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plus importantes de l’Allemagne au moyen âge, n’est plus de nos jours qu’une ville de troisième ordre, mais néanmoins très-intéressante au double point de vue historique et architectural. La ville actuelle est propre, bien bâtie et abondamment pourvue d’eau ; la rue principale est la rue Maximilien, qui s’étend, à l’O. de la cathédrale, jusqu’à YAltpxrtel, un des rares débris de 1 ancienne ville épiscopale.

Monuments. La vieille cathédrale de Spire a survécu par miracle aux désastres qu’elles a subis. Cet édifice, désigné sous le nom du Dom, commencé par Conrad Ier, continué par Conrad II et Henri III, terminé par Henri IV en 1097, peut passer pour —un des plus remarquables modèles de l’architecture du xic siècle. Elle fut placée dès.son origine sous l’invocation de la Vierge. Dès 1165, un incendie terrible ne laissa debout que les deux tours et l’extrémité semi-circufaire orientale. D’autres incendies, au xm<= et au XVsiècle, endommagèrent encore la basilique. Enfin, vinrent les Français qui, en 1GS9, abattirent les deux tours de la coupole occidentale, la nef et le chœur. Près d’un siècle plus tard seulement, en 1772, le princeévêque, comte de Limbourg-Styrum, en entreprit la reconstruction. Pendant l’invasion française de 1793, l’édifice, entièrement saccagé, servit de magasin à fourrages, puis d’hôpital m litaire. Enfin, le roi de Bavière, Maximilien - Joseph, reprit l’idée du princeévêque et restaura la vieille cathédrale. Actuellement le Dom de Spire est, après la cathédrale de Cologne, la plus grande église d’Allemagne ; ses proportions sont les suivantes : 147 mètres de longueur, 42 de largeur (nef et collatéraux) ; chœur, 59 mètres. Sa superficie totale est de 23,116 mètres carrés. Des six tours anciennes qui jadis surmontaient l’édifice, il ne reste plus que les deux, tours orientales, mesurant chacune una hauteur de près de 78 mètres. Le roi Louis de Bavière a fait ajouter à ces deux tour3 deux autres de construction moderne, oeuvre de l’architecte Hùbseh de Carlsruhe. « La rosace, dit M. Jounne (18G9), représente la tète du Christ couronnée d’épines, par Hopfgarten, entourée des quatre évangelistes, par Ronn. Sous le portique, appelé Kaiserhalle, on ii placé dans huit niches les statues des huit empereurs. Les bas-reliefs représentent des scènes de la vie de Rodolphe de Habsbourg et la fondation de lu cathédrale par Conrad II. Le portail principal a été achevé en 1856. L’intérieur offre un aspect sévère. Douze piliers carrés séparent la haute et large nef des deux latéraux. » Un escalier de dix marches conduit au Kœnigsckon (chœur royal) ; c’est sous le lioonigschon que se trouve le caveau impérial ; là, de 1024 à 1308, sur dix-huit empereurs qui oiit régné dans cet intervalle, neuf ont été ensevelis : Conrad II, Henri III, Henri IV, Henri V, Conrad III, Philippe de Souabe, Rodolphe de Habsbourg, Adolphe de Nassau, Albert d’Autriche. Ces tombes ayant été violées par les armées de Louis XIV, l’empereur Charles IV rit rechercher les ossements de ses ancêtres, mais il ne put les retrouver. À la place des tombeaux détruits, deux monuments tout modernes ont été élevés, l’un, en 1824, à Adolphe de Nassau, l’autre, en 1843, par le roi de Bavière, à Rodolphe de Habsbourg. Ces monuments sont l’œuvre, le premier d’Ohvnacht, le ko -nnd de Schwauthaler. Indépendamment d i caveau impérial, une crypte, soutenue par vingt piliers courts et massifs, s’etend sous la partie orientale de l’édifice. Elle contient un vieux tombeau de Rodolphe de Habsbourg et de curieux fonts baptismaux du ixe ou du xa siècle. Parmi les peintures qui décorent l’intérieur du Dom, nous citerons : une bonne copie de la Afadonna di San-Sisto de Raphaël, par Schlesinger ; un Saint Jean dans le désert, d’Amigoni, et enfin les admirables fre-ques commandées par le roi Louis de Bavière et exécutées par Claude Schraudolph, Jos. Moese, J.-C. Koch, Sus-smair, Max. Bantelo et Sehwuzmann, d’après les cartons et sous la direction de Schraudolph : les prophètes, les éviuigélistes, l’épisode du passage de saint Bernard à Spire, la naissance et la mort de la Vierge, enfin les divers épisodes de la vie du Christ, depuis sa naissance jusqu’au crucifiement, tels sont les principaux sujets de ces fresques.’

