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como Laverde, de Trapani (xvn» siècle) ; Andréa Carrera, de Trapani ; Giovanni Fulco, de Messine, passa à l’école du chevalier Stanzioni ; fresques de la chapelle de la Nunziata-di-Teatini. Antonio Alberti dit B’arbd’unga, de Messine, élève du DotniniquitJ ; Alonzo Rodriguez le surnommait le Carrache de la Sicile. Palerme et Syracuse conservent avec soin ses productions. Francesco Cozz<i, peintre et graveur. Domenico Maroli, de MeSsine ; Gabrielli Onofrio, de Messine ; Ago$tino Scilla, de Messine ; il se forma à l’école de Barbalunga et de Sacchi ; on voit beaucoup de ses ouvrages à Messine. Antonio M8diana, dé Syracuse ; Antonio Esrano, élève de Monrealese ; Vito d’Anna ; Andréa Zuppa ; Filippo l’ancredi, de Messine : Giori Porcello, de Messine, élève de Solimène ; GiOvacchino Martorana, Palermitain, peintre à grandes machines ; Filippo Randazzo, vastes fresques à Palerme ; Filippo Cianetti, de Messine, mort à Naples en 1702, surnommé le Giordano des paysagistes ; Nicolo Lapiceola, de Païenne ; Giuseppe Velasquez, de Palerme ; Gius. Patania, de Palerme ; Jatark, architecte célèbre, né k Messine en 1685, étudia sous Kontana, construisit à Turin un grand nombre d’édifices ; Antoine Gagini, de Palerme ; il étudia k Rome sous Raphaël et Michel-Ange, qui l’employa dans son Tombeau de Jules II ; il eut troi3 fils qui suivirent ses « traces.

SICILËS (royaume des DEUX-). V. Deox-

SlCILES.

SICILIEN, IENNE s. et adj, (si-si-li-aip, i-è-ne). Géogr. Habitant de la Sicile ; qui appartient à la Sicile ou à ses habitants : Un Sicilien. Une jeune Sicilienne. Mœurs siciliennes.

— Céramiq. Vases siciliens, Vases grecs peints, trouves en Sicile, il Nom donné à tort à des poteries du même genre, qui sont caractérisées par des dessins blancs et rouges en rehauts, mais qui ont été faites dans le sud de l’Italie continentale, où on les a découvertes, principalement à Curnes, Antiuiti, Sorrente, Pouzzoles et Pœstun».

— s. f. Chorégr. Danse d’origine sicilienne, que l’on exécute sur un air à six-huit, il

lir à six-huit sur lequel on exécute cette il anse.

— Théâtre. Comédie sicilienne. V. dorien.

— Encycl. Chorégr. La sicilienne est une danse vive et rapide, animée et entraînante, pleine de gaieté, et qui n’est pas sans quelque analogie avec le fandango espagnol. Les paysans de la Sicile et du royaume de Naples la considèrent comme une danse nationale et l’exécutent avec un brio merveilleux ; ils sont heureux et presque tiers de se livrer à ce divertissement.

L’air de la sicilienne doit être écrit sur Un rhythme à six-huit et s’exécuter allegro ; On voit souvent se reproduire dans le dessin mélodique des groupes de trois notes par temps, dont la première est une double croche, la seconde une croche pointée et la troisième une croche simple. C’est ce rhythme particulier qui en fait l’originalité. L’air adorable des Noces de Figaro, de Mozart ; Déjà la nuit nous couvre de ses ombres (traduction Castil-Blaze), est une sicilienne.

