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Dieu veuille que nous arrivions à temps ! J’espère que cela finira.Dieu le veuille !

          …Quand je songe à la femme
Dont j’étais le mari (Dieu veuille avoir son âme !)
Je la crois bien défunte…
Regnard.

Se faire bien vouloir, mal vouloir de quelqu’un, Gagner son affection, s’attirer son inimitié.

A bouche que veux-tu ? Jusqu’à satiété : Boire, manger a bouche que veux-tu ?

Si veut, Ancienne abréviation pour Ainsi le veut : si veut la loi, si veut le roi. En fin de compte, si veut la nation, si veut la Chambre, si veut le roi. (Cormen.)

Le malheur a voulu que, Il est arrivé par malheur que : Le malheur a voulu que je le rencontrasse.

Sans le vouloir, Involontairement, par mégarde, sans intention : Je l’ai fait sans le vouloir. Le prince de Metternich, feignant d’être russe en détestant la Russie, hâblait sur la guerre sans le vouloir. (Chateaub.)

Tu l’as voulu, Vous l’avez voulu, C’est par ta faute, par votre faute que vous vous trouvez dans lu situation dont vous vous plaignez : Vous L’avez voulu, George Dandin, Vous L’avez voulu.

Si vous voulez, Si cela vous plaît : Faudra-t-il vous attendre ?Si vous voulez. || Si vous voulez, Si l’on veut, Se dit par forme d’aveu, de concession, qu’on rectifie aussitôt après : La campagne, si vous voulez, a ses agréments ; mais elle a des inconvénients aussi. Le tableau, si l’on veut, est assez bien conçu ; mais quelle pitoyable exécution !

Que le mal que je lui veux m’arrive ! Je ne lui souhaite pas de mal.

— Prov. Vouloir, c’est pouvoir, On réussit toujours lorsqu’on a une ferme volonté de réussir. || Ce que femme veut, Dieu le veut, Les femmes veulent ardemment ce qu’elles veulent et viennent toujours à bout de leurs désirs. || Qui veut la fin veut les moyens, Quand on a résolu une chose, il faut prendre les moyens propres à la faire réussir : Laissons de côté les phrases déclamatoires : qui veut la fin veut les moyens. (Scribe.) || Chacun veut uvoir le bon bout de son côté, Chacun met son intérêt avant celui des autres. || Le roi dit : Nous voulons, ou bien Le roi ne dit pas : Je veux, Se dit, par allusion à la formule des ordonnances royales, à une personne qui se sert du mot je veux, pour lui faire entendre que cette expression est tellement outrecuidante, que le roi même évite de s’en servir. Toutefois, le pluriel, dans les actes royaux, n’était pas une formule de modestie.

— Grnmm. Régir : Celte préposition veut l’ablatif. Afin que, pourvu que veulent le verbe suivant au subjonctif.

— Manège. Vouloir l’étalon, Se dit d’une jument qui est en chaleur.

— Turf. Comme il veut ! Exclamation usitée, dans les courses, pour dire qu’un des chevaux lancés sur la piste est sur le point de vaincre sans peine ses concurrents.


Se vouloir v. pr. Vouloir à soi, désirer pour soi : il est naturel de se vouloir du bien.

Se vouloir du mal, Se vouloir mal. S’en vouloir, Se reprocher : Je me veux beaucoup de mal d’être si loin de vous. (Volt.)

— Réciproq. Avoir de la haine, de la rancune l’un contre l’autre : Ces deux hommes s’en veulent à mort.

— Ailus. hist. Dieu le veut ! Cri de ralliement des croisés.

Allus. hist. Si je n’était Alexandre, Je voudrais être Diogène. Alexandre, passant par Conrithe avant son expédition d’Asie, alla rendre visite à Diogène, auquel il demanda s’il désirait quelque chose : « Que tu t’ôtes de mon soleil, » lui répondit fièrenent le cynique. Alexandre, frappé de ce désintéressement, s’écria s « Si je n’étais Alexandre, je voudrais être Diogène. » Cette réponsa est, de la part des écrivains, l’objet de fréquentes applications :

« Si Rothschild le Grand entrait avec tout son cortège de courtisans, d’escompteurs, d’expéditeurs, d’agents de changé et de chefs de comptoir, avec lesquels il fait la conquête du monde, et qu’il lui dît : « Moïse Loque, demande-moi une faveur, et ce que tu voudras sera fait… ; » je suis convaincu que Moïse Loque répondrait tout tranquillement : « Mouche-moi mes chandelles ! » Et Rothschild le Grand dirait avec admiration : Si je n’étais Rothschild, je voudrais être Loque. » Henri Heine.

