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Varù

prononçât son arrêt contre aux, quantité de personnages de qualité qui en étaient les chefs et tous parents d’Hérode. La violence qu’Archélaùs avait exercée contre les habitants de Jérusalem, un peu après la mort de son père, détermina Varus à tourner toute son amitié vers Philippe, qui était d’un esprit doux et tempéré. Sur son avis, Philippe se rendit à Rome, porteur de lettres de recommandation que Varus lui avait remises pour Auguste et qui devaient aussitôt lui gagner l’estime et l’affection du prince. Varus resta proconsul de Syrie pendant onze ans. D’après quelques historiens, il se montra administrateur habile et modéré ; d’après d’autres, au contraire, c’était un homme violent, sans capacité et d’une avidité redoutable. Cette dernière opinion paraît plus fondée. Velleius Paterculus dit qu’il entra pauvre dans une province riche et qu’il sortit riche d’une province pauvre. Envoyé, en l’an 6 de notre ère, comme gouverneur de la basse Germanie, il s’y conduisit en homme habitué à pressurer les peuples riches et efféminés de l’Orient et crut pouvoir tenir la même conduite, vis-à-vis de nations belliqueuses, pauvres et jalouses de leur liberté. Il froissa leur orgueil national en leur imposant les formes de la jurisprudence romaine et ne réussit qu’à provoquer contre les Romains un immense soulèvement, dont Arminius, le Hermann des ballades germaniques, fut le chef. Il avait avec lui trois légions, quelques troupes légères et de la cavalerie, environ 35,000 hommes, avec lesquels il alla s’établir sur la rive occidentale du Weser. Trompé par les chefs germains et par Arminius lui-même qu’il reçut dans son camp et qui lui firent de solennelles protestations de fidélité, il s’affaiblit en envoyant de côté et d autre des détachements pour contenir quelques villages signalés par eux comme hostiles, et commit l’imprudence de renvoyer chez eux ces précieux otages ; ils quittèrent Varus sous le prétexte de se mettre à la tête de leurs contingents et de lui amener des renforts. Le soulèvement éclata aussitôt. La marche de Varus est peu connue ; on présume qu’il dut se diriger du N. au S., des environs de Minden vers Detmold. Pour suivre cette route, il lui fallut traverser les défilés de Teutobourg ou Teutberg (Teutoburgiensis saltus), qui s étendent du N.-E. au S.-E., sur un espace de plus de 120 kilomètres. Dès que les légions se furent enfoncées dans ces’ défilés, les Germains tombèrent sur leur arrière-garde et l’anéantirent. Varus, changeant d’itinéraire, résolut alors de se porter sur la Lippe, ou Drusus avait établi une station fortifiée ; l’armée s’engagea dans des marais impraticables, combattit sous bois, toute la journée, ses innombrables assaillants et, dans ce deuxième jour de bataille, éprouva les pertes les plus sensibles. Vers le milieu du troisième jour, ce qui restait des légions romaines réussit enfin à sortir de cette région inextricable etdébouchadans la plaine qui s’étend entre les gorges de Teutberg et celles d’Ems ; mais les Germains les y avaient devancés, et les soldats, épuisés de fatigue, soutinrent si mal le premier choc que Varus, légèrement blessé dès le début de l’action, désespéra tout à fait du salut de l’armée. Il était, dit Velleius Paterculus, plus disposé à mourir qu’à combattre ; il se perça de son épée, et la plupart de Bes lieutenants l’imitèrent. Les soldats, restés sans chefs, ne purent que se battre au hasard ; beaucoup se firent tuer, les autres se rendirentet n’en furent pas moins égorgés ; toute l’armée fut anéantie. Les Romains n’avaient point éprouvé un pareil revers depuis la défaite de Crassus par les Parthes. La nouvelle de ce désastre affligea profondément Auguste ; il laissa croître sa barbe et ses cheveux, et souvent, pendant de longues insomnies, on l’entendait crier : ■ Varus, Varus, rends-moi mes légions ! »

