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voir le oonnet des Alsaciennes, le béret des Basques, la culotte des Bretons, les guêtres du montagnard, c’est dans les tableaux de j genre qu’il faut les chercher, et non dans les / stitues. Or, les statues des anciens répondent exactement aux nôtres, tandis que les représentations des vases répondent à nos tableaux de chevalet ; elles sont même les seuls documents que nous puissions consulter, puisqu’il n’est resté aucune peintura d’un caractère intime, celles qu’on a retrouvées à Pompéi appartenant presque toutes à un art purement décoratif. • La troisième partie a pour objet : l’habitation ; nous y voyons, dans le texte et dans les gravures, non seulement les divers modes de construction de tous les peuples anciens et les aménagements intérieurs des maisons, mais les meubles, les ustensiles de cuisine et de toilette, les trépieds, candélabres, lampes, brasiers ; puis viennent les livres, les instruments de musique, etc. C’est un ensemble complet dont les gravures sont comme les pièces justificatives.

Anciennes ville* du nouveitn mande (LES),

Voyages d’exploration au Mexique et dans l’Amérique centrale (1857-1882), par Désiré Charnay (1885, l vol. in-4<>, contenant 214 gravures et 19 cartes ou plans). Une première fcis, en 1857, M. Charnay avait exploré une partie du Mexique comme envoyé du gouvernement français ; mais il n’avait pu alors que photographieras monuments découverts, sans oser même les accompagner de commentaires. En 1880, il fut chargé d’une mission analogue ; mais en arrivant sur le nouveau continent, il consentit aussi à recevoir les instructions de M. Pierre Lorillard, riche habitant de New-York, qui mit & sa disposition un» somme considérable, et à qui il a dédié son livr*-. M. Charnay sut combiner les deux actions, faire des deux missions, rivales en apparence, une mission unique, francoaméricaine de nom, mais dont M. Lorillard

abandonnait généreusement à la France tout le bénéfice scientifique. Dans les vingt-quatre chapitres de son livre, M. Charnay raconte ses excursions et expose le résultat de ses recherches ; c’est à la fois une relation de voyage et un ouvrage scientifique ; l’auteur y reconstitue l’histoire d’une civilisation morte, grâce aux découvertes qu’il a faites sur les hauts plateaux du Mexique, où la race toltèque eut ses premiers établissements et d’où elle se dirigea vers l’Amérique centrale. Il s’appuie non seulement sur les chroniqueurs et les historiens, mais encore et surtout sur les monuments, qui ne sauraient tromper.

Il part pour Tula, où le peuple toltèque s’établit définitivement après ses longues pérégrinations. Les Toltèques, M. Charnay le démontre de façon irréfutable, étaient une des tribus Nahuacs, tribus de même race et de même langue qui du vue au xiv» siècles envahirent le Mexique et l’Amérique du centre, et dont le point de départ est généralement fixé dans le N.-O. du continent américain. C’est donc à Tuta, ou du moins sur une colline de 30 mètres de haut qui abrite au N. le village de Tula, que M. Charnay fait ses premières fouilles : la s’élevait jadis le Palpan toltèque. On met d’abord a jour une maison, puis un palais, avec cour intérieure, jardin, nombreux appartements, des plats, des assiettes, des coupes à trois pieds où l’on écrase le piment, des émaux, des fusalolles, etc. Enfin on découvre un grand édifice qui devait être consacré au jeu de paume. La mission va ensuite explorer les montagnes dans l’espoir d’y trouver des cimetières ; on rencontre en effet des tombes intactes, renfermant des corps ensevelis à une profondeur qui varie de om,60 à im,5u : les corps sont ramassés sur eux-mêmes, avec les genoux touchant au menton, mais privés de pieds et de mains ; à côté d’eux gisent des ustensiles de ménage, des vases de toutes formes représentant Tlaloc, le cieu toltèque par excellence ; des coupes a fruits et à bijoux, aux pieds en bec de canard ou à tête de sanglier ; puis des caricatures de guerriers d’autrefois, des jouets d’enfants, de petits charriots à quatre roues en terre cuite, que de pauvres mères ont enterrés près des cadavres de leurs enfants. On découvre encore — et cette trouvaille a été le sujet de discussions passionnées — une cervelle humaine bien conservée, garantie de la pression des terres par une large et forte coupe, mais dont la boite crânienne avait totalement disparu ; on ne voyait à côté d’elle aucune trace d’ossements, t Quelle que Boit l’explication qu’on donne de cette découverte, dit M. Charnay, le fait est là brutal et indiscutable, cette cervelle avec les deux lobes, les circonvolutions du cerveau et jusqu’aux petites lignes rouges des vaisseaux tanguins. » Le cimetière exploré, qui se trouve à 4.C00 mètres de hauteur, est essentiellement nahua, consacré au dieu Tlaloc, le dieu de l’abondance et de la pluie, seigneur du paradis et protecteur des moissons vertes. Revenue à Vera-Cruz, la mission visite le Bellote et le village de Comalcalco, où l’on trouve des ruines immenses qui se groupent « n une multitude de pyramides de toutes grandeurs sur une étendue de 16 fcilom., travaux artificiels si rapprochés les uns des autres que les habitants, les comparant à une chalue de montagnes, appellent cette longue auite de pyramides la Cordillera. Elles sont composées de terre et de briques cuites, et

