Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 4, Suj-Testadon.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1316

SYMM

lents (environ 66,000 francs) de fortune, et au-dessus ;

Propriété. Partie taxée.

Taxe

du vingtième.

500 talents. — = îoo talents. 5 talents, 5

100 — - = 20 — 1 50 — - = io — 30 mines.

9 —

15 — - = 3 5

12 — = s — et 720 drachmes. 5 24 mines.

Seconde classe. Citoyens ayant 6 talents (environ 33,000 francs) de fortune, et au-dessus, mais moins de 12 talents :

Propriété. Partie taxée. 1

Taxe du vingtième.

11 talents. —l tal. 50 mines. 550 drachmes. 6

10 — - = 1 — 40 — 500 6

8 — - = 1—20 — 400 6

7 — - = 1—10 — 3506

6 — -=1 — 300 6

Troisième classe. Citoyens ayant î talents (n,000 francs) de fortune, et au-dessus, mais moins de 6 talents :

Propriété. Partie taxée. Taxe du vingtième. 5 talents. — = 37 1/2 mines. 187 1/2 drachmes.

1 4 — - = 30 — 150 8

3 — - = 22 1/2 — 112 1/2 21/2— -=18 3/4 — 93 3/4 1 2 — -=15 — 75 8

Quatrième classe. Citoyens ayant 25 raines (2,000 francs) de fortune, et au-dessus, mais moins de 2 talents, :

Propriété. Partie taxée. Taxe

<■ du vingtième.

11/2 talent. — = 900 drachmes. 45 drachmes. ’ 10

1 — - = 600 — SO 10

45 mines. — = 450 — 22 1/2-10 ’

30 — -=300 — 1510

25 — -=250 — 12 1/2-10 ’

Chacun devait payer la taxe qui lui était imposée dans la tribu où se trouvait située sa propriété territoriale, comme on le voit dans le discours de Démosthène contre Polyclès. Si quelqu’un refusait de payer, il s’exposait par là même à un décret de confiscation. Nul ne pouvait être exempté de la taxe, pas même les descendants d Harmodius et d’Aristogiton.

À partir de l’année 358 avant notre ère, les symmories furent chargées de l’armement des navires de guerre. Jusqu’alors, cette contribution importante avait été demandée aux triérarques. La loi qui en chargea les. symmories fut bientôt attaquée, soit qu’elle présentât des clauses qui étaient peu en rapport avec les besoins de la flotte, soit qu’elle fût mal exécutée. Démosthène l’attaqua, en 354, dans son discours Sur les symmories, qu’on appelle aussi le discours Sur les classes d’armateurs, en ne considérant la symmorie qu’au point de vue de la contribution navale. Il disait que la flotte, par cette loi, était menée à sa ruine ; que les riches en éludaient les prescriptions et s’en tiraient à peu de frais. En conséquence, Démosthène proposait à la loi sur les symmories les modifications suivantes : il demandait que te nombre total des membres de ces classes fût nominalement élevé de douze cents à deux mille, de telle façon.qu’après avoir mis de côté tous ceux qui pouvaient être exempts de charges, comme les mineurs et les orphelins, il restât effectivement encore douze cents contribuables. De même que dans l’autre système, ces douze cents pouvaient être divisés en vingt symmories de soixante membres ; mais tous étaient des membres réels. En outre, le réformateur subdivisait chaque symmorie en cinq fractions de douze personnes chacune, six prises parmi les plus riches et six parmi les moins capables de payer la taxe ; il formait donc, par cette subdivision, cent petites symmories. Ce discours de Démosthène, malgré la sécheresse des détails techniques et des chiffres, présente un intérêt d’autant plus grand, que l’orateur n’avait pas plus de trente et un ans à l’époque où il le prononça, et qu’il y montra cependant la prudence éclairée d’un homme d’État. On ne croit pas que la loi proposée par Démosthène ait été adoptée. Il se plaignit, en effet, do

SYMP

nouveau, dans sa première Philippique (332 av. J.-C), de ce que les navires n’étaient jamais équipés lorsqu’ils devaient l’être ; mais la situation politique d’Athènes était alors rendue trop grave par les entreprises du roi de Macédoine, pour qu’on ne remédiât pas aux défauts de l’administration ; aussi Démosthène, nommé surintendant de la flotte, put-il introduire alors les réformes qu’il avait réclamées auparavant, et modifier l’organisation de la trièrarchie ainsi que de la symmorie.

