Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 4, Vl-Zz.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Henri Testelin, etc. « Vouet, dit M. Villot (Notice des tableaux du Louvre), fut un peintre très-habile, savant en architecture, entendant bien la décoration et l’art de faire plafonner les figures, art que l’étude des ouvrages de Paul Véronèse lui avait enseigné. Les tableaux de son bon temps sont étudiés avec soin, peints avec vigueur. Surchargé de commandes, il tomba dans la manière, prodigua les têtes de profil, donna à toutes le même caractère, supprima les détails, coucha par grandes teintes plates les ombres et les lumières et opposa au ton uniformément rouge de ses figures d’homme des demi-teintes grises et verdâtres. Malgré tous ces défauts, on reconnaît toujours une fécondité d’invention, une sorte d’élégance et un effet pittoresque qu’il a été donné à peu d’artistes de posséder. » La facilité de son pinceau ne compense qu’à peine la décadence où il était tombé comme coloriste et comme dessinateur. Toutefois, il a rendu de grands services à l’art en le ramenant jusqu’à un certain point dans les voies du bon goût. Chef de la première grande école française, il eut la gloire de former Le Brun, Dufresnoy, Lesueur et Mignard. Le musée du Louvre possède de ce maître : la Présentation de Jésus au temple, la Vierge, l’Enfant Jésus et saint Jean, le Christ en croix, le Christ au tombeau, la Charité romaine, un Portrait de Louis XIII, la Richesse, allégorie ; la Foi, allégorie ; l’Eloquence, la Chaste Suzanne (collection Lacaze). Beaucoup d’églises de Paris possédaient des tableaux de Simon Vouet ; ils ont disparu pour la plupart ; cependant, l’église Saint-Louis-en-Ile possède encore un Saint Louis communiant ; 1 église Saint-Merry, un Saint Merry, et l’église Saint-Nicolas-des-Champs, une Assomption. Notons encore : un Christ en croix, au musée de Lyon ; la Vierge et l’Enfant Jésus, au musée de Rennes, et un Saint Étienne en prière, au musée de Valenciennes. — Le frère de Simon Vouet, Aubin Vouet, né à Paris en 1595, mort dans la même ville à une date indéterminée, a laissé quelques tableaux, parmi lesquels on peut citer : une Suinte Paule faisant l’aumône (musée de Lyon) ; un Saint ressuscitant un mort (musée de Nantes) ; un Christ entouré d’anges (musée de Strasbourg) ; l’Invention de la croix, le Servent d’airain (musée de Toulouse).

VOUEVAS s. m. (voû-vass). Agric. Nom picard d’un mélange par quantités égales de pois, de vesces, de lentilles et de seigle, qu’on sème après deux façons sur les terres qui ont porté l’avoine, et qu’on donne aux bestiaux.

VOUGAY (SAINT-), bourg et commune de France (Finistère), canton de Plouzévédé, arrond. et à 29 kilom. O.de Morlaix ; 1, 200 hab. Minoteries. Ou y voit le beau château de Kerjean, immense forteresse construite en 1560 et surnommée le Versailles de la Bretagne. Ce château est entouré d’un mur de 5 mètres d’épaisseur, que défend à chaque angle une tour carrée à meurtrières et à mâchicoulis. Une aile des bâtiments a été détruite par un incendie au xviiie siècle, et quelques parties ont été dévastées pendant la Révolution.

VOUGE s. m. (vou-je). Ancienne arme de main, composée d’une lame large, tranchante d’un côté, terminée en pointe et fixée au bout d’une forte hampe : Le vouge servait principalement à frapper de taille ; au xve siècle, il était porté par des soldats appelés vougiers et par les archers. || On disait aussi voulge et voulgière.

— Véner. Epieu de veneur à large fer.

— Agric. Serpe à long manche.

VOUGEOT s. m. (vou-jo). Vin très-renommé, que l’on récolte aux environs de Vougeot : Une bouteille de vougeot. || On dit aussi clos-vougeot.

Crème de vougeot, Ratafia de cassis.

VOUGEOT, village et commune de France (Côte-d’Or), canton de Nuits, arrond. et à 20 kilom. N.-E. de Beaune, sur la petite rivière de Vouge, affluent de la Saône ; 220 hab. C’est sur le territoire de cette commune que se trouve le célèbre vignoble du Clos-Vougeot (v. ce mot). On y voit un château construit en 1551 par Jean Loisier, abbé de Cîteaux, et, sur le haut du Clos-Vougeot, l’antique pressoir des moines de Cîteaux.

