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8 AARO ABAB ABAD ABAI


portefeuille des affaires étrangères (1654). Au commencement de l’année suivante, il alla assister aux conférences de Vienne et, au mois de juillet, il revint occuper le poste de grand vizir. Envoyé comme ministre plénipotentiaire au congrès de Paris, il y défendit avec beaucoup de talent les intérêts de son pays et signa le traité de paix du 30 mars 1856. Au mois de novembre suivant, Aali-Pacha fut remplacé au grand vizirat par Reschid-Pacha et devint peu après ministre sans portefeuille et membre du conseil d’État. Rappelé au ministère des affaires étrangères en juillet 1857, au grand vizirat en janvier 1858, il fut remplacé en 1860 dans ces dernières fonctions par Mehémet-Ruchdi-Pacha, mais il garda la présidence du tanzimat. De nouveau grand vizir en 1861, il fut remplacé au bout de quelques mois par Fuad-Pacha, qui lui donna le portefeuille des affaires étrangères, et, à ce titre, il négocia des traités de commerce avec la France et l’Angleterre. Ce remarquable homme d’État conserva dans les conseils du sultan Abd-ul-Aziz la même influence que dans ceux de son prédécesseur. Au mois de mars 1864, il présida la conférence diplomatique dans laquelle les représentants des puissances signataires du traité de Paris réglèrent la situation des Principautés-Unies. Pendant l’insurrection crétoise, Aali-Pacha reprit les fonctions de grand vizir (février 1867), et, pendant le voyage qu’Abd-ul-Aziz fit à Paris et à Londres cette même année, il fut investi de la régence. Pour mettre un terme à l’insurrection crétoise, il accorda une amnistie ; mais voyant l’inefficacité de cette mesure, il employa des moyens de rigueur envers les insurgés, puis se rendit lui-même en Crète (1868), dans l’espoir de pacifier le pays. Nommé encore une fois grand vizir, il remplissait ces fonctions lorsqu’il mourut au mois de septembre 1871. C’était un homme à l’esprit très-ouvert, très-favorable au progrès, un homme d’État très-laborieux, qui dans ses loisirs s’adonnait à la poésie. Malgré tous ses efforts, il fut impuissant à réaliser les réformes dont il comprenait la nécessité et ne put arrêter la Turquie dans la voie de la décadence et de la ruine.

* AARAU, ville de Suisse, ch.-l. du cant. d’Argovie, à 53 kilom. de Bâle, sur la rive droite de l’Aar ; 5,450 hab. On y remarque l’église paroissiale, qui sert aux deux confessions ; l’hôtel de ville, dans lequel se trouve encastrée une tour du château féodal des comtes de Rohr. La bibliothèque renferme 60,000 volumes, parmi lesquels environ 1,500 manuscrits relatifs à l’histoire de la Suisse. L’ancien pont, enlevé par des inondations, a été remplacé en 1851 par un pont suspendu. Cette ville a vu naître le célèbre historien et romancier suisse Henri Zschokke. Jusqu’en 1415, Aarau appartint tour à tour aux comtes de Habsbourg et aux ducs d’Autriche, puis passa sous la domination des Bernois. À l’époque de la Révolution française, elle devint un instant le siège du gouvernement central de la nouvelle république helvétique.

AARHUS ou AARHUUS (stift ou diocèse d’), division administrative du Danemark, ayant pour capitale la ville qui lui donne son nom ; 4,483 kilom. carrés et 203,628 hab.

AAROE, petite île de Prusse (Slesvig), dans le petit Belt, amt d’Hadersleben, par 55° 16′ de latit. N. ; 3 kilom. de longueur sur 1 kilom. de largeur. Village contenant environ 200 habitants, presque tous pêcheurs.

AARON (saint), martyrisé sous Domitien. On conserve son corps dans une église de Caerléon, métropole du pays de Galles. ‖ Un autre saint de même nom naquit en Bretagne au commencement du vie siècle et mourut en 580. Quand saint Malo vint évangéliser le pays, Aaron s’associa à lui. Ils fondèrent ensemble le monastère autour duquel s’est groupée la ville de Saint-Malo.

