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et il en a marqué la fin ; Théccl, tu as été mis dans la balance, et tu as été trouvé trop léger ; Phares, ton royaume sera partagé. » La même nuit, en effet, Cyrus, ayant réussi à détourner le cours de l’Euphrate, pénétra dans Babylone par le lit du fleuve desséché ; Balthazar fut tué, et la Babylonie réunie -à l’empire des Perses.

L’épisode de Balthazar et de son fameux festin est rapporté dans l’Écriture au livre de Daniel. Le personnage de Balthazar a longtemps exercé la sagacité des historiens, qui avaient beaucoup de peine à l’identifier avec un personnage de l’histoire profane. Enfin M. Quatremère, dans un mémoire extrêmement intéressant, semble avoir résolu le problème. Nous allons exposer brièvement les points sur lesquels repose sa théorie. Pour trouver quel était ce Balthazar, il fallait, avant tout, pouvoir fixer la date de son règne, en identifiant son vainqueur, Cyrus le Mède, avec un des rois connus de la Perse. Les différentes hypothèses en honneur avant M. Quatremère étaient au nombre de quatre : Les uns voulaient voir dans Cyrus Cyaxare, qui, si l’on en croit Xénophon, fut fils d’Astyage ; d’autres avaient cru y reconnaître Nériglissar, roi de Babylone, dont le nom se trouve indiqué dans les récits de Bérose et de Mégasthène ; d’autres le confondaient avec Darius, fils d’Hystaspe ; d’autres, enfin, supposaient que Darius était un prince mède, auquel Cyrus, en reconnaissance de ses services, avait conféré la satrapie de Babylone. M. Quatremère réfute avec beaucoup de vigueur ces différentes opinions, en s’apçuyant sur des données historiques très-précises et des inductions très-ingénieuses. Suivant lui, le Darius, le Mède de la Bible, sur lequel la plupart des historiens gardent le silence, était un prince appelé au trône par la politique habile de Cyrus, qui ne voulait pas froisser trop vivement l’esprit national des Mèdes, qu’il venait de soumettre. Ce point chronologique fixé, M. Quatremère procède à l’identification de Balthazar, et rejette l’opinion de ceux qui veulent voir dans Balthazar, Evilmérodach, le fils de Nabuchodonosor, ou bien Nériglissar, le beau-frère et le meurtrier d’Evilmérodach, ou bien encore le Nabonnède des

historiens de Babylone, dont Hérodote écrit le nom Labynète. D’après M. Quatremère, Balthazar était le fils d’Evilmérodach, et, par conséquent, le petit : fils de Nabuchodonosor. Nabonnède, qui avait succédé immédiatement à Evilmérodach, voulant assurer à son pouvoir le prestige d’une autorité dynastique, et mettre ainsi son usurpation à. l’abri de toute contestation, avait trouvé convenable d’associer au trône un rejeton de la famille de Nabuchodonosor. À cet effet, il choisit, dit M. Quatremère, Balthazar, qui était probablement encore enfant. Au reste, ajoute-t-il judicieusement, l’histoire de l’Orient nous offre quantité de faits analogues à celui-là. Il est vraisemblable que Nabonnède, pour conserver le monopole de la toute-puissance, facilita à sa faible créature cette existence de mollesse et de débauches sans nom qui aboutit à un dénouement si tragique. Une observation très-ingénieuse vient a 1 appui de cette théorie : c’est qu’il est rapporté dans la Bible que Balthazar promet à celui qui parviendra a déchiffrer la célèbre inscription mystérieuse des honneurs extraordinaires, et dit qu’il sera considéré comme la troisième personne du royaume. Il est donc évident qu’il V avait deux autres personnes qui occupaient le trône, et que l’habile interprète, venant immédiatement après eux ? aurait été élevé aux fonctions de grand vizir ou premier ministre. Ainsi s’explique la contradiction apparente entre le récit de Daniel, qui atteste que Balthazar périt de mort violente, la nuit même qui suivit son orgie, et la narration des historiens de Babylone, au rapport desquels Nabonnède survécut a la prise de cette ville. Ce dernier prince, au milieu de la ruine de sa patrie, ne désespéra pas, ajoute M. Quatremère, de son salut, et, s’il ne put pas arrêter le cours de la destinée, il sut du moins tomber avec gloire et mériter l’estime de son vainqueur.

Bnltbniar (festin î>b). B.-arts. Cette orgie fameuse a été représentée par plusieurs artistes. V. FESTIN.

