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pat une haute distinction d’esprit et par l’élévation des sentiments. Ce n est pas seulement un curieux et piquant ouvrage ; par la nature même du sujet, c’est une généreuse protestation contre l’empire insolent des intérêts matériels. C’est un livre fait pour élever et consoler l’âme à une époque de déchéance morale.

ANSELMEv prélat saxon, mort en 1159. Il était évêque de Havelberg, lorsque l’empereur Lothaire II l’envoy en ambassade à Constat]tinople, on ignore pour quel objet. Il profita de sa présence en Orient pour se livrer à de grandes controverses avec les évêques grecs, sur les questions qui les divisaient avec l’Église de Rome. À son retour, invité par le pape a rédiger la relation de ces conférences, il écrivit l’ouvrage intitulé Antinomies. Après une nouvelle ambassade à Constantinople, il fut élu, en 1155, archevêque de Ravenne, et nommé par l’empereur exarque de la même ville.

ANSELME DE PARME (Georges), savant italien du xve siècle. On ne sait rien de sa vie, et il n’est connu que par un ouvrage intitulé : De harmonia dialogi, et divisé en trois parties : De harmonia coslesti, De harmonia instrumentait, De harmonia cantabili.

ANSERANAS s. m. (an-sé-ra-nass — du lat. anser, oie ; anas, canard). Ornith. Sous-genre de canard, ayant pour type le canard à pieds demi-palmés.

ANSGAHDE, première femme de Louis le Bègue, roi de France. Elle épousa ce prince à 1 âge de dix-huit ans, contrairement au désir de son père, Charles le Chauve, et en eut deux fils, Louis et Carloman, qui régnèrent tous deux. Elle fut par la suite répudiée par son époux, qui l’abandonna pour épouser Adélaïde. Cette répudiation fut désapprouvée par l’autorité ecclésiastique, et notamment par le pape Jean VIII, qui refusa de sacrer la nouvelle reine. On ignore ce que devint Ansgarde après sa répudiation.

ANSLO (Reinier van), poète hollandais, né a Amsterdam en 1626, mort à Pérouse en 1669. Dans un voyage qu’il fit à Rome en 1649, il se convertit à la religion catholique (il était anabaptiste). Dès l’âge de vingt ans, il avait attiré l’attention sur lui par ses poésies, dont le recueil a été publié en 1713 (Rotterdam, in-8o). Il composa aussi une tragédie dont le sujet est le massacre de la Suint-Barthélemy (1649).

AN SON (Pierre-Hubert), homme politique. et écrivain français, né à Paris en 1744, mort en 1810. Il était membre du comité central des receveurs généraux lorsqu’il fut, en 1789, envoyé à l’Assemblée des états généraux. 11 y proposa un grand nombre de réformes financières très-hardies. Il fit ensuite partie. de l’Assemblée constituante. Sous l’Empire, i il fut nommé président du conseil général de la Seine, puis administrateur général des > postes. On a de lui : Anecdotes sur la famille Lefèore, de la branche d’Ormesson, publiées dans le Journal encyclopédique de 1770 ; Mémoires historiques sur les villes de Milly et de Nemours, dans les Nouvelles recherches sur ta France (1766, 2 vol. in-lï) ; les Deux seigneurs ou l'Alchimiste, comédie en deux actes et en vers, avec Hérissant (1783, in-8o) ; Odes d’Anacréon, traduction en vers (1795, iu-8°) ; traduction des Lettres demilady Montague (1795, 2 vol. in-12).

  • ANSON (George), général anglais. — En

1853, il retourna dans l’Inde, fut promu gé-. néral en 1855, puis devint commandant en chef de l’armée indo-britannique. Le général Anson marchait contre les cipayes révoltés, qui s’étaient retranchés à Delhi, lorsqu’il mourut d’une attaque de choléra, àKurnaul, le 27 juin 1857.

  • ANSPACH (Joël). — Il est mort en 1875.

Sa fille a épousé M. Gustave de Rothschild.

ANSPRAND, roi des Lombards. Il vivait au vuie siècle de notre ère ; en l’an 702, il était tuteur’de Lieubert, fils de Cambert, et il fut dépouillé de la régence par Regimbert, duc de Turin, qui tua Lieubert et mutila la femme et le fils aîné d’Ausprand. Celui-ci s’enfuit en Bavière, où son plus jeune fils, échappé au massacre des siens, vint le rejoindre. Deux ans plus tard, Ansprand vint k !a tête d’une armée attaquer Aribert, fils de Regimbert, le battit et le contraignit k s’enfuir. Il reprit le trône de Lombanlie, mais mourut au bout de trois mois et eut pour successeur son fils Luitprand, qui fut un des plus grands rois de Lombardie.

