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langue grecque (1814, in-g°) ; la Philosophie du langage d’après Aristole (Paris, 183S, in-8<>) ; Essai sur le polythéisme (Paris, 1840, 2 vol. in-12) ; Mémoires sur Miltiade (1841, in-4°) ; une traduction de la Préparation évangétique d’Eusèbe Pamphile (1846, î vol. in-8°) ; Examen des IX livres de SanchoniaIhan (ing°), etc.

SÉGUIER (Pierre), dît E.prJi Séguier, prophète eamisard, cardeur de son métier, né a Majestavols vers 1650, brûlé vif au Pontde-Montvert le 12 août 1702. Au mois de juillet de l’année 1702, un certain nombre de Cévenols s’enfuyaient dans la direction de Genève, chassés par les cruautés de l’archiprêtre du Chayla ; mais ils furent assez malheureux pour tomber dans une embuscade

dressée par l’abbé, qui s’empressa d’instruire le procès des prisonniers. En vain leurs parents allèrent-ils sejeterkses genoux, l’abbé resta inflexible. Ils résolurent alors, dans une assemblée tenue au Bougés, de les sauver des galères par une tentative à main armée. Des nommes de bonne volonté, au nombre de cinquante environ, prirent Séguier pour chef et se dirigèrent pendant la nuit au Pont-de-Montvert, où demeurait l’archiprêtre. ■ L’archiprêtre était chez lui, dit M. Peyrat, avec douze ou quinze ecclésiastiques, valets ou soldats, composant sa petite cour cléricale, son service et sa garde ; tout à coup il entendit une lointaine psalmodie qui s’approchait toujours et semblait descendre de Bougés ; c’était Séguier et ses compagnons qui, formant un petit bataillon, précédé de huit hommes d’avant-garde, entrèrent bientôt en chantant dans le faubourg du sud. Menaçant de leurs fusils les habitants que ce tumulte inattendu attirait aux fenêtres, les conjurés traversèrent rapidement le faubourg, se dirigeant vers le pont et la maison de l’archiprêtre. Celui-ci, écoutant cette mélodie qui résonnait vers le bourg, crut que c’était une assemblée nocturne : « Allez voir, » dit-il k ses soldats, qui descendirent aussitôt pour la surprendre ; mais ils ne purent sortir de la maison déjà investie par les montagnards, qui criaient : «Les prisonniersl les prisonniersl — Retirez-vousl leur répondit d’une fenêtre du

« Chayla ; retirez-vous, canailles de huguenots ! «Etsur leur refus, les milices firent feu et tuèrent un des conjurés, .furieux, ils saisissent un tronc d’arbre couché le long du mur ety le balançant horizontalement comme un bélier, ils brisent la porte et en élargissent la brèche à coups de-hache...Du Chayla voit que sa dernière heure est venue ; il donne l’absolution à ses gens qui, du haut de l’escalier, refoulent les assaillants ; Chaptal, l’un de ces derniers, a la face effleurée par une balle. « Enfants de Dieu, s’écrie le prophète, armes bas ! brûlons dans sa maison le prêtre et les

« satellites de Bual 1 » À ces mots, ils entassent les chaises, les paillasses des soldats, les bancs de la chapelle voisine et y mettent le feu. L’archiprêtre et ses gens se réfugient dans un cabinet voûté, sous les combles ; ils nouent à la fenêtre des draj.s de lit tordus en câble et l’archiprêtre tente le premier de se laisser glisser dans le jardin ; mais il tombe, se rompt une cuisse et ne peut que se cacher dans le feuillage de la huie de clôture... La flamme, dépassant les combles, montra aux conjurés le malheureux archiprêtre blotti dans son buisson. Du Chayla leur demanda la vie ; « Si je suis damné, leur dit-il tristement, voulez-vous vous damner aussi ?» Mais on ne l’écouta pas ; il fut impitoyablement massacre. « Voila pour ma mère, disait celui-ci en le frappant ; voilà pour mou père expiré sur la roue, » disait un autre, etc. Du Chayla, perce de cinquante-deux blessures, ne larda pas à expirer. Les conjurés so retirèrent à l’aurore en continuant leurs psalmodies. »

Du Pout-de-Montvert. Séguier se jeta sur Frugères. Eu entendant le chant des psaumes, le curé de co village s’enfuit dans un pre, où il tomba percé d’une balle. Séguier trouva dans sa soutane une liste de vingt de ses paroissiens qu’il dénonçait à l’ubbé du Chayla. De Frugères, le prophète descendit à Saint-Maurice ; mais, menacé, 11 se relira sur une montagne où il passa la nuit ; te lendemain, il sortit de ses forêts, dit Biueys, ■ comme la foudre sort dos nuages • et se jeta sur Saint-Audré-de-Lancise. Le curé épouvanté se mit à sonner le tocsin ; un insurgé le précipita du haut du clocher. Partout sur son passage Séguier détruisait les églises, les croix et tout ce qui était du catholicisme, exerçant ce. qu’il appelait le jugement de Dieu.

