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cendres ; mais la garnison, retranchée sur des monceaux de ruines, refusait fièrement de capituler. Frédéric vola au secours de la place avec 14,000 hommes seulement et rejoignit l’année de son lieutenant Dohna, forte de 16,000 hommes et campée sur la gauche de l’Oder, vis-à-vis de Custrin.

En apprenant l’approche du roi, Fermor leva le siège et, avec 50,000 hommes, attendit à Zorndorf l’armée prussienne, qui n’en comptait pas plus de 30,000. Frédéric, après avoir reconnu l’ernemi, prescrivit aussitôt à chacun de ses lieutenants las mouvements qu’ils auraient à exécuter. A neuf heures du matin, l’avant-garde s’ébranla, passant à, droite et à gauche de Zorndorf. Les batteries, établies sur des monticules en avant du village, commencèrent l’attaque, à laquelle répondit l’artillerie russe, deux fois plus nombreuse ; mais le feu des Prussiens, supérieurement dirigé, eut bientôt contraint Fermor à porter en arrière les troupes sur lesquelles les canons prussiens tonnaient concentriquement. Tandis que l’avant-garde, dirigée par Mantrufel, continue son mouvement, une solide infanterie la suit et l’appuie. En même temps la cavalerie se prolonge sur la gauche de Zorndorf, tandis que les cuirassiers Prince-de-Prusse et Prince-Frédéric se portent sur la droite. Les débuts du combat ne furent pas d’un favorable augure pour les Prussiens ; l’extrême gauche, qui devait soutenir l’avant-garde, marchant à deux cent cinquante pas en avant, convergea presque entièrement a droite, laissant ainsi cette avant-garde isolée et prêtant elle-même le flanc à l’ennemi. Fermor saisit l’à-propos et lança sa cavalerie sur les bataillons découverts, qui bientôt furent mis en déroute et prirent la fuite. À l’aspect de ce désordre, Frédéric donna l’ordre de charger à Seidlitz et à son intrépide cavalerie. Alors les hussards de Ziethen et de Malackouski, avec les cuirassiers de Seidlitz, se ruèrent sur la cavalerie russe et la culbutèrent ; puis, se rejetant sur l’infanterie, en firent un horrible carnage. Presque toute l’aile droite des Russes, jusqu’au Galgengrund, était hachée, et le reste refoulé dans les marais de Quartschen Bientôt les fuyards, tombant sur les bagages, mirent le désordre à son comble. Défonçant les tonneaux d’eau-de-vie, ivres morts, ils massacraient leurs officiers et couraient çà et là comme des insensés.

Il était une heure ; la cavalerie prussienne, fatiguée de sabrer, se rapprocha de Zorndorf pour se réformer e ; combiner une nouvelle attaque. En ce mentent, Frédéric prescrivit aux brigades, qui étaient jusqu’alors restées immobiles, d’avancer et d’attaquer la gauche des Russes, les deux ailes marchèrent en ligne et l’artillerie recommença son feu. Les escadrons essayèrent alors, mais vainement, d’enlever les batteries. Bientôt, culbutés vers 2 icher, dans le marais, pur les cuirussiers.’Princs-de-Prusse et Prince-Frédéric, par lus dragons Zettritz et Noruinnu et les hussi rds de Ruesch, ils y restèrent embourbés. Les Cosaques incendièrent le village, mais la cavalerie prussienne l’avait déjà enveloppé, et tous furent sabrés ou brûlés.

Cependant l’infanterie de l’aile gauche plie sous les charges le la cavalerie russe, et les mêmes bataillons qui avaient si vaillamment combattu dans la campagne précédente reculent devant quelques escadrons à moitié rompus, sous les yeux mêmes de Frédéric, qui brave la itoit à leur tête. Telles sont les vicissitude » dî la guerre. Mais l’intrépide Seidlitz est ht avec son admirable cavalerie ; il accourt it la tête des escadrons de l’aile gauche, remplit, les vides laissés par l’infanterie en retrait :, charge les cavaliers russes avec une impétuosité irrésistible, et les précipite loin du champ de bataille, dans les marais de Quartsiîhen. En même temps, les régiments de la droite, rompant l’aile gauche des Russes, l : i jetaient sur la cavalerie de Seidlitz, qui, malgré un horrible feu de mitraille et de n.ousqueterie, opéra un mouvement à droite ? t se précipita sur l’infanterie russe, essayant encore de résister près du Galgengrunc. Alors le feu cessa entièrement, et la luttî revêtit un caractère d’acharnement atroce, dont l’histoire n’offre que peu d’exemples. Un ne se battit plus qu’avec le sabre, les baïonnettes et les crosses de fusil. • Les rharges à la baïonnette et les grandes mêl’les, uit Jomini dans son Traité des grandes opérations militaires, n’ont lieu ordinairement que dans les relations ; à Zorndorf, elles existèrent réellement sur le champ de bat ; ille. Frédéric en a donné la certitude lui-mêtre et mille témoins l’ont confirmée. » Sur lotte la ligne, on entendait crier : « Les Prussiuns ne font pas de quartier.

