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SOTT

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de Meseta-de-Zuriain ; à Zubiré, il dispersa un corps de 8,000 hommes, victoire qui lui valut le grade de maréchal de camp. Nommé en 1S37 capitaine général de l’Andalousie, il réussit dans la difficile mission de rétablir l’ordre dans cette province ; mais la politique du cabinet ayant changé peu après, ii fut rappelé. En 1840, on le nomma encore capitaine général de la province de Grenade, et il sut y l’aire renaître la tranquillité et réparer les maux que les querelles des partis avaient causés à cette contrée. Appelé la même année au ministère de la guerre, il donna sa démission lorsque la reine se fut retirée à Barcelone et se rendit en France, où il demeura jusqu’en 1843. Depuis cette époque, il a rempli différentes charges importantes, telles que celles de directeur général du collège militaire et de capitaine général de plusieurs provinces ; il a été promu, .en 1846, au grade de général et, nommé membre à vie du sénat, a pris une part importante aux délibérations de cette assemblée. On a de lui ilusieurs travaux historiques qui lui ont valu e titre de membre de l’Académie d’histoire de Madrid. Les plus remarquables sont : Mëvwires des corps de la maison royale ; Histoire des collèges militaires ; Histoire organique des armes de la Cavalerie et de l’infanterie, grand ouvrage qui compte dix volumes in-folio, avec une foule de planches chromolithographiques, et qui se divise en trois parties, savoir : l’histoire de l’organisation des troupes espagnoles jusqu’au règne des Rois Catholioues ; l’histoire des institutions militaires de 1 Espagne et l’histoire particulière de tous les corps de la cavalerie et de l’infanterie,

SOTOFORIN s..m. (so-to-fo-rain). Ane. mar. Pièce de bois qui croise les courbatous et sert à les relier entre eux.

SOTO-MAYOR (SÀN-SALV.4DOR-DE-), ville d’Espagne, province de Pontevedra, à 22 kiloin. N.-E. de Vigo ; 2,500 hab. Titre de comté.

SOTOMAYOR {Louis de), peintre espagnol, né k Valence en 1S35, mort à Madrid en 1673. Il étudia la peinture sous Étienne March, puis sous Jean Carreno, à Madrid. De retour à Valence, il y peignit des tableaux, parmi lesquels on cite Saint Augustin entre la Vierge et Jésus-Christ, qu’il fit pour le couvent des augustines de Saint-Christophe, et deux grands tableaux représentant la découverte d’une sainte Vierge, qu’il exécuta Ipour les carmes déchaussés. 11 se rendit ensuite à Madrid, où il mourut à l’âge de trente-huit ans,

SOTTAIS s. m. (so-tè — du basque soto,

frotte). Superst. Nom donné à des nains qui, après une croyance répandue dans les districts houiliers de la Belgique, travaillent dans les mines en l’absence des ouvriers.

SOTTEGHEM, bourg de Belgique, province de la Flandre orientale, arroud. et a 15 kilom. N.-E. d’Oudenarde ; 2,700 hab. Fabrication et imprimerie de tissus de coton ; tanneries, fabriques de toiles, tabac, poterie, chaussures. Commerce de bestiaux, lin, fil et grains. Restes du château du célèbre comte u Egmont, dont on voit le tombeati dans l’église du bourg.

SOTTELL1TE s. f. (so-tèMi-te). Ornith. Nom vulgaire du guignard.

SOTTEMENT adv. (so-te-man — rad. sot). D’une manière sotte, comme imi sot : Parler, écrire sottement. Répondre sottement. Agir sottement. Il s’est laissé sottement duper. (Acad.) Une supériorité sottement négligée ne vaut pas une médiocrité adroitement cultivée. (M""> E. de Gir.)

Voue donnez sottement vos qualités aux autres,

Molière.

Ne va point sottement faire le généreux.

BOILBAU.

Tel excelle a rimer qui juge sottement.

Boilhau.

SOTTEVILLE-LEZ-llOUEN, bourg et commune de France (Seine-Inférieure), cant. de Grand-Couronne, arrond. et à 3 kilom. S. de Rouen, près de la rive gauche de la Seine ; pop. aggl-, 9,548 hab. — pop. tôt., 10,592 hab. Filature et tissage de coton ; construction de métiers, corderies ; fabrication de savon et de produits chimiques.