BALTHAZAR (Christophe), jurisconsulte, né à Villeneuve-le-Roi en 1588, mort en 1670. Il était avocat du roi à Auxerre, et il publia divers écrits pour appuyer les prétentions de la couronne de France sur quelques domaines de l’Espagne, notamment : Traité des usurpations des rois d’Espagne sur la couronne de France depuis Charles VIII (Paris, 1628) ; et autres factums dans le même esprit. Il embrassa le protestantisme dans sa vieillesse.

BALTHAZAR (Théodore de), physicien allemand, était professeur de physique et de mathématiques à Erlangen, et inventa, en 1710, le microscope solaire (invention également attribuée à Lieberkuhn). Il donne les détails ’ de son invention dans l’ouvrage suivant : Micrometrorum telescopiis applicandorum varia structura et usu multinfici onusculum (1710).

BALTHAZAR (Augustin de), jurisconsulte, né à Greifswald (Poméranie) en 1701, mort en 1779 à Wismar, où il était membre du tribunal d’appel du roi. On distingue parmi ses nombreux ouvrages : Apparatus diplomaticohistoricus (ou Tableau de toutes les lois qui servent à l histoire de la Poméranie et de Vile

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de Bugen)-. Tableau historique des tribunaux du duché de la Poméranie suédoise ; De origine, statu ac conditione hominum propriorum in Pomerania, etc.

BALTHAZAR (Joseph-Antoine-Félix de), historien et jurisconsulte suisse, né à Lucerne en 1737, mortren 1810. Il a formé de riches collections de notes manuscrites sur l’histoire de la Suisse. La Bibliothèque suisse de Haller, à laquelle il a fourni divers morceaux, a donné l’énumération de ces collections, devenues la propriété de la ville de Lucerne. Parmi ses ouvrages imprimés, on remarque : De ffelvc tiorum juribus circa sacra, traduit en français par M. Yiend ; les Libertés de l’Église helvétique (Lausanne, 1770) ; Défense de Guillaume Tell (1760), pour réfuter les doutes élevés sur la réalité de l’histoire du héros suisse.

BALTHAZAR (Casimir- Alexandre-Victor de), peintre français, né à Hayange (Moselle), en 1809 ; élève de Paul Delaroche. Il a exposé, pour son début, un portrait d’homme, au salon de 1833, et depuis, il a pris part à presque toutes les expositions qui ont eu lieu jusqu en 1859. Il a obtenu une médaille de 3« classe. en 1837, pour ses tableaux : Lara et Kaled et Goetz de Berlichingen ; une médaille de 2<* classe, l’année suivante, pour Philippe VI après la bataille de Crécy ; une médaille de ire classe en 1840, pour la Vision de Jeanne Darc et Jeanne Darc dans sa prison. Parmi les ouvrages qu’il a exposés depuis, outre un grand nombre de portraits, nous citerons : la Mort de Lara (1842), le Baptême de Clovis (1845), le dévouement du trompette Escoffier, Episode de la guerre d’Afrique (1846), le Christ et la Samaritaine (1855), Au bord de la fontaine (1859).

Balthazar Carlo* (PORTRAIT BU PRINCE). V,

Carlos.

BALTIA, ancien nom de la Scandinavie, qui se retrouve dans le nom moderne-de Baltique, venant lui-même de Belt (détroit).

BALTIMORE s. m. (bal-ti-mo-re — du nom de lord Baltimore). Ornith. Espèce de troupiale ou de loriot, qui habite l’Amérique du Nord : Le Baltimore a pris son nom de quelque rapport aperçu entre les couleurs de son plumage ou leur distribution, et les armoiries de mylord Baltimore. (Buff.). A New-York, le Baltimore fait un nid feutré, à l’abri du froid. (Michelet).

— s. f. Bot. Syn. du genre, fougerouxie, Plante de la famille des composées, à fleurs jaunes, qui croît dans le Maryland, aux environs de Baltimore. On dit aussi, mais a tort sans doute, qu’elle se trouve dans le nord de l’Afrique.