— Nous non plus, » répondaient les Russes, et les sok.ats des deux armées se ruaient avec rage las uns sur les autres. On vit un Cosaque, co rvert de blessures mortelles, se traîner sur un Prussien expirant et lui arracher des limbeau-v de chair avec les dents. Réfugiés au milieu de leurs bagages, les vaincus combattaient encore. « Ces gens-ci, disait Fréléric, sont plus difficiles à tuer qu’à vaincre. » Enfin, les Russes furent enfoncés et dispersés tie lotis les côtés.

Dans cette journée sanglante, Frédéric avait employé l’orc re oblique, déjà appliqué dans l’antiquité, niais qu’il éleva a la hau-


teur d’un système. Lui-même, tour à tour général et soldat, se prodigua pour enlever son armée. Plusieurs de ses aides de camp et de ses pages furent tués à ses côtés. Mais le héros du jour fut Seidlitz, et Frédéric, assez grand pour être juste, lui attribua publiquement 1 honneur de la victoire.

La bataille avait duré depuis neuf heures du matin jusqu’à huit heures et demie du soir. Les Russes perdirent £1,500 tués et 3,000 prisonniers ; 105 pièces de canon tombèrent au pouvoir des Prussiens, dont la perte s’élevait à 12,000 hommes, perte énorme cependant, puisqu’elle constituait presque la moitié de l’armée de Frédéric. De tels triomphes l’eussent bientôt épuisée. Il est vrai que dans ses rangs combattaient les braves de Prague, de Rosbuch et de Leuthen.

Quelques jours avant la bataille, le maréchal Daun, qui projetait une tentative sur la Saxe, avait écrit au comte de Fermor pour lui recommander « de ne pas se compromettre, et surtout de ne point risquer de bataille contre un ennemi rusé qu’il ne connaissait pas encore, mais de gagner seulement du temps jusqu’à ce que l’expédition de Saxe eût réussi. »

Le courrier fut enlevé et la lettre portée à Frédéric, qui, après la victoire, se fit un malin plaisir de répondre de sa propre main au maréchal, pour lequel il professait d’ailleurs une grande estime : « Vous avez eu raison de conseiller au général Fermor d’être circonspect avec un ennemi rusé que vous connaissez mieux que lui, car il a tenu ferme et a été battu. » <nowiki\>

ZORNIE s. f. (zor-nl). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses, tribu des hédysarées, formé aux dépens des sainfoins, et comprenant une trentaine d’espèces, qui croissent surtout dans les régions tropicales.

— Encycl. Ce genre a été formé par Gmelin et comprend un certain nombre de plantes herbacées et sous-frutescentes marquées de ponctuations transparentes. Leurs fleurs forment des épis terminaux et axillaires flexueux. Leur gousse est rauriquée, sessile, comprimée et présente de quatre à six articles qui s’isolent à la maturité. Les espèces qui ont servi de base à ce genre étaient des hédysarums pour Linné et les auteurs antérieurs à Gmelin.

ZOROASTÉRISME s. m. (zo-ro-a-sté-risme). Philos. Doctrine de Zoroastre:Les anges furent, ches les Hébreux, un vestige du culte des divinités sidérales et des génies bons et mauvais que le zoroastérisme avait aussi fait entrer dans la théologie. (A. Maury.)