Sicilien (LE) OU l’Amour peintre, Comédie

en un ai-te et en prose, par Molière ; représentée en 1667. Cette petite pièce, premier essai de la comédie romantique en France, est une œuvre charmante que le public de Molière n’admire pas assez. On y retrouve l’esquisse de deux types développés pttr Beaumarchais : Barlhoto et Figaro. Don Pèdre, gentilhomme sicilien, est épris des charmes ii’une jeune Grecque qu’il a achetée et u’il tient renfermée. Un jeane seigneur rançais est amoureux aussi ac la belle esclave, tille raisonneuse et difficile à garder. Le seigneur Adraste invente mille moyens pour voir l’adorable Isidore et pour lui parier. Il est aidé par un valet hardi, entreprenant, astucieux, Hali, qui se plaint, comme Figaro, de la » sotte condition d’être toujours tour, entier aux passions d’un maître, de n’être réglé que par ses humeurs et de se voir réduit à taire ses propres affaires de tous les succès qu’il peut prendre. » Adraste, après avoir perdu son temps à donner des sérénades sous les fenêtres de sa belle, sans avoir pu entrer dans le logis, apprend que don Pedre veut faire peindre Isidore ; le peintre est de ses amis ; il se fait envoyer à sa place chez dtm Pèdre. Au surplus, il sait peindre ; il manie le pinceau « contre la coutume de France, qui ne veut pas qu’un gentilhomme sache rien faire. • Adraste déclare sa tendresse k Isidore, qui ne balance pas entre un vieux et un jeune amant. La belle ne demande pas mieux que de se laisser enlever. Comment faire sortir l’oiseau de cage ? Adraste fkit semblant de poursuivre une de ses esclaves, Zaïde, qui a osé se dévoiler en public ; Zaïde se réfugie dans la maison de don Pèdre, lequel s’entremet dans cotte affaire et cherche à l’arranger honnêtement. Adraste, ayant l’air de céder à ses raisons, a rengainé son épée ; on va chercher Zaïde ; mais à la place de Zaïde, Isidore, couverte d’un grand voile, s’échappe avec son amant. Don Pèdre, furieux, a recours» la justice, afin de la mettre à la poursuite des fugitifs ; mais la justice donne un us’ : la justice le remet au lendel

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main. Cette dernière scène, absolument nécessaire, est supprimée par les acteurs du Théâtre-Français, qui ne respectent pas Molière pour vouloir trop respecter les gens de robe.

L’unité de lieu n’est pas observée dans cette pièce k l’espagnole, dont l’imbroglio révèle une imagination gracieuse. Cailhava a remarqué que le style si coquet de cette comédie porte des traces de versification d’un rhythme analogue à celui d’Amphitryon. Le Sicilien fut intercalé dans le Ballet des Muses de Benserade. Louis XIV, M’e de La Vallière, Mme Henriette d’Angleterre y jouèrent des rôles.

Siciliennes (VEPRES). V. VÊPRES SICILIENNES.

SIC1LIQUE s. m. (si-si-li-ke — lat. sicilicus ; de Sicilia, la Sicile). Métrol. anc. Une des divisions du poids romain, qui valait le quart de l’once ou le quarante-huitième de l’as. Il Monnaie- qui valait le vingtième d’un denier d’argent, il Mesure de longueur valant le quart du pouce. Il Mesure agraire qui était la quarante-huitième partie du jugerum. Il Mesure de temps, qui valait un quarante-huitième de l’heure.

— Anc. pharm. Poids qui représentait un sextule et deux scrupules, ou environ 66’,33.

— Philol. Espèce d’accent ou d’apostrophe que les écrivains de la basse latinité plaçaient après une voyelle, pour indiquer qu elle était longue, et après une consonne pour la doubler.

S1CIN1US BBLLUTUS (Caïus), tribun romain. Il fut l’un des orateurs qui déterminèrent le peuple, en 491, a se retirer sur le mont Sacré. Le tribunat ayant été établi l’année suivante, Sicinius fut, s’il faut en croire Denys d’Haliearnasse, un des cinq tribuns élus alors. Suivant une autre version u’on a lieu de croire plus exacte que celle e Denys, Sicinius ne fut élu tribun que deux ans plus tard. Son éloquence en rit la bête noire du sénat. Il fut avec M. Duillius l’accusateur d’Appius Claudius et lui accorda un sursis, dont celui-ci n’eut pas le temps de profiter.

SICINIUS (Caïus), fils du précédent. Il fut élu tribun en 449 av. J.-C, lors de la retraite du peuple sur te mont Aventin.

SICINIUS (Titus), descendant des précédents, tribun du peuple. Il proposa, après la prise de Véies, d’y transporter la moitié du sénat et du peuple romain. Le projet de loi qu’il rédigea en ce Sens fut rejeté par l’opposition des patriciens et de Camille.

SICINIUS, tribun du peuple en 127 av. J.-C. Il s’efforça en vain de faire rétablir après la mort de Sylla les prérogatives du tribunat et accabla de railleries les consuls Curion et Octavius, qui s’opposaient à ce projet. Il tournait en ridicule les personnages les plus importants de l’État, k l’exception de Crassus, qu’il craignait d’attaquer. Curion, irrité de ce que Sicinius l’avait comparé, k cause de ses gestes outrés, à Barbaleius, farceur de théâtre à demi fou, fit assassiner l’audacieux tribun.

