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dément de Koufah, de Bahr-Aïn, d’Oman et de toutes les provinces occidentales de l’empire. Zeiad gouverna alors tout te territoire qui s’étendait des frontières à* ? l’Inde et du Turkestan au golfe Persique, y fit régner la tranquillité ot la justice, comprima une révolte qui avait éclaté à KouJ’ah, mit un terme nu brigandage et obtint le gouvernement de l’Arabie. Peu après, il mourut d’un ulcère qui lui survint à la main droite. Zeiad, un des hommes les plus éloquents de son temps, se servit souvent de sa puissance oratoire pour faire exécuter ses ordres. Nul plus que lui peut-être n’a contribué à affermir la puissance des Ommiades.

ZEXADET-ALLAH 1er (Abou-Mohammed), souverain de l’Afrique, de la dynastie des Aglabites, né en 770 de notre ère, mort en 838. Son père, Ibrahim, étant mort en 812, il lui succéda au préjudice de son frère aîné Abdallah ; mais celui-ci étant revenu deTrifioli l’année suivante, il lui rendit le trône, sur equel il remonta après la mort d’Abdallah en 817. Après avoir reconnu la suzeraineté du calife Al-Mamoun, il se prononça en faveur d’Ibrahim, ce qui donna lieu à plusieurs révoltes contre lui. La dureté dont il fit preuve envers ses administrés accrut encore le mécontentement, et il fut sur te point de perdre ses États. Eclairé par l’expérience, il s’attacha par une sage administration h réparer les maux qu’il avait causés, fit exécuter de nombreux travaux d’utilité publique, construire la belle mosquée de Raïrowan, puis il résolut d’augmenter ses États par la conquête de la Sicile. Dans ce but, il équipa une flotte de 100 vaisseaux, dont il donna le commandement au cadi Asad-Ibn-Farat. Ses troupes, débarquées à Mazara en 817, battirent l’armée de l’empereur grec Michel le Bègue et s’emparèrent de plusieurs places, Zeïadet nomma alors gouverneur de Vlia son cousin Mohamined-Ibu-Abdallah, qui prit Païenne après un siège de cinq ans et se rendit maître de l’ !le entière au bout de dix-neuf ans. Zeïadet mourut pendant le cours de cette conquêté !

ZEÏADET-ALLAH II (Abou-Mohammed), souverain d’Afriqud, de la même dynastie que le précédent, mort en 8G4. Il succéda en 863 a son frère Ahmed et se lit remarquer pendant son règne, dont la durée fut courte, par sa sagesse et par ses vertus. Son neveu Mohammed 111 lui succéda.

ZEÏADET-ALLAH 111 (Abou-Nasr), souverain d’Afrique, de la même dynastie que les précédents. Il régna de 903 à 909 de notre ère et selivruàde telsdéréglomenls, que son père, le vertueux Abdallah II, dut le faire enfermer. Ayant mis dans ses intérêts trois eunuques, il leurordonnade tuerson père et parvint, grâce k ce parricide, à monter sur le trône. Son premier soin en s’emparant du pouvoir fut de se débarrasser de ses complices, puis il se plongea dans des débauches effrénées, ne prit aucun souci des affaires de l’État et fit mettre ses frères ù mort, ainsi que ses principaux généraux. Sur les entrefaites, un chef arabe, nomme Abou-Abdallah, qui avait apporté en Afrique les doctrines des chiites, appela aux armes les tribus berbères. Zeïadet envoya contre les révoltés des troupes qui furent vaincues, s’enfuit alors à Tunis, gagna ensuite Tripoli avec ses femmes et ses trésors, fit mettre à mort son cousin et sou vizir Ibrahim, puis, redoutant le même sort, il abandonna complètement ses États (909), passa en Égypte, où il fut mal accueilli, se rendit pies d Alexandrie et continua à se livrer à de honteuses débauches. Mais bientôt, épuisé, malade, sentant sa (in prochaine, il résolut de se rendre à Jérusalem pour s’y consacrer à Dieu. Il venait de partir pour cette ville lorsqu’il mourut près de Eaiulah. Avec lui liait la dynastie des Aglabiles, qui avait régné cent douze ans.

ZE1BECK s. m. (zè-i-bèk). Art milit. Irrégulier de l’Asie Mineure.