Six années après, Germanicus devait venger, et au même endroit, l’honneur des armes romaines. Il pénétra jusqu’au fond des forêts où gisaient san3 sépulture les restes des soldats de Varus. « Au milieu du champ de bataille, dit Tacite, on voyait des ossements blanchis, épars ou entassés, suivant qu’on avait fui ou combattu ; des monceaux d’arbres brisés, des membres de chevaux, des têtes d’hommes attachées aux troncs des arbres. Dans les bois voisins, on apercevait les autels barbares sur lesquels les vainqueurs avaient égorgé les tribuns et les centurions des premières compagnies. Quelques témoins de cette fatale journée, échappés du carnage, montraient les lieux où l’on tua les lieutenants, ceux où l’on prit les aigles, celui où Varus reçut la première blessure, celui où ce chef infortuné s’acheva de ses propres mains... Enfin, après six ans d’abandon, les ossements de trois légions sontïecueillis par toute l’armée. Incertain s’il renfermait dans la terre des parents ou des étrangers, chacun s’intéressait à ces tristes restes comme à ceux d’un proche ou d’un frère... Germanicus posa le premier gazon Bur le tombeau qui fut élevé, honorant ainsi les^ morts par ce devoir pieux et s’associant à l’affliction des vivants. La vue de ces dépouilles funestes enflamma Germanicus du désir de la vengeance, et dans la sanglante bataille d’Idistavisus il sacrifia aux mânes des victimes toute l’armée germaine. » Dans sa Messénienne sur Waterloo, Casi VASA

mir Delavigne a rappelé ainsi le souvenir de Varus :

Cachez-moi ces soldats sous le nombre accablés, Domptés par la fatigue, écrasés par la foudre. Ces membres palpitants dispersés Bur la poudre.

Ces cadavres amoncelés ! Éloignez de mes yeux ce monument funeste

De la fureur des nations :

O mort ! épargne ce qui reste ;

Yarus, rends-nom nos légions]

t Interrogé sur les motifs de la haine implacable vouée par lui à la claque, M. Wagner s’est écrié : « Je ne serais pas digne d’Arminius, mon illustre aïeul, si je refaisais pas une guerre acharnée aux Romains. » De son côté, le préposé aux succès de l’Opéra, qui se voit à la veille de rester sans emploi, comble le directeur de reproches. Partout où va l’infortuné directeur se dresse devant lui le spectre de laclaque, qui lui crie d’une voix lugubre : ■ Varus, Varus, rends-moi mes légions !

(Figaro.)

« L’espoir de voir son Gaspard reparaître l’avait soutenu jusqu’à la nuit tombante ; mais les étoiles s’allumèrent au ciel, et Gaspard ne revint pas. L’infortuné Levrault tomba dans une mélancolie sombre. Il allait de chambre en chambre, maudissant les La Roehelandier et redemandant son vicomte à sa fille, comme le vieil Auguste ses légion/ « à Varus. »

Jules Sandeau.

t Quoi ! dans l’unique but de restituer aux fidèles le droit de communier sous les deux espèces, des royaumes soulevés, la Germanie en feu ; une série d’épouvantables massacres, de combats fabuleux, d’embrasements ; et, pour conserver la mémoire de toutes ces fureurs, les campagnes, comme après le désastre de Varus, couvertes des ossements blanchis de tant de légions !... Or, telle devait être, dans son principe et ses effets, la guerre dont le procès de Jean Hua contenait le germe sanglant.»

Louis Blanc.

VARVOOTE s. f. (var-vou-te). Pêche. Sorte de filet à manche, appelé aussi guideau.

VARY-REVARY interj. (va-ri-re-va-ri). Véner. Cri par lequel on avertit les chiens que la bête a fait un retour.

YARZI, bourg du royaume d’Italie, province de Pavie, district de Bobbio, à 31 kilom. S.-E. de Voghera, ch.-l. de mandement ; 2,500 hab.

VARZO, bourg du royaume d’Italie, province de Novare, district d’OssoIa, mandement de Domo-d’Ossola ; 2,050 hab.

VARZY, ville de France (Nièvre), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom. S.-O. de Clamecy, près du ruisseau de Sainte-Eugénie ; pop. aggl., 2,122 hab. — pop. tôt., 2,946 hab. Collège communal, bibliothèque publique. Fabriques de toiles et de cuirs ; manufacture de faïence ; aux environs, forges et hauts fourneaux. L’église paroissiale, classée au nombre des monuments historiques, est une remarquable construction du xme siècle, à trois nefs avec transsept et large sanctuaire ; les deux extrémités des bras de la croix sont surmontées de deux tours carrées ; la façade principale est percée au-dessus du portail d’une superbe fenêtre rayonnante. Mentionnons, avec les bâtiments du collège, l’hospice et l’hôtel de ville.

