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à Soissons par le général Bulow. Celui-ci bombarda d’abord la place, puis en transforma le siège en blocus et enfin se contenta d’y laisser un corps d’observation lorsqu’il se remit en marche sur Paris. La capitulation de Paris rendit bientôt toute résistance inutile, et cette cité rentra Je 20 juillet sous l’autorité royale, après avoir été pendant quelques jours le quartier général de Napoléon. Pendant l’invasion de 1870, Soissons fut de nouveau assiégé et capitula le 15 octobre. V. plus bas.

Conciles. Plusieurs conciles ont été tenus à Soissons. Le premier est celui qui fut réuni en 744^ par Pépin, et auquel assistèrent vingt-trois évêques. On y adopta divers canons relatifs h l’extinction de 1 hérésie et k des matières disciplinaires. On y condamna comme hérétique un certain Adalbert qui se disait évêque.

Au concile de 851, Charles le Chauve fit couper les cheveux à Pépin le Jeune, qui s’était révolté contre son père, Pépin, voi d’Aquitaine, et sur l’avis des évêques l’enferma dans le monastère de Saint-Médard de Soissons.

Le concile de 853, tenu dans le monastère de Saint-Médard en présence du roi Charles, s’occupa des débats qui s’étaient élevés entre Ebbon et Hincmar se prétendant l’un et l’autre évêques de Reims, se prononça en faveur de ce dernier et prit sur des matières concernant l’autorité des évêques, les biens ecclésiastiques, etc., des décisions qui furent confirmées par un capitulaire du roi.

En 866, un concile réuni par l’ordre du pape Nicolas I« s’occupa de réviser la dépo* sition faite par Hincmar de prêtres qui avaient été ordonnés par Ebbon, et déclara qu’on pouvait les rétablir dans leurs fonctions.

Le concile de 941 remplaça sur le siège épiscopal de Soissons Artaud par Hugues, sur la demande d’Hugues, comte de Paris.

Le concile de 1092, présidé par Renaud, archevêque de Reims, condamna comme hérétique Roscelin de Compiègne.

Celui de 1115 condamna les prétentions de l’empereur Henri V. Au concile de 1121, présidé pur le légat du pape Conon, on condamna le livre d’Abailard intitulé Introduction à la théologie, et, par ordre des Pères, le célèbre théologien fut enfermé dans un monastère.

Louis léCrios convoqua le concile de 1155, auquel assistèrent un grand nombre d’évêques et de seigneurs, et il leur Ht jurer qu’ils feraient tous leurs efforts pour maintenir pendant dix ans la paix duns le royaume.

Le concile de 1201 s’occupa de juger la demande en nullité de mariage faite par le roi Philippe contre Ingeburge de Danemark. Le roi, qui y assistait, voyant que les évêques allaient se prononcer pour la validité, quitta le concile avec Ingeburge, qu’il enferma au château d’Etampes.

Un dernier concile, tenu à Soissons par l’archevêque de Reims, Juvénal des TJrsins. en 1455, s occupa de matières disciplinaires]

Célébrités. Soissons a vu naître un grand nombre de célébrités de tous les genres. Parmi les plus saillantes, nous citerons, dans les temps primitifs de la monarchie et sans compter les chefs gaulois Divitiac et Galba : les rois de France Caribert, Chilpéric, Gontran, Clotaire II, Sigcbert, Mommoe, général de Gontran ; Ebroin, maire du palais, et plus tard saint Arnoul j Bernard, cardinal-abbé de Saint-Crépin-le-Grand ; Paschase, Ratbert, célèbre abbé de Corbie ; Abbon, grand aumônier et chancelier de France ; Hugues de Champlleury, Matthieu de Longuejau ; Gisèle, abbesse de Notre-Dame ; Jacques Petit, procureur de la ville sous Charles-Quint et son défenseur auprès du monarque ; le duc de Mayenne, le maréchal de Bezons, le général de Puységur, Nicolas Desmnrets ; Jean Rue !, médecin de François Ier, auteur du premier traité de botanique paru en France ; François Petit, premier médecin du duc d’Orléans ; Antoine Petit, son fils ; Gauthier de Coincy, poète ; Guillaume de Soissons, professeur de l’Université de Paris ; Julien d’Héricourt, Louis d’Héricourt ; Mercier, savant bibliographe ; Tâcheron, le peintre sur verre ; Quinquet, le modeste inventeur de la lampe à laquelle il a laissé son nom ; enfin Quinette, membre du gouvernement provisoire dans les CentJours.

