Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 4, Suj-Testadon.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1586 TEMP TEMP TEMP TEMP


l’écuyère, à revers, voire à chaudron, pour les acteurs ou les mascarades, ordinaires, cirées, vernies, chaussures de chasse, avates, pantoufles, escarpins, bottines de petites maltresses, chaussons de lisière, tout était là, dissimulant souvent sous une habile couche de cire noircie des blessures par lesquelles, suivant l’expression du poète :

. . . Ils auraient, vainqueurs du pantalon,
Poussé (le grands éclats de rire.

Tel était le Temple, véritable administration d’ailleurs, centre de commerce réel et considérable. Nous avons, à propos du Carreau du Temple, écrit plus haut le mot de Bourse. Il y à Bourse, en effet ; les agents de change s’appellent des bauces et des bauceresses (patrons, patronnessesj. Chose étrange, au Temple, le système décimal n’a pu encore parvenir à s’acclimater tout à fait. Naguère encore, on n’y comptait que par rond, croix, point, demi-point, pistole. Est-il nécessaire de traduire pistole par 10 francs, rond par sou, point par franc ? Croix et demi-croix est inoins connu : cela représentait une ancienne valeur équivalant à 6 francs ou à 3 francs.

C’est au vieux Temple que l’ouvrier hostile aux ennuis du ménage pouvait, sans avoir à s’inquiéter du blanchisseur, venir échanger, en donnant 0 fr. 60 de retour, sa chemise sale contre une propre. C’est au Temple que, pour 2 francs (quarante sous 1 pas un de plus, pas un de moins 1), le gandin du quartier trouvait, et trouve encore d’ailleurs, une casquette, un saute-en-barque, un pantalon, des soulires et une chemise. Costume complet 1 C’est au Temple que, bien postérieurement après l’usage de la Halte, s’est prolongé l’art d engueuler (qu’oti nous pardonne l’expression rabelaisienne). Malheur à l’imprudent qui critique ! La raillerie à l’emporte-pièce no le manquera pas et très-probablement fiap Iiera juste. Le Temple est, en somme, un étajlissement précieux pour les petites bourses, et bien des bourgeoises qui brillent à telle fête ne se vantent pas d’avoir acheté leurs chapeaux chez la— bonne faiseuse du marché ; mais on aurait tort de croire que ce n’est qu’un résidu de restes et de guenilles. Tel marchand de meubles, par exemple, a son échoppe sur le carreau et a en ville pour 100, 000 francs de marchandises en magasin. Tel vous vend pour 30 sous qui en deux heures vous fournira pour 10, 000 francs. Le Temple occupe, en outre, une population ouvrière considérable ; c’est, en un mot, un centre de commerce essentiel et dont Paris ne saurait plus se passer.

Le vieux Temple, si pittoresque, si curieux, dont nous venons de donner une idée, a servi souvent de thème à plus d’un de nos écrivains, qui y ont vu les uns un sujet de description, d autres un milieu propre à une intrigue romanesque. Citons d’abord, à tout seigneur tout honneur, quelques vers d’un poète. Théophile Gautier discrédite en ces termes le vieux Temple :

Bien n’est plus triste à voir dans ce vilain Paris,
Entre le ciel tout jaune et le pavé tout cris,
Que ne sont ces maisons laides et rechignées.
Les carreaux y sont faits de toiles d’araignées ;
Le toit pleure toujours comme un œil chassieux ;
Les murs, bâtis d’hier, semblent déjà tout vieux ;
Pas un seul par d’aplomb, pas une pierre égale.
Ils sont tous bourgeonnes, pleins de lèpre et de gale,
Pareils à des vieillards de débauches pourris,
Euioes sans grandeur et dignes de mépris.
Un bâton, comme un bras que la maigreur décharné,
Un lange sale au poing, sort de chaque lucarne ;
Ce ne sont, sur le bord des fenêtres, que pots,
Matelas a sécher, guenilles et drapeaux,
Si que chaque maison, dépassant ses murailles,
À l’air d’un ventre ouvert dont coulent les entrailles.