SICINIUS DENTATUS (Lucius), centurion romain assassiné en 450 av. J.-C. Il avait combattu dans cent vingt batailles et avait reçu une infinité de couronnes, de colliers, d’armes d’honneur, etc., pour les actes d’héroïsme qu’il avait accomplis. Il n’était pas moins recommandable par ses mœurs que par son courage. Lors des débats au sujet de l’inexécution de la loi agraire (455 av. J.-C), il prononça dans l’assemblée du peuple un discours destiné à faire ressortir l’avidité des patriciens et dans lequel, après avoir rappelé sommairement et avec une admirable simplicité ses éclatants services pendant quarante années : • Voilà, dit-il, ce que j’ai fait ; et cependant, Romains, Sicinius ne possède pas, non plus que vous, les compagnons de ses travaux, la moindre partie des terres que votre valeur a conquises sur les ennemis de la république. • L’année suivante, il fut élu tribun et fit condamner le consul Romilius à une amende. Plus tard, ayant manifesté son indignation contre la tyrannie des décemvirs, il fut assassiné par leurs satellites et d’après leurs ordres. Su bravoure héroïque lui avait mérité le surnom d’Acbiiie romain.

SICINNIS s. f. (si-sinn-niss — mot gr. dérivé de Silcinnos, n. pr. d’homme). Antiq. gr. Danse satycique. Il On emploie aussi fa forme francisée sicinne.

— Encycl. Pollux divise les danses théâtrales (ip^^a-ra) en trois sortes, ï’emmélie ou danse tragique, la cordace ou danse comique, la sicinnis ou danse satyrique, c’est-k-dire propre au genre théâtral appelé le drame sulyrique. Le scoliaste d’Aristophane, Eustathe, et d’autres auteurs, nous donnent la même division. Cependant Eustathe applique quelque part à cette danse l’épithète de comique. Iiesychius définit la. sicinnis une sorte de danse militaire, remarquable par sa véhémence. L’auteur de VEtymologicum lui prête un caractère religieux ou hiératique et la distingue de la cordace par le caractère inoins noble de cette dernière danse. Lucien, dans son Traité de la danse, donne les satyres, ministres de Bacchus, comme les inventeurs des trois danses, la sicinnis, la cordace et

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Vemmélie, et ajoute que toutes les trois doivent leurs noms à des noms de satyres. L’inventeur de la sicinnis se serait donc appelé Sicinnis ou Sicinnus. Le premier de ces noms est, en effet, noté comme un nom propre par Suidas. Athénée prétend de son côté que Sicinnus, l’inventeur de cette danse, était un barbare, ou suivant d’autres un Cretois. Plutarque et d’autres auteurs font de ce Sicinnus un Perse, ami de Thémistocle et instituteur de ses enfants.

SICINSKI (Ladislas), député d’Upita à la diète polonaise de 1658 et grand maître d’hôtel (stolnik) de la couronne de Pologne. C’est une des personnalités les plus tristement célèbres de l’histoire de Pologne. Sicinski fut le premier député qui ait osé scandaleusement abuser du droit exorbitant de- liberum veto. Ce droit avait été exercé jusque-là, à plusieurs reprises, par des groupes considérables de députés. Sicinski osa le premier, seul et sans consulter ses collègues, arrêter par son veto les délibérations de toute la diète et la forcer à se dissoudre. Malheureusement pour la Pologne, l’exemple du député d’Upita trouva plus tard des imitateurs, et l’événement de 1652 ne fit qu’inaugurer les désordres parlementaires dont la Pologne fut le théâtre. Le nom de Sicinski est depuis cette époque resté chargé des malédictions de ses compatriotes. Son cadavre a, comme la tête de Cromwell, passe par une foule de péripéties. En parfait état de conservation au commencement de ce siècle, il était traîné dans les maisons et dans les cabarets d’Upita pour y faire office d’épouvantail. Mickiewicz, dans sa poésie intitulée Une halte à Upita, décrit en termes saisissants cette sinistre relique. Le cadavre fut enfermé en 1860 par le curé d’Upita dans une armoire construite dans le coin de l’église. Le romancier Maleszewsk’i le vit à cette époque et le décrivit dans la Semaine illustrée de Varsovie. Une foule de traditions populaires ont cours sur ce député légendaire. On croit généralement qu’il fut frappé de la foudre aussitôt après son retour de la diète de 1652. Ce fait, dont l’authenticité est contestée par M. Wojcicki dans VEncyclopédie de Varsovie, est considéré comme veridique par d’autres écrivains. M. Wojoieki a annoncé que l’historien polonais Szajnocha préparait vers 1866 une étude historique sur Sicinski. Nous ignorons si cet ouvrage a été publié.

