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TYNE

un écrivain, consiste surtout à dégager les expériences de physique et de chimie de tous les accessoires qui leur font perdre souvent, aux yeux du public, leur véritable sifnification ; il évite en général de se servir es machines et des instruments compliqués ; il fait ses prodiges avec les objets les plus ordinaires et les plus communs. Aussi est-ce avec un véritable enthousiasme que ses auditeurs parlent généralement de lui. Il y a toujours foule à la Royal Institution le jour de ses leçons. Du reste, M. Tyndall est plutôt un vulgarisateur qu’un chercheur proprement dit ou un théoricien original. Maniant très-facilement la parole, il semble né pour enseigner, pour exposer, pour instruire en causant. » Trop savant pour ne point être libre penseur, M, Tyndall s’est attiré la colère des théologiens anglais, notamment par les idées pleines de hardiesse qu’il a émises, en 1874, dans son discours d’ouverture au congrès de l’Association pour l’avancement des sciences, relativement à l’origine de l’univers. Aux attaques dont il a été l’objet, l’éminent physicien s’est borné à répondre que la religion est une affaire de sentiment et d’émotion à laquelle l’intelligenoe et la raison n’ont rien à voir. M. Tyndall s’est fait connaître non-seulement en Angleterre, mais encore en Europe, par ses travaux sur la chaleur considérée comme un mode de mouvement, sur l’électricité, sur les glaciers, sur les signaux en mer. À la solidité du fond, a la nouveauté des aperçus, à l’originalité des vues scientifiques, se joignent dans ses ouvrages le charme d’un style naturel et très-despriptif, et une extrême clarté d’analyse, qui leur donne un grand attrait. Chargé en 1873 par la corporation de Trinity House de déterminer la distance à laquelle les signaux ordinaires de brume peuvent être entendus en mer et de rechercher la véritable cause des variations de cette distance selon les conditions atmosphériques, il fut amené à constater que toute cause qui tend a diminuer la transparence optique de l’atmosphère tend à augmenter sa transparence acoustique. Nous citerons de lui les ouvrages suivants, qui ont été traduits en français : De la chaleur considérée comme un mode de mouvement, trad. par l’abbé Moigno (1864, jn-12), livre extrêmement remarquable, dont la dernière édition (1874) contient une théorie nouvelle de la constitution des comètes et de la formation de leur queue, basée sur de fort curieuses expériences ; Sur la radiation, trad. par le même (1865, in-12) ; Programme d un cours sur les phénomènes et les théories électriques (1871, in-18) ; Dans les montagnes, trad. par Lartet (1874, in-18) ; les Glaciers et les transformations de l’eau (1874, in-8»), livre d une lecture attachante, qui résume admirablement tout ce qu’on sait sur ce sujet, etc.

TYNDARE ou TINDARO, anciennement Tyndarium, cap de Sicile, sur la côte N., à } ? kiloin. S.-E. de Patti, près des ruines de 1 ancienne Tyndaris.

TYNDARE, anciennement Tyndaris, ancienne ville de Sicile, sur la cote N., a l’O. de Myles. Régulus y fut, battu par les Carthaginois en 257 avant notre ère. Sur les ruines de la ville s’élève une chapelle appelée Santa-Maria-di-Tindaro.

TYNDARE, fils d’CEbalus, roi de Sparte. Il succéda a son père, mais fut chassé par son frère Hippocoon, se retira alors en Étolie, près du roi Thestius, dont il épousa la filleLéda, et aida ce prince a lutter contre ses turbulents voisins. Quelque temps après, Hercule le rétablit sur son trône. Léda le rendit père de Timandre, Clytemnestre, Philonoé, Hélène, Castor et Pollux. Toutefois, d’après des écrivains anciens, ces trois derniers étaient issus du commerce de Jupiter et de Léda. Lorsqu’il vit sa fille Hélène recherchée par la plupart des princes de la Grèce, il réunit les prétendants et leur fit jurer que tous s’uniraient pour venger Hélène et son époux, si l’un ou l’autre était outragé. Par la suite, il fit venir à Sparte son gendre Ménélas et abdiqua en sa faveur.