— Encycl. Les zeibecks forment une espèce de confrérie, ayant un costume particulier, qui se recrute des mauvais sujets du pays, de tous les réfractaires. Les zeibecks sont de vrais bandits ; ils vivent en brigands, rançonnant les voyageurs, non-seulement pour s’enrichir, mais encore pour subvenir à leurs besoins journaliers. « Ils croient si bien avoir le Uroit de mener un pareil genre de vie, dit M. de Moustier, que, loin de se cacher, ils tiennent à être reconnus et veulent, grâce à leur costume, être assurés des égards qu’ils trouvent leur être dus. » Un pacha, trouvant leurs prétentions plus qu’osées, voulut leur interdire leur costume ; il mit contre eux eu campagne des troupes régulières, mais il n’obtint aucun résultat. Dans une expédition des Turcs dans le Monténégro, l’armée comprenait 3,000 zeibecks, dont la plupart furent massacre ;, heureusement pour la Turquie.

ZEllilCIl (Charles-Henri), érudit allemand, né à Édimbourg en 1717, -mort à Wittemberg en 1763. Son père, professeur à l’univeraité de cette dernière ville, lui fit donner une excellente instruction, et Charles-Henri devint professeur et conseiller de la Faculté de philosophie. Pendant le siège de Witteinberg, en 17G0, il eut te chagrin de voir réduite en cendres sa magnifique bibliothèque, et il éprouva durant la guerre des pertes qui lui furent très-sensibles et hâtèrent sa an.

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On lui doit un grand nombre d’écrits, parmi lesquels nous citerons : De ChaldaicarumVeteris l’esiamtmti paraphrasium auctorilate (Witteniberg, 1737) ; De lingua Judzorum liebraica lemporibus Christi atqtie apostolorum (Witteniberg, 1741), sur la différence entre l’ancien hébreu et le dialecte juif du temps de Jésus-Christ ; De codieum Veleris Testamenti orientalium et occidentalium dissensianibus (Witteniberg, 1847) ; De qusstionibus abstrusis regivx Sabœ Salomoni régi proposais (Witteniberg, 1744) ; De slalu anima Christi a corpore séparais illiusque prorogatifs (Witteniberg, 1746) ; De ritu adjurandi summum Hebrsorum pontifieem, dans le tome IV du Nova Misceltanea Dip’siensia  ; De ritu baptisandi ab Eunomianis recentioribus introduclio (Witteniberg, 1752), contre les frères moraves ; De Cantico canticorum (Wittenjfierg, 1700), etc.

ZÉID-BEN-THABET, l’un des secrétaires de Mahomet et l’un de ses sectateurs les plus dévoués, mort vers le commencement du vue siècle de notre ère. Il avait onze ans lors de la fameuse fuite du prophète k Médine. Dans la suite, il prit part k tous les combats livrés pour la propagation de l’islamisme et rassembla, par ordre du calife Abou-Bekr, après l’échec éprouvé par les croyants contre les Arabes du Yémamah, tous les fragments épars du livre sacré pour en former une copie complète. C’est le Coran tel que nous le possédons. Après le meurtre d’Othinan, Zéid refusa de prêter serment à Ali. Son dévouement aveugle et son fanatisme sont restés célèbres, et le souvenir s’en est conservé dans notre mot de séide.

ZÉ1DAN (Muley), sultan de Maroc. V. Mu LEY.

ZÉIDE adj, (zé-i-de — de zée, et du gr, eidos, aspect). Ichthyol. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre née. il On dit aussi

ZËIDÉ, Éli et ZE1N, INE.

— s, m. pi. Groupe de poissons, de la famille des scombéroïdes, ayant pour type le genre zée.

ZE1DEN, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Transylvanie, district et au N.-O. de Cronstadt ; 3,200 hab. Fabrication très-active de coton et de cotonnades. Ruines de l’ancien château de Schwarzburg.

ZEIDLER (Jean-Godefroi), écrivain et poète allemand, mort à Halle en 1711. Comme son père, pasteur protestant à Freystadt, dans le comté de Mansfeld, il entra dans le ministère évangélique et s’adonna pendant vingt ans à la prédication. Mais, après la mort de son père, il abandonna le ministère pastoral pour se livrer à son goût pour la poésie, la philosophie et les sciences, et, disons-le aussi, à son goût pour ta dépense et pour la débauche. En peu de temps, il dévora son modeste patrimoine, usa sa santé dans des excès, tomba dans la misère et mourut jeune encore. Zeidler avait une imagination bizarre et vagabonde. Il a composé plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Theatrum virorum eruaitorum minus, abrégé biographique bien fait et d’une lecture agréable ; la Très-noble, trèssolide et très-érudite gnoslologie ou science universelle, parodie burlesque de la métaphysique scolastique ; Synopsis fiscologica ; le Carnaval caché et dévoilé, comédie en trois actes ; une traduction allemande du traité De fundamentis juris nai.xuœ et gentium de Thomasius, etc. — Sa sœur, Suzanne-Elisabeth ZiiiDLKR, s’adonna avec

succès à la poésie et publia un recueil de vers intitulé : Passe-temps d’une jeune fille

(1684).

