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à Bologne, puis il retourna en Angleterre. On croit qu’il mourut à- Londres.

SPIERRE (François), graveur, dessinateur et peintre français, né à Nancy en 1643, mort à Marseille en 1681. Il étudia la gravure en France, sous le célèbre Poily, et lu peinture ù Rome, sous Pierre de Cortone. Les principales compositions de Spierresont : la Vierge avec l’Enfant Jésus, a’après le Corrége ; le portrait du comte Laurent de Marciano ; Mars et Minerve, d’après Ferri. On a encore de Spieire un grand nombre d’autres gravures d’après ses propres compositions et d’après le Corrége, Pierre de Cortone, Bernini, etc. Ses dessins et ses tableaux sont moins connus.

SP1ERS (Albert van), peintre hollandais, né à Amsterdam en 1666, mort en 1718. Il étudia son art sous Van Ingen, suivant, d’autres sous Lairesse, et se rendit en Italie, où il lit des copies des tableaux de Raphaël, de Jules Romain, du Dominiquin et de Paul Véronèse, et un certain nombre de dessins. En 1697, il revint en Hollande et y fut chargé de peindre plusieurs grands plafonds et des tableaux d’histoire.

SPIERS (Alexander), grammairien anglais, né à Gosport(Hampshire)en 1808, mort à Paris en 1869. Il étudia successivement eu Angleterre, en Allemagne, à Paris et, sur les conseils d’Andrieux, se fixa dans cette dernière ville où il devint professeur d’anglais a l’École du commerce, a l’École des ponts et chaussées et au lycée Bonaparte. Ses principaux ouvrages, très-souvent réédités, sont : Étude rationnée de la tangue anglaise (1832, in-V2) ; Grammaire rationnée de ta langue anglaise (1834, in-12) ; Étude de la poésie anglaise (1835, in-12) ; Dictionnaire général français-anglais (1840, 2 vol. in-8°), publié également en anglais et dont il a donné en outre un abrégé-, Traité de versification anglaise (1852, in-12, 2<= édit.) ; Manuel des termes du commerce anglais-français ei françaisanglais (1S46, in-12) ; Étude des prosateurs anglais (1852-1853, 2 vol. in-12) ; VEpistolaire anglais (18 d, iu-12) ; Versions anglaises à l’usage des enfants (185S, in-12, 2" édit.) ; Choix de lettres françaises (1861, in-12) ; Abrégé de grammaire anglaise ou l’élit cours de thèmes (1863, in-12), etc.

SPIÉS1E s. f. (spi-é-zï — de Spies, botan, allem.). Bot. Syn. u’ox"ïtropis et de phaca, genres de légumineuses.

SPIESS (Philippe-Ernest), littérateur allemand, né à Ëtienstudt, dans l’ancienne principauté d’Anspauh, en 1734, mort à Kulmbaeh en 1709, suivant d’autres le 5 mats 1794. Il commença par être lieutenant dans l’armée de la principauté et devint ensuite directeur des archives de Plassenburg, près de Kulmbach. Il était membre de plusieurs sociétés savantes. Ses principaux ouvrages sont : Arc/ituanscfte Nebenarbeiten (Halle, 1783-1785, 2 vol.) ; Buila aurea Rudolfi J, Jtom. régis, qu& Plassenburgi asservatur, etc.Buireuth, 1774, in-4«) ; Des archives (Halle, 1777, in-8°), en allemand ; Histoire diplomatique de la ligue impériale de 1535 d 1544 (Er- langen, 178S, in-4").

SPIESS (Chrétien-Henri), romancier allemand, né à Kreiberg, en Saxe, en 1755, mort nu château deBezdiekan.en Bohême, en 1799. 11 fut l’un des derniers représentants de l’école du roman de chevalerie en Allemagne. Il avait débuté par des drames qui n’obtinrent qu’un médiocre succès, à l’exception de celui qui a pour titre Clara de lloheneichen (1790). À dater de cette époque, il s’adonna tout entier au roman et ht preuve dans ce nouveau genre d’une telle fécondité, qu’il fournissait plusieurs volumes à chaque grande foire de Leipzig. L’intérêt se soutient bien dans ses ouvrages, qui trouvèrent de nombreux lecteurs ; mais on y chercherait en vain la profondeur et l’élévation des pensées, bien qu’on ne puisse refuser à l’auteur un grand talent d’invention et une imagination vraiment créatrice, ainsi que l’attestent Ses romans intitulés : les Marchands de souricières ; la Vieillesse partout et nulle part ; les Douze vierges dormantes ; le Petit homme Pierre ; le Chevalier du Lion, etc. ; mais son talent est tout à fait inculte, le plan manque complètement d’ordre, et l’on reconnaît bien vite que le romancier n’a d’autre goût que celui de l’accumulation des faits et que sa fécondité dégénère en une sorte de facilité mécanique, qu’il n’est, en un-mot, qu’une machine à romans. Spiess trouve cependant de nos jours encore un grand nombre d’amateurs dans les cabinets de lecture, et quelques-uns de ses ouvrages se rééditent annuellement en Allemagne.

