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paraître de 1833 a 1837 (in-8°), avec divers collaborateurs.

SILBERMANN (Jean-Thiébaut), physicien français, né au Pont-d’Aspach (Haut-Rhin), en 1806, mort à Paris en 1865. Son père, qui était capitaine d’artillerie, lui fit suivre les cours de la Faculté des sciences de Strasbourg. Plein de goût pour les sciences physiques, la jeune Silbermann vint à Paris et se présenta chez un célèbre constructeur d’instruments, Jecker, qui l’admit, en qualité d’apprenti, dans ses ateliers de précision. Tout en travaillant a l’atelier, le jeune apprenti suivait les cours de la Faculté des sciences. Il ne tarda pas à sa faire remarquer par le professeur de physique Pouillet, qui se l’attacha en qualité de pré fiarateur de son cours au collège Bourbon et e lit coopérer aux travaux dont il s’occupait alors, et qui portaient sur l’électricité et sur la chaleur ; en même temps, il se fit assister par lui dans les leçons qu’il donnait aux princes de la famille d’Orléans. En 1829, Silbermann quitta cette position, qui lui procurait à peine de quoi vivre en lui prenant tous ses instants, car il avait aussi à faire toutes les planches du truite de physique auquel Pouillet travaillait alors, pour accepter une place dans les ponts et chaussées. Il fut attaché aux travaux d’endiguement du Rhin et dressa la grande carte du cours du Rhin entre Bàle et Strasbourg, travail qui a rendu de grands services aux ingénieurs géographes pour les opérations relatives à la carte de France. Appelé de nouveau par l’ouillet, il revint k Paris en qualité de préparateur de physique à la Faculté des science-*, ainsi qu au Conservatoire, cumulant ainsi les deux services dont sou maître cumulait les chaires. Il conserva ces fonctions jusqu’en 1848, époque à laquelle il fut nommé conservateur des collections du Conservatoire des arts et métiers.

Silbermann a constaté, avant Jacoby, les

E rentiers faits de galvanoplastie et la possiilité d’appliquer la galvanoplastie à la reproduction des médailles. Il reconnut, dès 1E38, la propriété que possèdent les gaz de se condenser à la surface des lames de platine, et cette condensation devint plus tard l’objet des recherches thermo-chiuiiquej qu’il publia de concert avec M. Favre. Il construisit des appareils restés classiques, tels que le banc de diffraction, le sympiézomètre, le cathétomètre, Vhétiostat, le focimètre, etc. Il fit de nombreux travaux sur la vitesse de la lumière et celle de l’électricité, inventa ud pyromètre et un dilatomèlre, connu aussi sous le nom de pèse-alcool Silbermann ; il fit des recherches sur la dilatation linéaire des métaux et en appliqua le résultat à la comparaison des mesures métriques. Vers la fin de sa vie, il se livra à des recherches approfondies et pleines d’intérêt sur la taille humaine et sur l’origine de nos mesures métriques. Mentionnons encore des recherches thermo-chimiques faites en commun avec Favre ; différents rapports insérés dans les comptes rendus et dans les bulletins delà Société d’encouragement ; enlin la part prise par lui à la confection des types de poids et mesures que les différents gouvernements ont demandés à la France.

Silbermann avait une habileté de main extraordiuaire ; il ne touchait pas un instrument sans l’améliorer. Avec les moyens les plus simples et les plus restreints, il savait improviser les appareils les plus délicats et

i’ustifiait à merveille ce portrait que Franklin a tracé du vrai physicien, qui doit savoir « scier avec une iiine et limer avec une scie. » À cette aptitude si précieuse pour un expérimentateur, il unissait une grande facilité pour le dessin, ainsi que pour la plastique, et savait admirablement combiner et faire aboutir une expérience. Humble, modeste, ignorant l’art de solliciter, Silbermann, avec des titres et des qualités qui eussent amplement suffi pour le mener loin, est mort dans un état voisin du dénûment. Il a contribué sans gloire à plus d’une découverte.