AARON ou AHRON D’ALEXANDRIE, prêtre, médecin et philosophe de la première moitié du viie siècle. Il a laissé, sous le titre de Pandectes, une compilation médicale des œuvres des auteurs grecs. Cette compilation, divisée en trente livres, a été écrite en syriaque et traduite en arabe, en 683, par Maderjawaihus, juif syrien. Aaron est le premier écrivain qui ait décrit la petite vérole.

AARON (Isaac), juif érudit de la fin du xiie siècle, interprète pour les langues occidentales à la cour de l’empereur Manuel Comnène. Il trahit ce prince et fut condamné à avoir les yeux crevés. Lorsque Andronie Comnène fut monté sur le trône, le juif aveugle, inspiré par sa propre expérience, lui conseilla de ne pas se contenter de crever les yeux à ses ennemis, mais de leur couper la langue, qui est, disait-il, bien plus malfaisante que les yeux. Isaac l’Ange, successeur d’Andronie Comnène, connut ce conseil donné à son prédécesseur et le mit en pratique sur celui qui l’avait donné.

AARON (Pierre), écrivain musical italien, né à Florence vers la fin du xve siècle. Il était moine de l’ordre des Porte-Croix, et il s’appliqua particulièrement à l’étude de l’harmonie. Il a publié en italien : Compendiolo di molti dubbi segreti et sentenze, intorno al canto fermo et figurato (in-8o) ; Toscanello in musica (Venise, 1523, in-fol.) ; Trattato della natura et della cognizione di tutti gli tuoni nel canto figurato (Venise, 1535, in-fol.) ; Lucidario in musica di alcune opinione antiche et moderne (Venise, 1545, in-4o).

AARON-ARISCON, médecin et rabbin caraïte de la fin du xiiie siècle. Il s’était acquis une grande réputation comme théologien, et il a été, pendant longtemps, considéré comme un écrivain inspiré. Il avait écrit en hébreu ou en arabe un grand nombre d’ouvrages dont quelques-uns nous sont parvenus : l’Élu, commentaire sur le Pentateuque, qui n’a jamais été imprimé, mais dont il existe à la Bibliothèque nationale un manuscrit portant la date de 1294 ; Commentaire sur les premiers prophètes, traduit de l’arabe en hébreu, resté manuscrit ; Commentaire sur Job ; Commentaire sur Isaïe et sur les Psaumes, manuscrit à la Bibliothèque nationale ; Ordre des prières (Venise, 1528-1529, 2 vol. in-4o) ; Perfection de la beauté, petit ouvrage de critique grammaticale (Constantinople, 1581).

AARON-BEN-ASER, docteur juif du xe ou du xie siècle. Il a travaillé avec Ben-Nephtali à la collection des variantes de la Bible, que Nephtali recueillit en Orient et Aaron en Occident. Il en est résulté deux sectes juives : les occidentaux, qui ont suivi Aaron, et les orientaux, qui ont adopté les textes de Nephtali. Les variantes sont, du reste, peu graves et se bornent le plus souvent à de pures questions grammaticales sur lesquelles les rabbins des deux partis ont argumenté à l’infini. On a aussi attribué à ces deux érudits l’invention des points-voyelles ou points massorétiques ; c’est du moins dans leurs exemplaires de la Bible que ces points se montrent pour la première fois.

AARON-BEN-CHAIM, rabbin, né à Fez vers le milieu du xvie siècle, mort à Venise vers 1610. Après avoir dirigé les synagogues de Fez et de Maroc, il fit un voyage à Venise pour y faire imprimer ses ouvrages (1609) et y mourut peu de temps après. Il a laissé : le Cœur d’Aaron, commentaire sur Josué et les Juges (Venise, 1609, in-fol.) ; l’Offrande d’Aaron, commentaire sur le Lévitique, contenant les Manières d’Aaron ou dissertation sur les treize façons d’interpréter le Lévitique (Venise, 1609, in-fol.).

AARON-BEN-JOSEPH SOSON, rabbin du xvie et du xviie siècle. Il vivait à Thessalonique, où il composa les ouvrages suivants : la Loi de la vérité, recueil de décisions juridiques (Venise, 1610, in-fol.) ; le Livre de la vérité (Amsterdam, 1706, in-8o).

AARSCHOT ou AERSCHOT (Philippe de Croï, duc d’), diplomate belge, mort à Venise en 1595. C’était un homme d’un esprit indépendant, chose rare et dangereuse pour les diplomates de son temps et de son pays. Après avoir représenté Philippe II à la diète de Francfort, convoquée pour l’élection d’un empereur, il entra dans la ligue de Mansfeld et des princes d’Orange. Ne pouvant supporter l’intolérance religieuse des chefs espagnols, il se résigna à s’expatrier et alla mourir à Venise.

