Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 16, part. 1, A-B.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

92

ALIG

Ap : i’)S avoir terminé.ses étn’les, il entra chez les L’ères du l : i doctrine chrétienne et y resta jusqu’à l : i i’ : i solution Je cette congrégation en 1792. Il se tint à l’écart du mouvement révolutionnaire ets’oct’Uj a exclusivement de littérature. Puis, ayant connu k l’École normal. Cabanis ut Roussel, il se lia avec eux d’une étroite amitié, se mît à étudier la médecine et se fit recevoir docteur en 1799. Il fonda avec Bichat la Société d’émulation et en devint le secrétaire général. Il commença dès lors h publier quelques mémoires, qui turent assez remarqués et lui valurent un commencement du réputation. Sous la Directoire, il fut nommé médecin de l’hôpital Saint-Louis et conserva ce poste sous l’Kinpire, Il devint, plus tard, médecin de Louis XVIII et ensuite médecin de Charles X. La révolution de Juillet lui fit perdre ca poste lucratif et ne lui laissa que sa chaire de matière médicale à la Faculté de médecine. Cette perte lui fut très-sensible ; il semblait cependant avoir pris son parti du nouvel état de choses, lorsqu’il mourut subitement, victime de quelque chagrin de famille. On a de lui ; Dissertations sur les fièvres pernicieuses, ataxtques, intermittentes (Paris, 1779, in-S") ; Traité des fleures intermittentes pernicieus-s (Paris, lSOI, iti-8°) ; Éléments de tlièrapeutique et de matière médicale (Paris, 18W, iu-4") ; Précis théorique et pratique sur tes maladies de Ut -peau (Paris, 1818, 2 vol. iu-80) ; Physiologie des passions ou Nouvelle doctrine des sentiments moraux (Paris, 1825, 2 vol. in-8u) ; Eloijes de Spallnnzani, de Oalvaui et de Houarl, suivi d’Un Discours sur les rapports de la medreine avec tes sciences physiques et morales (Paris, 180G, in-8°) ; Nosuloyie naturelle ou les Maladies du corps humain disposées en familles (Paris, 1827, iii-40). Cet ouvrage, dans lequel l’auteur tente d’appliquer à la médecine la nomenclature binaire adoptée par Linné, lit quelque bruit lors de l’apparition de son premier volume ; mais l’auteur, accablé des justes critiques qu’il souleva, crut devoir renoncer à publier le second.

Aiiiii ( !.’), opéra-comique en trois actes, livret de M. Jules Muinaux, musique de i M. Ntbelle ; représenté au théâtre de l’Athé- ! née eu octobre 1872. Cette pièce est beau- ] coup trop chargée d’action : un va-et-vient continuel, des entrées et des sorties, vraies et ■ fausses, une agitation bruyante -sur la scène fatiguent le spectateur, Gaston deMauperché a escaladé les murs du couvent où M’io Gabrielle, nièce du docteur Perrinet, est aussi mal gardée que mal élevée : on pénètre de tous les côtés dans cette maison. Gaston, contraint à la retraite, se réfugie dans une auberge fréquentée aussi irrégulièrement que le couvent. Pour dissimuler son escapade, de complicité avec une couturière compatissante, il retarde l’horlogo et pourra ainsi invoquer un alibi, fin outre, il fait constater sa présence par tous les hôtes de l’auberge qu’il réveille et fait sortir de leurs chambres en se livrant à un tapage effroyable. Il y a aussi dans la pièce un bailli grotesque us^ez réussi, avec sa harangue au roi et sa perruque traditionnelle. L’oncle Perrinet tiiiil par se laisser attendrir, et Gaston épouse Gabrielle. La partition est très-toutfue et a été écrite avec beaucoup de facilite ; le sujet ne ; comportait guère autre chose qu’une miisi- > que scénique animée, pleine d’entrain et sans : prétention. Il n’y a pas dans l’ouvrage une t seule scène de sentiment. Nous rappellerons une fanfare et un air de soprano au premier acte ;Je chœur du deuxième acte : À demain, monsieur te bailli ; il est bien traité et offre des effets d’imitation intéressants ; et lu triode soprano, ténor et basse, au troisième. L’instrumentation est trop sonore ; on aurait désiré plus de sobriété et de variété. Les tutti trop fréquents nuisent à l’effet vocal. Cet opéra-comique a été chanté par Lary, Bonnet, Geraizer, Vauthier, Varlet, Galubert ; Mlles Girard et Marietti.

