand cette signification se prolonge au delà de ces limites : Il a resté deux jours à Lyon ; Ou l’attendait à Paris, mais il est resté à Lyon. Cette règle n’est, du reste, pas rigoureusement observée, et la tendance actuelle est de préférer le verbe être.

— Allus littér. Du plus grand des Romains voilà ce qui non» reste, Vers de Voltaire, dans la Mort de César, acte III, scène vin. C’est un des vers qui prêtent le plus facilement aux applications plaisantes, et voilà pourquoi nous jugeons superflu d’en donner ici.

— Calomnies, ealomniex, il en restera toujours quelque chose, Allusion à la devise

de Basile, dans le Barbier de Séville. V. calomnier.

REST

RESTHÉNIE s. f. (rè-sté-nt). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des lygéens, tribu des mirides, dont l’espèce type vit au Brésil.

RESTI (Junius-Antoine de), homme politique et poète, né dans la république de Raguse en 1755, mort à Raguse en 18U. Il suivit la carrière du barreau, entra à trente-sept ans au sénat de son pays et, en 1797, il fut mis à la tête de la république. Pendant l’occupation française, il se retira à la campagne et ne revint à Raguse qu’en 1814. On a publié après sa mort un recueil de ses poésies sous ce titre : Junii Antonii comiits de Restiis, patricii Ragusini, carmina (in-8°).

RESTIACÊ, ÉE adj. (rè-sti-a-sé — rad. reslio). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au restio.

— s. f. pi. Famille de plantes monocotylédones, ayant pour type le genre restio : Toutes les restiacées habitent au delà de l’équateur, la plupart au Cap de Bonne-Espérance. (P. Duchartre.)

— Encycl. La famille des restiacées renferme des plantes herbacées ou sous-frutescentes, à rhizome rampant, d’où s’élèvent des tiges aériennes, simples ou rameuses et noueuses, portant des feuilles alternes, radicales ou caulinaires, U pétiole dilaté à la base en une gaîne qui est fendue sur le côté, à limbe linéaire et entier, quelquefois nul. Les fleurs, généralement unisexuées, diversement groupées, accompagnées de bractées scarieuses, présentent un périanthe glumacé, à quatre ou six divisions alternant sur deux rangs ; deux ou trois étamines, opposées aux divisions intérieures, à anthères généralement peltéeset uniloculaires’ ; un ovaire rarement à une, le plus souvent à deux ou trois loges uniovulées, surmonté de styles en nombre égal à celui des loges et qui portent des papilles stigmatiques à la face interne. Le fruit est une capsule à une, deux ou trois loges, dont chacune renferme une graine à test dur, à embryon lenticulaire, placé à l’extrémité inférieure d’un albumen charnu.

Cette famille, qui a des affinités avec les cypéracées, lesjoncéeset les ériocaulonées, comprend les genres : restio, leptocarpe, loxocarye, chétanthe, hypolène, willdenowie, anthochorte, cératoearyon.lépidanthe, anarthrie, lyginie, lépyrodie, élégie et thamnochorte. Toutes les restiacées se trouvent au delà de l’équateur, dans l’ancien hémisphère. La plupart croissent au Cap de Bonne-Espérance ; quelques-unes se rencontrent à Madagascar ou en Australie. Ces plantes, dont les propriétés et les usages sont à peu près nuls, ne sont cultivées que dans les jardins botaniques, bien que plusieurs d’entre elles aient un port assez élégant.

RESTIER (Antoine-Jérôme), acteur français, né à Lyon en 1726, mort en 1803, Successivement saltimbanque, danseur et premier comique, il joua avec un très-grand succès un grand théâtre de Lyon les rôles à manteau, les financiers, les grimes et les valets, de 1755 à 1786, et, sur la demande du public, il remonta sur les planches en 1790. Arrêté après la prise de Lyon et traduit devant le tribunal révolutionnaire, il se défendit avec sang-froid et termina son plaidoyer par ces mots qui désarmèrent ses juges : « J’espère, citoyens, que vous n’aurez pas l’ingratitude de faire pleurer celui qui vous a tant fait rire, t Acquitté, il se retira à Strasbourg, puis revint à. Lyon, et, malgré son grand kge, il reparut encore sur la scène. U mourut dans une certaine aisance, qu’il devait surtout à son avarice extrême ; aussi était-il inimitable dans le rôle d’Harpagon de l’Avare.

RESTI F DE LA BRETONNE, littérateur français. V. Kétif.

RESTIFORME adj. (rè-sti-for-me — du lat. restis, corde, et du fr. forme). Anat. Se dit de la partie supérieure des cordons postérieurs de la moelle qui forment les pédoncules inférieurs du cervelet.

RËSTINCL1ÈRES, village et commune de France (Hérault), cant. de Castres, arrond. et a 16 kilom. de Montpellier ; 231 hub. Près de ce village, le Lez s’échappe d’un bassin formé par un rocher qui se dresse eu demicercle.

RE5TIO s. m. (rè-sti-o). Bot. Genre de plantes, type de la famille des restiacées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent au Cap de Bonne-Espérance, à Madagascar et en Australie.

RESTIOLE s. f. (rè-sti-o-le — rad. restio). Bot. Genre de plantes monocotylédones, de la famille des restiacées.

RESTIONÉ, ÉE adj. (rè-sti-o-né — rad. restio). Bot. Qui ressemble au restio.

— s. f. pi. Tribu de plantes, de la famille

des restiacées.

RESTIPULATION s. f. (rè-sti-pu-la-si-on — du préf. re, et de stipulation). Ane. jurispr. Stipulation réciproque.

