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Stlvestre, Alphonse Daudet, Flammarion, docteur Perrussel, de La Pommeraye, Charles Monselet, etc.

Annales des Sciences géologiques, JOUrria]

scientifique trimestriel, fondé à Paris en 1870. Les Annales des Sciences géologiques, très appréciées dans le monde scientifique, paraissent sous forme de fascicules réunis chaque an née en un volume. Cette publication es*, accompagnée de planches et de figures dans le texte, correspondant aux articles et mémoires publiés. Elle était dirigée en 1885 par M. Hébert pour la partie géologique, et par M. Alphonse Milne-Edwards pour la partie paléontologique.

Annales des Sclence» naturelles, recueil mensuel traitant spécialement de zoologie et de botanique. Chaque mois parait un fascicule accompagné de planches correspondant aux articles ou mémoires insérés dans ce fascicule. Des douze cahiers annuels, six, concernent la zoologie, six la botanique. Les six cahiers consacrés à chacune de ces sciences formentchaque année deux volumes. Les Annales des Sciences naturelles ont été fondées par M. Milne-Edwards,

Annales des Stations agronomiques. V.

AGRONOMIQUE.

Annalea duTbëâtre et de la Musique (LES),

par Édouard Noël et Edmond StO’ulig-, avec préfaces par divers. Sous ce titre a été commencée en 1875 une publication périodique, dont un volume parait tous les ans. On y trouve, classés par ordre de théâtres, des comptes rendus ou tout ftu moins des notices sur les pièces représentées dans l’année, une sorte de gazette tenant le lecteur au courant des faits qui intéressent le théâtre et la musique, enfin des articles nécrologiques sur les notabilités du monde dramatique ou musical. On peut regretter que cette publication ait, surtout a ses débuts, commis quelques oublis, et reproduit comme de ? jugements mûrs et définitifs les appréciations hâtives portées par les journalistes au lendemain d’une première représentation. Mais, il faut reconnaître que les Aimâtes, histoire et recueil à la fois, vaste répertoire de faits et de renseignements, avec des analyses en général fort justes, rendent de précieux services. Déjà utiles par elles-mêmes, ces Annales, où se déroule l’histoire de l’art contemporain au théâtre, acquièrent une importance plus grande encore par leurs préfaces, confiées à des plumes très autorisées et toujours diverses. On en a eu successivement de MM. Francisque Sarcey, Victorien Sardou, Got, Emile Zola, Henri de La Pommeraye, Victorien Joneières, Henri Fouquier, Perrin, Henri de Pêne, Gounod et Jules Barbier.

  • ANNAM, empire de l’Indo-Chine orientale,

placé sous le protectorat de la France ; borné au N. par le Tonkin, à l’E. par la mer de Chine, au S. par la Cochinchine française, h l’O. par le Siam et le Cambodge, il s’étend de la pointe Baké, qui le sépare de la Cochinchine, jusqu’à la limite N. de la province de Thanh-Hoa ; c’est une bande de terre, resserrée entre la mer et les montagnes, qui a une largeur moyenne de 50 kilom. et une superficie de 70.000 kilom. Les territoires sur lesquels s’étend, au delà des montagnes, l’autorité nominale de la cour de Hué, n’ont pas inoins de 50.000 kilom. L’Annam proprement dit est situé entre 102" et 1070 de long. E. ; 10° 30’ et 20° de lat. N. ; il a une population de 2.000.000 d’âmes.

Avant d’en donner la description, nous croyons utile d’indiquer le sens d’un certain nombre de termes que l’on trouve fréquemment employés comme affixes dans la géographie physique et politique de l’Annam :

Stic, nord ; — Cau, pont ; — Chau, canton (dans les régions montagneuses) ; — Cm, embouchure ; — Don, poste militaire ; — Dong, champ ; — Hai, muritime ; — Lang, village ; Ifam, sud ; — Ngoi, rivière ; — Nuy. montagne ; — Son, montagne ; — Song, fleuve ; Tut/, ouest ; — Thac, rapide ; — Thanh, ville forte. Dans les noms annamites, écrits en caractères latins : ai se prononce eS ; au se prononce eou ; o se prononce eu ; u’ se prou ; u se prononce ou ; ch. se prononce kh ; n/i se prononce gn (comme dans le mot français vigne) ; «se prononce ch ; x se prononces ; n final se prononce comme dans le latin in, et un g, qui le suit, ne se prononce pas : ex. Tong-King se prononce Tonkin, comme nous le transcrivons en France.

