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T novembre, le président de la République refusa d’accepter la démission du ministère. M. Alliin-Targé conserva son portefeuille et prit, dit-on, une grande part à la rédaction de la déclaration du gouvernement, que les Chambras accueillirent avec une extrême fruidfur (16 novembre). Le vote des crédits du Tonkîn k une majorité de 4 voix seulement (2i décembre) porta un nouveau coup au cabinet Brisson, qui donna sa démission après, avoir réuni le contres appelé k élire le président de la République. M. Altain-Targé fut remplacé, le 7 janvier 1886, comme ministre de l’Intérieur, par M. Sarrien. ALLAITEMENT s. m. — Encycl. Hyg. Ce n’est pas une mince question que celle de l’allaitement. Elle intéresse au plus haut point les familles qui ont k cœur de conserver leurs enfants en bon état de santé. Les précautions k prendre sont nombreuses, délicates, souvent mal interprétées. Il se présente des problèmes si difficiles a résoudre que les personnes les plus expérimentées se trouvent dans un véritable embarras. Il y a à considérer la fortune, la santé, la position sociale, les ressources pécuniaires, l’habitation dans un grand centre ou dans une simple campagne, etc. Car l’enfant peut être allaité de plusieurs manières : par la mère, par une nourrice, par le biberon, par les femelles d’animaux ou par la combinaison de deux ou plusieurs de ces moyens réunis.

— I. Allaitement maternel. L’allaitement maternel est le plus avantageux pour la mère et pour l’enfant. La mère évite les maladies du sein, les inflammations de la matrice, les mille dérangements plus ou moins graves désignés sous le nom de lait répandu. Klle a la saiisfaction d’avoir toujours l’enfant à ses côtés, de lui prodiguer ses soins et ses caresses. L’enfant a du lait approprié à ses besoins ; il n’est pas gorgé avant l’âge d’aliments grossiers et indigestes. Je parle, bien entendu, d’une mère qui présente les qualités requises pour nourrir et n’est pas affectée de vice scrofuleux, dartreux, syphilitique, cancéraux, etc. Le défaut complet d’intelligence ou la dégradation morale sont aussi des motifs sérieux pour interdire l’allaitement maternel. À part ces inaptitudes exceptionnelles, la mère doit donc toujours allaiter son enfant. On aurait tort d’exiger d’elle la force, l’embonpoint, l’abondance du luit, qui sont nécessaires a une bonne nourrice. L’expérience a démontré qu’elle y supplée en général par des soins assidus, une surveillance active et un attachement à toute épreuve.

Il ne faut pas cependant que les mères délicates pèchent par un trop grand excès de zèle : il en résulterait pour leur santé des conséquences fâcheuses. Les femmes épuisées par l’allaitement qui s’obstinent k nourrir un enfant alors que le médecin le leur a défendu, s’exposent a mourir à la fleur de l’âa ; e, minées par tous les sj’mptômes de la phtisie pulmonaire, ou a souffrir toute leur vie du délabrement de leur organisme. Ces conséquences doivent mettre les jeunes mères en garde contre les imprudences nombrauses qu’elles ont tendance à commettre et qui peuvent être aussi et même plus préjudiciables à l’enfant qu’à elles-mêmes.

Ainsi, pour nourrir avec succès jusqu’à l’époque du sevrage, une mère doit avoir une bonne alimentation, ne se livrer qu’à un travail modéré, prendre de l’exercice au grand air ; elle doit éviter les émotions vives, les dérangements fonctionnels, les irrégularités de régime. Elle doit donner à téter à son enfant, dès les premiers mois, toutes les deux heures pendant le jour, deux ou trois fois tout au plus dans le courant de la nuit. Un sommeil calme de six à sept heures est de rigueur ; la perte de l’appétit et des forces nu tarde pas k survenir à la suite de l’insomnie.

Il se peut que la mère manque de lait et voie son enfant dépérir de jour en jour. Le plus sage en pareil cas est de s’adresser k une bonne nourrice, qui préservera l’une de la consomption hectique et redonnera k l’autre la force, l’embonpoint et la santé.

