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veur du peuple et des grands. Richard se berce d’illusions puériles ; le droit divin répond de sa sécurité ; il laisse faire le ciel. Quand il se voit à la merci de son adversaire, il passe de l’excès de la confiance à l’excès de l’abattement ; il n’a plus la force de lutter contre la destinée ; il la subit tantôt avec résignation, tantôt avec colère. Mais, au lieu d’agir, il se replie sur lui-même, se recueillant, analysant ses sentiments, se vengeant des hommes par des ironies. Quelquefois, il rougit de son humiliation et se juge sévèrement. Sa confiance, ébranlée par chaque revers, se raffermit un instant pour faire place ensuite à un complet abandon de sa volonté. Quand on oblige Richard à abdiquer et à choisir Bolingbroke pour son successeur, il se fait en lui un nouveau déchirement. Cette scène de l’abdication est pleine de résignation, de douleur, de dignité, de mépris pour les hommes. À la fin, quand tout espoir lui est interdit, l’excès du malheur l’étonne ; il veut le comprendre, et il n’y parvient pas. En cessant d’être roi, il a perdu, dans son opinion, la dignité de sa nature : il n’est plus l’élu du Seigneur. La force faisait son droit. Dépossédé du titre de roi, il ne résiste à rien. Il faut qu’un danger soudain, pressant, provoque son énergie. Attaqué dans sa vie, entouré d’assassins au fond d’un cachot, il se défend et meurt avec courage. Son intelligence est-elle parfaitement saine ? On peut en douter. Ce caractère, une des plus profondes conceptions de Shakspeare, est tourné et retourné entre ses mains comme une proie vivante entre les griffes d’un lion. Ce personnage devient attachant après sa chute ; sa sensibilité attendrit. Le rôle de Bolingbroke est également un des plus intéressants et des plus profonds qu’ait tracés le poète. Il s’élève au trône par son adresse, par son habileté, par les fautes de son adversaire. Dès qu’il entre en scène, il gagne à lui tous les cœurs et il éclipse le faible Richard II. Assisté de son père, Jean de Gand, le plus brave et le plus célèbre des frères du prince Noir, il s’annonce avec dignité et avec énergie. Exilé, ses biens sont confisqués après la mort de son père. Cette injustice l’amène à revendiquer ses droits ; déjà populaire, il réclame à main armée l’héritage paternel. Entrant aussitôt en campagne, il marche contre le roi. Devenu maître de la situation, il commence par demander la restitution de ses domaines ; puis, tout en protestant de son dévouement, il s’empare de la personne de Richard et, sans paraître user de violence, il le fait abdiquer en sa faveur. Les circonstances atténuent l’odieux de cette usurpation : Bolingbroke cède à la nécessité ; il se présente au nom du principe sacré de l’hérédité ; il tient à légitimer son pouvoir aux yeux du peuple. Il agit en roi ; abus réformés, déprédateurs poursuivis, favoris châtiés, fermeté et indulgence raisonnées, punition et non vengeance, telle est sa règle de conduite. Après tout, l’usurpateur est un excellent roi et un fort habile politique. En développant ce caractère d’après l’histoire, le poëte, qui enregistre les événements sans les expliquer, a eu sans doute l’intention de démontrer que le mérite constitue le titre et que l’incapacité fait la déchéance. Il a exposé, par la bouche de Richard, la doctrine du droit divin ; son impartialité estsauve. Au reste, il ne dissimule pas les défauts de Bolingbroke, ni sa perfidie, ni sa violence. Un roi détrôné est à craindre tant que sa vie dure. Henri IV ne veut pas précisément tuer Richard II, mais il désirerait le savoir mort ; il laisse tomber une parole ambiguë, fatale. Exton comprend cet ordre discret et va poignarder le royal prisonnier. Son maître désavoue le crime et chasse le criminel ; mais il se sent responsable de l’acte. En proie aux remords, il partira pour la croisade. Henri IV sera la suite de Richard II. Les deux drames s’interprètent mutuellement.

Shakspeare ne présente pas uniquement des types vicieux ou effrayants, comme ce duc d’York, si disposé à servir tous les pouvoirs. Quand les barons prononcent la déchéance de Richard, l’évêque de Carlisle parle en sa faveur et défend les idées de justice. L’épouse du monarque, longtemps négligée malgré sa jeunesse, reste fidèle à ses devoirs et annonce qu’elle ne pourra pas lui survivre. La duchesse de Glocester pleure son mari assassiné et poursuit vainement la vengeance de sa mort. Thomas Mowbray, duc de Norfolk, homme simple et loyal, représente le chevalier sans peur et sans reproche du moyen âge. Le drame de Richard II, écrit tout en vers, est en grande partie rimé.