TYNDARIDÉË s..f, (tain-da-ri-dé). Bot. Genre d’algues, de la tribu des zygnémées ou conjuguées.

TYNDAHIDES s. m. pi. (tain-da-ri-de). Mythol. gr. Nom patronymique de Castor et Pollux, fils de Tyndare, selon Homère.

TYNE, rivière d’Angleterre (Northumberlaudj. Elle prend sa source à la frontière de l’Écosse et est formée par la réunion de la North-Tyne et de la South-Tyne. Elle se dirige au S.-E., baigne Neweastle, North-Shields et Tynemouth, reçoit la Derwent et se jette dans la mer du Nord, après un cours de 130 kilom. Elle est navigable à partir de Ne-wcastle et possède à son entrée un port de refuge. Ses pêcheries de saumon, jadis très-importantes, ont décliné.

TYNE, rivière d’Écosse. Elle naît dans le comté d’Édimbourg, se dirige vers le N.-E., et, après un cours de 45 kilom., se jette dans la mer du Nord, au N.-O. de Dunbar.

TYNEMOUTH, ville d’Angleterre (Northumberland), sur la rive gauche de laTyne,

à son embouchure dans la mer du Nord, à 40 kilom. N.-E. de Neweastle ; 30,000 hab. Maison de correction ; commerce actif. Cette ville s’est formée autour d’un prieuré fondé vers le vu» siècle, et dont les ruines pitto TYPE

resques se voient encore aujourd’hui à l’est de la ville. Cet édifice, situé sur une éminenc« qui.domine la côte, fut, au temps de Guillaume le Conquérant, enclos de fortes murailles qui en faisaient plutôt une forteresse qu’un monastère. Ces murailles ne i’empêchèrent pas de tomber au pouvoir des Danois, qui le pillèrent. Robert de Monbray, après avoir échoué dans sa tentative de conspiration contre Guillaume le Roux, se retrancha en 1090 dans le prieuré de Tynemouth, y soutint un siège assez long et dut finir par se rendre. Sous le règne d’Elisabeth, le prieuré de Tynemouth reçut une garnison. Les guerres civiles du xviie siècle virent la forteresse monastique au pouvoir tour à tour des deux partis. Abandonnée par les religieux, elle tomba enfin en ruine, et une partie de ses matériaux fut employée par les habitants de la ville à la construction des maisons. Néanmoins, les restes du prieuré de Tynemouth sont encore considérables. Aujourd’hui, un phare en pierre, dominant la cour principale, s’élève à 50 mètres au-dessus de l’Océan. Deux autres phares plus petits sont échelonnés un peu plus loin sur la côte. Station de bains de mer assez en vogue, Tynemouth possède un établissement balnéaire depuis 1807, une école fondée en 1825 à l’aide d’un legs de 175,000 francs, fait par M, Kettlewell, et une bibliothèque. A 2 milles de Tynemouth se trouve Collercoats Sands ; une source thermale récemment découverte y attire un certain nombre de baigneurs.

TYNNA (Jean db La), écrivain suisse, né au Grand-Villars, près de Fribourg, en 1764, mort en 1818. Tout jeune il se rendit à Paris, obtint en 1790 un emploi dans l’administration des contributions publiques, puis ouvrit une boutique de libraire. En 1796, La Tynna fit paraître l’A Imanack du commerce de Paris, ouvrage qui obtint un rapide succès, qu’il ne cessa d’accroître et de perfectionner jusqu’à sa mort et dans lequel il fit entrer des indications sur toutes sortes de sujets, sur toutes les parties relatives au commerce, aux arts et aux sciences, non-seulement à Paris, mais encore en France et à l’étranger. On lui doit, en outre : Manuel du capitaliste ou Tableau pour le calcul des intérêts à différents taux (1805) ; Tableau du poids intrinsèque, tant en or qu’en argent, des monnaies de tous les États du monde (1807, in-8°) ; Dictionnaire topographique, historique et étymologique des rues de Paris (1812, in-12) ; Annuaire de l’imprimerie et de la librairie de l’empire français (1813, in-18) ; Jurisprudence commerciale ou Meeueil périodique des jugements, arrêts rendus en matière de commerce, etc. (18U-1818), recueil précieux qui n’a pas été continué après la mort de La Tynna.

