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Carniques, de la Chiese, Cottiennes, du Dauphiné, Dinariques, Galliques, Germaniques, Grées, Grises, Juliennes, Lépontiennes, Maritimes, Mauriennes, Noriques, les Alpes de l’Orther et du Tonal, Pennines, Rhéliques, Rudes, de Saltzbourg, de Souabe, Styriennes, de la Valteline, du Vorailberg, etc. Les Alpes reposent sur un plateau de 1.400 mètres d’altitude ; dans le S.-O. et PK. elles surftlombent des vallées, tandis que vers le N. es plateaux les limitent. Elles prolongent lnurs ramifications orientales jusque ilims la Sl»vie autrichienne. Charles Ritter et F. Oralauf les divisent en trois zones : 10 les basses Alpes ; 20 les Alpes moyennes ; 3» les hautes Alpes. Les premières ont de 650 à 1.800 mètres d’altitude ; elles commencent avec la eone de la flore alpine, et se terminent avec la zone supérieure des forêts. Elles renferment de nombreux lacs. Jusqu’à la limite des forêts, elles sont habitées. Les pentes sont couvertes de jardins, de champs, de prairies entremêlés de bois de sapins, de pins, de mélèzes, etc. Les Alpes moyennes se trouvent entre 1.800 et 2.700 mètrès-, depuis la limite supérieure des forêts jusqu’à la limite inférieure de la neige persistante, cette zone offre un aspect triste et désolé. Les pentes deviennent de plus en plus abruptes ; les vallées sont plus resserrées, l’eau y tombe en torrents fur’.eux, la flore en est des plus variées. Les hautes Alpes s’élèvent au-dessus de la limite inférieure de la neige persistante ; elles sont en grande partie couvertes de neige, de glace et de glaciers. L’a où le sot n’est pas couvert de neige, il montre des pentes nues de granit. Dans la partie inférieure, la flore est représentée par des mousses et des lichens ; mais, même ces derniers vestiges de la vie disparaissent presque tous au-dessus de 3.400 mètres. Les sommets qui dépassent 4.000 mètres ne se trouvent que dans la partie orientale des Alpes Occidentales, ainsi que dans la partie centrale et septentrionale des Alpes Centrales. Aucun pic des Alpes Orientales ne dépasse 3.800 mètres. Onze sommets seulement ont une altitude supérieure à 4.500 mètres, savoir : 5 dans les Alpes Occidentales et 6 dans les Alpes Centrales.

I. Les Alpes Occidentales se développent pendant 560 kilom. environ, depuis la portion orientale des Alpes Liguriennes jusqu au col du Grand Saint-Bernard, Leur superficie est de 58.917 kilom.carrés j leur largeur moyenne varie de 150 à 185 kilom. La hauteur augmente vers la partie septentrionale de la chaîne. L’altitude moyenne de la. crête est de 2.000 à 3.000 mètres et celle des sommets de 2.300 à 4.000 mètres. Cette région des Alpes se subdivise en quatre chaînes firincipales, savoir : les Alpes Liguriennes, es Alpes Maritimes, les Alpes Cottiennes et les Alpes Grées ; ses ramifications les plus importantes sont : les Alpes de Provence, les Alpes du Dauphiné, les Alpes Mauriennes, les Alpes de Savoie, etc.

1» On fixe la limite orientale des Alpes Liguriennes à l’étroite vallée que longe le chemin de fer de Gênes à Alexandrie, par Novi, et qui les sépare des Apennins Liguriens. De ce passage, les Alpes Liguriennes courent vers l’O. jusqu’au col de Tende (1.873 mètres). Leur superficie est de 4.300 kilom. carrés et leur point culminant est le mont Gioje (2.625 mètres). Les autres sommets remarquables sont : le mont Front© (2.146 mètres), le mont Carmo (1.388 mètres), et le mont Ermetta (1.262 mètres). Les passages principaux sont : le col de la Bocchetta (780 mètres), qui conduit de Gênes à Novi-, le col de Sun-Bernardo-di-Garessio (1.006 mètres), avec une route sans neige d’avril à octobre, entre Gavessio et les vallées de Tanaro ; enfin, !e col de Nava (960 mètres), avec la route d’Onéglia, Sur la Méditerranée, à Ormea, dans la vallée de Tanaro, 2° Les Alpes Maritimes commencent immédiatement après le col de Tende et vont

