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dans un âge très-avancé, après avoir assisté à soixante-deux batailles. C’était un prince d’un grand courage, qui ne se laissa jamais abattre par ses nombreux revers. Il aimait et cultivait les lettres et avait attiré à sa cour un grand nombre de poètes et de savants. Son fils, Omar, lui succéda. Entamé, après trois siècles, par le pirate Barbei ousse, qui forma de ses débris le royaume d’Alger, le royaume de Tlemcen fut définitivement anéanti en 1560.

Yagoua s. m. Ca-goua). Mamm. Syn. de jaguar, j On dit aussi jagouar.

YAGOUA-ETE s. m. Ca-goua-é-té). Mamm. Espèce de jaguar.

YAGOUA-PARA s. ra. Ca-goua-pa-ra). Mamm. Espèce de jaguar.

YAGOUARÈTEs. in. Ca-goua-rè-te). Mamm. Espèce de jaguar : Le manteau de I’yagova.- rÈtb, richement orné de taches symétriques, sert de parure aux guerriers,

YAGOUAROUNDI s. m. Ca-goua-roun-di). Mamm. Mammifère carnassier du genre chai.

YAIIIA (Abou-Zakharia), fameux capitaine maure, désigné par les historiens espagnols sous le nom de Ben-Gmua, mort en 1140. Il était allié à la famille souveraine des Almoravides, qui régnait sur les deux Mauritanies et sur la plus grande partie de l’Espagne. Wali ou gouverneur de Lerida en 1134, il fut, après une grande victoire sur Alphonse Ier d’AragoD, chargé du gouvernement de Cordoue, puis du commandement général de toutes les forces des Almoravides en Espagne. Il soutint longtemps cette dynastie contre les révoltes des Arabes dans la péninsule et contre les entreprises des Almohades ; mais il fut successivement dépossédé de ses places principales et enfin blessé mortellement à Grenade en 1149. Les historiens espagnols disent qu’il fut massacré par les siens à Jaën.

YAIIIA (Abau-Ali), médecin arabe. V. Buhahylyha-Byngezla.

YAIIIA ou JAUIA-AL-EARMEKi (Abou-Ali), homme d’État arabe, de l’illustre famille des Barmécides, qui vivait au vin» siècle de notre ère. Il était fils du sage Khaled, qui fut chargé de. l’éducation du calife Haroun-al-Rasebid. D’abord secrétaire du prince Haroun, Yahia contribua à son élévation au trône en dissuadant le calife Hady de prendre pour successeur son propre fils. Devenu calife, Haroun-al-Raschid prit son secrétaire pour vizir (786). Yahia se montra digne de ces hautes fonctions par ses talents civils et militaires, par sa sagesse, son éloquence, ses vertus, sa libéralité, à II pourvut à la sûreté des frontières, dit Audiffret, maintint la tranquillité dans l’intérieur, remplit le trésor public, fit fleurir l’ugriculturo et l’industrie dans les provinces, protégea les lettres et les arts, dirigea toutes les affaires de l’empire, porta au plus haut point l’éclat du trône et eut la principale part aux actes du règne heureux et brillant de Haroun-al-Raschid. ■ Il laissa quatre fils dignes de lui, Fadhl, Djafar, Mohammed et Mousa.

YAMA-AL-DHAFEH-BILLAII, roi de Tolède et de Valence, mort en 1092 de notre ère. Il succéda sur le trône de Tolède, en 1080, à son oncle Hescham-al-Cader-Billah, fut attaqué, dès l’année suivante, par Mohammed-ben-Abad, roi de Séville, et par Alphonse, roi de Castille, se vit assiéger dans sa capitale, dut capituler lorsque cette ville fut ravagée par la famine (1085) et se retira alors à Valence, dont il avait la souveraineté. Peu après, il entra dans la coalition des princes musulmans d’Espagne qui appelèrent à leur secours le roi de Maroc, Yousouf-ben-Taschfyn, pour combattre le3 princes chrétiens ; mais, après la bataille de Zalaka, à laquelle il assista, il entrevit les projets ambitieux de leur formidable allié et fit alliance avec le roi de. Castille. Ses craintes ne tardèrent point à se réaliser. Le roi de Maroc, après s’être emparé de Grenade, de Séville, de Murcie, vint attaquer Valence. Abandonné par ses alliés, Yahia se défendit vaillamment et trouva la mort en combattant à la tête de sa garde.