RESTIPULER v. a. ou tr. (rè-sti-pu-lédu prêt’, re, et de stipuler). Stipuler de nouveau.

— Ane. jurispr. Stipuler réciproquement.

RESTITUABLE adj. (rè-sti-tu-a-ble — rad, restituer). Que l’on doit rendre, restituer :

REST

Toute cette somme est restituable à la veuoe comme lui appartenant en propre. (Acad.)

— Jurispr. Qui peut être rétabli, remis en son premier état : Les mineurs sont restituables contre les actes par eux souscrits en minorité et dans lesquels ils sont lésés. (Acad.)

RESTITUANT, AMTE adj. (rè-sti-tu-an, an-te — rad. restituer). Qui rend, qui restitue : Le colza, demandant de riches engrais ou une terre naturellement fertile, doit être rangé dans la catégorie des plantes plus exigeantes que restituantes, et son retour sur le même champ doit être peu fréquent. (Yvart.)

RESTITUÉ, ÉE (rè-sti-tu-é) part, passé du v. Restituer. Rendu à qui de droit : Somme restituée. Un appartement loué doit être restitué par le tocataire tel qu’il l’a pris.

— Par ext. Rétabli en son état primitif : Une foule de textes anciens n’ont jamais pu être restitués, u Représenté, en parlant d’un monument détruit : Ce monument a été restitué d’après la description des ancietis écrivains. (Acad.)

— Numism. Monnaies restituées, Monnaies romaines qui ont été frappées de nouveau, longtemps après leur première émission.

— En-cycl. Numism. Les monnaies restituées se reconnaissent à la présence du mot restituit, qu’elles portent, tantôt en entier, tantôt en abrégé, suivi du nom du prince qui les a fait fabriquer. À l’exception de cette légende, destinée à constater la restitution, elles sont entièrement semblables aux types primitifs. Les pièces de ce genre ne se trouvent pas communément. On n’en connaît point qui soient antérieures à Titus, ni postérieures à Marc-Aurèle et Lucius VerUs. Les plus nombreuses datent du règne de Trajan. L’origine des monnaies restituées n’est pas connue. Suivant les uns, elles auraient été frappées afin de faire revivre d’anciennes espèces, devenues très-rares, auxquelles le peuple avait une grande confiance, ou dont les types rappelaient des souvenirs nationaux utiles à conserver. Suivant les autres, en mettant de nouveau en circulation des monnaies oubliées depuis longtemps, les empereurs auraient simplement voulu flatter les grandes familles dont elles portaient les noms.

RESTITUER v. a. ou tr. (rè-sti-tu-é — du lat. restituera, proprement replacer ; de re, préfixe itératif, et de statuere, placer, mettre. Prend un tréma sur l’i aux deux pers. pi. de l’imp, de l’ind. et du prés, du subj. : Nous restituions ; que vous restituiez). Rendre ce qui a été pris, ou ce qui est possédé indûment, injustement : Restituer le bien d’autrui. Je te forcerai bien à me restituer ce qu’il m’a pris. Il a été condamné par arrêt à restituer cette somme et tous les intérêts, à restituer tous les fruits de cette terre. (Acad.) Songez-vous à restituer le bien mal acquis, à réparer les injustices que vous avez faites ? (Boss.) Le père César, le bon ouvrier, pour les consciences délabrées, me restitua hier cent pisloles qu’on m’avait friponnées au jeu. (Bussy-Rabutin.)

Je te restituai d’abord ton patrimoine ;

Je t’enrichis après des dépouilles d’Antoine.

CORNEIIAB.

Va, va restituer tous les honteux larcins Que réclament sur toi les Grecs et les Latins.

Mouèrb.

— Par ext. Faire recouvrer : Rendre aux mots leur sens physique et primitif, c’est les fourbir, les nettoyer, leur restituer leur clarté première. (Joubert.)

— Fig. Restituer l’honneur à quelqu’un, Lui rendre l’honneur, réparer, rétablir son honneur : Peut-il lui restituer l’honneur qu’il lui a ôlé ? Cet arrêt lui a restitué l’honneur. (Acad.)

— Absol. : Il ne sert de rien de confesser son larcin, si l’on ne restitue. (Acad.)

— Littér. Rétablir, remettre en son premier état : Restituer un texte. Restituer un passage de quelque auteur. Il a restitué fort heureusement plusieurs passages de Tacite, de Tile-Live, d’Aristophane, etc. Je voudrais savoir comment il a restitué ce passage. (Acad.) Je ne me crois pas assez grand seigneur pour dédaigner la tâche modeste de restituer le texte de Pascal. (V. Cousin.)

— Jurispr. Remettre une personne dans l’état où elle était avant un acte ou un jugement qui est annulé : Il a obtenu un jugement qui le restitue en entier. Se faire restituer contre son obligation, contre sa promesse. (Acad.)

— Archit. Restituer un monument, Faire la représentation d’un monument, d’un édifice entièrement détruit.

— Numismat. Restituer une monnaie ancienne, La faire fabriquer de nouveau : Titus et Damitién restituèrent des monnaies de bronze d’Auguste, Agrippa, Tibère, Gemianicus, Agrippine, Claude, Galba, Othon et Julia, fille de Titus. (Barthélémy).

Se restituer v. pr. Être, devoir être restitué : Tout ce qui a été pris doit se restituer sur la terre ou dans le ciel. (Ch. Nodier.) il Restituer à soi-même : Nous ne pouvons Mous restituer tous les biens dont nous nous privons par nos erreurs, nos folies. (Boiste.)

— Réciproq. : Les hommes se ravissent ai-