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* ANTILÉON. — Il était fils d’Hercule et de Procris, une des cinquante Thespiades. C’est par erreur que nous avons fait Antiléon fille d’Hercule et de Procris, au tome Ie*.

* ANTI-LIBAN, chaîne de montagnes de la Turquie d’Asie. — « Parallèlement au Liban, dit M. Isambertdanason/VirtéraiVe de l’Orient, court une chaîne moins élevée : c’est l’Anti-Liban (Djebel-ech-Scharki), qui se termine au S. par le massif du grand Hermon (Djebelech’Sclieik) et pousse du côté de l’E. ses derniers rameaux au delà de Damas, dans la direction de Palmyre. Entre le Liban et l’Anti-Liban s’étend, sur une longueur de 112kilom, la vidlée de la Cœtésyrie, élevée d’environ 670 mètres au-dessus du niveau de la mer. La chaîne du Liban proprement dit s’abaisse en descendant vers Sour (l’ancienne Tyr) et le Léontès (Nahr-el-Léytani). De l’autre côté de ce fleuve, deux branches, parties l’une du cap Blanc, l’autre du cap Carinel, se dirigent cette fois de l’O. À l’E., des bords de la mer dans l’intérieur des terres, laissant entre elles la vaste plaine d’Esdrelon. Les sommets les plus remarquables de la chaîne la plus septentrionale sont : le Djebel-Safed, le Thabor (Djebel-et-Toûr), te Carinel (Djebel-mûr-Elias), le petit Hermon (Djebel-ed-Doub), les monts Geiboë(Djebel-Foknah), Ceux de la chaîne la plus méridionale sont les monts Ebal et Garizim, dans la Samurie, les monts d’Ephraïm et de Juda, le mont des Oliviers. Les plus hauts sommets de cette chaîne ne dépassent pas 800 k 900 mètres. À l’O. de ces montagnes s’étend jusqu’à la mer, de Kaisarieh à Jaffa, la plaine de Saron et, près de Gaza et d’Ascaîon, la plaine de Falastine, d’où est dérivé le nom de Palestine ; c’est l’ancien pays des Philistins. »

ANTILLES. — La population des Antilles s’élève aujourd’hui (1877) à 4,298,436 hab., répartis de la manière suivante :

lies Lucayea. 43,000

Cuba 1,500,000

Porto-Rico...’ 650.000

Haïti 708,500

La Jamaïque 506,304

Petites Antilles anglaises... 507,752

— françaises.. 306,000

— hollandaises. 30,000

— danoises... 37,820

— suédoises... 3,000

4,298,436 ANTILLON (Isidore), publiciste et géographe espagnol, né à Sainte-Eulalie, dans l’Alagon, mort près de Saragosse en 1820. Il avait étudié le droit et les mathématiques à Saragosse et avait été nommé professeur d’histoire et de géographie au collège royal de Madrid, maison ouverte uniquement aux leunes gens de famille noble. L’invasion française le chassa de Madrid, et il se retira dans son pays natal, où il conspira pour l’expulsion des étrangers. Après la prise de Saragosse, dont il avait aidé la défense, il collabora à divers journaux antifrançais. Obligé de fuir, il se rendit à Cadix, puis à Majorque, où il continua à conspirer contre les Français, niais en exprimant dans un journal qu’il avait fondé, VAurore patriotique, des idées tout à fait libérales. Il défendit les mêmes opinions dans les cortès, où il fut envoyé en 1813. En 1820, Ferdinand VII, voulant le punir des idées libérales qu’il avait toujours professées, le fit arrêter et conduire à Saragosse ; mais il mourut en route, échappant ainsi à une condamnation décidée d’avance. Antillon, par ses écrits, avait rendu de grands services à l’enseignement dans son pays. On cite surtout de lui : Éléments de la géographie astronomique, naturelle et scientifique d’Espagne et de Portugal (Madrid, 1815), ouvrage traduit en français (Paris, 1823). Il a dressé aussi un certain nombre de cartes géographiques.

  • ANTILOGARITHME s. m. — Nombre

dont un autre nombre donné est le logarithme.