Côtes. Du cap Baké à la pointe Kéga, la côte annamite se dirige de 1 O. À l’E., en s’inflèchissant légèrement vers le N. ; elle est bordée par les lies Vache, Poulo-Cecia et Poulo-Sapate. Au delà de la pointe Kéga, elle court durant quinze milles dans la direction du N.-N.-E., puis vers l’E. jusqu’au morne Vi-Nai ou Moui-Né, non loin duquel est l’île du Tigre. Le cap Padaran ou Nuy-Dinh < est une terre élevée, jointe aux montagnes de l’O. par un isthme, formant une coupée très profonde, à laquelle les indigènes ont donne le nom de Cana et les Européens celui de brèche de Padaran. Le mouillage de Cana est excellent. Les caboteurs chinois et annamites redoutent le voisinage du cap Padaran ; il est toujours difficile de le doubler et la mer y est souvent mauvaise ». La baie de Vung-Gaog, entourée de montagnes, constituo un ■.stei boa mouillage. Un peu plus haut, la

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baie de Camraigne est riche en poissons et en huîtres. Plus haut encore, on rencontre successivement la pointe Ham-Nae, élevée de 160 mètres, la plage de DgiaT, l’Ile Dune ou Pyramide, les caps Varela, Batangan, Tourane, Cboumay, etc. « La côte de l’Annam, disent MM. Bouinais et Paulus, est souventaccore ; mais quelques bancs ou récifs doivent attirer l’attention des marins, parce que leur situation astronomique n’est pas encore déterminée avec une précision mathématique. Il convient, jusqu à ce jour, de naviguer au large. Il faut citer, parmi ces récifs, les hauts fonds du cap Baké, au S. de ce cap ; le banc de Britto, au S. de 111e Vache ; les bancs Almazon et Duchaffaut, au S.-E. du cap La-Gan ; le banc Breda, à l’O. du cap Padaran ; le banc Castlereagh, vers les lies des Pêcheurs ; la roche Bourayne, dans lu baie de Binh-Canh, entre l’île Dune et l’île Tortue ; la roche Ilyssus, au S.-E. de la pointe de Xuanday ; le banc de Pâques, entre l’Ile Poulo-Gambir et le littoral ; la roche Volta, au N.-O. de Culao-Ray, et la roche Rom-Man ou d’Entrecasteaux, au S.-E. des lies Culao-Cam. » L’Annam septentrional et l’Annam central sont presque totalement dépourvus de rades, à part celle de Tourane. Les ports ou embouchures sont tous impraticables pour les canonnières de haut bord, et même, la plupart du temps, pour les canonnières ordinaires. Dans l’Annam du Sud, au contraire, se trouvent de fort belles rades. Au N., nous rencontrons la baie de Quinhone, actuellement assez praticable, mais qui parait se combler de jour en jour ; en descendant encore, nous trouvons la petite baie de Con-Mong, puis celle de Huanh-Day. C’est, de l’aveu de tous les marins, un mouillage hors ligne, présentant toutes les garanties de sécurité désirables. Si nous continuons à redescendre vers la Cochinchine, nous trouvons les six rades de Hou-Cohe, de Binh-Hanh, de Na-Tranh, de Cam-Runh, de Gang et de Phamerang, Les quatre premières forment de bons ports de refuge pour les navires.

Orographie. Les renseignements que l’on va lire sont empruntés à une étude publiée dans le «Journal Officiel >du 11 juin 1885, par M. L. Schillemans, lieutenant d’infanterie de marine détaché auprès du résident général de Hué, étude qui est la plus complète et la plus récente que nous possédions encore.