ZOROASTRE, fondateur ou réformateur du magisme. Sa patrie et l’époque où il vécut sont également inconnues. L’histoire n’a recueilli des événements de sa vie que quelques traits qui ne concordent même pas entre eux, et c’est en vain que des savants du premier ordre ont essayé de reconstruire cette histoire en s’aidant des brèves indications des auteurs grecs, des fragments mutilés ou interpolés des livres sacrés du magisme, et des légendes merveilleuses des poètes et historiens de l’Orient. Cette incertitude serait déjà une preuve de haute antiquité, s’il n’en existait pas, d’ailleurs, d’autres d’un caractère plus précis. L’opinion générale de l’antiquité grecque était que Zoroastre avait vécu 5000 ans avant la guerre de Troie. Quelque exagérée que paraisse cette donnée chronologique, il faut constater que les anciens étaient à peu près unanimes sur ce point, et c’est un témoignage auquel on ne peut méconnaître un poids considérable. Une opinion contraire a cependant surgi dans le xviiie siècle ; Zoroastre, au lieu d être un législateur des temps primitifs, serait simplement contemporain d’Hystaspe et de Darius. Cette opinion, qui a longtemps régné et dont toute la force était basée sur la similitude du nom de Gustasp, dont il est fait mention à plusieurs reprises dans te Zend-Avesta, et de celui d’Hystaspe, a été savamment réfutée par M. J. Reynaud, dans l’Encyclopédie nouvelle, et ne peut plus se soutenir aujourd’hui. Sans qu’on puisse assigner, même approximativement, l’époque où vécut le législateur religieux du magisme, il parait hors de doute qu’il appartient à la plus haute antiquité et qu’il est peut-être même antérieur au brahmanisme. Les poëmes primitifs révélés par Zoroastre, qui commença peut-être son œuvre de prophète et de pontife dans la Bactriane, se nommaient originairement Naçkas ; le Zend-Avesta tel que nous le possédons a été composé de leurs débris (v. Avesta). Ils étaient écrits dans la langue zende, un des plus anciens idiomes connus et qui ne se parlait plus depuis longtemps dans la haute Asie au temps de Darius. Ils contenaient les traditions sacrées, les dogmes, le culte, la liturgie, les institutions politiques et civiles, les observances, etc. Ce qui nous en reste, quoique incomplet, quoique mêlé de compositions postérieures, peut nous foursir les principaux traits de cette antique religion du feu. Le premier livre, le Vendidad, qui est comme la Genèse du Zend-Avesla, contient la revue des lieux donnés successivement aux hommes par Ormuzd, c’est-à-dire probablement le récit des migrations des races venues de la vallée de l’Iaxarte. Elles habitaient primitivement une contrée riante nommée Ariane (que quelques


savants regardent comme le berceau du genre humain), d’un climat doux et où régnaient sept mois d’été contre cinq mois d’hiver. Ahriman, dieu du mal, envoya dans le pays un grand froid qui ne laissait que deux mois d’été sur dix mois d’hiver, ce qui contraignit les habitants à émigrer. Cette tradition, qui semble, dit Heeren, un des échos du monde antédiluvien, est confirmée par les découvertes mêmes de la géologie, et on retrouve dans cette contrée de l’Ariane primitive, d’un climat si rude aujourd’hui, des fossiles de plantes et d’animaux qui attestent la douceur et la beauté de l’ancien climat. L’ordre que suit le Vendidad dans son énumération se déroule du nord au midi, jusqu’au seizième lieu, que M. Burnouf conjecture être le Sindh actuel. Il résulte de ces données géographiques, que la religion de Zoroastre, née au berceau des peuples aryens, se répandit ensuite dans la Bactriane, l’Iran, la Médie, etc. En voici les dogmes principaux. Dans l’empire de la lumière règne Ormuzd, auteur et préparateur de tout ce qui est bon ; dans l’empire des ténèbres règne Abriman, source de tout le mal moral et physique. Autour du trône d’Ormuzd se tiennent les sept amschaspands, ou princes de la lumière, dont il est lui-même le chef. Ahriman est de même entouré des sept dews, génies du mal. Une quantité innombrable d’amschaspands et de dews inférieurs remplissent les deux empires, qui sont dans une guerre permanente ; mais Ahriman sera vaincu un jour, et la domination d’Ormuzd (la lumière, le bien) embrassera tout l’univers. Ce qu’il y a de remarquable dans cette théologie naturaliste, c’est qu’après la victoire définitive de la lumière, le Satan du magisme a part à la rédemption universelle et rentre comme tous les êtres dans la divine harmonie du bien. Le grand dualisme du bien et du mal, qui est l’idée fondamentale de cette religion, ne s’arrête pas à une seule généralité. Il forme une hiérarchie de tous les êtres animés ou inanimés, hommes, animaux, insectes, végétaux, qui, soit purs ou impurs, se rattachent à Ormuzd ou à Ahriman. Le culte consistait en purifications, qui s’accomplissaient devant le feu sacré. La législation de Zoroastre était déduite de sa doctrine religieuse. Le despotisme était posé en principe ; au-dessous du despote souverain s’étageait toute la hiérarchie du gouvernement, et toujours par groupes de sept, nombre sacré qui représentait les sept astres descultes primitifs. Les lois morales avaient pour principales dispositions les vertus domestiques. La polygamie y est clairement énoncée. La caste des prêtres était savamment organisée et disposait d’un pouvoir presque souverain. La nation était également partagée en castes.