VOUGIER s. m. (vou-jié — rad. vouge). Art milit. anc. Soldat armé de la vouge.

Vougy (hôtel de), ancien et célèbre hôtel de Paris, situé rue Coq-Héron et aujourd’hui occupé par la Caisse d’épargne. Construit en 1730 par le baron Thomard de Vougy, l’un des plus riches fermiers généraux de l’époque, sur un terrain vague appartenant à l’archevêché, l’hôtel de Vougy passait au xviiie siècle pour une des résidences les plus magnifiques et les plus somptueuses de la capitale. Son fondateur y avait prodigué les dorures, les peintures et toutes les formes du luxe le plus raffiné. A Thoinard de Vougy succéda son gendre, M. de Nicolaï, premier président de la cour des comptes, puis M. de La Brille, président au parlement. De 1786 a 1798, l’hôtel de Vougy fut habité par M. Benoit d’Azy, directeur des contributions indirectes, dont le salon était le rendez-vous assidu de tout ce que Paris conservait encore de causeurs spirituels. Demoustier, l’auteur des Lettres à Emilie, en fut l’hôte assidu. Mme  Benoît d’Azy n’était autre, en effet, que l’Emilie du poëte… Après le Directoire, l’hôtel de Vougy fut habité par les quatre frères Enfantin, qui y installèrent leur maison de banque, et vers le même temps aussi par Étienne Clavier, helléniste et légiste, ami de Paul-Louis Courier, qui épousa sa fille en 1814. Clavier fut disgracié, rayé des cadres de la magistrature pour sa belle réponse à ceux qui le pressaient de prononcer contre Moreau une condamnation à mort, avec promesse que le premier consul ferait grâce : « Et moi, qui fera grâce à ma conscience ? » Quelques années plus tard, la Caisse d’épargne y installa ses divers services. On remarque encore à l’hôtel de Vougy un grand nombre de panneaux sculptés artistement, de dessus de porte frappés des armes des Vougy et de boiseries d’un fin travail ; la grande salle du conseil actuel est encore admirablement conservée. Contigu à l’hôtel de Vougy se trouve l’hôtel du comte de Mallet, où l’on remarque encore un bel escalier à rampe de fer. Il est aujourd’hui occupé par un hôtel meublé.

VOUILLÉ, bourg de France (Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom. N.-0. de Poitiers, sur l’Auzance ; pop. aggl., 1, 087 hab. — pop. lot, 1, 651 hab. On remarque à Vouillé l’église romane de Sainte-Radegonde, qui date du xiie siècle, la tour de Jérusalem et une construction du xiiie siècle. près de la roche de Jéricho, double souvenir des croisades. On voit aussi près de Vouillé les tours d’un manoir pittoresque, sur la rive gauche de la rivière d’Auzance. Un aérolithe, pesant environ 20 kilogrammes, tomba sur cette commune dans la nuit du 13 au 14 mai 1831. Il figure encore aujourd’hui au Muséum de Paris. Presque tous les historiens ont pris Vouillé ou Vouglé pour le Campus Vogladensis de Grégoire de Tours. D’après des études sérieuses et des recherches approfondies, faites par plusieurs archéologues modernes, il est bien établi maintenant que les armées de Clovis et d’Alaric se sont rencontrées en 507, non pas dans les champs de Vouillé, mais entre Voulon et Mougon (Campus Voyladensis et Mogotensis), au sud de Poitiers, sur la rive droite du Clain.

Vouillé (bataille de), nom sous lequel les historiens modernes désignent improprement la bataille de Voulon, gagnée par Clovis sur Alaric. V. Voulon.

VOUISE ou VOUEYSE, petite rivière de France (Creuse), Elle prend sa source dans l’arrondissement d’Aubusson, près de Chenerailles, passe à Gouzon et se jette dans la Tarde, à Chambon, après un cours de 50 kilom.

VOUIVRE s. f. (voui-vre). Syn. de guivre. C’est le fantastique qui avait ouvert un refuge impénétrable, dans le creux des rochers ou sous les créneaux des murs abandonnés, à la formidable famille des vouivres et des dragons. (Ch. Nod.)