S1LBERRAD (Jean-Martin), professeur de droit à l’université de Strasbourg et chanoine de Saint - Thomas, né dans cette ville le 1er octobre 1707, mort le 10 juin 1760. Il fit ses études dans sa ville natale et, après un séjour à Paris vers 1732, revint au milieu de ses compatriotes et ouvrit des cours de droit qui eurent beaucoup de succès. Nommé, en 1736, professeur de poésie, il fut, en 1743, appelé à la chaire des lustitutes, qu’il échanea plus tard contre celle des Pandectes et u droit politique. On a de lui : Disserlaiio de formulis juramenlorum et pâma perjurii (Arg., 1731, in-4<>) ; De Authenlicarum auctoribus et auctoritate (Arg., 1733, iti-4°) ; Epitome historié juris galticani (Arg., 1751, in-8o ; ïeédit., Arg., 1763,2 vol. in-8o) ; De fruetibus feudalibus ultimi anni ad hmredes allodiates transmittendis (Arg., 1757, iu-4°).

S1LBEKSCHLAG (Jean-Isaie), érudit allemand, né à Aschersleben en 1721, mort en 1791. Ses études terminées à Haile, il fut nommé professeur à l’école de Kloster-Bergen ; puis, après avoir exercé quelque temps le ministère évangélique a. Magdebourg, il vint à Berlin diriger l’école de heal-Schule. Eu 1784, Frédéric II lui conféra ki titre de membre du conseil supérieur des bâtiments. On doit à ce savant : Géogonie ou Explication

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sur la création du monde d’après Moïse (Berlin, 1780, 3 vol. in-4o), C/ironoloyie rectifiée par les Écritures (Berlin, 1784, in-4o) ; Traité de l’hydrotechnie ou de l’architecture hydraulique (Leipzig, 1778, 2 vol. in-8o).

S1LBERSTADT, ville de Bohême. V. Mies.

SILBOMYIE s. f. (sil-bo-mi-1 — du gr. silbos, brillant ; muia, mouche). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des athéricères, tribu des muscides, comprenant plusieurs espèces, toutes exotiques.

SILCHER (Frédéric), compositeur allemand, né à Schnaith, près de Sehorndorf (Wurtemberg), eu 1789. « Dès son enfance, dit Fetis, il montra d’heureuses disposiiions pour la musique et pour le dessin et cultiva ces deux arts avec une ardeur égale. Il avait atteint sa quatorzièm-e année lorsqu’il rencontra enfin un ton maître de musique dans l’organiste Auberlen, à Fellbaeh, près de Stuttgard. Les leçons qu’il en reçut et les progrès qu’il fit pendant ses séjours à. Sehorndorf et à Louisbourg le mirent en état de s’établir à Stuttgard, où il se livra à l’enseignement du chaut » Peu de temps après,

Silcher se révéla compositeur de musique sacrée. On lui reconnut une science profonde des effets et une sensibilité exquise ; mais on regretta de le voir un peu dépourvu d’originalité et de verve.

Une Cantate pour le troisième jubilé sécufaire de la Réformation lui valut d’être nommé directeur de l’Académie de musique de Tubingue. Il remplit ces fonctions pendant cinquante ans et jouit de la réputation de musicien instruit et plein de zèle. La Société de chant lui doit sa bonne organisation et ses progrès ; il fut aussi chargé de l’enseignement du chant et de la musique au séminaire évangélique. En 1825, il fut désigné par le gouvernement pour prendre part à la formalion du nouveau livre choral à quatre voix pour le royaume de Wurtemberg, et il y introduisit de belles mélodies, Depuis lors il a publié un Livre de chant à trois voix, dont le succès a été considérable. Voici la liste des autres œuvres principales de Silcher : six Hymnes à quatre voix ; douze Canons pour trois voix de dessus ou trois voix d’homme, six Chansons allemandes à quatre voix d’homme, deux suites d’Hymnes à quatre voix ; Chansons populaires de la Souabe, de la Thuringe et de la Frauconie, à quatre voix ; beaucoup de chants à voix seule ou k deux voix, etc.

SILÉNACÉ, ÉE adj. (si-lé-ua-sé). Bot. Syn.

de SILÈNE.