Ausier Falr, poème héroï-comique de William Teniiant, dont nous avions donné par erreur, dans nos premiers tirages, le compte rendu au mot Asnïer. Nous le reproduisons à. sa véritable place.

Cette œuvre singulière, la première de ce genre que la littérature anglaise ait k signaler, parut en 1812. Ce poème est écrit en stances de huit vers, coupe prosodique que Byron popularisa depuis dans son Beppo et dans le Don Juan. Il a pour sujet le mariage de Maggie Lauder, la fameuse héroïne de la ballade écossaise. Mais l’auteur n’écrivit point sa composition suivant la donnée traditionnelle acceptée par les croyances populaires. Il voulut plaire aux admirateurs de cette poésie conventionnelle et raffinée, moitié sérieuse et sentimentale, moitié burlesque

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et satirique, cultivée jadis avec tant de bonheur par le Berni, l’Arioste et autres poètes badins d’Italie. C’est un genre où l’on voit des images classiques sur des sujets vulgaires, un merveilleux surnaturel mêlé aux détails ordinaires de la vie domestique, et présenté avec un talent de description qui s’appuie autant sur la fantaisie que sur la réalité. Une œuvre si bizarre, exécutée dans un style tout nouveau, lit sensation ;-on l’a souvent réimprimée. La popularité d’Anster l’air, comme celle des autres poBmes de Tennant, a dû souffrir du cercle étroit dans lequel il renferme ses tableaux. La plupart de ses descriptions et de ses types ne dépassent pas les limites du petit comté de Fife, où s’était écoulée sa jeunesse. Toutefois, c’est dans Anster l’air que l’on découvre le plus de variété et d’humour : l’entrain, l’esprit achèvent d’en faire un tout agréable, dont on cite des morceaux très-poétiques. Il y a de la passion et du coloris dans le portrait de son héroïne, de la gaieté et du piquant dans la peinture des paysans du Nord qui se rendent a la foire.

ANSTETT (Jean-Protais), diplomate russe, né à Strasbourg, mont à Francfort-sur-le Mrin en 1S35. Il entra, dès 1789, au service de la Russie, fut envoyé en Prusse en 1794 et prit part à l’expédition prussienne contre la Pologne. Il fut envoyé plusieurs fois à Vienne, où il géra l’ambassade russe avec le titre de chargé d’affaires. En 1811, il fut nommé directeur de la chancellerie du prince Koutousof. Il accompagna l’empereur de Russie dans les campagnes de 1813 et de 1814 et fut un des négociateurs envoyés aux cdnférences de Prague. Nommé ensuite ministre plénipotentiaire à Francfort, il occupa ce poste jusqu’à sa mort.

ANSTEY (Christophe), poète anglais, né en 1724, mort en 1805. Il fit ses études à l’université de Cambridge et devint membre du collège du roi. Son principal ouvrage est le Nouveau guide de Bath (1786), satire spirituelle, qui obtint un immense succès. Le Patriote (1768), le Bal d’élection (1770), l’Envie (l"78), la Charité (1779) sont aussi des morceaux d’une certaine étendue, et qui ont été recueillis en volume (1786, in-8<>). Austey faisait aussi des vers latins.

ANST1S (John), antiquaire et héraldiste anglais, né en 1669, mort en 1744. En 1702, 1703 et 1704, il fut envoyé au Parlement par le bourg de Saint-Germain, en Cornouailles. En 1704, il reçut le titre de roi d’armes. Il a publié : Lettre sur la dignité de comte-maréchal {1706, in-8u) ; Cérémonial de l’installation des chevaliers de la Jarretière (1720, in-8o) ; Registre du très-noble ordre de la Jarretière, avec une notice sur les vies des chevaliers (1724, 2 vol. in-fol.) ; Observations servant d’introduction à un essai historique sur la chevalerie du Bain (1725, in-4o). Il a laissé aussi un ouvrage inachevé sur les sceaux, intitulé : Aspilogia.

ANTAGORAS, berger de l’île de Cos, qui lutta contre Hercule, jeté dans l’île par la tempête, et auquel il avait promis un bélier s’il parvenait à le renverser. Antagoras, secondé par les Méropes, mit Hercule en fuite.