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leur élévation a dû exiger une dépense de forces considérable,

M. Charnay se dirige ensuite vers les ruines de Palenque, comprenant un palais, un temple des Inscriptions, un petit temple du Lion, des temples du Soleil et de la Croix ; partout il prend des estampages, qu’il destine au musée ethnographique du Trocadéro. Selon lui, Palenque était un lieu saint, un centre religieux considérable, une ville de pèlerinages fourmillant d’oratoires, une terre consacrée pour les sépultures ; on n’y trouve guère en effet que des temples ou des tombeaux. L’auteur rectifie à ce propos une erreur très répandue au sujet de l’antiquité des ruines de Palenque. La grosseur des arbres qui surplombent les toits et les pyramides avait été admise comme une preuve concluante de l’antiquité de ces monuments ; on avait compté au microscope dans leurs troncs 1.700 cercles concentriques, et chaque cercle représentant une année, on en concluait que l’arbre avait 1.700 ans et l’édifice encore davantage. Or, M. Charnay ayant fait abattre, en 1859, plusieurs arbres qui encombraient une grande pyramide, en 1881

il en retrouva à leur place de nouveaux, qui ne pouvaient avoir plus de 28 ans, et cependant, sur la tranche de l’un d’eux, il compta 230 centres concentriques : les dix-sept siècles précités devaient donc se réduire à 150 ou 200 ans environ. Pour M. Charnay, la ville de Palenque, mieux conservée que celle de Comalcalco, est aussi plus moderne ; toutes deux d’ailleurs sont toltèques, comme le prouvent notamment une foule de poteries et figurines analogues à celles trouvées sur les hauts plateaux, ainsi que le culte de la croix, emblème de Tlaloc.

La mission visite ensuite le Yucatan, Mérida, Aké, Izamal, et arrive à Chichen-Itza, où l’on remarque un castillo perché sur une pyramide a pentes rapides de près de 70 pieds de haut, des temples, un jeu de paume, et surtout un palais des Nonnes dont la façade est travaillée comme un ivoire chinois. De là on se rend à Kabah, à Uxmal, qui a aussi un palais des Nonnes, vaste quadrilatère s’élevant sur trois terrains superposés, et on arrive au pays des Lakandons, où M. Charnay retrouve les ruines d’une ville toltèque, que par reconnaissance il nomme da ville Lorillard» ; il y compte, comme dans les autres villes indiennes, de quinze à vingt monuments divers, temples et palais, demeures de caciques et de chefs, entourées de cabanes d’esclaves ou de gens du peuple. Il y découvre aussi un bas-relief, véritable objet d’art et le plus merveilleux monument qu’ait jamais offert l’Amérique ; c’est un linteau sculpté sur pierre calcaire et montrant en un relief puissant deux personnages superbement posés, l’un debout et l’autre agenouillé, accompagnés de leur description ; c’est la reproduction d’une scène religieuse, d’un sacrifice à Cuculcan.