AARTSBERGEN (Alexandre van der Capellen, seigneur d’), homme d’État hollandais, né vers la fin du xvie siècle, mort à Dordrecht en 1656. Il étudia avec un grand succès à l’université de Leyde, où il apprit l’arabe en quatre mois, dans ses heures perdues. Après ses études, il fit un voyage en France, puis se maria avec la fille d’un gentilhomme, qui lui apporta en dot le titre d’Aartsbergen. Il devint ensuite le conseiller intime du prince Guillaume II, qu’il poussa dans la voie de la résistance à l’opinion publique. Il a essayé inutilement dans ses mémoires, publiés par son petit-fils Robert-Gaspard van der Capellen (Utrecht, 1777, 2 vol. in-8o), de se justifier des accusations portées contre lui comme conseiller du prince Guillaume.

AARTSEN (Pierre). V. Aertsen, dans ce Supplément.

AASEN (Iwar-André), philologue norvégien, né à Œrsten en 1813. Fils d’un pauvre paysan, il ne reçut qu’une instruction élémentaire ; mais, passionné pour l’étude, il parvint à s’instruire lui-même. Il se rendit, à l’âge de trente-quatre ans, à Christiania, où il se fit bientôt connaître par des travaux de philologie et de grammaire. En 1850, il devint membre de l’Académie des sciences de cette ville, et, cette même année, l’assemblée des états lui vota une pension, qu’il reçut pendant quelques années. Parmi ses ouvrages, nous citerons : Grammaire populaire de la langue norvégienne (1848) ; Dictionnaire de la langue populaire norvégienne (1850) ; Échantillons des dialectes norvégiens (1853) ; Proverbes norvégiens (1856), etc.

ABA ou ABÆ, ville de la Phocide, dans l’ancienne Grèce. Elle fut bâtie par les Abantes et tira son nom de leur chef, Abas, fils de Lyncée et d’Hypermnestre. Elle fut, dit-on, ruinée par Xerxes.

ABA ou ABÆ, ancienne ville da Lycie, où se trouvait un temple consacré à Apollon.

ABA, nymphe, mère d’Ergiscus, qu’elle eut de Neptune.

ABABIL ou ABABILO, oiseau fabuleux que Dieu, suivant la mythologie arabe, envoya, l’année même de la naissance de Mahomet, contre les Abyssins, prêts à faire le siège de La Mecque.

ABACCO (Antonio), architecte et graveur italien, élève d’Antonio di San-Gallo. Il vivait dans la seconde moitié du xvie siècle, et il a gravé les plans de l’église de Saint-Pierre, d’après les dessins de San-Gallo, et les planches de son propre ouvrage, les Antiquités de Rome (Venise, 1558).

ABACO (île), une des îles Bahama, archipel de l’océan Atlantique ; sa population réunie à celle de la Grande-Bahama s’élève à 2,000 hab. Elle produit des ananas et des oranges et fait partie des possessions anglaises.

ABADEHS ou ABADÈS, tribu nomade qui habite les contrées montagneuses de l’est de l’Afrique et étend ses incursions jusqu’aux frontières de la Nubie. Les Abadehs sont de couleur noire, mais se rapprochent, par leurs traits, du type européen. Ils professent le mahométisme. Très-utiles pour guider les caravanes qui ont accepté leurs services, ils se montrent redoutables pour les autres et vivent de rapine autant que de commerce. Les matières qu’ils exportent sont : le séné, la gomme, l’alun et les esclaves. Leur principal entrepôt est à Reden, qui sert de résidence à leur cheik. Les Abadehs sont peu nombreux et peuvent à peine lever un effectif de 2,000 hommes ; mais, protégés par les montagnes presque inaccessibles qui leur servent de retraite, ils ont réussi à s’y maintenir depuis un temps immémorial.

ABADIA (François-Xavier), général espagnol, né à Valence en 1774, mort vers 1830. Pendant l’insurrection contre la domination française, Abadia fut successivement chef d’état-major de l’armée de la Manche, ministre de la guerre, maréchal de camp à l’armée de Cadix, général en chef de l’armée de Galice (1812). Ferdinand VII le nomma lieutenant général.

