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Schlegel et par Tieck ; tel est l’hymne chanté par ce pontife d’une loi nouvelle. Dans l’ivresse de sa pensée vagabonde, Werner devenait sa propre dupe ; il n’essayait pas de tromper le monde, il croyait l’éclairer. L’excuse de sa folie était dans mi bonne foi.

Un nouvel acte de déraison vint encore s’inscrire dans les annales de cette vie déplorable. Veuf de deux femmes vivantes, il en épousa une troisième, Polonaise d’une beauté rare, mais sans fortune. Il ne savait pas un mot de polonais, elle ignorait l’allemand ; ils s’entendirent pourtant. Couvert de dettes, il se chargea d’une femme qui n’avait pour dot que ses attraits. Quelque temps après cette alliance, sa mère tomba malade. Si Werner eut dans sa vie une affection réelle et profonde, ce fut son affection pour sa mère, Revenu près du lit de cette infortunée, il racheta une partie des torts dont il avait semé ses tristes jours. L’agonie de l’indigence, de la folie et de l’infortune l’ut adoucie par le poète ; son temps, son travail, ses pensées, il donna tout k sa mère ; ce cœur flétri se îanima nu cri du devoir. Elle expira dans ses bras le 24 février. Ce fut cette date funèbre qu’il choisit pour litre de sa pièce la plus lugubre, la plus déchirante. On reconnaît dans tous ses ouvrages l’impression ineffaçable que cet événement avait faite sur lui. Laissons-le la décrire lui-même, dans une lettre à un aini : «Dieu m’a frappé le eœur avec un marteau d’airain. Ma mère est morte le 21 février, anniversaire du jour où Minsch, mon ami, a rendu le dernier soupir. Comme ma poésie et mes Enfants de la valide, auxquels j’attachais ma gloire, m’ont inspiré une inexprimable pitié quand j’ai voulu, après ce terrible coup, prendre paît à la communion des chrétiens I Mu mère I Quelle poésie vaut cette puissance de l’âme qui lui a fuit subir sans se plaindre sept années de martyre et d’agonie I Quelles souffrances égalent celles que j’ai ressenties I Comme elles pèsent durement sur mon âme, les fumes de ma jeunesse ! Que ne donnerais-je pour ravoir ma mère et racheter mes erreurs I Mon cœur, plein de larmes, cherche en vain a se soulager ; les morts ne s’éveillent pas ; les fautes ne s’effacent plus ; le passé est éternel et irréparable. Dieu et notre mère, voilà ce qui.devrait nous occuper avant tout ; le reste est misérable et secondaire I Kt la reste m’a absorbé si longtemps I »

Malgré cet événement, la conduite de Werner ne changea pas. Il retourna à Varsovie, où il se lia avec Hoffmann et avec Hitzig, et continua sa vie décousue et extravagante. C’est à Varsovie qu’il écrivit la Croix sur les bords de la Baltique, draine lyrique barbare, plein d’intérêt, malgré les déclamations mystiques dont il est semé (1806, in-8°) ; Hoffmann en écrivit la musique. Sa tragédie de Luther ou la Consécration de la force fut commencée k Varsovie et continuée à Berlin, où Werner vint habiter eu 1807. Ici une carrière plus brillante, mais non plus heureuse s’ouvrit pour Jui. Le mysticisme et la l’ranc-inaçonuerie avaient conquis en Allemagne des adeptes parmi les diplomates et les hommes d’État les plus distingués. Von Schrœter, ministre d’Ltut, frappé de la similitude des idées de Werner avec les siennes, le prit pour secrétaire ; peu de temps après celte promotion, le drame de Luther, représenté sur le théâtre de Berlin, obtint un éclatant succès ; ce fut pour le poëte une époque de triomphe et de bien-être ; inhabile ù en profiter, il se laissa enivrer par le double prestige de cette position nouvelle, et sa vie dissipée devint plus absurde que jamais. Ses journées s’écoulèrent dans un perpétuel festin, il quitta sa femme et se trouva mari de trois veuves qu’il avait tour à tour abandonnées. «Ma femme n’aurait jamais été heureuse avec moi, écrivait-il à Hitzig ; elle est innocente, c’est moi qui suis le coupable, et en la quittant je la sers. Dieu, qui m’adonne de la toice pour certaines choses, m’a refuse sa grâce pour certaines autres. Je suis impur, gourmand, sensuel, capricieux, fantasque, inquiet. Tu me connais ! Aies plaisirs, mes idées, mes manies, mes folies m’entraînent et m’emportent dans leur tourbillon. Quelle existence que celle de ma femme 1 Do quoi pouvait-elle jouir ? Certes, ma vocation n’était pus le mariage 1 à Les changements amenés par l’invasion française firent perdre à Werner sa place. Il recommença le cours de ses voyages et, comme le Juif errant, il ne s’arrêta plus, toujours prêchant, buvant, écrivant, pérorant, souvent ivre d amour céleste et plus souvent d’eau-de-vie, convertissant les uns, etidoctrinanules autres, admiré de quelques-uns, pris en pitié par le plus grand nombre. On le vit k Prague, à Vienne, à Munich, à Iéna. Il fit la connaissance de Goethe à Weimar. À Coppet, en Suisse, il fui présenté à Mme de Stuei, et ses conversations avec cette femme supérieure le décidèrent a venir passer quelque temps à Puris. De retour eu Suisse, il alla de nouveau voir Mine de Staël et se lia chez elle avec A.-G. Schlegel. Il partit ensuite pour l’Italiu, Pendant le cours de cet inquiet pèlerinage, il composa trois drames, le Vingt-quatre février, Altiiaei Cunégonde. LeprinceDalberg, grand-duc de Francfort, lui avait assuré une pension qui le mit désormais à l’abri du besoin. Fatigué de recherches mystiques et métaphysiques, da doutes, de spéculations, de théoaophie, de protestantisme ; d’une santé ? délabrée qui lui