C’estau Temple que, dans un livre célèbre, les Mystères de Paris, Eugène Sue promène son lecteur à la suite de Rigolette et de Rodolphe, ses héros sympathiques. Après une description que nous croyons inutile de répéter, car elle ferait double emploi avec la nôtre, le romancier nous offre la grisette et le faux ouvrier en butte aux offres les plus séduisantes. « Monsieur, venez donc voir mes matelas ; c’est comme tout neuf. Je vais vous en découdre un coin. Vous verrez la fourniture ; on dirait de la laine d’agneau, tant c’est doux et blanc 1 — Ma jolie petite dame, j’ai des draps de belle toile, meilleurs que neufs, car leur première rudesse est passée. C’est souple comme un gant, fort comme une lame d’acier. — Mes gentils mariés, achetez-moi donc de ces couvertures. "Voyez, c’est moelleux, chaud et léger 1 on dirait de l’édredon ! C’est remis à neuf, ça n’a pas servi vingt fois ; voyons, ma petite dame, décidez votre mari ; donnez-moi votre pratique, je vous monterai votre ménage pas cher. Hier, j’ai eu une occasion superbe ; vous allez voir ça. Allons, entre » donc I la vue ne coûte rien 1 » L’occasion dont parle la marchande est un ancien secrétaire en bois de rose, dans lequel Rodolphe découvre une lettre qui jette un jour nouveau dans l’histoire de certains personnages du roman. Ce secrétaire a appartenu à l’un d’eux. Cette lettre dévoile les infamies du notaire Jacques Ferrand. On a un peu abusé de ces hasards prêtés par l’imagination des romanciers aux vieux bibelots du Temple. M. Victor Séjour, tout récemment encore, dans un gros mélodrame joué à l’Ambigu-Comique, tes Mystères du Temple, s’est servi d’une donnée analogue. Il nous montre un certain nombre de gens plus ou


moins intéressés à posséder certaine pièce importante, qu’ils savent être cousue dans la doublure d’un vieil habit, pousser cet habit à des enchères fabuleuses. Il nous présente une marquise du faubourg Saint-Germain, de la vieille roche en un mot, qui, pour rétablir ses affaires gravement embrouillées par un mari dissipateur, tient boutique, le jour, au Temple, sous le nom de la mère Remy, et le soir, la poche gonflée du gain de la journée, trône dans ses salons sous le nom de ses pères. Invraisemblance outrée jusqu’au drolatique, comme M. Victor Séjour, le coupable auteur des Fils de Charles-Quint, sait seul en élucubrer. Paul Féval, dans le Fils du diable, prend également le Temple pour le théâtre d une de ses scènes. Citons, enfin, la Marchande du Temple, drame de MM. Auguste Luchet et Desbuards, qui contient une Honde du Temple qui ne vaut pas —la peine d’être citée.

Cependant, cette agglomération de constructions en bois, que le temps minait chaque jour, offrait de perpétuelles craintes de danger. On frémit en songeant ce qu’eût été un incendie dévorant ce marché ; c’eût été une calamité publique. Divers projets de réédification furent mis à l’étude. Les événements en entravèrent l’exécution, et ce ne fut, nous l’avons dit, qu’en 1864 et 1865 que le nouveau Temple fut construit. C’est en ÏS53 que fut créée la place de ce nom. Le nouveau Temple, dont la forme se rapproche quelque peu de celle des Halles centrales, est presque entièrement construit en fer. Les colonnes seules sont en fonte, de même que les bahuts et galeries à jour au-dessus des clôtures en briques et au-dessous des lanternes des combles. Quant aux boutiques, elles sont de fonte et de fer pour le marché proprement dit et de bois pour l’annexe, c’est-à-dire pour la partie comprise entre ce que l’on appelle la rue Couverte et lu place de l’Ancienne-Rotonde. Le nouveau Temple, construction carrée bien proportionnée, bien régulière, contient deux mille quatre cents boutiques. Le chiffre d’affaires, qu’un recensement fait en 1860 par la chambre de commerce porte à 5, 031, 380 francs, s’est élevé. Le bâtiment est couvert en verre et en zinc et dépasse 25, 000 mètres carrés. Il a été, comme nous l’avons dit, terminé en deux ans sous la direction de M. de Mérendol, architecte, et de Mme veuve et enfants Joly d’Argentouil. L’immeuble, actuellement propriété de la Société financière qui a fait les avances de fonds nécessaires à son édification, fera retour à la ville dans un laps de cinquante ans, pendant lesquels cette Société paye à la caisse municipale une rente annuelle de 200, 000 francs.