YÀH1A-AL-MOTALY, roi de Cordoue, mort en 1026 de notre ère. Il était fils d’Aly-ben-Hamed, gouverneur de Ceuta, qui, après avoir pris Malaya, voulut s’emparer du trône de Cordoue, possédé par le calife oinmiade Abd-el-Rahman IV. Aly-ben-Hamed ayant été assassiné (1018), son fils Yahia quitta Ceuta, dont il était devenu gouverneur, et marcha sur Cordoue, où son oncle Cacem s’était fait proclamer calife. Après plusieurs combats sao3 résultat, l’oncle et le neveu convinrent de partager la royauté de Cordoue et de tourner leurs forces contre Abdel-Rahman ; mais, dès qu’il eut vaincu ce dernier, Yahia, profitant d’une absence de son oncle, se fit proclamer seul souverain. À cette nouvelle, Cacem revint à Cordoue avec une année, contraignit Yahia à se réfugier à Algésiras, mais se rendit odieux par ses cruautés, provoqua contre lui une conspiration, alla chercher un asile à Xérès et fut livré à son neveu, qui le fit jeter dans une étroite prison. Cordoue passa successivement alors au pouvoir d’Abd-el-Rahman V et de Mohammed III. Ce fut seulement après la mort tragique de ce dernierqué Yahia,

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qui gouvernait avec sagesse Malaga, Algésiras, Tanger et Ceuta, ’ fut appelé par les habitants de Cordoue à gouverner de nouveau cette ville. Ses talents, son affabilité, sa bouté faisaient espérer un règne heureux, lorsqu’il fut tué dans une embuscade près de Ronda en marchant sur Séville, dont le gouverneur refusait de lui rendre hommage.

YA1TÇA, ville de la Turquie d’Europe (Bosnie). V. Jaïtzej.

YA-JOUAN-KIANG, fleuve de Chine, dans la presqu’île de Corée. Il descend du versant oriental des monts Chan-Aline, coule au S.-O. et se jette dans la mer Jaune, après un cours de 450 kilom.

YAK ou YAC s. m. Cak — mot angl.). Angle supérieur du drapeau anglais, du côté de la hampe, portant dans un carré deux croix superposées. I ! Carré disposé de la même manière et portant diverses figures, dans le drapeau d’une nation quelconque.

YAK ou YACK s. m. Cak). Mamm. Espèce de buffle à queue de cheval, qui habite les montagnes du Thibet : Les Thibétains ont pour le yak le même respect que les brarnines pour le zébu. (Cuv.)

— Encyci. Le yak, appelé aussi bœuf grognant ou bœuf à queue de cheval, est connu depuis une assez haute antiquité ; nous le trouvons pour la première fois mentionné

! au nie siècle de notre ère. Elien en parle

sous le nom de poephagos, que lui a plus tard restitué Pallas. Il faut arriver ensuite jusqu’à la fin du xmo siècle pour trouver sur cet animal quelques détails donnés par Marco-Polo et d’autres voyageurs. Puis nous passons sans transition jusque vers le milieu du xviiib siècle. Gmelin eut alors l’occasion d’observer à Touolsk, chez le gouverneur de la province, une femelle de yak qui avait été amenée du pays des Kalmouks, où cette espèce n’est pas indigène, dit-il, car elle est

! originaire du royaume de Tangut, au Thibet.

, Buffon, en rapportant simplement la description faite par Gmelin, en conclut que le yak est le même animal que le bison. Pallas, en 1772, observa aussi des yaks à Irkoutsk, en Sibérie. Le gouverneur les avait eus d’un chef mongol, sujet de l’empire chinois. Turner, dans le récit de son ambassade au Thibet et au BoutaD, qui eut lieu en 1783, compare le yak a un taureau de race anglaise. Ce ruminant était si peu cohnu au commencement de notre siècle que Cuvier, en 1817, signalait la nécessité de nouvelles observations pour décider si le yak n’était pas la souche originaire du zébu ou même de notre bœuf domestiqué. Le premier individu vivant observé en Europe lit partie de la ménagerie de lord Derby, mais, pendant Iengtemps, l’espèce ne fut représentée en France que par une peau mal empaillée, conservée au Muséum de Paris. Enfin, en 1854, M. de Montigny amena de Chine à Paris un troupeau de douze tètes qu’il avait fait venir à grands frais du Thibet. D’autres individus ont été introduits depuis à diverses époques, et aujourd’hui cet animal vit et se reproduit sous nos climats.