jusqu’au mont Viso, dont elles sont séparées par le col d’Agnelo (3.245 mètres). Leur superficie est de 12.444 kilom. carrés. Elles forment un arc de cercle dont la convexité est tournée vers la France, et se développent pendant 200 kilom. ; leur partie S.-E. onge la Méditerranée, laissant entre elles et la côte une lisière de plus en plus étroite. Leur point culminant, la Cima di Gelas, dans les Alpes Maritimes proprement dites, atteint 3.188 mètres. Les cols et passages sont très nombreux. Parmi les plus importants, citons le col d’Agnello (3.243 mètres), pratiqué sur le flanc méridional du mont Viso ; il conduit de Queyras à Saluces, par Château-Dauphin (vallée de la Vraita) et fut franchi, dans la plupart des guerres d’Italie ou des Alpes, notamment par François Ier, en 1515. Le col d’Argentièce (3.290 mètres), de Barcelonnette à Démonte, otfre un chemin carrossable sur les deux versants, sauf au passage du col, qui n’est accessible qu’aux mulets. Communication principale entre la vallée de Barcelonnette et le Piémont, ce passage est un des plus fréquentés et aussi un des plus importants de la frontière, depuis te mont Genèvre ; il est le dernier jusqu’au massif de l’Enchastraye, et, en outre, le seul praticable à l’artillerie jusqu’au col de Tenue. Le col d’Argentière est défendu, en France, par les forts de Toumoux et de Saint-Vincent, en Italie, par le fort de Vinadio.

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3» Les Afpes Cottiennes, depuis le col de la Madeleine jusqu’au mont Cenis, occupent une superficie de 9.394 kilom. carrés, et leur longueur est de 160 kilom. environ. Les points culminants sont : le mont Viso (3.845 mètres), où le Pô prend sa source ; le mont Thabor (3.175 mètres), le mont Pelvoux (3.064 mètres), le mont Meidessa (3.350 mètres), et le Grand-Rioburent (3.369 mètres), au nord duquel se trouve le passage de la Traversette (2.971 mètres), taillé dans le roc au xve sièclu. Le passage le plus important est le col du mont Genèvre (1.860 mètres), entre Briançon et Suze ; ce col forme, à sa partie supérieure, un large plateau sur lequel est un village d’environ 350 hab. ; au I débouché du col de Gondran, Napoléon fit construire, en 1802, une route magnifique pour relier le bassin de la Durance avec celui du Pô. C’est la voie carrossable ]a plus basse des grandes Alpes, la plus sûre en hiver, et, avec celle du mont Ceni ?, la plus directe et la plus importante pour une attaque contre l’Italie. Parmi les autres passages citons ; le col d’Abriès, entre les monts Dauphin et Pignerol ; le col de Lognet (2.672 mètres). Fibre de neige dans les mois les plus chauds de l’été seulement ; le col de la Croix (3.320 mètres), qui conduit d’Abriès, par La Monta, à Boblio, dans le val Pellice, bon chemin de mulets, très fréquenté. Napoléon avait projeté d’y construire une grande route, mais les travaux commencés furent abandonnés.