À peu de distance de la cathédrale s’élève le Domnapf, sorte de bassin en pierre, devant lequel, au moyen âge, tout nouvel évoque était tenu, en présence de. ! bourgeois de Spire, de prêter serment de respecter les libertés et privilèges. Ce serment prêté, la coupe de pierre était remplie de vin et les bourgeois portaient la santé du nouveau prélat.

Des dix chapelles qui entouraient le Dom au temps de la splendeur de Spire, une seule, ceile de Sainte-AI’ra, est encore debout aujourd’hui. C’est dans cette chapelle que fut déposé provisoirement le corps de l’empereur Henri IV en attendant que l’excommunication qui lui interdisait l’entrée du caveau impérial fût levée.

Les autres monuments de Spire sont : le Heidenthurmehen (tour des païens), ainsi nommé parce que la tradition lui donne pour constructeurs les Romains ; il ne parait pas néanmoins que cette tour remonte au delà du jsiie siècle ; on y conserve une curieuse col SPIR

Iection de pétrificatione antédiluviennes et d’antiquités ; la Salle des antiquités (Antiquitastenltidle), construction plus moderne, a reçu une destination analogue : elle renferme les débris romains, celtiques et germaniques dont les fouilles pratiquées à diverses époques ont amené la découverte dans le Palatinat ; l’Altpœrtel, dernier vestige de l’ancienne ville libre impériale et épargné par le maréchal de Duras, qui, en 16S9, se proposa un instant de le faire sauter par la mine ; enfin, le Retscher ou Retschel, ou palais impérial, siège des diètes de l’empire, entre autres de celle de 1529, où fut rendu le fameux décret restrictif sur ou plutôt contre la liberté de conscience (c’est contre ce décret que les luthériens protestèrent et de là que date leur nom de protestants). Le Retscher ne se compose plus guère aujourd’hui que de quelques pans de murs en ruine. Il en est de même du Rathof, ancienne résidence des empereurs lors de leur passage à Spire, et où siégeait la chambre impériale. L’église protestante, le palais du gouvernement, le palais épiscopal, l’hôtel do ville sont des édifices modernes qui no méritent qu’une mention.

Histoire. « Spire ou Speyer, comme la nomment les Allemands, ou Spira, comme la nommaient les Romains, Neumagus, dit la légende, Augusla Afemetum, dit l’histoire, est une ville illustre. César y a campé, Drusus l’a fortifiée, Tacite en a parlé, les Huns l’ont brûlée, Constantin l’a rebâtie, Julien l’a agrandie, Dagobert y a fait d’un temple de Mercure un couvent de Saint - Germain, Othon Ier y a donné à la chrétienté le premier tournoi, Conrad le Salien en a fait la capitale de l’empire, Conrad II en a fait le sépulcre des empereurs, à Ainsi, en peu de mots et dans son style magnifique, Victor Hugo résume dans le Rhin les commencements de la vieille cité germanique dont nous allons esquisser l’histoire à grands traits. C’est à Conrad II, surnommé le Spirois (der Spereycr), que Spire dut ses premiers agrandissements. Henri IV accorda à ses ôvèques

