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moUiée Shelley de Castle-Goring, qui s’occupa peu de son fils et le fit passer brusquement d’une éducation quasi féminine, au milieu de ses sœurs, à l’éducation grossière et rebutante d’un collège provincial, k Sion-House. A l’âge de treize ans environ, il fut envoyé à Eton, où, laissé à peu près libre de la direction de ses études, il s’occupa presque exclusivement de philologie allemande, de sciences naturelles et s’éprit d’un ardent enthousiasme pour les branches de la science qui se rapportent k l’origine et au développement de l’humanité. Dès les premiers temps de son installation au collège d’Eton.il se mita lire des romans, et il préférait à ces immortelles peintures de la vie réelle qui se nomment Tom Jones, lioderick, Random et Clarisse Harlowe, les productionsémouvantes etterriblesd’Anne Radeliffe et de Lewis ; aussi ses premières compositions furent-elles des romans du même genre. Il lut encore à Eton la Lenore de Burger et l’Ahasvérus de Schubart, et la lecture de ce dernier ouvrage lui ayant donné l’idée d’une étude plus approfondie de la légende du Juif errant, il fit sur ce sujet des vers qui furent publiés en 1831 dans le Fraser’s Magazine et qui n’ont pas été réimprimés depuis dans sesceuvres. C’est alors qu’une lutte inégale s’établit entre les maîtres de Shelley et leur élève rebelle, qui, en butte à leur ridicule animosité, ne cessa de combattre leurs principes et même de réfuter leurs arguments. Si une question lui était posée, on pouvait être sûr qu’il la résoudrait dans un sens contraire aux doctrines de l’université. On le chassa du collège ; ses maîtres, pour le punir de son indépendance d’esprit, détruisaient son avenir et le jetaient dans le monde sans ressources, flétri d’avance par une expulsion ignominieuse. Au lieu de soulever sa haine, cette injuste exclusion agrandit sa pensée. Il se créa pour son propre usage un code de moralité spécial, austère, auquel il fut constamment attaché. Il renonça, pour rester fidèle à ses principes, au riche héritage de son aïeul, se maria en 1811 à Qretnagreen et divorça peu de temps après (1813). Privé par un jugement inique de la tutelle de ses enfants, il s’éprit de Mary Wollstonecraft, la fille naturelle de Godwin, qu’il devait épouser plus tard.

Durant son séjour à Oxford, il avait composé un volume de vers intitulé Poèmes posthumes de ma tante Marguerite et un ouvrage philosophique, la Nécessité de l’athéisme, qui avait servi de prétexte pour son renvoi de "université et qui n’est, en réalité, qu’une vulgarisation des œuvres de d’Holbach et d’Helvétius sur le même sujet. Devenu libre, il fit paraître, en 1813, la Heine Mab, et dans les notes de ce poëme il réimprima plusieurs passages de son ouvrage sur l’athéisme. Ce fut un des grands arguments des juges qui, après la mort de sa première femme, lui dénièrent la surveillance de ses enfants. Il quitta alors (1816) l’Angleterre avec la femme qu’il venait d’épouser pour complaire à son peau-père qui consentait, a cette condition, k faire au jeune ménage une pension de 20,000 fr. Shelley revint en Angleterre quelques mois après et alla habiter 3reat-Marlow, où il composa la Révolte d’Islam. Ce fut son dernier séjour en Angleterre, il n’y devait plus revenir. Il quitta son pays en 1817 et nous le retrouvons k Rome, où il écrivit ses belles tragédies des Cenci, Julien et Maddalo et Prométhée déchaîné, puis à Naples, d’où est daté le poème à’Hélène et Rosalintte ; à Pise, où fut composé un drame lyrique inspiré par la révolution grecque ; k Livourne, à l’V rence, mais avant tout à Genève, où il passa trois mois avec lord Byron et le docteur Polidori, l’auteur du Vampire. Riche eu Italie, avec sa pension de 800 livres sterling, Shelley goûtait en paix auprès de sa compagne toutes les joies du cœur et de l’esprit. i>on bonheur ne fut pas de longue durée.