SILENCE s. m. (si-lan-se —lat. sitentium ; de sitere, se taire). État d’une personne qui se tait, qui s’ubstieut de parler : Faire silence. Souffrir en silence. Le silence est te gardien de l’âme et lu mortification de la langue. (Boss.) Le silence est le parti le plus sûr pour celui gui se défie de lui-même. (La Rochef.) Il y a un certain silence qui parait mystérieux et qui n’est que faiblesse. (Christine de Suède.) Une certaine coquetterie maligne et railleuse désoriente encore plus les soupirants que le silence ou le mépris. (J.-J. Rouss.) Quelquefois te silence explique plus que tous les discours. (Moiitesq.) On souhaite lu paresse d’un méchant et te Silence d’un sot. (Chamf.) Quelquefois le silence du mépris ne répond point assez aux attaques de la calomnie. (J. de Maisire.) À l’uspect d’un beau tableau de la nature, on tombe involontairement dans le silence. (Chateaub.) Le silence fait toujours un peu l’effet de l’acquiescement. (V. Hugo.) Ce qu’il y a déplus important dans la conversation, c’est.peut-être te silence, (a. Karr.)

Seul, le silence est grand, tout le resta est faiblesse.

A. de Vichy,

Un soupir, un regard, une simple rougeur, Un silence est assez pour expliquer un cœur.

Molièrb.

La dignité souvent masque l’insuffisance ; On s’enferme avec art dans un noble silence.

Voltaike.

Ne parler jamais qu’à propos

Est un rare et grand avantage.

Le silence est l’esprit des sots Et l’une des vertus du sage.

Bernard de Bonnaud.

— État de quelqu’un qui s’abstient de faire connaître sa pensée : Le silence de lapresse ne sauve pas tes gouvernements despotiques. Il est des temps malheureux où la solitude et le silence deviennent des moyens de liberté. (Valéry.) u Omission d’une explication, d’un développement : Le silence des historiens rend ce fait très-douteux. Le silence de la tradition donne libre carrière aux commentateurs. Le silence de la loi nous laisse notre liberté.

— Absence de bruit, de tumulte : Le silence de la nuit. Le silence des bois, de ta campagne. Le silence des tombeaux. Le silence du cloître. Le silence des vents. Belles, craignez les bois et leur vaste silence.

La Fontaine.

Le soir ramène le silence.

Lamartine.

— Mystère, secret : Révolution préparée dans te silence.

— Fig. État de calme, de paix, d’inaction : Le silence des passions.

Garder le silence, Ne point parler : Ou gardait à la table de Charles XII un silence

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profond. (Volt.) il Ne pas manifester sa pensée, ne pas faire connaître ce qu’on sait : Ce secret est important, je vous conjure de garder le silence.

Rompre le silence, Parler après s’être tu : Bien n’est plus pressé, pour des enfants, que de rompre les rangs et le silence, il Prendre la parole, exprimer sa pensée : Sollicité de s’expliquer, il n’a jamais voulu rompre le silence. On est quelquefois forcé de rompre le silence pour ne pas commettre d’indiscrétion. (A. d’Houdetot.)

Imposer silence à, Ordonner de se taire à : Imposisz silence k ces bavards. || Réduire à se taire : Imposer silence aux menteurs, aux médisants, aux calomniateurs. Imposer silence au mensonge, k la médisance, k la calomnie. Il Réprimer, calmer, apaiser, empêcher les manifestations de : Imposer silence A ses passions, k ses sentiments. On peut bien imposer silence au sentiment, mais non lui donner des bornes. (Mm« Necker.)

Passer sous silence, Ne point parler de : Je passe sous silence les belles actions de ses ancêtres. (Fléch.)

— Ane. jurispr. Imposer silence à un procureur général, Lui interdire de poursuivre une affaire criminelle déjà commencée.

— B.-arts. Impression de calme résultant de la modération dans les mouvements, de l’harmonie douce des teintes, du soin qu’où a mis à éviter les contrastes violents.

— Mus. Repos marqué dans l’exécution d’un morceau musical : Observer tes silences. Compter un silence. Il Signe qui indique ce repos.

— Interjectiv. Silence ! Ne parlez plus, ne faites plus aucun bruit : Silence I Quelqu’un vient !