ANTAGORAS, poëte grec, né au me siècle av. J.-C. Il était familier et compagnon de table du roi Antigène Gonatas. Il s’était fait une réputation par ses propos de table. Il avait composé un poème épique intitulé : la Thébaïde, poEme si ennuyeux, dit-on, que, lorsque l’auteur eut l’idée d’en faire une lecture publique dans une réunion de Béotiens, ses auditeurs ne purent résister au sommeil. Il est vrai que le même fait est raconté à propos de la Thébaïde d’Antimaque, ce qui peut faire soupçonner une confusion. Les deux poèmes, du reste, sont perdus.

ANTALB s. f. (an-ta-le). Moll. Syn. de

DENTALE.

ANTàMTAPPES, enfer indou, d’où, au dire de certains brahmes, lus âmes ne reviennent jamais, et où les méchants subissent des peines éternelles. V. Jamma-Locon, dans ce Supplément.

  • ANTARCTIQUES (régions). — Elles sont

moins connues que celles du pôle arctique ; on les a beaucoup moins visitées, d’abord à cause de leur éloignement, et de plus, parce que l’océan Glacial antarctique est plus embarrassé par les glaces, qui s’avancent jus- ?u’â de très-grandes distances du pôle. En ace de la pointe d’Afrique, on les trouve parfois jusqu’au 34e degré de latitude S. Les navigateurs qui ont essayé de pénétrer dans ces régions n’ont guère dépassé le 78e degré de latitude. Ils y ont rencontré des baleines, des phoques, des loups de mer, des albatros, des pétrels, des pingouins..

Un premier groupe de terres est situé au S. de l’Amérique, k 800 kilomètres environ du cap Horn. Ce sont : les lies Shetland du Sud, séparées de l’Ile Joinville et de la Terre Louis-Philippe parle détroit de Bransfield ; un peu à l’Ô., les Terres de la Trinité et Palmer, avec les petites lies Biseoë et Adélaïde, dépendant de la Terre de Grahain ; la Terre Alexandre I« et l’île Pierre l", qui furent découvertes en 1821 par le capitaine russe Belliugshuusen.

Un second groupe de terres, situé presque en face de la Nouvelle-Zélande, comprend la Terre Victoria, avec les îles Franklin et

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Beaufort, le tont découvert par James Ross en 1841. On y trouve les monts Parry, les volcans Terror et Erebus, les monts du Prince-Albert, Melbourne, etc., en face de l’île Coulman. Le même groupe comprend encore les Terres Adélie, Clarie, Sabrina ou Balleny, Termination, et des terres qui n’ont point reçu de nom, mais qui ont été entrevues par Dumont d’Urville et Wilkes en 1839-1840.

En face de l’Afrique, ou ne connaît encore que l’île Kemp et la Terre d’Enderby, découverte par Biscoe en 1831.

On connaît encore, au S. de l’océan Atlantique, les Iles Bouvet, les îles Sandwich méridionales, la Géorgie du Sud, les Orcades méridionales ou Nouvelles-Orcades. Weddell a nommé mer de George IV la partie de l’Océan où, en 1823, il a pu pénétrer plus loin que le 78« degré ; mais il n’a point vu de terre dans ces parages.

ANTASUS, citoyen de Gonusse, ancienne ville de la Grèce, près de Sicyone. Il était père de Mêlas, dont le fils, Éétion, fut le père de Cypsélus, qui chassa les Bacehiades de Corinthe,

ANTÉA ou ANTIA, la même que Sténobée, femme de Prœtus, roi d’Argos. V. Bklléro’phon, au tome II. Il Sœur de Priain. Faite

Erisonnière par les Grecs, elle excita les abitants de Pallène à brûler leurs vaisseaux.