SOTTISE s. f. (so-ti-ze — rad. sot). Manque, défaut d’esprit, de jugement ; erreur, ridicule : La sottise de la plupart des mères est de croire leurs enfants très-jolis. (Acad.) Un des attributs de ta sottise tfst de passer le but en toutes choses. (Volt.) La méchanceté se trouve ptus souvent avec la sottise qu’avec l’esprit. (Diderot.) La sottise mérite toujours ses malheurs. (Rivarol.) La sottise tient plus à l’esprit que l’on croit avoir qu’à celui dont oit manque. (La Roohef.-Doud.) L’orgueil, exploitant la sottise, y greffe tous les monstres d’erreur, (Gratry). La sottise est le défaut d’esprit et la prétention d’en montrer. (Latena.) L’opiniâtreté n’est que l’énergie de la sottise. (Descuret.) Ma sottise trop pleine a besoin de couler, J’en sens les flots épais bouillonner dans ma tête.

PONSARD.

— Personnes sottes : // est dur, j’en conviens, de voir le génie prosterné devant la sor-Tisis et la fatuité. (P. Leroux.)

SOTT

— Acte ou propos de sot, chose sotte ; pensée, parole, action qui indique un manque d’esprit, de jugement : Navoir en tête que des sottises. Ne dire, ne faire que des sottises. Écrire des sottises. J’ai assez de mes sottises sans me charger de celles des autres. (St-Evrem.) L’esprit nous sert quelquefois à faire hardiment des sottises. (La Rochef.) H n’y a rien qui rafraîchisse le sang comme d’avoir su éviter une sottise. (La Brwy.) Être trop mécontent de soi est une faiblesse ; en être trop coulent est une sottise. (Mme de La Sablière.) Nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises. (Volt.) Les sottises des pères sont perdues pour leurs enfants. (Frédéric II). Quiconque veut trouiier beaucoup de bons mots n’a qu’à dire mille sottises. (J.-J. Rouss.) On sot peut réfléchir quelquefois, mais ce n’est qu’après la sottise. (J.-J. Rouss.) L’honneur des corps consiste presque toujours à soutenir quelque sottise ancienne ou nouvelle. (Grimm.) Il y a des sottises bien habillées, comme il y a des sots bien vêtus. (Chamfort.) C’est une grande sottise d’être avare pour faire tôt ou tard des prodigues. (De Jaucourt.) L’ennui est le père de toutes les sottises : c’est par ennui qu’on se marié, c’est par ennui qu’on élève des tulipes. (Fr. Souliè.) Plus on est sobre de paroles, moins il échappe de sottises. (De La Bouisse.) Nous rougissons encore plus de nos sottises que de nos vices. (Bougeart.)

Eh quoi ! vil complaisant, vous louez des sottises !

Molière.

Des sottises d’autrui nous vivons au palais.

Boileau. Hélas ! on voit que de tout temps Les petits ont pâti des sottises des grands !

La Fontaine. J’appelle un bon, voire un parfait hymen Quand les conjoints se souffrent leurs sottises. La Fontaine. Le matin je fais des projets. Et le soir je fais des sottises.

Voltaire. Tous les discours sont des sottises Partant d’un homme sans éclat ; Ce seraient paroles exquises Si c’était un grand qui parlât.

Mouf.re.

— Parole inconvenante, indécente : Il a lâché une grosse sottise. Il est indigne d’un honnête homme de dire des sottises devant une femme. (Acad.) Il Privauté, action obscène :

Je m’appréhendais fort et craignais qu’avec toi) Je n’eusse fait quelque sottise.

Molière.

— Injure, invective : Finires-vous bientôt de me dire des sottises ?

— Littér. Syn. de sotie.

— Syn. Sottise, bêliac, stupidité. V. BÊTISE.

— Sottise», Injures, invective*, etc. V. IN" JURES.

— AlluS. hist. Ai-je dit quelque «ouise ?

