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un grand commerce de diamants, exercé surtout par des juifs.

AMT s. m. (ammtt). Division du stift ou diocèse, dans le Danemark.

AMULETTE s. f. — Encycl. Nous ne soulèverons pas de question théorique à propos des amulettes ; nos lecteurs s’étonneraient sans cloure de nous voir discuter sérieusement l’efficacité des grisgris, des anneaux constellés ou même des scapulaires. Toutefois, bien que 1p pouvoir curatif ou autre de toutes ces babioles soit universellement et définitivement décrié, quelques hommes graves ont cru pouvoir soulever une question secondaire : convient-il de combattre une superstition, inofiensive d’ailleurs, au risque de priver ceux qui y croient de certains effets utiles, dus, non pas à la vertu des amulettes, mais à l’imagination des malades superstitieux ? On cite un médecin sérieux qui aurait guéri des fièvres paludéennes au moyen d’un simple sachet de cendre. Nous n’entrerons pas dans la théorie des droits de la raison ; nous ne discuterons pas la question, sérieuse pourtant, desavoir s’il estopportun d’ubêtirles hommes, de les encroûter dans des superstitions séculaires, d’éterniser l’ignorance et la faiblesse d’esprit, pour faire profiter le genre humain de quelques avantages qu’il, peut trouver dans sa bêtise. Mais les faits d’imagination cités en faveur des amulettes sont-ils aussi certains et surtout aussi nombreux qu’on le prétend ? Nier la puissance de l’imagination serait absurde ; mais lui attribuer le pouvoir de réaliser la chose fausse imaginée nous parait excessif. Qu’un homme dont l’imagination est fortement exaltée se figure souffrir d’une fièvre qu’il n’a pas, c’est admissible ; qu’il réussisse, par un effort d’imagination, à modifier l’état de ses fluides organiques au point de se guérir d’un mal qui a un caractère constitutionnel, c’est plus difficile à admettre. Se croire guéri, sans l’être, cela s’est vu ; être réellement guéri uniquement parce qu’on croit l’être, on prétend que cela s’est vu aussi, mais nous croyons la chose douteuse. Nous sommes de ceux qui se refusent

; i penser q^ie l’homme, à force de s’imaginer

qu’il possède une queue terminée par un œil, réussira à se doter de cet appendice et de cet organe, fin tous cas, si l’imagination a quelques effets utiles du genre de ceux qu’on lui attribue, les effets restent si obscurs, si mal définis et si rares qu’il serait inutile de s’en préoccuper, même quand ils n’auraient pas pour résultat de détourner les esprits faibles et les ignorants de l’étude sérieuse et de la saine appréciation des faits et des propriétés physiques. Nous avons donc la conscience de ne nuire à aucun intérêt sérieux et respectable en nous élevant contre l’usage des amulettes, quelles qu’elles soient.

L’usage des amulettes se retrouve dans tous les pays et à toutes les époques, ce qui suppose à cette superstition une cause générale et naturelle, qu’il n’est, d’ailleurs, pas difficile de découvrir. La lutte de l’homme contre les forces qui lui font obstacle est souvent disproportionnée ; elle l’était surtout à l’origine des sociétés, lorsque les moyens d’action lui faisaient complètement défaut. De là une aspiration toute naturelle vers des agents supérieurs, dont l’existence lui paraissait d’autant inoins douteuse qu’elle lui semblait nécessaire. D’autre part, les forces physiques qu’il utilisait ou qu’il observait étaient pour lui si obscures dans leurs résultats, l’effet était tellement disproportionné avec la cause, le lien entre l’une et l’autre faisait si complètement défaut, qu’il en vint à penser que ce lien manquait en effet. C’est toute la théorie des amulettes. Les amulettes guérissent et préservent ; pourquoi ? Il n’était pas utile, il n’était pas possible de le dire ; il n’était pas même nécessaire de croire qu’il y avait un pourquoi, pas plus qu’on n admettait un pourquoi du pouvoir éclairant et calorifique du soleil, de l’ascension des liquides dans le vide, etc., etc. Les forces naturelles étaient supprimées, par cela seul qu’elles ut, lient inexplicables dans leur essence, et une sorte de volonté supérieure et surnaturelle leur était substituée ; c’était la providence universelle qu’on chargeait d’expliquer à la fois les phénomènes physiques et les prétendues propriétés des amulettes. Il est certain, en effet, qu’un pouvoir capable de donner, par exemple, a la matière la faculté de s’organiser, dont elle serait dépourvue par elle-même, ne serait pas embarrassé pour communiquer à Une peau de crapaud desséchée le don de guérir la fièvre quarte.