Mais une mère ne doit avoir recours aux soins mercenaires d’une nourrice que lorsqu’une raison majeure l’y contraint. Elle n’imitera point l’exemple de ces femmes mondaines qui préfèrent la fréquentation des soirées, des bals, des spectacles, aux jouissances plus douces de la maternité. Elle n’imitera point non plus l’exemple de quelques grandes dames qui, Se sentant appuyées par une grande fortune, ne veulent phs se donner la peine d’allaiter leurs enfants. Une telle conduite mérite d’être blâmée. Y a-t-il de plus noble devoir pour une mère que celui de continuer au dehors la création commencée dans son sein ?

Autrefois les femmes de la plus haute distinction se faisaient un honneur d’allaiter elles-mêmes leurs enfants. La reine Blanche (je Castille voulut être la nourrice de son fils. Elle n’aurait souffert, pour rien au monde, qu’une nourrice étrangère lui donnât de son lait. Le trait suivant en est une preuve caractéristique. Un jour qu’elle avait été f.uryrise par un violent accès de fièvre, une dame de la cour, touchée par les larmes du petit Louis, lui présenta la mamelle. Celui-ci la prit et se rassasia a tel point que, lorsque la reine lui donna k téter, il s’y refusa obstinément. Blanche, ayant compris sans peine

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le motif de ce refus, sentit son orgueil maternel offensé. Elle en éprouva une si vive contrariété qu’elle ne put s’empêcher d’introduire son doigt dans la bouche du prince royal pour lui faire vomir le lait qu’il venait de prendre ; et voyant l’étonnement des dames de sa cour, elle leur dit : ■ Je ne saurais endurer qu’une autre femme ait le droit de me disputer la qualité de mère. >

Nous voyons plus tard une princesse palatine, Charlotte-Elisabeth de Bavière, nourrir son enfant, le duc d’Orléans, qui fut régent du royaume de France sous la minorité de Louis XV. Si de nos jours cette pratique n’a pas conservé la même extension, il faut l’attribuer au relâchement de nos mœurs, à la faiblesse de notre tempérament et nullement k l’avantage que peuvent offrir les nourrices étrangères, car il est reconnu qu’une femme, même délicate, allaite son propre enfant dans de meilleures conditions que la plus parfaite des nourrices.

— II. Allaitement étranger. Malheureusement il est des cas nombreux la mère ne peut nourrir et où l’allaitement par la nourrice s’impose comme une nécessité. La famille a dès lors deux devoirs k remplir d’une égale importance : le premier consiste k faire perdre le lait k la mère, le second k procurer à l’enfant une nourrice capable de le maintenir en bon état de santé.

Pour faire perdre le tait à la nouvelle accouchée, il faut la tenir pendant quelques jours aux bouillons et à de légers potages, la purger avec l’eau de Sedlitz, la limonade Rogé ou l’huile de ricin, lui faire prendre les tisanes antilaiteuses avec l’avoine, la pervenche, la canne de Provence ou lo chiendent nitré. Il faut en outre lui appliquer la moutarde une ou deux fois par jour sur les membres inférieurs et lui frictionner les seins matin et soir avec de l’huile camphrée, qu’on recouvre ensuite d’une forte couche de ouate. Généralement ces moyens suffisent. Si toutefois le sang continuait k affluer du côté des mamelles, on devrait remplacer la ouate par les cataplasmes émollients et faire une application da sangsues loco dolenti. Mais pour exécuter ce dernier traitement l’assentiment du médecin est nécessaire.

Le choix de la nourrice réclame de la part de la famille la plus scrupuleuse attention. Il faut considérer : 1° son âge ; 2<» sa constitution ; 30son aspect extérieur ; 4°son caractère ; 50 son intelligence ; 6° le pays d’où elle vient ; 7° l’enfant qu’elle nourrit et les mille petits détails qui pris un à un sont insignifiants, mais qui réunis forment une certitude.

10 Age. L’âge de la nourrice doit être compris entre dix-neuf et trente-cinq ans. Plus jeune, elle manque d’expérience, d’adresse, de constance pour bien soigner un enfant ; plus vieille, elle a du lait généralement moins bon et en moindre quantité : il est à craindre qu’elle ne puisse continuer l’allaitement jusqu’au sevrage. Dans la période indiquée, la femme jouit de la plénitude de sa force, elle a eu déjà un ou plusieurs enfants, on sait comment elle les a nourris, quelles ont été l’abondance et la durée de son lait : on peut en déduire a priori, à moins d’événements imprévus, l’aptitude qu’elle aura pour un allaitement ultérieur.