VASA s. m. (va-za). Ornith. Espèce de perroquet, qui habite Madagascar. VASA ou WASA, ville de Finlande. V.

NlCOLAÏSTADT.

VASA ou TV’ASA, dynastie suédoise, qui tirait son nom d’un château près de Stockholm et qui a fourni à la Suède sept souverains. Elle a pour tige Gustave Vasa, qui délivra son pays de la domination du Danemark (1523). V. Gustave, Eric, Siqismond, etc.

VA5-ABERRÂNS s. m. (va-za-bè-ranssmots lat. qui signif. vaisseau qui s’écarte). Anat. Nom donné à un petit diverticule de l’épididyrae.

— Encycl. Le vas-aberrans à Om, os ou om.03 de long. On le rencontre quelquefois vers la queue de l’épididyme. C’est un canal couché le long de l’épididyme, terminé d’un côté en cul-de-sac, et s’ouvrant de l’autre dans le canal de l’épididyme, auniveau.de la queue ou à l’origine du canal déférent." Son calibre est à peu près le même que celui du canal de l’épididyme ; cependant, vers son embouchure, il se rétrécit un peu. Vers son extrémité fermée il est enroulé ; lorsqu’on le déroule, on peut voir qu’il présente, en général, une longueur de 0«n,05 à û^, l et qu’il peut atteindre jusqu’à 0">,25. Ses usages sont inconnus. Certains auteurs l’ont considéré comme un vestige du corps de Wolf ; Sappey croit que ce canal est un simple diverticule de l’épididyme, au même titre que les diverticules qu’on rencontre sur le trajet

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des canalicules séminifères, du canal déférent et des vésicules séminales.

VAS Al S s. m. (va-zè — rad. vase). Techn. Réservoir disposé à la tête d’un marais salant, pour recevoir les eaux des hautes marées. Il On dit aussi vasiére.

VASANTAKI-YATRA s. m. (va-zan-ta-kiia-tra). Hist. relig. Fête du printemps, qui dure quinze jours, chez les Indous.

VASANTOTSAVA s. m. (va-zan-to-tsa-va). Hist. relig. Premier jour de la fête du printemps, chez les Indous.

VASARD adj. m. (va-zar — rad. vase). Mar. Se dit d’un fond formé de vase : Un fond

VASARD.

VASARHELY, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Csongrad, à 25 kilom. N.-E. de Szegedin, sur le canal Carolin et les marais du Hod ; 6,000 hab. Gymnase calviniste ; récolte de vins, tabac, fruits ; élève considérable de bestiaux.

VASARHELY (MAROS-), ville de l’empire d’Autriche, dans la Transylvanie, à 72 kilom. S.-E. de Klausenburg, sur la rive gauche du Maros, ch.-l. du cercle de sou nom ; 15,000 hab. Cour d’appel des pays hongrois et szeklers ; lycée, gymnase, bibliothèque publique. Récolte et commerce de tabac, vin, fruits et grains. Vasarhely est défendu par un château fort et possède une belle église gothique.

VASARHELY (SOMLYO-), ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat et à 54 kilom. O. de Veszprim, près d’un petit affluent du Raab ; 15.800 hab. Récolte et commerce de vins estimés.