L’ignorance est donc la cause directe de laeroy, ance aux amulettes. Aussi cette croyance £st : el}e contemporaine des premiers tempsdes sociétés,

L’Orient, premier berceau de notre civilisation, est aussi celui de toutes les superstitions. C’est là que naquirent ce qu’on pourraitappeler les amulettes astrologiques, les talismans (thilsem), objets naturels ou artificiels soumis à l’influence des astres et empruntantd’eux des propriétés merveilleuses. Au premier rang, parmi les talismans, il faut placer les anneaux constellés, c’est-à-dire mis en l’apport avec les constellations par certainescérémonies, certains rites observés dans leur fabrication.

Une énumération rapide des divers peuplesorientaux nous les montrera unanimes dans la croyance aux amulettes. Les Perse3 eurent

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d’abord leurs tahuids, sortes de phylactères portant des inscriptions attribuées à Féridoun, leSalomon persan. Ils ont encore aujourd’hui leurs hhadits, fragments de papier sur lesquels ils tracent des versets du Coran, et qu’ils portent au cou, aux bras, a la ceinture, dans des sachets de soie ou de brocart, dans de petites boîtes, ou mieux dans des étuis d’or ou d’argent. Ce dernier procédé permet au croyant de garder sur soi ses hhailits, même lorsqu’il se met au bain, avantage inappréciable, lorsqu’on songe aux merveilleux effets qu’on attribue aux hhadits. Ces effets, du reste, ne se bornent pas à l’homme : les Persans ont soin de suspendre des hhadits au cou des animaux et aux cages des oiseaux, pour les protéger contre tout accident, aux portes des boutiques, pour y attirer les chalands, etc.

Les Arabes, peuple éminemment superstitieux, ont eu de tout temps une extrême confiance aux amulettes. Ils sont les derniers peut-être qui se servent encore des anneaux constellés. L’usage de phylactères est très-ancien chez eux et est- encore pratiqué. L’Arabe est le plus exact des musulmans à s’affubler de bandes de parchemin couvertes de sentences du Coran. Il en fait porter même à son cheval, pour le préserver, comme lui-même, du coup d’œil de l’envieux, le plus terrible ; des dangers qu’ils puissent courir l’un et l’autre.

Les musulmans de l’Inde possèdent, outre les phylactères, une prodigieuse variété d’amulettes, qu’ils désignent sous le nom de tawiz : plumes, cheveux, os, chair de serpent putréfiée, carrés magiques, etc., etc., composent pour eux un véritable arsenal contre tous les maux qui peuvent affliger l’humanité. Ils ont surtout une confiance sans bornes-à des plaques de métal, à des tessons de porcelaine, a des carrés de papier, de soie ou de toile de coton sur lesquels ils ont inscrit le grand mot magique : ism ! ■

Les bouddhistes de l’Ile de Ceylan ont la plus grande confiance, pour la guénson des maladies, en des figures de diables qu’ils appliquent sur les parties malades.

Les Chinois font grand usage de carrés de papier portant des caractères mystérieux.

Les Thibétains ont inventé la plus singulière amulette que l’imagination dévergondée ait pu imaginer : ils portent dévotement, suspendu au cou, un sachet contenant des excréments desséchés du grand lama. Mais cet excessif honneur est réservé à un très-petit nombre de privilégiés. Après tout, quand on y réfléchit, est-ce plus dégoûtant que des entrailles conservées dans des cœurs d’or ou exposées sous verre à la vénération des fidèles ?

Nous venons de ciler les contrées demi-barbares de l’extrême Orient ; en nous rapprochant, nous allons rencontrer des superstitions non moins nombreuses et non moins ridicules. Les anciens Égyptiens se couvraient de scarabées et autres figurines de pierre et ’d’émail qui foisonnent dans leurs tombeaux.