Anieehi>l*t (l’), par M. E. Renan (1873, in-8o). La période de l’histoire du christianisme qui fait l’objet de ce volume est celle où l’Église naissante, jusqu’alors peu distincte de l’Église juive et respectant encore la loi mosaïque, se sépare brusquement de la synagogue ; la ruine de Jérusalem, l’incendie du temple, la dispersion des Juifs, par une coïncidence fatale, aidèrent beaucoup à cette émancipation. Dans la série des ouvrages de l’auteur relatifs aux origines du christianisme, il fait suite k Saint Paul et reprend même en partie la biographie de cet apôtre, dès son arrivée à Rome, l’an 61. Le sujet du livre est, en effet, la lutte de saint Pierre et de saint Paul, la crise aiguë, au point de provoquer presque un schisme, qui éclate entre l’Apôtre des gentils et les apôtres de la circoncision, entre les judéo-chrétiens restés fidèles k la loi ou aux pratiques mosaïques, et ceux qui, pour étendre l’action de la religion nouvelle, renoncent à rester juifs. Cette lutte, dont on s’est efforcé par la suite de faire disparaître les traces, lorsque le christianisme s’unifia, en a laissé pourtant de très-visibles dans les épltres de saint Paul, dans celle de Jacques, frère de Jésus, et surtout dans Y Apocalypse, cet étrange poème en prose, que M. Renan, avec les écrivains ecclésiastiques, croit être de l’apôtre Jean ; il en donne d’excellentes raisons, tandis qu’il refuse a, Jean, à l’aide d’inductions non moins solides, d’après Banr et l’école de Tubingue, la paternité du quatrième Évangile. VApocalypse, malgré toutes les difficultés d’interprétation qu’elle offre et l’obscurité des allusions, est le monument le plus considérable de l’histoire religieuse de cette période. « Le livre, dit M. E. Renan, est judéo-chrétien, ébionite ; il est l’œuvre d’un enthousiaste, ivre de haine contre l’empire romain et le monde profane ; il exclut toute réconciliation entre le christianisme d’une part, l’empire et le monde de l’autre ; le messianisme y est tout matériel ; le régne des martyrs pendant mille ans y est affirmé ; la fin du monde est déclarée très-prochaine. Ces motifs, où les chrétiens raisonnables, sortis de la direction de Paul, puis de l’école d’Alexandrie, voyaient des difficultés insurmontables, sont pour nous des marques d’ancienneté et d’authenticité apostolique, L’ébionisme et le montanisme ne nous font plus peur ; simples historiens, nous affirmons même que les adhérents de ces sectes, repoussés par l’orthodoxie, étaient les vrais successeurs de Jésus, des Douze et de la famille du Maître. La direction rationnelle que prend le christianisme par le guosticisme modéré, par la triomphe tardif de l’école de Paul et surtout par l’ascendant d’hommes tels que Clément d’Alexandrie et Origène, ne doit pas faire oublier ses vraies origines. Les chimères, les impossibilités, les conceptions matérialistes, les paradoxes, les énormités qui impatientaient Eusèbe quand il lisait ces anciens auteurs ébionites et millénaristes, tels que Fapias, étaient le vrai christianisme primitif. »

Ce volume de l’Antéchrist est en grande partie consacré k Néron ; cela devait être, puisque le fameux empereur est le héros de l’Apocalypse. On y trouve, au chapitre intitulé : VIncendie de Rome, une très-fine analyse du caractère de ce maniaque couronné ; c’est en même temps un grand tableau d’histoire. La page où se consomme l’assimilation de Néron avec la Bête de Y Apocalypse mérite d’être citée : « Déjà l’idée s’était répandue que la venue du vrai Christ (les chrétiens croyaient, selon la prédiction de l’Evnngile, que Jésus allait apparaître, dans les nuées, avant la fin de la génération présente, et l’auteur de Y Apocalypse, qui écrivait en 69, fixe à trois ans et demi, d’une manière précise, la durée du monde), que ta venue du vrai Christ serait précédée de la venue d’une sorte de Christ infernal qui serait en tout le contraire de Jésus. Il

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n’y avait plus à douter, l’Anti-Christ, le Christ du mal, existait ; l’Anti-Christ, c’était ce monstre a face humaine, composé de férocité, d’hypocrisie, d’impudicité, d’orgueil, qui courait le monde en héros ridicule, éclairait ses triomphes de cocher avec des flambeaux de chair humaine, s’enivrait du sang des saints, peut-être faisait pis encore. On est tenté de croire, en effet, que c’est aux chrétiens que se rapporte un passage de Suétone sur un jeu monstrueux que Néron avait inventé. On attachait nus aux poteaux de l’arène des adolescents, des hommes, des femmes, des jeunes filles ; une bête sortait do la cavea, s’assouvissait sur chacun de ces corps. L’affranchi Doryphore faisait semblant d’abattre la bête. Or, la bête, c’était Néron, revêtu d’une peau d’animal fauve. Doryphore était un infâme, à qui Néron s’était marié, en poussant les cris d’une vierge qu’on outrage... Le nom de Néron est trouvé, ce sera la Bête. Caligula a été l’Anti-Dieu, Néron sera l’Anti-Christ ; l’Apocalypse est conçue. La vierge chrétienne qui, attachée au poteau, a subi les hideux embrassements de la Bête portera avec elle cette affreuse image dans l’éternité. •