« ANTILOQUE. — Il était fils de Nestor et d’Anaxibia, ou d’Eurydice, suivant Homère ; exposé sur le inont Ida, il fut nourri par une •chienne, selon quelques auteurs. Un des prétendants d’Hélène, il partit au siège de Troie et il était, d’après le chantre de Ylliade, !’un des plus beaux et des plus vaillants guerriers de la Grèce. Ce fut lui qui tua Echépolus, le premier Troyen mis à mort par un Grue. Ami d’Achille, il vint lui annoncer la mort de Patrocle et remporta le second prix de la course des chars uux jeux funèbres célébrés en l’honneur de ce héros. Tué par Hector en voulant parer le coup que Meinnon portait k son père, ou, d’après Pindare, en défendant son père des attaques de Paris, ses cendres furent mises dans le tombeau d’Achille et de Patrocle. UlysBe, descendu aux enfers, vit les ombres réunies des trois héros. Antiloque figurait dans le Lesché de Delphes. ANTIMAQUE, prince troyen, père de Pisandre et d’Hippolochus, qui furent tués par Agamemnon. Antimaque, gagné par Paris, empêcha par ses Conseils de rendre Hélène aux Grecs, lorsque Ménélas et Ulysse vinrent la redemander avant la guerre. Il Un des fils d’Hercule et de Mégare. Son père, duus un aceés de folie furieuse, le jeta au feu, ain>i que sa mère et ses frères, il Père du Lnpithe Lcontus, qui se distingua au siège de Troie. Il Centaure, tué par Cénée aux noces de pirilhuOs. Il Kgyptide, époux de la Danaïde |

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Idéa. Il Héraclide, fils de Thrasyanor et père de Déiphon. Il Fils d’Blectryon, roi de Mycènes. Il fut tué dans une guerre contre les Téléboens.

ANTIMAQUE, fille d’Amphidamas et femme d’Eurysthée.

ANTIMÈNE, fils de Déiphon et d’Hynétho. ANTIMOINE s. m. — Encycl. Chim. Nous allons compléter ici ce qui a été dit sur ce corps dans le tome 1er du Grand Dictionnaire. On nous pardonner» de revenir sur des faits déjà énoncés, car nous ne le ferons que dans le cas où nous y serons obligé pour l’intelligence du présent article.

L''antimoine (Sb) est un métal d’un blanc bleuâtre, qui présente une texture lamelleuse ou à grains cristallins. Lorsque l’antimoine se présente sous la première de ces deux formes, il se clive facilement, et son clivage le plus net correspond à la base du rhomboèdre.

j Sa densité oscille entre 6,702 et 6,86. Si l’on fait passer par des fils d’antimoine un courant électrique interrompu de telle sorte qu’il s’allume des étincelles, on observe dans le spectre de ces étincelles des raies plus brillantes que celles fournies par les autres métaux. Ces raies se remarquent surtout dans l’orange, le bleu et le violet.

Au contact de l’air, Vantimoine ne s’oxyde pas ; il ne subit aucune altération si on le plonge dans l’eau et dans les solutions alcalines ; mais si ou le projette dans l’air à l’état fondu, il brûle avec une flamme très-éclairante et donne d’abondantes vapeurs d’oxyde d’antimoine.

Le chlore, le brome et l’iode attaquent l’antimoine. Si on introduit dans un flacon plein de chlore de l’antimoine divisé, ce métal donne du chlorure avec production d’une vive lumière.

Sous l’influence des acides énergiques, l’antimoine donne divers composés. Avec l’acide sulfurique concentré, on obtient un sulfate (l’antimoine avec dégagement d’acide sulfureux. L’acide azotique transforme ce métal en acide antimonique, qui se présente sous la forme d’une poudre blanche insoluble. L’acide chlorhydrique n’attaque Vantimoine que si ce métal est très-divisé. L’eau régale le transforme très-rapidement eu protochlorure (SbCl*) ou en suus-ehlorure(SbÙlS).

Les solutions alcalines n’attaquent pas l’antimoine, mais ce métal peut se dissoudre dans les polysulfures alcalins et donner dans ce cas des sulfantimoniates.

Si on décompose par la pile une solution d’un sel d’antimoine, le métal se dépose sous forme cristalline au pôle négatif. Si la solution est concentrée, elle peut donner de l’antimoine amorphe d’une densité moindre que celui qu’on obtient si la solution n’est pas concentrée. L’antimoine amorphe détone sous le choc ou quand on le chauffe, et dégage au moment où il fait explosion des fumées blanches de chlorure, bromure ou iodure d’antimoine, suivant qu’il a été obtenu à l’état amorphe au moyen du chlore, du brome ou de l’iode.