Les Hébreux, qui prétendaient vivre en relation directe avec Jéhovah, n’ont pas échappé pour cela à la superstition des amulettes, qu’ils appelaient taphoth. Klles sont, du reste, expressément recommandées par la loi. Moïse ordonne de porter la loi constamment sur soi, à la main ou sur le front, et d’orner d’inscriptions sacrées (tephillim) le seuil et le poteau de la porte des maisons. Les femmes des Hébreux, au témoignage d’Isale, portaient des bijoux (khaschim) en forme de serpent, pour se préserver de la morsure des serpents, car les Hébreux, en fait d’amulettes, semblent avoir pratiqué un véritable système hounœopathique, comme en témoigne le serpent d’airain érigé par Moïse dans le désert. Les Juifs connurent ensuite un grand nombre d’autres amulettes, dont ils attribuaient l’invention à Saiomon. Elles ont surtout pour but de chasser les mauvais esprits et de préserver des maladies. Toutefois, pour ce dernier objet, la Mischna met une restriction à l’usage des amulettes : elle veut qu’on n’emploie que des objets éprouvés et ayant déjà guéri trois hommes. C’est une proscription absolue et peu déguisée, car une amulette ne saurait guérir si l’on n’a pas commencé à la porter.

Les Grecs, gens de peu de foi, nation policée et raisonnante par excellence, sembleraient devoir échapper à ces ridicules superstitions ; ils s’y enfoncèrent plus avant

que beaucoup d’autres peuples. Leurs femmes se couvraient de plaques gravées, de bijoux magiques (YlMia), qu’elles portaient aux bras, d’anneaux magiques, de colliers de corail ou de coquilles, etc. Ils pendaient au cou de leurs enfants, pour les préserver du mauvais œil, de petits phallus, insigne obscène, qui figurait d’ailleurs dans de nombreuses cérémonies. Les forgerons suspendaient à leur cheminée des talismans (fauxavià), qui avaient la même vertu. Les athlètes se couvraient d’amulettes de toute sorte.

Les Romains empruntèrent, avec bien d’autres choses, les amulettes des Grecs, dont ils enrichirent encore la collection. Ils multiplièrent et varièrent surtout les figures obscènes. On conçoit qu’il nous est, à cet égard, interdit d’entrer dans aucun détail. Ils avaient aussi une grande peur du mauvais oail et une grande confiance aux herbes ma AMYC

giques, au baccar, notamment, pour le conjurer. L’empire fut, à Rome, le beau temps des amulettes.

L’esprit mystique des gnostiques devait nécessairement les lancer dans l’usage des amulettes. Ils les multiplièrent à l’infini, mais les empruntèrent surtout à l’Orient. Leurs abriixas, notamment, pierres gravées de sujets égyptiens, accompagnés d’inscriptions grecques, étaient des imitations d’objets analogues en usnge, non-seulement en Égypte, mais en Perse et en Syrie.

L’Afrique est plus riche encore en amulettes que l’Europe et l’Asie. Les prêtres musulmans (mallam) y débitent des carrés de papier bordés du drap roitge et ornés d’une sentence du Coran. L’amulette du mallain, portée au bras gauche, est efficace contre tous les maux.

Les nègres de ce pays ont aussi leurs amulettes ou grisgris ; mais, peu difficiles sur le choix de ces objets sacrés, ils y emploient indistinctement un fruit, une plante, une figure d’homme ou d’animal, un fragment d’os, une coquille, une araignée ou une sauterelle desséchée, une patte ou une tête de grue, etc. Ces amulettes, du reste, possèdent les vertus les plus variées : elles amènent les acheteurs dans les marchés, empêchent les querelles, préservent des crocodiles, ramènent i’eau dans les sources desséchées, procurent une pêche abondante, etc.

En Amérique, les Mexicains surtout et les Péruviens étaient riches en amulettes de toute sorte, surtout en figurines et anneaux magiques. Toutes les peuplades indigènes ont leur manitou.

Le christianisme n’a pas nui, tant s’en faut, au commerce des amulettes. L’Kglise, cependant, a de bonne heure condamné les anciennes superstitions, et le concile de Laodicée, notamment, a fulminé, comme la plupart des Pères, contre les amulettes. Mais il faut s’entendre. Kn condamnant les amulettes, les Pères, les conciles et les théologiens n’en nient pas l’efficacité ; ils accusent seulement ceux qui en usent de faire œuvre diabolique ; si l’on en détourne ainsi quelques âmes timorées, on y pousse, au contraire, les âmes peu délicates, mais très-nombreuses, qui sont disposées à se donner au diable pour se délivrer de certains maux. Le moyen âge eut donc, malgré tout, ses amulettes : abascantes, pèriaples, peaux de crapaud, dents de loup, de renard ou de chien, médailles constellée ?, etc. Les amulettes do Louis XI sont demeurées célèbres.