  • AL1CANTE, ville d’Espagne, à 455 kilom.

de Madrid par le chemin de fer ; 30,000 hab. La ville s’elëve en amphithéâtre depuis le bord de la mer jusqu’aux murs du château de Sauta-Barbara ; l’air y est pur ; les rues sont droites et larges ; elle ne possède que deux églises : Saint-Nicolas et Sainte - Marie. C’était autrefois la place forte la plus importante de tout le royaume de Valence.

Commerce animé ; son port est fréquenté par les navires de toutes les nations, En 1873, les intransigeants espagnols, qui s’élaiunt soulevés contre le gouvernement de la république, étaient devenus maîtres de Carthagène et d’une partie de la province de Murcie. Disposant des frégates qu’ils avaient trouvées dans lu port de Carthagène, les insurges, dont les principaux chefs étaient le gênerai Contreras et Galvez, se mirent à rançonner diverses localités du littoral. Vers le 20 septembre, 3 frégates, la Numancia, le M cndez-N uïtez et le Fernundo-el-Catliolico, sous les ordres du commandant intransigeant Destrella, se présentèrent devant Alicante. Destrella somma la ville do se rendre au la menaçant, si elle refusait, do procéder à un bombarde me n t. La mon ici) alité, tide le au gouvernement central, repoussa cette sommation, et Destrella eût immédiatement commencé sun œuvre de destruction, si les consuls étrangers ne fussent intervenus, demandant un délai pour donner à leurs

ALID

nationaux le temps d’évacuer la ville. Le délai stipulé devait expirer le 24 septembre. Pendant ce temps, le général Martincz Cumpos, prévenu de la situation de la ville, accourait à son secours avec une faible troupe. En ce moment, le vice-amiral anglais Yelverton se trouvait avecdeux frégatesdais les eaoxd’Alicante. Il fut rejoint, le 23, parle viceamiral Touohard, cummandantdeux frégates françaises et un uviso, et, le même jour, par une frégate prussienne, le Frédéric-Charles. Les amiraux anglais et français et le commandant de la frégate allemande se réunirent aussitôt en conférence. Ils décidèrent de ne point intervenir entre les combattants, mais d’exiger des intransigeants un nouveau délai de quatre jours. À cette nouvelle, le général Martiuez Campos déclara qu’il émit dans Alicante, que c’était sou affaire a lui, officier espagnol, de la défendre et qu’il était prêt à repousser l’attaque des agresseurs ; mais la municipalité, dans l’intérêt des habitants, dont un grand nombre quittait la ville, fut d’un avis contraire et se prononça pour le délai demandé par les amiraux étrangers. Un conflit éclata entre elle et Campos. Un télégraphia à Madrid ; et le gouvernement, s’étant montré favorable à l’avis de l’autorité civile, le général donna sa démission. On envoya aussitôt de Madrid à Alicante un nouveau générai, Ceballas, et le ministre de l’intérieur Maisonnave. Ils venaient d’arriver dans la ville lorsque le commandant intransigeant annonça qu’il bombarderait la iile le lendemuin. En effet, le 27 septembre 1873, à six heures du matin, en présence des escadres française et anglaise et de 11 navires appartenant à d’autres nations, Destrella ordonna k la Numancia et au Alendez-Nuûez d’ouvrir le feu contre Alicante. Ces frégates lancèrent plus de 500 projectiles, tant sur le château que sur la ville, où plusieurs édifices furent incendiés et mis en ruine. Mais, au feu des insurgés les batteries qui défendaient la ville répondirent avec autant de précision que de succès. Dès les premiers moments, le Fernando-Catholico, qui s’était avancé, dit se retirer. Quelques projectiles, lancés par les artilleurs d’Alicante, tombèrent sur la Numancia et d’autres détruisirent l’œuvre morte du MendesNufiez, qui suspendit aussitôt son feu. À midi et demi, la Numancia lança ses dernières bordées et Destrella ordonna à ses frégates de battre en retraite. Ce bombardement, sans provocation, dans un but de pillage, d’une ville espagnole industrielle et commerciale, provoqua contre les intransigeants la plus vive indignation et fut énergiquement flétri par M. Castelar, alors chefuu pouvoir exécutif de la république.