le titre et les privilèges de princes séculiers. II en résulta entre ces prélats, véritables souverains de la ville, et la bourgeoisie des luttes incessantes qui obligèrent les premiers, dès 1192, à fixer leur résidence à Bruchsal. Après une longue opposition, Spire réussit enfin à conquérir, sous Rodolphe de Habsbourg, une charte d’affranchissement, et dès lors, devenue.ville libre, sa prospérité ne lit que s’accroître. Les templiers y eurent de bonne heure un de leurs postes les plus importants. Dès le xmc siècle, sa population atteignait le chiffre de 30,000 habitants et pouvait fournir 6,000 hommes de troupes au premier appel, sans parler d’une armée permanente de chevaliers et de soldats. Lorsque, en 1247, les villes du Rhin s’allièrent contre la féodalité, Spire devint la capitale de la confédération, et plus d’une fois ses troupes abattirent les redoutables burgs à l’abri desquels la noblesse voisine pillait et rançonnait les villes et les villages. Assiégée à diverses reprises (onze l’ois en trois cents ans, de 1125 à 1422), Spire résista toujours ou Mit toujours se relever de ses désastres. En 1530, après l’abolition du droit de guerre privée, prononcée par la diète de Worma, ce fut à Spire que s’installa la Heichs-Kammergericlit (chambre impériale), chargée de veiller à l’exécution de cet édit. Elle y siégea deux siècles, jusqu’en 1C89, époquo où elle fut transférée àWetzlar. C’est encore à Spire que siégeait, vers la même époquo, la chambre des assesseurs avocats, a lesquels, suivant une ancienne chronique, sont faisans et administrans justice au nom do la majesté impériale, des électeurs et autres princes de l’empire au consistoire public de tout l’emrire établi par Charles le Quint..., et auxquels toutes autres juridictions estoient dévolues et ressortissantes en dernier ressort. • Un gibet de pierre, à quatre piliers gigantesques, dont la silhouette se détacha longtemps sur la plaine qui borde le Rhin, attestait la terrible puissance de la chambre des assesseurs. Spire traversa la guerre de Trente ans intacte ; il était réservé à Louis XIV d’abattre la ville des césars germains. Sommée, le 2 février 1G8S, de recevoir une garnison française, Spire, dans l’impossibilité do résister, obéit. Moins de six mois plus tard, elle était obligée de démolir elle même ses murai, les, puis l’intendant Lufond enjoignit à la population de sortir de la ville, sous un délai de six jours, et d’aller émigrer à son choix, en Alsace, en Bourgogne ou en Lorraine, la peine de mort atteignant quiconque eût essayé de franchir le Rhin et de s’enfoncer dans l’Allemagne. Spire obéit et la ville, réduite à un désert peuplé seulement de quelques malheureux qui n’avaient pu trouver des moyens de transport, fut envahie par une soldatesque effrénée : «L’armée du grand roi entra dans Spire, dit Victor Hugo. Touty était fermé, les maisons, l’église, tes tombeaux. Les soldats ouvrirent les portes des maisons, ouvrirent les portes de l’église et brisèrent la pierre des tombeaux. Ils violèrent la famille, ils violèrent la religion, ils violèrent la mort... et avec la mort, chose qu’on n’avait pas vue encore, la majesté royale, et, avec la majesté royale, toute l’histoire d’un grand peuple, tout le passé d’un grand empire. Les soldats fouillèrent les cercueils, arrachèrent les suaires, volèrent à

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dos squelettes, majestés endormies, leurs sceptres d’or, leurs couronnes et pierreries, leurs anneaux qui avaient scellé la paix et la guerre, leurs bannières d’investiture, hustas vexilliferas. Ils vendirent à des juifs ce que des papes avaient béni. lis brocantèrent cette pourpre en haillons et ces grandeurs couvertes de cendre... Des caporaux ivres roulèrent avec le pied dans une fosse commune les crânes de neuf césars. » Il s’agit ici des tombeaux des empereurs ensevelis dans la cathédrale. Les malheureux Spirois demeurés dans la ville, aussi bien d’ailleurs que le plus grand nombre des exilés, avaient entassé dans la cathédrale leurs biens les plus précieux, et cela d’après le conseil de Monclar lui-même, commandant au nom du roi de France ; les soldats ne se bornèrent pas à violer les sépultures, ils pillèrent encore tous ces biens, anéantissant ainsi la fortune de tout un peuple. Après quoi ils mirent le feu aux débris. Jusqu à la paix de Ryswiek, une ruine désolée rappela seule l’emplacement de l’ancienne ville des empereurs. À cette époque, une partie des anciens habitants y revint et tenta de faire revivre Spire. Mais de nouvelles vicissitudes entravèrent ces efforts. En 1710, les paysans de l’évêque Hartard de Rollingen 1 envahirent et la mirent à sac. En 1734, elle subit des Français un siège meurtrier et finit par être emportée d’assaut. Enfin, en 1792, l’armée républicaine, commandée par Custine, s’en empara. Spire, cédée définitivement à la France par la paix de Luné ville, de vint, sous l’Empire, une simple sous-préfecture du département du Mont-Tonnerre. Elley demeura incorporée jusqu’en 1815, époque où les traités de Paris l’attribuèrent à la Bavière avec le Palatinat.

Spire était, avant la Révolution, le chef-lieu d’un évêché-princîpauté composé de tout le pays compris entre le Palatinat, le margraviat de Bade, la basse Alsace et le comté de Linange. Le prince-évêque de Spire siégeait à la diète de l’empire sur le premier banc du collège des princes, au neuvième ranç, et émettait son suffrage, pour l’élection de 1 empereur, après l’évêque d’Eiehstœdt et avant celui de Strasbourg.