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défendait la continuation de ses premiers excès, il ne lui restait plus k essayer qu’une seule singularité ; il la tenta. Arrivé à. Rome, il se convertit au catholicisme (1811). Il entra au grand séminaire d’Aschaffenbourg et reçut bientôt après les ordres. Alors il commença ses prédications. C’était chose curieuse k entendre que ce prédicateur bizarre ; son éloquence poétique, les débris de ses anciens systèmes qui venaient se mêler k sa nouvelle croyance, son extérieur grotesque, sa prononciation étrange appelaient autour de sa chaire des flots d’auditeurs plus disposés a railler ses efforts qu’a s’édifier de ses leçons. À Vienne, en Styrie, en Cnrinthie, à Venise, il lit retentir la chaire de ses professions de foi. La Mère des Macchabées fut le dernier fruit de sa muse, œuvre lugubre ou éclate une hystérique et convulsive sensibilité dont l’effet est cruel. La mort le frappa le 18 janvier 1S23. Il fut enseveli honorablement k Enzersdorf. Son épitaphe, composée par lui-même, demande au voyageur de ’ prier pour la pauvre âme de celui qui, comme Marie -Madeleine, a beaucoup aimé et dont les fautes peuvent aussi lui être pardonnées, i

Werner, en dépit de ses folies, fut un poète très-remarquablement doué ; il n’est pas un genre de mérite dont ses tragédies n’offrent l’exemple : les couleurs d’une riche imagination, 1 éloquence du sentiment, des scènes dramatiques, de lyriques effusions, des tableaux admirables, quelquefois même, et spécialement dans Attila, une peinture profonde des vices et des ridicules humains. Mais le lien commun manque à tant de beautés éparses. Il n’y &■ pas plus de plan dans les pièces de Werner qu’il n’y en eut dans sa vie. Tout n’est qu’incohérence et confusion. Ses personnages semblent des fantômes ; sa poésie a l’accent du somnambulisme. Il fut une sorte de Swedenborg dramatique. Produit d’une époque agitée, d’un pays ou toutes les théories se combattent dans le vide et le vague, il est le résumé et la victime de ces opinions hétérogènes. Incapable de prendre un parti, de choisir une doctrine, d’embrasser un genre de vie rationnel, jouet de ses rêveries, ballotté par tant d’entraînements, frivole malgré sa profondeur, il lui manquait, comme écrivain et comme homme, le mobile des grandes actions, la force de volonté.

Outre les ouvrages énumèrés au courant de cet article, Werner a laissé des poésies, Gedichte (Kœnigsberg, 1789, in-8°) ; Wanda, tragédie (Tubingue, 1810, in-8u) ; Complainte de la reine Louise de Prusse, poSmo (Rome, 1S10, in-8») ; des sermons, Predigten (Vienne, 1836, in-8°)et ses Confessions (Grimma, 1841, 2 vol. in-8°). Son Théâtre a été recueilli k part (Vienne 1817-1818, 6 vol, in-S") et ses Œuvres complètes ont été publiées à. Grimma (1839-1841, 14 vol. in-S»). Des traductions da deux de ses draines figurent dans la collection française des Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers ; ce sont Luther et lo Vingt-quatre

février.