Beaucoup d’anciennes amulettes sont tombées en oubli ; mais quelques-unes restent en honneur : nous signalerons la corde de pendu et les porte-bonheur, bracelets noirs que nos femmes portent au bras. Eu Angleterre, les paysans anglais clouent un fer à. cheval sur leur porte pour éloigner les revenants. Les daines portent des bagues en fer contre la migraine, et cette pratique s’est introduite en France avec une prétention médicale.

Telles sont, actuellement, les amulettes qu’on pourrait appeler laïques ; quant aux amulettes religieuses, elles sont encore très-nombreuses. Nous nous contenterons de signaler : les reliques de toute espèce, les fragments de croix vrais ou faux, les pointes de la couronne d’épines, les médailles, les scapulaires, etc. Toutes ces amulettes orthodoxes chassent les démons, connue les grisgris les mauvais esprits, guérissent des maladies, étouffent les incendies, détournent tous les maux, mais ont, avant tout, la propriété d’assurer le salut éternel.

Les amulettes, nous l’avons dit, ont existé dans tousMes temps ; mais on peut être légitimement surpris que, dans un siècle aussi éclairé que le nôtre, elles n’aient pas encore disparu devant les conquêtes de la science.

AMURATV ou MOURAD, sultan de Turquie. V. Mourad V, dans ce Supplément.

  • AMUSEMENT s. m. — Encycl. V. JEU,

au tome IX, et plaisir, au tome XII.

AMOSSAT (Auguste-Alphonse), chirurgien, né à Faris on 1820. Il est fils du célèbre docteur Jean-Zuleina Amussat. Lorsqu’il eut terminé ses études classiques, il suivit les cours de l’École centrale des arts et métiers, puis il étudia la médecine à Paris et passa son doctorat en 1850. Le docteur Amussat a longtemps travaillé avec son père et s’est occupé d’une façon toute particulière de l’application de la galvano - caustique au traitement des affections chirurgicales. Outre des Notes adressées à l’Académie des sciences, on lui doit : Sur l’emploi de i’eau eu chirurgie (1850) ; Mémoire sur ta cautérisalion circulaire de la base des tumeurs hémorrhoïdales, compliquées de pvocideme de In muqueuse rectale (1S54) ; Observation dltypospadias (1861) ; Traité du cancer du col de l’utérus par la gatoano-caustique thermique (1871, in-8°) ; De l’emploi du réflecteur dans le traitement des affections de l’utérus (1872, in-S°) ; Extraction de deux corps étrangers introduits dans la vessie (1S7Î, in-8°), etc.

AMYCLA, une des filles de Niobé et d’Amphion. Suivant Pausanias, elle aurait été épargnée par Latone, dans le massacre de ses frères et sœurs.

AMVCLAS, fils de Lacédémon et de Sparte, petit-fils de Jupiter et roi de Laconie. Il épousa Diomédé, dont il eut Argalus, Cy AMYG

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Uortas, Hyacinthe et Laodamie, et fonda la ville d’Amyelée en l’honneur d’Hyacinthe, victime de la jalousie de Zéphire, qui dirigea sur sa tête le disque lancé par Apollon, n Père de Léanire, épouse d’Arcas et mère d’Elatus et d’Aphidas. Il Père de Daphné, changé en laurier par Apollon, selon Parthénius.

AMYCLÉUS, père de Cyparisse.

AMYCUS, roi des Bébryces, comme celui dont il est question au tome 1er du Grand Dictionnaire, et frère d’Hippolyte, reine des Amazones. Ayant voulu s’opposer au passade d’Hercule qui allait combattre sa Sœur, il fut tué par lui, et son royaume fut donné à I.ycus, compagnon d’armes du héros. Lycus y bâtit la ville d’Héraclée en l’honneur d’Hercule. Il Centaure, fils d’Ophion. Il fut tué par le Lapithe Bélatès aux noces de Pirithoûs. n Troyen, époux de Théano, sœur (i’IIécube. Il fut père de Mimas, il Compagnon d’Knée. Il fut tué par Turnus. (Enéide !)