Le yak ressemble au buffle par ses formes ; il a une grosse touffe de poils crépus couvrant le sommet de la tête ; une sorte de crinière sur le cou ; le pelage en général ras et lisse en été, plus fourni et hérissé en hiver, de couleur noire ; le dessous du corps et la naissance des quatre jambes couverts de crins très-touffus, très-longs et tombants ; la queue généralement blanche et" garnie de très-longs crins ; les cornes rondes et unies, latérales, à pointes un peu recourbées en arrière ; une loupe sur le dos ; les quatre mamelles du mâle placées sur une ligne transversale. Cet animal présente quelques variations, soit dans sa taille, soit dans la couleur de son pelage, où le blanc et le noir prédominent k la vérité, mais sont diversement répartis. Il y a des yaks blancs, noirs, gris et de couleur toncée. Les Thibétains et les Mongols cherchent à propager ceux qui ont une partie du corps blanche, surtout l’arrièretrain et la queue, les poils blancs étant les plus avantageux au commerce, parce qu’ils sont les plus propres à la teinture. Les irèsjeunes individus sont couverts d’une toison très-fnsée qui ressemble à l’astrakhan.

Le yak est originaire de l’Asie centrale, et spécialement des montagnes de l’Himalaya. Il habite surtout le revers méridional de cette chaîne, entre 27» et 28» de latitude, et s’étend de là dans le Thibet et le nord de la Chine. Il devient rare en Mongolie. Les individus que Gmelin et Pallas ont vus en Sibérie s’y trouvaient comme un objet de curiosité. Il ne descend guère plus bas q<ie 10,000 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer. À cette hauteur, Al. Gérard a vu les plus beaux yaks paissant avec des chèvres de Cachemire et des moutons à laine fine. Plus haut, il a vu ces animaux traîner la charrue ; enfin, à la hauteurde 16,000 pieds, tout près de la limite des neiges éternelles. ils trouvaient moyen de se nourrir en broutant de maigres pâturages. Le yak, en effet, se contente de 1 herbe la plus courte, qu’il coupe très-adroitement presque au niveau du sol. Il peut encore se nourrir des arbrisseaux qui végètent dans les froides montagnes dont il fait son séjour de prédilection. Toutefois, il abandonne les localités élevées

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au fur et à mesure qu’elles sont couvertes par la neige.

Le yak, h l’état sauvage, vit en troupes plus ou moins nombreuses. Il se plaît dans les lieux ombragés et aime à se vautrer dans la fange. Il aime aussi l’eau, comme le buffle, et nage fort bien. On a remarqué qu’en sortant du liquide il va se frotter contre le3 arbres et les rochers ou se rouler dans la poussière comme le cheval. D’un naturel très-farouche et irascible, il semble, de prime abord, tout à fait indomptable. Lorsqu’il entre en colère, il hérisse les longs poils qui le couvrent et relève la queue. Il ne mugit pas comme nos bœufs ordinaires ; mais il fait entendre un grognement tout particulier, sourd et très-bas, d’où lui est venu le nom de bœuf grognant, un des noms vulgaires qu’il porte en français et en plusieurs autres langues. Les yaks, d’après Pallas, sont vifs, inquiets et bondissent légèrement ; mais ils sont lourds et lents à s’accoupler ; le mâle s’approche de la femelle la tête tendue en avant, la bouche béante, comme les buffles, et la queue levée.

Le yak, malgré son caractère farouche, se prête facilement à la domestication ; dans cet état, on l’emploie comme bête de somme ou de trait. « Partout, dit Duvernoy, où les voyageurs anglais ont tenté d’escalader les rochers escarpés du revers méridional do l’Himalaya, c’est au moyens des yaks domestiques qu’ils y sont parvenus. Ils en ont rencontré de nombreux troupeaux servant, dans les villages les plus élevés de ces contrées montagneuses, pour le trait et la monture. Leur pied est si sûr qu’ils ne glissent pas en traversant les rochers les plus escarpés et les plus déchirés, et même les neiges glacées à leur surface. Le voyageur Moorcroft les a vus sauter en bas de rocs abrupts de 10 k 14 pieds de hauteur sans se faire aucun mal. »