À droite du Temple actuel ; et occupant la majeure partie de la place, s élève le square de ce nom. Ce square a une superficie de 7, 221 mètres. Les pelouses en occupent 3, 263, les allées 1, 717, les massifs 2, 035. Une grille de 370 mètres d’étendue l’entoure. C’est un des plus jolis squares de Paris. C’est pour le quartier un lieu de promenade et la vieille rue enfumée et boueuse avait bien besoin de cette éclaircie. C’est sur l’emplacement actuel du square et de la place du Temple que se trouvaient naguère le couvent, ancienne dépendance du Temple proprement dit, donné

par Louis XVIII à la princesse de Condé, et le jardin des bénédictines du Saint-Sacrement. Le couvent, converti sous le premier Empire en ministère ùos cultes, puis rendu, comme nous venons de le voir, à une destination religieuse, a été démoli en 1853.

TEMPLE s. f. (tan-ple). Pêche. Nom qu’on donne aux perches qui soutiennent les bourdigues.

— Techn. Outil à l’usage du charron, il Syn. de tempia.

TEMPLE (le), village du dép. de Loir-et-Cher, cant. de Mondoubleau, arrond. et à 20 kilora. de Vendôme, à 52 kilom. de Blois ; 369 hab. On y remarque les vestiges d’une commanderie de templiers et le château de la Fredonuière, bâti dans le style de la fin du xve siècle, sur l’emplacement de celui où fut tramée la conjuration d’Amboise.

TEMPLE-SUR-LOT (le), village du Lotet-Garonne, cant. de Sainte-Livrade, arrond. et à 16 kilom. de Villeneuve, à 30 kilom. d’Agen ; 1, 154 hab. Église du xve siècle.

TEMPLE (sir William), célèbre homme d’Etat anglais, né à Londres en 1628, mort en 1699. Il était fils de sir John Temple, maître des rôles d’Irlande, connu comme auteur d’une Histoire de la réuolte irlandaise de 164 i. Élevé d’abord par son oncle, Henri Hammond, théologien distingué et zélé royaliste, il fut envoyé plus tard à l’université de Cambridge ; mais, au rapport de sa propre sœur, lady Giffart, qui a écrit sa biographie, il y mena une vie aussi joyeuse que paresseuse. En 1648, il partit pour le continent, passa deux ans en France, visita ensuite la Hollande, les Flandres et l’Allemagne, et revint en Angleterre possédant à fond les langues française et espagnole. Bien que son père ne fût pas riche et qu’il eût même été privé un certain temps de son emploi de maître des rôles, William n’embrassa d’abord aucune carrière et vécut au sein de sa famille en Irlande, après avoir épousé, en 1054, la fille de Pierre Osborne, gouverneur de l’île.de Wight, pour laquelle il éprouvait depuis plusieurs années