SYMMORPHE s. m. (simm-mor-fe). Ornith. Genre d’oiseaux, du groupe des traquets ou motteux, dont l’espèce type habite 1 Australie.

SYMMORPHÛCÈRE s. m. (simm-mor-fosè-re — du gr. summorphos, conforme ; keras, corne). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétrainères, de la famille des charançons, tribu des brenthides, dont l’espèce type habite l’Amérique du Sud.

SYMONDS (sir William), contre-amiral anglais, né le 24 septembre 1782, mort le 28 mars 1856. Il entra en 1794 dans la marine, servit longtemps sous Nelson et devint en 1819 commandant du port de Malte. Ce fut là qu’il conçut l’idée des améliorations à introduire dans l’art de la construction des vaisseaux, tl fit construire d’après ses plans la corvette la Colombine en 1826 et le brick le Pantaléon en 1831. En 1832, il fut nommé par sir James Graham inspecteur de la marine. Il conserva cette fonction jusqu’en 1847. 180 navires de divers rangs furent construits pendant une période de seize ans sous l’inspection de Symonds, qui introduisit dans leur construction d’importantes modifications. En 1854, il fut inscrit en qualité de contre-amiral au cadre de retraite. Il était membre de la Société royale et publia plusieurs ouvrages, parmi lesquels on cite^celui intitulé : Èistory of naval architecture.

SYMPATHIE s. f. (sain-pa-tï — grec sumpathia, mot que les Latins ont traduit exactement par compassio, et qui est formé de sun, avec, et de pathos, passion, sentiment de l’âme ; de pathein, éprouver, ressentir). Correspondance que les anciens imaginaient entre les qualités de certains corps ; aptitude qu’ont certains corps à s’unir, à se pénétrer : C’est par sympathie que le mercure s’unit à l’or, que le fer s’attache à l’aimant. (Acad.) Il Sens vieilli.

— Attrait, penchant naturel vers une chose  : Il y a dans les âmes une sympathie aoec les sons. (Ste-Beuve.)

— Penchant naturel à partager les sentiments, les impressions que les autres éprouvent : La sympathies sert en nous de contrepoids à l’intérêt personnel. (Acad.) Il n’est point de souffrance que la sympathie n’allège. (Lamenn.)

— Convenance, rapport d’humeurs et d’inclinations, penchant instinctif qui attire deux personnes l’une vers l’autre : Eprouver de ta sympathie pour quelqu’un. Ne sentir pour quelqu’un aucune sympathie. (Acad.) Il faut lie l harmonie dans les sentiments et de l’opposition dans les caractères pour que l’amour naisse à la fois de la sympathie et de la diversité’. (Mme de Staei.) La sympathie pour les Grecs modernes est une tradition de cœur en France. (Boissonade.) L’austérité des mœurs nous inspire plus de respect que de sympathie. (Latenu.) La sympathie est un commencement de fascination. (A. Fée.) L’amitié nuit d’une sympathie involontaire ou du sentiment de l’estime. (L’abbé Bautain.) Ou éprouve de la sympathie pour une jeune fille qui a d<i naturel. (Théry.) Si quelquefois l’amour naît de la sympathie, quelquefois aussi la sympathie JiaiV uniquement de l’amour. (De Gérando.) La sympathie, n’en doutons pas, est l’un des plus grands ressorts de la sociabilité. (Cabanis.) Pour être parfaite et faire le bonheur de deux individus, la sympathie doit être éprouvée par eux simultanément et au même degré. (S.-Dubay.) Un sentiment de sympathie fait éprouver à l’homme un besoin d’exciter en autrui te sentiment qu’il éprouve, (De Barante.) La sympathie ne se réduit pas à égalisé- des sentiments discordants, elle porte tes hommes à s’enlr’aider, (A. Jacques.) Les fortes sympathies se révèlent spontanément. (H<ae Keybaud.) L’homme n’est rien par lui-même, il n’est rien tout seul, il n’est quelque chose que par les sympathies qui sont en lui. (Ballanche.) Une sympathie irrésistibte attire les femmes vers ce qui souffre. (Lamenn.) La sympathie morale n’est qu’un cas de la sympathie générale. (Cousin.)