TYNTE (Charles-John Kembys), homme politique et écrivain anglais, né dans le comté de Somerset en 1800. A trente-deux ans, il fut élu membre de la Chambre des communes, où il a presque constamment siégé depuis lors, et où il a toujours voté avec le parti libéral. M. Tynte est député-lieutenant des comtés de Glamorgan et de Somerset, et la Société royale de Londres l’a admis au nombre de ses membres. Indépendamment de mémoires sur des questions scientifiques et autres, on lui doit un certain nombre d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Relation de la Révolution française en juillet 1830 (Londres, 1831).

TYON s. m. (ti-on). Ornith. Nom vulgaire du traquet.

TYPE s. m. (ti-pe — latin typus, grec tupos ; de tupein, tuptein, frapper, qui se rattache à une racine sanscrite tup, même sens, laquelle est évidemment une onomatopée et se retrouve dans un grand nombre de langues). Modèle, original : Selon les platoniciens, les idées de Dieu sont les types de toutes les choses créées. (Acad.)

— Modèle idéal ; objet réunissant.àun haut degré les traits, les caractères essentiels de tous les objets de même nature : Cette construction est un vrai type de maison bourgeoise. Cette femme est le type achevé de la coquette. La figure de la femme est le type le plus pur et le plusparfait de la beauté. (Mesnard.)

— Ensemble de traits caractéristiques : Le type anglais. Un type de femme repoussant. Dans la race canine, le nombre des types est infini. La race dalécartienne, race tranchée, est très-différente des autres types Scandinaves. (G. Sand.)

— Figure, personnage d’une forte originalité et propre à servir de modèle aux artistes ou aux écrivains : Le Laocoon est un type souoent imité par les artistes chrétiens. Joseph Prudhomme est un des types les plus amusants de l’esprit moderne.

— Personne originale : C’est un type, un véritable type, que cette femme.

— Hist. relig. Fait ou personnage de l’Ancien Testament qui passe pour être la figure, le symbole des faits ou des personnages du Nouveau : L’Agneau pascal est le type de Jésus-Christ. La manne est le type de la sainte eucharistie. (Acad.)

— Numism. Figure empreinte sur l’envers d’une médaille ou d’une monnaie : L’Hercule des monnaies françaises est un des plus beaux types modernes.

— Comm. Chacune des classes admises pour

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les sucres, dans le commerce et la législation, et qui est basée sur leur richesse en saccharose.

— Typogr. Caractères d’imprimerie : De beaux types. Des types mobiles.

— Ane. astron. Description graphique d, ’une ou de plusieurs parties de la science astronomique : Le type des éclipses est d’un grand secours. (Acad.)

— Pathol. Ordre dans lequel se développent et se succèdent les symptômes d’une maladie : Le type est continu, rémittent ou intermittent. (Acad.)

— Chim. Théorie des types, Théorie d’après laquelle les corps conservent les mêmes propriétés générales, lorsque certains de leurs éléments ont été remplacés par d’autres éléments pris en quantité équivalente.

—• Hist. nat. Genre qui a servi de base à l’établissement d’une famille et qui lui donne généralement son nom : Le lis est te type de la famille des liliacées, le rosier celui de la famille des rosacées. La morue est le type de la famille des gades.

— Zool. Chacune des quatre grandes divisions du règne animal, d’après Cuvier. Il Chacune des trois grandes divisions du règne animal, d’après Blainville.

— Miner. Type cristallin, Forme élémentaire à laquelle "on ramène toute une série de cristaux différents, par des modifications hypothétiques qui n’altèrent pas la disposition des axes de la figure.

— Syn. Type, modèle. V. MODÈLE.

— Antonymes. Copie, image, imitation, reproduction.

— Encycl. Pathol. L’ordre suivant lequel se succèdent ou s’exaspèrent les différents symptômes d’une même maladie varie très-fréquemment avec la nature de l’affection.

Les pathologistes s’accordent à reconnaître trois types distincts : le type continu, le type intermittent et le type rémittent.