RICHARD III, roi d’Angleterre, né au château de Fotheringay, comté de Northampton, le 2 octobre 1452, tué à la bataille de Bosworth le 22 août 1486. Quatrième fils du duc Richard d’York et frère d’Édouard IV, il passa plusieurs années à Utrecht, d’où il fut rappelé lorsque son frère monta sur le trône (1461). Il reçut alors le titre de duc de Glocester et la dignité de grand amiral. Sous le règne d’Édouard IV, il se fit remarquer par sa bravoure, contribua aux victoires de Barnet et de Tewkesbury, et, chargé de faire la guerre en Écosse en 1482, il se rendit maître de Berwick et d’Édimbourg. Ayant appris, sur ces entrefaites, la mort de son frère (avril 1483), il accourut à Londres, où son neveu venait d’être proclamé roi sous le nom d’Édouard V. Richard prit le titre de protecteur et fit conduire à la Tour de Londres, où résidaient les rois jusqu’à leur couronnement, le jeune Édouard V et son frère le duc d’York. Bien qu’il eût d’abord reconnu Édouard, Richard, qui désirait ardemment le trône, fit répandre le bruit que le jeune roi n’était qu’un bâtard et se posa comme prétendant à la couronne, en déclarant qu’il était le seul représentant véritable de la famille d’York. Le duc de Buckingham, agissant de concert avec lui, réunit une députation de nobles et de bourgeois qui lui offrit la couronne (25 juin 1483)). Feignant de céder aux vœux de la nation, Richard se fit couronner le 6 juillet sous le nom de Richard III. Ce prince essaya alors de se concilier les sympathies populaires par des actes de clémence et en manifestant le désir de réformer les abus et de faire respecter les lois. Il parcourut les grandes villes de son royaume, rendant lui-même la justice, se rendant compte des griefs des populations et redressant les torts. Arrivé à York, il se fit couronner solennellement pour la seconde fois. Ce fut pendant son séjour dans cette ville qu’on apprit que ses deux neveux, Édouard V et le duc d’York, avaient été assassinés, selon toute vraisemblance par ses ordres, dans la Tour de Londres (v. Édouard V). Peu après, le duc de Buckingham, se retournant contre lui, fit cause commune avec Henri Tudor, comte de Richmond, qui voulait renverser Richard du trône. Buckingham provoqua une insurrection, mais fut fait prisonnier et Richard lui fit couper la tête (2 novembre 1483). Richmond parvint à s’échapper, se rendit auprès de Charles VIII, qui mit à sa disposition un corps de 3,000 hommes, débarqua dans le pays de Galles, où il groupa autour de lui de nombreux partisans, et marcha à la rencontre de Richard III, qu’il rencontra à Bosworth (22 août 1485). Abandonné par la plupart de ses partisans, Richard, doué d’un incontestable courage, ne voulut pas moins livrer bataille. Il se jeta au plus fort de la mêlée, cherchant le comte de Richmond pour vider leur querelle en combat singulier ; mais celui-ci n’eut garde d’affronter son redoutable adversaire, qui périt accablé par le nombre. Richard III fut le dernier roi de la maison d’York. En lui finit la race des Plantagenets, qui occupaient le trône d’Angleterre depuis plus de 300 ans. Il n’avait point eu d’enfants de sa femme, Anne Nevil, morte quelques mois avant lui. Ce prince a laissé une réputation détestable. Il fut incontestablement dissimulé, astucieux et cruel, à l’exemple de presque tous les rois de son temps. Mais les partisans de son rival et de son successeur, Henri VII, s’attachèrent à le rendre plus odieux encore et chargèrent sa mémoire de tous les crimes, soigneusement enregistrés par tous les chroniqueurs du temps de Henri VII. On l’accusa, notamment, d’avoir fait empoisonner son frère Édouard et sa propre femme Anne Nevil, etc. ; mais des historiens ont examiné ces diverses accusations et les ont trouvées, pour la plupart, non justifiées. Non-seulement Richard III passa pour un monstre de cruauté, mais encore pour un être hideux, bossu, boiteux, aux yeux louches, etc. Or, il est prouvé, au contraire, par des témoignages certains, qu’il était loin d’être si mal fait de sa personne.