— Jeux. Sympathie ou antipathie, Nom d’un jeu de cartes et de hasard qui se joue entre un banquier et un nombre indéterminé de pontes, et qui consiste en ceci : le banquier, tirant deux cartes d’un jeu entier, sans les montrer, demande à chaque joueur s’il désire antipathie ou sympathie, puis, la réponse faite, il les jette à découvert sur le tapis. Il y a sympathie quand les cartes sont toutes deux rouges ou noires, et antipathie quand l’une est rouge et l’autre noire. Si le joueur a deviné juste, il reçoit du banquier une somme égale à celle qu’il a exposée ; dans le cas contraire, il perd son enjeu, qui est acquis au banquier.

— Peint. Propriété qu’ont certaines couleurs de se faire mutuellement valoir par

SYMP

leur rapprochement, ou qui, mêlées ensemble, se modifient l’une par l’autre agréablement.

— Physiol. Relation qui existe entre différents organes de l’économie et qui fait que, lorsqu’un de ces organes est affecté d’une manière quelconque, les autres organes qui sympathisent avec ce dernier se trouvent consécutivement affectés : Les gros intestins sont liés avec le diaphragme par les nœuds d’une étroite sympathie. (Richerand.) Nonseulement les sympathies unissent tes parties d’un même organe, mais les organes divers d’un même appareil. (Richerand.) La sensibilité et la contractilité étant augmentées dans un point le sont bientôt dans plusieurs autres ; c’est la sympathie. (Broussais.)

— Méd. Poudre de sympathie, Sulfate de cuivre en poudre, qui passait autrefois pour avoir la propriété de guérir les blessures, même à distance, lorsqu’on le jetait sur le sang extravasé du blessé : La poudre de sympathik est une chimère dont on est désabusé depuis longtemps. (Acad.)

Ne t’a-t-on point parlé d’une source de vie Que nomment nos guerriers poudre de sympathie ?

Corneille.

— Encycl. Physiol. L’histoire des sympathies se rapporte à la théorie physiologique des actions réflexes (v. réflexe), sur lesquelles la science est loin d’avoir dit encore son dernier mot. Un organe est en sympathie avec un autre, dit Barthez, lorsque certaine impression, perçue par la cause de l’individualité vitale dans un de ces organes, détermine cette cause à produire dans l’autre une affection insolite de sensation, de mouvement ou de quelque espèce que ce soit. Ainsi, pendant la grossesse, il survient des envies de vomir et un mouvement de fluxion du côté des mamelles. Cependant, l’estomac ni les glandes mammaires n’ont reçu aucune impression directe ; l’utérus seul a subi des modifications, et c’est par sympathie que les autres organes sont affectés. La connaissance des sympathies est une des bases de la médecine-, c’est donc avec raison que Barthez et Broussais en recommandent l’étude. Mais s’il est possible de déterminer quels sont les organes qui sympathisent avec tels autres, s’il est possible de connaître l’action de tel organe sur tel autre, la science est loin de pouvoir nous dire encore la cause et le mécanisme des sympathies. Les organes génitaux et le larynx prennent un développement rapide et considérable à l’époque de la puberté ; mais quel rapport existe-t-il entre eux, quelle liaison intime les unit, c’est ce que nous ignorons. L’impression d’un air froid et humide vient-elle affecter la peau couverte de sueur, aussitôt les follicules muqueux et les capillaires sanguins de l’intérieur des bronches s’engorgent et s’enflamment, sans que nous puissions déterminer la cause de cette relation. Sans doute, on peut invoquer l’influence du système nerveux ; mais on n’en reste pas moins dans l’ignorance sur le mode d’action. Plusieurs médecins d’un mérite incontestable ont essayé de classer les sympathies. Ainsi, Barthez distingue les synergies et les sympathies ; Tissot les divise en sympathies actives et passives ; Hunter, en sympathies par continuité et par contiguïté ; nichât en fait des aberrations de forces vitales et reconnaît des sympathies de sensibilité et de contractilité. Toutes ces opinions plus ou moins erronées n’ont pas apporté un grand jour dans la question, et aujourd’hui, dans l’état actuel de la science, nous ne pouvons guère qu’étudier en particulier les sympathies de chaque système et de chaque organe.