Les résultats de ces découvertes sont considérables. Elles jettent une lumière toute

nouvelle sur l’histoire de ces pays et leur civilisation avant la conquête espagnole. Selon M, Charnay, les Toltèques semblent tenir des Japonais pour l’architecture, des Chinois pour les motifs décoratifs, des Malais surtout pour les coutumes, les costumes, le langage et l’organisation sociale. Il donne aussi la marche des migrations toltèques. Voici quel aurait été leur itinéraire : de Tula et de Teotihuacan, au nord de la ville actuelle de Mexico, serait partie la branche du Golfe, pour longer la baie de la Vera-Cruz et la baie de Campéche, et se détourner ensuite vers l’intérieur (Palenque, Lorillard et Tikal), d’où elle se serait dirigée au S. par Coban jusqu’à Copan, sur la frontière du Guatemala et du Honduras ; à" Comalcalco, près de la baie de Campëche, [a branche des Cocomès se serait détachée de la branche du Golfe, aurait suivi les côtes de la baie par Potonchan, Campëche, jusqu’à Mérida et Mayapan ; à la même branche du Golfe se rattacherait encore la branche des Tuiulxins, qui de Tukal, dans le Guatemala actuel, se serait dirigée droit au N., dans le Yucatan, par Nohbecan, Labna, Uxmal, où elle aurait tourné brusquement à l’E. jusqu’à Chichen-Itza. Enfin la branche du Pacifique serait partie de Toluca, à quelques kilomètres à l’O. de Mexico, et se serait dirigée vers Tchuantepec, d’où elle aurait longé la côte jusqu’à la frontière du Guatemala ; là elle aurait appuyé vers l’O. par Utatlan jusqu’à Copan, où se serait faite sa jonction avec la branche du Golfe.

M. Charnay croit à l’unité, à la modernité relative de la civilisation en Amérique et à son origine toltèque ; il nous montre l’établissement des Toltèques dans la vallée de Tula, leur développement et leurs progrès sur les hauts plateaux, puis ta dislocation de leur empire, et enfin leur exode à travers les diverses provincesde l’Amérique centrale. Pour lui, ces civilisateurs n’ont rien de commun avec les populations autochtones de l’Amérique. «J’espère, dit-il, avoir suffisamment démontré que ces diverses civilisations ont eu une seule et même origine, qu’elles sont loin d’avoir l’antiquité que bien des auteurs leur ont attribuée, et que toutes étaient toltèques. J’ose aussi espérer que le monde savant ratifiera ma théorie sur cette question américaine tant controversée jusqu’à ce jour. •

Disons en terminant un mot sur la beauté

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et le mérite réel des monuments américains. Il na faudrait se faire aucune illusion à ce sujet ; ce qu’on éprouve devant ces temples et ces palais, c’est plutôt de la surprise que de l’admiration : il y a peu d’exactitude et de régularité dans les plans, peu de soin et de savoir dans la taille des matériaux, un excessif écartement des joints, même dans les parties les plus délicates. On ne saurait comparer aucun de ces monuments à ceux de l’Inde, de l’Assyrie et de Babylone ; aussi ne peuvent-ils frapper que les esprits cultivés, et c’est ce qui explique le silence absolu gardé à leur sujet par les conquérants. Le inusée du Trocadéro, qui a profité des découvertes de M. Charnay, fournit un excellent commentaire de son livre, et forme le meilleur plaidoyer en faveur de l’opinion qu’il a vaillamment soutenue.

ANCON, ville du Pérou, département d’Ayachuco, dans la haute vallée de l’Apurimac, à l’E. d’Ayachuco (autrefois Huamanga).

— Encyel. Il fut longuement question de cette petite ville au Congrès anthropologique international, dans la séance du 21 août 1878, car on y a trouvé plusieurs objets réputés préhistoriques. M. de Mortillet fit alors une curieuse communication, tendant à établir que des relations ont existé entre l’Amérique et l’Europe aux temps préhistoriques. Pour l’Amérique du Sud, les relations se seraient prolongées jusqu’à la première époque de l’âge du fer. L’orateur . en citait pour preuve une épingle en cuivre assez grossière trouvée à Ancon et présentant tout l’aspect des épingles en bronze à tète de rouelle, c’est-à-dire surmontées d’un cercle dans lequel sont inscrits plusieurs rayons en forme de croix, figure très usitée dans la première époque du fer et qu’on retrouve sur des poteries. L’épingle d’Ancon démontrerait qu’à cette même époque l’Europe et l’Amérique du Sud n’étaient point étrangères l’une à l’autre. Plusieurs objections ont été faites à cette opinion. Les voici résumées, avec les reliques faites par M. de Mortillet. 1° La croix a pu avoir en Amérique, comme ailleurs, une signification astronomique, celle des quatre points cardinaux, par exemple ; mais d’autre part, cette forme est trop typique pour qu’une simple analogie dans les idées lui ait donné naissance dans les lieux les plus divers, comme à Ancon, au Pérou, et à Golasecea, en Italie, par exemple, où on l’a retrouvée dans un tombeau du premier âge de fer. 2° Une partie des objets recueillis à Ancon parait postérieure a la conquête espagnole, notamment un vase en verre, une balance, etc., qui semblent avoir été fabriqués en Europe, et l’épingle pourrait être de la même provenance ; cependant il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un bijou surmonté d’une croix ait été fabriqué au Pérou à la première époque du fer, car en Amérique, du Nord au Sud, chez les Peaux-Rouges sauvages comme chez les Mayas, les Muyscas, les Péruviens civilisés, la croix eut une signification à la fois religieuse et cosmologique, c’était l’emblème des quatre points cardinaux et en même temps des quatre génies du vent ; plus tard le Dieu de la tempête et de la pluie, Dieu du ciel par excellence, reçut la croix pour attribut. M. de Mortillet fait remarquer en dernier lieu que l’épingle d’Ancon ne saurait être contemporaine de la conquête espagnole, car sa forme n’a été en faveur en Europe qu’à l’époque préhistorique du fer.

