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le rend susceptible du plus parfait poli, ses tons chauds, brillants et doux, passent par une foule de nuances, de la couleur de feu à la teinte rosée de l'acajou. Il réunit tout ce que l'ébénisterie recherche en richesse de veines et de nuances dans les différents bois ; aussi les fabricants de meubles en font grand cas et il fournit beaucoup pour l'industrie algérienne.

En 1884, la pêche maritime a été pratiquée par 4.064 marins, montant 1.060 bateaux jaugeant 3.517 tonneaux. La valeur des produits s'est élevée à la somme de 3.757.390 fr. La pêche du corail, sur les côtes d'Algérie, perd malheureusement chaque jour de son importance, ce qu'il faut attribuer d'abord à l'épuisement des bancs, puis à la concurrence faite à l'Algérie par l'exploitation d'un banc découvert sur la côte de Sicile.

Partout où l'on trouve la matière première, les colons ont établi des usines qui fonctionnent et prospèrent : il existe des minoteries, des tanneries, des briqueteries, des ateliers de charronnage, des fabriques de bouchons et autres produits du liège, des manufactures de cigares, ou d'autres spéciales à l'égrenage du coton, etc. L'industrie indigène porte particulièrement sur les objets suivants : tapis, poterie, tissus et vêtements, broderie, tannerie, cordonnerie, sellerie, teinturerie, vannerie, sparterie, armes, taillanderie, forges, bijouterie et orfèvrerie. Ces deux dernières industries sont presque exclusivement exercées par les Juifs. Les tapis se fabriquent au métier arabe, par les soins des femmes, qui confectionnent de même les haïcks, les burnous, les chéchias, etc. Les industries de la tannerie, de la cordonnerie et de la sellerie sont pratiquées dans plusieurs villes de l'Algérie, principalement à Tlemcen. Les armes sont surtout fabriquées en Kabylie. La broderie orientale ou de luxe est l’œuvre des jeunes élèves musulmanes des ouvroirs d'Alger et de Constantine. Les industries indigènes cependant ne figurent que comme appoint pour la production générale, car on ne fabrique, dans les tribus, que les objets de première nécessité et de qualité inférieure. Les burnous et les haïcks de prix qu'on vend quelquefois comme étant de provenance algérienne sont tirés, pour la plupart, des fabriques lyonnaises, de même que les bracelets et autres bijoux de corail et d'ambre viennent d'Italie ; ce sont aussi des ouvriers européens qui préparent les fourrures que fournissent les cygnes et les grèbes. Pour terminer et afin de bien démontrer de quelles ressources dispose notre colonie, et ce que l'on pourra en attendre lorsque les voies de communication existeront assez nombreuses, nous croyons utile de donner, d'après l’« Annuaire de l’Économie politique » de 1886, les renseignements suivants, relatifs à l'industrie algérienne métallurgique :

Il existait au 1er janvier 1884 14 mines de minerais de fer ayant une superficie de 15.612 hectares ; 1 de combustibles minéraux sur 945 hectares ; 25 de minerais métallifères divers sur 40.295 hectares. Ces mines ont produit en 1883 :

Nature Poids Valeur
des produits extraits. en tonnes. en francs.

Minerai des mines. . . 255.466 . . 2.354.177
Minerai des minières. 271.514 2.541,847
Plomb et argent . . . 629 95.828
Cuivre 13.850 471.052
Zinc et étain 1.652 52.791
Antimoine. 121 28.350
Pyrite de fer 7.299 93.536
 
580.536 5.642.581

Ajoutons que le produit des mines de sel gemme, lacs et sources salés, a été en 1883 :

Brut 17.173 313.670
Lavé 790 45.227
                 17.963 358.903

La construction du chemin de fer trans­saharien, le l'étude, donnerait un grand essor au commerce de l'Algérie, et la création d'une mer intérieure serait pour notre colonie une source féconde de richesses. Ce sont th des projets qu'évidemment accomplira l'avenir.