4<> Les Alpes Grées, qui s’étendent du mont Cenis au mont Blanc, ont une superficie de 9.013 kilom. carrés et une longueur d’environ 100 kilom. Cette chaîne de montagnes se divise en trois groupes distincts : le groupa d’iseranParadis, le groupe de Tarenlaise et le groupe du mont Blanc. Le groupe d1Jseran-Paradis commence au sud de la Dora Riparia, à l’O. du col du mont Cenis et s’étend au N. jusqu’à la vallée d’Arc. Ce groupe de montagnes n’est connu que depuis les travaux faits par le grand état-major français, depuis les publications de la société du club Alpin (1860), dont les membres l’ont tout particulièrement exploré. La superficie de cette partie des Alpes Grées, en y comprenant le groupe de Taren taise, est de 5.919 kiloin. carrés. Le point culminant du groupe d’Iseran-Paradis est probablement le Grand-Paradis (4.052 mètres), massif important couvert de glaciers, sur le territoire italien. Le centre de tout le groupe est le mont Iseran (4.045 mètres). Comme dans leSaint-Gothard, de nombreuses rivières prennent leurs sources dans la chaîne d’Iseran ; les principales sont : l’Isère, l’Arc, Stura di Lanzo et l’Oroo. Quatre grandes ramifications s’en détachent, se dirigeant au N., au S., à l’E. et à l’O. Celle de l’E., Boesa di Bianchi (3.150 mètres), ne le cède pas de beaucoup en hauteur au mont Blanc et au mont Rose. Au S. s’élève la Levanna (3.640 mètres) et la RocciaMelone (3.548 mètres). Ces deux montagnes relient le Roesa di Bianchi au mont Cenis, qui est traversé par une belle route carrossable, avec de nombreux refuges, créés par Napoléon, de 1803 à 1810, à la suite de l’annexion du Piémont à la France. Le col du mont Cenis (2.008 mètres), entre Saint-Jean-de-Maurienne, sur l’Arc, et Suze, sur la Dora-Riparia, forme à sa partie supérieure un

large plateau où se trouvent un grand lac et un groupe d’habitations. C’est aujourd’hui la grande voie de communication entre la France et l’Italie, et la plus directe de Paris à Turin. Cependant elle est moins fréquentée depuis la construction du chemin de fer. Le passage du mont Cenis, très ancien, était déjà pratiqué avant la conquête romaine ; cependant il fut négligéjusqu’au moyen âge. Pépin le passa deux fois, en 755 et en 756, pour envahir la Lombardie. Charlemagne le franchit en 773, avec une partie de son armée ; l’autre partie descendit par le Grand Saint-Bernard. Catinat le rendit praticable pour l’artillerie, et, depuis le règne de Louis XIV, it a joué un rôle considérable dans toutes les opérations des Piémontais et des Français en Savoie. La route du mont Cenis est défendue, en Italie, par les fortifications de Suze, qui la protègent également en revers contre le débouche du mont Genèvre. En France, elle est barrée par le fort de Mont-Perchet, qui s’élève sur les hauteurs au N.-E. d’Aiton, et par des batteries. La grande voie ferrée Paris-Turin, dite du mont Cenis, court dans la Maurienne, à côté de la route de terre, en la croisant plusieurs fois pour s’en séparer à Modane ; elle prend ensuite la direction du S.-E. et passe immédiatement dans un premier tunnel de 575 mètres et, à quelque distance au delà, dans un deuxième de 172 mètres ; puis elle franchit le fuîte de partage de la haute chaîne dans le grand tunnel creusé sous le col de Fréjus, à 23 kilom. S.-O. du mont Cenis, débouche a Bardonnèche, dans la vallée du même nom, et, enfin, atteint à Oulx la vallée de la Dora Riparia, qu’elle suit jusqu’à Turin, La longueur tôt»le du grand tunnel est de 12.234 mètres, dont 6.273 mètres sur le versant français. Son altitude à l’entrée de Modane est de 1.100 mètres et de 1,324 mètres à la sortie de Bardonnèche ; sou point le plus élevé à l’intérieur est à 1.335 mètres d’altitude. Le tunnel du mont Cenis se trouve situé à 213 kilom. de Genève, à 705 kilom. de Paris, à94 kilom. de Turin, à 525 kilom. de Venise, à