Un concile a été tenu à Spire en 1356. Berthold de Rorbach enseignait en Ail -magne que Jésus-Christ, dans sa passion, avait été abandonné par son père, que, sur la croix, il avait maudit la Vierge Marie, sa mère. L’évèque de Spire cita l’hérétique devant un concile et essaya en vain de le faire rétracter. Après avoir été condamné pour sa doctrine par le concile, il fut livré au bras séculier et brûlé vif dans la ville de Spire même.

Spiro (diète de). La plus célèbre de toutes les diètes qui se tinrent dans cette ville est celle du mois de mars 1529 ; elle fut l’origine de la dénomination de protestants, sous laquelle on désigne depuis les partisans de la Réforme, qui, jusqu’alors, n’avaient pas de nom reconnu, car ils rejetaient celui de luthériens, et à juste titre, puisque Luther était loin de se trouver d’accord avec plusieurs autres chefs de la Réforme. Charles-Quint n’assista point à la diète, mais tous les États germaniques y étaient représentés. La majorité décida que l’empereur serait supplié encore une fois de convoquer un concile général et de le faire assembler dans une ville importante de l’Allemagne, ou, à défaut d’un concile général, un concile national germanique, qu’il présiderait en personne. Jusqu’à cette époque, les princes et les villes qui avaient exécuté ledit de Worms devaient continuer à s’y conformer. Quant aux États où s’étaient introduites et propagées les nouvelles doctrines, ils devaient empocher autant que possible toute innovation ultérieure ; surtout ils devaient interdire la propagande religieuse des Sacramentaires, qui niaient la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Us ne devaient pus tolérer qu’on abolit la messe, ni qu’on empêchât personne de la dire ou de l’entendre. L’empereur serait prié de publier un nouvel édit sévère contre les anabaptistes ; enfin, sous peine d’être traité comme perturbateur de la paix publique, nul ne troublerait les autres, pour cause de religion, dans la jouissance de leurs biens et de leurs droits.

H était facile de prévoir que les réformés, formant la minorité de la diète, ne se soumettraient jamais à de telles conditions. Ils représentèrent énergiquement que, dans une affaire où il s’agissait de la gloire de Dieu et du salut des âmes, la pluralité des voix ne pouvait pas faire loi, et qu’avant la tenue d’un concile, reconnu par tous comme le meilleur moyen de vider ia querelle, personne n’avait le droit de condamner leur doctrine et de leur ordonner de l’abolir. En conséquence, ils demandaient qu’on s’en tint purement et simplement au recez de Spire, de 1520, dont l’empereur venait deleursiguilier l’annulation. La majorité repousssa les représentations des réformés, et rendit son décret dans le sens que nous avons indiqué plus haut. Alors cinq princes : Jean, électeur de Saxe ; Georges, margrave de Brandbourg en Franconie ; Philippe, landgrave de liesse ; Ernest, duc de Brunswick-Lunebourg-Celle ; "Wolfgang, prince d’Anhalt-Cœthen, et quatorze villes libres, savoir : Strasbourg, Ulin,-Constance, Lindau, Memmingen, liempten, Ncerdlingue, Heilbronn, Reutlingen, Ysni, Saint - Gall, Wissembourg-en - Nonlgiiu et

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Windsheim, signèrent, le *19 avril 1529, une protestation contre le décret de la majorité, demandant que cette protestation fût insérée dans le recez. La majorité ayant rrpuuss i cette demande, les réformés en appelèrent h l’empereur et à un concile libre pour la décision de tous les griefs. Us firent ensuite porter leur protestation à l’empereur, qui se trouvait alors à Plaisance, se rendant à Bologne pour son couronnement. Charles-Quint se montra vivement irrité de cet acte, et lit une réponse foudroyante aux réformés. Mais ils ne s’en émurent nullement, et persistèrent dans leur attitude ferme et décidée.

Telle est l’origine du nom de protestants, sous lequel on a réuni depuis toutes les sectes chrétiennes enfantées par la Réforme du xvi<s siècle.

SPIRE, petite rivière de la Bavière rhénane (Palatinat). Elle prend sa source dans les Vosges, coule à i’E., baigne Neustadl, la ville de Spire et se jette dans le Rhin, au-dessous de cette ville, après un cours de C0 kilom.