BALTIMORE, ville des États-Unis d’Amérique, capitale de l’état de Maryland et l’un des principaux ports de commerce de l’Union, sur le Patâpsoo, à 22 kil. de son embouchure, dans la baie de Chesapeake, h 60 kil. N.-E. de Washington, par 390 17’ lat. N. et 78» 56’ long. O. 215,000 hab. Siège d’un archevêché catholique, métropolitain des États-Unis, avec un séminaire et un collège catholiques ; évêché anglican ; université, observatoire, musée, Dibliothèque publique et

plusieurs autres établissements scientifiques et littéraires. La position de cette ville, son port fortifié, spacieux et parfaitement abrité en ont fait un des grands arsenaux maritimes des États-Unis ; quant au commerce, Baltimore est le plus important marché de farines de l’Union et l’un des plus considérables entrepôts de tabac. Les produits de ses nombreuses fabriques de tissus de laine et de coton et de ses forges sont facilement transportés par les chemins de fer qui la font communiquer avec Philadelphie, Washington, Wincester, Annapolis, New-York, Lancaster et Harrisburg. On y remarque particulièrement l’église catholique, la colonne de Washington, le palais de justice, la Banque, la Bourse, le Schot-Tower, la plus haute tour du monde, et le monument élevé à la mémoire de ceux qui ontsuccombé en défendant la ville contre les Anglais en sept. 1814. Baltimore, aujourd’hui la troisième ville de l’Union, fondée en 1729, reçut son nom de lord Baltimore, qui prit une part glorieuse à la guerre de l’indépendance, et, dans ces derniers temps (1831), vit dans ses murs le premier concile catholique tenu dans le nouveau monde, il Baltimore, petite ville maritime d’Irlande, comté et à 75 kil. S.-O. de Cork ; 450 hab. Autrefois sanctuaire des druides, cette petite ville fut surprise et pillée en 1631 par des corsaires algériens. Elle a donné son nom à la Baltimore d’Amérique, parce que lord Calvert, comte de Baltimore, colonisa le Maryland.

BALTIMORE (Cecil, baron de Calvert, lord), fondateur de la colonie du Maryland, mort en 1676, obtint de Charles Ier, en 1632, la concession de tout le territoire qui forme aujourd’hui l’État de Maryland, et y conduisit, en 1634, une colonie composée de deux cents individus, tous catholiques. Le nom de lord Baltimore fut donné plus tard a la capitale du Maryland.

BALTIMORÉES s. f. (bal-ti-mo-ré — rad. baltimore). Bot. Nom donné à un groupe de plantes de la famille des composées, ayant. pour type le genre baltimore.

BALTIMORITE s. f. (bal-ti-mo-ri-te — de Baltimore, nom de ville). Miner. Nom donné par Thomson à une variété d’arbustes, dont le

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type a été trouvé aux environs de Baltimore, aux États-Unis.

BALTINGLASS, ville et paroisse d’Irlande, comté et à 45 kil. O. de Wicklow, sur la Slaney ; 4,110 hab. Fabriques de toiles et de lainages ; ancien château fort •, ville jadis importante. Dans le voisinage, on rencontre les restes de plusieurs autels druidiques.

BALTIQUE (mer), le Pelagus scythicum ou Sinus Codanus des anciens, l’Ost-see (mer occidentale) des Allemands. Vaste golfe de l’Europe, formé par la partie de l’océan Atlantique appelée mer du Nord, entre 53° 55’ et 65° 50’ fat. N. et entre 4° 50’ et 280 8’ long, E. ; longueur du N.-E. au S.-O., environ 1,500 kil., largeur variant de 80 à 240 kil. Comprise entre le Danemark, le Mecklembourg, la Prusse, la Russie et la Suède, la mer Baltique communique avec la mer du Nord par le Petit-Belt, le Grand-Belt, le Sund, le Cattégat et le Skager-Rack ; elle forme les trois golfes de Bothnie au N., de Finlande à l’E. et de Riga, ou de Livonie au S.-E., et renferme plusieurs lies ou groupes d’Iles, entre autres, l’archipel d’Aland au centre ; les lies Dago, d’0Esel ? de Gothland, de Bombolm et l’archipel Danois ; elle reçoit la Duna, la Tornea, la Vistule, l’Oder et plusieurs autres cours d’eau, émissaires des lacs nombreux de Russie et de Suède. Elle baigne Saint-Pétersbourg, Riga, Kœnigsberg, Dantzig, Stralsund, Stettin, Lubeck, Copenhague et Stockholm, entrepôts-importants de sa navigation. Ses eaux sont à peine salées, et les marées y sont presque nulles ; mais elle est sujette aux mouvements irréguliers d’abaissement et d’élévation, comme la plupart des masses d’eau intérieures ; de plus, la grande quantité des eaux qui y affluent, surtout en automne, détermine un courant constant qui se dirige vers l’Océan et devient très-dangereux pour la navigation, surtout aux environs des Iles danoises, où il prend de la force en se divisant, et se complique avec les mouvements occasionnés par les marées. Le manque de salure et le peu de profondeur (20 à 200 mètres) facilitent la formation des glaces, qui couvrent les golfes du nord en hiver et rendent la navigation impraticable du mois de décembre au mois d’avril. La Baltique est très-poissonneuse, surtout le long de la côte occidentale, et rejette de l’ambre en grande quantité sur sa cote méridionale. Entre l’embouchure du Niémen et de la Vistule, le littoral a subi au moyen âge une révolution complète ; le rivage a été englouti par un éboulement terrible, qui a entraîné de larges bandes de terrain actuellement submergées, il Provinces Baltique», nom des provinces russes de Courlande, Esthonie, Livonie et Finlande, situées sur la mer Baltique.