Au sud du Deo-Nganh s’étend l’Annam central, jusqu’à la limite N. du Hoang-Ngaï, pays de lagunes et d’alluvions sablonneuses. La montagne en étages, qui l’enserre à l’O., se compose, en général, de schistes d’une couleur violacée ; fort peu de roches granitiques. Plus haut, au delà de la première chaîne aux croupes arrondies, on en aperçoit une autre parallèle à la première, et qui parait très élevée. Les crêtes, formées d’une série de lignes droites brisées, présentent des découpures anguleuses caractéristiques ; c’est l’étage du calcaire. Dans les vallées où, par suite de l’abaissement de la montagne, il arrive à constituer le sous-sol, il se présente sous la forme de marbre noir, veiné de blanc, quelquefois de rose. La finesse de son grain permet de le polir au besoin. Dans les vallées de Cam-Lô, de Da-Hanh, de Ba-Truc, etc., les puits de 5 à 6 mètres de profondeur l’atteignent en beaucoup d’endroits ; l’extraction en est donc facile. Du côté de Tourane et des sources du fleuve Gianh, il se présente sous l’aspect de protubérances isolées dans la plaine, offrant sous leurs couches brisées et arc-boutées de magnifiques grottes. Autrefois, la mer s’étendait sur la plus grande partie de la plaine, emplacement coupé de temps en temps par les dentelures de l’ancienne côte. Les neuves qui arrosent actuellement cette plaine ont formé à leur embouchure des barres de sable, qui se sont transformées en dunes, forçant ainsi les rivières à s’écouler par des lagunes. Les lagunes elles-mêmes se sont comblées ; de nouvelles barres se sont furmées aux nouvelles embouchures des rivières et le travail se continue ainsi depuis des siècles, dotant sans cesse l’Annam central de plaines de sable, vastes solitudes recouvertes tout au plus de quelques brins d’herbes et d’arbrisseaux rabougris. Triste cadeau fait par la nature à un pays bien pauvre 1

Tout le long de la côte, qui mesure environ 325 de nos lieues, s’étend une chaîne qui sépare le pays relevant de la cour de Hué du pays Moïs et qui forme la ligne de partage des eaux entre la vallée du Mékong et les petits bassins des rivières annamites, bassins dont la séparation est formée par les contreforts de la chaîne principale. Celle-ci envoie, dans les provinces de Nghé-Anh et de Thanh-Hoa des ramifications importantes vers l’O., dessine les bassins du Song-Ca et du Song-Ma et se soude vers le haut Tonkin à la chaîne qui court à l’ouest de ce territoire et par conséquent aux massifs du Yunnan et du Thibet. Les sommets les plus remarquables sont : le mont de La Mère-etl’Knfant (2.175 mètres), dans la province de Thanh-Hoa ; le Can-Hai (1.500 mètres) ; le Truoi (1.200 mètres) et le Buong-Tam (600 mètres), dans la province de Hué.

L’Annam méridional est une région essentiellement montagneuse ; plus de lagunes, ni d’immenses plaine» de sable ; la grands chaîna

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envoie jusqu’à la mer de nombreux contreforts : aussi la côte est-elle fortement dentelée ; ce ne sont plus les rivages bas et presque en ligne droite de l’Annam central.

Hydrographie. C’est encore à M. L. Schillemans que nous empruntons les détails suivants sur l’hydrographie et la canalisation de l’Annam.

< L’Annam septentrional est la partie la plus riche au point de vue hydrographique. Il est arrosé par deux fleuves assez importants : le Song-Ma, qui traverse la province du Thanh-Hoa, et le Song-Ca, qui traverse celle du Nghé-Anh. Le Song-Ma reçoit sur sa droite, comme affluent important, le Song-Cal, dont la vallée supérieure est inconnue ainsi que celle du Song-Ma. Ce fleuve communique avec la mer par plusieurs embouchures portant les noms de Cua-Dieu-Ho, Cua-Chung, Cua-Hiao, Cua-Môm. Une canalisation remarquable relie toutes ces branches entre elles, et réunit même la vallée du Thanh-Hoa avec celle du Nghé-Anh, de sorte que le pays est littéralement sillonné de cours d’eau. Le Song-Ca reçoit sur la droite deux affluents qui réunissent leurs eaux avant de s’y jeter. Ce sont : le Song-Sao et le Ngan-Pho ; le premier prend sa source dans le contrefort du DéoNgan, et le second dans la chaîne laotienne. Le Song-Ca se jette aussi à la mer par plusieurs bouches portant les noms de : Cua-Bang, Cua-Houen, Cua-Thoi, Cua-Van, Cua-Lo, Cua-Hoï, Cua-Chott, Cua-Ninong, Cua-Ang. La vallée inférieure semble former ainsi une sorte de delta, s’étendant en largeur le long de la côte. La vallée supérieure est peu connue et se développe du côté de la principauté de Branh-Ninh ; elle communique, dit-On, par un passage souterrain navigable, avec le Hine-Tonne, affluent du Mê-Iiong, reconnue en partie par l’expédition Doudart de Lagrée et qui aboutit non loin de Saniabouri. En résumé, l’Annam septentrional présente une série très complète de voies accessibles au petit batelage.