20 Constitution. Sa constitution mérite d’être examinée avec le plus grand soin : il y a tant d’affections morbides dont l’influence est pernicieuse pour l’enfant I Un tempérament nerveux, irritable, susceptible, doit être éliminé, parce que la moindre colère, la plus légère contrariété peut contribuer à troubler le lait de la nourrice et k occasionner à l’enfant des accès convulsifs promptement mortels. Une maladie héréditaire.coinme l’hystérie, l’épilepsie, la manie, la folie, la phtisie pulmonaire, la goutte, le cancer, etc., peut se transmettre au nourrisson : elle doit faire rejeter la personne dont la famille présenterait des cas d’un vice semblable. Enfin la syphilis, cette lèpre souvent cachée qui infecte malheureusement un grand nombre d’individus, existe quelquefois chez la femme sans qu’elle s’en doute. Si dans cet état maiadit une femme est acceptée comme nourrice après un examen trop superficiel, le nouveau-né ne tardera pas à porter l’empreinte de son mal. Au bout de un à deux mois, il sera couvert de pustules ; son amaigrissement sera rapide, ses pleurs seront continuels. Les parents en émoi le feront visiter par un médecin qui diagnostiquera sans peine l’affection constitutionnelle dont il est atteint ; alors ils seront tentés de renvoyer immédiatement la nourrice ; mais il ne sera plus temps ; ils devront au contraire la garder, la traiter par le mercure, l’iodure de potassium, les dépuratifs de toutes sortes. La médication atteindra l’enfant par l’intermédiaire du lait. On peut espérer de sauver ainsi la nourrice et le nourrisson. Et l’on y réussira, en effet, pourvu que la cachexie syphilitique n’ait pas fait de trop rapides progrès. Dans aucun caa d’ailleurs, l’enfant ne devra être confié k une autre nourrice. L’expérience a prouvé qu’il l’infecterait infailliblement et qu’il n’en serait pas moins voué à une mort certaine.

On voit combien il est urgent d’examiner la nourrice sous le rapport de la constitution et de la santé. Le médecin île doit jamais

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donner son approbation sans avoir visité la boucha, les mamelles, l’anus, les parties génitales, le tégument externe ; sans avoir pris des renseignements sur l’état actuel, sur les maladies antérieures, sur les antécédents de famille, etc. Rien ne doit être négligé, car d’un oubli peuvent résulter les plus grands malheurs.

Aspect extérieur. Mais ce n’est pas tout : son aspect extérieur mérite d’être encore pris en considération. Elle doit avoir les cheveux bruns, les dents blanches, les lèvres rouges, les gencives bien colorées, fermes, non saignantes, les seins rebondis, durs, parsemés de veines bleuâtres, le mamelon saillant, les formes potelées, une taille moyenne, non disgracieuse, un ensemble de qualités en un

mot qui plaisent à la famille et qui puissent faire augurer a l’avance de son aptitude à nourrir dans de bonnes conditions.

<o Caractère. Pour ce qui est du caractère, il est évident qu’une personne douce, aimable, enjouée, obéissante sera préférable à une autre qui sera triste, taciturne ou raisonneuse.

50 intelligence. Il en sera de même de l’intelligence. Un enfant confié à des mains inhabiles sera en retard pour la marche, la parole, le développement de l’esprit et du cœur. S’il vient à être malade, il sera plus exposé à mourir, parce qu’il ne recevra pas en temps opportun les soins que son état exige.

Pays d’où elle vient. Quant au pays d’où vient la nourrice, il a son importance. ■ On prendra de préférence, dit Bouchut, les femmes qui habitent des pays s&cs et non marécageux. Ainsi les nourrices normandes, picardes et bourguignonnes sont les meilleures ; les nourrices de l’Orléanais, du Berry, de la Sologne sont très mauvaises, à cause des localités où elles emmèneut les enfants. Ces pays sont infectés par les fièvres intermittentes, et les enfants y sont en général pâles, étiolés et fiévreux ; leur ventre est gros, leur rate gonflée, leurs jambes œdématiées ; ils ont souvent la fièvre, qu’on ne sait pas reconnaître et qui finit par les faire périr. Ces pays sont de tous ceux où la mortalité des enfants est la plus considérable. >

