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s’étonna de n’y pas voir M. de Giers, sur- > tout lorsqu’on se rappela que, faute de trouver un appui k Vienne et à Berlin, le czar avait dû fermer les yeux Bur l’union de la Bulgarie et de la Roumélie et s’était vengé de cet échec en fermant le port de Batoum, dont l’Angleterre avait, au congrès de 1878, obtenu la franchise. Sans aucun doute, les événements survenus à Philippopoli en septembre 1885 avaient réveillé l’antagonisme latent qui existait en Orient entre l’Autriche et la Russie, car Alexandre III n’assista pas plus a l’entrevue qu’eurent à Gastein (août 1886) Guillaume et François-Joseph que M. de Giers ne s’était rendu à Kissingen trois semaines auparavant. Que s’était-il passé ? L’alliance des trois empires avait eu un caractère spécial : celui d’un armistice entre l’Autriche et la Russie, armistice portant sur les prétentions rivales des deux empires k la prépondérance dans la péninsule des Balkans ; de part et d’autre, on devait s’en tenir au traité de Berlin. L’insurrection rouméliote remit tout en question, car ni l’Allemagne, ni la Russie, ne se souciaient de voir le czar déposer ouvertement le prince de Bulgarie pour lui substituer un personnage k sa dévotion. Or, Alexandre III comprit qu’on voulait lui fermer le chemin de terre vers les détroits, et il résolut d’y arriver par une autre route, la mer Noire : de la, l’affaire de Batoum ; de là, un refroidissement entre les trois alliés. Le langage tenu en novembre 1886 par les hommes d’État austro-hongrois, interrogés sur les affaires bulgares, montra suffisamment que la Russie avait froissé l’Autriche en n’écoutant plus que ses intérêts propres, en obligeant d’une manière hautaine Alexandre de Bulgarie & abdiquer, en prenant en un mot une série de mesures bien faites pour montrer à l’Europe que la triple alliance était fort ébranlée. Il n y a là rien qui doive surprendre ; un accord diplomatique n’a de chance de durée qu’autant qu’il n’a point pour base des intérêts rivaux. Un État voisin de la France, et lié à elle par une dette de reconnaissance qu’elle ne lui a point encore payée, l’Italie, lie tous ses efforts pour être admise dans l’alliance des trois empires, avec l’espoir qu’elle jouerait désormais en Europe un rôle moins secondaire. Le rapprochement entre l’Allemagne et le Quirinal fut préparé par le prince royal d’Italie, qui visita Berlin en 1872, précédant d’un an son père Victor-Emmanuel, lequel passa par Vienne avant d’aller saluer l’empereur Guillaume. Il paraît qu’à ce moment (septembre 1873) M. de Bismarck lit entrevoir au roi d’Italie la possibilité d’annexer Nice et la Savoie si le monarque consentait a coopérer avec l’Allemagne contre la France ; il paraît aussi que Victor-Emmanuel n’accepta point ces propositions, tant parce que la situation présumée des finances italiennes lui interdisait toute imprudence que parce qu’il lui répugnait encore d’être ingrat envers nous. Au commencement de l’été de 187S, le prince impérial d’Allemagne vint en Italie pour annoncer à la cour la visite de son père, qui, au mois d’octobre, se rendit en effet & Milan où il reçut un accueil enthousiaste. À son retour, Guillaume put annoncer au Reichstag que les liens de la plus parfaite amitié unissaient désormais les cabinets de Berlin et de Rome. Depuis la cession de la Vénétie, de bons rapports existaient entre l’Italie et l’Autriche, et ces bons rapports Victor-Emmanuel et François-Joseph les avaient confirmés publiquement à Venise le 5 avril 1875. L’Italie était devenue l’alliée de l’Allemagne, parce qu’elle avait considéré l’unité allemande comme la garantie de la sienne propre et la France comme une ennemie dans la Méditerranée. Jusqu’au congrès de Berlin rien ne vint troubler cet accord qui existait de fait, mais qu’aucune clause écrite n’avait scellé. À ce moment, M.Cairoli, ministre des affaires étrangères, ne réussit pas, contre son attente, à se faire céder Trieste ou le Tyrol italien, et l’agitation irrédentiste prit un caractère de violence très accentué. L’Allemagne, qui consentait à l’occupation par l’Autriche de la Bosnie et de l’Herzégovine, aurait pu, si elle y avait tenu, imposer au cabinet de Vienne une rectification de frontières favorable k l’Italie. Elia n’en fit rien, et il s’ensuivit au delà des Alpes un mouvement de mauvaise humeur qui ne cessa que lors de la conquête de la Tunisie par la France. Le roi Humbert, presque décidé k la guerre, vint à Vienne où il ne rencontra que la paix, et renonça à poursuivre son voyage jusqu’à Berlin. Il se décida alors k proposer à l’Allemagne une alliance formelle. M. Henri des Houx, dans son livre Ma Prison, raconte que la reine Marguerite ayant obtenu dans l’hiver de 1883, pour le duc de Gênes, la main d’une princesse de Bavière, ce mariage servit de prétexte à de grandes fêtes populaires, qui furent commele prélude de l’alliance sollicitée, comme la première manifestation du rapprochement désiré. Les couleurs allemandes et italiennes se trouvèrent fraternellement unies dans un carrousel des plus magnifiques, où t la haute société de Rome, l’antique patriciatet la jeune noblesse, acclamèrent le prince royal abrité par l’étendard allemand et l’étendard italien». M. de Bismarck accepta la proposition d’alliance, à la condition qu’en devenant l’alliée de l’Allemagne l’Italie deviendrait celle de l’Autriche