« Vive un médecin de faubourg ! Ses fautes sont moins en vue, et ses assassinats ne font pas de bruit. Oui, mon enfant, ajoutat-il, ton sort me parait digne d’envie, et, pour parler comme Alexandre : Si je n’étais pas Fabrice, je voudrais être Gil Blus.» Le Sage.

Allus. littér. Tu l’as voulu, George Dandin, tu l’as voulu. V. George Dandin.


VOULOIR s. m. (vou-loir. — V. le mot précédent). Acte de la volonté, action de vouloir : Je n’ai point d’autre vouloir que le vôtre. L’apôtre dit que c’est Dieu qui nous donne le vouloir et le faire. (Acad.) Les bêtes ont des idées et des vouloirs qu’elles ne se donnent pas. (H. Cros.) Le vouloir, dans l’homme, est la puissance morale par excellence. (Réveillé-Parise.) C’est par son vouloir que l’homme décide sa destinée. (Le P. Félix.)

Les chrétiens n’ont qu’un Dieu, maître absolu de tout,
De qui le seul vouloir fait tout ce qu’il résout.
Corneille.

Bon vouloir, Bonne volonté, intention droite : Le crédit public n’existe en réalité que là où le bon vouloir du roi a fait place au voie d’une représentation nationale. (E. de Gir.)

Mauvais vouloir, Malin vouloir, Mauvaise volonté ; intention méchante ou coupable : Dès que nous remuons le bourbier du mauvais VOULOIR, nous piaffons dans l’absurde. (Raspail.)

Ce chat, au minois hypocrite,
Contre toute ta parenté
D’un mauvais vouloir est porté.
La Fontaine.

VOULON, village et commune de France (Vienne), au confluent de la Dive, de la Bouleur et du Clain, cant. de Couché, arrond. de Civray et à 28 kilom. de Poitiers ; 330 hab. Ce fut sur le territoire de Voulon et non sur celui de Vouillé, comme la plupart des historiens l’ont écrit, que fut livrée la célèbre bataille où Clovis et les Francs vainquirent, en 507, Alaric et les Wisigoths (v. ci-après). On y voit le camp de Sichar, que l’on croit avoir été le camp même de Clovis. C’est une vaste étendue de terrain qui pourrait contenir une armée de 100,000 hommes. Aux environs, on remarque des tombelles couvertes de bois, des tombes en pierre sèche et en maçonnerie, indices probables de sépultures élevées aux Francs tués dans la mêlée. Un monastère fut bâti dès l’origine sur le lieu du combat par les premiers disciples de saint Maixeut.

Voulon (bataille de), improprement appelée par les historiens modernes bataille de Vouillé, gagnée par Clovis 1er, l’an 507, sur Alaric II, roi des Wisigoths. Le fondateur de la monarchie française voyait avec regret les Wisigoths occuper les belles provinces méridionales de la Gaule. Pour colorer ses projets de conquête d’un prétexte plausible, il appela la religion à son aide, motif d’autant plus avouable et naturel que les èvêques catholiques du Midi le suppliaient de les délivrer de la domination des ariens. Au mois de mars 507, il convoqua tous ses guerriers francs à Paris. « Je supporte avec grand chagrin, leur dit-il, que ces Goths ariens possèdent une excellente partie des Gaules ; allons, avec l’aide de Dieu, nous les vaincrons et nous réduirons leur terre en noire puissance. » Cette proposition ne pouvait être qu’applaudie par des hommes toujours affamés de guerre et de pillage, et l’armée se mit en marche. Après avoir franchi la Loire, Clovis s’avança sur Poitiers, ville aux environs de laquelle Alaric s’était établi, en attendant les renforts qu’il avait mandés du fond de l’Espagne et ceux que devait lui amener son beau - père Théodoric. Clovis avait habilement choisi une position qui lui permettait de couper à son adversaire ses communications avec le Midi et de le tenir comme bloqué, tandis qu’il ravageait le pays sous ses yeux. Ces dévastations soulevèrent les murmures des Wisigoths contre leur roi ; ils se disaient entre eux qu’ils sauraient bien vaincre les Francs sans le secours de personne et qu’ils les valaient bien en force et en courage. Alaric se vit donc contraint de quitter ses retranchements et d’offrir la bataille à un ennemi qui ne demandait qu’à combattre.