L’antimoine se rencontre quelquefois à l’état natif, mais le plus souvent à l’état de combinaison. On le trouve allié à l’argent à l’état d’oxyde (Sb203). Sous cette dernière forme, il constitue la valentinite, qui se présente en cristaux prismatiques et est exploitée dans la province de Constantine. Il constitue dans cet état un minerai très-riche et très-facile à exploiter. On rencontre également un autre oxyde d’antimoine (Sb20*) qui est connu sous le nom de cervantite ; mais le plus abondant des minerais d’antimoine est le sulfure ou stibine {SbJS3), que l’on rencontre dans les terrains anciens en Angleterre, en France et en Sibérie.

L’antimoine étant fréquemment employé en médecine, il est important de l’obtenir à l’état de parfaite pureté. Or, Ce métal e.st constamment souillé dans le commerce par du plomb, de l’arsenic et du soufre. Il convient donc de le purifier et d’en séparer l’arsenic surtout, qui pourrait amener des complications ou troubles graves dans l’économie.

On peut obtenir l’antimoine pur par divers procédés. M. Liebig conseille le suivant : on commence par pulvériser l’antimoine, puis on le mélange avec 1 huitième de son poids de carbonate de sodium, et avec 1 seizième de sulfure d’antimoine. On met le tout dans un creuset de Hesse, puis on chauffe jusqu’à parfaite fusion. On retire le culot formé, puis on le chauffe à nouveau avec du carbonate de sodium. Quand on a maintenu le feu durant deux heures, on ajoute à la masse une petite quantité d’azotate de soude. Durant cette opération, les métaux étrangers, sauf le plomb, se transforment en sulfures ; l’arsenic se combine avec le soufre et le sodium pour donner un sulfarséniate de sodium ; il donne en même temps un arséniate ; enfin, sous l’action de l’azotate de potasse ajouté k lafin de l’opération, il oxyde les dernières traces d’arsenic et fixe ce métal à l’état d’arséniate de soude.

On peut encore obtenir l’antimoine à l’état de pureté en fondant l’oxychlorure de ce inétal avec du flux noir ou un mélange de charbon et de carbonate de sodium. Le produit de cette fusion est repris, puis fondu de nouveau avec de l’azotate de potasse et du carbonate de sodium.

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Enfin, on petit amener k l’état de pureté Vantimoine du commerce en le fondant avec 1,25 de son poids de salpêtre et 0,50 de son poids de carbonate de soude sec. La masse est reprise et pulvérisée dans l’eau chiiude, puis lavée et fondue dans un creuset de Hesse. L’antimoine ainsi obtenu renferme toujours une certaine quantité de sodium, dont on le débarrasse en le pulvérisant et en le laissant macérer dans l’eau jusqu’à ce que cette eau cesse de donner au tournesol rougi la réaction des alcalis. La grande facilité avec laquelle le sodium s’oxyde dans l’eau permet d’éliminer ce métal très-rapidement.

L’antimoine est souvent employé en médecine, notamment sous forme d’émétique (tartrate double d’antimoine et de potasse) et de kermès (mélange mal défini de sulfure d’antimoine et d’oxysulfure) ; nous n’insisterons point sur la nature de ces préparations, qui sont décrites à leur place dans le Grand Dictionnaire. L’industrie a tenté, dans ces derniers temps, d’utiliser les composés d’antimoine pour la peinture et aussi dans la fabrication des papiers peints. On a notamment essayé de remplacer le blanc de plomb par l’oxyde d’antimoine. Le métal lui-même est employé dans la fabrication des caractères d imprimerie, où il entre pour t cinquième, avec 4 cinquièmes de plomb, et dans celle de certains alliages, métal d’Alger, par exemple, qui servent à faire des couverts, théières, etc. Ces alliages se composent d’étain, de plomb, de bismuth et d’antimoine ; ils sont facilement fusibles et possèdent, neufs, un assez vif éclat.

L’antimoine s’allie, du reste, avec un grand nombre de métaux, et nous allons passer rapidement en revue les plus importantes de ces combinaisons.

Avec le fer, l’antimoine donne un alliage connu sous le nom d’alliage de Réaumur. Ce produit est très-dur ; il donne des étincelles sous le briquet et ne fond qu’à une température très-élevée. On le prépare en fondant dans un creuset brasqué 30 parties de fer et 70 parties d’antimoine. On recouvre le tout d’une couche de charbon.