Sympathies physiologiques. Les sympathies ne se manifestent pas seulement à l’état de maladie ; on observe des sympathies physiologiques : ce sont celles qui accompagnent l’exercice naturel, régulier d’une fonction quelconque, et la plupart des fonctions organiques présentent des phénomènes de cette nature. Dès qu’un organe se trouve impressionné, avec ou sans perception d’uno sensation, le cerveau ou la moelle épinière réagit sans que l’individu en ait conscience, soit sur cet organe, soit sur un autre, et lo système nerveux est le moyen de transmission. Les sympathies sont donc des actions réflexes dans lesquelles une impression non perçue, transmise en générai par les nerfs du grand sympathique jusqu’à la moelle épinière, détermine ensuite une action motrice involontaire transmise par des tubes nerveux moteurs qui, généralement, viennent du grand sympathique, mais quelquefois aussi des nerfs de la vie animale. L’incitation motrice se rend ici sur les vaisseaux d’une part et en premier lieu, vaisseaux que nous savons être munis de fibres contractiles ; puis, d’autre part, sur les conduits excréteurs de tous ordres, et enfin sur les viscères creux à parois composées de fibres cellules et, qui plus est, sur le cœur (Littré et Robin, ùict.). Comme exemple de sympathie physiologique, on pourrait citer la teuuanee au sommeil, qui se manifeste pendant le travail de la digestion.

Sympathies pathologiques. L’irritation d’un organe produit deux sortes de phénomènes, les uns locaux, les autres généraux. Les premiers ne sont que l’expression de l’organe souffrant ; les seconds sont le résultat de l’influence qu’il exerce sur les autres

SYMP

tissus ou appareils de l’économie. Ainsi, l’estomac enflammé donne une sensation de douleur, de chaleur à l’épigastre, et la douleur est augmentée à la suite de l’ingestion de substances irritantes ; ce sont les phénomènes locaux ; mais, pour peu que la phleginasie soit intense, on observe des phénomènes morbides du côté du cerveau, du poumon et dans d’autres organes différents ; ce sont ces symptômes généraux qui constituent les sympathies pathologiques. Il existe des sympathies entre tous les organes, entre tous les tissus ; mais, pendant la santé, ces relations sont, pour ainsi dire, à l’état latent pour la plupart, tandis qu’une perturbation dans le jeu des organes les met en évidence, ce oui porterait à croire que le3 sympathies morbides ne sont qu’une exagération des sympathies physiologiques.