« Ou en vint aux mains dans la plaine de Voulon (Vogladensis, Vocladensis campus). L’année gothique était formidable par le nombre ; la loi des Wisigoths ordonnait, en cas de guerre nationale, la levée en masse de tous les hommes libres, barbares ou Romains, et du dixième des esclaves ; mais il n’y avait point, dans cette multitude incohérente, l’unité de sentiment qui associait, pour un moment, les hommes de races et de croyances diverses assemblés sous la bannière de Chlodowig (Clovis) ; la plupart des Gallo-Romains de l’armée d’Alaric ne souhaitaient que d’être vaincus. La fortune des armes ne fut pas longtemps eu balance : les Francs, sans répondre à la grêle de traits que les Wisigoths faisaient pleuvoir sur eux, abordèrent brusquement l’ennemi, la hache et le glaive au poing ; les lignes d’Alaric furent enfoncées du choc ; les Wisigoths ne se rallièrent plus, et Alaric, tandis qu’il cherchait à arrêter la fuite de ses guerriers, fut terrassé et blessé mortellement de la propre main de Chlodowig, qui faillit payer sa victoire de sa vie. Deux soldats goths, se dévouant pour venger leur roi et leur nation, fondirent tout à coup avec rage sur Chlodowig, et le frappèrent à la fois de leurs lances dans les deux flancs ; mais la bonne trempe de sa cuirasse et la légèreté de son cheval le sauvèrent de ce péril. Avant la troisième heure du jour (neuf heures du matin), le sort de cette grande journée était décidé ; le carnage continua jusqu’au soir ; les vainqueurs, furieux, massacraient indistinctement Goths et Romains. Il mourut en ce lieu une grande multitude d’Arvernes, qui étaient venus avec Apollinaris, fils du fameux Sidonius, et les principaux d’entre les sénateurs tombèrent… Les cadavres étaient amoncelés en tel nombre, qu’on eût dit des montagnes de morts. » (Grégoire de Tours.)

« L’armée victorieuse se répandit, comme un torrent dévastateur, des bords de la Vienne jusqu’à ceux de la Garonne ; sans doute, les cités qui ouvrirent leurs portes, à l’instigation des évêques, ne furent point saccagées ; mais tout le plat pays, les bourgades, les villas furent livrés à des ravages que ces contrées n’avaient point eu à subir depuis la grande invasion de 407. » (Henri Martin.)

Les Gallo - Romains du Midi expièrent cruellement les vœux par lesquels ils avaient appelé celui qu’ils considéraient comme un nouveau Constantin. Ils appliquèrent à la venue des Francs un terrible prodige, qui était, dit-on, jadis apparu à Toulouse. « L an II du règne d’Anthémius, racontent les chroniques, on vit au milieu de la cité de Toulouse un flot de saug jaillir du sein de la terre et couler pendant tout un jour, présageant la ruine du royaume des Goths et l’approche du règne des Francs. »

VOULOU s. m. (vou-lou). Bot. Espèce de bambou de la Guyane : Les sauvages peignent le voulou et le vernissent. (V. de Botnare.)

Encycl. Le voulou est une espèce de bambou ou de grand roseau qui croît à la Guyane, au bord des marécages. Ses touffes se composent de brins longs de 3 mètres et plus, sur environ 0m,1 de diamètre. Il convient beaucoup, à cause de sa légèreté, pour faire des hamacs. Les naturels s’en servent en guise de cor ou de porte-voix ; ils l’emploient sur les rivières pour annoncer de loin leur approche ou leur arrivée. Ils croient aussi qu’en sonnant de cette espèce de cor ils forceront le vent qui leur manque à venir enfler leurs voiles ; c’est ainsi, disent-ils, qu’ils « appellent le vent. » Les nègres en font des sifflets destinés au même usage. On fait encore avec le voulou de petits meubles qu’on peint et qu’on vernit.