SoImodb (siège et capitulation de), épisode de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Lés flots de l’invasion commençaient à déborder sur le vieux sol français, après avoir inondé l’Alsace et la Lorraine. Le il septembre 1870, les troupes formant le 13° corps de l’armée allemande, appuyées par la landwehr de Rensdbourg, de "Waldenbonrg et de Francfort, se présentaient devant Soissons, et un parlementaire prussien sommait la ville de se rendre. Le commandant supérieur, M. de Noue, lieutenant-colonel de l’état-major des places, répondit fièrement d’abord • qu’il s’ensevelirait sous les murs de la ville plutôt que de se rendre. » Il n’avait guère à sa disposition qu’un dépôt du 15° de ligne, un bataillon de mobiles et trois batteries de l’artillerie des mobiles du Nord. Quant aux habitants, ils paraissaient disposés k la résistance, bien que quelques-uns se souvinssent encore des trois heures de pillage que la ville avait dû subir en 1814.

Un siège en règle commença aussitôt, et

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tous, habitants et garnison, en soutinrent vaillamment les débuts, avec le ferme espoir de repousser les envahisseurs. Comme dans toutes les villes assiégées, on se berçait d’illusions trompeuses et mensongères : les Soissonnais croyaient à choque instant entendre les grondements du canon de Bazaine débloqué, comme plus tard les Parisiens crurent prêter l’oreille aux échos du canon de l’armée de la Loire. Et pendant ce temps-là, Soissons ripostait vigoureusement aux coups de l’ennemi ; la garnison exécutait des sorties meurtrières, que suivait une suspension d’armes qui permit d’enterrer les morts et d’enlever les blessés. Le 24 septembre, les artilleurs volontaires de Soissons, enveloppés par l’ennemi, furent dégagés par les volontaires de la garde nationale. « Si au lieu d’être 200, dit un témoin, ils avaient été 2,000, ils eussent pu occuper les hauteurs avec de l’infanterie et des pièces de campagne, et jamais, peut-être, Soissons n’eût été pris. •

Le bombardement réel ne commença guère que le 12 octobre ; mais déjà, avant cette époque, la ville avait eu beaucoup à souffrir. Dès les premiers jours du siège, des femmes étaient tuées ; un assiégé écrivait, à la date du 29 septembre : « Depuis trois jouis, la garnison assiste à un spectsile grandiose et triste en même temps. Les faubourgs brûlent sur un long parcours. » Le 12 octobre, disonsnous, les effets du bombardement allaient se faire sentir d’une manière effroyable et continuer jusqu’à la reddition de la place. Les Prussiens avaient établi sur les monts de Presles 45 pièces de gros calibre, correspondant k nos pièces de 84 rayées, et foudroyaient la ville. Dès le second jour, la manutention et l’hôpital étaient en flammes. Il se passa alors des épisodes que l’histoire ne saurait assez flétrir. D’après M. Jules Clarelie (His~ toirede la révolution de 1870-1871), « le capitaine des pompiers donna sa démission, disant que ses hommes n’étaient point faits pour éteindre les incendies sous le feu de l’ennemi. »

Ce bombardement féroce dura ainsi trois jours et trois nuits ; le bastion 3 présentait une brèche de 30 k 40 mètres de largeur, et 22,000 Prussiens allaient se ruer contre 4,000 gardes mobiles ou fantassins du dépôt, soldats depuis quelques jours seulement. Le conseil municipal, établi en permanence, s’effraya das ravages causés par l’ennemi et demanda qu’on se rendit ; le commandant de NouË avait déjà senti son ardeur patriotique se refroidir au feu des Prussiens, et il accepta les conditions de l’ennemi. Soissons ouvrit ses portes le 16 octobre, après trente-sept jours d’un siège pendant lequel les artilleurs de la, mobile de Lille se montrèrent fidèles à la tradition et dignes des vieux canonniers lillois. Aussi, au moment où l’artillerie ennemie passait devant eux, on vit l’officier qui la commandait se pencher sur son cheval et dire, d’un ton interrogatif : « Artillerie ? — Oui, lui répondit-on, artillerie mobile. ■ Et il s’écria, en battant des mains : «Ahlbraio ! artillerie mobile, bravo I > Et les artilleurs prussiens crièrent à leur tour en applaudissant : « Bravo, l’artillerie I »

Les Prussiens firent prisonniers dans Soissons 99 officiers et 4,633 soldats, s’emparèrent de 128 canons, d’une grande quantité de munitions et de vivres, ainsi que d une caisse contenant 92,000 francs.