Anquetil-Duperron a placé en tête de sa traduction du Zend-Avesta une Vie de Zoroastre qui n’a plus maintenant une aussi grande autorité.

Une note que nous empruntons à la Biographie Michaud fera connaître les importants travaux qui ont été publiés en Allemagne et en Angleterre sur les livres de Zoroastre. » Le Vendidad a été publié d’après les manuscrits de Paris, avec une traduction latine et les variantes, par Jules Œllmusen (Hambourg, 1829, in-4o). Une traduction allemande de l’Avesta, faite d’après le texte original par le docteur F. Spiegel, a paru à Leipzig, de 1852 à 1863, en 3 volumes in-5°. Citons aussi Zend-Avesta edited and interpreted by N.-L. Westergaard (Copenhague, 1852, in-4o), et le Zendasclita, texte original, avec une triple version (française, polonaise et allemande), entreprise par M. Ignace Petraszewski. Le Zend-Avesta a également été l’objrt d’un travail, en allemand, de M. G.-F. Fechtner (Leipzig, 1848-1851, 3 vol. in-8o). Eugène Burnouf avait entrepris la publication du Vendidad-Sadé, avec un commentaire, une traduction nouvelle et un mémoire sur la langue zende considérée dans ses rapports avec le sanscrit et les anciens idiomes de l’Europe ; cet important travail, que recommande le nom de l’illustre indianiste qui s’en était courageusement chargé, a paru de 1829 & 1843; il a été tiré à 100 exemplaires. Burnouf a également mis au jour, en 1833 et 1835, en deux parties, le premier volume d’une édition (restée inachevée) du Yaçna, texte zend, avec les variantes de quatre manuscrits de la bibliothèque de Paris et la version sanscrite inédite de Nériosengh. Une continuation du commentaire de Burnouf sur le Yaçna, formée d’articles insérés dans le Journal asiatique de 1840 à 1850, a été réunie en 1 volume in-8o (Paris, Imprimerie royale), sous le titre d’Étude sur la langue et sur tes textes sends. M. Jules Thonnelier a, de son côté, entrepris, en 1855, une reproduction autographiée, d’après les manuscrits zend-pehlvis de la bibliothèque de Paris, du Yendidad-Sadé, traduit en langue huzvaresch ou pehlvie. Lit bibliothèque de Paris possède un exemplaire d’une édition très-rare, autographiée à Bombay, du Vendidad-Sadé, texte zend, avec titre persan et commentaire guzarati de la première partie des livres des paisis, par les soins de Manakelis Cursetii. M. Herman Brockhausa fait paraître à Leipzig, en 1850, grand in-4o, i’Yaçna, le Vispered et le Vendidad, d’après les éditions lithographiées de Paris et de Bombay, avec un index et un glossaire. En 1842, un guèbre, du nom d’Aspandiarij, avait mis au


jour, à Bombay, l’Yaçna, en zend, mais en caractères guzarates, avec une traduction guzarate, une paraphrase et un commentaire. Ceci nous rappelle un autre ouvrage en guzarate, qui a été publié à Bombay en 1859, et dont le litre peut se traduire par: Essai sur tes livres religieux de Zoroastre, la langue dans laquelle ils sont écrits et leur antiquité, par Sohrabji Shapourji. Ce qui manque encore à la France, c’est une traduction complète et fidèle des livres zends. Le travail d’Anquetil ne répond nullement aux vœux de la critique moderne; il a été fait d’après une version persane, où le texte et les commentaires sont confondus. M. Lanjuinais a écrit une analyse du Zend-Avesta, concise et claire, mais qui aujourd’hui est fort incomplète. On peut aussi consulter l’ouvrage de J.-A. Vullers  : fragments sur la religion de Zoroastre, en allemand (Bonn, 1831). »