— Encycl. Mus. Les silences, qui sont de valeur variable, sont indiqués par des signes particuliers à chacun d’eux. Le silence d’une mesure entière, quelle qu’elle soit, à quatre, à trois ou à deux temps, composés ou naturels, se marque invariablement par un signe carré appelé pause, placé au-dessous de la quatrième ligne de la portée. Le signe appeté demi-pause, semblable au précédent, mais placé sur la troisième ligne, s’applique uniquement à la mesure à quatre temps simples, et sa valeur équivaut à la moitié de la mesure ; dans la mesure à douze-huit, qui, bien que ne comptant que quatre temps, contient moitié plus de valeurs que celle à quatre simples, on emploie bien aussi la demi-pause, mais alors elle doit être suivie d’un point, qui augmente de moitié sa durée ; dans toutes les autres mesures, le silence d’une demimesure doit être marqué par un ou plusieurs signes de moindre durée. Le soupir a la valeur, non point d’un temps, mais d’une noire ; sa valeur n’est donc que relative quant à la division de la mesure, tandis que celles de la pause et de la demi-pause sont absolues et, par conséquent, invariables sous ce rapport ; la figure du soupir est celle d’une sorte de petit crochet dont la tête est tournée à droite. Le demi-soupir a une durée équivalente à celle d’une croche ; il est figuré par un crochet dont la tète est tournée à gauche. Le quart de soupir, équivalent à une double croche ou à la moitié d’un demi-soupir, forme un double crochet, tourné à gauche comme celui-ci. Le demi-quart de soupir, dont la durée égale celle d’une triple croche, est indiqué par un triple crochet, toujours la tête tournée à gauche, et enfip le seizième de soupir, qui représente une valeur semblable à celle de la quadruple croche, se figure à l’aide d’un quadruple crochet, tourné aussi à gauche. Tous ces silences sont, comme les diverses figures de notes, susceptibles de voir augmenter leur valeur de moitié lorsqu’on les fait suivre d’un point de prolongation.

Silence (le). Les anciens avaient fait une divinité du silence. Les Grecs, interprétant à leur façon le mythe égyptien d’Horus enfant, le désignèrent Sous le nom d’Harpocrate, dieu du silence, et en firent de nombreuses reproductions (v. Harpocrate). Les Romains changèrent le sexe du dieu grec ; chez eux, il devint une femme à laquelle ils donnèrent différents noms. Elle fut d’abord Tacita, dixième Muse créée, suivant la Fable, par Numa Pompilius, et avec laquelle on croyait qu’il avait eu des entretiens politiques aussi fréquents qu’avec la nymphe Egél’ie. Elle devint ensuite Angerona, mais on ne lui éleva point de temple. Sa statue était placée dans le temple de Volupia, déesse de la volupté.

Ce rapprochement était une allégorie morale signifiant que le silence ou la discrétion doit accompagner l’amour satisfait. Les Romains eurent pour Angerona, leur déesse du silence, autant de vénération que les Grecs en avaient pour Harpocrate, et ils la représentèrent ayant, comme lui, un doigt appuyé sur la bouche fermée ; mais ils chargèrent quelquefois ses statues de différents symboles, et ils en firent des panthées. Tantôt elle a sur la tête le modius ou boisseau de Sérapis et elle tient la massue d’Hercule, tantôt elle porte à sa bouche une baguette, au lieu du doigt index. Quelques statues d’Angerona présentent même une attitude extraordinaire et assez bizarre. Trois petites statues d’Angerona, publiées par Caylus, une du Muséum romanum de La Chausse et une cinquième qui était dans le cabinet de Sainte-Geneviève,

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et qui fait aujourd’hui partie de la collection nationale du Louvre, ont une main placée près de la bouche, avec l’index étendu sur les lèvres ; l’autre main est posée au bas du dos, avec l’index étendu vers la partie du corps que cette main avoisine. Il est difficile d’en donner une raison plausible, à moins qu on n’ait voulu indiquer par là qu’il fallait se taire des deux côtés.

Les Romains ne détestaient pas l’espèce de plaisanterie que nous appelons gauloise.

— Iconogr. Des figures allégoriques du Silence se rencontrent sur plu-deurs monuments de l’antiquité. Giovanni-Girolamo Frezza a gravé, d’après l’antique, un Génie du silence d’un caractère k la fois sévère et gracieux.

Parmi les représentations modernes du Silence, une des plus expressives est celle que Préault a sculptée pour un tombeau du Père-Lachaise ; c’est un simple médaillon de g candeur monumentale, où se dessine un visage austère, au front mélancolique, un doigt appuyé sur les lèvres closes. D’autres figures tumulaires sculptées par divers artistes offrent à la fois les caractères de la douleur et ceux du mystère. Une statue en bronze du Silence a été exposée par M. Marc Pantard au Salon de is52. Sous ce titre : le Silence, des compositions ont été gravées par Gérard de Lairesse, par J.-J. Haid, d’après Giuseppe Nogari, par Laurent Cars et Jardinier, d’après Chardin, etc.