ALICON, le septième ciel, séjour des bienheureux, dans la religion musulmane,

AMCOT (Jean -Jacques - César- Eugène-Michel), homme politique français, né à

Montpellier en 1842, Il étudia le droit et se fit inscrire cumme avocat au barreau de Paris. Pendant le siège, il servit dans la garda nationale comme lieutenant d’état - major. Sous le premier ministère de M. Thiers, devenu chef du pouvoir exécutif en février 1871, M. Alicot fut nommé par M. Picard sous-préfet de Bagnères-de-Bigorre. Quelques mois plus tard, M. Victor Lefrane, charge du portefeuille de l’intérieur, prit M. Alicot pour sous-chef de son cabinet. Celui-ci dut quitter ces fonctions en même temps qtie M. Lefrane quittait le ministère. Il alla habiter alors Argeies-Vieuzac, dont il était maire, lorsqu’une élection complémentaire pour l’Assemblée tiatiuuale ayant eu lieu le 3 janvier 1875, il posa sa candidature. « Ennemi des révolutions et des coups d’Etat, dit-il dans sa profession de loi, je veux un gouvernement inattaquable dans son origine, fondé sur le respect des lois et de l’Assemblée nationale, et, par conséquent, assez fort pour assurer la conciliation de ces ueux grands besoins sociaux : l’ordre et la liberté. » Le premier tour de scrutin ne donna pus de résultat, et il échoua au second, qui donna la majorité au candidat bonapariiste, M. Cazeaux. Lors des élections du 20 février t87û pour la Chambre des députés, M. Alicot a pose sa candidature dans la circonscription d’Argeles connue républicain conservateur, adversaire déterminé du despotisme et de la démagogie. Il fut éiu député contre le candidat bonapartiste M. Sassère, et il e>t allé siéger à la Chambre dans le groupe des constitutionnels.

A1.1DOSJO, seigneur d’Imoia, membre d’une puissante famille italienne, qui vivait vers la lin du xiii» siècle. Il était fils, suivant les uns, et neveu, scion les autres, de Pii-tro Alidosio, surnommé Pagauu. il prit, perdit et reprit InioUi, qu’il finit par maintenir sous sou autorité avec l’aide de Maynard Pagauo (1202). Ses descendants se maintinrent k la tête de cettu ville jusqu’en 1424. — Lippo et Gui Alidosio, fils du précédent, avaient clé associes au gouvernement par leur père ; le pape Clément VI leur donna l’investiture d’Imoia, qu’ils conservèrent comme vicaires de l’Egiise. — Robiïkt, fils du Lippo, résilia aux Viscoiiti de Milan et laissa deux fils.-Azzo, troisième seigneur d’Imoia, se mêla très-activement aux luttes de son temps et mou. ut en 1373. — Bektkand, frère du précédent, est connu par la bataille qu’il gagna en 1330 sur Ici M intouM.s ; il succéda a ton

ALIÉ

frère en 1375 et mourut en 1399. — Louis, fiU unique du précédent, régna d’abord en paix avec ses Voisins. Il eut trois enfants et maria sa fille Lucrèce à Georges Ordelaffi, seigneur de Forli, qui mourut en laissant un fils en bas âge (1422), On craignit pour la vie de cet enfant, placé sous la tutelle de Philippe-Marie Visconti, duc de Milan ; sa mère l’envoya auprès de Louis Alidosio. Le duo de Milan, irrité, s’empara par trahison de la ville d’Imoia. fit prisonniers Alidosio et son fils et les enferma au château de Monza, d’où Louis ne put sortir que pour entrer dans la congrégation des bénédictins, où il termina ses jours. La seigneurie d’Imoia sortit ainsi de la famille d’Alidosio.

  • ALIÉNATION s. f. — Encycl. Méd. V.

aliéné, au tome Isr du Grand Dictionnaire, et ci-après dans ce Supplément.

’ ALIÉNÉ s. ni. — Encycl. On sait qu’au 1 moyen âge les malheureux atteints d’aliénation mentale étaient traités comme de vulgaires criminels. Soit qu’on eût trop peu de respect de la vie humaine pour se soucier de , prolonger l’existence d’individus privés de raison, soit que, et ceci nous parait plus vraisemblable, l’on considérât les aliénés, en ces temps de superstition, comme des possèdes sur lesquels les plus puissants exorcismes n’avaient aucun effet, on traitait les fous, k quelque catégorie qu’ils appartinssent, comme on ne traite plus aujourd’hui les plus furieux. On les jetait en prison, on I les parquait quelquefois dans les hospices, et* sans se préoccuper en aucune sorte de tenter de les guérir, on les laissait s’éteindre au milieu de tortures physiques, qui venant s’ajouter à leur maladie transformaient les monomanes les plus paisibles en fous furieux. Rien de surprenant à cela d’ailleurs, car le moyen âge, enfoncé dans sa psychologie scolastique, attribuait nécessairement le dérangement des facultés mentales à l’intervention de cet esprit malin qui joua, durant cette période de ténèbres, un si lugubre rôle. En un mot, pour les plus célèbres docteurs du xiv« et du xve siècle, un fou n’était qu’un possédé et devait être, après exorcisme inefficace, plongé dans un cachot, chargé de

chaînes et soumis aux mille tortures d’une

séquestration sans tin.