VASARI (Giorgio), peintre et critique d’art célèbre, néàArezzoen 1512, mort à Florence en 1574. Il appartenait à une famille qui comptait déjà quelques artistes célèbres. Il était arrière-petit-fils de Lazare Vasari, l’imitateur heureux de Pietro Francesca, et petitfiTs de Giorgio Vasari, l’auteur admiré de ces vases de terre cuite que possède le musée de Florence, et qui rivalisent avec les plus belles productions de l’art étrusque. Après avoir terminé dans sa ville natale de bonnes études littéraires, il vint à Florence, où Michel-Ange et Andréa del Sarto’furent ses premiers maîtres ; il suivit ensuite les leçons du Rosso et du Priore. Le cardinal de Médicis, sur la recommandation de Michel-Ange, le prit avec lui et, afin que ses études ne laissassent rien à désirer, l’emmena à Rome. Vasari, étudiant ensemble tous les genres, se livra au travail avec une activité fiévreuse. Architecture, peinture, statuaire, gravure absorbèrent toutes ses heures de jour et la moitié de ses nuits. Le cardinal, ravi de tant d’énergie dans une intelligence si multiple, crut un instant qu’il y avait en son protégé des facultés exceptionnelles, et il fit part à Michel-Ange de cotte conviction. Mais Michel-Ange ne parut satisfait qu’a moitié. Il blâma un jeune homme si bien doué de ne faire que copier. « Il est bon, dit-il, de savoir ce que les autres font ; mais il n’est pas bon de le faire après eux. » Vasari n’avait encore travaillé en effet que d’après Raphaël, Michel-Ange et tous les maîtres du temps ; il s’était exercé à reproduire diverses statues antiques ; il avait aussi travaillé à la villa Médicis, qui fut détruite par l’incendie un siècle plus tard, et, à l’exemple du grand Florentin, il avait essayé de s’y montrer à la fois peintre, architecte et sculpteur. 11 est probable qu’il fut informé des critiques de Michel-Ange, soit par ses amis, soit par le cardinal lui-même. Il parut en comprendre la justesse, et il tenta des efforts véritables

fiour quitter la voie de l’imitation ; il vouut être original. La première œuvre qui fut le résultat de cette résolution fut une Adoration des mages, pour le monastère des Camaldules de Rimini ; elle est actuellement au musée de Florence, mais dans un triste état, à cause des restaurations nombreuses qu’elle a subies. Ce tableau est d’un arrangement éclairé, plein de goût. Deux autres tableaux, une Assomption, pour l’église de Monte-San-Savino, et une Descente de croix, pour les Camaldules, furent également remarqués (1538). Il exécuta ensuite à Bologne, pour l’église San-Michele-in-Bosco, un Abraham et les anges (aujourd’hui au musée de Florence) et un Saint Grégoire à table avec douze pauvres (musée de Bologne), puis la Conception, qu’on voitencore à San-Apostolo, à Florence (1540) ; une de ses meilleurs œuvres est la décoration à fresque d’une maison qu’il avait achetée à Arezzo. De 1542 à 1544, il séjourna à Rome, où il avait été appelé par Bindo Altoriti, et peignit une Descente de croix, que Michel-Ange, cette fois, trouva fort belle, et une Conception pour l’église de Carminé, à Lucques. Vasari avait déjà un atelier comptant de nombreux élèves. Avec le concours de cette pléiade de jeunes praticiens, il entreprit la construction et la décoration du vaste monastère des olivétains de Naples, et il acheva cet immense travail en deux années. Plusieurs centaines d’ouvriers y furent employés, et il eut une trentaine de collaborateurs pour la peinture, la sculpture, l’ornementation. Dans ses Mémoires, il est fait longuement mention de cette colossale entreprise. « Ces décorations, dit-il, montrèrent pour la première fois à ce pays ce qu’était le goût moderne. > Cette observation est