Zoroastre et sa doctrine par Windischmann (en allemand, Zoroastrische Studie, Études zoroastriennes, 1862, in-8o). L’auteur est un des savants qui ont le plus approfondi les doctrines et l’histoire de Zoroastre. Ses travaux, peu connus en France, peuvent être considérés comme fournissant les données les plus complètes sur cet intéressant personnage. Cet ouvrage, qui a été publié après sa mort, par Spiegel, consacre à Zoroastre trois chapitres importants. Le premier traita du nom même de Zoroastre, le second du lieu de sa naissance, le troisième des documents conservés sur lui par l’antiquité classique. Résumer ces trois chapitres, c’est le meilleur moyen de donner aux lecteurs une idée exacte, précise, conforme aux dernières découvertes de la science, sur ce personnage si mal connu et si digne de l’être mieux.

Windischmann commence par comparer entre elles les différentes formes du nom de Zoroastre que nous ont transmises les Grecs. Les plus anciens écrivains jusqu’à l’ère chrétienne se servent de la forme Zôroastrês ou Zôroastros. Plus tard apparaît une nouvelle forme, celle de Zaradès. On trouve encore Zaratos, Zoradês, Zaras, Zarès. Suidas parle même d’un Zôramasdrès, sage chaldéen, confondant ainsi Zoroastre avec Oromasdès. Windischmann explique l’existence des formes plus modernes par la confusion opérée entre Zoroastre et l’Assyrien Zaratus, le précepteur de Pythagore. Diodore de Sicile nous montre une autre forme, Zathraustès, que Windischmann suppose être une corruption de Zarathustès. Diodore donne au roi bactrien, qui fut vaincu par Sémiramis, et que plusieurs écrivains grecs appellent Zoroastre, le nom de Oxyartès.

On sait que le véritable nom de Zoroastre est en zend Zarathustra. On est naturellement aussitôt porté à se demander pourquoi les Grecs ne transcrivaient pas tout bonnement ce mot sous la forme exacte de Zarathustrès. Windischmann démontre que c’est parce que les Grecs n’ont entendu parler de Zoroastre qu’indirectement, par 1 intermédiaire des Perses ou Babyloniens, qui l’avaient confondu avec celui d’Ahura-Mazda ou Oromazès.

Si maintenant nous cherchons dans les autres dialectes iraniens quel nom porte Zoroastre, nous trouvons eu huzvarech Zartust et Zartuhast, en parsi Zarathust, en persan moderne Zàrtucht, Zârducht, Zârduhacht, Zârhucht, Zarâthuoht etc., etc.

Quelle est l’étymologie réelle du nom de Zoroastre, quelle que soit la forme qui doive être considérée comme primitive ? Déjà Burnouf avait cru reconnaître dans la seconde partie de ce nom le mot zend ustra, chameau. Ce qui semble justifier cette opinion, c’est la fréquence, dans les textes zends, de noms propres qui ne sont autre chose que des noms d’animaux, exactement comme dans nos langues indo-germaniques : Wolf, Loup, Chevreau, Lebœvf, etc. Ainsi le père du prophète est appelé Pourus-açpa, où açpa signifie cheval ; on rencontre encore Aurvataçpa, Vistâçpa, Kitâçpa, etc. D’autres noms renferment le moi vkhclian, taureau. Le mot ustra lui-même, qui est l’objet de l’hypothèse de Burnouf, se rencontre dans quelques noms propres de personnages figurant dans les textes zends, tels que : Frachaostra, Fraoraostra, Vôhuustra, Aravaostra.

Reste à expliquer la première partie du nom de Zoroastre, Zarath, et c’est là le point le plus difficile. On a cru pouvoir identifier Zaïath avec l’adjectif zairiti el zairina, jaune, fauve, ce qui donnait un sens très-satisfaisant, mais ce qui ne pouvait aucunement se justifier sous le rapport exactement grammatical et phonétique.

Windischmann, s’appuyant sur ces considérations, rejette l’opinion de Burnouf, et pense qu’il faut séparer le nom, non pas en Zarath' ustra, mais bien en Zara-thustra. De cette manière on obtient pour la première partie du mot une forme et une signification très-rationnelles, celles de jaune ou d’or, comme celle de l’adjectif sairina précédemment cité. Quant à la seconde partie du mot, thustra, Windischmann la rapproche, avec Lassen, du sanscrit trachtâr, dérivant d’une racine trich ou trach, briller. On a donc induit que ce second mot devait avoir le sens d’étoile, bien qu’on ne puisse rigoureusement justifier l’origine grammaticale de cette forme. Il fau-