  1. Silence do la Vierge (Le) OU le Sommeil de

l’Euram Jê«u«, tableau de Raphaël, au Louvre (no 376). La Vierge, la tête ornée d’un diadème bleu (d’où est venu le nom de Vierge au diadème qu’on donne quelquefois à ce chef-d’œuvre), est accroupie devant le divin bambino qui est endormi sur une draperie étendue sur le sol ; elle lève le voile qui le recouvre pour le montrer au petit saint Jeun agenouillé auprès d’elle. Celui-ci tient sa croix de roseau entre ses bras. On voit une ville dans le lointain, et l’on reconnaît, uu plan du milieu, des ruines qui subsistent encore à Rome dans la vigne Sacchetti, près de la basilique de Saint-Pierre.

Ce tableau, de petites dimensions, est aussi délicat d’exécution que gracieux et séduisant de sentiment et’d’expression. On l’appelle quelquefois encore ta Vierge au linge ou au voile. Il a figuré successivement dans le cabinet de M. de Châteauueuf, dans celui du marquis de La Vrillière et dans celui du prince de Carignan. Il a été gravé par François de Poilly, Jac. Frey, Dutlos, Fr. Borsi, Boucher-Desuoyers (la Vierge au linge), J.-B. Massard, J.-J. Avril, A. Baiizo, L.-(J. Ruotte, Ingouf jeune (le Silence de la Vierge), Buvinet, Gérard (1845), P. Metzmacher (1855), Landon, etc. La tête seule de l'Enfant Jésus a été litliographiée par Jean Gigoux.

SILENCIEUSEMENT adv. (si-lan-si-eu-zeman

— rad. silencieux). En silence : Marcher, s’avancer silencieusement.

SILENCIEUX, EUSE adj. (si-lan-si-eu, eu-ze — rad. silence). Qui ne parle point, qui garde le silence : Être, demeurer silencieux. Il Qui parle peu, qui rompt rarement le silence : Les sots silencieux sont des armoires vides fermées à clef. (Petit-Senn.j Vous trouverez partout d’agréables parleuses ; Mais si vous en cherches qui soient silencieuses. Vous chercherez longtemps, monsieur, sur mon honneur.

DESTOUCIIliS.

— Où l’on n’entend aucun bruit : Un bois silencieux. Uiïe maison silencieuse.

.... 0 nuit silencieuse.

Prête ton ombre amie a sa course pieuse.

Michaud.

Surpris de voir troubler leurs bords délicieux, Le fleuve infréquenté, le bois silencieux Admirent ces vaisseaux, cette troupe guerridre.

Deulls,

— Qui se fait sans bruit : Des pas silencieux. Le cours silencieux d’une rivière.

— Substantiv. Personne silencieuse : Je vous prouverai que c’est avec raison qu’on m’a surnommé le silencieux. (Galland.)

Moi, je suis quelquefois pour les silencieitx.

A. de Musset.

— Syn. Silencieux, «acicurne. Silencieux s’emploie souvent en parlant de choses qu’il serait impossible d’appeler taciturnes : un bois est silencieux parce qu’on n’y entend parler personne ; on peut qualifier de silencieux un tête-à-tète entre deux personnes qui se regardent sans parler, etc. Ce mot ne devient réellement synonyme de taciturne que lorsqu’il se rapporte à l’homme considéré dans son caractère ou dans son maintien. Alors taciturne dit beaucoup plus que silencieux ; i ne marque pas seulement le goût du silence, mais l’obstination du silence, et presque toujours quelque chose de sombre qui suppose une mélancolie profonde, une sorte de dégoût pour la société des hommes. L’homme silencieux ne parle pas en ce moment, ou tout au plus il parle peu, il ne prend pas plaisir à parler ; 1 homme taciturne aime le silence ; on a mille peines à le faire parler, il faut lui arracher les mots.

SILÈNE s. m. (si-lè-ne — nom mythol.). Mamm. Genre de mammifères quadrumanes catarrhiniens, non adopté. U Nom vulgaire du paresseux de Ceylan,