Le zinc donne plusieurs alliages avec l’antimoine, mais on n’en connaît que deux

?ui puissent cristalliser. Le premier a pour

ormule Sb^Zn^, et le second SbZn. Ou prépare l’alliage Sb2Zn3 en fondant ensemble 42,8 de zinc et 57,2 d’antimoine ; le second s’obtient avec 31 pour 100 de zinc et 69 d’antimoine. IL convient de faire observer qu’on peut élever de près de 10 pour 100 la proportion de zinc sans modifier la forme de l’alliage, tandis qu’un excès d’antimoine en change le mode de cristallisation. Ces alliages cristallisent, le premier en prismes rhomboïdaux, le second eu cristaux rhomboïdaux tubulaires. Le potassium forme avec l’antimoine un alliage qui décompose l’eau avec une grande rapidité quand il est à l’état métallique. Si l’alliage e^t réduit en poudre impalpable et mis en contact avec quelques gouttes d’eau, il détona avec violence ; exposé à l’air humide, il s’enflamme. On prépare cet alliage en chauffant au rouge, durant deux ou trois heures, 6 parties de tartrate double d’antimoine et de potasse et l partie de salpêtre.

11 se dépose au fond du creuset une masse métallique qui n’est autre que l’alliage en question. Plusieurs chimistes ont conseillé dechaiiflerlentement, dans un creuset fermé 5 parties de crème de tartre et 4 parties d’antimoine. Aussitôt que le tartre est carbonisé, on élève rapidement et jusqu’au blanc la température, d abord maintenue au rouge, puis on laisse tout en cet état durant une heure. On fait ensuite refroidir, mais lentement, et on obtient un alliage cristallisé, doué d’un vif éclat métallique et renfermant

12 pour 100 de potassium. *

(kcydes d’antimoine. On connaît trois combinaisons de l’oxygène et de l’antimoine : le protoxyde d’antimoine Sb^Oî, l’antimoniate d’antimoine Sb’O*, et l’anhydride antimonique Sbs05. Berzélius admet encore l’existence d’un sous-oxyde d’antimoine (Sb202) qui se formerait à la surface du métal exposé à l’air humide ; mais l’existence de cet oxyde n’est pas démontrée.

Le protoxyde d’antimoine, ou anhydride aniimonieux, se rencontre sous deux formes distinctes soit en Bohême, soit en Algérie. Quand il se présente sous la forme de prismes orthorhombiques, il est connu sous le nom de valentinite ; s’il se présente sous forme d’octaèdres réguliers, on lui donne le nom de sénarmontite.

L’oxyde d’antimoine se produit dans la combustion de ce métal k 1 air. On l’obtient en calcinant ce métal dans un creuset de Hesse, que surmonte un autre creuset porcé d’un trou qui permet l’accès de l’air. Traité de cette sorte, l’antimoine métallique se recouvre d’aiguilles prismatiques, connues sous le nom de fleurs argentiques d’antimoine. On peut obtenir l’oxyde d’antimoine sous les deux formes cristallines qu’il affecte en procédant ainsi : on prend un tube en porcelaine, que l’on remplit de fragments d’antimoine métallique ; dans ce tube, on fait passer un courant d’air d’une certaine lenteur, et l’on constate que l’oxyde octaédrique se rencontre dans les parties les moins chauffées du tube, tandis que l’oxyde prismatique se forme dans le voisinage du métal. D’ailleurs, si l’on soumet l’oxyde octaédrique à !

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une nouvelle sublimation, il ne tarde pas à se transformer en oxyde prismatique. Avec un courant d’air rapide, on n’obtient que de l’oxyde prismatique.

On obtient encore l’oxyde d’antimoine soit en versant dans une solution bouillante de carbonate de sodium en excès une solution chlorhydrique de protochlorure d’antimoine, soit en ajoutant de l’eau à du protochlorure d’antimoine acide. Il faut, en cette dernière circonstance, ne cesser de verser l’eau bouillante que lorsque le précipité cesse de se dissoudre, et laisser refroidir lentement. Dans le premier cas, on obtient de l’acide prismatique ; dans le second, de l’acide octaédrique. Enfin, l’oxyde d’antimoine s’obtient encore en décomposant la vapeur d’eau par l’antimoine chauffé au rouge, en traitant ce métal par l’acide azotique, et enfin dans le grillage du sulfure d’antimoine.