Richard III, tragédie en cinq actes de W. Shakspeare. Elle paraît avoir été représentée en 1597. Le sujet de la pièce de Richard III est tiré des événements qui composent le règne de ce prince et comprend un espace de quatorze ans, de 1471 à 1485. De tous les ouvrages de Shakspeare, c’est peut-être celui qui est demeuré le plus populaire en Angleterre, et cependant Richard III présente, plus qu’aucune des pièces du grand tragique, les défauts des pièces historiques avant lui en possession du théâtre : l’entassement des faits, l’accumulation des catastrophes, l’invraisemblance de la marche dramatique et de l’exécution théâtrale, résultats nécessaires de tout ce mouvement matériel que Shakspeare a réduit, autant qu’il a pu, dans les sujets dont il disposait plus librement, mais qui ne pouvait être évité dans des sujets nationaux d’une date si récente et dont tous les détails étaient si présents à la mémoire des spectateurs. Richard III, duc de Glocester avant la mort d’Édouard IV, son frère, obéissant aux conseils d’une ambition sans scrupule, se fraye un chemin sanglant à la couronne par le meurtre de son autre frère, l’infortuné duc de Clarence, meurtre dont l’histoire l’accuse seulement d’avoir été l’instigateur, par la mort de ses neveux, les malheureux enfants d’Édouard, par celle enfin de tous les personnages qui pouvaient contrarier ses projets. Pour conserver la couronne, il emploie les moyens sanglants qui lui ont servi à l’usurper, règne par la terreur, sème la haine autour de lui, jusqu’à ce qu’une révolte formidable éclate contre son pouvoir détesté. Le comte de Richmond s’avance à la tête d’une armée et la bataille va s’engager dans la plaine de Bosworth, bataille décisive qui brisera à jamais la résistance des opprimés ou arrachera la couronne et la vie à Richard. Rien n’est plus dramatique, plus saisissant que la scène du sommeil de ce prince pendant la nuit qui précéda cette lutte terrible. Les ombres de toutes les victimes de Richard se lèvent tour à tour et viennent murmurer à ses oreilles des paroles de malédiction et de découragement : « Couvert de sang et de crimes, rêve de faits sanglants et de mort et finis tes jours dans une bataille meurtrière. Désespère et meurs ! » Ces sinistres, augures devaient, en effet, se réaliser. Richard périt dans la mêlée, après avoir combattu avec le courage du désespoir. C’est pendant cette lutte terrible qu’il s’écrie : « Un cheval ! un cheval ! mon royaume pour un cheval ! » Exclamation qui est restée dans la langue.

Richard III, drame en cinq actes et en prose, de M. Victor Séjour ; représenté à la Porte-Saint-Martin le 29 septembre 1852. Cette pièce est imitée de Shakspeare. Il ne viendra assurément à l’esprit de personne d’établir une comparaison même éloignée entre la pièce de M. Victor Séjour et celle de l’illustre dramaturge anglais. Cependant, malgré le décousu de quelques scènes et les invraisemblances trop nombreuses qu’on y rencontre, elle n’est pas dénuée de mérite. Deux figures hardiment dessinées font tout l’intérêt du drame : celles de Richard III et d’Élisabeth, sa nièce.

Les enfants d’Édouard IV viennent d’être étouffés par ordre de leur oncle Richard, qui occupe le trône d’Angleterre. Élisabeth, leur sœur, jeune princesse âgée de dix-huit ans à peine, a jusqu’ici échappé à la mort, parce que l’usurpateur espère obtenir sa main et sceller par cet hymen sa réconciliation avec la famille de ses victimes. Retirée de la cour, elle vit auprès de l’infortunée veuve d’Édouard IV, sa mère, inconsolable de la mort de ses enfants. Au fond du cœur, Élisabeth garde religieusement la haine qu’elle a vouée au meurtrier de ses frères en même temps qu’un profond amour pour Richmond, son fiancé, chargé de venger sa famille et compétiteur de Richard III.