Mais Bàville avait envoyé sur ses traces le fameux capitaine Poul. Celui-ci, apprenant que Séguier campait à Fontmorte, parvint à investir sou camp et à s’emparer lui-même du prophète, qu’il s’empressa d’amener enchaîne à Florac. Chemin faisant, foui, qui n’avait pas l’âme tendre, s’avisa de dire à Seguier : « Eh bien, malheureux I présentement que je te tiens, après les crimes que tu as faits, comment t’attends-tu d’être traité ?

— Comme je t’aurais traité moi-même, si je t’avais pris, » répondit froidement te prophète.

Il comparut devant ses juges avec une calme fierté, o Votre nom ? — Pierre Séguier. — Pourquoi vous appelle-t-on Esprit ? — Parce que l’esprit de Dieu est en moi. — Votre domicile ?

— Au désert, et bientôt au ciel. — Demandez

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ardon au roi. — Nous n’avons, nous, d’anfe roi que l’Eternel. — N’avez-vons pas au pins remords de vos crimes ?—Mon âme $ un jardin plein d’ombrages et de fontaines, t Condamné à être brûlé vif et auparavant à avoir le poignet coupé, il subit courageusement le supplice. Il disait au peuple : «Frères ! attendez et espérez en l’Eternel ! Le Carmel désolé reverdira et le Liban solitaire refleurira comme une rose. •

Le massacre de l’abbé du Chayla et le supplice de Séguier furent le signal de la guerre des camisards.

SÉGUIER (Jean-François), antiquaire et botaniste français, né à Nîmes en 1703, mort dans la même ville en 1784. Élevé chez les jésuites, il manifesta les plus grandes disposions pour la numismatique et pour la botanique. Néanmoins, cédant aux sollicitations de son père, il allait entrer dans la magistrature, quand l’arrivée de Maffei, qui sut apprécier son intelligence (1737), décida de son avenir. Séguier suivit ce savant italien dans ses excursions a travers l’Europe, et, à la mort de Maffei, il revint se lîxer à Nîmes, dont il étudia les antiquités avec un soin sans égal. Ildevint, en 1772, membre correspondant de l’Académie des inscriptions. On lui doit, entre autres écrits : Bibliotheca botanica (La Haye, 1740, in-4») ; Dissertation sur l’inscription de ta Maison carrée (Paris et Nîmes, 1759, in-8°) ; Osservazioni sopra la cometa di 1744 (Vérone, 1744, in-S») ; Plants veronenses (Vérone, 1745-1754,3 vol. in-8») ; Viridarium lusitanum (1749, in-12) ; la traduction des Mé- mofres du feld-maréchal A. Maffei (1740, 2 vol. in-18). Séguier a laissé, en outre, un assez grand nombre d’ouvrages restés manuscrits.

SÉGUIÉRIE s. f. (sé-ghié-r ! — de Séguier, sav, fr.). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des phytolaccées, com-Freuant plusieurs espèces, qui croissent dans Amérique tropicale.

SEGUIN (Charles-Antoine), jurisconsulte français, né à Vaivres en 170S, mort k Jallerange en 1790. Il était professeur de droit à l’université de Besançon et il a publié : Discours sur tes avantages qu’on peut tirer de l’étude de l’histoire (1752) ; Dissertation sur le nombre des rois bourguignons gui ont précédé Gondebaud (1752) ; Discours sur le véritable auteur des lois des Bourguignons (1753).

SÉGUIN (Richard), littérateur et historien français, né à Vire en 1772, mort dans la même ville en 1847. Il a publié, sous le voile de l’anonyme, les écrits suivants : Histoire militaire des Bocains (Vire, 1816, in-8<>) ; Histoire archéologique des Bocains (Vire, 1822, in-18), et il a donné sous son nom : Histoire de la chouannerie et de la Restauration (Vire, 1826, 2 vol. in-18).