Les deux oxydes d’antimoine diffèrent de densité et possèdent quelques propriétés distinctes. La densité des cristaux prismatiques est de 3,72, celle des cristaux octaédriques de 5, il. Si l’on traite les cristaux prismatiques par du sulfure d’antimoine, ils se Colorent en brun ; quant aux cristaux octaédriques, ils restent brillants si on les met en contact avec le sulfure en question, à moins, cependant, qu’ils n’aient été préalablement pulvérisés. Soumis à l’influence de la chaleur, l’oxyde d’antimoine se colore en jaune ; mais il ne conserve point cette coloration. Si on le porte au rouge, au contact de l’air il donne de l’antimoniate d’antimoine et brûle comme un morceau d’amadou. Un courant d’hydrogène le réduit, s’il est chauffé, à l’état métallique. On obtient le même résultat en le fondant avec un flux noir ou du cyanure de potassium. Il se dissout très-facilement dans le tartrate acide de potasse et dans l’acide sulfurique fumant, d’où il se précipite h l’état de cristaux brillants de sulfate d’antimoine. Il est à peu près insoluble dans l’eau et dans l’acide azotique ordinaire. Traité par le chlorure d’antimoine bouillant, il donne un oxychlorure. Il se combine avec le chlore et donne un chlorure ; soqs l’action des alcalis bouillants, il donne de l’acide antimonique.

Le protoxyde d’antimoine donne des sels avec les acides sulfurique, azotique, phosphftrique et tai trique. Bien qu’il ait des tendances plutôt basiques qu’acides, ces sels, sauf les tartrates, sont peu stables en général.

L’acide azotique fumant dissout l’oxyde d’antimoine et donne un azotate basique, qui se présente sous la forme de cristaux nacrés. Le métal, traité par l’acide azotique, est légèrement attaqué et donne un azotate basique qui se dissout dans l’acide. Ce sel se décompose dans l’eau, qui en sépare tout l’oxyde d’antimoine. Il a pour formule, suivant Péligot : Az*05,2Sb*O*. L’azotate neutre n’est pas connu.

L’acide sulfurique donne, avec l’oxyde d’antimoine, deux composés. L’un a pour formule Sb*03,2S03 et s’obtient quand on traite l’oxyde d’antimoine par l’acide sulfurique fumant. Il peut être considéré comme résultant de la substitution de l’antimonyle (SbO)2, SïO’I h l’hydrogène de l’acide anhydrosulfurique S^O^H2. Le second s’obtient en traitant par l’acide sulfurique concentré l’oxychlorure d’antimoine (SbO)Cl.- Il se produit un dégagement d’acide chlorhydrique et il reste un sulfate qui se présente sous forme d’aiguilles cristallisées répondant à la formule Sb203,4SOa, H*0. Une petite quantité d’eau transforme ces deux sulfates en sels basiques ; si on les traite par une forte proportion d’eau, ils se décomposent entièrement. L’acide phosphorique dissout l’oxyde d’antimoine et donne un Sulfate cristallisable. Si l’on soumet ce produit à l’action de l’eau, il donne des sels, dont l’un contient (Sb*0&)2, tandis que l’autre renferme(Sbs03)*. Ils renferment d’ailleurs tous deux PhsOs.

Peroxyde d’antimoine SbsO*. Cet oxyde qui correspond au peroxyde d’azote ou anhydride hypoazotique (Az*0*), se rencontre dans la nature en masses cristallines, auxquelles on a donné le nom de cervantite. Cet oxyde est jaunâtre, gras au toucher ; sa densité est de 4,09 environ. Pour le préparer, on peut ou chauffer l’acide antimonieux à l’air ou calciner l’anhydride antimonique. On l’obtient également en traitant l’antimoine par l’acide azotique et en chauffant le produit de cette réaction. Le peroxyde d’antimoine constitue une poudre blanc jaunâtre, qui prend une vive coloration jaune quand on la chauffe ; il se décompose sous l’action de l’acide chlorhydrique et donne du trichlorure d’antimoine et de l’anhydride antimonique. Le peroxyde d’antimoine se dissout quelque peu dans l’eau, en donnant une solution qui rougit la teinture de tournesol.

Anhydride antimonique Sb2Os. Cet oxyde se prépare en calcinant son hydrate. Il forme une poudre d’un blanc jaunâtre, complètement insoluble dans l’eau comme dans les acides. Densité, 6,6. Si on le chauffe au rouge, il perd une partie de son oxygène et se transforme en oxyde intermédiaire Sb*0*.

Acide antimonique HSb03. Il correspond à l’acide azotique. Ce composé s’obtient en faisant agir sur l’antimoine métallique de