SPIESS (Auguste), graveur, né en Franconie eil 1806, mort à Munich en 1855. Il étudia a Munich sous Amsler, peignit au pastel et exécuta, d’après des tableaux historiques ou religieux, des gravures qui se font surtout remarquer par la fidélité avec laquelle l’artiste y imite les originaux. Les principales gravures de Spiess sont : la Transfiguration et la Sainte Famille, d’après Raphaël, gravures laites à, la manière d’Edelinek, et la Cène, d’après Léonard de Viuci, gravure faite à la manière de Mayer.

SPIEZ, petite villa de Suisse, canton de Berne, sur une langue de terre formée par la rive méridionale du lac de ïhuu, à 10 kixiv.

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lom. S.-E. de la ville de Thun ; 2,115 hab. C’était autrefois une place forte, dont on voit encore quelques débris de tours et de vieilles murailles. L’église paroissiale renferme tes armoiries et les tombeaux de quelques membres de la famille d’Eriach, qui a possédé pendant longtemps le château de Spicz.

SPIFAME (Jean-Paul), pasteur protestant, né à Paris en 1502, mis à mort à Genève en 1566. Tour à tour conseiller au parlement, président aux enquêtes et conseiller d’État, avant d’entrer dans les ordres, il se distingua si bien dans cette nouvelle carrière, qu’il tut élevé au siège épiscopal de Nevers en 1546. Il entretenait depuis dix ans un commerce illégitime avec une femme, dont il avait eu deux enfants, lorsque, désireux de légitimer ses enfants, il quitta son diocèse et se retira, en 1559, à Genève, où il professa ouvertement la religion réformée. Le conseil de la ville lui tlccorda les droits de bourgeosie ; Calvin et de Bèze l’admirent au ministère évangélique. Revêtu de ces nouvelles fonctions, Spifame rentra en France et devint pasteur de l’église d’Issoudun. Lorsque la guerre civile éclata, Condé l’appela à Orléans et le chargea d’une mission auprès de la diète de Francfort. S’étant acquitté avec succès de sa mission, il fut, à son retour, nominé surintendant des affaires de Lyon, ville dont les protestants étaient les maîtres, et où Spifame put braver le parlement qui l’avait condamné, avec d’autres réformés, à être pendu en place de Grève. Il était retourné à Genève après la conclusion de la paix, lorsque la reine de Navarre le manda à sa cour. Spifame partit pour Pau, où il passa plusieurs mois. Jeanne d’Albret le chargea de conduire à Genève le jeune Henri de Savoie, son parent ; mais, à son retour, il tomba rapidement en disgrâce. Il se plaignait tout haut de Jeanne d’Albret, qui n’avait pas, disait-il, rempli envers lui ses engagements ; il alla même, dans sa colère croissante, jusqu’à dire que le prince de Béarn n’était pas le fils d’Antoine de Bourbon, mais celui du ministre Merlin. Jeanne d’Albret, justement offensée de cet outrage, renvoya immédiatement le calomniateur, qui retourna à- Genève en 1565. Là, un procès en diffamation lui fut intenté par Claude Servin, contrôleur de la maison de la reine de Navarre, et on l’accusa, en outre, d’avoir présenté de faux certificats aux ministres genevois quand il s’était fait recevoir au ministère. Malgré l’intervention des Bernois en sa faveur, malgré les sollicitations de Coligny, il fut condamné a mort et périt victime de la vengeance de Jeanne d’Albret et de la servile complaisance des magistrats de Genève. On a de lui : deux Harangues, une Lettre adressée de Home à la reine mère du roi, contenant utile admonition, et un Discours.