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(1883). Cette condition, rendue très dure par le souvenir de la domination autrichienne en Italie, rendit l’accord de Rome et de Berlin peu populaire, et le mécontentement redoubla à mesure que M. de Bismarck, renonçant au Culturkampf, fit sa paix avec le pape : en choisissant Léon XIII comme arbitre entre Berlin et Madrid au sujet des Carolines (v. ce mot), le chancelier reconnaissait ouvertement un rôle politique éclatant au

saint-siège, à, l’ennemi irréconciliable du Quirinal.

L’alliance austro-germano - italienne avait été conclue pour quatre ans, c’est-à-dire pour expirer en 1887. Dès 1886, la peuple italien se demanda quels avantages il avait tirés de ce pacte et surtout quels avantages il en pourrait tirer un jour. L’Autriche et l’Allemagne ont des ennemis héréditaires, et, en cas de guerre, l’appui de l’Italie leur serait sinon indispensable, du moins utile. L’Italie, au contraire, n’a aucune guerre en perspective, de sorte que le concours éventuel de ses puissantes alliées pourrait n’être qu’un vain mot : aussi l’opinion demandaitelle au gouvernement de ne renouveler la pacte de 1883 que moyennant des compensations territoriales précises. Il n’y avait là, irrédentisme à part, qu’une revendication très explicable, si l’on tient compte que l’Italie occupe un des côtés de l’Adriatique, tandis que 1 Autriche, déjà en possession d’une pertie du littoral opposé, essayera évidemment de compléter ses positions. La question d10rient est, en ce sens, grosse d’une question de l’Adriatique, et il est naturel que l’Italie prenne ses sûretés. Les a-t-elle prises en 1887, en renouvelant l’accord de 1883 sous les auspices de M. de Robilant 1 C’est ce que l’avenir peut seul nous apprendre.

ALLIBONE (Samuel-Austin), écrivain américain, né à Philadelphie le 17 avril 1816. Tout en se livrant à des opérations commerciales, il s’adonna k son goût pour la littérature anglo-américaine, publia des articles dans les revues, notamment dans la à North American Review >, et fit paraître des brochures de propagande biblique. On lui doit un ouvrage important : À Crilical Dictionary of English Literalure and British and American authors (1853-1871, 3 vol. in-ao), dont une nouvelle édition a paru en 1880. Ce dictionnaire, qui a coûté à son auteur de longues années de travail, ne comprend pas moins de 46.499 notices sur des écrivains anglais et américains, avec des analyses d’ouvrages plus ou moins développées. Par malheur, les notices biographiques sont souvent incomplètes et tout à fait insuffisantes. On doit, en outre, à cet auteur : des Extraits poétiques, depuis Chaucer jusqu’à Tennyson (Philadelphie, 1873) ; des Extraits de prose, de Socrate à Macaulay, avec index (Philadelphie, 1876) ; les Grands Auteurs de tous les âges, extraits de prose des écrivains les plus remarquables depuis l’époque de Périclès jusqu’à nos jours (Philadelphie, 1880) ; enfin des études diverses qui parurent, pour la plupart, dans la t North american Review >.