« L’Annam central présente cinq vallées i celles du Song-Gianh, celle du fleuve de Dong-Hoï, celle du fleuve Viete, celle de la rivière de Hué et celle de la rivière du Quang-Nam. Le Song-Gianh est de toute la série le plus important : il prend sa source dans des grottes très curieuses, où l’on peut se promener en bateau, et dont les murs sont couverts d’inscriptions, dans une langue et une écriture aujourd’hui perdues. La chaîne présente k cet endroit un abaissement notable et n’offre comme échantillon géologique, que du calcaire. Un affluent de gauche du Song-Gianh, le Sorig-Naï, prend sa source dans le Déo-Ngan. Comme affluent de droite, nous n’avons à citer que le Song-Ceune. Quatre petites rivières sans importance se jettent directement à la mer, dans le bassin du Song-Gianh. Le fleuve de Dong-Hoî ne présente qu’un faible développement (60 kilom. au plus) ; il est très large et reçoit, avant d’arriver à la mer, et sur la gauche, deux petits affluents. D’après son orientation et la nature sablonneuse du pays, nous croyons pouvoir affirmer que ce n’est qu’une ancienne lagune que l’avancement progrèssif de la côte dans le N.-O. a laissée au milieu des terres. La vallée du fleuve Viete correspond aussi à un abaissement sensible de la chaîne laotienne. Ce fleuve qui, dans sa partie supérieure, prend le nom de rivière de Do-Hanh, reçoit comme affluents principaux : sur la droite, le Do-Giong et le Song-Hé-Lam, et sur la gauche, la rivière de Came-Lô, Le fleuve Viete a deux branches d’écoulement ; l’une qui se rend directement à la mer ; l’autre qui, par un long canal parallèle à la côte, va se jeter’près du cap Lay, après avoir reçu les eaux de la rivière de Toung. La rivière de Hué qui, dans sa partie supérieure, se divise en deux bras, va se jeter dans une vaste lagune, très large à certains endroits et ayant comme branches d’écoulement, le Cua-Thuanh-Anh et le Ba-Thuyen. Les bras ou canaux qui la font communiquer avec cette lagune sont, au N. : 1° celui de Quang-Cua ; 2" le bras principal de la rivière ; au S. : 1° le canal du Roi ; 2° un petit canal qui part de Leguen-River ; 3° la rivière canalisée de Phu-Cam. Les affluents sont, h gauche, la rivière de Bac-Truc ; à droite, celles de Van-Dzuong, Leguen-River et la rivière de Phu-Cam.

« Avec tout ce système hydrographique. Hué peut communiquer avec le cap Lay, h 100 kilom. environ dans le nord et avec Can-Haï, a 50 kilom. dans le sud, grâce à un canal creusé de main d’homme, reliant le bassin du fleuve Viete à celui de la rivière de Hué.

« Au sud de Tourane, on trouve une lagune très importante, ayant avec la mer trois points de communication : un dans la baie de Tourane ; le second, près de Faï-Fo ; le troisième, appelé Cua-Hiep-Hoa. Dans cette lagune viennent se jeter de nombreux petits cours d’eau, facilitant singulièrement l’exploitation du Quang-Nam, qui est, dit-on, la province la plus riche de l’Annam en produits métallifères. En descendant vers la Cochinchine, on ne rencontre plus que de petits cours d’eau, les trois quarts du temps simples torrents, venant se jeter dans les anfractuosités de la côte. Les deux seuls qui présentent quelque importune» seul à la

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rivière de Quin-Hone et le Bah ou Du-Lang. Tout à fait au S., le Thuanh-Phong forme la limite de l’Annam et de la Cochinchine. Bien que la chose ne soit pas vérifiée, il résulte des renseignements recueillis que les fleuves d’Annam ne seraient pas navigables pour les bâtiments à vapeur. Tous présentent peu de profondeur ou des fonds très inégaux ; a l’embouchure, des barres de sable en rendent l’entrée impossible ou dangereuse, pendant une grande partie de l’année (mousson de N.-E.), a tous les bateaux de commerce, de quelque taille qu’ils soient. En temps normal, le courant des rivières de l’Annam n’est pas très violent, mais elles sont sujettes à de fortes crues (5 à 6 mètres), d’une durée de trois ou quatre jours. Enfin, on peut compter sur une moyenne de quatre crues pendant la saison des pluies. ■