Le yak, en effet, est essentiellement un animai de montagne. Son extrême légèreté semblerait déjà l’indiquer. Il franchit l’acilement des distances considérables et pour ainsi dire d’un bond. Sa force est prodigieuse. M. de Montigny a vu un taureau yak noir renverser, dans ses fureurs amoureuses, un buffle presque du double de sa taille et atteindre un cheval au galop, qu’il aurait renversé avec son cavalier, si l’on n’était heureusement survenu. Il se plonge volontiers dans l’eau quand il est tourmenté par la chaleur et par les insectes. Il s’apprivoise facilement, reconnaît la main qui le nourrit et s’attache à celui qui le soigne. Lorsqu’il vague librement dans de grands espaces, il revient aux mêmes heures à l’endroit où il reçoit son eau et sa nourriture, ce qui démontre son aptitude à contracter des habitudes réglées comme les troupeaux de nos animaux domestiques.

L’organisation même de cet animal serait une preuve suffisante de ses aptitudes comme bête de selle et de somme. Son dos et ses reins sont conformés d’une manière toute particulière pour cela. Son garrot est très-élevé, et cette saillie s’abaisse insensiblement jusque vers les lombes. Les reins sont courts, élargis, bien musclés, b.en soudés à la croupe, qui est relativement longue, arrondie, horizontale, semblable à celle du cheval. Enfin, il a de grandes épaules, la poitrine haute, les membres courts, les cuisses bien emboîtées, les jarrets larges, le corps trapu et les sabots élevés, arrondis, petits, mais montrant, par leur disposition, qu’ils reçoivent avec fermeté le poids du corps dans cette direction, et non obliquement ; tout cela indique un animal rustique, vigoureux et d’une démarche sûre.

Suivant Pallas, la viande des vieux yaks serait dure et de mauvais goût ; celle des jeunes est très-mangeable. L’abbé Hue assure, au contraire, que la chair du yak est excellente, comme celle de tous les herbivores qui paissent les pâturages aromatiques des montagnes. Ce missionnaire confirme également ce qu’avait dit Turner au sujet des bonnes qualités du lait et du beurre de yak. Le lait est abondant, riche en beurre et en caséine ; par sa composition, il se rapproche beaucoup du lait de la vacba et plus encore de celui de la chèvre. La proportion d’albumine y est aussi très-forte. Le beurre extrait de ce lait se conserve, dans les climats froids qu’habite l’animal, durant une année entière, enfermé dans des peaux ou dans des vessies, et il est l’objet d’un commerce important.

La toison du yak est formée d’un mélange de poils laineux et de poils soyeux. Les premiers, qui se développent surtout sur les flancs, sont assez ondulés, écailleux, d’une très-grande finesse, et présentent ainsi toutes les qualités qui caractérisent la laine la plus propre à être cardée et filée fin ; on peut les utiliser pour tisser les étoffes les plus moelleuses. Suivant M. de Montigny, cette laine entre pour une partie, avec cède de la chèvre, dans la composition dos fils de cachemire. Les poils soyeux sont très-longs, surtout ceux qui tombent de la région la plus basse des flancs, de chaque côté du ventre ; jusque près de terre, ces poils sont un peu ondulés, assez doux et flexibles. Leur diamètre ne permettrait pas d’en faire des tissus très-fins ; ils sont propres seulement à être peignés comme les longues laines. Mais leur abondance donnera du prix à la toison du yak si l’on parvient, comme on doit l’es YAKO

pérer, k les filer de manière k en faire des étoffes pour meubles, tapis, etc. Les Thibétains les emploient à la fabrication d’un gros drap avec lequel ils font des tentes imperméables à la pluie. Les poils blancs et surtout les crins de la queue sont recherchés par les Chinois, qui les teignent en rouge éclatant ou en bleu pour orner les bonnets d’été et d’autres objets. Cette queue, formée de crins fins et souples, sert de temps imraé. morial dans l’Inde à faire des chasse-mouches. Chez les Persans et les Turcs, elle est l’insigne de certaines dignités militaires ; on distingue les pachas & une, deux ou trois queues. Dans une grande partie de l’Orient, elle sert d’étendard. Au Thibet, où l’animal est en grande vénération, ces queues font l’objet d’un commerce considérable.