— Philos. Il n’est pas nécessaire de prouver que l’homme est doué de sympathie, qu’il est capable de ressentir les peines et les joies de son semblable, c’est un fait incontesté ; mais il est bon d’analyser cette faculté, de la distinguer dans ses éléments et dans ses modifications essentielles. Précisons d’abord son étendue. La sympathie s’étend jusqu’aux peines des hommes qu’on ne connaît pas, qui sont indifférents ; il sut’fitquenossensvoient les signes extérieurs de ces peines. D’autre part, il n’est pas d’homme qui soit absolument incapable de sympathie, et cette faculté, comme celle de l’intelligence, se retrouve toujours à quelque degré, dans tous les êtres humains, sans en excepter même les plus dégradés. D’où vient-elle ? Qu’est-elle au fond ? Dès qu’on réfléchit un peu, on voit qu’aucun contre-coup réel ne se produisant des sens d’un homme dans les nôtres, nous ne pouvons nous faire une idée de la manière dont cet homme est affecté qu’en nous mettant à sa place, en nous supposant nous-mêmes dans la situation où il se trouve. La sympathie apparaît donc d’abord comme l’effet d’un phénomène d’imagination qui nous transporte hois de notre position et nous met dans celle d’un autre. Ce phénomène, qui pourrait être volontaire assurément, est néanmoins involontaire dans la plupart des cas ; il est extrêmement rapide, presque instantané, comme la sollicitation d un instinct. • Quand nous voyons, dit Smith, un coup dirigé contre quelqu’un et prêt à atteindre son bras ou sa jambe, nous retirons naturellement notre bras ou notre jambe et, lorsque le coup est porté, nous le sentons en quelque manière et nous recevons une impression en même temps que celui qui est frappé. Lorsque les gens du peuple contemplent un danseur de corde, ils tournent et balancent leur corps, comme ils voient que fuit le danseur et comme ils sentent qu’ils devraient faire eux-mêmes s’ils étaient sur la corde. Les personnes dont la constitution est faible et les nerfs délicats, lorsqu’elles voient dans les rues les ulcères que certains mendiants expesentaux regards, se plaignent d’éprouver une sensation douloureusé dans la partie de leur corps correspondante & cette qui est affectée chez ces infortunés. ■ Voilà des exemples propres à montrer le caractère spontané, irréfléchi et tout-puissant de ce jeu de l’imagination. A présent, ce phénomène est-il indépendant des autres facultés de l’esprit ? A priori, on comprend que cela ne doit pas être. En ce cas, quelles sont les facultés ou les idées qui secondent, facilitent le phénomène de la sympathie ? quelles sont celles qui l’empêchent ou l’entravent ? D’abord, il est clair qua le don de sympathiser doit être en chaque homme proportionné à l’étendue et à la force de son imagination. S’il sympathise, en effets c’est qu’il s imagine être à la place du sujet qui souffre et sentir ses souffrances. Il sentira d’autant plus qu’il se rappellera avec plus de vivacité soit des douleurs identiques qu’il a éprouvées autrefois, soit des douleurs analogues, ce qui relève de l’imagination. Une nature bornée, peu imaginative, qui ne garde pas le souvenir de ses impressions, qui ne suit pas bien les effets et les causes, est donc, on le voit, infiniment moins capable de sympathie qu’un esprit de poëte, de moraliste. Ceux-ci sont même parfois, àcet égard, les victimes d’uno imagination trop prompte et trop vive qui, k chaque instant, leur inflige de véritables supplices par le spectacle des souffrances d’autrui. Pour qu’un homme puisse compatir aux maux d’un autre, pour qu’il puisse se mettre, ce qui est d’abord indispensable, à la place de cet autre, il faut qu’il ait clairement eu d’instinct l’idée qu’il est lui-même le semblable, l’égal de cet autre. Au fond de la sympathie on trouve, comme cause ou comme condition, cette idée nécessaire que le sujet souffrant est un semblable, un autre soi-même. Ce qui ie prouve, c’est que la sympathie devient de plus en plus difficile, et même impossible pour nous, à mesure qu’il s’agit d’êtres de plus en plus dissemblables. Or, l’orgueil peut porter une personne à méconnaître, dans un autre homme, les traits de la similitude foncière et l’égalité originelle. Il arrivera alors que cette personne deviendra insensible, comme s’il s agissait réellement d’un animal tout k fait au-dessous de l’espèce humaine. À cet égard, l’histoire du passé fournit des confirmations malheureusement trop certaines. Que de faits ne pourrait-on pas mentionner prouvant que les hommes d’une caste ou d’un ordre prétendu supérieur,