En première ligne, parmi les plaisirs de Shelley, figurait la satisfaction de son goût pour la navigation, qui lui avait fait déjà courir tant de dangers et devait lui coûter la vie. Fixé sur les bords du golfe de la Spezzia, il s’était fait construire k (iénes une chaloupe qui était devenue son jouet favori en attendant qu’elle devînt l’instrument de sa mort. Leigh Hunt, engagé avec lord Byron et Shetley dans la publication du Libéral, entreprise que ces trois poëtes ne surent jamais rendre populaire, vint, au mois de juin 1822, visiter ses deux illustres collaborateurs. À peine la nouvelle de son arrivée k Livourne parvintelle à Shelley, que celui-ci mit k la voile pour aller au-devant de son hôie. La traversée n’était ni longue ni difficile ; car, partis de Villa-Magni le 30 juin k midi, Shelley et M. William étaient rendus à Livourne le soir même. Le lundi 8 juillet, après une semaine donnée auxépanchements de l’amitié, Shelley et son ami, avec le matelot Vivian qui complétait l’équipage de la chaloupe, reprirent la mer pour revenir k Villa-Magni. Eu route, ils furent surpris par un orage, et huit jours après on retrouvait leurs corps défigurés sur la plage de Viareggio. On ne reconnut Shelley qu k ses vêtements et à un volume de Keats ouvert dans la poche de sa vareuse de matelot. Byron rendit les derniers devoirs k son ami. Son corps et celui de son compagnon furent solennellement brûlés sur un bûcher construit par l’ordre de l’auteur de Sardanapale, au bord de la mer, k mi-chemin de la Spezzia et de Livourne, et ses cendres fu SHEL

rent envoyées au cimetière protestant de Rome.

C’était un étrange génie que Shelley, une intelligence brillante et incomplète, un esprit séduit par l’anomalie, l’exception et le paradoxe, un poste ennuyé du formalisme pédantesquo des mœurs anglaises, un philosophe fatigué des lieux communs des écoles et des salons. Il s’est précipité, par dédain, par audace, par goût, par besoin de la nouveauté, de la renommée peut-être, dans des systèmes bizarres. Il ne s’est pas contenté du scepticisme ironique et violent, auquel lord Byron a prêté tant d’éloquence ; il lui a fallu une vaste et vague théorie, où son imagination pût plonger k loisir, où son adoration de la nature pût trouver à se satisfaire. Spinoza avait tenté de démontrer par A plus B que Dieu est tout et que ce grand corps de l’univers, animé de ce qu’il appelle le souffle créateur, participe de l’essence divine ; en d’autres termes, il arrivait à la négation absolue, non de l’idée, mais de la personnalité divine. Shelley, poète métaphysicien, créa un panthéisme philosophique et sentimental, qui consistait en une adoration du Tout-Puissant, considéré dans la nature comme une âme universelle, comme existant et respirant dans tous les êtres.

« Shelley, a dit M. Forgues, a été poète dans toutes les acceptions du mot, qui en a tant. Il l’a été par son organisation et par sa vie comme par ses écrits, par l’imprévoyance comme par le génie, surtout par la candeur et par l’énergie de ses convictions. Son enfance, ses amours, sa mort sont poétiques... C’est une tâche facile que de caractériser, d’après son aspect général, la poésie de Shelley, car ses tendances sont nettes, ses origines connues, ses procédés uniformes, ses modèles hautement avoués. La Grèce avant tout, la grandeur imposante de la tragédie antique, la sévérité majestueuse de Platon et d’Homère ; la Bible ensuite, et sa splendeur orientale, ses images hardies, l’impétueux élan de ses versets inspirés ; l’ère italienne de Dante ; l’ère anglaise de Milton ; en Espapagne, Calderon ; en Allemagne, Luther, Klopstock, Schiller ; chez nous, les sceptiques du xvmo siècle, non comme sceptiques, mais comme philanthropes éclairés, comme apôtres de la raison, comme ennemis courageux de la tyrannie sous toutes ses formes ; telles furent les admirations de Shelley. Guidé par elles, et moins original que peut-être il ne l’eût voulu, il continua l’œuvre abandonnée par Wordsworth, Southey etColeridge, auxquels il reprochait leur apostasie ; il combattit k côté de lord Byron, mais avec un enthousiasme plus sincère, une foi dans le progrès humain, une sympathie pour la race humaine que n’a jamais connues ce dernier. À vrai dire, tous les poèmes de Shelley, si nombreux qu’ils soient, se réduisent k un seul, dont ils peuvent être regardés comme autant de chants séparés, Ils ne présentent k l’esprit qui sait en abstraire les différences épisodiques, les détails accidentels, ou de sites, ou de costumes, qu’un seul type, toujours également sublime, celui d’un homme qui se dévoue, souffre et meurt pour ses semblables, un Christ dépouillé de ses attributs divins, un philosophe martyr, un confesseur de la liberté. >