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588 kilom. de Florence, à 932 kilom. de Rome, à 1.204 kilom. rie Vienne. La route la plus ancienne entre la France et l’Italie est entre Saint-Maurice, dans la vallée de l’Isère, et la vallée d’Aoste. D’après Th. Mommsen, c’est par cette route qu’Annibal a traversé les Alpes. Le groupe de la Tarenlaise ou de ta Vannoise, kl’O. du mont Isère, entre les vallées de l’Arc et l’Isère, a, en général, des Sommets plus bas que ceux du groupe précédent, mais ses pics sont plus hardis et plus nombreux dans la région des neiges persistantes. À l’O. du col d’Iseran se trouve l’aiguille des Grands Couloirs (3.862 mètres) ; au S. du col de la Vanoise, la Roclie-Chavière (3.280 mètres) ; plus au S. la pointe d’Echelle (3.432 mètres) et, à l’O. de ce dernier, le château Bourreau (3.148 mètres). Vers le N.-O. la chaîne s’abaisse considérablement, mais atteint néanmoins 2.115 mètres, au S. d’Albertville, dans la pointe de la grande Lanche. Le groupe du mont Blanc occupe une superficie de 1.613 kilom. carrés et forme un massif isolé. Il est borné au S. par l’Isère, depuis Albertville] usqu’au Bourg-Saint-Maurice, par le col du Petit Saint-Bernard, le col de Seigne et la vallée de la Dora Baltea jusqu’à Aoste ; à l’E. par la vallée et le col du Grand Saint-Bernard et la vallée d’Entremont ; au N. par le Drause et le Rhône, depuis Bathiaz jusqu’au Vernayaz ; enfin à l’O. par la vallée de Trient-Bache, le col de Balme, la vallée de Chamonix, l’Arve, à partir de Sallanches, et la vallée d’Arly, jusqu’à Albertville. Ce massif, long de 40 kilom. et large de 15, présente de nombreux pics d’une humeur considérable. La chaîne du mont Blanc est couverte presque sans interruption de glaciers plus ou moins vastes qui descendent dans les vallées. Au N.-O- du massif se trouve le village de Chamonix (Savoie), à 1.052 mètres d’altitude, avec 2.800 hab. Ce village fut créé vers 1090, mais resta inconnu jusqu’au xvme siècle. Ce sont les Anglais Pococke et Windham qui l’ont découvert en 1741 et qui l’ont fait connaître à la géographie et au monde civilisé. Le mont Blanc (d’abord rupis alba, le rocher Blanc, plus tard mous maledictvs, mont Maudit) se trouve dans la partie méridionale de la chaîne, au S.-O. Le point culminant, le grand mont Blanc (4.810 mètres), se présente comme une aiguille ne donnant pas place à plus de deux personnes sur son sommet. Cette montagne fut gravie pour la première fois en 1786. On voit jusqu’à 248 kilom, dans l’horizon et l’œil embrasse une superficie de 193.220 kilom. carrés. C’est le point culminant de la France et de l’Europe centrale. Deux autres sommets du mont Blanc proprement dit dépassent également 4.000 mètres : le mont Maudit (4.771 mètres) et le mont du Cour Mayeur (4.756 mètres). Les autres pics du massif du mont Blanc sont : vers le S.-O., l’aiguille de Trélatite (3.932 mètres) ; l’aiguilie du Glacier (3.812 mètres) ; au N.-O., l’aiguille du Géant (4.010 mètres) : les grandes Jorasses (4.113 mètres), la plus belle montagne de tout le système ; l’aiguille de Talifre (3.632 mètres) ; le mont Dolent(3.830 mètres) ; l’aiguille d’Argentière (3.912 mètres) ; l’aifuille du Tour (3.537 mètres). Vers la vallée e Chamonix, on trouve : les Droites (4.020 mètres), l’aiguille Verte (4.127 mètres), l’aiguille du Midi (3.843 mètres), le Dôme du Goûter (4.331 mètres) et l’aiguille de Bionnassay (4.061 mètres). Le massif du mont Blanc compte 17 glaciers sur ses pentes inclinées vers le N.-O, et 12 glaciers vers le S.-E. Le plus grand glacier, la Mer de glace, mesure 12.000 mètres de long ; le glacier d’Argentière 10.400 mètres ; le glacier des Bossons, 8.480 mètres ; le glacier de Saleinoz, 8.000 mètres. Parmi les cols, citons celui de Balme, à 2.204 mètres d’altitude ; le col de Ferret (2.492 mètres) ; le col du Bonhomme (2.455) et le col de la Seigne (2.535 mètres). Les Alpes Occidentales projettent ries contreforts vers l’E. et l’O. ; leurs ramifications sur le versant italien sont, en général, courtes, abruptes et serrées. Elles ont leur direction normale à la circonférence de la haute chaîne et forment, par conséquent, des vallées convergentes. Les contreforts français, plus importants et plus étendus que les autres, se dirigent presque tous du N.-E. au S.-O., entre le Rhône, l’Isère, la Durance et la Méditerranée, et forment des vallées parallèles ; ce sont : 10 les monts d’Esteret et les Maures, qui se détachem des Alpes Maritimes vers le S.-O. et longent la côte de la Méditerranée, formant une chaîne basse, dont le point culminant n’atteint que 779 mètres an mont des Anges, et 616 mètres au mont Vinaigre, point culminant de la petite chaîne d’Esterel ; 20 les Alpes de Provence, entre le Var, la Durance et le Rhône. Elles se composent de nombreuses petites chaînes dont les principales sont : les montagnes de Lubéron (1.125 mètres), les monts de Lure (1.827 mètres), le mont Ventoux (1.912 mètres), etc. Les contreforts les plus importants des Alpes Cottiennes sont : les Alpes de Maurienne et les Alpes du Dauphiné. Les Alpes de Maurienne séparent le Dauphiné de la Savoie. Ces montagnes s’étendent sur la rive gauche de l’Arc et sur celle de l’Isère, jusqu’au confluent de la Romanche. Elles sont séparées, au sud de POisans, par la dépression que forment la Romanche et le col du Lautaret. Elles présentent, entre l’Arc et la Durance, une chaîne épaisse