SÉGUIN (Auguste), historien français, né à Avignon en 1799, mort à Montpellier en 1839. Il exerçait la profession de libraire dans cette dernière ville et il a publié ; le Duc de Berry peint par lui-même (Montpellier, 1821, in-8<>) ; Actes des martyrs de 1793 et 1794 (Montpellier, 1822, in-8°) ; le Curé de village (Avignon, 1S28, in-12) ; Considérations sur la mort de Louis XVI (Montpellier, 1829, in-go)les Actes du martyre de Louis XVI (Valence* et Paris, 1837, in-8o).

SÉGUIN (Marc), ingénieur français, né k Annonay le 20 avril 1786, mort dans la même ville le 24 février 1875. Il était le neveu de Joseph Montgoltier, l’inventeur des baltons, et son père, fabricant de draps à Annonay, le laissa librement suivre ses goûts, qui le portaient à l’étude de la mécanique. Sans maître, sans passer par aucune école et rien qu’en cherchant à se rendre compte du jeu des machines et des métiers qu’il voyait fonctionner chez son père, Marc Séguin fit tout seul son éducation. Né pour inventer, il créait tout seul des méthodes ; quand il ne savait pas, il imaginait ses procèdes de calcul, inventait ses instruments ; il était apte surtout a perfectionner les inventions étrangères, k trouver ce qui leur manquait pour être viables et pratiques. La première création à laquelle il attacha son nom est celle des ponts suspendus en fils de fer, dont les ponts suspendus en cordages ou en lanières de cuir, usités depuis longtemps aux États-Unis, lui donnèrent l’idée. Après avoir fait de savantes expériences sur la résistance des cables métalliques, il construisit comme type le pont sur le Rhône, entre Tain et Tournon (1824), et depuis plus de quatre cents ponts ont été construits sur ce modèle ; les Américains eux-mêmes ont utilisé l’invention de Marc Séguin, et c’est un pont de fils de fer qu’ils ont construit pour le passage d’une voie ferrée sur le Niagara. Séguin cependant n’approuvait pas cette extension donnée aux ponts suspendus. Sollicité, lors de rétablissement du chemin de fer de Saint-Étienne, d’en construire un au confurent du Rhône et de la Saône, il s’y refusa complètement. • Les ponts de cette espèce ne sont pas encore assez éprouvés, dit-il, et il est fort douteux qu’ils puissent résister à un mouvement aussi considérable que doit l’être celui du chemin projeté. » Il construisit un pont de pierre, et la pratique a montré depuis que ses réserves étaient parfaitement justifiées.

L’invention qui immortalisera surtout le nom de Marc Séguin est celle de la chaudière tubulaire, Il la livra à l’industrie dès 1827 et

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l’appliqua aux locomotives en 1829. Stephenson venait de construire les premières locomotives, et quelques-unes de ces machines primitives, très-imparfaites, circulaient déjà sur le chemin de fer de Stocbton à Darlington, où la traction était auparavant opérée par des chevaux. Elles produisaient à peine assez de vapeur pour fournir cinq milles anglais à l’heure (9 kilomètres). En leur appliquant sa chaudière tubulaire, dans la- ?ueile le feu n’agit plus seulement sur les suraces extérieures, mais est conduit pur des tubes à travers la masse d’eau à vaporiser, il résolut le problème qui semblait insoluble : produire beaucoup de vapeur en un temps très-court et dans un appareil do petit volume. La chaudière tubulaire de Séguin, appliquée à l’une des locomotives de Stephenson, la Fusée, fut expérimentée en Angleterre en 1830 ; dans une première expérience, laFusée ainsi modifiée fit 15 lieues à l’heure ; dans une seconde, on la poussa ju>qu’à 25 lieues » l’heure, à Pourque ces machines, dit Arago, marchent avec de si grandes vitesses, il faut que la chaudière fournisse sans cesse et sans retard à la consommation des coups de pompe. Une immense

chaudière résoudrait le problème, mais elle pèserait immensément, et la machine, loin de faire un travail utile, loin d’entraîner avec rapidité des files de vagons, se déplacerait à peine elle-même. Eh bien, la personne qui est parvenue à imaginer une chaudière de petite dimension, d’un poids médiocre et qui cependant fournit largement à la consommation de la locomotive, c’est notre compatriote Marc Séguin, Si les admirables locomotives anglaises se meuvent avec une vitesse qui effraye l’imagination, elles le doivent à la belle et ingénieuse découverte de Séguin. » (Moniteur du 25 juin 1837.)