ABADIANO, bourg d’Espagne, dans l’ancienne province de Biscaye, à 29 kilom. de Villareal ; 1,156 hab. On voit aux environs et sur les montagnes qui dominent le bourg une vingtaine d’ermitages ; c’est dans l’un de ceux-ci, l’ermitage de San-Antolin, qu’Espartero et Maroto se rencontrèrent en 1839 pour concerter la convention de Vergara, qui mit fin à la guerre civile.

ABADIE (Paul), architecte français, né à Bordeaux en 1783, mort dans la même ville en 1868. Il commença l’étude de son art sous la direction de Boulin, puis se rendit à Paris (1806) et suivit jusqu’en 1811 les cours de l’École des beaux-arts, tout en prenant des leçons de Percier. Quelque temps après, il fut attaché aux travaux de l’État et devint, en 1818, architecte de la Charente. Abadie exécuta dans ce département un grand nombre de monuments, parmi lesquels nous citerons : à Angoulême, le palais de justice, la préfecture, le lycée, la prison, l’abattoir, le portail de l’église Saint-André, la halle au blé, etc. ; à Confolens, la sous-préfecture ; à Ruffec, le palais de justice, la sous-préfecture, la prison, le marché. Mentionnons encore les temples protestants de Cognac et de Jarnac. Paul Abadie fut nommé membre correspondant de l’Institut en 1832, et reçut en 1836 la croix de la Légion d’honneur.

ABADIE (Paul), architecte, fils du précédant, né à Paris en 1812. Il fit ses études aux collèges d’Angoulême et de Bordeaux, puis, à vingt ans, il revint à Paris, où il devint l’élève d’Achille Leclère et de l’École des beaux-arts. Grand travailleur, M. Paul Abadie fit des progrès rapides et se livra à une étude toute particulière de l’architecture du moyen âge. Nommé, en 1841, surnuméraire aux travaux de construction du palais des archives, puis auditeur au conseil des bâtiments civils, il fut attaché, en 1844, aux travaux de Notre-Dame de Paris. En 1848, M. Abadie devint architecte de la commission des monuments historiques et, en 1849, architecte des édifices diocésains. À partir de ce moment, il a construit ou restauré un grand nombre d’édifices religieux et de monuments dans la Charente, la Gironde et la Dordogne. En 1869, M. Paul Abadie, qui avait alors fondé sa réputation, fut nommé conseiller des bâtiments civils et officier de la Légion d’honneur, dont il était chevalier depuis 1856. Cette même année, il fit partie des candidats qui se disputèrent le grand prix d’architecture de 100,000 francs, décerné à M. Duc. Devenu inspecteur général des édifices diocésains en 1872, il a été nommé, en juillet 1874, architecte diocésain de Paris, et, au mois de janvier 1875, il a succédé à M. Gilbert comme membre de l’Académie des beaux-arts. Parmi les plus remarquables travaux de M. Abadie, nous citerons : l’église Saint-Ferdinand, à Bordeaux ; les églises de Langoiran et de Valeyrac, dans la Gironde ; l’église Saint-Georges, à Périgueux ; les églises de Bergerac et de Faux, dans la Dordogne. À Angoulême, M. Abadie a construit les églises Saint-Martial, Saint-Ausone, la chapelle du lycée et le très-bel hôtel de ville qui s’élève sur l’emplacement de l’ancien château, dont le donjon a été conservé et restauré. Dans la plupart des édifices qu’il a élevés, M. Abadie a adopté le style romano-byzantin, pour lequel il a un goût tout particulier. Archéologue de beaucoup de science et de goût, il a restauré de la façon la plus intelligente de nombreux édifices religieux, parmi lesquels nous mentionnerons ; la tour Saint-Michel et l’église Sainte-Croix, à Bordeaux ; la cathédrale de Périgueux, la cathédrale d’Angoulème, etc. Lors du concours ouvert à Paris, au mois d’août 1874, pour l’érection d’une église du Sacré-Cœur, à Montmartre, le projet présenté par M. Abadie fut jugé le plus remarquable et adopté, sauf quelques modifications de détails, En conséquence, l’éminent architecte a été chargé d’ériger ce monument, dont la construction présente d’énormes difficultés, et dont, à la fin de 1876, on n’était pas encore parvenu à pouvoir jeter les fondations. À l’Exposition universelle de 1855, M. Ababie a envoyé des dessins représentant la Façade de l’ancienne église d’Aubeterre, l’Église Saint-Michel d’Entraigue (Charente), l’Église de Montmoreau et l’Église de Rioux-Martin (Charente). Il obtint alors une mention honorable.