WERNER (Paul de), général allemand, né k Raab (Hongrie) en 1707, mort en 1785. Il entra comme enseigne au service da l’Autriche, devint capitaine en 1735, fit de nombreuses campagnes contre la France, l’Espagne, la Turquie et la Prusse. et se distingua particulièrement aux batailles de Molwitz (1741), de Sorr, de Raueoux (1746) et de Laufeld (1747). Mécontent de ne pas obtenir d’avancement, il entra en 1750 au service de !a Prusse avec le grade de lieutenant-colonel et devint colonel en 1756. À la tête d’un régiment de hussards, il fut pendant toute la guerre de Sept ans l’effroi de l’armée autrichienne, qu’il harcelait sans cesse avec une audace sans pareille. Werner se distingua particulièrement aux batailles de Prague, de Kollin, de Breslau (1757), de Leuthen, où il contribua puissamment à la victoire. Nommé major général en 17j8, il débloqua Kosel et Neisse, chassa le général de Ville de la Siïésie (1759), commanda un corps d’armée en 1760, mit en pleine déroute les dragons du prince Joseph, puis, cette même année, il délivra Colberg, assiégé par les Russes, et força ces derniers k se sauver en abandonnant leur artillerie et leurs munitions. Celte victoire mit le comble à sa réputation ; des médailles furent frappées en son honneur ; le roi de Prusse le nomma lieutenant général (1761) et lui donna un canonicat dont les revenus étaient de 2,000 écus. De Werner chassa les Suédois de laPoméranie, puis servit sous les ordres du prince de Wurtemberg contre les Russes. Envoyé contre le général Platen, il fut surpris, fait prisonnier et transféré en 1762 à Saint-Pétersbourg, où le czar Pierre III îui lit de brillantes offres pour emrer k son service-, mais de Werner refusa. De retour en Prusse, il ht une brillante campagne contre le maréchal Daun, en Silésie, et vécut à partir de ce moment dans ses terres, sauf en 1778, où il eut pendant quelque temps le commandement d’un corps d’armée. ™

WERNER (Carie), naturaliste allemand, né au commencement de ce siècle, mort en 1863. Il consacra sa vie à l’étude des entomozoaires, perdit la vue & force de se servir du microscope et finit de dépenser ce qu’il possédait en publiant un remarquable Traité sur tes entomosoaires, ia-4» de 1,200 pages,

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enrichi de 1,500 gravures parfaitement exécutées. S’étant rendu & Paris pour y fairo connaître son ouvrage, il y perdit la nièce qui l’avait accompagné, tomba malade k son tour et dut se faire transporter k l’hôpital. Ce fut la que mourut le vieux Gavant aveugle.

WERNER (Charles), peintre allemand, né à Weimar en 1808. Il commença ses études artistiques à l’Académie de Leipzig, qui était alors sous la direction de Hans Veit Schnorr, et, en 1828, se rendit k Munich, où ses premières compositions attirèrent bientôt l’attention. Depuis cette époque, il n’a cessé d’être fidèle au genre qu’il avait adopté au début, et il est devenu l’un des premiers aquarellistes allemands de notre époque. Il partit en 1833 pour l’Italie, où il séjourna jusqu’en 1853, et qu’il visita dans toutes les directions, ainsi que la Sicile ; il a reproduit les plus beaux paysages et les plus beaux monuments de ces deux contrées dans des aquarelles de grande dimension, parmi lesquelles on remarque surtout : la Place du marché dePizerno (1838) ; Venise dajis sa splendeur et dans sa décadence (1840) ; le Patois des doges avec une scène du Marchand de Venise j le Triomphe du doge Contarini ; Y Intérieur de la salle de Zisa, à Palerme, etc. Il visita ensuite l’Espagne et en rapporta, entre autres œuvres, une magnifique aquarelle représentant fa Cour des Lions de l’Alhambra. En 1802, il partit pour l’Orient, parcourut l’Egypte, la Syrie et la Palestine, et y recueillit une ample moisson d’esquisses, qui lui ont surtout servi k publier un grand ouvrage il-lustré : Jérusalem et la lerre sainte (Londres, 1866-1867, avec 30 planches). En 1867, il a entrepris un nouveau grand voyage, qui a été consacré principalement à visiter les pays du Nil, Les aquarelles de Werner, qui atteignent le plus souvent aux dimensions des tableaux à l’huile, rivalisent avec ceux-ci pour l’éclat et la force du coloris. Elles sont fort recherchées en Angleterre, ’ ou l’aquarelle est estimée presque à l’égal de la grande peinture.