Dans la séance du 13 novembre 1871, le conseil d’enquête a exprimé, sur la conduite du lieutenant-colonel de Noue, un avis très-sévère qui doit trouver place ici, car on ne saurait assez rappeler au pays à quels hommes l’Empire avait confié le soin de le défendre.

> Considérant que, si le lieutenant-colonel de Noue, commandant la place de Soissons, a montré de l’activité pour l’approvisionnement des vivres, il n’a pas déployé assez de sévérité pour le maintien de la discipline dans les troupes placées sous ses ordres ;

« Qu’il a manqué de prévoyance en autorisant plusieurs chefs de corps à s’absenter au moment où la place pouvait être investie, ce qui a nui à la discipline et à l’esprit de ces Corps ;

■ Considérant que, s’il a été fait brèche au corps de place, la brèche n’était pas praticâble ; que, si 1 artillerie ava’.t souffert, elle pouvait encore continuer la défense ; que les munitions de vivres et de guerre étaient abondantes ; que les pertes de la garnison ont été relativement peu considérables ; que le commandant de place est blâmable d avoir capitulé sans avoir encloué ses canons, détruit ses poudres et ses vivres, et de s’être au contraire engagé à les livrer à l’ennemi ;

■ Considérant que la place a été rendue malgré l’avis du commandant du 15e de ligne et celui du commandant du génie, et que, loin de se rallier à cette opinion, le lieutenant-colonel de Noue, contrairement à l’article £56 du service des places, n’a su imposer sa volonté que pour la capitulation ;

Considérant qu’il a manqué aux prescriptions du même article en stipulant que les officiers qui donneraient leur parole de ne pas servir contre l’Allemagne seraient mis en liberté et conserveraient armes, chevaux et bagages, tandis qu’il ne devait stipuler qu’en faveur des blessés et des malades,

« Est d’avis que le lieutenant-colonel de Noue a révélé une profonde incapacité et une grande faiblesse, et qu’il parait au conseil impropre à exercer un commandement. ■

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Un avis motivé si sévèrement peut se passer de commentaires.

SOISSONS (royaume de). V. Nëustrie.

SOISSONS (comtes de). Dès le vnie siècle, le titre de comte de Soissons fut porte par des feudataires des ducs de Fiance. Avant 969, Gui, fils du comte de Vermandois, Herbert III, épousa Adélaïde, fille de (iiselbert, gouverneur de Soissons, et devint comle de cette ville. Le comté passa successivement aux seigneurs de Nesle (1146), aux Châtillon, (1344), aux sires de (Jouey (1367), k Louis, duc d’Orléans (1404) ; puis il fut partagé, et une moitié revint à la couronne pendant que l’autre passait h Robert de Bar (1412), puis, par mariage, au comte de Saint-Pol et k la famille de Luxembourg. Marie de Luxembourg porta le comté dans la maison de Bourbon-Vendôme par son mariage avec François de Bourbon, comte de Vendôme. Louis Ier de Bourbon, prince de Coudé, devint comte de Soissons e : i 1557. Sa petite-fille, Marie de Bourbon, porta, en 1625, le comté à son mari, Thomas-François, prince de Savoie-Carignan.