Le type continu est caractérisé parla continuité des manifestations symptomatiques, qui se succèdent avec une égale intensité, depuis le début jusqu’à la terminaison de la maladie. La fièvre typhoïde, la rougeole, la variole, etc., sont des maladies à type continu. Il ne faudrait cependant pas prendre à la lettre l’expression de continu. En réalité, il y a très-souvent, dans les maladies de ce type, des rémissions passagères ou des exaceibations des phénomènes sjmptomatiques.

On peut citer, comme exemple, la fluxion de poitrine, la phthisie pulmonaire, etc., qui s’accompagnent très-ordinairement d’un redoublement de fièvre le soir, et qui sont cependant des affections à type continu.

Le type intermittent est caractérisé par le retour des accidents ou des symptômes à des intervalles réguliers ou irréguliers. C’est un type beaucoup moins commun que le précédent, mais encore assez fréquent. Les maladies à type intermittent sont, en quelque sorte, composées d’une série de maladies semblables entre elles, revenant à intervalles. Chaque retour porte le nom d’accès ou d’attaque : accès, lorsqu’il s’agit de phénomènes fébriles avec frissons, chaleur et sueur, comme dans les fièvres paludéennes ; attaques, lorsqu’il s’agit de manifestations non fébriles, comme il arrive dans les névralgies, l’asthme, l’angine de poitrine, la folie, l’épilepsie, l’hystérie, la goutte, le rhumatisme, les hémorroïdes, l’épistaxis, la bronchorrhée, etc.

Il arrive très-fréquemment qu’à l’intermittence se joint un nouvel élément, la périodicité. Les accès ou attaques, dans ce cas, reviennent à des intervalles réguliers. Il y a donc une succession alternative de deux périodes, la période d’accès et la période d intermission qui sépare les accès. S’il s’agit d’une fièvre, cette dernière prend aussi le nom de période d’apyrexie.

La périodicité se traduit de plusieurs manières, suivant la durée des périodes apyrétiqu.es ou d’intermission. L’accès revient, en effet, à des intervalles réguliers, mais variables ppur chaque affection. On a indiqué de la sorte une assez grande quantité de soustypes qui sont : le type quotidien, lorsque l’accès revient tous les jours vers la même heure ; les types tierce, quarte, quintane et sextane, lorsque l’accès revient tous les trois, quatre, cinq ou six jours. On a parlé d’un type mensuel et d’un type annuel ; mais ils sont fort rares. Il y a le type double quotidien, lorsqu’il y a deux accès en un jour ; le double tierce, lorsqu’il y a accès d’intensité différente tous les jours, niais tels que les accès se correspondent de deux en deux jours ; le tierce doublé, ayant deux accès le même jour, avec un jour d’apyrexie dans l’intervalle ; le triple tierce, ayant deux accès le premier et le troisième jour, un seul le second et le quatrième ; le double quarte, ayant un accès pendant deux jours, avec un jour d’apyrexie, mais avec correspondance de l’accès de quatre en quatre jours ; le quarte doublé, a3’ant deux accès le même jour, suivis de deux jours d’apyrexie ; enfin, ia triple quarte, caractérisé par des accès quotidiens se correspondant, pour l’heure et l’intensité, de trois en trois jours. Ces derniers types sont fort rares ; comme les précédents, ils appartiennent aux fièvres paludéennes.

Le type rémittent est comme intermédiaire entre la régularité et l’intermittence. On

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l’observe plus fréquemment dans les pays chauds, et, comme le type précédent, il appartient presque toujours aux fièvres paludéennes. Il est caractérisé par une continuité réelle de la fièvre, que vient interrompra une série d’exacerbations périodiques, commes’il y avait une maladie périodique entée sur une maladie continue et marchant parallèlement à celle-ci. Les phénomènes de l’intermittence périodique comme ceux delà rémittence sont assez difficiles à expliquer ; on voit seulement qu’une maladie n’est pas toujours inévitablement liée à une lésion organique, car celle-ci étant constante, la manifestation symptomatique devrait être constante comme elle. On a tenté, pour expliquer ces faits singuliers, de faire intervenir la périodicité des métamorphoses de quelque insecte ou de quelque entozoaire inconnu ; cette hypothèse n’a d’ailleurs reçu aucune démonstration expérimentale, et l’explication des phénomènes d’intermittence est encore à trouver.