Exclamation de surprise échappée à Phocion à la tribune aux harangues. La parole de Phocion était austère ; il parlait aux Athéniens avec le calme d’un philosophe et le laconisme d’un Spartiate. On sait que Démosthène l’appelait la hache de ses discours. Supérieur aux applaudissements comme aux clameurs de la multitude, il heurtait de front la puissance populaire, et ses vertus imposaient à toutes les passions. Son éloquence, vigoureuse et concise, dédaignait ces artifices-oratoires qui plaisent à la multitude et font éclater les applaudissements. Étant un jour à la tribune et se voyant bruyamment applaudi par tout le peuple, il se tourna étonné vers ses amis, en leur disant : Me serait-il échappé quelque sottise ?

Ces mots se répètent quelquefois ironiquement à propos d’un succès, d éloges auxquels on ne croyait pas avoir droit :

Avant qu’il eût parlé, on n’a jamais vu d’homme plus content que cet homme-là des belles et sublimes choses qu’il allait dire ; après qu’il eut parlé, on n’a jamais vu d’homme plus content des belles paroles qu’il venait de prononcer. Certes, nous étions bien loin, avec ce digne évêque [de Clermont-Tonnerre], de l’Athénien applaudi par le peuple et qui demandait : Ai-je dit quelque sottise ? Au contraire, on applaudissait avec rage, et le nouvel élu redoublait de grands gestes, de grosse voix, de petits airs penchés qui n’appartiennent qu’aux gens satisfaits de leur voix, de leurs" gestes, de leur beauté, de leurs paroles, de leur silence, de leur grandeur. »

J. Janin.

« J’avais entrepris, en 1789, une réfutation de quelques-uns des principes de ('Esprit des lois ; cette réfutation remplit cinq ou six séances du Lycée avec un tel succès, que je fus sollicité de l’imprimer. J’aurais dû dire alors, comme cet ancien philosophe applaudi par la multitude : Est-ce que je viens de dire des sottises ? Heureusement, je ne publiai pas les miennes. Lorsque je les relus en 1794, je jetai sur-le-champ le manuscrit

SOU

ou feu, sans en conserver une phrase, et je rendis grâce à Dieu. •

Laharpe.

SOTTISIER, 1ÈRE s. (so-ti-zié, iè-re — i rad. sottise). Personne qui débite des sottises ou qui tient des propos libres : Cet homme est un grand sottisier. Taisez-vous, sotti- SiÈRfcS !

— s. m. Recueil de sottises.

— Recueil d’ana, de choses plaisantes :

Petits soupers, jolis festins,

Ce fut parmi nous que naquirent

Mille vaudevilles malins

Que les Amours, à rire, enclins,

Dans leurs sottisiers recueillirent.

Chapelle. SOTTO-VOCE adv. (sott-to-vo-tchémots ital. qui signif. sous la voix). Mus. A demi-voix, à demi-jeu : Chanter, jouer sottovoce.

— Par est. A demi-voix, tout bas : L’auteur oublie de dire sotto-voce ce qui ne mérite pas d’être crié. (De Pontmartin.) Ils se mirent d causer debout devant la cheminée ; le cercle s’était formé autour d’eux, et leur conversation, quoique faite sotto -voce, fut écoutée dans un religieux silence. (Balz.)

SO’l’ZMANN (Daniel-Frédéric), géographe et cartographe allemand, né à Spandau en 1754, mort en 1840. Il montra dés l’enfance de remarquables dispositions pour le dessin et pour la calligraphie, étudia plus tard, sous la direction du capitaine du génie Materne, qui était prisonnier à Spandau, les mathématiques, l’arpentage et 1 architecture militaire et civile dans toutes ses branches, et alla ensuite pratiquer son art à Berlin. Après y avoir occupé différents emplois, il devint, en 1787, secrétaire intime et calculateur au département du génie du collège supérieur de la guerre, et conserva cette place jusqu’à l’époque de sa retraite (1886). Il était, en outre, devenu en 1785 géographe de l’Académie des sciences, emploi que lui avait valu son excellente description des régions situées sur le littoral de la mer Noire, entre 450-560 de longit. et 4î°-49° de latit. Parmi les travaux qui lui ont acquis la réputation d’un maître dans son art, il faut citer : le plan de la ville de Dantzig (1783) ; les cartes particulières des provinces de la Marche, de Magdebourg, de Westphalie et de Pologne dans le royaume de Prusse ; l’atlas pour la Géographie de Busehing ; Y Allemagne, en 16 feuilles (1789), pour faire suite à l’ouvrage d’Ebeling ; les cartes des transformations politiques opérées en Europe depuis 1803 ; les segments de trois globes terrestres, dont l’un a om,50 de diamètre (1810) ; plusieurs atlas, en partie classiques, et une foule de cartes isolées, de plans, etc., pour des relations de voyage, des livres et des annuaires. Il a surtout, par ses dessins, qui peuvent servir de modèles aux graveurs en taille-douce, introduit, avec l’aide d’artistes habiles dans la matière, de Charles Joack notamment, de réelles améliorations dans la cartographie allemande, surtout sous le rapport de la clarté, de la beauté et de la netteté de l’écriture dans les cartes, tout aussi bien que sous le rapport de l’élégance extérieure.