SPIRE (Jean DE), en latin Jobumie» de Spirn, imprimeur allemand du xva s.ècle. On suppose qu’il fut l’un des imprimeurs qui, 11 près la prise de Mayenee en 1462, quittèrent cette ville et répandirent l’art de l’imprimerie dans toute l’Europe. Ce qui est certain, c’est qu’il fonda la première imprimerie à Venise et qu’il la dirigea pendant deux années. L’innovntion eut ungniiid succès, car, en 1500, Venise possédait déjà deux cents imprimeries. Voyez Denis, Suff’ragium proJoanne de Spira, primo Venetorum typogrnpko (Vienne, 1794).

Le premier ouvrage dû aux soins de Spire fut une édition des Lettres de Cicëron, en latin (1469), ouvrage très-rare et dont un exemplaire s’est payé jusqu’à 2,000 francs en France. Jean de Spire imprima ia même année l’Histoire naturelle, de Pline (en latin), tirée à cent exemplaires seulement. Il fit paraître aussi les œuvres de Tacite (sans date). Il fut surpris par la mort au milieu de la publication de la Cité de Dieu, de saint Augustin.

— Vendelin de Spire, son frère, dirigea après lui son imprimerie de concert, pendant quelque temps, avec Jean de Cologne. Il acheva en 1470 la publication de la Cité de Dieu et publia, la même année, Virgile et probablement aussi Stilluste. En 1471 il imprima la première Bible en langue italienne (traducion de Nicolas Malermi) ; en 1471, Strabon, etc. À partir de 1477, on ne voit plus son nom figurer sur les volumes.

SPIRÉACÉ, ÉE adj. (spi-ré-a-sé). Bot. Syn. de spirée adj.

SPIRÉE s. f. (spi-ré — lat. spirsa, gr. speiraia, même sens-). Bot. Genre de plantes, de la famille des rosacées, type de la tribu des spirèées, comprenant une centaine d’espèces, répandues dans les régions tempérées de l’hémisphère nord : La spirée filipciiUule est asses commune dans les bois. (P. Duoliartre.) La, spirée ulmaire est vulgairement appelée reine des prés. (T. de Berneaud.) Zes bestiaux ne mangent pas la spirée ulmaire. (Bosc). La spiréë ulmaire est assez ornementale, (Vilmorin.) Il Spirée barbue, Nom vulgaire de l’astilbé des rivages. Il Spirée du Japon, Nom vulgaire de l’hotéia, du Japon, li Spirée trifoliée, Nom vulgaire de la giilénio à trois feuilles, il Ou trouve quelquefois ce mot employé au masculin.

— Encycl. Le genre spirée Irenferme des arbrisseaux, des sous-arbrisseaux et des plantes hi-rbacées, à feuilles alternes, simples ou pennatiséquées, munies de stipules, et à fleurs blanches ou roses, très-diversement groupées ; le fruit se compose de plusieurs follicules, rangés en verticille. Les nombreuses espèces de ce genre croissent dans lus régions tempérées de l’hémisphère nord. Presque toutes tout plus ou moins remarquables par leurs propriétés médicinales ou économiques, qu’elles doivent à l’abondance du principe astringent, non moins que par l’élégance de leur port et la beauté, de leur floraison, qui leur assignent une place distinguée dans l’ornementation des jardins. L’une des plus intéres*antes, à ce double point do vue, est Inspirée ulmaire, plus connue sous le nom poétique de reine des prés, et qui, vu son importance, sera l’objet d’un article spécial. V. TJLMAIRK.

La spirée filipendule est une plante vivace, à racines fibreuses, grêles, produisant près de leur extrémité des renflements tuberculeux, ovoïdes, bruns, du volume d’une noisette. Ses tiges, hautes de om,50 à 0"), G0, à peine rameuses au sommet, portent des feuilles très-iongues, formées de quinze à vingt paires de segments très-inégaux, d’un beau vert foncé eu dessus, plus clair on dessous, et se terminent par des corymbes élégants et très-fournis do fleurs blanches, quelquefois rosées en dehors. La iilipendule croit dans presque toute l’Europe ; on la trouve surtout dans les clairières des bois, sur les coteaux secs et sablonneux, quelquefois dans les prés.

Comme elle est très-abondante à l’état sauvage, et rarement employée, on ne la cultive que dans les jardins botaniques ou d’agrément. Peu exigeante pour le sol, elle se propage très-facilement par graines, par éclats au pied ou par tubercules. Celte plante est d’un aspect agréable ; on la plante par touffes, soit dans les parterres, soit dans les jar