Géologie. L’Annam peut se diviser géologiquement en trois parties : Annam septentrional, Annam central et Annam méridional. L’Annam septentrional s’étend depuis la province de Ninh-Binh jusqu’au cap Vuong-Ghia. Il comprend deux bassins de fleuves : celui du Thanh-Hoa et celui du Nghé-Anh. Le premier nous offre une région montagneuse, formée par des soulèvements de nature schisteuse, émergeant d’un sol d’argile rouge contenant une forte proportion de sels de fer. De temps en temps, on voit apparaître le granit, le gneiss et les micaschistes ; mais l’existence de ces roches n’a été constatée que par des blocs isolés ou par des cailloux des torrents ; on n’a pas encore fait les observations suffisantes pour déterminer en quelles proportions elles entrent dans la composition du massif. Le bassin de Nghé-Anh s’étend fort loin dans le Laos, où il a pour limites la principauté du Tranh-Ninh. Dans la vallée supérieure abondent les gisements ferrugineux ; dans la partie moyenne, le terrain houiUer, qui s’étendrait, dit-on, le long de la vallée du Hieou ; enfin, dans la partie inférieure se présentent les roches calcaires, aux formes dentelées, bizarres, surgissant souvent brusquement au milieu du sol de lu plaine, sans laisser autour d’elles d’ondulations sensibles. Ces types de calcaires sont formés d’une roche compacte, très dure, qui, sous le marteau, résonne comme un métal.

Les couches géologiques dans l’Annam méridional se présentent en général dans le même ordre que dans le Nord : 1<> grès et schistes permiens rougeâtres ; 2° terrain houiller ou grès et schistes de coloration rouge et grise ; 3« au-dessus, la chaîne formant l’étage du calcaire. Le docteur Neïs qui, dans son exploration de 1881, a circulé en arrière de la chaîne, a trouvé, dans la partie supérieure du haut Dong-Naï, l’étage des grès et des schistes dévoniens. On peut donc dire, d’une façon générale, que le plateau de l’Indo-Chine s abaisse vers la mer en présentant théoriquement quatre gradins, qui suivent la série pètrologique habituellement admise ; série qui, d’ailleurs, ne se présente qu’aux points où la chaîne ne s’abaisse pas pour former des vallées importantes, comme celles du Nghé-Anh, du Song-Gianh, de Ba-Truc, etc.

Climat. La vallée supérieure de Nghé-Anh passe pour être malsaine, comme tous les pays montagneux et boisés. Les observations sanitaires font absolument défaut ; les seuls Européens qui aient habité le pays sont les missionnaires, qui sont, paraît-il, assez éprouvés par le climat. Le contrefort du Deo-Nganh termine, au S., l’Annam septentrional, qui jouît, météorologtquement, du climat du Tonkin.

Le climat de l’Annam central comprend deux saisons : une saison humide de septembre à avril, et une saison sèche, d’avril & septembre, correspondant : l’une k la mousson de N.-E., l’autre à la mousson de S.-E. Les

filuies commencent assez régulièrement vers a mi-septembre ; c’est le moment du changement de mousson. Elles débutent par de formidables orages, qui amènent fatalement des inondations couvrant toute la plaine. On a vu dans cette période tomber jusqu’à ira,248 d’eau en 10 jours. La transition de la saison sèche à la saison des pluies est généralement funeste à l’Européen ; le détrempage des terres, desséchées depuis plusieurs mois par le soleil, donne naissance à de fréquents embarras gastriques, à des diarrhées de mauvaise nature, à des dysenteries et même à des accès pernicieux. Les pluies continuent encore en octobre, passant de l’état d’orage à celui de simple pluie ; l’état sanitaire s’améliore. Le mois de novembre amène presque toujours une embellie, à laquelle succède une série de pluies rines, qui vont en diminuant d’intensité jusqu’en avril. C’est la saison de la fraîcheur ; elle permet de s’habiller à peu près comme en. France. Cette saison, bien que désagréable parfois, lorsqu’elle comporte des périodes de pluie de douze à quinze jours, est la sauvegarde de l’Européen, auquel elle permet de réparer ses forces, affaiblies par les grandes chaleurs de l’été. Le commencement de la deuxième saison est marqué par quelques orages, résultat du changement de mousson, puis vient la sécheresse et avec elle les chaleurs torrides. L’habillement habituel d’Europe devient un supplice ; les vêtement» blancs sont seuls possibles.