SOTZJWÀ1NN (Jean-Daniel-Ferdinand), archéologue allemand, fils du précédent, né en 1781, mort en 1866. Il embrassa en 1804 la carrière administrative, devint en 1810 conseiller de la régence de Potsdam, puis, en 1816, directeur de celle de Cologne et entra, trois ans plus tard, dans le ministère des finances, où il prit part aux travaux pour l’établissement du système des impôts indirects dans la monarchie prussienne. Il fut envoyé en 1829 à Munich, pour y conclure avec la Bavière et le Wurtemberg le traité de commerce qui précéda l’union douanière avec ces mêmes États, et s’occupa encore des négociations relatives à l’union douanière avec la Hesse, la principauté de Waldeck, etc. Il s’était livré pendant ses loisirs à des études sur l’art, sur l’archéologie, sur l’histoire de l’imprimerie et de la gravure, et il a publié les résultats de ses travaux dans l’Almanach historique de Raumer, dans la Feuille artistique de Sluttgard, la Feuille de l’art allemand, le Serapeum et dans d’autres recueils critiques et littéraires.

SOU, préfixe. V. se.

SOU s. m. (sou — du lat. solidus, sous-entendu nummus, proprement monnaie épaisse, par opposition à la monnaie bractéale, puis monnaie d’or ou d’argent de valeur variable). Métrol. Monnaie d’or frappée sous les empereurs romains, u Monnaie d’or frappée en France sous les rois de la première race, u Monnaie d’argent de douze à la livre, frappée en France. Il Monnaie de compte qui était le vingtième de la livre :

Je me sers d-3 la vérité

Pour montrer par expérience

Qu’un sou, quand il est assuré,

Vaut mieux que cinq en espérance.

LA FONtAlNE.

Il Monnaie de cuivre qui avait cette valeur. Il Nom donné abusivement aux pièces actuelles de cinq centimes : Une pièce de vingt sous. Les ouvrières en coton gagnent de seize à dix-huit sous par jour, (E, Legouvé.) Le pain est cher à un sou la livre, si vous n’avez pas ce sou. (A. Karr.) Il Sou tournois, Sou de

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douze deniers. t| Sou parisis, Sou de quinze deniers. Il Sou marqué, Pièce de cuivre qui valait quinze deniers. I) Cent sous, Cinq francs, somme représentant une valeur de cent pièces de cinq centimes, il Double sou, Décime. Il Gros sou, Ancienne pièce de deux sous, et abusivement, aujourd’hui, Pièce do dix centimes. Il Petit sou, Ancien sou de douze deniers, et abusivement, aujourd’hui, Pièce de cinq centimes :

Donnez ; peu me suffit, je ne suis qu’un entant, Un petit tau me rend la vie.

A. Goiraud.

Sou à sou, Sou par sou, Par petites sommes  : Il a amassé cette somme sou X sou. Vous ne serez payé que sou par sou.

Le peu qui lui restait a passé sou par sou.

Lamartine.

Les quatre sous de, La petite fortune de : Il a mangé ses quatre sous.. Il ne l’épouse que pour ses quatre sous.