un profond attachement. En 1660, il fut élu, snns avoir posé sa candidature et à son corps défendant en quelque sorte, membre de la convention d’Irlande pour le comté de Carlow et, après la restauration, fut envoyé par le même comté au premier Parlement régulier, où il eut pour collègues son père et son frère puîné. En juillet 1661, il fut l’un des commissaires chargés d’aller attendre le roi et d’appuyer auprès de ce prince la mise à exécution de diverses mesures relatives aux intérêts de l’Irlande. En 1663, il alla se fixer en Angleterre et fut recommandé par le ddc d’Ûrmond à. lord Arlington, secrétaire d’État, qui le prit en grande affection et le fit charger, en 1665, d une mission secrète auprès de l’évêque de Munster, qu’il s’agissait de mettre en mouvement contre la Hollande, alors en guerre avec l’Angleterre. Bien que l’envoyé n’eût pas atteint le but désiré, il avait fuit preuve dans cette négociation des talents d’un diplomate consommé et parut à Arlington l’homme le plus capable d’occuper le poste de résident de l’Angleterre à Bruxelles. Mais bientôt après (décembre 1667), il fut envoyé à La Haye et y décida de la conclusion du fumeux traité de la Triple-Alliance entre l’Angleterre, la Hollande et la Suède. De là, il passa, comme ambassadeur, à Aix-la-Chapelle, où il eut une part importante à la conclusion de la paix entre l’Espagne et la France. Il résida dans cette villa jusqu’en 1670, toujours fidèle à la politique qu’il avait inaugurée parle traité de la Triple-Alliance ; mais, dans cet intervalle, un revirement complet s’était opéré dans les desseins de Charles II, qui étuit devenu l’allié secret de la France, et Temple, brusquement rappelé et ne voulant pas seconder une politique si opposée à celle qu’il avait suivie jusqu’alors, quitta ses fonctions. On dit hautement à cette époque en Angleterre que sa démission avait été une des conditions imposées par le gouvernement français. Il vécut dans la retraite jusqu’en 1674, où il fut rappelé pour conclure à Londres un traité de paix avec la Hollande. On lui offrit ensuite l’ambassade d’Espagne, mais il la refusa pour reprendre son ancien poste à La Haye, où il prit la part la plus importante aux négociations qui amenèrent le traité de Nimègue (1678), ainsi qu’à celles du mariage de la princesse Marie, nièce de Charles II, avec le prince d’Orange. À son retour à Londres, on voulut le faire entrer au ministère, mais il refusa et déclara que sa carrière politique était terminée. Les offres brillantes que lui fit plus tard Guillaume ne purent le faire revenir sur cette résolution, et il vécut retiré dans ses terres, s’occupant de travaux littéraires et d’études agricoles. Sir James Mackintosh nous paraît l’avoir, bien jugé dans les lignes suivantes:« Il semble être le modèle du négociateur, unissant la politesse et l’adresse à l’honnêteté. Son mérite, au point de vue de la politique intérieure, est aussi fort grand; à une époque d’événements critiques, il se montra à la fois partisan de la liberté et ennemi de tout ce qui aurait pu troubler le repos public. « Johnson, de son côté, appréciant en lui l’écrivain, dit « qu’il fut le premier qui donna de la cadence à la prose anglaise. » Un des esprits les plus fins de ce temps, M. H. Rigault, a jugé ainsi qu’il sqit cet homme politique:Temple, dit-il, ne fut pas un grand homme d’État ; il craignait les orages de la vie politique dans un État libre, et quand Guillaume III vint le visiter dans son verger pour le ramener du jardinage au ministère. Temple lui montra, comme Dioclétien, Bes fleurs, ses légumes et les abricots dont se moque M. Macaulay. Il se souvint qu’Horace, son chef d’école, avait refusé d’être le secrétaire d’Auguste, et il repoussa le portefeuille, se contentant, comme le dit très-bien Basnage, d’en avoir paru digne. Temple n’est pas un héros, c’est un sage, et, comme l’héroïsme est rare, on peut se rabattre sur la sagesse, quand on la rencontre, et n’être pas mécontent. Le désintéressement de Temple n’est pas d’un exemple dangereux. Les hommes seront toujours plus tentés par l’éclat des grandes places que par les douceurs du repos. Temple a vu le feu diplomatiquement, et il a eu son jour de victoire. Le traité de la Triple-Alliance fit sa réputation en Europe. Sans doute, il ne compte pas dans sa carrière beaucoup d’exploits comme celui-là ; mais alors même que ses services jetèrent inoins-d’éclat, ils furent toujours habiles et honorables. Ce n’est pas un grand politique, c’est surtout un homme de lettres qui, ayant appris à se connaître lui-même et sachant que, dans l’art de conduire les hommes, il entre encore plus de volonté que d’esprit, s’éloigna sagement des affaires, où il apportait plus d’esprit que de volonté. Il n’est pas certain que cette sobriété d’ambition ait privé l’Angleterre d’un grand ministre, et il est sûr qu’elle lui a donné un excellent écrivain. »

Ses œuvres furent publiées à diverses reprises; la meilleure édition est celle de 1814 (4 vol. in-8°). Les parties suivantes ont été traduites en français:Remarques sur l’état des Provinces-Unies (1674, in-8°) ; Œuvres mêlées (Utrecht, iG93, in-12) ; Introduction à l’histoire d’Angleterre (Amsterdam, 1695, in-12) ; Lettres écrites pendant ses ambassades (1700-1725, 6 vol. in-12) ; Mémoires, de 1672 à 1679 (Amsterdam, 1708, in-12); Nouveaux mémoires (La Haye, 1729, in-12). Outre la Biographie de William Temple, écrite par sa sœur


lady Giffart, et qui se trouve en tête de l’édition de ses œuvres publiée en 1731, on peut encore consulter avec fruit : Mémoires sur la vie et les négociations de sir William Temple, par Abel Boyer (Londres, 1714, in-8°) ; Mémoires sur la vie, les œuvres et la correspondance de sir William Temple, par Courtenay (Londres, 1836, 2 vol.).