70 Enfant qu’elle nourrit. Enfin il est rare qu’on fasse le choix d’une nourrice sans qu’on ait demandé à voir l’enfant qu’elle nourrit. S’il est maigre, pâle, chélif, on fera bien de s’abstenir : très certainement Son lait doit laisser k désirer sous le rapport de la

?ualité ou de la quantité. S’il est gros, gras,

rais et joufflu, il est à supposer qu’elle a de bon lait et que l’enfant qu on lui confiera deviendra aussi beau que le sien. Cependant, il est quelques enfants robustes qu on bourre de soupes et de panades et qui ne s’en portent que mieux, tandis que le nourrisson un peu délicat traité par le même régime sera en danger de succomber à des indigestions successives. Il ne faut donc pas s’en tenir aux belles apparences de l’enfant, il faut encore prendre des informations précises pour entrer dans la réalité des faits.

Le point difficile est de savoir si la nourrice est pourvue de bon lait. Nous avons bien plusieurs manières de l’apprécier, savoir : l’examen à l’œil nu, au microscope ou à l’analyse chimique ; mais ces moyens sont imparfaits et ne peuvent pas nous fournir des données exactes sur sa valeur intrinsèque, ni sur sa quantité approximative.

Examiné à l’œil nu, le lait de la nouvelle accouchée est jaunâtre, épais, filant, très séreux ; il a des propriétés purgatives évidentes, et, comme tel, il facilite l’excrétion du méconium chez le nouveau-né. Au bout de quelques jours, il devient d’un blanc plus ou moins mat et conserve cette couleur jusqu’à la fin de l’allaitement. Son odeur est fadft, sa densité varie entre !025 et 1032. Il se distingue des autres faits par sa saveur plus sucrée, son caséum moins abondant, le défaut presque total de beurre dans sa crème. Avec le lait d’ânesse, il constitue le plus léger de tous les laits, c’est-à-dire le moins nourrissant et le plus facile k digérer. Aussi est-il prudent, lorsqu’on veut nourrir un enfant à la fiole, de lui couper le lait de vache ou le lait de chèvre qu’on doit lui faire prendre avec la moitié d’eau ou d’une tisane adoucissante.

Un grand nombre de médecins, pour s’assurer de la bonue nature et de l’abondance du lait d’une nourrice, s’en font traira quelques gouttes dans une cuillère. S’il jaillit de la mamelle par cinq ou six ouvertures, comme k travers la pomme d’un arrosoir, on en con* élut que la quantité est considérable ; si en le versant lentement de la cuillère il y laisse un dépôt et que chaque goutte fosse ta perle, on en induit qu’il est des plus nutritifs.

Mais ces caractères sont tout à fait insuffisants. Certaines femmes ont beaucoup de lait, et elles ne peuvent pas en faire sortir une seule goutte. D’autres ne paraissent pas en avoir, et pourtant elles nourrissent de très beaux enfants. Dans le premier cas, les canaux galactophores ne sont pas faciles à comprimer ; dans le second, le lait n’affine dans leur intérieur qu’au fur et à mesure de la succion.

Que dire maintenant des femmes qui ont un lait abondant, épais, nutritif et qui sont de mauvaises nourrices ? Cela dépend de ce que leur lait, parfois trop nourrissant, devient né ALLA

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Cessairement indigeste ; ou bien de ce que, entaché d’un vice héréditaire, il le communique à l’enfant, dont il détériora par cela même la constitution.

L’examen du lait à l’œil nu ne nous donna donc pas de renseignements certains sur la choix d’une nourrice ; nous allons voir que l’examen au microscope et à t’analyse chimiQue ne nous fournit pas de meilleurs résultats. Sans doute le microscope nous permet de constater la richesse du lait en globules, en crème, en matières grasses, salines, etc. ; sans doute, t’analyse chimique nous permet de fixer la proportion des éléments de ce li 3uide ; mais ce sont des opérations longues, ifticiles, laborieuses, au-dessus du savoir de la grande majorité des praticiens, et qui d’ailleurs ne peuvent pas nous amènera des conclusions rigoureuses. D’après Bouchot, la lait doit contenir, par litre, cent deux milliards six cent millions de globules ou globulins : voilà pour la qualité. L’enfunt doit en ingérer dans les vingt-quatre heures de 800 à 1.200 grammes : voilà pour la quantité. Enfin l’enfant doit peser 250 à 300 grammes de plus tous les dix jours : voilà pour la digestibilité.