Travaux publies. Les travaux d'utilité publique ont reçu, dans ces dernières années, une grande extension et ont puissamment contribué à la prospérité de l’Algérie. En 1870, il existait des routes stratégiques, mais les villages créés ne communiquaient pas entre eux et l'on ne comptait que deux chemins de fer, celui d'Alger à Oran et celui de Philippeville à Constantine. En 1884, le réseau des routes nationales, qui sont au nombre de 18, présentait un développement de 3.000 kilom. ; le réseau des routes départementales, des chemins de grande communication et d'intérêt commun était de 13,097 kilom. Le réseau des chemins de fer algériens atteignait au 31 décembre 1885 une longueur de 2,960 bilons., dont 1.837 en pleino exploitation. Il y a quelques années, les villes principales étaient seules reliées par le télégraphe ; maintenant le réseau télégraphique a pénétré dans un très grand nombre de localités, dans des villages de création ancienne ou récente, et les relations postales sont assurées dans de bonnes conditions. On a construit les ports d'Oran, de Philippeville, de Bône, de Perlés, qui peuvent à peine suffire aux exigences commerciales. Trois câbles sous-marins desservent l'Algérie : deux se dirigent sur Alger et un sur Bône. En 1880, les quatre grands ports, Alger, Oran, Philippeville et Bône, n'étaient reliés à Marseille que par un courrier bebdomadaire, sauf Alger qui en avait deux. Actuellement un service quotidien relie l'Algérie à la métropole. La moyenne du trajet de Marseille à Alger est descendue de quarante-huit heures à trente-quatre heures et enfin à vingt-sept heures seulement, de sorte que, par suite d'une heureuse combinaison dans les départs soit de Marseille, soit d'Alger, Paris n'est plus qu'à quarante-huit heures d'Alger. Notons, en ce qui concerne les travaux publics, que des barrages, destinés à retenir les eaux indispensables pour l’arrosement des terres, sont en voie d'exécution dans les trois départements de l'Algérie ; ruais l'insuffisance des ressources budgétaires ne permet pas d'accélérer des travaux d'une si grande utilité pour la prospérité de ce pays.

Service météorologique. Le point de départ de l'institution de ce service a été l'organisation de commissions météorologiques départementales de l'Algérie, en exécution du décret du 13 février 5873. Placé d'abord dans les attributions du général commandant supérieur du génie en Algérie, le service météorologique a été rattaché à l'école su­périeure des sciences d'Alger, par arrêté du 23 novembre 1883. En décembre 1884, le réseau météorologique comprenait 60 stations, dont 26 fournissant un bulletin météorologique mensuel et un télégramme quotidien, destiné à l'établissement de la carte du temps et du bulletin météorologique. En outre, 93 stations pluviométriques fournissaient, à la même date, un tableau de pluie avec un résumé climatologique mensuel.

Colonisation. Les premiers colons de l'Algérie furent pour la plupart des insurgés de 1830 et de 1831, qui y furent transportés. Établis dans la Métidja, beaucoup succombèrent aux fièvres paludéennes, les autres furent massacrés par les cavaliers d'Abd-el-Kader en 1839. Les essais de colonisation militaire tentés par le général Valée et par le maréchal Bugeaud n'ayant eu aucun succès, on dut recourir au régime des concessions gratuites sous condition ; mais les mille tracasseries de l'administration, jointes aux obligations multiples imposées aux concessionnaires, lassèrent les plus patients des immigrés. En 1848, suivant un plan imaginé par Enfantin, le gouvernement de février transporta en Algérie les insurgés des journées de juin, à chacun desquels il fournit, avec de l'argent, 150 hectares de terrain : 20.000 hommes s'établirent ainsi en Algérie, mais ils n'avaient, en général, aucune des qualités nécessaires au colon, et l'essai du gouvernement ne put aboutir. D'ailleurs, comme nous l'avons fait remarquer déjà (v. ALGÉRIE au tome XVI du Grand Dictionnaire), de nombreuses causes éloignaient les émigrants, et il a fallu les dispositions prises depuis 1870 pour permettre d'espérer de bons résultats. La constitution de la propriété, réglée enfin par la loi du 26 juillet 1873, est une de ces mesures fécondes sur lesquelles nous devons insister brièvement.