"* ALLIER (département De t, ’).—D’après le recensement de 1885, ce département compte une population de 424.581 hab. Il est divisé en 321 communes, et il élit trois sénateurs et six députés ; il appartient au 13» corps d’armée et au 210 arrondissement forestier.

ALLIER (Joseph), publiciste français, né à Avignon le 20 juin 1794. M, Allier, après avoir fait son droit et pris le titre d’avocat, devint rédacteur de plusieurs journaux, notamment du « Producteur », du « Doctrinaire • (l81S), où il rit paraître des études sociales sous le titre de État des opinions en France, enfin du « Journal des cours publics de jurisprudence » (1821), où il traitait des questions de droit public général, de droit des gens et de droit naturel. Il a, en outre, publié le Manuel des Emigrés, recueil de tou3 les documents juridiques intéressant cette catégorie de citoyens (1791-1825).

ALLIES (Thomas-William), théologien anglais, né à Bristol en 1813. Lorsqu’il eut terminé ses études à l’Université d’Oxford, il suivit la carrière èvangéliste, devint, en 1842, pasteur de l’Église anglicane à Launton et publia, quatre ans plus tard : t Église anglicane justifiée de l’accusation d’être schismatique. Toutefois, ses idées théologiques ne tardèrent pas à se modifier. En 1850, il se convertit au catholicisme, dont il n’a cessé depuis lors d’être un fougueux adepte, et fut nommé en 1854 secrétaire du comité pour les écoles catholiques pauvres. Ses principaux ouvrages sont : le Siège de saint Pierre (1850) ; la Suprématie royale (1850) ; Saint Pierre, son nom et son rôle (1852) ; Journal d’un voyage en France et Lettres écrites de l’Italie (1858), traduites en français ; la Formation du christianisme (1865-1882) ; le Docteur Pusey et l’ancienne Église (1866), etc.

ALLIBVO (Giuseppe), publiciste italien, né à San Germano Vercellese, le 14 septembre 1830. Chargé du cours de philosophie à la faculté de Turin, il a publié un très grand nombre d’ouvrages, dont le plus remarquable est l’Hégélianisme, la science et la vie. Ses autres écrits les plus importants sont : Réforme de l’éducation moderne par la réforme de l’État ; la Personnalité humaine ; le Problème métaphysique étudié dans l’histoire de

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la philosophe ; la Pédagogie et l’esprit du temps ; Études philosophiques sur le caractère des nations. Du Réalisme en pédagogie ; Annotations pour P« Incrédule sans ex.-use », de Paolo Se^neri ; Essais philosophiques ; Philosophie élémentaire ; la Pédagogie en Italie de 1846 à 1866, " les Ethique) ; Développements du programme officiel de philosophie ; l’Anthropologie et l’histoire de ^humanité ; l’Ancienne et la nouvelle Anthropologie comparées à la société ; l’Anthropologie et le mouvement philosophique et social dans l’Italie contemporaine ; la Liberté de l’esprit ; l’Éducation et la nationalité ; Sur la psychographie de Mario Wahltucli ; Sur le positivisme en soi et dans l’ordre pédagogique ; De la doctrine pédagogique de Henri Pestalosei (1884) ; Le Premier Anthropologiste rencontré dans la vie des nations, etc. M. AUievo collabore à plusieurs journaux et est directeur de la revue ■ il Campo dei fltosofl italiani ■ (le Camp des philosophes italiens).

ÀLLIEY (Frédéric), érudit français, né k Briançon le 9 février 1799. — Il est mort à Montpellier en 1856.