ANCONA (Alessandro d’), littérateur italien né à Pise en 1835. Dès l’âge de dix-huit ans, il débuta dans les lettres par un Discours sur la vie et les doctrines politiques de Campanella (1853, in-8°), qu’il compléta l’année suivante par une étude plus approfondie en publiant les Œuvres choisies, mises en ordre et annotée» de T. Campanella (Turin, 1854, 2 vol. in-8°). À cette époque, il était encore étudiant en droit à l’université de Turin et se mêlait au mouvement politique qui avait pour but de préparer l’unité de l’Italie sous le sceptre de la maison de Piémont. D’Ancona fut choisi pour présenter au comte de Cavour, défenseur de l’unité italienne au congrès de Paris, le buste que lui offraient les libéraux de la Toscane, et lorsque la maison de Lorraine cessu de régner, en 1859, il revint à Florence, d’où ses opinions politiques l’avaient éloigné depuis longtemps. Durant la fuerre franco-italienne, il occupa un emploi e secrétaire à l’intendance de l’armée. Le jour même de la signature de la paix de de Viilafranca parut le premier numéro de ■ la Nazione «, dont il fut nommé le directeur ; l’année suivante, Salvagnoli obtint pour lui la chaire de littérature italienne à l’Université de Pise, où il remplaça M. de Sanctis.

Alessandro d’Ancona a publié un grand nombre de textes anciens d’une grande utilité pour l’étude de la littérature et de la langue italiennes : la Représentation de santa Uliva, reproduite d’après d’anciens imprimés (Pise, 1863) ; l’Histoire de Ginevra degli Almieri, d’Agostino Velletri, vieux poème populaire plein d’intérêt (Pise, 186*, in-8°) ; Attila, flagellum Dei, autre poème populaire du moyen âge (Pise, 1864) ; le Livre des Sept sages de Home (Pise, 1864) ; la Légende de sant’ Albano ; la Légende de saint Jean Bouche-d’or (1865) ; la Légende deVergogna ; la Légende de Judas Iscariote (Bologne, 1869) ; la Lé-

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gende d’AefametiÏD<r(Bologne,1870) ; lesNouvelles de Giovanni Sercambi (Bologne, 1871) ; la Légende de la Reine Rosana (Livourne, 1871). On lui doit en outre : les Représentations dramatiques sacrées aux xive, xv« et xvte siècles (Florence, 1872, 3 vol. in-18) ; le Maître de Pétrarque (1874) ; la Vie Nouvelle, de Dante Alighieri, collationnée sur les manuscrits et les imprimés, précédée d’une Étude sur la Séatrix (1874, in-4o) ; les Précurseurs de Dante (1874, in-8<>) ; Anciennes rimes en langue vulgaire, d’après le manuscrit 3793 de la Vaticane (Bologne, 1875) ; on trouve dans ce volume une étude complète sur Ciullo d’Alcamo ; les Origines du théâtre en Italie, suite de ses études sur les Mystères italiens (1877, 2 vol. in-18) ; la Poésie populaire en Italie (1878, in-18) ; Études de critique et d’histoire littéraires (1880, in-8°) ; Variétés historiques et littéraires (1883-1885, 2 vol.) ; Études sur la littérature italienne des premiers siècles (1884, in-8°), etc.