Il est extrêmement difficile de préciser au juste de quoi se composait, au moment de la conquête, le domaine territorial du gouvernement de l'Odjak d'Alger. Un nombre vraiment prodigieux de mémoires, brochures, articles de journaux et de revues ont été cependant publiés depuis 1830, tant en Algérie que dans la métropole, en vue d'élucider cette intéressante et délicate question. Le même sujet a défrayé d'interminables débats parlementaires dans les Chambres et les commissions spéciales sous tous les régimes qui se sont succédé dans l'espace de ce demi-siècle. La question n'en est pas devenue plus claire. Les deux opinions extrêmes, qui comptent encore dans la presse et l'administration algériennes des champions convaincus, ont été pourtant formulées avec la plus grande netteté, dès la première décade qui suivit la prise d'Alger, par un homme politique, M. Baude, et par un savant, M. Dureau de la Malle. Pour M. Baude, député, puis conseiller d’État, chargé en 1835 d'une mission en Algérie, la propriété individuelle n'existait pas en pays musulman. Le sol appartenait à l’État, et le gouvernement fran­çais, substitué par le fait de la conquête à tous les droits du beylik, pouvait en disposer à sa guise. « Il n'existe en Algérie, disait-il dans un ouvrage publié en 1840, que des biens nationaux disponibles. » M. Dureau de la Malle, membre de l'Institut, dont l'érudition faisait alors foi pour tout ce qui concernait l'histoire de l'Afrique, affirmait la thèse contraire dans un mémoire adressé en 1833 au maréchal Souk, et la formulait dans cette simple phrase : « Tout le sol a un maître en Afrique. »

Après trente ans de discussions, pendant lesquels on avait flotté de système en système, passant, suivant l'influence du moment, des théories du refoulement à l'interdiction de toute transaction immobilière et du cantonnement des Arabes à l'exclusion des colons' la question fut tranchée dans le sens le plus large, le plus favorable aux revendications des détenteurs indigènes du sol par le sénatus-consulte de 1863, dont l'article 1er était ainsi conçu :

« Les tribus de l'Algérie sont déclarées propriétaires des territoires dont elles ont la jouissance permanente et traditionnelle à quelque titre que ce soit. »

Concentrer la colonisation européenne autour des villes et livrer le reste du territoire aux Arabes, telle était la pensée qui avait prévalu dans l'esprit de nos gouvernants ; les imprudents ne devaient pas tarder à s'apercevoir que cette brutale séparation allait provoquer des désastres sanglants. En 1867, la famine éclate, et alors que se passe-t-il ? Partout où l'élément européen existe, là où il a pu se rapprocher des indigènes, le fléau ne fait que peu de ravages ; là au contraire où il n'y a pas de colonisation européenne, où l'Arabe est livré à lui-même, les victimes sont innombrables ; plus de 500.000 indigènes ont disparu dans cette fatale année de 1867. Tel était le résultat auquel devait nous conduire l'ingénieux procédé que l'Empire voulait établir dans la colonie et qui devait être aussi funeste aux Européens qu'aux Arabes. Comme l'a fait remarquer M. Étienne, député d'Oran, cette mesure désastreuse, provoquée par ceux qui redoutaient la colonisation européenne afin de maintenir leur domination sur les populations arabes, est le coup le plus terrible qui ait jamais été porté à l'essor et au développement de l'Algérie. De ce jour datent nos difficultés pour faire de la colonie une terre véritablement française, pour contrebalancer, par des forces nationales, cet élément difficilement assimilable : l'élément indigène. Ce néfaste sénatus-consulte de 1863, qui interdisait de vendre les terres arabes (terres collectives) et qui, par conséquent, maintenait dans l'isolement les populations indigènes alors qu'il aurait fallu les mélanger avec les Français et les Européens, a fait que pendant dix ans la colonisation a été arrêtée.

Lorsqu'il avait été question de procéder à la délimitation des territoires des tribus, en exécution de ce sénatus-consulte, des revendications nombreuses s'étaient produites au sujet de parcelles réputées domaniales, et, comme Napoléon III avait proclamé que l'Algérie était un royaume arabe, les officiers chargés des opérations se montrèrent si faciles à l'endroit des réclamations indigènes que, vers la fin de l'Empire, il ne restait presque rien de la réserve domaniale. Pourtant, il n'avait été créé depuis 1863 qu'un nombre insignifiant de centres européens. L'insurrection kabylo-arabe de 1871 ayant été très sévèrement réprimée, le domaine de l’État put être reconstitué : 43 millions en espèces tombèrent dans nos caisses et 446.406 hectares de terres furent séquestrés. En 1873, une loi remédia en partie au sénatus-consulte de 1863, en traçant d'une manière précise les conditions auxquelles pourrait se constituer la propriété individuelle.