— Chim. Théorie des types. La première idée de cette théorie est due à M. Dumas. Après avoir soumis l’acide acétique à l’action d’un grand excès de chlore, ce chimiste obtint un composé nouveau, l’acide trichloracétique. En comparant la composition de ce produit à celle de l’acide acétique, M. Dumas reconnut que l’acide trichloracétique n’était autre chose que de l’acide acétique dans lequel 3 équivalents d’hydrogène avaient été remplacés par 3 équivalents de chlore. Auguste Laurent avait déjà démontré que dans les composés chlorés de la naphtaline le chlore prend la place de l’hydrogène ; les travaux de MM. Regnault et Malaguti vinrent donner de nouveaux faits. M. Dumas sut les réunir, les coordonner et en conclure une règle générale. « Dans un composé organique, dit-il, l’hydrogène peut être remplacé par du chlore, du brome, de l’iode, et, en général, tous lesélémentf peuvent être remplacés par d’autres éléments en proportions équivalentes ; et ces corps simples eux-mêmes peuvent être remplacés par certains corps composés faisant fonction de corps simples. Les corps composés ainsi formés possèdent les mêmes propriétés fondamentales et appartiennent au même type chimique que les corps d’où ils dérivent par substitution ; car il existe en chimie organique certains types qui se conservent, alors qu’à la place de l’hydrogène qu’ils renferment on vient à introduire des volumes égaux de chlore, de brome et d’iode. •

Dans ces quelques lignes, M. Dumas expose sa fameuse théorie des substitutions et montre de quelle façon la théorie des types en découle, en devient le corollaire. Tout d’abord, cette théorie fut violemment combattue. Berzélius et d’autres partisans du dualisme ne voulaient pas admettre qu’un corps électra-négatif, tel que le chlore, pût remplacer l’hydrogène, . corps électro - positif. La discussion fut longue et s’envenima même, car Berzélius alla jusqu’à traiter de galimatias les théories émises par Laurent. Quoi qu’il en soit, la nouvelle théorie porta ses fruits et permit de découvrir quantité de faits nouveaux et importants. < Les époques où l’on a ramené à un principe unique des phénomènes considérés auparavant comme dus à des causes différentes ont été presque toujours accompagnées de la découverte d’un grand nombre de faits nouveaux, parce qu’une nouvelle manière.de concevoir les choses suggère une multitude d’expériences à tenter, d’explications à vérifier. • (Ampère.)

En analysant l’acide trichloracétique, M. Dumas avait reconnu qu’il contient exactement le même nombre d atomes que l’acide acétique ; il vit de plus que l’un et l’autre sont monobasiques ; que, sous l’influence des alcalis, l’un et l’autre se dédoublent d’une manière analogue, l’acide acétique en déga- ’ géant du gaz des marais, l’acide trichloracétique en produisant du chloroforme, qui renferme le même nombre d’atomes que le gaz des marais. C’est à l’ensemble de ces propriétés fondamentales que l’on peut reconnaître que deux corps appartiennent au même système chimique, t Ce que je veux surtout mettre en évidence, dit M. Dumas, c’est la haute valeur de ces propriétés chimiques, que j’ai appelées fondamentales, et au moyen desquelles on peut démontrer que deux composés très-différents eu apparence appartiennent néanmoins au même type chimique, c’est-à-dire qu’ils sont formés du même nombre d’équivalents unis de la même manière, à Ainsi, pour M. Dumas, la disposition plus que la composition des éléments déterminait le type. Jusqu’ici cette théorie n’est qu’un développement de celle dus substitutions. « Les bases de l’édifice sont jetées, écrivait M. Hœfer en 1846 ; mais on semble jusqu’à présent avoir reculé devant les détails de l’exécution. • Il se trompait, car les faits vinrent bientôt lui prouver le contraire. Laurent, enlevé trop tôt à la science, avait eu déjà l’idée de comparer à l’eau la potasse, l’alcool, i’éther ; eu employant la notation atomique, il formulait ces corps : OHH = eau, OKH = potasse, OEtH = alcool (Et = éthyle). M. Sterry Hunt et surtout M. Williainson adoptèrent les mêmes idées, et les beaux travaux de ce dernier sur les éthers et l’èthériiica-