ANCYLOTHÉRtUM s. m. (an-si-lo-tê-riomm-du grec agkulos, tortue ; thérion, animal). Palêont. Genre de mammifères fossiles du terrain tertiaire, appartenant à la famille des Edentés.

— Encycl, Les aneylothériums étaient de grands fourmiliers au museau allongé, à tonnes épaisses et massives [leurs phalanges unguéales étaient profondément fendues tandis que les basilaires se redressaient pour permettre aux énormes griffes de se replier pendant la marche. Les membres antérieurs étaient plus longs que les postérieurs. Dan ? les phosphorites du Quercy on trouve l’A. priscum, dont les phalanges étaient moins redressées que chez l’A. Pentetici, découvert par M. Gaudry dans le miocène supérieur de Pikermi.

ANCYROMONAS s. f. (an-si-ro-mo-nassdu gr. agkura, crochet ; manas, monade).Zool. Genre d’infusoires flagellâtes sans bouche distincte à un seul fiagellum traînant par lequel ces animaux peuvent se fixer.

ANCZYC (Ladislas-Ludovic), écrivain polonais, né à Wilna en 1829, mort & Cracovie le 28 juillet 1883. Il était fils d’un comédien de Cracovie. Après avoir étudié la pharmacie, il se livra entièrement à son goût pour les lettres. Anczye s’est surtout fait connaître comme écrivain dramatique. On lui doit un grand nombre de comédies, dont les sujets sont pris, pour la plupart, dans la vie popufaire, et qui ont eu beaucoup de succès, tant pour la peinture fidèle des caractères que pour la verve du style. On cite particulièrement : les Pat/sans aristocrates (1851) ; les Paysans des environs de Cracovie (1851) ; les Flotteurs(1875) ; les Paysansémigrants ( 1879), pièce qui obtint le premier prix au concours dramatique de Cracovie. Anczye est en outre l’auteur d’un drame, Jean III devant Vienne ; de poésies, dont l’une, Tyrtée (1862), est très remarquable, et d’un grand nombre d’amusants récits, dont beaucoup sont écrits pour la jeunesse. Un certain nombre de ses productions ont paru sous le pseudonyme de

Kasimirs Goralexyk.

Andalousie (TREMBLEMENTS DB TKHRB D’).

Bien souvent 1 Andalousie a été bouleversée par des tremblements de terre. Lors de la grande secousse de Lisbonne toute la région andalouse fut violemment agitée, et à Cadix le désastre fut immense. En 1833, plus de 4.000 maisons ont été détruites dans la seule province de Murcie ; et dans cette même province le sol trembla, de novembre 1855 jusqu’en mars 1856, pendant quatre-vingts jours sans discontinuer.

Vers la fin du mois de décembre 1884, toute cette zone, comprenant la province d’Andalousie, celles de Grenade, de Cordoue, de Jaen et de Murcie a été visitée de nouveau parle fléau souterrain. La secousse a été d’une extrême violence et d’une extraordinaire durée. Dès la fin du mois de novembre, de légères vibrations du sol avaient été ressenties en Espagne, en Portugal, en Italie et même dans Te sud de la France. Bien qu’en Espagne ces frémissements aient été les prodromes d’une crise épouvantable, ils passèrent inaperçus. Mais le 25 décembre, un mois après, le soi trembla violemment sur les hautes terrasses de l’Andalousie. A Séville, la capitale, la première secousse eut lieu le jour de Noël, dans la soirée. Elle dura huit secondes, et fut aussitôt suivie d’une autre, moins violente peut-être, mais d’une égale durée. Le phénomène était accompagné d’un bruit souterrain intense, comparable à celui de l’ouragan. La population affolée se précipita dans les rues ; et l’on passa la nuit dehors dans la crainte et l’épouvante. Beaucoup de maisons et d’édifices publics furent lézardés ; mais il n’y eut pas, ce soir là, de grands désastres à Séville. Le tremblement de terre sévit surtout dans les régions montagneuses de la province de Grenade, où les petites villes et les bourgades, situées dans les vallons étroits et sur la pente des montagnes, furent presque toutes détruites.

Dans la ville de Grenade, la population fut constamment alarmée par des secousses qui, pendant trois semaines, se renouvelèrent jour et nuit. Un grand nombre de maisons s’écroulèrent ; mais l’Alhambru, l’antique palais royal des Maures, a résisté aux efforts du fléau. Pendant plusieurs nuits, les hubi-