    • ALLIGATOR s. m. — Encycl. Élevage

d’alligators. Tout le monde sait l’importance que, depuis quelques années, a prisa la peau des crocodiles et des alligators dans l’industrie de la chaussure et dans celle des objets de luxe, tels que porte-cartes, iporte-monnaie, étuis k cigarettes, etc. La vogue de ces sortes d’objets est devenue telle, qu’il s’est formé dans le haut Mississipi de véritables bandes de chasseurs d’alligators ; les exigences de la mode n’ont pas tardé à convertir en véritables massacres ces chasses, entreprises d’abord sur une modeste échelle. Dès lors, on pouvait prévoir k courte échéance la disparition de ces habitants des hauts fleuves, lorsqu’un intelligent chasseur pensa qu’il était préférable, au lien de les détruire, d’élever ces animaux, sources de larges bénéfices. Il établit des fermes d’alligators destinés à la reproduction de l’espèce : l’élevage, du reste, est peu coûteux, car ces immenses sauriens passent presque tout leur temps enfouis dans la vase et ne réclament pas des soins minutieux. Les alligators n’étant point dégoûtés de leurs semblables, la nourriture était toute trouvée ; aussi, dès qu’un sujet a atteint le développement suffisant, on s’empare de lui ; sa peau, unefois lavée, subitune première préparation dans la ferme d’élevage, et sa chair, dédaignée même des nègre» en raison de son odeur musquée persistante, nourrit les sujets plus jeunes. Ces fermes sont établies sur le bord des grands fleuves, et l’élevage est si productif que, dès l’année 1883, on citait un de ces établissements qui avait livré à un tanneur de Saint-Louis 6.000 peaux d’alligators dans une seule année. Le rendement de cette même ferme a dépassé, en 1885, le chiffre de 7.000. En cela, comme en toutes choses, il vaut donc encore mieux produire ou reproduire que détruire. Ajoutons aussi que, du méma coup, les objets fabriqués en peau d’alligator sont devenus moins chers et que la consommation s’en estaccrue dans une large mesure. Cependant la chasse se fait encore dans ; les vasies marais de la Floride. Jacksonville est l’entrepôt des produits de ces chasses. La peau du ventre et celle des flancs sont seules utilisables. En attendant d’être livrées au tanneur, les peaux sont conservées dans une forte saumure.

ALL1NGE, ville du Danemark, sur la côte N.-E. de l’Ile de Bornholm, mer Baltique, à 22 kilom. N.-E. de Rcenne, à 6 kiloin. S.-E. de flammeren, point septentrional de l’Ile de Bornholm, par 55» 16’ de lat. N. et 12° 30’ de long. E. ; 1.103 hab. Cette ville possède un petit port, creusé à une profondeur de 3m,8. Elle fait un grand commerce surtout avec les navires que le mauvais temps oblige k chercher un abri dans son port.

ÀLLINGBS (d’J, nom d une famille savoisienne, établie dès le sin’ siècle au château de Coudrée, sur les bords du Léman, dans la commune de Sciez (Haute-Savoie). « Bien peu de familles, même parmi les dynasties princières, dit M. de Foras, peuvent prouver une antiquité authentiquement établie sur titres, je ne dirai pas supérieure, mais peut-être comparable à cellu des d’Allinges. » En 1742, les seigneurs d’Allinge3 possédaient, dans la seule province du Châtiais, plus de 800 hectares ; ils avaient un château fort dans la commune d’Allinges, d’où ils tiraient leur nom. Ils ont fourni un certain nombre de diplomates remarquables et de généraux, parmi lesquels nous citerons : îo Marie-Joseph d’AluRGBS, marquis de Coudrée et de Lullin, né le a août 1660, mort en 1736, fut cornette blanche de la noblesse de Savoie, grund-maitre de la maison du roi, gouverneur des princes, envoyé extraordinaire aux cours de Vienne, Londres et Paris, ministre d’État, lieutenant général du duché de Savoie ; 2» François-Louis-Emmanuel d’ALlikqkS, comte d’Apremont, né en 1682, lieutenant général, gouverneur de la ville et du comté de Nire, général des galères, commandant général de l’armée ou roi de Sardaigne en Lombardie, mort en 1743 des blessures qu’il a t’ait reçues à la bataille de Campo-Santo ; 3° François-Joseph-Prosper-Gaetan d’Allinghs, dernier du nom, né à Chambéry le 4 décembre 1761, mort en 1840, fut biijja ALLM

dier général d« cavalerie, écuyer de la reine Clotilde.

ALLINGHAM (William), écrivain anglais, né à Ballyshannon (Irlande) en 1828. Il alla se Axer à Londres, où il obtint un emploi dans les douanes, et s’adonna en même temps à des travaux littéraires et poétiques oui lui valurent, en 1864, une pension de l’État. Outre de nombreux articles, publiés dans 1’ • Athenaeum », les « Household Words », le » Fraser’s magazine », dont il «st devenu directeur en 1874, on lui doit plusieurs volumes de vers qui ont fait sa réputation. Nous citerons particulièrement : Poésies (1850), recueil dédia àLeighHunt, et dans lequel il se montre un fervent disciple de Tennyson ; la Paix et la Guerre (1854) ; Chants du jour et de la nuit (1854), dans lesquels Allingham se dégage de l’imitation du maître et qui a été réédité avec des illustrations de Millais ; Poésies (1860), contenant de beaux morceaux d’une touche délicate, comme Maria Donnelli, pièces où l’on sent un ardent amour pour l’Irlande ; Lawrence Btoomfield en Irlande, ou le Nouveau Landlord (1864), poème en douze chants, qui se recommanda par des qualités de simplicité et de finesse, par la couleur locale, par le désir d’amener un rapprochement entre l’Irlande et l’Angleterre ; Livre des Ballades (1864) ; Poésies modernes (1865) ; Chants, ballades et histoires (1877) ; etc.