BALTISTAN ou Petit Thibet, pays sur l’Indus supérieur, entre le Turkestan chinois et le Cachemire, tributaire des Anglais, 500,000 hab. de race mongole.

BALTON, peintre hollandais. V. Balten.

BALTRAKAN s. m. (bal-tra-kan). Bot. Plante peu connue, qui croît dans laTartarie. Sa tige est fistuleuse, épaisse, haute de 0 m. 65. Les feuilles ressemblent à celles de la rave ; ses fruits répandent, à leur maturité, l’odeur de l’orange, et ses graines celle du fenouil. Les Tartares portent, dit-on, ce fruit dans leurs voyages comme provision.

BALTDS (Jean-François), jésuite et écrivain polémiste, né à Metz en 1667, mort à Reims en 1743.11 fut d’abord chargé de professer les belles-lettres, puis l’Écriture sainte ; en 1717, il fut appelé S. Rome pour y être chargé de l’examen des livres composés par des membres de la compagnie de Jésus, puis il revint en France où il dirigea successivement plusieurs collèges. Il a laissé un assez grand nombre d’écrits sur divers points de controverse relifieuse ; mais son ouvrage le plus connu est une iéponse à l’Histoire des oracles de Fontenelle. Baltus y soutient l’opinion que les oracles étaient, au moins en partie, l’ouvrage des démons et qu’ils avaient été réduits au silence à l’avènement de J.-C. sur la terre.

BALTUS (Jacques), chroniqueur français, frère du précédent, né à Metz en 1670. Ilexerça dans sa ville natale la profession de notaire, et il remplit longtemps la fonction de conseiller échevin. Il tenait un journal des faits les plus importants dont il pouvait avoir connaissance en qualité d’écbevin, et ce journal fut publié en 1789 par Tabouillot, sous le titre de Annales de Metz, depuis l’an 1724. L’éc.hevin Baltus avait lui-même publié le Journal de ce qui s’est fait à Metz au passage de la reine (Marie Leczinska).

BALTZ (Théodore-Frédéric), médecin allemand, né près de Berlin en 1785, était chirurgien de régiment, assista à la bataille d’Iéna, et accompagna en France les armées de la coalition. On a de lui plusieurs ouvrages, entre autres : Observations sur l’organisation intérieure et essentielle de la médecine militaire en Prusse, en allemand (Berlin, 1820).

BALTZAR (Thomas), célèbre violoniste, né à Lubeck, mort en 1663. Il fut appelé en Angleterre par Charles II. On a de lui diverses compositions, notamment des sonates pour viole, violon et basse.

■ BALTZER (Jean-Baptiste), théologien catholique allemand, né en 1803 k Andernach, fut chanoine de la cathédrale de Breslau. où il

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Sublia plusieurs ouvrages de controverse et de octrine religieuse, dont les principaux sont : Caractère fondamental du système hermésien (1832) ; Principe de l’opposition théologale entre le catholicisme et le protestantisme (1833) ; Lettres théclogiques (1844-1853) ; Bases d’un jugement équitable entre le catholicisme et le protestantisme (1840, 2 vol.) ; la Béatitude ultérieure, d’après les deux confessions catholique et protestante (1844, 2° édit.).

BALTZER (Guillaume Édouard), pasteur allemand, né à Hohenleine (Prusse) en 1814. Il fonda, à. Nordhausen, une commune protestante libre, fit partie de l’Assemblée nationale de Francfort en 1848, et s’attira beaucoup d’attaques par la hardiesse de ses théories religieuses et politiques. La plupart de ses écrits sont relatifs au même objet : Ma route de l’Église nationale à la commune libre protestante (1848) ; Discours prononcés dans la commune libre protestante de Nordhausen (1851-1852) ; La commune libre de Nordhausen (1851).