ABADIE (Louis), compositeur français, né vers 1814, mort à Paris en 1858. Doué d’une imagination vive et d’une grande facilité d’improvisation, il s’adonna au genre de la romance, et, pendant plusieurs années, il publia sous forme d’albums des recueils de compositions légères et gracieuses qui obtinrent un vif succès dans les salons. Parmi ses meilleures romances, nous citerons : le Braconnier, les Feuilles mortes, Jeanne, Jeannette et Jeanneton, les Jolis pantins, etc. On lui doit, en outre, une pièce, Jeune poule et vieux coq, qui fut jouée au Palais-Royal. Abadie mena longtemps la vie nomade des chanteurs de province. Ayant été frappé d’une attaque d’apoplexie, il fut transporté à l’hôpital de La Riboisière, où il mourut.

ABAD Y QUEYPEO (Manuel), né dans les Asturies vers 1775. Il entra dans les ordres en Espagne et passa ensuite au Mexique, où il devint juge des testaments, à Valladolid de Méchoacan. En 1808, il vint solliciter en Espagne la suppression d’un impôt ecclésiastique, et l’année suivante il était de retour à Méchoacan, dont il fut nommé évêque. L’insurrection l’obligea à fuir à Mexico, et quand le rétablissement de l’ordre lui permit de revenir dans son diocèse, il refusa de servir les haines des monarchistes. Après la restauration de Ferdinand VII, il osa se prononcer contre l’inquisition, et pour ce fait il fut envoyé prisonnier à Madrid. Un instant il réussit si bien à gagner l’esprit du roi qu’il fut nommé ministre de la justice ; mais le grand inquisiteur, plus puissant que le roi lui-même, fit saisir Abad dans la nuit même qui suivit sa nomination et l’enferma dans un couvent. Pendant qu’on instruisait son affaire survint la révolution de 1820, qui ouvrit les portes de sa prison. Il fut alors élu membre de la junte provisoire du gouvernement, puis nommé évêque de Tortose. En 1823, il fut mis de nouveau entre les mains de l’inquisition et condamné à six ans de réclusion. Il mourut en prison.

ABÆUS, surnom d’Apollon, qui avait un temple à Aba ou Abæ, en Phocide.

ABAGA-KHAN ou ABAKA-KHAN, deuxième empereur mogol de Perse, de la race de Gengis-Khan, monté sur le trône en 1265, mort à Hamadan en 1282. Après avoir soumis les dernières provinces de la Perse échappées à la domination de son père Holakou-Khan, il mourut, empoisonné, dit-on, à cause des tendances qu’il avait montrées à favoriser les chrétiens, et laissa le trône à son frère Ahmed-Khan.

* ABAISSEMENT s. m. — Encycl. Mathém. Abaissement des équations. Abaisser une équation, c’est ramener la détermination de ses racines à la détermination des racines d’une ou de plusieurs autres équations d’un degré moindre. Lorsque le premier membre d’une équation peut se décomposer en deux facteurs commensurables, elle se trouve par là même abaissée, puisqu’il suffit alors de résoudre les équations formées en égalant ces facteurs à 0. Une équation peut encore être abaissée lorsqu’il existe entre ses racines une relation quelconque pouvant être exprimée par une équation. Supposons qu’on ait l’équation


dont les racines soient représentées par a, b c et d, et supposons de plus qu’on sache qu’entre les deux premières racines il existe une relation indiquée par l’équation


on pourra trouver a et b d’une manière fort simple, car a et b étant les racines de l’équation proposée, on aura

Mais si de cette dernière équation on élimine b au moyen de l’équation , l’équation résultante devra nécessairement s’accorder avec l’équation

et puisque l’une et l’autre seront satisfaites par la même valeur de a, elles auront un facteur commun qu’on obtiendra en cherchant leur plus grand commun diviseur, et ce commun diviseur, nécessairement d’un degré inférieur au degré de l’équation, pourra servir à trouver a. On trouverait b de la même manière.