VOULANT, ANTE adj. (vou lan, an-te rad. vouloir). Qui veut, qui a la volonté : La société était là présente, visible, palpable, voulante et agissante. (Proudh.)

VOULLAND (Henri), conventionnel français, né à Uzès en 1750, mort à Paris en 1802. Avocat à Nîmes avant la Révolution, dont il adopta les principes avec beaucoup de chaleur, et nommé député aux états généraux par le tiers.état de Nîmes et de Beaucaire, il se montra très-anime contre les manœuvres des partisans de l’ancien ordre de choses et fut admis dans le comité des recherches, institué pour les surveiller et les poursuivre. À la fin de la session de la Constituante, il passa au tribunal de cassation et siégea ensuite à la Convention nationale. Il vota la mort de Louis XVI sans appel au peuple ni sursis. « Je demande pour lui, dit-il, le supplice qui fut infligé par Brutus à son fils. C’est la troisième fois que le salut de la patrie me force de prononcer la peine de mort ; je souhaite que ce soit la dernière. » Il ne devait pas en être ainsi. Membre du comité de Sûreté générale, Voulland prit part à toutes les mesures qui ont signalé le régime de la Terreur. Au 9 thermidor, il contribua à la chute de Robespierre, mais fut enveloppé ensuite dans la proscription qui atteignit tous les anciens membres des comttés de gouvernement. Il échappa aux poursuites de la police en se cachant chez le libraire Maret jusqu’à l’amnistie de l’an IV. Le reste de sa vie s écoula dans la retraite.

VOULLONNE, médecin français, qui vivait dans la seconde moitié du xviiie siècle. Il fit ses études médicales à Montpellier, où il fut reçu docteur, et devint professeur à la Faculté d’Avignon. Nous lui devons les deux mémoires suivants, qui sont très-remarquables et qui furent couronnés par l’Académie de Dijon : Mémoire sur la question suivante : Déterminer quelles sont les maladies dans lesquelles la médecine agissante est préférable à l’expectante et celle-ci à l’agissante, et à quels signes le médecin peut connaître qu’il doit agir ou rester dans l’inaction, en attendant le moment favorable pour placer les remèdes (Avignon, 1778, in-8o) ; Mémoire sur la question suivante : Déterminer les caractères des fièvres intermittentes et indiquer par des signes non équivoques les circonstances dans lesquelles les fébrifuges peuvent être employés avec avantage et sans danger pour les malades (Avignon, 1782, in-8o).

VOULOIR v. a. ou tr. (vou-loir - lat. volere, forme barbare pour velle, vouloir, qui est rattaché par Pictet à la racine sanscrite var, vouloir, désirer, proprement choisir, préférer, aimer et aussi honorer, ce qui ramène la notion de volonté à celle de choix. Je veux, tu veux, il veut, nous voulons, vous voulez, ils veulent ; je voulais, nous voulions ; je voulus, nous voulûmes ; je voudrai, nous voudrons ; je voudrais, nous voudrions ; veux, voulons, voulez, pour recommander d’avoir une volonté ferme, veuillez, à cette personne Seulement, avec une intention de prière ; que je veuille, que nous voulions ; que je voulusse, que nous voulussions ; voulant ; voulu, ue). Avoir le désir, l’intention, la volonté de : Il veut partir demain. Il veut faire ce voyage. Il le fera quand il voudra. Je veux être payé. Nul ne fait moins ce qu’il veut que celui qui {sc|veut}} faire tout ce qu’il veut. (Boss.) Les hommes veulent tout avoir, et ils se rendent malheureux par le désir du superflu. (Fén.) L’homme ne sait ce qu’il veut ; il veut ce qu’il ne veut pas ; il ne veut pas ce qu’il veut ; il voudrait vouloir. (J. de Maistre.) Ceux qui veulent le bien sont les seuls qui savent clairement ce qu’ils veulent. (De Gérando.) Celui qui fait toujours ce qu’il veut fait rarement ce qu’il doit. (Beauchêne.) Aimez et faites ce que vous voudrez, car vous ne voudrez rien que de juste et de bon. (Lamenn.) Les femmes se jouent des hommes comme elles le veulent, quand elles le veulent et autant qu’elles le {sc|veulent}}. (Balz.) Les avocats parlent pour qui veut, tant qu’on veut, sur ce qu’on veut. (Cormen.)