WERNER (Rainhold), marin allemand, né en 1825 à Weferlingen, village des environs de Magdcbnurg, Il entra en 1842 dans la marine de commerce à Hambourg et, après avoir’fait sept voyages aux Indes orientales, devint, en 1849, auxiliaire dans la marine allemande, qui avait été créée dnn3 l’intervalle, et dans laquelle il servit jusqu’à sa dissolution en mai 1852. Il passa alors, avec le grade de lieutenant, au service de la Prusse, fut nommé capitaine-lieutenant en 1856 et prit part, comme commandant du transport l’Elbe, à l’expédition sur les côtes de l’Asie orientale (1859-1862). En 1863, il fut appelé au commandement de la frégate Géfion, qui venait d’être transformée en bàtiment-école d’artillerie, et, au début du conflit dano-allemand, passait bord do la corvette k vapeur la Nymphe, avec laquelle il prit une part glorieuse au combat naval de Jasmund. Il fut promu, peu après, capitaine de corvette et reprit le commandement du Géfion. Appelé k celui du bâtiment cuirassé l’Arminius, lors de la guerro entre la Prusse et l’Autriche en 1866, il fit voile pour la mer du Nord et, agissant de concert avec cinq canonnières, s’empara des fortifications hanovriennes sur l’Elbe, le Weser et l’Ems.

Après la guerre, il fut chargé d’aller visiter les ports de guerre de la France et de l’Angleterre, et k son retour, en mai 1867, fut nommé directeur en chef du chantier du port de Datitzig. On a de lui, entre autres écrits : VExpédition prussienne en Chine, au Japon et d Siam (Leipzig, 1S63, 2 vol.) ; la Marine prussienne, sa coopération à ta guerre dano-allemande, son importance et son avenir (Berlin, 1864) ; l’École de ta marine (Leipzig, 1866). Il a, en outre, collaboré à différents journaux et fondé à Hambourg, en 1864, la Hanse, revue pour la marine et le sauvetage en mer. Enfin, il a été l’un des fondateurs des sociétés allemandes pour le sauvetage des naufragés (1864), pour la pêche dans la mer du Nord (1866) et pour la pêche dans" la mer Baltique.

WERNÉRIE s. f. (vèr-né-rl — de Werner, géologue alletn.). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant dix espèces, qui croissent en Amérique.

WERNÉRITE s. f. (vèr-né-ri-te — de Werner, géologue allem.). Miner. Silicate double de chaux et d’alumine.

— Encycl. La wernérite est un silicate d’alumine et de chaux, cristallisant en prismes k base carrée ; sa pesanteur spécifique est 2,6 en moyenne ; inoins dure que le feldspath, elle raye le verre et fait feu sous le briquet ; fusible au chalumeau, elle est attaquée, mais difficilement, par les acides ; la solution précipite par l’oxalate d’ammoniaque. La wernérite a un éclat vitreux, quelquefois gras, d’autres fois comme émaillé ; souvent sa cassure est un peu terne. Cette substance est translucide ou opaque ; sa couleur varie du vert au gris ou au rougeâtre. On trouve la wernérite dans les filons ferrugineux qui traversent les gneiss k Arendal et à Langsoe (Norvège), k Sjosa (Sudermujiie) ; dans les dépôts de cuivre pyriteux, à Garpenberg (Dalécarlie) ; dans les dépôts calcaires voisins de ces minerais à Pargas

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(Finlande) et à Malsjo (Wermeland) ; on la rencontre aussi en Saxe et aux États-Unis. La wernérite présente un certain nombre de variétés, qu’on peut rapporter k trois types principaux, élevés par plusieurs auteurs au rang d espèces distinctes. 1° h’àrktizite ou wernérite verte est, en effet, verte ou verdâtre ; outre les éléments indiqués ci-dessus, elle renferme une notable proportion de fer et un peu de manganèse ; on la trouve tantôt cristallisée en prismes à huit pans, terminés par des pyramides à quatre faces : tantôt bacillaire, en prismes oblitérés etgroupés ; tantôt compacte, en masses vitreuses d’un éclat gras. 2° La paranthine, appelée aussi scavolitke, a une texture laminaire, un éclat vif, qui se perd peu k peu pur suite d’une sorte d’efflorescence qu’elle éprouve au contact de l’air ; elle se présente sous forme d’aiguilles ou de baguettes plus ou moins fines et groupées ; sa composition chimique diffère de celle de l’urktizite par l’addition d’un peu de soude et de traces de magnésie. Ces deux substances n’ont pas de gisement particulier ; elles accompagnent partout le type de l’espèce. 3° La thulite est une substance vitreuse, rose ou rouge, cristallisant en prismes rhomboïdaux ; elle raye le verre et est rayée par le quartz ; sous le rapport de la composition, elle ne diffère guère du type que par la présence de traces de magnésie ; cette substance, peu connue d’ailleurs, se trouve k Sahland, dans le Tellemark (Norvège). Plusieurs auteurs rapportent encore à la wernérite les minéraux connus sous les noms de dipyre, de méionito et de seapolithe. Enfin, on a signalé en diverses localités, notamment k Campo-Longo (Suisse), une espèce minérale, en grains irréguliers, engagée dans une roche feldspathique rouge et qu’on a cru pouvoir rapprocher de la wernérite.