    • ALL1X (Jules), membre da la Commune de

Paris, né à Fontenay (Vendée), en 1818.—Enfermé à l’asile d’aliénés de Charenton et considéré comme fou, il ne fut point poursuivi par la justice militaire après la Commune. C’est k tort que les journaux annoncèrent sa mort en 1872. M. Jules Allix resta à Charenton jusqu’en 1876. À cette époque, il fut remis en liberté et l’on n’entendit plus parler de lui jusqu’en 1880. Au mois de juin de cette année, l’inventeur des escargots sympathiques exposa, au gymnase Triât, une nouvelle découverte, celle d’un moteur perpétuel et

gratuit utilisable pour toutes les industries. Depuis lors, il a pris fréquemment la parole dans des réunions publiques et il est devenu un des membres les plus actifs d» la Ligue des femmes.

ALLM AN (George-James), savant anglais, né à Cork en 1812. Il fit ses études à Dublin, où il prit le grade de docteur en médecine, et devint successivement professeur de botanique k l’Université de Dublin (1841) et professeur d’histoire naturelle à l’Université d’Édimbourg (1855-1870). En 1874, il fut appelé k présider lu société Linnéenne. Ce savant s’est fait connaître par des travaux biologiques très estimés. Outre de nombreux

articles et des mémoires, dont quelques-uns ont été couronnés, on lui doit des ouvrages dont les principaux sont : Monographie des polypes deau douce (1856, in-ful.), et Monographie des hydroides gymnoblastes (1871-1872, in-fol.).

ALLMEND s. m. (all-mènnd, — mot de l’ancien allemand, conservé dans le patois suisse ; suédois et norvégien almanniger, territoire public). Communal suisse dont une portion est répartie périodiquemententre les familles, suivant leur importance, et dont l’autre est exploitée collectivement par tous les habitants d’un village : Le mode de jouissance de l’ allmend par les usagers diffère plus ou moins de commune à commune, et varie aussi Minant la nature des biens : il n’est pas le même pour l’alpe, pour la forêt, pour la tourbière et pour les terres cultivées. (Em. de Laveleye.) i’ALLMBND nous offre le type antique du vrai droit de propriété qui doit servir de base à la société de l’avenir. (Em. de Laveleye.) Il

PI. ALLMBNDEN.

ALLMERS (Hertnann), poète, littérateur et artiste allemand, né k Rechtenfleth, près da Brème, le 11 février 1821. Son père, agronome distingué, le destinait à l’agriculture ; mais le précepteur du jeune Allmers, un descendant des Doni, ancienne et célèbre famille florentine, entretenait et développait les aspiralions littéraires et scientifiques de son élève. Plus tard, celui-ci s’adonna à l’étude des sciences naturelles, surtout de l’ornithologie ; mais, à la suite d’un grand voyage fait en compagnie du géographe Théodore Menke, il se porta avec une véritable

Eassion vers les études ethnographiques et istorique», en même temps qu’il se faisait connaître comme habile dessinateur et comme paysagiste. De retour dans son pays natal, et cédant à de généreuses inspirations, il s’efforça de propager autour de lui le goût des choses de 1esprit. Il fonda des bibliothèques publiques et institua des cours d’enseignement, faisant ainsi un noble usnge de sa grande fortune. Comme écrivain, Allmers débuta en 1858 par un excellent petit livre : Marschenbuch (le Livre des Basses terres), recueil contenant de charmants tableaux da rnoaurs et des scènes de la vie des robustes populations du b’is Weser et de la basse Eibe. Vinrent ensuite les Poésies (1860), morceaux détachés, d’une forme achevée, et Journées de flânerie à Rome (4° éd., 1879) ; pages pleines de bonne humeur, et en même temps d’une fraîcheur et d’une grâce toutes particulières. En 187g parut Electra, tragédie qui est considérée comme la chef-d’œuvre d’Allmers. Cette tragédie a été composée évidemment d’après les études et les fiues indications de Goethe ; elle est,