La reine douairière et sa fille n’attendent qu’une occasion favorable pour passer au camp de Richmond ; mais le cruel Richard fait épier tons leurs mouvements, leurs moindres paroles, leurs moindres gestes et jusqu’à leurs larmes. Entouré d’espions et de bourreaux, il marque par une menace sinistre ou par une exécution chacune de ses journées. Point de favori dont la tête soit en sûreté ; point de gentilhomme qui ne lui inspire de la défiance ; son fou lui-même n’est pas sûr du lendemain. Cyniquement débauché et froidement cruel, peut-être autant par tempérament que par calcul, il fait pendre ou décapiter le sourire sur les lèvres. Un souverain mépris pour cette humanité, dont il se sent méprisé lui-même, une rage éclatant par intervalles contre la nature qui l’a affligé d’infirmités de toutes sortes, une espèce de délire périodique contre tous et contre tout : tel est Richard III.

Cependant la nouvelle s’est répandue que Richmond approche, et il n’en faut pas davantage pour réveiller plus fortement les passions et la haine, les défiances et les cruautés du despote. Il veut avant tout s’assurer d’Élisabeth, dont l’amour pour son rival ne lui a pas échappé. Il fait venir la veuve d’Édouard et lui déclare son projet, la priant d’en faire part elle-même à sa fille. La reine vivement émue, mais cherchant à dissimuler son émotion, ne peut, dit-elle, forcer la volonté d’Élisabeth ; elle la laissera complètement libre de disposer de son sort. Richard n’insiste pas ; mais, pour qui le connaît, ce silence même est un ordre et la reine ne l’a que trop compris. Tout est donc perdu, si aucun incident ne vient entraver ce dénoûment fatal. La Providence abandonnera-t-elle la vertu pour protéger le crime ? Un inconnu, sous le nom de Scropp, vient remettre à Richard une cotte de mailles et, par la souplesse de son esprit, la finesse et l’à-propos de ses reparties, la promesse qu’il lui fait de découvrir un certain Raoul de Fulkes, compagnon d’armes de Richmond, qui s’est introduit dans Londres et menace la vie du roi, finit par le séduire et par obtenir ses bonnes grâces. L’arrivée de cet inconnu est le signal du salut de la reine et de sa fille.

Scropp se met en relation avec un alchimiste, Hawkins, qui prépare un philtre ayant la vertu de donner pendant quarante-huit heures les apparences de la mort à la jeune Élisabeth, qui sera enlevée et transportée, sous prétexte de sépulture, aux caveaux de Grey-Friars (Leicester), où un antidote la rappellera à la vie. De nouveaux bruits, pendant ce temps, annoncent l’arrivée de Richmond. Richard appelle aux armes tous ses barons, se fait armer lui-même et marche à 1’ennemL Le sort des armes lui est contraire ; Richmond l’emporte et, conduit par Scropp, qui n’est autre que Raoul de Fulkes, se rend aux caveaux qui ont dû recevoir momentanément son héroïque fiancée. Richard III, couvert de blessures, d’où s’échappe tout son sang, se traîne péniblement jusqu’au même lieu. Dans un suprême effort, il charge d’injures les chevaliers qui l’ont trompé et son rival, qu’il provoque une dernière fois. Mais ses forces l’abandonnent, il tombe inanimé et abandonne à Richmond le trône et Élisabeth.

Cette pièce est évidemment plus dramatique que vraisemblable, mais elle intéresse vivement le spectateur. L’épisode du philtre une fois admis, l’auteur en tire de beaux effets. En somme, c’est une assez bonne œuvre et qui a dû coûter beaucoup de travail à son auteur.


RICHARD LE PÈLERIN, chroniqueur français, qui vivait au XIe siècle. Il fut, croit-on, attaché à la personne du comte de Flandre, qu’il accompagna dans la première croisade. Richard a écrit en vers le récit de cette expédition fameuse sous le titre de Chanson d’Antioche. Arrangé par Graindor de Douai vers 1080, cet intéressant ouvrage a été publié pour la première fois par M. Paulin Paris en 1848 (2 vol. in-8o) et traduit en prose par Mme de Saint-Aulaire (1862, in-12).


RICHARD L’ANGLAIS, alchimiste anglais, qui vivait au commencement du XIVe siècle. Ce personnage ne nous est connu que par un ouvrage qu’il a laissé et qui est intitulé : Correctorium, avec cette mention : Libellus utilissimus πιρί ζημειας cui titulum fecit correctorium (Strasbourg, 1596, in-8o). Il a été inséré dans le recueil de Gratarole, Veræ alchimiæ scriptor (Bâle, 1561), dans le Theatrum chymicum, etc. Selon Lenglet-Dufresnoy, Richard l’Anglais passait pour un des meilleurs alchimistes de son temps. Comme tous les alchimistes, il admet le soufre et le mercure comme éléments des métaux ; mais il en donne une curieuse explication fondée sur l’apparence des phénomènes chimiques. Il remarque, en effet, que « les métaux, tels que le plomb et l’étain, ont, quand ils sont à l’état de fusion, l’aspect du mercure ordinaire, et qu’en les combinant avec le soufre, on obtient toutes les colorations possibles. » Fidèle à l’esprit de son époque, il invoque le témoignage des philosophes anciens comme une autorité souveraine. »