Ce que veut une femme est écrit dans le ciel.
La Chaussée.
Tout vouloir est d’un fou, l’excès est son partage.
Voltaire.


|| Commander, exiger avec autorité : Votre père veut que vous alliez là. Faites ce que je veux.

Je l’ai dit, je le veux, ne me répliquez pas.
Molière.

— Exiger par sa nature ; demander à : Cette culture veut de grands soins. Il y a des enfants qui veulent être menés par la crainte. (Acad.) La nature veut être aidée. (Boss.) Les âmes humaines veulent être accouplées pour valoir tout leur prix. (J.-J. Rouss.) Il y a des secrets qui ne veulent pas être dits. (Baudelaire.) La liberté veut être conquise ; jamais elle n’est concédée volontairement. (Lamenn.) L’équité veut que la punition soit proportionnée au délit. (L’abbé Bautain.) La politique veut un certain mélange d’indifférence et de passion. (Guizot.)

Larcins d’amour ne veulent longue pause.
La Fontaine.
L’autorité ne veut pas de partage.
Voltaire.

— Pouvoir ; ne s’emploie qu’avec la négation : Cette machine ne veut pas aller. Ce jet d’eau ne veut pas jouer. Ce bois ne veut pas brûler. (Acad.) || Être près de, sur le point de : Le dedans de mes mains ne fait aucun semblant de vouloir se désenfler. (Mme  de Sév.) || Finir par : Si mes enflures veulent bien me quitter après cinq semaines de martyre, je me retrouverai dans une parfaite sauté. (Mme  de Sev.)

— Prétendre, s’essayer à, tenter de : Le boiteux ne devient ridicule que lorsqu’il veut courir. (De Levis.) Le sens commun prend le monde tel qu’il est et le laisse aller comme il va ; la philosophie veut l’expliquer. (S. de Sacy.)

— Consentir, se soumettre à : Si c’est vrai, je veux être pendu. Je veux mourir si je sais ce qu’il me veut dire. (Dest.)

— Supposer, prétendre, affirmer ; admettre comme hypothèse, par concession : Je veux que je parvienne à me placer parmi les grands, je nen serai que plus en butte à la malignité des jugements. (Gui Patin.) C’est une étrange rage que celle de quelques messieurs qui veulent absolument que nous soyons misérables. (Volt.) Les hommes veulent bien que les dieux soient aussi fous qu’eux, mais ils ne veulent pas que tes bêtes soient aussi sages. (Rigault.)

Mais je veux que le sort, par un heureux caprice,
Fasse de vos écrits prospérer la malice.
Boileau.

— Demander, fixer comme prix : Il veut cent mille francs de sa terre. Combien voulez vous, que voulez-vous de ce cheval ? (Acad.)

—.On emploie quelquefois le conditionnel pour exprimer un désir auquel on voit quelque difficulté : Je voudrais vous entretenir en particulier.

Je voudrais bien déchausser ce que j’aime.
La Fontaine.
Je voudrais par la main tenir ma belle amie.
A. de Musset.


|| Se dit aussi par forme de défi ou de menace : Je voudrais bien voir cela.

Je voudrais bien, pour voir, que de votre manière
Vous en composassiez sur la même matière.
Molière.
Je voudrais bien savoir, nous tous tant que nous sommes.
Et moi tout le premier, à quoi nous sommes bons.
A. de Musset.

— Absol. Avoir de la volonté : Qui veut peut. Voulez et vous pourrez. Celui qui veut mollement veut sans vouloir. (Boss.) Il n’y a qu’à bien vouloir pour parvenir à toutes les choses qui ne sont pas absolument impossibles. (Fén.) L’âme veut et commande. (Buff.) La chose la plus difficile dans le mande, c’est de vouloir. (J. de Maistre.) Il faut vouloir pour agir, et connaître pour vouloir. (Lamenn.)

Dès qu’un roi dit Je veux, sans aucun examen
          Les courtisans disent amen.
Lachambeaudie.

— S’emploie, dans certaines phrases interrogatives, pour exprimer une impossibilité ou une difficulté extrême : Comment voulez-vous que je fasse ? Que voulez-vous que j’y fasse ? Que veux-tu ? la chose est faite.

Veuillez, Ayez la bonté, la complaisance de : Veuillez permettre que je me retire. Veuillez me faire le plaisir de m’écouter. Veuillez n’en rien dire à personne. (Acad.)