VOULOUGOSA s. f. (vou-lou-go-sa). Bot. Espèce de cardamome de l’Ile de Madagascar.

VOULT s. m. (voultt — lat. vullus, même sens). Visage. || Image, portrait. || Vieux mot.

— Hit. relig. Saint-Voult, figure du Christ en croix, revêtu de riches habits : Le Saint-Voult de Lacques. Il y a un Saint-Voult imité de celui de Lucques dans l’église du Saint-Sépulcre, à Paris ; le peuple, par corruption, l’appela Saint-Vaudelu, puis Saint-Godelu. (Complem. de l’Acad.)

VOULTE (la), ville de France (Ardèche), V. La Voulte.

VOULTÉ (Jean), dit Vulteius ou Vautier poète français, né à Reims vers le commencement du xvie siècle, mort en 1542. Il professa les belles-lettres à Toulouse et fut l’ami d’Étienne Dolet. Il fut lié également avec Clément Marot, Rabelais et avec les plus beaux esprits de son temps ; il était, en outre, bien vu à la cour, et plusieurs de ses poésies font connaître des anecdotes curieuses relatives à François Ier. Il mourut assassiné par un homme qui avait perdu un procès contre lui. On a de lui : Epigrammatum libri III (Lyon, 1537, in-8o) ; Inscriptionum libri II ; Xeniorum libellus (Paris, 1538, in-16o).

VOULU, UE (vou-lu, û) p : part. passé du v. Vouloir. Ordonné ou demandé comme nécessaire : Les formalités voulues par la loi. J’ai du courage et de la santé, et ce que je veux est diantrement bien voulu. (G. Sund.)

— Vu, considéré, aimé, estimé : Être bien voulu, mal voulu. Il faut être buse pour aller en Angleterre, mal voulu du peuple anglais. (J.-J. Rouss.) || Sens vieilli ; on dit aujourd’hui ; Etre bien ou mal vu.

— Littér. et B.-arts. Apprêté, recherché, laissant trop voir l’intention de l’auteur : Un effet voulu est un effet souvent manqué. Quand la grandeur est voulue, elle est théâtrale.

— Gramm. Précédé d’un complément direct, le participe voulu s’accorde avec ce complément s’il lui appartient en propre, ce qui est assez rare : Ce sont bien là les conditions que j’ai voulues ; je n’en ai pas voulu d’autres. Mais il arrive souvent que voulu est suivi d’un infinitif ou d’une proposition complétive ; il peut arriver aussi que l’on sous-eutende après lui soit un infinitif, soit une proposition complétive, et, dans ces cas-là, le complément se rapporte presque toujours à l’infinitif ou au verbe de la proposition, d’où il résulte que voutu reste invariable : Voilà les pensées que j’ai voutu exprimer ; Ce ne sont pas là les précautions que j ai voulu que vous prissiez ; Il a fait toutes les réserves qu’il a voulu, sous-entendu faire.

VOULZIE (la), petite rivière de France (Seine-et-Muriie). Elle prend sa source près de Plessis-la-Tour, commune de Beauchery, passe à Provins, fait mouvoir une grande quantité d’usines et se jette dans la Seine, près de Brey, après un cours de 41 kilom. La Voulzie a été chantée par Hègesippe Moreau.

VOUNEI s. m. (vou-nèï). Espèce de petite harpe, en usage dans l’Inde. || On dit aussi Vouna.

VOURNEUIL-SUR-VIENNE, bourg de France (Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et a 12 kilom. S. de Chàtelleiaiill ; pop. aggl., 281 hab. — pop. tot., 1,351 hab. Fabriques de toiles et de chaux hydraulique. Ruines d’un vieux château.

VOURDA, rivière de l’Indoustan anglais, présidence du Bengale. Elle prend sa source dans la province de Gandwanu, coule au S., arrose la province de Bérar, se dirige au S.-E., sépare la province de Bérar de celle de Beder et se jette dans le Godavery, près de la frontière septentrionale de la province d’Huiderabud, à l’O. de Somanour, après un cours de 450 kilom.

VOURINE s. f. (vou-ri-ne). Comm. Soie de Perse très-fine, appelée aussi soie légis.