RICHARD (Fitz RALP, connu sous le nom de), prélat anglais, mort à Avignon en 1360. Il fut successivement chancelier du diocèse de Lincoln (1334), archidiacre de Chester (1336), doyen de Lichtteld (1337) et archevêque d’Armagh, en Irlande, en 1347. Ce prélat défendit la juridiction des évêques contre les moines mendiants, dont il attaqua publiquement les vices et fut accusé par eux d’hérésie auprès du pape Innocent VI. Cité à comparaître devant ce pontife, Richard se rendit à Avignon et, malgré la fermeté de sa défense, il fut condamné. Sur ces entrefaites, il mourut subitement, et l’on croit que le poison ne fut pas étranger à sa mort. On a de lui : Defensio curatorum adversus fratres mendicantes (Paris, 1496) ; Sermones quatuor (1612), et plusieurs ouvrages restés manuscrits.


RICHARD, célèbre prédicateur et cordelier, né, croit-on, en Italie ; il vivait au XVe siècle. Il adopta avec chaleur deux doctrines nouvelles que saint Vincent Ferrier et saint Bernardin de Sienne venaient de répandre en Italie, le culte du nom de Jésus et la venue de l’Antéchrist, se rendit en terre sainte, puis passa en France et prêcha avec un très-grand succès à Lyon, à Troyes, à Paris (1429). Ne se trouvant plus en sûreté dans cette dernière ville, possédée alors par les Anglais, Richard, qui s’était déclaré ouvertement du parti de Charles VII, gagna Orléans, où il devint un des aumôniers de Jeanne Darc et contribua à la reddition de Troyes. On ignore ce qu’il devint à partir de 1430.


RICHARD (Claude), mathématicien français, né à Ornans (Franche-Comté) en 1589, mort à Madrid en 1664. Pendant un voyage à Rome, il entra chez les jésuites (1606), professa l’hébreu et les mathématiques à Lyon, puis occupa pendant quarante ans une chaire de mathématiques à Madrid (1624-1664). Il a publié : Commentarius in omnes libros Euclidis (Anvers, 1645, in-4o) ; Commentarii in Apollonii Pergæi comicorum libros IV (1655, in-fol., fig.) ; Ordo novus et reliquiis facilior, tabularum sinuum et tangentium, ouvrage anonyme dont on n’indique ni la date d’impression ni le format.


RICHARD (Jean), littérateur français, né à Verdun en 1639, mort à Paris en 1719. Il se fit recevoir avocat à Orléans, mais il ne suivit point la carrière du barreau et, bien qu’il ne fût point entré dans les ordres, il se mit à composer des sermons et des prônes pour être prêchés par d’autres ou pour édifier ceux qui les liraient. On a de lui : Discours moraux, en forme de sermons (1685, 5 vol. in-12) ; Éloges historiques des saints, avec les mystères de Notre-Seigneur (1665, 4 vol.) ; autres Discours sur les mystères de Notre Seigneur (1697, 2 vol.) ; autres Discours sur le même sujet (1700, plus. vol.) ; Dictionnaire moral ou la Science universelle de la chaire (6 vol. in-8o ; 1760, 8 vol. in-12.)


RICHARD (René), historien français, né à Saumur en 1654, mort à Paris en 1727. Admis chez les oratoriens, il s’adonna à l’enseignement, puis à la prédication, obtint des succès à Paris, puis quitta l’Oratoire et devint historiographe de France et censeur royal. C’était un homme plein de vanité, ayant des opinions singulières, aimant à contredire les autres et peu scrupuleux sur l’exactitude des faits qu’il rapporte. Parmi ses écrits, on cite : Discours sur l’histoire des fondations royales et des établissements faits sous le règne de Louis le Grand (Paris, 1695, in-12) ; Traité des pensions royales de Louis le Grand (1695, 1718, in-12) ; le Véritable Père Joseph, capucin, contenant l’histoire anecdotique du cardinal de Richelieu (Saint-Jean-de-Maurienne