SIC ITUR AD ASTRA (C’est ainsi que l’on s’élève jusqu’aux astres). V. Macte animo.

SICK (Paul), statisticien allemand, né à Stuttgard eu 1821, mort dans la même ville en 1859. Il étudia à l’université de Tubingue le droit et les sciences administratives, puis voyagea en Autriche, en Italie, en France et en Angleterre pour se rendre compte des travaux de statistique dans ces diverses contrées. À son retour en Allemagne, il ouvrit un cours à Tubingue, ’ puis fut appelé quelque temps après à Stuttgard pour y organiser le bureau de statistique dans cette ville. On lui doit : Nouveau système d’après les principes rationnels (Stuttgard et Tubingue, 1851) ; Bureau de statistique Wurtembergeois (Stuttgard et Tubingue, 1853) ; Résultais probables du congrès international de statistique à Paris (Stuttgard et Tubingue, 1857).

SICK1NGEN (Franz dis), capitaine allemand, né au château d’Iibernbourg en 1481, mort à Landsthul en 1523. Élevé militairement par son père, il iispira, dés son enfance, k la gloire des armes. On le vit successivement bloquer Worins et déclarer la guerre au duc de Lorraine, qui arrêta ses ravages en lui payant 30,000 écus comptant, plus une forte pension. Entré au service de François 1er, il alla assiéger Metz, qui acheta la paix au prix de 20,000 florins d’or. Quelque temps après, il rompit avec le roi de France pour s’allier à Charles-Quint, à l’élection duquel il contribua puissamment en faisant camper ses 15,000 soldats sous les murs de Francfort. Après avoir combattu quelque temps sous les ordres de ce prince avec le titre de capitaine des armées, il licencia ses bandes, revint à Ebernbourg et se déclara le protecteur de la Réforme naissante. Il espérait même, a-t-on prétendu, en prenant parti pour les novateurs, opérer une révolution radicale et arriver au trône impérial. À cet effet, il rassembla une armée et marcha sur Trêves. Battu par l’évêque de cette ville, coalisé avec Philippe de Hesse et l’électeur palatin, Sickingen se renferma dans son château, qui fut assiégé, et mourut de ses blessures trois jours après la capitulation qui suivit une défense désespérée. Albert Durer nous a conservé les traits de ce vaillant soldat dans sa fameuse gravure du Chevalier de la mort.

SICK1NGIE s. f. (si-kain-jî — de Sicking, nom angl.). Bot. Genre d’arbres, rapporté avec doute à la famille des rubiacées, tribu des cinchonées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à Caracas.

SICKLER (Jean-Valentin), agronome allemand, né k Gunthersleben en 1712, mort vers 1820. Entré dans la carrière ecclésiastique et nommé pasteur de Kleinfahner, en Thuringe, il consacra ses loisirs à la publication d’ouvrages d’économie rurale, dont les principaux sont : le Pépiniériste allemand (Weimar, 1794) ; Y Agriculture allemande (Erfurt, 1802, 9 vol. in-8<>) ; le Pépiniériste saxon

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(Weimar, 1802, in-8°) ; l’Éducation des abeil' les (Krfurt, 1808, 2 vol. in-8°).

SlCKLER(Frédéric-Charles-Louis), nrehéologue allemand, fils du précédent, né à Graefentonua (Saxe-Gotha) en 1773, mort k Hildburghausen en 1836. Ses études terminées k léna, il vint à Paris occuper une place de précepteur, se lia avec de Huniboldt, qu’il suivit k Rome, et, k son retour en Allemagne, fut nommé professeur à Hildburghausen, puis directeur du collège de cette ville. Ses principaux écrits sont : Almanacâ de Home (1810, 2 vol.) ; les Monuments d’Herculanum (Leipzig, 1819) ; Cadmus ou Recherches sur les dialectes sémitiques (Hildburghausen, 1819) ; la Langue hiératique des anciens prêtres égyptiens (Leipzig, 1822, 3 vol.) ; Histoire et antiquités de la ville de Home (1831,2 vol.).

SICKMANNIE s. f. (si-kma-nî — de Sickmann, savant alleil).). Bot. Genre de plantes, de la famille des cypéracées, tribu des fuirénées, dont l’espèce type croît au Cap de Bonne-Espérance.