On ne trouve dans l’Antéchrist que peu de controverse religieuse ; la religion naissante est, en effet, à 1 époque qui fait le sujet du livre, intimement mêlée à l’histoire générale. La situation de l’empire romain, sous Néron et au début du règne de la dynastie flavienne ; la révolte des Juifs en 66, l’expulsion du légat et du procurateur romains, Gessius Florus et Cestius Gallus ; l’expédition de Vespasien et de Titus, terminée en 70 par le siège et le sac de Jérusalem, tels sont les traits principaux de cette période. L’humble communauté judéo-chrétienne réfugiée a l’ella, les différends des petites Églises de Rome, d’Antioehe, de Corinthe, d’Ephése ne tiennent naturellement qu’une place restreinte au milieu de ces grands événements, qui sont cependant capitaux dans l’histoire du christianisme. M. Renan a écrit ces belles pages historiques avec cette érudition à laquelle rien n échappe et ce charme de style qui lui est particulier. Quoiqu’il y combatte et réduise à néant bien des légendes chères au catholicisme, nulle part on ne sent chez lui l’aigreur de la controverse et de la dispute. Les adversaires du christianisme voudraient peut-être trouver dans ce volume des attaques plus vives, et d’autre part un tel ouvrage ne saurait plaire au clergé. L’auteur risquerait donc de ne plaire qu’à un petit nombre de lecteurs, k ceux qui, sans parti pris et sans passion, veulent étudier les problèmes religieux au même titre que tout autre problème curieux d’érudition ou de simple curiosité. Mais c’est à ceux-lk seuls qu’il s’adresse : «Je ne cacherai pas, dit-il, que le

goût de l’histoire, la jouissance incomparale que l’on éprouve à voir se dérouler le spectacle de l’humanité m’a surtout entraîné en ce volume. J’ai eu trop de plaisir à le faire pour que je demande d’autre récompense que de l’avoir fait. >

’ ANTÉC1EN ou ANTŒCIEN adj. et S. m.

— Se dit des peuples habitant des contrées situées sous le même méridien et sous de3 latitudes égales, mais l’une australe et l’autre boréale.

ANTÉE, roi d’Irase, en Libye, et père de Barcè. Il promit la main de sa fille à celui de ses prétendants qui vaincrait les autres k la course. Ce fut Alexidamus qui l’emporta. Il Un des capitaines de Turnus. (Enéide.)

ANTELM1 (Joseph), historien ecclésiasti

?ue, né it Fréjus eu 1648, mort en 1697. Il

ut d’abord chanoine de Fréjus, puis grand vicaire et officiai de l’évêque de Pamiers. Il a écrit, sur les antiquités ecclésiastiques du Midi, un grand nombre de mémoires qui ont une certaine importance historique. Nous citerons : De sanctSB Maximie virgmis cultu et patria ; Assertio pro unico sancto Eucherio, où il prouve qu’il n’a existé qu’un seul saint Eucher : De State sancti Martini, Turonensis episcopi ; Sécréta Lirinensium, etc., etc. Joseph Antelmi eut avec le Père Quesnei une discussion théologique, qui le décida à publier Deux lettres à AI. l’ubbé ...., pour servir de réponse aux deux parties de ta lettre du Père Quesnei (Paris, 1690, in-4o). Il avait aussi écrit dans sa jeunesse un traité : De periculis canonicorum, que son frère Charles, évêque de Fréjus, a continué, mais qui, pour des raisons inconnues, est testé manuscrit. Il avait également publié, en 1GS0, une dissertation : De initiis Eccksia Forojuliensis.

ANTENAC, montagne de France (Haute-Garonne), dans le canton <e Bagnères-de-Luchon. De son sommet (2,000 mètres), on jouit d’une vue magnifique sur le bassin de Luchon, la vallée de l’Hospice et le groupo des MonU-Maudits.

ANTENNARIÉES s. f. pi. (an-tènn-na-ri-ê

— rad. antennarie). Bot. Groupe de la soustribu des gnaphaliées, ayant pour type le genre antennarie.

  • ANTÉNOR. — Il était fils d’^Esyétès,

prince troyen, et de Cléomestra. Epoux d-i Théano, sœur d’Hécube et fille de Cissée.roi de Thrace, il eut d’elle une fille, Crino, et de nombreux fils, dont les principaux sont, Acanias, Agénor, Aifthée, Archiloque, Coon, Démoléon, Eurymaque, Glaucus, Hèlicaon,