Être sans le sou, N’avoir pas le sou, pas un souvaillant, N’avoir ni sou ni maille, N’avoir pas d’argent : Cela me parait une sorte de magie noire, comme la gueuserie des courtisans ; ils n’ont jamais un sou et font tous les voyages. (Mme de Sév.) Il ne sied à personne de faire le fier, encore moins à un homme

?ui n’a pas LE sou et qui ne sait où donner de a tète. (Le Sage.) Quand on n’a plus un sou vaillant, pourquoi vouloir en mariage une héritière ? (Damas-llinard.) Nous n’avions plus le sou, mais nous étions contenis.

C. d’Harlevillb. N’ayant plus de maîtresse et n’ayant pas le sou. Nous philosopherons, monsieur, tout notre soûl.

Reonard. Il Navoir pas un sou de dette, Ne rien devoir à personne : C’est un singulier jeune homme, il affecte une sagesse, une réserva... Pas un sou DE dettu sur le pavé de Paris ! (Scribe.) Il N’avoir pas un sou de bien, N’avoir aucun bien, aucune propriété.

■— N’avoir pas un sou de pas pour un sou de, N’avoir pas de : Il n’a pas pour UN SOU de talent. Il Ne retirer aucun argent, aucun profit de : Il n’aura pas un sou de ce tableau.

Navoir pas le premier sou, N’avoir aucun argent pour commencer une entreprise ; n’avoir aucun argent, nucune partie de la somme dont il s’agit : Il a commencé d faire bâlir sans avoir le premiur sou. Il me faudrait dix mille francs, et je N’en ai pas le premier sou.

Un sans le sou, Une personne sans argent, sans bien : Elle se marié à un sans le sou.

Ne valoir, ne pas rapporter un sou, deux sous, quatre sous, Ne valoir absolument rien ; ne rien rapporter du tout : Ce tableau me vaut pas deux sous. Il a fait cent mille vers en sa vie, qui mu lui ont pas rapporté quatre sous. (Le Sage.)

Valoir., comme un sou. Valoir, amplement, largement, incontestablement : Cela vaut cent francs, cinq cents francs, mille francs,

com.me un sou. Cette maison vaut cent mille francs comme u.n sou.

Faire de cent sous quatre livres et de quatre livres rien, Prodiguer, gaspiller ce qu’on a.

Être propre, être net comme bn sou, Être extrêmement propre.

— Prov. Un sou amène l’autre, Le gain augmente le gain, les petites sommes entassées forment un capital qui s’accroît progressivement.

— Ane. fin. Au sou la livi’e, A tant de sous par livre, c’est-à-dire chacun à proportion de sa créance, de la part qu’il a dans l’affaire. Il Sou pour livra, Supplément d’impositions d’un sou par livre ou d’un vingtième du principal. Il Sou en dedans, Vingtième prélevé sur le principal, il Sou en dehors, Vingtième ajouté ou principal.

— Encycl. On a d’abord appliqué le nom de mu (solidus, solidi) à des monnaies d’or et d’argent. Le sou d’or remplaça sous Constantin ï’aureus, monnaie jusque-là en usage dans l’empire romain ; on en taillait 78 à la livre et chaque sou pesait 84 grains (4Sr,452). Les subdivisions du sou d’or étaient : la moitié (mihhii’i), le tiers (triens) et le quurt (quadrans) ; mais le triens était le plus usité j les autres subdivisions paraissent même n’avoir été que des monnaies de compte.

Les Francs adoptèrent le système monétaire des Romains, et le sou d’or figura parmi les monnaies des rois de la première et de la deuxième race ; mais on frappa surtout des triens ou tiers de sou d’or ; il nous en est parvenu quelques-uns de Ciotaire II, Dagobert et Clovis II, portant au droit l’efrigie du roi et au revers une croix et la marque de l’atelier monétaire : AG. (Autun), BR. (Saint-LûJ, IS. (Isernore), CA. (Châlons-sur-Marne), TU. (Trêves), etc. Le sou d’or valait, sous Cliarlemagne, environ 120 francs de notre monnaie.

Quelques érudits font remonter également h Constantin la création du sou d’argent ; d’autres le donnent comme particulier aux Francs et affirment que les Romains ne connurent jamais que le sou d’or ; d’autres enfin disent que le sou d’argent, chez les Francs, n’était qu’une monnaie de compte et qu’on ne frappait que des deniers ; il se subdivisait en douze deniers. Le denier, sous Charlemagne, ayant