SICKSA, nom d’un faune ou d’un satyre germain. Ces faunes prenaient les formes les plus monstrueuses et faisaient cortège k la dame Holla (v. ce mot)j la terrible chasseresse qui traînait une armée de spectres à sa suite.

SICLE s. m. (si-kle — latin siclus, de l’hébreu sikal, sichql ou schiquel, morceau d’argent d’un poids déterminé ayant cour.’ ; comme monnaie, du verbe saqala, peser). Métro !, anc. Monuaie des Juifs, d’argent pur, pesant 6 grammes. Il Sicle du sanctuaire, Sicle estimé, qui avait toujours Je poids légal, au lieu que les sicles ordinaires avaient souvent un poids inférieur.

— Encycl. Chez la plupart des peuples de l’antiquité, les poids et les monnaies avaient une origine commune ; les monnaies, en effet, étaient une valeur fictive, fiduciaire, en quelque sorte, qui représentait soit un poids déterminé d’une certaine matière, soit un objet de trafic et d’échange, tels qu un bœuf, un mouton, un trépied (ehea les Grecs). De même que le talent grec, le sicte ou sekel hébraïque représentait un poids que la plupart des auteurs anciens représentaient comme équivalant k une tétradrachme attique. Cependant, la version des Septante représente le sicle parla drachme couranted’Alexandrie, qui étaitle double deladrachme attique. Iiesychius l’évaluait tantôt k 4, tantôt k 2 drachmes attiques, et Suidas à 5. Le mot sicle dérive de la racine hébraïque sakal, être pesant, qu’on retrouve en arabe dans l’adjectif çakil, pesant, et dans le nom d’instrument miçkal, poids. Un certain nombre de sicles constituait un maneh, compte (ce mot sémitique se retrouve dans l’expression française almanacâ, empruntée k l’arabe), et un certain nombre de mane/ts constituait un kikkar, somme totale, que la version des Septante, la Vulgate et les autres traductions rendent par talent. L’Exode nous apprend positivement que le kikkar représentait 3,000 sicles. Le maneh en représentait 100 suivant les Itois, et co seulement d’après Ezèchiet. Ces différentes vuleurs attribuées au sicle pruuvent qu’il a varié suivant les époques. Le sicle avait aussi ses sousmultiples ; c’étaient le beka, la moitié ; le reba, le quart, répondant au suz ou suza des tnlinudisies, et le géra, sorte de fève, vingtième partie du sicle, répondant k l’obole des Grecs. On peut donc représenter les valeurs des multiples et des sous-multiples du sicle par les proportions sui vantes : le sicle étant 1, le maneh sera 60, le kikkur 3,000, le beka 1 demi, le reba l quart et le géra 1 vingtième.

On distinguait deux espèces de sicles, le sicle royal ou du sanctuaire et le sicle vulgaire ou profane ; le premier était employé k calculer les offrandes du temple et en général à exécuter toutes les opérations qui se rattachaient k l’organisation religieuse ; le second servait dans les impôts et les tributs. D’après la tradition des rabbins, le sicle du sanctuaire était le double du sicle ordinaire.

Il n’est fait mention de sicles frappés, de véritables coins monétaires, qu’à partir de la captivité. Les premiers furent en argent ; les sicles d’or font apparition pour la première fois, à l’époque de David, sous le nom de darkemon ou d’adarkemon. Démétrius II ou Antiochus "VII accorda k Simon Macchabée l’autorisation de battre monnaie. Ces pièces portent, d’un côté, une figure représentant soit un vase de manne, soit un des vases sacrés, avec la légende suivante : Chekel Israïl (textuellement sicle d’Israël) et une lettre initiale désignant l’année, et k l’avers, soit la verge d’Aaron ou le lis de la vallée d’Israël, avec la légende : Ierouschalaïm hagodescha (Jérusalem la sainte) ; les musulmans arabes, persans et turcs appellent aujourd’hui encore Jérusalem Godsi chérif, la sainteté illustre. Les demi - sicles étaient identiques aux sicles entiers ; seulement, ils portaient la suscription : Khatzi cliekei (demisicle). Les caractères hébraïques do ces inscriptions ne se rattachent pas k l’écriture carrée ordinaire ou chaldèenne, de date beaucoup plus récente, et constituent un alphabet spécial connu sous le nom d’alphabet hébraïque des monnaies, écriture numismatique et offrant de grandes analogies avec l’alphabet samaritain. Cette collection da