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dont les crêles forment la ligne de partage des deux bassins. Entre l’Arc et Romanche, é.les se composent des chaînes parallèles qui descendent jusqu’à l’Isère, formant, avec le massif de la Grande-Chartreuse, la vallée du Graisivaudan. Les pics principaux de ce système sont : la Roche-Château (2.924 mètres), le pic de Ponsonnière (3.242 mètres), le Grand-Galibier (3.242 mètres), le pic des Trois-Evêchés (3.096 mètres), le pic de l’Argenlièie (3.240 mètres), les Trois Ellions (3.514 mètres), le point culminant des Alpes de Maurienne. Le massif des Grandes-Rousses est le plus considérable par sa hauteur, ses glaciers et son étendue. Son pic supérieur atteint 3.473 mètres et il renferme un grand nombre de sommets dépassant 3.300 mètres. La montagne des Sept-Lacs (S.725 mètres) se développe à l’ouest des Grandes-Rousses, entre l’Olle et le Breda. Elle se continue au N. par une longue chatne, remarquable par ses pics nombreux et élevés, entre autres, le Puy-Gri, qui atteint 2.960 mètres. Enfin les dernières arêtes comprennent la belle montagne de Beil^donne, que domine un pic de 2.981 mètres. Les Alpes du Dauphiné séparent la haute Durance de la Romanche et du Drac : elles renferment les points culminants de cette partie de la France, avec les plus vastes glaciers et les gorges les plus sauvwges. L’énorme massif du Pelvoux, le plus considérable des Alpes françaises après le mont Blanc, avec des glaciers qui peuvent rivaliser avec ceux de la Suisse, atteint à son sommet supérieur une altitude de 3.954 mètres. Au nord-ouest du Pelvoux, le pic de l’Arsine ou Barre des Écrins en a 4.103. De nombreuses ramifications se détuchent de ce système : 1<> le massif d’Oisans, absolument infranchissable, point culminant : l’aiguille du Midi, 3.937 mètres ; 20 les monts du Devoluy, formant un massif incliné de l’O. à l’E. vers le Drac. Ces montagnes ne présentent que des sommets brisés et écoulés, des flancs nus, profondément ravinés, couverts de traînées de pierres ; des vallées remplies de masses énormes de roches et dévastées par les inondations. Ce Système de montagnes comprend un groupe principal, le mont Aurouze, vaste plateau nu et désert dominé par la pic de Bure (2.712 mètres) et deux chaînes parallèles, avec lesquelles il enveloppe le bassin de la Souloise. La chaîne de l’O., la plus considérable, renferme le mont Obiou (2.793 mètres), la plus haute pointe du Devoluy ; 3° les monts du Vercors, qui s’étendent du N. au S. entre l’Isère et la Drôme, et de l’E. À l’O. entre le Drac et l’Ebron d’un côté et le Rhône de l’autre, se rattachent aux monts du Devoluy. Ces montagnes forment le prolongement naturel du massif de ta Grande-Chartreuse, sur la riva gauche de l’Isère. Elles sont remarquables par leurs magnifiques forêts, leurs escarpements et leurs gorges profondes. Elles sa composent de quatre massifs principaux, décroissant de l’E. À l’O. vers le Rhône, et se terminant de tous côtés par de hauts escarpements. Le Grand Veymont (2.376 mètres)