AMYDON, ville de l’antique Péonie, qui envoya des secours à Priam pendant la guerre de Troie.

  • AMYGDALE s. f. — Encycl. Les amygdales sont en rapport, d’avant en arrière,

avec les piliers du voile du palais ; en dehors, avec le muscle constricteur supérieur du pharynx, qui les sépare des gros vaisseaux carotidiens. Elles sont quelquefois formées de lobes distincts, ainsi que Morgagni l’a observé. Il y a sur leur surface externe beaucoup de petits trous, par où s’écoule l’humeur qu’elles sécrètent. Quand elles sont gonflées, ces trous s’élargissent et prennent quelquefois l’apparence de petits ulcères. Il arrive quelquefois qu’elles sont entourées ou pénétrées d’une collection purulente qui s’est formée à la suite d’une angine. Lorsqu’un abcès s’est formé dans une amygdale, il faut l’ouvrir sans délai en se servant d’un bistouri pointu dont la lame est entourée d’une bandelette de linge jusqu’à quelques lignes de la pointe. L opérateur abaisse la langue avec un doigt de la main gauche, et de la ntain droite il tient le bistouri comme une plume à écrire et enfonce légèrement la pointe dans l’abcès. Aussitôt après la ponction, on fait cracher le malade et on lui fuit rincer sa bouche avec une eau émolliente tiède. Dans quelques cas, lorsque les symptômes ne sont pas alarmants, on fuit prendra au malade des émutiques, afin que les efforts qu’il fera pour vomir puissent amener l’ouverture spontanée de l’abcès.

On remarque quelquefois une augmentation considérable du volume des amygdales, ce qui rend la déglutition et même la respiration très-pênible ou même impossible. Il existe deux médications pour combattre cette affection, l’une résolutive, l’autre chirurgicale. L’excision des amygdales est aujourd’hui une opération admise par tous les chirurgiens et qui se pratique souvent. Voici le procédé que suivait et que recommandait Boyer :

« Le malade est as^is sur une chaise vis-àvis d’une fenêtre, afin d’éclairer autant qu’il est possible l’arrière-bouche ; après l’avoir fait gargariser et cracher pour enlever les mucosités de la bouche et la salive qui pourraient masquer les parties sur lesquelles on doit opérer, on lui fait renverser la tètj, qui est contenue sur la poitrine d’un aide, et l’on place un corps dur entre les dents /molaires ; un aide placé du côté opposé à celui sur lequel on opère abaisse la langue avec le doigt indicateur, qui ne doit pas être porté trop près de la base de cet organe, ciainte d’exciter des envies de vomir. L’opérateur, situé vis-à-vis du malade et un peu de côté) accroche la glande dans sa partie moyenne et postérieure avec l’érigne qu’il tient de la main gauche pour le côté gauche, et de la main droits pour le côté droit ; de l’autre ini-in, il prend le bistouri, dont la lame a été enveloppée d’une bandelette jusqu’à quinze ou dix-huit lignes de sa pointe ; il porte son instrument a plat entre la lungue et la partie inférieure de la tumeur, le dos du bistouri tourné vers le pider du voile du palais ; et l’enfonce jusqu’à la paroi postérieure du pharynx ; ensuite il tourne le tranchant en haut, en tirant l’instrument à soi pour le faire agir en sciant, et coupe de bas en haut la moitié inférieure de la base de la tumeur. Aussitôt il porte l’instrument entre le voile du palais et la tumeur avec les mêmes précautions qu’il a prises pour le bas, et il coupe de haut en bas le reste de la glande. Cette opération n’est presque jamais suivie d’hémorragie ; le peu de sang qui coule s’arrête bientôt de lui-même, ou en faisant gargariser avec de l’eau fraîche ou de l’oxycrut. Cependant, si le sang n’était pas étanchô par ce moyen, il serait facile de l’arrêter en touchant la surface de la plaie avec un pinceau de charpie trempé dans une liqueur styptique, telle que Teau de Rabel ou une dissolution ne sulfate de cuivre. On aurait recours à la cautérisation avec un fer rougi au feu, si l’hémorragie continuait et menaçait les jours du malade. Lorsque les deux, amygdales sont affectées en même temps, on peut les emporter l’une après l’autre, en ne laissant d’autre intervalle entre ces deux résections que le temps nécessaire pour que l’effusion de sang qui résulte de la première soit arrêtée. Cette opération est simple et n’a