WERiNIIER (Georges), écrivain allemand, qui vivait au xvie siècle. Il fut conseiller du roi de Hongrie et gouverneur du comté do Saros. On lui doit un ouvrage sur les principales eaux minérales de la Hongrie, publié dans les Scriplores rerum hungaricarum (Vienne, 1746), sous le litre de De admirandis Hungarix aquis ifypomnemation,

WEnMlEU (Jean-Balthazar, baron de), jurisconsulte allemand, mort en 1742. Il fut

d’abord professeur de droit à l’université do Wittemberg et devint, en 1729, conseiller a la cour impériale de Vienne. On a de lui : Selectx observationes foreuses (Wittemberg, 1710, 2 vol. in-4» ; Iéna, 1757,3 vol. in-fol.) ; Compendium juris quo Germani hodie oc in>primis Sascones in foro utuntur (Iéna, 172S, in-12). Ces deux ouvrages ont longtemps fait autorité dans la jurisprudence allemande.-Un neveu du précédent, Michel-Godefroi Wernher, né en 1716, mort en 1794, professa également le droit avec succès à l’université d’Erlangen. U a laissé un ouvrage qui ne manque pas de valeur, Commentationes leclissinne imprimis ad illustrium virorum Bœhmeri, etc., compendia (Francfort, 1764, 2.vol. in-s°).

WBRMGERODE, ville do Prusse, province de Saxe, régence et à 70 kilom. S.-O. do Magdebourg, oh.-l. du cercle de son nom, sur l’Holzemme, au pied du Harz ; 6,500 hab. Gymnase ; imprimerie, distillerie, papeterie, martinet k cuivre. Outre son hôtel de ville du xve siècle, on y remarque plusieurs vieilles maisons et le château, résidence des comtes de Stolberg-Wernigerode ; cet édifice, entouré de beaux jardins, renferme une bibliothèque de 60,000 volumes, des collections de minéraux et de plantes du Harz.

WERNIKE ou WERNICKB (Chrétien),

poëte allemand, né en Prusse dans la seconde moitié du xvae siècle, mort en 1720. Il fut attaché, comme secrétaire, k plusieurs ambassades et, après de nombreux voyages, devint conseiller d’État au service du Danemark et résident k la cour de France. On a de lui dos Epigrammes (Amsterdam, 1697 ; 1701, 2» édit. augm.), qui, par la force et la liberté de la pensée et du style, s’élèvent bien au-dessus des productions littéraires de cette époque ; elles n’en demeurèrent pas moins longtemps dans l’oubli. jusqu’au jour où elles attirèrent l’attention de Bodmer, qui en donna une nouvelle édition (Leipzig, 1780), en y faisant toutefois quelques changements. Dans ces epigrammes, Wernike s’attaquait aux mœurs françaises et aux absurdités de l’école de Lohenstein, ce qui lui attira avec les partisans de ce dernier, notamment avec Postel etHanold, une polémique qui a marqué dans l’histoire littéraire de 1 Allemagne au xviie siècle. Il parut k Hambourg, en 1704, un recueil de ses Poésies, dans lequel se trouve aussi un poème héroïque, Bans Sachs, dirigé contre Postel.

WERNISECKIE s. f. (vèr-ni-sè-kl — de Werniseclc, savant allem.). Bot. Syn. d’HUmiri, genre type des humiriacées.

WEUN1TZ, petite rivière de Bavière. Elle prend sa source dans la partie occidentale du cercle de Franconie-Moyeune, dans le district et au N.-O. de Feuchvwang, coule au S.-E., entre dans le cercle de Souabe-et-Neubourg et se jette dans le Danube, k Donawerth, après un cours de 90 kilom.

WERNSDORF (Théophile), théologien et philologue allemand, né à Scheenefeld en