est le point culminant du massif du Vercors. Au sud duLaup-Duffre, les montugnes ne présentent plus qu’une série confuse de chaînes et de chaînons, courant de l’E. À l’O. avec une hauteur moyenne de 800 à 1.200 mètres. Les plus remarquables sont : le mont Ventoux (1.9U mètres), la montagne de Lure (1.827 mètres), la montagne de Vauctuse (1.242 mètres) et la montagne du Lubéron (1.125 mètres. Les Alpes Grées projettent en France les Alpes de Savoie qui se développent en nombreuses ramifications et dont les principaux sommets sont : le mont Jallouvre (2.404 mètres), le mont Trelod (2.179 mètres) et le point de Chamechaude (2.087 mètres), point culminant de la Grande-Chartreuse. Ce massif renferme le lac d’Annecy, à 446 mètres d’altitude, à l’est duquel s’élève le mont Cotagne (2,350 mètres). Plus au N., entre le lac de Genève, le Rhône et l’Arve, sont les monts Chablais et Faucigny. La partie occidentale de ce système, ayant 2.351 kilom. carrés, appartient à la France (dép. de la Haute-Savoie), tandis que la partie orientale, de 479 kilom. carrés, appartient à la Suisse (canton du Valais). La Dent du Midi est le sommet le plus élevé (3.285 mètres) ; puis viennent le Sallières (3.221 mètres), le mont Bouet (3.046 mètres), l’aiguille Rouge (2-966 mètres), etc. Les passages principaux sont : le col de Balme (2.204 mètres), le col de Coux (1.870 mètres), celui de Morgins (1.411 mètres), etc. Le lac de Genève est situé entre les Alpes du Chablais, celles de Berne, de Fribourg et le Jura. Son altitude est de 375 mètres ; sa superficie de 5"8 kilom. carrés, et sa profondeur de 309 mètres. L’épaisseur des Alpes occidentales décroît du centre aux extrémités et atteint son maximum au S.-O. Elle est de 100 kilom. entre Ivrée et Brieg ; de 140 kilom. entre Turin et Grenoble, de 200 kilom. entre Cuneo (ou Coni) et Avignon, de 60 kilom. entre Cuneo et Vintimille, de 40 kdom. entre Aequi et Savone.

Le tableau suivant indique le profil des Alpes occidentales en suivant les routes principales :

I» De Gênes à Novi, du S.-E, au N.-O., à vol d’oiseau, 40 kilom. ; Gênes, 0 mètre d’altitude ; passage de Giovi, 790 mètres, et Novi, 179 mètres.

2° De Nice à Martigny, du S. au N., à vol d’oiseau, 262 kilom. ; Nice, 0 mètre d’alti-