BALCE (Jean de la), ministre de Louis XI et cardinal, né en 1421 dans le Poitou, d’un père meunier, cordonnier ou tailleur. Il s’attacha d’abord à Juvénal des Ursins, qui le nomma son exécuteur testamentaire et dont il détourna une partie de la succession ; puis à Jean de Beauvau, évêque d’Angers, en qualité de grand vicaire. Dans cette place, il fit un commerce scandaleux de bénéfices et amassa de grandes richesses. Présenté à Louis XI par Charles de Melun, il sut bientôt capter ses bonnes grâces par son talent pour les négociations et les intrigues, et fut nommé successivement aumônier du roi, intendant des finances, secrétaire d’État, évêque d’Evreux, puis d’Angers, et reçut enfin de Rome le chafieau de cardinal pour avoir réussi à faire abolir a pragmatique sanction, malgré l’opposition du parlement et de l’université. On te vit conduire tout à la fois les affaires de l’Église et celles de l’État. C’était un homme d’un caractère méprisable, de mœurs dépravées, d’une avidité sans égale, et qui trahit tous ses bienfaiteurs. Un historien a dit de lui que, de tous les vices, il ne lui manquait que rhypocrisie. Comblé d’honneurs, de richesses et de dignU.es, la trahison était tellement entrée dans lesrhabitudes de sa vie, qu’il entama des négociations secrètes avec le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, et lui vendit les secrets du roi déFrance. Des lettres furent interceptées qui dévoilaient sa perfidie et ses intrigues, et Louis XI le fit enfermer au château d’Oiîza’m, près de Blois, dans une de ces cages de fer qu’il avait, dit-on, lui-même imaginées pour servir les vengeances de son maître. Il en sortit à la sollicitation du pape Sixte IV, après onze ans de captivité (1409-1480), et se retira a Rome, où il fut comblé d’honneurs ; on osa même l’envoyer en France comme légat alatere ; mais le parlement refusa d’abord de le recevoir ; toutefois le conseil d’État consentit à l’admettre, en imposant à ses pouvoirs de nombreuses restrictions. De retour en Italie, il fut fait évêque d’Albano, puis de Preneste, et mourut à Ancône en 1491,

BALUETTE s. f. (ba-lu-è-te). Péch. Nom donné aux baguettes que l’on emploie dans la pêche à la balle.

BALUFFI (Gaétan), cardinal italien, né à Ancône en 1788, fut envoyé en Amérique comme nonce du pape Grégoire XVI, ayant pour secrétaire l’abbé Mastaï-Ferretti, et celui-ci, devenu pape sous le nom de Pie IX, le nomma, en 1846, évêque d’Imola, puis cardinal. Son Histoire religieuse de l’Amérique (Rome, 1848) contient des documents intéressants sur le passé’des républiques du Sud, recueillis sur les lieux mêmes. Un autre de ses ouvrages, la Divinité de l’Église manifestée par sa charité, a été traduit en français.

BALUGAM (Philippe), sculpteur, né à Bologne, mort en 1780. Ses principales productions, conservées à Bologne, sont des bustes de terre cuite, au palais de l’université, et des statues au palais Ranuzzi. Il a cultivé aussi !» gravure en médailles.

BALUNE OU BALUNA s. f. (ba-lu-nc). Ichthyol. Nom indien d’une espèce de muge, le mugil cephalus des naturalistes.

BALUSTRADE s. f. (ba-lu-stra-de — rad. balustre). Enceinte formée d’une rangée de balustres unis par une tablette : balustradk de bois, de marbre, de briques. La balustrade du chœur. La plate-forme était entourée d’une balustrade de marbre blanc, de cinquante pieds de hauteur. (Volt.) Une balustrade en bois, comme te reste du bâtiment, régnait tout le long de ces fenêtres. (Alex. Dum.) Elle s’appuya sur la balustrade en brigues et regarda la rivière, (Balz.) Trois jeunes femmes, gracieusement accoudées sur la balustrade, regardaient passer notre barque en silence. (Lamart.) Cette galerie extérieure est ornée d’une balustrade travaillée avec une élégance, avec une finesse merveilleuse. (Balz.) Les balustrades gothiques offrent des dessins variés, et sont percées de trèfles et d’ogives diversement agencés. (Batissier.) Dans les jardins, les talus, les terrasses, les rampes, les balustrades’peuvent très-bien se marier avec une végétation indépendante et des plantations irrégulières. (Vitet.)

Balustrade feinte, Celle dont les balustres sont engagés dans une maçonnerie, et qui.