SPIFAME (Raoul), seigneur des Ghanges, frère du précédent, mort à Melun en 1563. Il vint faire ses études à Paris et devint avocat au parlement. Spifame ressemblait tellement à Henri II, que ses confrères du barreau avaient pris l’habitude de l’appeler Sire et Votre Mnjesié. À force d’entendre cette appellation, Spifame pritau sérieux cette royauté imaginaire et se permit d’adresserau premier président une remontrance qui lui valut une destitution. Sa monomanie de grandeur devint telle, que sa famille demanda et obtint son interdiction. On l’enferma à Bieêtre, d’où il parvint a s’échapper. Prenant en pitié cette inoffensive folie, Henri II l’envoya dans un de ses châteaux, où il le fit garder par des serviteurs, qui reçurent l’ordre de le traiter en véritable monarque et de lui donner les noms de Sire et de Majesté. Il put ainsi régenter et décréter en toute sûreté. Le recueil des arrêts de ce roi postiche, contenant environ 300 pièces, a été imprimé sous le titre de : Dicxarchiin Henriei régis Christianissimi progymnasmata (1556, in-8»), et plusieurs critiques l’ont attribué au véritable Henri II. Plusieurs des idées de ce fou, fort sages et fort pratiques, ont été appliquées par la suite. Tels sont ses règlements relatifs à la voirie, à la sûreté et à la salubrité de Paris. Une partie du livre que nous venons de citer a été réimprimée sous ce titre : Vue d’un politique du xvi« siècle (Paris, 1775, in-8°).

SPIGÉLIA s. m. (spi-jé-li-a). Bot. Autre forme du mot spigélir : Quelquefois il est utile de joindre à la décoction du spigélia un léger purgatif. (V. de Bomare.) Le spigélia possède des propriétés amères et vermifuges. (Vilmorin.)

SPIGÉLIACÉ, ÉE adj. (spi-jé-lia-sé —rad. spigélie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte a la spigélie.

—"s. 1. pi. Famille de plantes dicotylédones ou tribu de la famille des loganiacées, ayant pour type la genre spigélie.

— Encycl. La famille des spigéliacées comprend des herbes et des arbrisseaux, k feuilles simples, opposées ou vertioillées. Les fleurs, hermaphrodites, régulières, présentent un calice campanule, à cinq divisions très-étroites ; une corolle tubuleuse ou en entonnoir, à cinq lobes aigus ; cinq étamines, insérées vers le milieu ou au sommet de la corolle ; un ovaire libre, presque globuleux, à deux loges multiovulées, surmonté d’un style terminal, droit, cylindrique, articulé au-dessous du stigmate. Le fruit est une cap SPIG

suie didyme, formée de deux coques inégales, presque globuleuses, et renfermant un petit nombre de graines peltées, à albumen corné. Cette petite famille, qui a des affinités avec les loganiacées et les apoeynées, ne se compose que du genre spigélie. V. ce mot. "

SPIGÉLIE s. f. (spi-jé-H — de Spigel, natur. holl.). Bot. Genre de plantes, type de la famille des spigéliacées et de la tribu des spigéliées, comprenant une quarantaine d’espèces, qui croissent dans les régions chaudes de f Amérique : La spigélie du Maryland est assez répandue dans les jardins. (P. Duchartre.) Les spigélies sont de fort jolies plantes herbacées. (T. de Berneaud.)

— Encycl. Les spigélies sont des plantes herbacées ou sous-frutescentes, à feuilles opposées ou verticillées, presque sessiles, entières, réunies par la base dilatée de leur pétiole. Les fleurs, roses ou pourpres, disposées en épis unilatéraux, présentent un calice court, campanule, à cinq divisions étroites ; une corolle en entonnoir, à cinq divisions ; cinq étamines saillantes, à anthères sagittées ; un ovaire libre, épaissi à sa base, à deux loges pluriovulées, surmonté d’un style simple terminé par un stigmate en tète. Le fruit est une capsule didyme, comprimée, formée de deux coques qui s’ouvrent civeulairement en deux valves transversales superposées, et renferment plusieurs graines anguleuses-, à embryon très-petit, placé à la base d’un albumen corné. Les espèces peu nombreuses de ce genre habitent les régions chaudes et tempérées de l’Amérique. Elles se font remarquer parla beauté de leurs fleurs et surtout par l’énergie de leurs propriétés.