Au début du xviiii : siècle, bien que l’école officielle conservât encore sur les fous une bonne partie des opinions anciennes, quelques monastères ouvrirent leurs portes à

! des aliénés riches, qui, pouvant payer du

grosses pensions, constituèrent un certain , revenu pour ceux qui les recueillaient. Quelques malheureux bien recommandés ou qui ] pouvaient être utiles, bien qu’atteints de folie douce, furent également admis dans ces I asiles. La plus grande partie dés aliénés pauvres restait soumise, d’ailleurs, dans les pri’ sons ou dans les hôpitaux ad hoc, aux plus horribles tortures. Cette exception en faveur 1 de quelques fous riches, fut le seul progrès

; q l’on put alors réaliser ; encore ce résultat

ne fut-il atteint que grâce à l’initiative privée. j En 1793, c’est-à-dire après la chute de la royauté, tout changea de face. Le célèbre j aliéniste Pinel venait d’être nommé médecin en chef de Bicétre ; il fit tomber les chaînes

! des malheureux internés, et commença de

substituer un traitement rationnel aux tortures dont les aliénés de son hospice étaient victimes. La science voyait, grâce k lui, un nouveau champ d’études s’ouvrir devant elle. Le fou n’était plus un possédé, c’était un malade que la science allait entreprendre de ramènera la san té ; opération difficile entre toutes, mais qui n’était point, l’expérience l’a démontré, au-dessus des forces d’hommes intelligents et dévoués.

Depuis la fin du dernier siècle, on a fait de grands progrès dans l’art de traiter les maladies mentales. On a tenté bien des essais, dont quelques-uns ont donné de bons résultats, et nous pouvons dire que cette partie si intéressante de la science a été étudiée dans notre pays avec un soin tout particulier. C’est à des savants français que l’on tlo.t l’indication des méthodes rationnelles qui sont appliquées aujourd’hui pour le traitement de la folie.

Il n’entre point dans le cadre de cet article de suivre pas k pas les progrès accomplis sous la direction de nos médecins aliénistes ; il ne nous appartient pus de décider si le système suivi dans tel ou tel hospice particulier ou public doit être préféré k tel autre ; mais nous pouvons constater que cette partie si intéressante de la science médicale, en dépit des tâtonnements qui accompagnent toute étude nouvelle, a déjà fait de réels progrès.

À côté des établissements publics placés sous la direction de l’État et des départements, on compte en France une foule d’établissements privés, qui reçoivent des pensionnaires des deux sexes et sont aménagés de façon il pouvoir offrir aux internés tout le confortable désirable. Malheureusement, quelques-unes de ces maisons, dont les frais d’installation, toujours considérables, ont été faits par des actionnaires désireux d’en tirer de bons revenus, fixent leurs prix à des taux très-élevés et ne se soucient point de hâter la guér.Suii, c’est-à-dire le départ de leurs pensionnaires. Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, et comme des règlements d’administrutiou

AUE

I très-sévères garantissent dans de larges mesures les aliénés ou ceux qui sont traités comme tels contre l’exploitation dont ils pourraient être victimes, on ne peut que se louer de l’établissement de maisons de ce genre, qui viennent en aide d’une façon si

efficace aux hospices publics, plus particulièrement

réservés aux pauvres.

Notre article du Grand Dictionnaire ayant indiqué d’une façon sommaire, mais suffisante, les conditions d’admission des aliénés et les précautions prises par la loi de 1838, qui protège en France les personnes et les biens de ceux qu’atteint la folie, nous ne rej viendrons pas sur ces différents points, et nous terminerons ce qui, dans cet article, est relatif k la France par quelques détails statistiques qui, bien que concernant plus

, particulièrement le département de la Seine, ne sont point sans intérêt,

| Depuis le commencement du siècle jusqu’à présent, le service public des aliénés du dé j partement de la Seine est bien près d’avoir donné ses soins k 100,000 individus. Le nomj bre des admissions est, en effet, de 93,760, du 1er janvier 1801 au 31 décembre 1874.

| Il n’existait que 946 aliénés dans les asiles

. en 1801 ; il en existe 7,078 : la population a

donc sextuplé.