Quant aux qualités du lait de femme, elles sont sujettes avarier avec les tempéraments ; le régime alimentaire ; le séjour plus ou moins prolongé du lait dans les mamelles ; les fonctions aénitales ; les substances médicamenteuses ; les maladies aiguës ou diathésiques ; les affections morales ; les abcès du sein et les gerçures du mamelon.

On sait très peu de chose de l’influence des tempéraments sur les propriétés du lait. Une constitution forte, vigoureuse donnera, en général, un meilleur lait qu’une constitution délicate ; mais il y a à ce sujet des variations tellement nombreuses, qu’il est impossible de se prononcer d’une façon catégorique.

Le régime alimentaire a son importance. Une bonne nourriture facilite la sécrétion du lait ; une nourriture grossière ou insuffisante la diminue d’une manière sensible. Les bons potages, les viandes saignantes, les fromages, les vins, les farineux, les purées de pois, da fèves, de lentilles épaississent le sang, donnent du lait en abondance ; tandis que les fruits, les salades, les crudités affaiblissent la constitution, rendent le lait aqueux, insuffisant ou indigeste.

Il y a à considérer encore, pour les modifications du lait, son séjour plus ou moins prolongé dans les mamelles. Dans une même tetée, le premier tiré est le plus pauvre ; le dernier tiré est le plus riche. Il est d’autant plus séreux qu’on met un plus long intervalle entre deux tétées consécutives : aussi plus souvent il en est tiré, meilleur il est et plus les femmes s’épuisent. Cet épuisement est fréquent chez les personnes qui ont très peu de lait. Les enfants les sucent jour et nuit. Au bout de quelques jours, elles ont perdu l’appétit, les forces, l’embonpoint et la santé.

D’autres modifications du lait sont produites par les fonctions génitales. Elles sont dues au retour des règles, aux rapports conjugaux ou k la grossesse. La réapparition précoce des époques menstruelles annonce généralement de mauvaises nourrices ; le lait est moins bon, moins abondant ; il donne à la plupart des enfants des insomnies, des coliques, de la diarrhée. Les rapprochements sexuels trop répétés peuvent nuire à la quantité du lait ; il faut, non pas les interdire, mais en conseiller un usage modéré. Enfin la grossesse altère la lait au point de le faire passer k l’état de colostrum et de le rendre nuisible. S’il y a quelques rares exceptions, le plus souvent l’allaitement continué dans cette condition spéciale produit les plus mauvais effets.

Un certain nombre de substances médicamenteuses prises par la nourrice passent dans le lait et agissent d’une manière évidente sur le nourrisson ; do ce nombre sont : le fer, le mercure, le bismuth, la quinine, l’arsenic, l’iode, l’opium, l’alcool, etc. Qu’une femme boive beaucoup de vin et son enfant sera fortement surexcité, il ne pourra pas dormir I Qu’elle prenne un puissant narcotique pour calmer une névralgie, et les paupières da son enfant seront appesanties par un sommeil de plomb.

Pendant les maladies aiguës le lait diminue dans des proportions considérables ; les femmes se voient forcées de suspendre l’allaitement ; mais, une fois l’inflammation guérie, le lait reparaît le plus souvent sans avoii perdu aucune de ses propriétés. Il n’en est pas de même dans les maladies diathésiques : si le lait ne tarit pas, il est toujours altéré et nuisible à un plus ou moins haut degré.

Et les affections morales, quelles modifications profondes n’apportent-elles pas dans la composition du laitt Un trouble momentané, un cbagrin subit, une colère violente déterminent chez l’enfant les convulsions, quelquefois même une mort instantanée. Ces accidents seraient évités si les nourrices avaient la précaution de prendre une infusion calmante, de tirer leur lait, de ne donner à téter k l’enfant que lorsque le calme est complètement revenu.

Nous avons aussi les abcès du sein et les gerçures du mamelon qui altèrent profondément la sécrétion du lait. Le sang afflua en