ZEIDLER (Charles - Sébastien), magistrat et littérateur allemand, né à Nuremberg en 1719, mort en 1786. Pour compléter ses études, il visita les principales universités de l’Allemagne, puis revint dans sa ville natale, où il parvint aux charges les plus élevées de la magistrature. Il donna en 1773, à la bibliothèque de Nuremberg, les ouvrages de tous les jurisconsultes de l’université d’Altdorf. Ses principaux ouvrages sont : De velerum philosophûrum studio musico (Nuremberg, 1745, in-4o) ; Spicilegium observationum vitam Hugonis Donelli illustrantium (Lucques, 17G6, in-8o) ; Vitsprofessorum juris, qui in Academia Alldorfina vixerunt (Nuremberg, 1770, 3 vol. in-4t>).

ZE1DLER (Jérôme, baron de), prélat allemand, né à lglau eu 1790, mort k Home en 1870. Il lit ses études théologiques à l’université de Prague et y devint, dans la suite, professeur do dogmatique. Il remplit en outre, pendant plusieurs années, les fonctions de secrétaire du couvent de Strahow (ordre des piémontrés), dont il futéluabbéen 1834. Depuis lors jusqu’à sa mort, il s’occupa sans relâche d’accroître la prospérité et l’éclat de cette maison ; la célèbre bibliothèque de Strahow fut augmentée par lui de plusieurs milliers de volumes, et les autres collections scientiiiques du couvent, notamment celle des monnaies, furent aussi l’objet de ses soins constants. En 1839, il fut nommé directeur des études philosophiques à l’université de Prague et devint en outre, dans la suite, doyen des facultés de théologie et de philosophie et, à quatre reprises, recteur de l’université. Créé baron eu 1863 par Tempe ZÉ1R

reur d’Autriche et élu la même année, par les grands propriétaires fonciers, député à la diète de Bohême, qui l’envoya ensuite au Reichstag, il y fit preuve des mêmes idées libérales dont il s’était montré animé pendant toute sa carrière ecclésiastique et, malgré son âge avancé, y fut l’un des champions les plus actifs de la cause de la liberté et de la constitution. En 1869, il se rendit à Rome pour assister au concile en qualité d’abbé général de l’ordre des prémontrés. II s’y rangea parmi les prélats opposants et signa, l’un des premiers, les adresses contre le programme de questions à traiter, qui avait été imposé, et contre l’infaillibilité du pape. Il mourut à Rome en février 1870, quelques jours après avoir donné cette dernière preuve de libéralisme et d’indépendance.

ZÉIDOCN, écrivain et poète. V. Ibn-ZÉidoun.

ZE1L, ville de Bavière, cercle de Basse-Franconie, sur la rive droite du Mein, k

55 kilom. N.-K. de Wurtzbourg ; 2,000 hab. Fabrication et commerce de potasse, bois et bestiaux.

ZE1L, hameau du Wurtemberg, cercle du Danube, à 4 kilom. N.-O. de Leutkirch ; 105 hab. Château seigneurial des princes de Waldburg-Zeil-Tauchburg.

ZEILAH, 1"Avalites Partus des anciens et la Mosyllon de Ptolèmée, ville de l’Afrique orientale, sur un îlot de la côte d’Adel et dans le pays des Somaulis, avec un port de commerce, par 11» 19’ de latit. N. et 410 14’ de longit. B. ; 5,000 hab. Commerce important de moutons, dents d’éléphant, poudre d’or et d’esclaves avec Moka, qui lui fournit du café, des toiles, de la quiucaillerie. À l’époque des grandes chaleurs, cette ville devient déserte ; les habitants vont chercher à la campagne un peu de fraîcheur.

ZEILANE s. f. (zè-la-ne). Hortic. Variété de tulipe.