On doit encore à Marc Séguin la substitution, sur les chemins de fer, des rails en fer aux rails en fonte empruntés aux Anglais, et des traverses en bois aux dés en fer ; il a de plus imaginé en mécanique une multitude de perfectionnements et d inventions qui ont fait la fortune des autres, entre autres une chaudière pulmonaire, disposée de’manière à rendre à la vapeur la chaleur qu’elle perd à chaque coup de piston, conception hardie dont la pratique a su tirer parti. En 1839, il publia un livre resté célèbre : De l’influence des chemins de fer et de l’art de les tracer et de les construire. Il venait de consacrer une dizaine d’années à construire la ligue de Saint-Étienne, et il consigna ses observations dans ce livre, qui peut encore servir de guide aux ingénieurs. Entre autres observations reniarquables, on y voit l’indication d’une des idées nouvelles qui allaient révolutionner la science. Remarquant que la vapeur d’une locomotive, en produisant un travail, perd île la chaleur, et que la chaleur perefue correspond précisément au travail produit, il formula nettement le nouveau théorème de l’identité du mouvement et de la chaleur, tout en demandant aux physiciens de procéder à des vérifications qui ont depuis transformé ses assertions en vérités classiques et fondamentales. « Cette page mémorable de son livie, a dit très-justement M. Bertrand dans un discours à 1 Académie des sciences, suffirait pour placer l’éminent auteur au premier rang parmi les fondateurs de la grande théorie de l’équivalence de la force et de la chaleur. La profondeur de ces conceptions théoriques doit rendre son nom à jamais illustre. • On trouve aussi dans les Mémoires de l’Académie des sciences, dont il était membre correspondant depuis 1845, d’ingénieux travaux de Marc Séguin sur la cohésion, sur la physique moléculaire, sur les comètes, sur l’origine et la propagation de la force, etc. Il a écrit un appendice fort remarquable au livre du physicien anglais R. Grove : Corrélation des forces physiques (Londres, 1842, in-S»).

SEGUIN (Camille), ingénieur français, frère du précédent, né à Annonay (Ardèche), mort à Toulon en 1852. C’est à Camille Seguin et à sou frère atnè Marc que nous devons l’idée première des ponts suspendus. Il a construit, soit seul, soit en collaboration avec sou frère, en France, en Espagne et eu Italie quatre-vingt-six ponts suspendus. Pnrm. les autres grands travaux qu’il entreprit figurent cinq ports maritimes, trois chemins de fer, et notamment celui de Lyon à Saint-Étienne, construit en 1824, alors qu’il n’existait encore aucun rail-way en Europe. Comme ingénieur, Camille Séguin se distinguait par une promptitude singulière de conception, une grande hardiesse de vues, une profonde sûreté d’appréciation.

SEGUIN (Armand), chimiste, économiste et financier français, né à Paris en 1765, mort en 1835. Il lit, en commun avec Fourcroy et Bjrthollet, des expériences sur la chimie appliquée aux. arts, et découvrit, en 1734, un moyen pour tauuer le cuir en trois semaines. Sur un rapport fait par Fourcroy à la Convention (janvier 1795), Séguin obtint la cession de l’Ile de Sèvres et une propriété près de Nemours pour y établir deux grandes tanneries, et il devint le fournisseur général de toutes les armées de la République. Pendant la Révolution, il gagna une fortune considérable et participa à l’avance de 2 millions qu’Ouvrard lit au premier consul après le 18 brumaire, puis à celle de 150 millions faite en 1804. Bonaparte l’ayant soumis à d’énor SÉGU

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mes restitutions, il se lassa bientôt de les payer et se laissa conduire en prison, où il resta jusqu’à la chute de l’Empire. Pendant Sa captivité, il recevait beaucoup de monde et avait su, grâce k sa fortune, rendre sa situation assez agréable. Rendu k la liberté sous la Restauration, il put jouir tranquillement de ses grandes richesses. C’était un homme d’un caractère extrêmement original et bizarre. Il payait fort mal ses créanciers et il fallait le plus souvent l’intervention des huissiers pour le forcer à s’acquitter. Dès qu’on lui avait fait des frais, il s’empressait de payer. On raconte qu’il refusa de vendre à Napoléon quatre magnifiques chevaux et qu’il répondit à une nouvelle demande en faisant tuer les chevaux. Un jour, il donna dans son château dejouy une fête à laquelle tout le monde fut admis et qui devait se terminer par un feu d’artifice. Mais il fît disposer les fusées de telle sorte qu’elles vinrent atteindre au visage les assistants, qui s’enfuirent effrayés ou blessés, et dont beaucoup tombèrent dans des chausses-trapus qu’il avait l’ait recouvrir de fleurs. De 1817 jusqu’il sa mort, Armand Seguin a. publié annuellement des brochures sur les questions fiuanc.ères k l’ordre du jour. Parmi ses écrits, nous nous bornerons k citer : Rapport à t’Iaslitut sur la manière de tanner les cuirs (1790) ; Observations succinctes sur quelques points de finances (1817) ; Observations sur les emprunts, sur l’amortissement et sur les compagnies financières (1816) ; Des finances de la France (1818) ; Observations sur tes courses de chevaux en France (1820) ; Barème des contribuables (1824) ; Considérations sur les systèmes suivis en France dans l’administration des finances (1825, 2 vol. iu-8°) ; liêgulateur des rentiers (1S25J ; Rêve d’améliorations administratives et financières (1S28) ; Régulateur des classements de vitesse des chevaux de course (IS29) ; Projet d’un nouvel aménagement financier (1829) ; Plan de suppression de l’impôt des boissons (1830) ; Essai sur les causes réelles du malaise qu’éprouvent aujourd’hui généralement en trauce toutes les fortunes individuelles (1831) ; Du bilan financier de la France (1833) ; Idées sur l’état actuel des finances (iu-4<J), etc.