Dans les dix premières années, l’augmentation annuelle des entrées sur les sorties et décès était de 63 ; de 1811 à 1820, elle a été de 81 ; de 1821 à 1830, de 23. Du 1831 à 1840, au contraire, on relevé une diminution de 23 ; mais, à partir du moment où la loi de 1838 a eu fixé la situation des aliénés, l’augmentation ne cesse de gagner du terrain. De 1841 à 1850, elle est de 44 par an ; de 1851 k 1860, de 132 ; de 1861 k 1870, de 225, et depuis 1870, de 157.

Sur les 93,766 aliénés reçus dans les établissements en 74 ans, il y a 44,640 hommes et 49,126 femmes. Jusqu’en 1860, la proportion des admissions des femmes était toujours plus forte que celle des admissions des hommes ; cette proportion s’est renversée, et il entre maintenant un cinquième d’hommes de plus que de femmes.

La population générale du département a triplé, cela est vrai ; mais il n’en résulte pas moins du chiffre des admissions, que Paria et les deux arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis ont vu leur population proportionnelle d’aliénés monter du simple au double. L’augmentation est beaucoup moindre pour la France entière. Depuis 1850, en effet, elle n’est guère que d’un cinquième pour la France et elle se trouve être des deux cinquièmes pour Paris, avec une tendance k grandir encore. Le chiffre des admissions le plus élevé qui ait été constaté, pour une année, est celui de 1873 (2,748, dont 1,553 hommes). À la fin de l’année dernière, lu population des asiles était de 7,072 aliénés, dont 4,184 femmes. Les asiles de la Seine en comprenaient 3,119 ; les 3,953 autres étaient traités dans des asiles situés dans d’autres départements. La durée moyenne du séjour est

actuellement de deux ans quatre mois sept jours pour les hommes et de trois ans onze mois neuf jours pour les femmes, ce qui justifie leur part prépondérante dans la population des asiles.

Les 2,590 malades séquestrés en 1874 ont tous passé par le bureau de réception et de répartition de l’asile Sainte-Anne, où 8,556 admissions ont été opérées d’office, sur l’ordre de M. le préfet de police. Les admissions se subdivisent en trois classes : celles des malades qui sont présentés ou recueillis pour la première fois ; celles des malsdes qui, entrés déjà dans les asiles, en étaient sortis guéris, et celles des malades qui n’étaient pas sortis dans un état de guérison paraissant complète.

Sur 2,177 entrées de la première classe, il y en a eu, en 1874, 148 d individus âgés de moins de 20 ans, 308 d’individus âgés de 20 à 30 ans, 607 de l’âge de 30 k 40 ans, 471 de l’âge de 40 k 50 ans, 311 de l’âge de 50 k 60 ans, 177 de t âge de 60 k 70 ans, 152 de l’âge de 70 ans au moins, et 3 d’aliénés d’un âge inconnu. Les célibataires fournissent toujours le plus grand nombre d’aliénés, et les excès alcooliques figurent au premier rang parmi les causes de l’aliénation.

Quant k l’origine des aliénés, sur les 2,556 admis dans les asiles en 1874, 1,901 seulement appartenaient k Paris et 207 aux communes rurales du département de la Seine. C’est un aliéné nouveau pour 946 habitants dans Paris.

D’un rapport présenté en 1872 a l’Académie des sciences morales et politiques par M. Deloime, directeur de la statistique, il résulte que la proportion des aliénés en France est de 24,4 pour 10,000 habitants.

Nous terminerons cet article en disant quelques mots de lu législation qui fixe, dans quelques-uns des principaux États de l’Europe, le sort des aliénés.

En Angleterre, les lois relatives aux <iti’enés sont très-nombreuses ; toutefois, les plus importantes datent de 1853 et de 1862. La plus récente a, pour ainsi due, codifié toutes les dispositions éparpillées dans les autres. Elle porte que les aliénés qui, de l’avis des médecins, ont une folie douce pourront demeurer libres et résider chez leurs parents ou amis, ù la condition toutefois que ces parents ou amis se chargent de les surveiller et de les soigner. Ceux dont la folie présen-