« On sait, ajoute le même critique, quels sont les ancêtres de ce poétique métaphysicien. Cette famille d’esprits est contemporaine du monde et durera autant que lui. Lorsque Lucain met dans la bouche de Caton ce discours hardi où sont contestés les oracles d’Ainmon, quand il le fait s’écrier en vers éloquents : « La divinité n’a pas d’autre « demeure que la terre, l’onde, le ciel et le cœur du juste... Jupiter est tout ce que tu ’ vois, tout ce que tu sens en toi-même, » nous reconnaissons l’impiété philosophique et aussi le panthéisme de Shelley. Nous le retrouvons en étudiant le caractère d’Epicure, que Voltaire admirait sous les beaux vers de Lucrèce, et quand Baruch Spinoza prélude par ses négations hardies aux travaux de l’école allemande moderne, il ne fait que perpétuer les traditions k la fois mystiques et sceptiques qui circulaient sourdement au moyen âge parmi de nombreuses sectes, comme celle des pauliciens, ennemies du dogme chrétien et de la papauté triomphante. Or, depuis Shelley, que de tentatives pareilles aux siennes ! et, pour ne parler que des plus illustres, n’y a-t-il pas, soit dans les Paroles d’un croyant, soit dans Lélia, bien des pages que l’auteur de la Révolte de l’Islam et de VEpipsychidion aurait écrites avec bonheur ou lues avec reconnaissance ? Bref, se compteraient-ils aisément les poëtes de tout ordre et de tout génie qui ont tour k tour maudit l’organisation sociale actuelle et salué l’avénementrd’uneère nouvelle, ère de liberté, de lumière et d’amour ?»

Un critique contemporain et compatriote de Shelley a donne de lui, en 1831, le portrait Suivant : « C’était un homme honnête, courageux, loyal, sans égoïsine, sans charlatanisme, sans malveillance. Logique clans ses erreurs, il conformait sa vie k son système et modelait ses actions sur ses théories. Conséquent avec lui-même, cette sévérité lui coûta cher. Candide et paradoxal, sceptique dans ses opinions et ascétique dans sa vie, aristocrate par naissance et par habitude et simple comme un apôtre dans sa vie privée, vous chercheriez difficilement un autre exemple de tant de contradictions mêlées et con SHEN

fondues. Son extérieur répondait à sa bizarrerie, k l’anomalie de son intelligence et de son caractère. Grand, débite, d’une taille élancée et souple jusqu’k la faiblesse, le front couronné de cheveux grisonnants quoiqu’il eût k peine atteint sa trentième année quand il est mort ; d’une constitution prédestinée k la consomption et k l’étisie, il avait la parole aiguë et peu sonore, le regard brillant et d’une lueur étrange, les joues colorées d’une teinte pourprée sur un front pâle, les traits allongés, sans énergie et sans concentration, peu agréables si vous le regardiez de profil et révélant k l’observateur une débilité d’organisation incurable. Mais si vous vous arrêtiez devant lui et que vous le vissiez en face, on ne sait quelle expression douce, résignée, séraphique et cependant résolue vous donnait l’idée d’un apôtre, de saint Jean-Baptiste, par exemple, ou de cet ange dont parle Milton : «Beau, calme, bienveillant, qui tenait dans sa main le rameau couronné de flammes rougissantes.

Selon leurs tendances politiques et religieuses, infidèles ou croyants, conservateurs on initiateurs, admirent ou plaignent les poètes comme Shelley, les exaltent ou les déprécient ; cela se conçoit. On conçoit aussi que l’ironie des hommes faits s’attaque volontiers aux juvéniles illusions, aux candides espérances, k l’emphase ambitieuse des réformateurs poétiques. Ce qui se concevrait

moins, c’est qu’on eût pour des penseurs tels que Spinoza ou Shelley, leur parenté intellectuelle est des plus proches, une antipathie sérieuse, un mépris réel. Toute estime est due k leur vie, toute confiance k leur sincérité. Leur courage, leur dévouement désintéressé restent hors de doute, et leurs grandes facultés ne sont pas de celles qu’on peut nier ou méconnaître. Si, par le malheur de leur nature exigeante et raffinée, ils ont ressenti plus vivement que d’autres les tristes lacunes de leur condition humaine ; si, rêvant la perfectibilité humaine indéfinie, ils ont travaillé avec plus de zèle et moins de prudence kl’émancipation des intelligences qu’ils jugeaient asservies ; s’ils ont, au risque et au détriment de leur bonheur, pris en main la cause du faible contre le fort avec une abnégation plus entière, devons-nous pour cela les maudire et persécuter leur mémoire ? Ou bien, condamnant à l’oubli les torts douteux de leur esprit, les généreux excès de leur dévouement, n’est-il pas plus juste de jeter, comme l’a dit le poëte lui-même, quelques fleurs éplorées, quelques guirlandes de cyprès votifs sur la couche solitaire où le poêle repose à jamais ? »