Au 31 décembre 1884, la superficie des terres livrées à la colonisation était de 501.793 hectares, dont 358.445 affectés aux concessions individuelles, le reste appartenant avec une affectation propre aux communes, aux départements et au domaine public. La valeur de ces terres est de 44.776.073 fr., et une somme de 21.146.029 fr. a été dépensée pour travaux d'installation des colons. De 1871 à la fin de 1885, on a créé 203 centres de colonisation, agrandi 73 anciens et constitué 158 lots de fermes ; sur ces 203 centres, 10.741 familles françaises ont été installées. Comme chaque famille comprend en moyenne quatre personnes, on peut évaluer à 40.000 le nombre des Français qui se sont établis dans ces centres, sans comprendre les commerçants indispensables à l'existence de tout groupement.

Archéologie. Le champ des explorations archéologiques est en Algérie d'une fécondité merveilleuse ; quelle que soit la pro­spérité actuelle de cette France africaine, les villes y sont très clairsemées si nous les com­parons à celles qui existaient dans l'anti­quité, et, par une bonne fortune à peu près sans exemple, les ruines de ces villes an-igues n'ont à peu près souffert d'autres in­jures que celles du. temps, grâce au genre de vie des indigènes ne connaissant que la tente ou le gourbi, et par suite, n'ayant nul besoin d'utiliser ces matériaux antiques pour la constructions de leurs demeures. Un écri­vain allemand, le docteur Wagner, qui avait accompagné l'armée française dans son ex­pédition contre Constantine, nous a rapporté la stupéfaction de nos troupes à l'aspect des ruines de l'ancienne Kalama (aujourd'hui Guelma), s'élevantgrandiose:3 au milieu de la solitude et admirablement dorées par le so­leil de quatorze siècles : « Ces ruines jetées en plein désert ranimèrent l'esprit de l'ar­mée, qu'elles avertissaient solennellement qu'avant la France il y avait eu un peuple qui avait conquis et civilisé cette terre, et qu'il avait point un coin d'Afrique, si sté­rile qu'il parût être, qui n'eût quelque monument imprévu du haut duquel Rome con­templait la France. »

Ce ne sont pas seulement les souvenirs de la domination romaine qui ont subsisté en Algérie ; nous allons passer rapidement en revue les différentes périodes du passé de notre grande possession africaine et noter au passage les divers monuments que l'on rencontre encore sur le sol algérien.

La première période est la période préhistorique: dolmens, cromlechs, menhirs, allées couvertes, tumulus, tous les types connus en Europe sous le nom de monuments celtiques ou mégalithiques se retrouvent dans les trois provinces algériennes, principalement dans la province de Constantine. « On ne s'imagi­nerait jamais, écrivait M. Alexandre Ber­trand, en passant des planches du « Recueil de la Société archéologique de Constantine » aux planches de Sjoborg, par exemple, que l'on a sous les yeux des monuments, ici, d'un pays du nord de l'Europe, là, d'une contrée africaine. Les planches se ressemblent à ce point que l'on pourrait, sans. causer d'étonnement à l'observateur, substituer les unes aux autres. » Aussi quand, aux premiers jours de la conquête française, on trouva, près d'Alger, à 2 kilom. au S.-O. de Guyot-ville, au ravin des Beni-Messous, une trentaine de dolmens, on émit aussitôt l'hypothèse que ces dolmens marquaient la sépul­ture de soldats d'une légion celte. Quand on fouilla ces monuments, dans l'un on découvrit les corps de guerriers enterrés avec leurs armes, usage consacré parmi les guerriers gaulois ; dans presque tous on observa que le mode d'ensevelissement des cadavres était le même, le corps replié de manière à ramener les genoux vers le menton et les bras croisés sur la poitrine. Tons ces monuments étaient restés intacts, grâce à la superstition des indigènes respectant toujours ce que la main des païens avait élevé. Les principaux de ces monuments mégali­thiques se rencontrent: près de Guyotville, comme nous l'avons déjà dit (on y a recueilli des hachettes, des couteaux et des dards de flèches en silex) ; près de Constantine, au Bou-Merzoug, ou dans un rayon de plus de trois lieues, tant sur la partie montagneuse que dans la plaine de cette région, sont accumulés les monuments préhistoriques, les plus divers ; à Roknia., h 16 kilom. N.-O. de Guelma où, sur la dernière croupe du djebel Debbar, on rencontre d'innombrables monuments mégalithiques, tantôt en plein air, sous forme de dolmens, tantôt creusés dans le roc et formant ce que les indigènes appel­lent du nom imagé de bagout (boutiques), chambres carrées de 1m., 50 à 2 mètres de côté ; signalons encore les ateliers de silex taillés extrêmement riches, découverts en 1871, en plein Sahara, près de l'oasis d'Ouargla et qu'on peut voir aujourd'hui au musée de Saint-Germain. Pour être si nombreux, les monuments funéraires déjà découverts et explorés ne peuvent avoir été élevés que par un peuple nombreux et puissant, peuple inconnu jusqu'ici et assurément d'une anti­quité reculée.