TEMPLE (John), homme politique anglais, fils du précédent, mort en 1689. Il se lit remarquer par son mérite, prit part de bonne heure aux affaires publiques et fut nommé, en 1689, secrétaire de la guerre par Guillaume III. Depuis fort peu de temps il exerçait ces fonctions, lorsqu’il se fit conduire un jour sous le pont de Londres et se précipita dans la Tamise, où il trouva la mort. On trouva dans le bateau d’où il s’était jeté un billet ainsi conçu : « La folie que j’ai eue d’entreprendre une tâche au-dessus de mes moyens a causé beaucoup de préjudice au roi et au royaume. Je lui souhaite toutes sortes de prospérités et des serviteurs plus habiles que John Temple. » La véritable cause de son suicide provenait, dit-on, du chagrin qu’il avait eu en voyant le général Hamilton, dont il s’était porté garant, trahir le roi Guillaume et passer dans les rangs des jacobites. Son père, William Temple, éprouva une vive douleur de cette mort, qu’il ne pouvait blâmer, car il était partisan du suicide. « Un homme sage, dit-il à quelqu’un qui le consolait, est le maître de disposer de lui-même, et il est en droit d’abréger sa vie autant qu’il lui plaît. »

TEMPLE (sir William), diplomate anglais, né à Londres en 1788, mort en 1856. Il était frère du célèbre lord Palmerston. Peu après avoir terminé ses études à Cambridge, il entra dans la diplomatie et fut successivement envoyé comme secrétaire de légation, puis d’ambassade à La Haye, à Vienne, à Stockholm, à Francfort (1817), à Berlin (1823), k Saint-Pétersbourg (iS28). Après avoir occupé pendant quelques mois les fonctions de chargé d’affaires à Dresde (1832), William Temple fut envoyé comme ministre plénipotentiaire à Naples, où il resta pendant près de vingt ans. Comme il avait des idées très-libérales, il fit inutilement, à diverses reprises, des représentations au roi Ferdinand sur le despotisme odieux qu’il faisait peser sur ses sujets. En 1848, il se joignit avec aussi peu de succès à M. Gladstone pour essayer de faire accorder aux Napolitains quelques réformes réclamées par l’opinion. Sa santé s’étant altérée, il demanda son rappel et mourut au moment où il allait entrer à la Chambre haute.

TEMPLEMAN (Peter), médecin anglais, né en 1711, mort en 1769. Il abandonna la carrière ecclésiastique pour la profession médicale, alla suivre les cours de Boerhaave à Leyde, puis alla exercer son art à Londres (1739). Il devint par la suite conservateur du salon de lecture au Muséum britannique (1753), puis secrétaire de la Société des arts, des manufactures et du commerce (1700). L’Académie des sciences de Paris le reçut au nombre de ses membres correspondants. On lui doit : Remarques et observations curieuses en physique, anatomie, chirurgie, chimie, botanique et médecine (1753-1754, 2 vol.) et des traductions des Voyages en Égypte et en Nubie de Norden (1757, in-fol.) ; du Choix de cas et consultations en médecine du docteur Woodward (in-8°).

TEMPLERI (Joseph de), grammairien et littérateur français. V. Leven.

TEMPLET s. m. (tan-plè). Techn. Outil a l’usage des relieurs, il Syn. de thmpià.

TEMPLETONIE s. f. (tan-ple-to-nî — de Templeton, botan. angl.). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des légumineuses, tribu des lotées, comprenant deux espèces, qui croissent en Australie.

TEMPLEUVE, bourg et comm. de France (Nord), sur un affluent de la Marcq, cant. de Cysoing, arrond. et à 18 kilom. de Lille ; pop, aggl., 957 hab. — pop. tôt., 2, 966 hab. Filatures et tissage mécanique ; fabriques de sucre. L’église, qui date de l’époque romane, est remarquable par son architecture et renferme de curieuses stalles eu bois sculpté.

TEMPLEUVE, bourg de Belgique, province de Hainaut, station du chemin de fer de Courtrai à Tournay, à 18 kilom. de cette dernière ville. ; 3, 456 hab. Fabriques de toiles ; commerce de miel.

TEMPLEVORE, petite ville d’Irlande, sur le chemin de fer de Dublin à Cork, entre Nenagh et Thurles, sur la rivière Suir. Elle doit son origine aux templiers et renferme de vastes casernes d’infanterie. Aux environs s’élève la charmante résidence de sir John C. Carden. On y entre par les ruines d’un vieux château qui appartenait aux chevaliers du Temple. Près du château se voit un lac, que bordent les ruines d’un large donjon carré et celles d’un prieuré où l’on admire une belle fenêtre gothique. A 5 milles de Templevore se dressent les montagnes du Devils’Bit (Morsure du diable), ainsi nommées d’une brèche qui, vue d’une certaine distance, semble avoir été ouverte par la dont d’un géant.

TEMPLIER s. m. (tem-pli-é). Chevalier de