SHELLEY (Mary Wollstonecraft, dame), romancière anglaise, femme du précédent, née en 1798, morte k Londres en 1851. Elle était fille naturelle du romancier Godwin et prit le nom de sa mère. Mary n’avait que seize ans lorsqu’elle connut Shelley, qu’elle suivit en Allemagne et en Italie et qu’elle épousa par la suite. À dix-huit ans, elle fit paraître son premier roman, Frankenstein (Londres, 1816), dont le succès fut énorme et qui annonçait une grande puissance d’imagination. On lui doit encore : Valperga (1823) ; Valktand ; The Lasl man ; The Fortunes of Perkins Warbeck ; Rambles in Germany and Italy (1844), ouvrage intéressant et qui fut bien accueilli ; enfin des biographies d’artistes et de littérateurs italiens.

SHELLUH s. m. (ehèl-loû). Linguist. Autre orthographe du mot CHELLOOH.

SHELTON (Frédéric-Guillaume), écrivain américain, né k la Jamaïque vers 1814. Il étudia la théologie et prêcha dans plusieurs villes, et en dernier lieu, depuis 1854, k Montpellier (Vermont). Il a écrit un poème satirique, The Trollopiad or Travelling gentleman in America (New-York, 1837), les romans : Salander and the Dragon (1851), Chrystalline (1854), The Reclor of St-Bardolph’s or Superannuated (1853), etc.

SHELTOPUS1CK ou SHELTOPUSIK s. m.

(chèl-to-pu-zik). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des chalcidiens, voisin des orvets, et dont l’espèce type habite la partie orientale du pourtour du bassin méditerranéen : LesnauropusiCK fréquente, dit-on, les localités herbeuses, (E. Desmarest.)

— Encycl. Ce genre, qui semble établir le passage des ophidiens aux sauriens, présente, comme caractères principaux : une langue en fer de flèche, échancrée en avant ; des dents au palais ; des narines latérales, n’ouvrant chacune dans une seule plaque ; l’oreille k orifice externe très-petit ; des plaques céphaliques nombreuses ; le corps serpentiforme ; deux sillons latéraux assez profonds ; deux membres postérieurs, représentés par deux petits appendices écailleux, simples ou un peu bifides. Ces sauriens sont très-voisins des orvets. Le shettopusick de Pallns est la seule espèce connue ; il atteint environ om,70 de longueur ; sa couleur est d’un châtain rougeâtre ponctué de noir en dessus, cendrée en dessous. Mais ces couleurs varient avec l’âge. Ce reptile est ré ■ pandu surtout au pourtour du bassin méditerranéen ; il fréquente les localités herbeuses.

SHENANDOAH, rivière des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Virginie, formée de deux ruisseaux qui se réunissent près de Front-Royal. Elle coule au N.-E., presque

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parallèlement à la chaîne des Blue-Riil^e et se jette dans le Potomac, à Harper’s Ferry, après un cours de 195 kilom.

SHENSTONB (William), poète anglais, né auxLeasowes(Shropshire) en 1714, mort dans le même lieu en 1703. Après avoir terminé ses études k Oxford, il débuta dans la carrière littéraire par un recueil de vers intitulé Poems upon various occasions (Oxford, 1737, in-8«). Il mena ensuite quelque temps la vie élégante des riches désœuvrés, puis retourna dans son domaine des Leasowes, où il créa des jardins magnifiques qui lui coûtèrent toute sa fortune. Indépendamment du recueil poétique que nous avons cité plus haut, on possède de Shenstone : la Maîtresse d’école (1741) ; des odes, des chansons, des élégies, dont la plus remarquable est sa Ballade pastorale ; des pastorales, des poëmes burlesques et quelques écrits en prose, Essais sur les hommes et les mœurs et Lettres à mes amis. On lui trouve des observations justes et fines, mêlées k des idées paradoxales. Ses vers sont élégants et harmonieux, mais ils manquent de variété et on y trouve souvent une sorte d’afféterie langoureuse. Ses Œuvres complètes, publiées à Londres (1764, 3 vol, in-8°), ont été plusieurs fois rééditées.