SÉGUR, village et commune de Franco (Corieze), cant. de Lubersac, arrond. et ; i 49 kilom. N.-O. de Brive-la.-Gaillarde ; 1,022 hab. Vieux château, berceau de l’illustre famille de Ségur.

SÉGVR (Henri-François, comte de), général français, né en 1689, mort en 1751. Il lit les campagnes d’Espagne, des Pays - Bas, d’Italie, fut blessé à la bataille de Guaatatla, où il servait sous le duc d’Orléans, depuis régent, dont il épousa une tille naturelle, Angélique de Croissy (171 s). Il parvint en 1733 au grade de mnreohul des logis de la cavalerie, servit en Lorraine sous le comte de Iielle-Isle et fut nommé lieutenant général eu 1738. En cette qualité, il commanda en chef, en 1742, un curps d’armée qui opérait dans la haute Autriche, fit de fausses manœuvres qui le forcèrent à s’acculer sous la ville de Lintz et de subir une capitulation. Il prit sa revanche en 1745, k la têtu d’un corps envoyé en Bavière, battit les impériaux à Lichtenau et se signala aux batailles de Raucoux et de Laufeld (1746). Il commanda, ensuite un corps d’année sur la Sainbre et fit le siège de Charleroy. Il venait d’être nommé gouverneur de la ville de Metz lorsqu’il mourut.

SEGUR (Jean-Charles ce), prélat français, frère du précédent, né à Paris en 1695, mort dans la même ville en 1748. Il avait d abord suivi la carrière militaire et il quitta le régiment des gardes pour entrer k l’Oratoire. Des qu’il sut deux mots de latin et quelques bribes de théologie, il décida qu’il elait bien assez savant pour ce qu’il voulait faire et sollicita un bénéfice ecclésiastique. Le Régent lui donna l’abbaye de Veriuand, dans le diocèse de Noyou. Ch. de Ségur se fit rapidement conférer les ordres, fut adjoint comme grand vicaire k l’èvèque de Laon et peu de temps après, par le crédit de sou frère, se fit nommer évêque de Saint-Papoul (1724). C’était un des choix les plus scandaleux faits par le Régent et il souleva les protestations du clergé, qui cependant en avait vu bien d’autres. Une fois évêque, il donna deux mandements en faveur de la constitution Unigenitus (1728), puis, sur les conseils d&l’évêque de Senez et de l’èvèque ce Montpellier, se rétracta dans un troisième mandement qui fut déféré au parlement de Toulouse (1735) et condamné par arrêt du conseil. Ch. de Ségur se démit alors de son siège épiscopal, quitta son diocèse et vint résider à Saint-Liè, près d’Orléans, sous un faux nom. Un historien ecclésiastique, d’Orsanne, représente ce prélat

comme un homme d’un esprit borné, d’une tête faible, qui ne sut jouer dans les affaires religieuses que le rôle d’un brouillon.

SEGUR (Philippe-Henri, marquis de), maréchal de France, fils du comte Henri-François de Ségur et neveu du précédent, né à Paris en 1724, mort jlans la même ville en 1801. Il lit avec son père les campagnes de Bohême et d’Italie et fut blessé à ses côtés à la bataille de Raucoux (1746). Colonel de cavalerie k Laufeld, il chargea quatre fois k la tête de son régiment, fut repoussé trois fois et k la quatrième eut le bras fracassé ; il lui fallut subir l’amputation. Louis XV le noiûmu,