VOURLA, l’antique Clazomènes, ville de la Turquie d’Asie, dans l’Anatolie, vilayet d’Aldin, sur le golfe et à 35 kilom. S.-O. de Smyrne ; 5,000 hab. Petit port de commerce.

VOUROUDRIOU s. m. (vou-rou-dri-ou). Ornith. Syn. de courol, genre d’oiseaux de Madagascar : Le vouroudriou a, ainsi que sa femelle, le bec d’un brun foncé et les pieds rougeâtres. (V. de Bomare.) || On dit aussi vou-drou-driou.

VOURSTE s. m. (vour-ste). Char à bancs dont on se servait pour suivre la chasse, et qui pouvait recevoir un grand nombre de personnes. || On disait aussi wurst.

VOUS pron. pl. de la deuxième pers. (vou — lat. vos, même sens). Votre personne. S’emploie comme sujet, comme attribut, comme régime direct et comme régime indirect.

— 1o Comme sujet, vous se place ordinairement avant le verbe : Vous l’avez vu. Vous nous aiderez. || Cependant, il se place après le verbe dans les phrases interrogatives, à moins que le verbe de l’interrogation ne soit précédé de la locution est-ce que : Viendrez- vous ? Que demandez-vous ! Est-ce que vous l’avez vu ? || Quand on veut insister on répète vous sujet, et le second vous se place avant ou après le verbe : Vous, vous l’auriez accepté ; nous avons refusé. Vous l’auriez accepté, vous. La seconde forme a plus d’énergie que la première.

— 2o Comme attribut, vous netJonne lieu à aucune remarque particulière.

— 3o Comme régime direct, vous se place ordinairement avant le verbe : Nous vous aiderons. Tel événement qui vous désespère peut vous conduire au bonheur. (Mme  de Puisieux.) || Toutefois, si le verbe est à l’impératif, vous régime se place après ce verbe : Écartez-vous.

Armez-cous de vertu, vous en avez besoin.
Rotrou.

|| Si cependant le verbe à l’impératif est accompagné.d’une négation, vous se met encore avant le verbe : Ne vous dérangez pas.

— 4o Comme régime indirect, vous, s’il est précédé d’une préposition, se place toujours après le verbe : On a parlé de vous. J’aime mieux m’adresser à vous. Je veux me confier à vous. La peine est pour vous, tl Sans préposition, vous s’emploie fréquemment pour à vous. Dans ce cas, il suit la même règle que s’il était régime direct, c’est-k-dire qu’il se place ordinairement avant le verbe ; après, cependant, si le verbe est k l’impératif ; avant encore, si l’impératif est accompagné d’une négation t On vous répondra. Donnez-vous du bon temps. Ne vous donnez pas cette peine.

Monsieur le mort, laissez-nom faire, On vous en donnera de toutes les façons ; Il ne s’agit que du salaire.

La Fontaine.

Vous se dit en parlant k une seule personne, par politesse, et quelquefois pour donner k des reproches un certain ton de solennité ; Je vous crois, madame, Otez-vovs de là, petit polisson.

— S’emploie comme une sorte de pronom indéfini : Ce monument a un air de grandeur qui VOUS ravit,

— S’emploie souvent, comme complément direct ou indirect, d’une manière expléùve, pour donner une tournure familière et énergique k la phrase :

11 «oui eut arrêté le carrosse d’un prince.

Bacini On lui lia les pieds, on voxu le suspendit.

La Fontaine.

Vous autres, Locution qui ne diffère en rien de vous, si ce. n’est qu’elle isole, " qu’elle classe d’une manière plus précise une catégorie de personnes k l’exclusion des autres personnes : Vous le pourriez, vous autres ; pour nous, la chose est impossible.

À vous, Qui vous appartient : C’est un ami k vous.

De vous à moi, Entre nous, sans que la chose s’ébruite ou se propage ailleurs : Bu vous A moi on peut se dire ces choses-là.

— Substantiv. Personne distincte de celle k qui l’on parle, mais qui lui est intimement unie par la communauté îles sentiments ou des intérêts : Vous avez tous une dme qui vous Cherche, une pensée qui vous comprend, un au ire vous qui est associé de souvenir, ou d’inté-