SHEPARD (Charles-Upham), naturaliste américain, né k Little-Compton (Rhode-Island) en 1804. Il étudia k Amherst, dans le Massachusetts, puis k Cambridge, en Angleterre. De retour aux États-Unis, il fut nommé professeur de chimie k Charleston (Caroline du Sud) et, en 1845, professeur de chimie et d’histoire naturelle k l’université d’Ainherst. Il a publié plusieurs brochures et écrit dans les recueils périodiques. Son principal ouvrage est un Traité de minéralogie (1832 ; 3« édit., 1855).

SHÉPHERDIE s. f. (ché-fèr-dî — de Shepherd, botan. angl.). Bot. Genre d’arbrisseaux, delà famille des éléagnées, formé aux dépens des argousiers, et comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Amérique du Nord et au Japon. *

— Encycl. Les shépherdies, réunies autrefois aux argousiers, sont de petits arbres ou de glands arbrisseaux, à feuilles opposées, lancéolées, revêtues, surtout k la face inférieure, de poils écailleux, argentés ou ferrugineux, répandus aussi sur les rameaux, qui se terminent en épines ; les fleurs sont dioïques ; elles ont un pénanthe k quatre divisions, dont la gorge est fermée par huit glandes ; le fruit est un akène recouvert par le tube du périanthe devenu charnu, ce qui lui donne l’apparence d’une baie ou d’un drupe. Ces végétaux croissent surtout datfs l’Amérique du Nord et aussi au Japon. Plusieurs sont cultivés dans nos jardins et produisent un bel effet par leur feuillage et leurs fruits. La shépherdie du Canada atteint environ 2 mètres de hauteur ; ses feuilles sont ferrugineuses ; ses fruits ont une saveur douceâtre et passent pour purgatifs. On peut citer aussi la shépherdie argentée.

SHEPPEV, lie d’Angleterre, près de la côte du comté de Kent, k "embouchure de la Tamise et de la Medway, Elle mesure 16 kilom. de l’E. k l’O., sur 8 kilom. du N. au S. Les quatre cinquièmes du sol sont couverts de marais et de pâturages ; le reste, très-fertile et bien cultivé, produit beaucoup de blé et de légumes. Le ch.-l. de l’Ile est Sbeerness.

SUEPTON - MALLET, ville d’Angleterre, comté de Somerset, k 9 kilom. S.-E. de Wells, sur la petite rivière de la Bure ; 5,500 hab. Manufacture de soie, crêpes, velours ; fabrication de lainages et tricots. Le nom de cette ille vient de celui d’un certain Mallet, compagnon de Guillaume le Conquérant.

SHERARD ou SHERWOOD (Guillaume), botaniste anglais, né en 1G59, mort en 1728. Il voyagea en Hollande, en France et en Italie, se lia avec les plus célèbres botanistes du continent, Boerhaave, Tournefort, Vaillant, Michel1, etc. En 1702, il fut nommé consul d’Angleterre k Smyrne. Ce fut dans sa maison de campagne de Sedekïo, près de cette ville, qu’il commença son grand Herbarium. 11 revint en Angleterre en 1718, puis il fit un nouveau voyage sur le continent. Il amena avec lui d’Allemagne en Angleterre le célèbre Dillenius et aida Boerhaave k la rédaction du Botanicon parisiense. Il parait certain quo c’est Sherard et non Samuel Wharten qui est l’auteur de l’ouvrage intitulé Schola botanica (Amsterdam, 1689, réimprimé en 1691 et 1699).

SHERARD (Jacques), frère cadet du précédent et botaniste comme lui. Il contribua k lu publication de l’Histoire naturelle de la Caroline de Catesby et de l’Hortus Ulhamensis de Dillenius, en fournissant aux deux botanistes des matériaux et des secours pécuniaires. Ces deux ouvrages n’ont paru qu’aprèd la mort de Sherard.

SHÉRARD1E s. f. (ché-rar-dl — de Sherard, botan. angl.). Bot. Genre de plantes, de la famille des rubiacées, tribu des galiées, dont l’espèce type est commune dans toute l’Europe : Les shérardies sont voisines des aspérules. (T. de Berneaud.) Il On dit aussi shkraudb.

— Encycl. Les shérardies sont des plantes herbacées ou sous-frutescentes, k teu. Ile^