La spigélie du Maryland, appelée aussi œillet de la Caroline, est une plante vivace, à tige tétragone, haute de om,20 à om,35, portant des feuilles opposées, ovales lancéolées, aiguës ; des fleurs assez grandes, odorantes, à corolle tubuleuse, rouge en dehors, jaune en dedans. Cette plante croit dans les parties tempérées de l’Amérique du Nord, On la cultive assez souvent dans nos jardins. Elle demande une exposition demi-ombragée ut une terre légère et fraîche, ou mieux la terre de bruyère un peu humide. On sème ses graines sur couche, au printemps, pour mettre en plaie en mai, ou bien en pépinière, dans le courant de septembre, pour repiquer et hiverner sous châssis. On la propage aussi par boutures et par éclats de pied. Comme cette plante est assez sensible au froid, il faut lui donner une couverture de feuilles durant l’hiver ; mais il est préférable delà tenir en pots, qu’on rentre en orangerie ou dans une pièce saine, bien éclairée, aérée et chauffée modérément ; il faut avoir soin de bassiner ses feuilles de temps à autre.

Lu racine de la spigélie du Maryland est menue, longue et fibreuse, d’une saveur amère et nauséeuse ; elle ressemble un peu à celle de la serpentaire de Virginie, mais elle n’est pas aromatique. L’analyse chimique y a constaté une huile grasse, une huile volatile, un peu de résine, une matière mucososucrée, de l’albumine, de l’acide gnllique, des sels et une substance amère particulière, la spigéline, encore mal définie, mais qui paraît être un poison très-actif. Les feuilles sont d’un vert pâle et ont une odeur caractéristique, mais presque pas de saveur ; leur composition chimique se rapproche beaucoup de celle des racines ; elles renferment en outre de la chlorophylle. Les tiges sont assez rares dans le commerce.

La spigélie du Maryland est employée comme anthelminthique et a été souvent confondue avec l’espèce suivante, bien" que ses propriétés soient moins actives. On la donne dans du viu ; c’est Surtout la racine qui est employée ; elle agit comme les narcotiques ; on l’a vantée aussi contre les affections nerveuses et les fièvres intermittentes ; les naturels l’emploient comme sédative et sudoritique.

La spigélie anthelminthique, vulgairement nommée briiwillière ou brinvilliers, est une plante annuelle, à racines grêles, fibreuses, traçantes, à tige rameuse, partant des feuilles ovales oblongues, les feuilles inférieures opposées, les feuilles supérieures verticillées par quatre ; les fleurs sont petites, pourprées en dehors, blanchâtres en dedans. Cette plante croît au Brésil ; elle ne se trouve guère-en Europe que dans les jardins botaniques ; elle est rare dans le commerce. Son oUeur forte, mais peu ou point aromatique, se rapproche de celle des racines d’arnica ou de pyrèthre ; sa saveur est un peu acre et amère ; néanmoins, ses propriétés sont très-énergiques, mais elles disparaissent par la dessiccation. Cette plante n’a pas été analysée ; on sait néanmoins qu’elle renferme de la spigéline. Ou l’emploie beaucoup, sous forme de poudre ou de sirop, contre les vers intestinaux.

À l’état frais, la spigélie anthelminthique est un poison violent ; son odeur vireuse, fétide, suffirait à elle seule pour produire le narcotisme. De là, son nom vulgaire. Elle détermine la dilatation des pupilles, des éblouissements, de la stupeur, des vomissements, etc. Les animaux subissent aussi l’influence de ce poison ; un chien qui aurait absorbé deux cuillerées de son suc périrait en peu de temps. Le suc de citron et l’eau de chaux, qu’on regardait autrefois à tort comme des antidotes certains de cette plante, ne font au contraire I que hàler ses effets délétères. Le sucre pur

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exerce une action plus salutaire ; mais le meilleur contre-poison parait être le suc du nandhirobe.

Dans quelques provinces du Brésil, on emploie la spigélie glabre comme excitante, fébrifuge et sudoiïfique ; sa racine ressemble à celle de la valériane. La médecine homeeopathique se sert aussi de la spigélie, sans désignation d’espèce ; mais la difficulté de s’en procurer dans le commerce, même pour l’administrer à très-petites doses, fait que ce médicament est très-peu usité.

spigélie, ÉE adj. (spi-jé-li-é — rad. spigélie). Bot. Qui ressemble ou se rapporte à la spigélie.

— s. f. pi. Tribu de la famille des spigéliacées, ou de celle des loganiacées, ayant pour type le genre spigélie.

SPIGÉLINE s. f. (spi-jé-Ii-ne — rad. spigélie). Chim. Substance extraite des feuilles et des racines d’une espèce de spigélie.