Vouloir bien, Consentir à : Oui, je le veux bien. Ne dites pas : Je veux bien chasser la concubine, mais je ne veux pas me réconcilier ; je veux bien me réconcilier, mais non pas quitter ce procès injuste ; ne pensez pas faire avec Dieu une cote mal taillée. (Lejeune.) || Je veux bien que cela soit, Je veux que cela soit, Je suppose que cela soit, je vous fais cette concession, je veux bien admettre cela. || Voulez-vous bien ? Ordre que l’on donne sous forme de prière ou de menace : Voulez-vous bien vous taire ? Voulez-vous bien finir ?

Vouloir du bien, Vouloir du mal à quelqu’un. Avoir de l’affection, de la haine puur lui : Il vous veut du bien, beaucoup de bien. Il lui veut du mal, grand mal. (Acad.) Il est défendu aux chrétiens de dire, de faire ou de vouloir du mal à personne. (Boss.) Plus on veut de bien aux autres, et plus on est heureux soi-même. (Maquel.)

En vouloir à, Avoir de la haine, un sentiment de malveillance contre ; Je sais bien qu’il vous en veut. Les envieux, les jaloux de sa fortune lui en veulent. Il en veut à tout le monde. (Acad.) Chaque école poétique qui s’élêve en veut à mort à l’école qui a précédé. (Ste-Beuve.)

Toujours la calomnie en veut aux gens d’esprit.
Gresset.
Je n’en veux point aux sots, j’en veux à la sottise.
Du Lorens.


|| S’attaquer à, diriger ses efforts contre : Il en veut à votre bourse. Quiconque me parle de Dieu en veut à ma bourse ou à ma liberté. (Proudh.)

Va, César est bien loin d’en vouloir à ta vie.
Voltaire.


|| Oser s’attaquer à : A qui en voulez-vous par ce discours-là ? (Acad.) || Avoir des prétentions, former des entreprises sur : Il en veut à cette fille. Il en veut à celle charge. (Acad.) Le génie nen veut quà la gloire. (Mme  de Staël.) Les jeunes filles romaines ne supposent pas qu’on en veuille à leur cœur sans aspirer à leur main. (E. About.) || Demander, chercher, avoir affaire à : A qui en voulez-vous ? C’est à vous que jen veux.

En veux-tu ? en voilà ! Se dit de quelqu’un à qui l’on accorde beaucoup plus qu’il n’a demandé, et aussi pour exprimer une très-grande quantité : On lui en donna en veux-tu ? en voilà !

Vouloir de, Accepter, agréer, consentir à prendre ou à garder : Ne t’impose pas à ceux qui ne veulent pas de toi. Je ne veux pas de ce drap, sa couleur ne me plaît pas. On veux bien d’une femme à deux, pourvu qu’on soit le suborneur. (Bou-eart.) veux -tu de moi pour esclave, pour chien, pour gnome ? (Th. Gaut.) || Demander, attendre, désirer de : Que voulez-vous de moi ?

Ne savoir ce qu’on veut, Etre irrésolu, ne savoir prendre un parti.

Vouloir ce qu’on veut, Le demander impérieusement ; le poursuivre avec constance et fermeté : On a beau parler avec dédain du caractère français, il veut énergiquement ce qu’il veut. (Mme  de Staël.)

Vouloir dire, Avoir intention de dire, de faire entendre ; avoir certaines prétentions : Que voulez-vous dire ? Je ne sais ce qu’il veut dire. || Avoir un certain sens : Que veut dire ce mot ? Vertu veut dire force. || Etre le signe de quelque chose : il vante son dévouement ; on sait ce que cela veut dire. Que veut dire un pareil procédé ?

Savoir ce que parler veut dire, Comprendre le sens caché de certaines paroles.

Faire de quelqu’un ce qu’on veut, tout ce qu’on veut, Avoir grand empire sur son esprit, sur sa volonté : Les hommes disent des femmes tout ce qu’il leur plait, et les femmes font des hommes tout ce qu’elles veulent. (De Segur.)

A nul fâcheux débat jamais vous n’en viendrez,
Et vous ferez de lui tout ce que vous voudrez.
Molière.

Dieu veuille ! Souhait que l’on forme le plus souvent en doutant qu’il se réalise :