ZEII.EK ou ZEILLER (Martin), géographe allemand, né près de Murau (Styrie) en 1589, mort à Ulm en 1661. Il parcourut l’Allemagne, la France, l’Italie, puis s’établit à Uhn, où il devint successivement principal du collège (1630) et inspecteur des écoles allemandes. Zeiler acquit la réputation d’un des savants les plus distingués de son temps. Nous citerons parmi ses ouvrages ; Épîtres sur différents sujets politiques (iieiîbrunn, 1640, in-4o) ; Fidus Achates ou le Fidèle compagnon des voyages (Ulm, 1651) ; Centuria dialogorum ou Cent dialogues sur différentes matières (Ulm, 1653, in-8o) ; Collectanea ou Histoires singulières (Augsbourg, 1658, in-8o) ; Misceltanea ou Différents sujets historiques et poétiques (Nuremberg, 1661, in-4o) ; Ifnuvelte description du royaume de Hongrie (Ulm, 1664, in-8"). On lui doit encore divers ouvrages sur la géographie : Vlliuëraire de l’Allemagne ; Topographie de la Bavière, de l’Alsace, de la Souabe, etc., insérés dans la Collection topogruphique de l’uniners, par Merian ; des hpigrammes dans divers recueils ; la traduction en allemand du Theatrum tragicum ou Histoires merveilleuses et tristes de Rosset (Lintz, 1628, in-go), plusieurs fois réédité.

ZEIL1S s. m. (zè-liss). Hist. relig. Nom donné à des sectaires mahométans, qui attendent un prophète persan dont la loi doit abroger celle de Mahomet.

ZEIN-ALA-BEDIN (Aly), iman des chiites, né en 668 de notre ère, mort en 713. Il était petit-fils du calife. Aly. Fait prisonnier à douze ans à la bataille de Kerbala, où périt son père, il fut conduit, avec son frère Amrou, à Damas. Le calife Yézid Ier, prenant en pitié sa jeunesse, ne voulut point le faire mettre k mort, comme on le lui conseillait. 11 pourvut k ses besoins et l’envoya à Médine. Zein-Ala-Bedin fut alors reconnu par les partisans de sa maison comme le quatrième des imans ou pontifes légitimes successeurs de Mahomet. Il eut pour successeur son fils Mohammed. Un autre de ses fils, Zeid, prit le titre de calife à Koufah en 739, mais fut bientôt après vaincu et mis à mort par le gouverneur de l’Irak, Yousouf-ben-Amer. 4

ZÉINE s. 1. (zé-i-ne — du gr. zea, seia, qui désigne spécialement l’épeautre, mais qui doit s’être appliqué primitivement à 1 orge et au froment. Le grec zea, zeia, pour zeya, représente, en effet, le sanscrit Fava, yaoaica, ya, par abréviation, appliqué ordinairement à l’hordeum hexastichon, mais aussi, dans les Védas, au triticitm ou frumentum). Chiin. Gluten de la farine de maïs.

ZÉ1NITE s. m, (zé-i-ni-te). Hist. relig. Membre d’un ordre monastique turc, fondé au xve siècle par Zéin-Aboubekr-Khafy.

ZÉ1R1 BEN-MOtJNAD AL-TACLANI, chef de la tribu des Zéirides, située entre Alger et Tripoli, en Afrique, mort en 971 de notre ère. Son père, d’origine arabe, avait acquis une grande autorité par sa richesse et par sa bienfaisance. Riche, actif, ambitieux, Zéiri se fit un grand nombre de partisans dans plusieurs tribus arabes, se forma une armée, battit diverses tribus berbères, notamment les Zenates, et fonda, en 935, la ville d’Aschir, où il attira des marchands, des savants et des lettrés, et dont il fit le

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centre de sa puissance. Attaqué par de nombreux ennemis, il sortit victorieux de la lutte, s’attacha à rester en bonnes relations avec les califes fatimites, les aida dans leurs conquêtes, contribua a la prise de Fi-z, envoya son fils Balkin contre le rebelle Mohammed-ben-a ! -lvhaïr, qtii fut vaincu (971), et marcha lui-même contre Aly-ben-llamdoun, qui avait soulevé les Zenates. Ayant rencontré l’ennemi près de Mansourah. il lui livra bataille et périt pendant la mêlée. Ce chef généreux et brave fut vivement regretté. Il avait eu plus de cent fils, dont l’aîné, Yousouf-Balkin, lui succéda.