SPIGNOMONTFERRATO, bourgdu royaume d’Italie, province d’Alexandrie, district et a. 15kiiom. S.-O. d’Acqui, ch.-l. de mandement ; 2,633 hab. l’oterie, papeterie.

SPILAMBERTO, bourg du royaume d’Italie, province, district et à 14 kiloin. S.-E. de Modène, mandement de Vignola, sur la rive gauche du Panaro ; 3.537 hab.

SPILANTHE s. m. (spi-lan-te — du gr. spilos, tache ; anthos, fleur). Bot. Genre de plantes, de la fcmiille des composées, tribu des sénéeionées, comprenant une cinquantaine d’espèces, qui croissent dans les régions tropicales, surtout en Amérique : Le Spilanthe se cultive pour l’assaisonnement des salades. (Bosc.)

— Encycl. Les spilanthes sont des plantes annuelles, à feuilles opposées, entières, et à fleurs jaunes, groupées en capitules discoïdes ou rayonnes, disposées sur un réceptacle eonvexe ou conique, entouré d’un involucre formé d’une double rangées d’écaillés. Les espèces très-nombreuses de ce genre croissent dans les régions tropicales, et surtout en Amérique. Le spilanthe oléracé, vulgairement nominé abécédaire, cresson de Para, etc., ne dépasse guère la hauteur de0">,30 ; sa tige dressée, rameuse, diffuse, d’un vert un peu violacé, porte des feuilles ovales, sinuées, dentées, glabres, d’un vert clair, et des fleurs d’un jaune pâle, en capitules longuement pédoncules. Le spilanthe brun, appelé aussi cresson du Brésil, n’est probablement qu’une simple variété du précédent, dont il diffère par ses feuilles d’un vert sombre ou un peu roussâtre et par ses capitules de fleurs d’un jaune verdâtre à la base et brunâtre au sommet.

Le spilanthe croit dans les régions chaudes de l’Amérique du Sud, notamment au Brésil et au Pérou. On le cultive quelquefois ea Europe, dans les jardins maraîchers. Il demande une exposition chaude, mais n’est pas difficile sur la nature du sol, bien qu’il végète mieux dans une terre légère et sablonneuse. On le propage de graines, semées sur couche au printemps, ou, si l’on veut une récolte plus hâtive, en pots et sous cloche ou sous châssis. Quand les jeunes plants sont assez forts, on les repique et on arrose fréquemment pour faciliter la reprise. La plante ne demande ensuite aucun soin particulier et se ressème souvent d’elle-même, quand la sol et l’exposition lui conviennent. On récolte les feuilles avant la floraison et les capitules floraux quand ils sont bien développés, mais non encore ouverts ; ceux-ci perdent par lu dessiccation la majeure partie de leurs propriétés.

Le spilanthe a une odeur aromatique, une saveur chaude et piquante, analogue à celle du cresson. L’analyse chimique y constate une huile volatile, odorante, acre ; une matière gommeuse, de la cire, un principe colorant jaune.et des sels de potasse. On mange les feuilles de cette plante en mélange avec les salades, dont elles relèvent la saveur. Elles excitent beaucoup la salivation, et on les emploie souvent comme masticatoire. C’est un excellent antiscorbutique, qui peut avantageusement remplacer le cochléaria. On lui attribue aussi des propriétés vermifuges et hydragogues. On prépare avec cette plante un alcoolat qui possèdo les mêmes vertus. Les capitules entrent dans la composition du médicament appelé Paraguay Roux, qui a joui d’une grande réputation comme odontalgique et sialagogue. Du reste, il suffit de frotter les gencives avec cette plante pour produire une sensation de fourmillement plutôt gênante que désagréable.

Le spilanthe acmelle est une plante annuelle, à feuilles ovales lancéolées, presque glabres, et à fleurs petites, groupées en capitules ovoïdes. Cette espèce croît dans l’Inde ; eile a un saveur piquante et poivrée qui va jusqu’à l’àcreté et excite beaucoup la salivation ; aussi l’emploie-t-on quelquefois pour guérir l’engorgement des glandes salivaires et pour tonilier les gencives. Le spilanthe brûlant a une racine dont la saveur est âcra et chaude comme celle du pyrèthre. On l’emploie, dans certains pays, contre les maux de dents ; on lui a attribué aussi des propriétés lithontriptiques. Le spilanthe tinctorial croît en Chine et en Cochinchine ; on en retire une matière colorante bleue, qui a beaucoup d’analogie avec l’indigo. Le suc da

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