Période phénicienne et période numidique. Les peuples de l'Afrique septentrionale re­connurent la puissance des Phéniciens et des Carthaginois, peut-être soumis par la force, plus probablement séduits par les pro­fits qu'ils retiraient du commerce avec ces infatigables marchands et navigateurs. La ville actuelle de Cherchell fut la colonie phé­nicienne de Jol ; Dellys fut d'abord une colo­nie des Carthaginois ; et plus tard, pénétrant dans l'intérieur des terres, ceux-ci fondè­rent, entre autres colonies importantes, celle de Kirta, aujourd'hui Constantine. Pendant quatre cents ans environ Carthage fut toute-puissante et son influence se fit naturelle­ment sentir sur les populations numides : aussi retrouve-t-on sur les stèles numicliques que possèdent en si grand nombre nos mu­sées algériens le croissant, symbole cartha­ginois de la déesse Astarté ; ces stèles ne contiennent généralement que des inscrip­tions votives ou funéraires, et si l'on en trouve beaucoup dans la province de Con­strintine,voisine de Carthage, elles deviennent fort rares quand on s'avance vers l'O., et l'or n'en cite guère que deux ou trois spécimens découverts en Kabylie. C'est à la période numidique, au temps des rois indigènes de Numidie et de Mauritanie, que l'on rapporte ces immenses tombeaux d'une époque long- temps douteuse, tels que le tombeau de -.la Chrétienne, dans la province d'Alger. Ce tombeau, nommé en arabe Khour-er-Roumia, est un édifice rond, haut de 3D mètres ; le sou­bassement est carré et mesure 63 métres sur chaque face. Des fouilles y ont été faites en 1855 par M. Derbrugger, et en 1866 par M. Mac-Carthy ; on a exploré un long couloir, des caveaux, des galeries ayant un développement total de 470 mètres et l'on suppose que dans le caveau le plus grand se trouvaient les restes de Juba II et de Cléopâtre Séléné. « Monumentum commune regiae gentis », écrivaient les auteurs anciens, en signalant l'existence de cet édifice sur la côte, entre Alger et Cherchell. Un autre tombeau, à peu près semblable, se trouve près de la route qui mène de Constantine à Biskra, près d'Aïn-Yacout (84 knout. de Constantine) ; il est connu sous le nom de Médr'asen. « Sa forme générale, dit le général Foy, est celle d'un cylindre très court, servant de base à une série de vingt-quatre cylindres qui décroissent successivement et donnent ainsi sur le cylindre de base une suite de vingt-quatre gradins circulaires. La plate-forme supérieure a 11m,40 de diamètre ; le gradin inférieur en a 58 : évidé inférieurement en arc de cercle, il forme une corniche que supportent soixante colonnes engagées de 21m,30 de haut. » Les dernières fouilles, en 1873, dirigées par le colonel Brunon, ont fait découvrir une galerie et une