SOISSONS (Charles de Bourbon, comte de), prince du sang, le plus jeune des fils de Louis Ier, ’ prince de Condé, né ù Nogent-Ie-Rotrou en 1556, mort en 1612. Sa mère, Françoise d’Orléans-Longueville, l’éleva dans la religion caiholique. Vaniteux, versatile, dévore d’ambition, mais n’ayant qu’une intelligence médiocre, il ne put jamais figurer à la tête d’un parti. Le comte de Soissons se jeta d’abord dans le parti de la Ligue, et pendant un instant, dit-on, le duc de Guise eut la pensée de le faire déclarer l’héritier présomptif du trône au lieu du cardinal de Bourbon. S’étant épris de Catherine, sœur de Henri de Navarre, il se rendit auprès de ce prince et combattit auprès de lui k Coutras (1587), dans l’espoir d’épouser Catherine et d’obtenir les possessions de la maison de Navarre en deçà de la Loire. Le rusé Béarnais pénétra facilement les vues du comto de Soissons et lui déclara qu’il ne consentirait point à son mariage avec sa sœur. Il s’ensuivit entre eux une rupture, à la suite de laquelle Charles de Bourbon, ne pouvant plus retourner avec les ligueurs, se rendit auprès de Henri III (1588). Celui-ci lui fit d’abord un assez froid accueil, mais bientôt il consentit à lui donner un commandement et le chargea de défendre contre les ligueurs le Perche, le Maine et laBeauce. Lorque Henri III fut assiégé dans Tours par les ligueurs, le comte de Soissons le rejoignit et se fit remarquer par sa bravoure. Envoyé ensuite en Bretagne pour se mettre k la lete des troupes royales, il fut enlevé à Châteaugiron par des soldats du duc de Mercosur et emprisonné.au château de Nantes ; mais, grâce k une ruse de son sommelier, qui l’emporta dans une grande corbeille où 1 on mettait ce qui restait des repas, il recouvra la liberté. En ce moment, Henri III venait d’être assassiné. Ce fut donc auprès de Henri IV, alors devant Dieppe, qu’il se rendit. Il rentra dans les bonnes grâces de ce prince, devint grand maître de France (1589), prit part aux sièges de Paris, de Chartres et de Rouen, puis se rendit dans le Béarn pour y épouser secrètement Catherine. Mais Henri IV déjoua ce projet, et Sully, abusant de la confiance qu’avaient en lui le comte de Soissons et Catherine, se lit remettre les promesses de mariage que s’étaient faites les deux amants. Après avoir pris part à la campagne de Bourgogne (1595), le comte de Soissons vécut dans la retraite jusqu’en 1600. À cette époque, il reçut- un commandement dans l’armée qui entra en Savoie et, deux ans plus tard, il succéda à son frère, le duc de Conti, comme gouverneur du Dauphiné. Lorsqu’il apprit l’assassinat de Henri IV, le comte de Soissons s’empressa de se rendre k Paris, dans l’espoir de se faire nommer régent. Il échoua duns son entreprise, mais il obtint le gouvernement de Normandie (1610), une pension de 50,000 écus, la vice-royauté du Canada, une riche sinécure (1612), et contribua à la chute de Sully. Ce prince fourbe, dissimulé, aux moeurs profondément corrompues, avait épousé Anne de Montafié, dont il eut un fils et deux filles.

SOISSONS (Louis de Bourbon, comte de), fils du précédent, né à Paris en 1604, mort en 1641.11 succéda k son père dans la charge de grand maître de France et reçut le gouvernement du Dauphiné. Tout jeune, il fut lancé par sa mère, l’ambitieuse Anne de Montafié, dans les intrigues de cour. Le comte de Soissons n’avait encore que seize ans lorsqu’il eut une vive querelle avec son cousin le prince de Condé, k qui il disputait « l’honneur > de présenter la serviette au roi. Ayant échoué, il en fut si vivement irrité, qu’il Se jeta dans le parti de la reine mère et devint le chef nominal des seigneurs révoltés qui furent vaincus aux. Ponts-de-Cé (1620). 11 fît alors quelques avances aux protestants, afin de se rendre redoutable et d’aplanir les obstacles qui s’opposaient k son mariage avec Henriette, troisième fille de Henri IV. Mal accueilli par les réformés, il se jeta dans les b.as du roi, reçut le commandement de Paris en 1622, accompagna Louis XIII dans une expédition contre les calvinistes, k l’attaque de l’île de Ré et au blocus de La Rochelle et se rit remarquer par sa bravoure. Ennemi de Richelieu, qui s’opposa k son mariage avec M’le de Montpensier, il entra


dans le complot formé par Cbalais en 1626 et dut quitter la France. Il alla chercher alors un refuge auprès du duc de Savoie, qu’il excita à faire la guerre k la France. Toutefois, il rentra en grâce auprès de Louis XIII, avec qui il se rendit devant La Rochelle (1628), puis en Italie (1630). L’année suivante, il fut nommé gouverneur de Champagne et reçut, en 1632, le commandement de Paris et des provinces du Nord. Lors de la guerre avec l’Autriche en 1636, le comte de Soissons ne put obtenir le commandement de l’armée. Il fut chargé de défendre la frontière de la Picardie, mais remplit fort mal sa mission. De plus en plus irrité contre Richelieu, il forma, avec le lâche Gaston d’Orléans, le projet da faire assassiner le cardinal kAmien 3 ; mais le complot échoua, le duc d’Orléans n’ayant point osé donner le signal convenu (1636). Craignant d’être arrêté, le comte de Soissons s’entait k Sedan, où se trouvait le duc de Bouillon. Entré dans un nouveau complot qui comptait parmi les conjurés la reine mère, les ducs de Guise et de Bouillon, il ii hésita point à prendre les armes contre sa patrie, de concert avec les impériaux. Le 2 juillet 1641, il publia un manifeste violent contre le cardinal de Richelieu, se mita la tête de 3,000 hommes, auxquels se joignirent 7,000 impériaux sous les ordres du général Lamboy, et rencontra près de La Marfée (6 juillet) l’armée du maréchal de Châtillon, qui marchait contra lui. Les troupes du maréchal, prises d’une terreur panique, se dispersèrent ; mais, pendant le combat, le comte de Soissons fut tué d’un coup de pistolet. Il ne s’était point marié, de sorte qu’eu lui finit la branche de Bourbon - Soissons. Son fils naturel, Louis-Henri, prit le titre de princo de Neuchâtel et mourut en 1703, après avoir épousé Angélique de Montmorency-Luxembourg.