ZÉ11U-BEN-ATYAII, roi de Fez, de la dynastie des Zéirides ou Zenates, mort en 1001 de notre ère. Il était cheik de la tribu des Zenates, dans le Maghreb occidental, lorsque, profitant des troubles et de l’anarchie auxquels était alors en proie cette partie de l’Afrique, il s’affranchit de toute domination (979), puis s’empara de Fez (988). Al-Mansour, qui était alors à la tête des affaires en Espagne, sous le règne du faible Herchamal-Mowayed, ferma les yeux sur la. révolte

de Zéiri, puis résolut de l’utiliser en opposant Zéiri à un autre rebelle, Aboul-Behar, prince sanhadjide, qui s’était formé un État puissant en Afrique. Zéiri, ayant reçu l’investiture de tous les pays qu’il pourrait enlever à Aboul-Behar, prit aussitôt les armes, conquit Telmesen, recula ses frontières vers l’orient jusqu’à la rivière Zob et fut confirmé dans la souveraineté du Maghreb, comme vassal de la cour de Cordoue. Sa puissance ne tarda pas, toutefois, à donner de l’ombrage à«Bon suzerain. Appelé à Cordoue, il y reçut de grands honneurs, le titre de waii-al-kebir (grand vice-roi), et s’aperçut bientôt qu’on voulait le retenir à la cour, afin d’annihiler sa puissance en Afrique. La révolte d’un chef de tribu, qui s’était rendu maître de Fez pendant son absence, vint lui fournir l’occasion de demander un congé qu’on n’osa lui refuser. De retour en Afrique, il recouvra Fez de vive force, releva et fortifia l’ancienne ville de Wadjida, dans la province de Telmesen, y établit sa résidence (995), se déclara complètement indépendant du calife de Cordoue, battit une armée envoyée d’Espagne (996), se vit attaqué bientôt après par une nouvelle nrmee beaucoup plus nombreuse, sous les ordres d’Abd-el-Melek, essuya deux défaites consécutives, perdit Fez, qui ouvrit ses portes au vainqueur, abandonna la Mauritanie et se retira avec les débris de son armée dans le Sahara. Tournant alors ses armes contre les Sanhadjides, il les vainquit, prit Tahert, Telmesen, et il allait se créer un nouvel État lorsqu’il mourut de ses blessures, après un règne de vingt uns. Quelque temps après, sou fils Moezz recouvra le royaume de Fez.

ZEIROPHÈRE s. m, (zé-ro-fè-re — du gr. zeira, vêtement ; pherà, je porte). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des tortricides.

ZÉISME s. m. (zé-i-sme —rad. zéa), Méd. Opinion qui attribue la pellagre k l’usage de la farine de maïs.

ZEIST, bourg du royaume de Hollande, province d’Utiecht, dans l’arrondissement d’Amesfoort ; 2,500 hab. Fabriques de gants, rubans, savons ; fonderies, orfèvrerie, etc. À peu de distance se trouve un obélisque élevé en commémoration de l’union des sept provinces, conclue à Zeist en 1576. Ce bourg est célèbre par sa colonie de frères moraves, fondée en 1746, et qui compte aujourd’hui une population d’environ 300 personnes. M. Maxime Du Camp, dans son Voyageen Hollande, a décrit comme il suit cet établissement : • Un large chemin sépare deux

immenses cours gazotmées, autour de chacune desquelles s’élève sur trois côtés un vaste bâtiment qui ressemble k une caserne énorme. D’une part, ce sont, en trois corps de logis distincts, les célibataires ; les gens mariés et les écoles ; de l’autre, ce sont les veuves et les filles, l’église, le pasteur et le chef de la communauté. Là, chacun est séparé et vit dans sa chambre, travaillant, priant, méditant, et ne se réunit à ses autres frères que pendant les exercices religieux. Tout cela est d’un calme qui fuit troid. J’ai visité le bâtiment spécialement réservé aux célibataires ; sauf l’absence de verrous et de grilles, on dirait une prison. De longs couloirs où s’ouvrent des chambres, une salle assez grandequi sert d’église particulière ; sous les combles, des dortoirs où couchent les domestiques ; au rez-de-chaussée, de petits magasins suffisamment pourvus de marchandises fabriquées par les frères eux-mêmes et revendues à un très-modique bénéfice. » Nous ajouterons, d’après M. Alphonse Esquiros, qu’un certain nombre de frères moraves exercent, dans Utrecht même, diverses industries, eu conservant toujours avec la communauté un lien étroit de solidarité. Le prix de la pension k l’établissement de Zeist est de 400 florins par an pour les femmes ; moyennant ce prix, elles apprennent, sous une direction intelligente, les divers travaux d’aiguille. Toutes portent un signe distinctif : les filles, les femmes et les veuves portent à leurs bonnets des rubans d’une couleur différente ; le ruban des filles est rouge ; -celui des leiinnos mariées, bleu, et celui des veuves, blanc.