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juste ; le monastère des olivétains offre, en effet, une sorte de résumé éclectique des diverses écoles de la Renaissance. Cette œuvre, par son étendue et par son importance, commença la réputation de l’auteur. Elle fut suivie de travaux qui ne pouvaient passer inaperçus, entre autres les fresques immenses de la salle de la chancellerie au Vatican, représentant les phases principales de la Vie de Paul III, Les décorations étaient à peine achevées que le grand-duc de Florence, Cosuie 1er, fit faire au peintre les sollicitations les plus pressantes pour le décider à venir près de lui, à sa cour. Vasari s’y rendit avec toute sa famille en 1553. « À cette époque, dit-il lui-même avec un certain égoïsme, ceux des sculpteurs et des peintres dont la concurrence aurait pu être dangereuse pour moi étaient morts ou trop vieux pour travailler. • Vasari montre dans celte phrase de quel homme pratique l’artiste était doublé chez lui. Venu au déclin de la Renaissance, ayant acquis dans les ateliers des maîtres un goût délicat et une grande habileté de main, seul il avait gardé quelque chose du faire magistral, de la grandeur épique de ces temps merveilleux dont il marque la fin. Aussi sut-il habilement profiter de cette position exceptionnelle. Avec une activité prodigieuse et avec l’aide de praticiens exercés, qu’il dirigeait avec intelligence, il entreprit plus de travaux que n’en avaient eu Raphaël et Michel-Ange réunis. Citons, entre autres, la décoration tout entière, à Florence, du palais des Offices et celle du Palais-Vieux, dans lesquelles se déroule en nombreux épisodes l’histoire des Médicis. La chambre de Clément VII est la plus connue. On y voit le Pape couronnant l’empereur Charles-Quint. Ces travaux, comprenant architecture, peinture et sculpture, furent l’occasion de triomphes magnifiques rappelant ceux de Raphaël (1555-1560). Vinrent ensuite : le Festin d’Assuérus, que l’on voit à Arezzo, la Décollation de saint Jean, à Saint-Jean de Rome, sans parler des innombrables portraits qui sont dispersés dans les principaux musées d’Europe. Mais, dans cette dernièçe spécialité, il fut moins heureux que dans les fresques et dans les ta- ■ bleaux ; le musée de Florence possède de lui une série de portraits dite Galerie des Médicis, qui ne sont que des peintures soignées. Pas une de ces figures ne s’élève au-dessus d’une étude sur nature faite avec un soin suffisant. Bottari cependant n’a pas craint de dire que « les portraits de Giorgio Vasari sont aussi beaux que les plus beaux de Giorgione. » Vasari, d ailleurs, les a jugés plus sévèrement. Bans vingt endroits de sa pro- ■ pre histoire, il cherche à en justifier les défauts, en leur donnant pour cause une trop grande promptitude d’exécution. À la même période de sa vie appartiennent : les Noces de Cana, le Prophète Elisée, Saint Benoit (à Saint-Pierre de Péiouse), une Assomption (à la Badia de Florence), la Cène, le Portement de croix, la Descente du Saint-Esprit, Y Incrédulité de saint Thomas (Santa-Croce, à Florence), une Sainte Famille (palais de la Gheradesca), Saint Luc peignant la Vierge (à l’Acailémie de Saint-Luc), un Crucifiement et une Résurrection (Sainte-Marie-Nouvelle), la Vision du comte Hugues, une Nativité de la Vierge (Académie des beaux-arts).

Au milieu de tous ses travaux et spécialement de 1542 à 1550, Vasari trouva le temps d’écrire l’ouvrage célèbre auquel il doit aujourd’hui la plus grande partie de sa notoriété : les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (Florence, 1550, 3 vol. in-4<>) ; une seconde édition (1568, 3 vol. in-4o et 80 planches) présenta une refonte considérable dans le texte primitif, -et enfin l’impression de toutes les notes de Vasari, d’une foule de chapitres qu’il avait provisoirements ajournés a plus que doublé l’ouvrage dans les dernières éditions (Milan, 1807-1811, 16 vol. in-8», et Florence, 1850-1860, 20 vol. in-18). On peut reprocher aux Vies des peintres quelques inexactitudes et des traces nombreuses de partialité ; l’auteur n’a pas assez fait abstraction des haines d’écoles qui divisaient alors les artistes, comme elles les divisent encore aujourd’hui, et il donne trop souvent jour à ses animosités personnelles ; mais il avait rassemblé les documents les plus curieux, les plus rares ; il connaissait à fond tous les grands artistes de la Renaissance, les particularités les plus intimes de leur vie, et, si son livre n’existait pas, la plus belle période de l’art italien serait pour nous pleine de ténèbres. C’est toujours à Vasari qu’il faut avoir recours pour l’étude de l’art au xvie siècle.

Sur la fin de sa vie, le maître, dont l’âge n’avait ni modéré l’ardeur ni affaibli la main, entreprit encore de grands travaux. Il alla à Romédécorer.sur la prière de GrégoireXIII, la Sala Regia du Vatican ; il y peignit la Bataille de Lépante (1571) et trois Scènes de la Saint-Barthélémy (1572) ; on voit que le pape ne perdait pas de temps pour faire glorifier, dans son propre palais, le sanglant attentat dont les protestants venaient d être victimes en France. Revenu à Florence cette même année 1572, Vasari se mit à peindre la coupole de la cathédrale, et ia mort le surprit avant l’achèvement de ce dernier travail.

Le Louvre possède de Vasari quatre tableaux d’une belle exécution : la Salutation ange ligue, une de Bes premières œuvres ; H