SOISSONS (Eugène-Marie de Savoie-Carignan, comte de), fils 3e Thomas-François do Savoie et de Marie de Bourbon-Soissons, no k Chambéiy en 1633, mort en 1673. Il renonça k la carrière ecclésiastique pour embrasser celle des armes, entra comme capitaine do cavalerie au service de lu France, épousa, en 1657, Olympe Mnncini, l’une des nièces do Mazarin, et dut k ce ministre la charge de colonel général des Suisses et Grisons, avec le gouvernement de Champagne. L’année suivante, il se signala par son intrépidité k la bataille des Dunes (165S), fil la campagne do 1667, en Flandre, suivit Louis XIV k la première conquête de la Franche-Comté et fut créé lieutenant général en 1672. Le comte de Soissons prit part nu fameux passage du Rhin chanté par Boileau et mourut subitement en Westphalie, au moment où il allait opérer sa jonction avec Turenne. Le fameux prince Eugène de Savoie était un de ses fils. Brave, honnête, mais d’un esprit faible et borné, le comte de Soissons fut constamment le jouet de l’intrigante et débauchée Olympe deMancini.

SOISSONS (Olympe Mancini, comtesse de), nièce de Mazarin. V. Makcini.

Soissons (hôtel de, célèbre habitation, aujourd’hui détruite, et dont l’emplacement est occupé par la Halle aux blés. Elle fut d’abord connue sous le nom ù’hôtel de Nesle. Jean II de Nesle en fit don, en 1232, au roi saint Louis et à la reine Blanche, sa mère, qui en fit son séjour et y mourut. L’hôtel de Nesle, k cette époque, ne le cédait en rien, par l’étendue et le grandiose, k la magnifique demeure qui devait lui succéder. Un corps de logis principal contenait deux appartements de parade avec tous leurs accessoires ; ils étaient éclairés de croisées hautes, et, suivant la mode luxueuse du temps, les plafonds et les lambris, comme ceux des habitations royales, étaient en bois d’Irlande sculpté. Après la mort de la reine Blanche, l’hôtel de Nesle fut réuni k lu couronne, et, après avoir, en 1296, passé de Philippe le Bel k Charles, comte de Valois, son frère, il fut donné par ce dernier au roi de Bohême, Jean de Luxembourg, d’où le nom li’holet de Bohême (Behague, Bohaigne, etc.) sous lequel il fut désormais désigné. Revenu a la couronne par suite du mariage de Bonne de Luxembourg, fille du roi Jean de Bohême, avec Jean de France, depuis Jean le Bon, l’hôtel de Bohème passa successivement entre les mains de diverses familles. Propriété du comte de Savoie, Amédée VI, vers 1354, il appartint k la maison d’Anjou, redevint propriété du roi Charles VI en 1388 et fut donné par lui au duc Louis d’Orléans, son une (depuis assassiné par Jean sans Peur). En 1492, le duc d’Orléans d’alors, depuis Louis XII, accorda une partie de cet hôtel aux filles pénitentes, qui s’y établirent, d’où le nom de Alaison des filles pénitentes qui remplaça celui d’hôtel de Bohême. Catherine de Médicis choisit remplacement de la Maison des filles pénitentes pour y faire construire un palais. L’ancien hôtel de Nesle ou de Bohème fut donc abattu et fit place k la construction qui fut depuis désignée sous le nom à’hôtel de Soissons.

L’hôtel de Soissons se composait de trois corps de bâtiments principaux, dont le plus important, au centre, divisé en trois pavillons couverts d’ardoise et bâti en retrait, avait les deux autres corps de bâtiments pour avant-corps. La cour, qui s’étendajt en avant du pavillon central, était fermée par une galerie k terrasse percée de fenè-