L’histoire du yak ne serait pas complète si nous ne parlions un peu du dzo. * On nomme ainsi, dit Isidore Geoffroy Saint-IIifaire, dans plusieurs parties de 1 Himalaya, le métis, encore fort peu connu, du taureau yak avec la vache zébu. C’est dans la vallée de Setludje que Jacquemont a commencé à voir des dzos. et depuis il a revu ces métis en beaucoup d autres lieux, où on tes emploie à la manière des yaks et souvent avec eux au transport de la laine et d’autres marchandises. Ces métis sont beaucoup plu3 grands que la race des zébus dont ils proviennent. Us rappellent surtout le yak par leur queue très-fournie, bien moins cependant que chez celui-ci et à crins plus grossiers. Les cornes du dzo sont grandes et presque droites ; elles se dirigent en dehors et en avant. Son poil, plus long que celui du zèbre, est invariablement de couleur noire dans les lieux où Jacquemont l’a observé. •

Le yak s’accouple facilement aussi avec la vache ordinaire et donne des métis féconds, qui déjà, du temps de Marco-Polo, étaient employés aux travaux des champs. Toutefois, on a remarqué que ces métis, dans le pays, étaient inférieurs au dzo. Dans leur jeunesse, ils sont très-sujets aux maladies. Les eaux stagnantes leur sont tout à fuit nuisibles, et ils aiment surtout à se désaltérer dans les eaux de neige. Les Thibétains prennent beaucoup de précautions pour les introduire dans le voisinage des fleuves et dans des pays moins froids que les pâturages où ils sont nés. En France, on a déjà obtenu, du croisement du yak avec nos races indigènes, des résultats avantageux qui doivent faire rechercher l’acclimatation de ce ruminant.

YAKCHA s. ra. Ca-kcha). Mythol. ind. Nom donné oux génies qui gardent les trésors de Couvera,

YAKÏYOPAVIDAM s. m. Ca-ki-o-pa-vidamm). Cordon sacré qui distingue les brahmes indous.

— Encyci. Le yakiyopavidam, ou cordon brahmanique, est un signe distinctif que les Indous de la caste des bruhmes ont le droit de porter, droit dont ils sont très-fiers et dont ils se réservent absolument le privilège. Cet insigne est formé de trois cordons qui représentent les trois grandes lois que Kartâ (l’Être suprême) révéla à Brahma et que celui-ci transmit aux brahmes ou brahmanes. Ces trois cordons sont réunis par un nœud qui représente le dieu Brahma, et qui fait quelquefois appeler ce cordon brahmamoudi, nœud de Brahma. Les brahmanes seuls peuvent préparer ce triple cordon, et ils ne peuvent le faire que suivant certains rites. Us doivent passer cent huit fois le fil de chaque cordon autour de la main, en l’honneur des cent huit visages de Brahma ; c’est la mesure qu’il doit avoir pour être rais en sautoir sur 1 épaule. Ce fil doit être tressé de manière que chaque cordon soit formé de neuf brins. Le brahmane peut perdre le cordon de trois manières : ou par accident, ou avec intention, ou par violence. S’il le perd avec intention, comme en le rompant par dépit ou par colère, il tombe par le fuit même dans l’indignité du crime ; il est, dès ce moment, regardé comme.un homme qui a abandonné la loi des’dieux et leur culte, et ne peut plus, suivant leur discipline, remplir aucune fonction de sou ministère. Si le brahmane perd le cordon par violence, comme en se battant avec un autre brahmane, il tombe par le fait même dans l’indignité produite par le défaut de réputation, parce qu’il est, dès lors, atteint d’infamie publique ; il lui est interdit de remplir aucune des fonctions qui lui sont attribuées par la loi. Si le brahmane perd lo cordon par accident, s’il le rompt, par exemple, en se baignant ou en dormant, il peut en prendre un autre, sans observer aucune cérémonie. Mais, pour se réhabiliter dans les deux premiers cas, il doit prendre un nouveau cordou avec toutes les cérémonies de l’investiture ; il ne lui est fait grâce d’aucune.

YAKOHSI, ville du Japon, dans l’Ile de Niphon, à 180 kilom. N. de Magani, dans la province de Dewa ; 6,000 hab.

ÏAKOCT (Moheddhib-Eddin-Abou’i Door), poëte.arabe, surnommé Itoumi, mort à Bagdad en 1225 de notre ère. Il avait été l’esclave d’un négociant avant d’être attaché à un collège de Bagdad. Yakout cultiva avec succès les lettres et la poésie. Ses pièces de vers, pour la plupart erotiques, ont été très-répandues dans l’Irak, la Syrie et les contrées